Ar Paotr | Gilgamesh d'Uruk a écrit :
N'empêche, c'est pas évident de choisir...
Citation :
En haut, il y avait le ciel, en bas,
la terre. Personne n'a créé le ciel,
ni la terre, ni Altjira. Le grand ciel,
la grande terre et le grand sage
Altjira étaient déjà là et sont
toujours présents.
«Altjira, parle-nous en rêve!»
Le ciel était vide, c'était le domaine
du grand Altjira. La terre était vide,
de l'eau salée la recouvrait.
Les jambes du grand Altjira ressemblaient
aux pattes de l'émeu. Ses
cheveux étaient longs et blonds
comme ceux de la femme du soleil
et tombaient sur ses épaules. Sa peau était rouge, rouge comme le
plumage du perroquet rouge. Une bande blanche décorait son front,
et autour de la taille, il portait une ceinture faite de cheveux d'hommes.
Altjira marcha dans le ciel, car c'était son pays. Altjira descendit sur les
arbres, car ils poussaient sur son territoire.
Altjira créa les hommes, c'est pourquoi nous le portons dans notre cœur.
Il créa les hommes, mais il s'en éloigna par la suite. Nous ne pouvons
parler avec lui seulement en rêve.
«Altjira, parle-nous en rêve!»
Märchen aus der Südsee. Hanau/Main: Dausien 1976
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Citation :
Au commencement, il y avait
Mavutsinim, le grand esprit. Il était
seul: personne n'habitait avec lui.
Il n'avait ni femme ni enfants.
A cette époque, il n'y avait ni soleil,
ni lune, ni jour, ni nuit.
Fatigué de cette solitude,
Mavutsinim fit apparaître une
femme à l'intérieur d'une moule
et l'épousa. Ils eurent des enfants
dont deux fils, l'un aux cheveux
clairs, l'autre aux cheveux foncés.
Le ténébreux s'appelait Kuat, le soleil, et le blond Lae, la lune.
Ils apportèrent le jour et la nuit sur la terre.
Mavutsinim réveilla la vie sur la terre. Comme il vit que les hommes
pleuraient leurs morts, il alla dans la forêt, y coupa du bois dans lequel
il fit Kuarup, la substance, qui ressuscite le mort à la vie. Cependant,
quelques Indiens devinrent désobéissants et suivirent le grand esprit pour
l'épier à son insu dans la forêt. Cela mit Mavutsinim très en colère et
depuis, il empêcha pour toujours les morts de revenir à la vie.
Märchen und Mythen der brasilianischen Indianer. Freiburg: B. Goller 1990
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Citation :
Avant la séparation du ciel et de la terre
régnaient le chaos, le vide, l'obscurité et les
profondeurs insolubles de l'océan primitif.
Du chaos sortit l'œuf originel, l'œuf de
l'univers. Dans cet œuf dormait P'an Ku,
le premier être vivant.
Son sommeil dura dix-huit mille ans.
P'an Ku finit par s'éveiller et brisa la coquille de l'oeuf.
Les éléments de la coquille volèrent en éclats à travers l'espace.
Les plus légers et les plus purs, le Yang, volèrent vers le haut, tandis
que ceux qui étaient plus lourds, le Yin, tombèrent et créèrent la terre.
Le Yang représentait le ciel clair. Le Yin représentait la terre sombre.
P'an Ku s'étendait comme pilier sans fin du sol aux confins du ciel.
Epuisé par son labeur, il s'allongea sur la terre et mourut. Son corps
immense se métamorphosa alors.
De son corps naquit la terre. Sa respiration devint le vent et les nuages.
Sa voix donna naissance au rugissement du tonnerre. De son œil gauche
brillait le soleil et de son œil droit scintillait la lune. De son corps naquirent
les cinq pics sacrés, demeure des dieux. De ses larmes apparurent les
fleuves, de ses veines, les routes et les chemins. De sa chair poussèrent
les arbres. Ses poils furent l'herbe et les fleurs. Ses cheveux représentèrent
les étoiles.
Des parasites, punaises, puces et morpions qu'il portaient sur lui naquit
le genre humain et les diverses peuplades constituant le monde.
Légende de P'an Ku
Die Schöpfungsmythen der Menschenheit. Düsseldorf: Patmos 2004
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Citation :
Dans les temps anciens,
vint Ymir le géant du froid et de la glace.
Le monde n'existait pas encore,
Il n'y avait ni ciel, ni terre.
Puis, la terre se souleva et Midgard,
le pays des hommes, apparut.
