Bonjour à tous, étant nouveau sur ce forum, je vous fais partager à mon tour ce texte que j'ai écrit, en
m'excusant par avance des quelques fautes d'orthographe...
«Puisqu'on est jeune et con
Puisqu'ils sont vieux et fous
Puisque des hommes crèvent sous les ponts
Mais ce monde s'en fout
Puisqu'on est que des pions
Contents d'être à genoux
Puisque je sais qu'un jour nous nous aimerons
Comme des fous.»
Saez, Jeune et con
Encore un jour se lève sur la planète France et déjà les premiers rayons du soleil s’abattent sur la place du Palais Royal, tandis que quelques gouttes de pluie commencent à couler tristement le long de mes joues.
Qu’il est chagrinant ce Soleil mouillé, ce mélancolique ciel vanillé qui s’abat au dessus de moi, au dessus de mes lourdes paupières qui s’ouvrent et se referment lentement, les paupières d’un gars qui dans l’ivresse de l’aube se rappelle qu’il vient de se prendre une cuite la veille d’un examen : la soirée aura été mémorable, le mal de crâne aussi...
Allongé à même le sol (avec ma veste rose Zadig et Voltaire qui doit être toute dégueulassée) j’entends le chahut que font les derniers clients à la sortie de la boîte ainsi que le hurlement des portiers priant les clubbers - non sans une certaine nonchalance - de gentiment dégager de l’entrée ; j’entends des engueulades par ci, des vomissements par là, ou encore des pleurs qui résonnent au milieu de ce tapage matinal.
Quelques bribes de la soirée me reviennent à l’esprit sous forme de flash multicolores défilant au ralenti :l’arrivée en limousine avec toute la bande ; Teddy le physio qui me donne une tape sur l’épaule et me laisse rentrer - entrée vip - moi et ma bande à l’intérieur du «Millenium»; les éblouissants jets de lumières et la musique assourdissante qui fait vibrer le sol sous mes mocassins ; les jolies filles à moitié nues qui dansent sur les enceintes ; le serveur qui me fait la bise puis qui dépose un magnum de cristal sur notre table, puis une bouteille de belvedere, puis deu bouteille de belvdre, pui tra botel de bellverrdrr, pi qartre btellle de blevdre...
Puis place à la décadence...
Des coupes de champagnes qui se brisent sur le sol ; des glaçons que moi et Nico jetons impunément sur la foule hystérique, car perché depuis ton carré VIP tu te prends pour le roi du monde ; le grand blond en costard qui te délivre un sourire colgate et qui se passe l’index sous son nez en reniflant avec frénésie car il vient de prendre son premier rail de coke ; le mec à côté de moi dans les chiottes qui se met à me causer pendant qu’il pisse... non pardon : qui se met à me pisser dessus pendant qu’il cause au mec à sa droite ; la baffe de l’autre milf quand je lui fou des glaçons dans son soutient gorge; Margaux qui se met à gerber sur les sièges, Nicolas qui se met à gerber sur Margaux, moi qui met un glaçon dans le soutient gorge de Margaux puis qui lui gerbe dessus parce qu’elle pu la gerbe de Nicolas, et qui par ailleurs me prend une autre baffe;
puis une canette de redbull;
deux canettes de redbull
une pilule d’exta : et c’est l’extase totale!
Moi qui invite un groupe de trois jeunes étudiantes russes à danser sur ma table puis à jouer à la roulette russe avec ma langue...
La soirée redémarre; une jeune fraîcheur de 15 ans à qui je roule des pelles; un autre magnum de cristal sur la table, à la demande de la fille, qui toute de suite après me fait une pipe à la demande, dans les chiottes.
A 4 heures du mat je me retrouve seul dans le salon vip, tout le monde à disparu, même moi. Je crois apercevoir Nicolas sur la piste en train de tirer les cheveux d’une jeune rousse complètement défoncée qui vient de renverser son verre de Jack sur sa veste Dior bleu ciel. La flemme d’intervenir. Je m’endors sur le fauteuil, le videur me porte sur son épaule en me disant «t’inquiète Dave»; bien sûr il en profite pour tirer un billet de 100 euros de ma veste, et bien sûr je fais semblant de ne pas m’en apercevoir, parce que bien sûr, je suis trop bourré et que j’ai trop peur de traiter de voleur un mec qui fait trois fois ma taille.
Il me dépose ensuite à l’entrée de la boite, je titube au milieu de la foule puis je fais quelques mètres avant de m’écrouler sur la place du Palais Royal.
Putain de soirée...
Bien sûr maintenant il va falloir aller en cours...
Oh non pardon, en examen.....
En partielle.......
Epreuve de.............
