Citation :
Les énumérations
Les yeux fermés, debout, elle inspire un air de montagne. Bercée par la mélodie des étoiles, elle commence doucement à danser. Tournant sur elle-même, ses pieds nus effleurent l’herbe. Poussée par le tourbillon de son âme, elle lève les bras au ciel et s'offre à lui, son corps a soif de sensations.
Cela ne suffit pas. En effet, il s'agit d'une énumération.
Et on sait qu'une énumération est faible lorsqu'il est possible de changer l'ordre des phrases, sans que le sens ou l'image en soit radicalement changé.
1) Les yeux fermés, debout, elle inspire un air de montagne. 2) Bercée par la mélodie des étoiles, elle commence doucement à danser. 3) Tournant sur elle-même, ses pieds nus effleurent l’herbe. 4) Poussée par le tourbillon de son âme, elle lève les bras au ciel et s'offre à lui, son corps a soif de sensations.
4) Poussée par le tourbillon de son âme, elle lève les bras au ciel et s'offre à lui, son corps a soif de sensations.
3) Tournant sur elle-même, ses pieds nus effleurent l’herbe. 2) Bercée par la mélodie des étoiles, elle commence doucement à danser. 1) Les yeux fermés, debout, elle inspire un air de montagne. 1) Les yeux fermés, debout, elle inspire un air de montagne. 3) Tournant sur elle-même, ses pieds nus effleurent l’herbe. 4) Poussée par le tourbillon de son âme, elle lève les bras au ciel et s'offre à lui, son corps a soif de sensations.
2) Bercée par la mélodie des étoiles, elle commence doucement à danser. 4) Poussée par le tourbillon de son âme, elle lève les bras au ciel et s'offre à lui, son corps a soif de sensations. 2) Bercée par la mélodie des étoiles, elle commence doucement à danser. 3) Tournant sur elle-même, ses pieds nus effleurent l’herbe. 1) Les yeux fermés, debout, elle inspire un air de montagne. 1) Les yeux fermés, debout, elle inspire un air de montagne. 4) Poussée par le tourbillon de son âme, elle lève les bras au ciel et s'offre à lui, son corps a soif de sensations. 2) Bercée par la mélodie des étoiles, elle commence doucement à danser. 3) Tournant sur elle-même, ses pieds nus effleurent l’herbe. Bref, une énumération pas forcément terrible, puisqu'elle peut être chahutée
Les Répétitions
Ce qui est surtout barbant ce sont les répétitions d'une même structure.
Exemple :
Les arbres s’envolent. Les astres décrivent d’étranges chorégraphies. Les habitants de la forêt la rejoignent. Les anges descendent des nuages par milliers. Les paysages défilent autour d’elle sans qu’elle ne s’en aperçoive, les yeux fermés, chantant toujours et sans cesse.
5 fois Les pour commencer une phrase type : sujet verbe complément
Or, souvent à trois fois, l'esprit humain réclame du changement.
Les arbres s’envolent. Les astres décrivent d’étranges chorégraphies. Chassés de leurs refuges, les habitants de la forêt la rejoignent. Et d'un tire-d'aile, les anges glissent des nuages par milliers. Les paysages défilent autour d’elle sans qu’elle ne s’en aperçoive, les yeux fermés, chantant toujours et sans cesse.
Il est vrai que j'attends, suite au début, une série de sensations (puisque le personnage ferme les yeux), et que tu es obligée de "tricher" en mettant un regard extérieur.
J'aimerais savoir ce que le personnage ressent, et ce que l'auteur tente de nous expliquer par ce texte : que devrait-on comprendre à la fin ?
Voyage astral, voyage onirique, la danse épuise-t-elle l'individu mieux qu'un somnifère ?
Ce n'est pas clair.
Comme cette pelouse qui apparaît en final.
On était sur de l'herbe (moi j'y étais au début), on se retrouve sur une pelouse. Entre de l'herbe et une pelouse, il y a une bonne différence.
L'empan
Pourquoi écrire court au début?
Parce qu'un lecteur moyen lit 12 mots (le terme technique est "empan", un empan de 12 mots) et se souvient encore du premier. Au-delà, il a oublié ou doit s'accrocher pour comprendre, ou revenir en arrière – ce qui est le pire. Revenir en arrière te décroche de la lecture. (Cet empan est une moyenne, comme pour le découpage des chapitres en 7 lignes... ce qui signifie qu'il est possible de dépasser, de temps en temps, cette limite)
Donc le début doit être le plus souple possible, accrocher sans en avoir l'air.
