Camelot2 | SebRahan a écrit :
Sauf que Chesney a une visibilité publique, a publié son étude, qu'on peut y avoir accès, qu'il s'est exprimé en public etc.
Vous êtes un pseudo dans un forum qui fustige ceux qui critiquent la VO du 11 septembre.
Désolé par défaut je lui fait plus confiance. Tant que je n'ai pas les compétences pour me faire un avis personnel.
Les méthodes et arguments de Moorea, ne me satisfont pas du tout, vous êtes peut être différent, amis dans l'immédiat, ça risque pas de changer mon avis sur la question.
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C'est intéressant cette manière de procéder...Dans ce cas, je suppose que tu accordes énormément d'importance aux scientifiques du NIST, aux études de l'ASCE, de la SEC, du FBI, de la Commission...Ou encore la dernière conférence avec des contrôleurs aériens et des pilotes?
Ou serais-tu dans une confiance à géométrie variable? Non...Je n'ose y croire.
Tu veux une copie de mes diplômes? Tu veux ceux de mon frère docteur en Finance et dont un des articles est dans la bibliographie de certains articles de Chesney? Par ailleurs, son papier "Detecting Informed Trading Activities in the Options Markets" est un working paper. Il est donc abusif de parler de "publication"...A contrario, je conseille fortement la lecture de "The Impact of Terrorism on Financial Markets: An Empirical Study" (en cours de publication, lui) qui devrait refroidir l'ardeur de certains truthers...
SebRahan a écrit :
Je serais intéressé par ce résumé de votre entretient!
Il ne vous as pas convaincu, je veux bien, mais quels ont été vos échanges d'arguments contradictoires, ça serait intéressant.
Il n'est pas seul à avoir travaillé sur cette étude.
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Un petit résumé de mes interventions sur le sujet (le résumé de l'entretien est en fin de post):
Camelot2 a écrit :
J'ai lu, il s'agit d'un condensé des différentes informations connues jusqu'à maintenant.
Au passage, avant de continuer cette discussion, il serait bon de signaler de Mark Chesney étudie les délits d'initiés dans une optique "terroriste". Il a publié maints papiers ( j'ai presque envie de dire que c'est son "dada" ) sur le financement du terrorisme et l'impact du terrorisme sur les marchés.
Ceci étant dit, on peut discuter plus calmement de ses conclusions.
La méthode employée est critiquable sur deux points principaux à mon sens qui sont fortement liés:
1-Il ne dispose pas de l'entièreté des informations que la SEC possède.
2-En raison de ce manque d'informations, il se base uniquement sur une analyse de séries temporelles pour conclure au délit d'initié.
En clair, il ne fait pas l'étape "supplémentaire" de découvrir les raisons de ces mouvements. Autrement dit, il ne définit pas les facteurs qui conditionnent la probabilité de l'événement.
Ces facteurs étant, dans notre cas, établis par la SEC: Prise de position massive d'un seul investisseur lavé de tout soupçons.
Alors certes, il signale que son analyse n'est pas une preuve...Mais la sensation dégagée de sa conférence est qu'il sous-entend que...
Aussi, il est plus intéressant de passer par la lecture de deux papiers disponibles qui sont plus révélateurs de son raisonnement que cette conférence.
Detecting Informed Trading Activities in the Options Markets
Chesney Marc, Crameri Remo, Mancini Loriano
Institut für schweizerisches Bankwesen, Zürich, 2009. http://www.isb.uzh.ch/publikationen/pdf/publ_2098.pdf
The Impact of Terrorism on Financial Markets: an Empirical Study
Chesney Marc, Reshetar Anna
Institut für schweizerisches Bankwesen, Zürich, 2007. http://papers.ssrn.com/sol3/papers [...] id=1029246
http://www.isb.uzh.ch/institut/sta [...] lications/
Citation :
Although these results provide statistical
evidence of informed trading activities, from a legal point of view this study does not constitute
proof per se of such activities. Legal proof would require trader identity and their motivations,
information which is not contained in our database.