Quelle épreuve déjà???.........................
C’est la merde...............................................
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Et la tu te dis que toi et ta bande de potes n’auraient peut être pas du sortir en boite, que maintenant tu es bien dans la merde pour trouver un taxi, surtout que tu ne retrouves plus ta carte bancaire et que tu n’as plus un rond, surtout que ta meuf aurait pu te déposer si tu ne lui avais pas déclaré ta flemme pendant que tu te faisais sucer par une jeune blonde dans les chiottes... C’est vraiment la grosse merde...
Et la tu reste à terre parce que c’est la seule chose à faire, parce que tous tes potes se sont cassés, parce que finalement tu le trouve apaisant ce ciel vanillé, et que donc tu as soudain envi d’une glace à la vanille, puis que tu n’en a plus envi parce que le fait d’y penser te donne la gerbe. Alors tu gerbe… une fois encore … parce que c’est plus fort que toi.
Tu essaies de te relever puis tu retombe par terre, dans ton vomi, et décide de rester allongé sur le sol.
Tu sors une clope complètement tordues de ta poche, enfin tu sors ton briquet, et n’arrive à allumer ta cigarette qu’au bout de 10 tentatives infructueuses. Tu tousses un peu parce que tu as pris une trop grosse taffe, puis tu restes là à contempler les nuages, et t’aperçoit à quel point tu es défoncé car tu viens de confondre ta fumée de cigarette avec des nuages au parfum de nicotine. Tu es encore bourré et te demande comment aujourd’hui tu en es arrivé à boire autant, toi qui autrefois étais un charmant petit garçon qui jouait au kamasutra avec les barbies de ses cousines, ou qui foutait son nounours au micro onde. Au début tu as commencé parce que au fond de toi - même si tu sais bien le cacher - tu es un garçon timide, et que «l’effet de l’alcool est d’abolir les scrupules du sentiment.» En gros tu te sens capable d’aborder n’importe quelle fille, because « you got the feeling ». Tu es un sentimental, et tu es triste parce que ton père se tape des putes de luxes et que ta mère est au bord du suicide, pire, du divorce, et que ton petit frère de 8 ans est beaucoup trop jeune pour supporter ça... et que tu passes ton temps à te défoncer grave la gueule plutôt qu’à lui servir d’exemple…
Heureusement qu’il est trop jeune pour se rendre compte que tu es un étudiant complètement dérangé, parfait exemple de l’échec scolaire, parfait exemple de cette jeunesse dorée qui sillonne le monde de la nuit à la recherche de plus en plus de sensation forte, de plus en plus de risque, de plus en plus de gossip ; parfait exemple du mauvais exemple.
Heureusement qu’il croit encore au père noël ou à la fée des dents, car c’est signe que sa transformation en pubert précoce insoumis et rebelle n’a pas encore commencé.
Heureusement que tu crois que rien n’est irréversible.
Heureusement que les drogues que tu prends arrivent à te persuader que « la vie est toujours rose... »
Heureusement que tu es issus d’un milieux aisé car avec ton dossier scolaire tu es bon pour nettoyer des toilettes publiques.
Heureusement que tu n’es pas un personnage de mon histoire. Oui toi! toi qui a déjà tourné une page de ce livre, toi qui raffole de récits plutôt trash de cette jeunesse attardée, d’histoires d’ados bourrés de fric, d’ados qui parlent de sexe et de drogue à longueur de journée, car dans ta pathétique réalité, sois tu n’as pas le courage d’assumer un rythme de vie aussi rocambolesque que le mien, sois tu n’as pas les moyens de te défoncer autant que moi. Toi qui révise tes partielles derrière une pile de bouquins, pendant que d’autres comme moi font la fête tous les jours et claquent des billets violets pour quelque chose d’aussi fugace qu’une bouteille de champagne. Toi qui méprise cette jeunesse dorée pour son arrogance affichée aussi bien avec ses airs bling bling qu’avec ses insolents facebook, mais qui l'idolâtre devant gossip girl ou Newport Beach.
Alors oui, heureusement que tu n’es pas un personnage de mon histoire, une histoire qui parle de la jeunesse affreusement allumée de notre société, celle qui a les moyens de s’offrir des bouteilles en carré vip. Car mon histoire, comme toute les « histoires vraies », commence très bien, et finit très mal...
Toute ressemblance de près ou de loin avec l’un des protagonistes étant de fait un indicateur de décadence sociale…
Alors heureusement que ce n’est qu’une histoire.
Heureusement que l’alcool me rend mélancolique, et que « la mélancolie rend la tristesse plus belle à apprécier »...
ou pas...
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"Assez d'éloquence, de sagesse trop peu."