Là, tu as 44 mots. C'est quatre fois la taille préconisée. Même un intellectuel universitaire (empan moyen de 20-24 mots a du mal.)
Une réécriture plus légère te donnerait
Si je reviens en ce lieu maudit une dernière fois, il faut savoir que c'est par nécessité. Afin de retranscrire ces fâcheux évènements qui ont, et mis fin à la grande lignée des Bowes-Shelley, et ruiné les ultimes lambeaux de ma santé mentale.
En utilisant la ponctuation Si je reviens en ce lieu maudit une dernière fois, = 10 mots il faut savoir que c'est par nécessité. = 8 mots Afin de retranscrire ces fâcheux évènements qui ont, = 8 mots
et mis fin à la grande lignée des Bowes-Shelley, = 10 mots
et ruiné les ultimes lambeaux de ma santé mentale. = 9 mots
Ce sont donc deux longues phrases (18 et 27 mots) qui restent dans la limite du tolérable.
D'où l'importance de la ponctuation. D'où l'importance de bien découper ses phrases. :-)
La méthode ci-dessus peut aider à cette découpe.
Répéter santé mentale n'est pas gênant ici, il s'agit d'une insistance
Ce qui me gêne le plus dans ce début d'histoire, c'est que ton personnage revient en un lieu maudit. Les personnages de Lovecraft reviennent en général pour lutter contre l'ennemi. Trouver une définition
Une astuce google : define:antépénultième vous donne la définition du mot (define:"mot" ) quand il la connaît n'oubliez pas le : derrière define
Les filtres symboliques
Les mots passent toujours par des filtres symboliques. Mon bleu n'est pas ton bleu, ma rose n'est pas ta rose.
Entre Ce que tu penses
Ce que tu écris
Ce qui est vraiment dans les mots
Ce que le lecteur va comprendre
Ce qu'il va imaginer
Il y a déjà cinq filtres possibles.
Divers
Tout ce qui est ordre est un impératif.
Dans une inversion sujet verbe, il faut rajouter un tiret Y a-t-il Puis-je Sers-moi
Si il = s'il Comment éliminer Je du récit?
Le premier conseil à te donner est d'éliminer un maximum de je. :-))
Je prends la laisse du chien. Je l'appelle. J'ouvre la porte. Je ferme la porte. Je dévale les escaliers pour rattraper ce satané chien. Je ferme le portillon.
Première idée pour supprimer, essayer de délocaliser le sujet.
Le chien m'apporte déjà sa laisse, pas la peine que je l'appelle. Pressé, il gratte la porte pour que je lui ouvre... et le voilà déjà descendu en bas des escaliers, alors que je n'ai même pas encore tourné la clef. Foutu clébard, il va me rendre chèvre ! Tiens, le portail est fermé aujourd'hui. Tant mieux, il va le rester encore longtemps après mon passage, comme ça cet imbécile de cabot ne pourra pas galoper derrière les éboueurs, comme hier. A travers toute la ville ! Oh oui ! Il n'est pas Husky pour rien.
On évite de se concentrer uniquement sur le je. On est passé de six "je" à trois
On pourrait dire Le chien m'apporte déjà sa laisse, pas la peine de l'appeler aujourd'hui. Il sait. Pressé, il...
Et hop un de moins. On peut utiliser la même astuce pour la clef et le voilà déjà descendu en bas des escaliers, alors que la serrure me résiste encore. Clic ! Ça y est enfin !
Reste un je, à voir si le changement du je en meuh n'est pas trop bovin à force ;o))))
Deuxième possibilité, passer par un personnage intermédiaire.
Je prends la laisse du chien. Je l'appelle. J'ouvre la porte. Je ferme la porte. Je dévale les escaliers pour rattraper ce satané chien. Je ferme le portillon.
Tiens, voilà la mère Michu, avec son sale caractère. Elle va encore me reprocher que mon chien bave partout, même sur la laisse, qu'il est désobéissant, que je ferais mieux de bien fermer mes portes à clefs, à cause de tous ces voleurs de nos jours. Pauvre vieille, elle doit vraiment s'ennuyer pour m'empêcher de fermer la porte de mon appartement. - Et voilà votre chien qui s'est enfui comme hier, qu'elle me dit, avec un sourire jusqu'à ses oreilles édentées... à moins que ce ne soit sa douche.
Je dévale les escaliers à la poursuite de mon infernal bâtard. - Et fermez bien le portillon, me crie-t-elle du haut des marches, rapport à mon chat !
Le je vu par un autre, n'est plus tout à fait du je.
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