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Et vu que la SEC a enquêté à ce niveau-là, le délit d'initié est exclu.
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Camelot2 a écrit :
Et c'est reparti pour le mythe de la destruction de l'acier...
Citation :
Et Marc Chesney, c'est un crétin ?
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J'ai failli lui envoyer un mail la dernière fois mais j'ai laissé tomber par manque de temps.
Il se trouve qu'il a fait une analyse statistique des faits. Très bien.
Il découvre des échanges relativement élevés avant les attentats. Très bien.
Petit souci...Il occulte l'enquête faite par la SEC (je pense qu'il n'en a pas eu connaissance, il a juste pris la "footnote" et pas les documents repris en Appendix). Du coup, il considère ces échanges comme inhabituels et donc susceptibles d'être des délits d'initiés. Il précise cependant qu'il faudrait une enquête sur l'origine de ces échanges (ce que la SEC a fait) car une analyse statistique en soi ne démontre rien. Elle attire l'attention sur des événements potentiellement improbables.
D'autre part, il considère que ces délits d'initiés proviennent du terrorisme (c'est toute la lignée de ses papiers/livres). En conclusion, si ça t'amuse, je lui enverrai un mail pour le mettre au courant de l'enquête de la SEC et lui demander, au vu de ces éléments, ce qu'il en pense. Mais j'avoue n'en avoir guère envie vu ton incapacité mentale chronique à te remettre en question.
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Camelot2 a écrit :
Ok, toujours pas compris?
Il n'y a aucune démonstration scientifique d'un délit d'initié car il n'est pas possible, scientifiquement, d'établir un lien entre une action sur les marchés financiers et une source possible d'information.
Ce lien peut uniquement être établi sur base d'une enquête où l'on découvrirait que A dit à B "Achète C car il va monter".
L'analyse statistique (répète après moi: statistique) que font les auteurs permet de déterminer des anomalies statistiques. C'est déjà pas mal, mais ce ne sont pas des délits d'initiés. Par exemple, il est fort probable qu'un agent financier T qui achèteraient demain 1 millions de put sur Electrabel dont une des centrales nucléaires exploseraient après-demain seraient considéré comme un "informed trade" par le modèle.
Autrement dit, les critères statistiques ne déterminent pas l'origine (le critère de décision) du mouvement financier mais uniquement sa probabilité dans le cadre d'un certain modèle: s'éloigne-t-il fortement du critère1?du critère2?du critère3?
Je rajouterais que toute modélisation implique une erreur (au niveau du choix de la distribution, du bootstrap,...) et cela sans compter l'intervalle de confiance.
Tout ceci ne peut amener qu'à une seule conclusion: cette étude doit être mise en complément avec les résultats de l'enquête sur les transferts analysés.
Je résumerais donc ainsi:
-l'analyse universitaire attire l'attention sur des faits potentiellement anormaux (dans un certain cadre statistique)
-l'analyse de la SEC étude l'origine de ces faits et détermine la présence, ou non, de délits d'initiés.
The end.
Echec et mat.
CQFD.
Avant de répondre à ta question, permets moi de revenir sur les réactions "sanguines" de moorea.
Etant d'un naturel calme ( ), je ne peux que constater devenir légèrement sarcastique face aux interventions de crique qui n'a visiblement aucune maîtrise du papier qu'il a donné en appui à ses théories.
Et je risque de devenir méprisant s'il continue à vouloir jouer dans un domaine qu'il ne maîtrise pas.
Il ne s'agit pas là d'un argument d'autorité de ma part. Le constat est que les truthers sont en général incapables de comprendre la portée des papiers qu'ils citent (Bazant et maintenant Chesney) et qu'ils préfèrent amener une interview sur RMC où l'auteur est obligé de "simplifier" (c'est son propre terme) et de préciser, encore une fois, que seul une enquête peut démontrer un délit d'initié.
Mieux encore, il renvoie explicitement à son "travail statistique et économométrique".
Tout bon scientifique consulterait donc ses travaux et uniquement ceux-ci pour se forger une opinion sur les conclusions à en tirer.
Malheureusement, il semble que la youtubique aigue accorde plus d'importance à RMC qu'au "Journal of ...."
Fin de la courte parenthèse. Pour les investisseurs, ils ont été plusieurs à être lavé de tout soupçon. Mais leurs identités ne peut pas être révélé, même par FOIA ou quoi, selon mes informations. Seule la SEC (et le FBI) ont les compétences pour enquêter ainsi sur des individus. Lorsqu'il n'y a aucune charge retenue contre eux, la protection de la vie privée s'impose. On sait juste qu'il s'agit de personnes basées à New-York et gérant des fonds importants, inscrits à la SEC.
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Camelot2 a écrit :
Il n'y a pas vraiment de grandes nouveautés.
On a discuté de son travail statistique et l'on était tout à fait d'accord sur les méthodes employés. On est arrivé à la même conclusion de l'importance de l'identité des émetteurs d'ordre notamment au niveau du troisième critère concernant la présence ou non d'une stratégie de couverture.
Il considère que ce critère permet d'éliminer une grosse partie (50%) des échanges qui seraient suspects selon les critères 1) et 2). Je suis de son avis même si j'ai souligné que c'était le critère qui, à mon sens, apportait le plus d'erreur de modélisation/approximation dans l'ensemble.
Ensuite, on a parlé de certains exemples précis du rapport de la commission d'enquête. Il avait connaissance du résumé (footnote) et de l'appendix B.
Il considère que cela n'est pas assez détaillé dans le rapport dans le sens où tous les cas ne sont pas abordés: en l'occurrence, seul le cas des compagnies aériennes est vraiment explicité.
Je plussoye avec une nuance: la SEC a volontairement mis en exergue certains exemples pour mieux expliquer la situation mais il n'était pas dans son objectif de détailler l'ensemble de son enquête. En fait, c'était son reproche principal (que je partage dans une certaine mesure): l'absence de détails rendus publics.
J'ai alors abordé la question des requêtes FOIA et des possibilités qui nous est présenté d'obtenir des informations de la SEC et du FBI sur le sujet. Il n'était pas au courant de telles procédures et j'ai promis de m'informer de manières plus approfondies. En effet, je ne suis pas sûr qu'un citoyen non-US puisse faire appel à de telles procédures (si quelqu'un a une idée sur le sujet, je suis preneur). Au pire, on pourra faire appel à un citoyen US (debunker ou chercheur universitaire)
Je compte aussi réunir certains documents déjà obtenus (Interview d'un responsable de la SEC,...) et les lui communiquer.
Je pense qu'on s'oriente donc, si cela est possible, vers une demande à la SEC et au FBI des détails concernant les enquêtes sur l'ensemble des marchés des options tant sur les compagnies aériennes, que les banques, que les assureurs. C'est du moins le désir que nous partageons: obtenir les détails des enquêtes pour dépasser le stade de la "croyance ou non" dans les conclusions de la SEC.
Un bémol toutefois: je considère, par principe, que les affirmations de la SEC ont une certaine "valeur". C'est à dire qu'il s'agit d'obtenir des preuves pour prouver l'inverse de leurs conclusions (qui sont elles-mêmes appuyées par certaines preuves). A l'inverse, Marc Chesney semble considérer que l'on rentre directement dans l'alternative "croire ou ne pas croire" les conclusions de la SEC. Il me semble que cela est motivé par l'expérience EADS où l'AMF a très clairement totalement foiré son enquête.
Je suis en désaccord sur ce point mais pas sur les propositions qui en découlent: une plus grande transparence de l'enquête et des éléments recueillis.
Au final, j'ai "essayé" (de manière un peu voyante) d'obtenir son avis, subjectif, sur les origines des possibles délits d'initiés (s'ils existaient). Je n'ai pas obtenu de réponses. Mais il m'a répété, avec force, les points suivants:
-Ces travaux ne constituent pas une preuve juridique. Il s'agit de travaux statistiques et économétriques destinés, en priorité, à établir une procédure pour détecter des événements anormaux. Procédure appliquée à certains événements précis.
-L'interprétation que certains en font ne regardent qu'eux (à bon entendeur...)
Quelques autres éléments:
-Les régulateurs s'intéressent seulement depuis peu au marché des options lors des délits d'initiés. C'est vrai dans le cadre des procédures de "détection". En effet, comme le souligne Marc Chesney, on peut augmenter considérablement les volumes sur les marchés des dérivés sans en modifier le prix. A l'inverse, vendre à découvert (ou vendre tout court) des actions a un effet assez important sur leur cours...
Je nuancerai cependant: certes, les régulateurs n'ont pas encore d'outils statistiques permettant de détecter les mouvements anormaux mais, dans le cas du 11/09, ils se sont intéressés à ces mouvements anormaux sur les marchés des options et les procédures, une fois l'anormalité détectée, me semblent fortement rodées (détection des donneurs d'ordre, connexion éventuels, stratégie de couverture éventuelle, déterminer la prise de décision,...)
-Certaines personnes se seraient plaintes de pressions ou de la mauvaise gestion de l'enquête. Je n'ai malheureusement pas pu éclaircir s'il s'agissait des délits d'initiés en général (type EADS) ou du 11/09 en particulier. Je compte préciser ce point dans un prochain mail.
-J'ai soulevé l'hypothèse qu'un "initié" n'appliquerait pas une stratégie aussi voyante (augmentation importante du volume le 06,07,10/09) qui serait forcément analysée par la SEC mais étalerait ses prises de position sur les semaines précédents l'événement (pour un résultat en gain identique). J'ai aussi soulevé l'hypothèse que les mouvements repérés fin août pour les banques (ou même pour le 06/09;07/09 pour les compagnies aériennes) pouvaient être dû à un délit d'initié...sur une autre information que le 11/09 (typiquement les mauvais résultats des compagnies aériennes ou des banque concernées).
Bien que considérant cela comme des hypothèses (et c'est en effet le cas), Marc Chesney ne les a pas rejeté en bloc. D'où l'importance de connaître le facteur de décision et donc les identités des acteurs.
-J'ai remarqué que faire appel à la notion de 60 pour 1 au niveau des volumes est légèrement réducteur par rapport aux trois critères statistiques choisis.
Voilà, si d'autres choses me reviennent à l'esprit, je tâcherai de les rapporter.
Ce fut en tout cas une conversation très intéressante (une heure en tout) avec quelques aspects techniques (l'importance de l'open interest par rapport aux volumes, la notion d'événement rares)...et très loin des délires des truthers.
Une conclusion toutefois sur un ton plus paranoïaque et qui nous a habité tous les deux:
"J'espère que vous avez raison." Je l'espère aussi.
Et, dans ce cadre, je m'attacherai, sur mon temps libre, à fournir à M. Chesney le plus grand nombre possibles de documents de la SEC et du FBI qui lui permettra d'avoir accès à un niveau de détail qu'il considère (à juste titre) ne pas encore avoir.
Je pense avoir été fidèle dans la retranscription mais je n'ai guère plus prendre de notes vu que la conversation était assez rapide et animée (dans le bon sens du terme). J'espère ne pas lui avoir trop souvent coupé la parole. PS:Je rappelle donc: si vous avez des informations sur comment remplir une procédure FOIA et si cela est possible par un citoyen non-US, n'hésitez pas à partager vos infos.
PS2:Je ne retranscrirai pas ici l'échange de mail précédant l'échange téléphonique. Libre aux imbéciles truthers de reopen de me croire ou pas. Moorea connaît mon identité et peut confirmer si nécessaire.
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Voilà voilà.
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