Dans le ciel apparut Asgard,
le monde des dieux.
Du sud vint le soleil.
Tout le monde sentit sa chaleur.
Ainsi, le pays des hommes devint vert.
Les dieux, les Ases, tinrent conseil,
et se rassemblèrent autour la chaise du juge Odin.
Ils donnèrent des noms à la nuit et au jour,
au matin et au midi, à l'aube et au crépuscule afin de mesurer le temps.
Ensuite, les Ases façonnèrent les hommes.
De Ask, la cendre, ils firent l'homme.
De Embla, l'orme, naquit la femme.
Mais il manquait encore à l'homme et la femme la chaleur de la vie.
Il leur manquait aussi une âme.
Le dieu Lodur leur insuffla la vie.
Le dieu Hömir leur donna une âme.
Die Schöpfungsmythen der Menschenheit. Düsseldorf: Patmos 2004
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Citation :
Olorun, le dieu suprême, envoya son fils
aîné Obatala, créer le monde à la surface
des eaux primordiales marécageuses.
Pour ce faire, il lui donna du sable céleste
et une poule à cinq doigts. Obatala se mit en
route et trouva en chemin du vin de palme,
le but et s'endormit. Quand son père vit cela,
il donna la responsabilité de la création du
monde à Odudua, son plus jeune fils.
Celui-ci se rendit dans l'infertile marécage et
secoua le sable sur la mer. Il tint la poule aux
cinq doigts au-dessus de la mer et elle
commença à gratter sa surface. Ce faisant,
la poule éparpilla le sable alentour. Ainsi se créèrent la terre ferme, les
collines et les vallées. A l'endroit où cela se produisit s'élève maintenant
Ifè, la plus vieille ville sainte des Yoruba. Odudua en fut le premier roi.
Lorsque Obatala, le fils aîné du seigneur du ciel se réveilla et remarqua
que son jeune frère avait rempli sa mission à sa place, il devint fou de
rage. Il y eut un combat, auquel participèrent tous les dieux et qui se
termina par un compromis: Odudua resterait le roi d'Ifè. Obatala quant
à lui obtint le droit de modeler le corps de chaque être humain avant
que son père Olorun leur insuffle la vie.
Ursprung. frankfurt a.M.: Museum für Völkerkunde 1987
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Citation :
Il n'y avait alors ni le non-être ni l'être.
Il n'y avait ni air, ni firmament.
Qui portait le monde? Qu'englobait-il?
Qu'était l'eau sans fond et impénétrable?
Il n'y avait ni mort ni vie,
il n'y avait alors aucune manifestation
de la nuit et du jour.
Puis, l'existence apparut.
Le Un fut. Le souffle apparut.
Au tout début, les ténèbres recouvraient
le monde.
Cette étendue indistincte était tout.
Là vint la vie, un grain, un germe,
nés du pouvoir de l'ardeur.
Au début se développa une sorte de désir,
qui fut le tout premier germe de la pensée.
Cherchant avec sagesse au plus profond d'eux-mêmes,
les visionnaires découvrirent le lien entre le manifeste et le non manifeste.
Il y eut un Haut. Il y eut un Bas,
séparés par un cordon.
En bas était l'Instinct,
en haut la Grâce.
Les visionnaires lièrent l'être et le néant,
Ainsi naquirent les premières choses.
Rig Veda X, 129 Die Schöpfungsmythen der Menschenheit. Düsseldorf: Patmos 2004
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Citation :
Nos ancêtres ont raconté un grand nombre d'histoires sur la naissance du
monde. Ils parlent de leur histoire de façon souvent indirecte à travers
une multitude de mythes, de rites dont le déroulement est sous-entendu.
Ils contaient, de manière orale, la vie quotidienne des hommes d'autrefois.
Ils expliquaient quantité de choses. C'est pourquoi, nous en savons autant
sur ce temps-là. Les vieilles femmes ne disent que la vérité sur les temps
anciens et nous les croyons: il n'existe aucun mensonge chez les anciens.
Lorsque la terre naquit, il y a très, très longtemps de cela, elle vint d'en
haut. La terre, les rochers et les pierres tombèrent du ciel. Puis vinrent
les hommes. De petits enfants aux yeux fermés sortirent de la terre par
des buissons et s'allongèrent en gigotant; ils n'arrivaient même pas à
se mouvoir et puisaient leur nourriture de la terre.
C'est un homme et une femme qui le racontent.
Mais comment? C'est un mystère. Quand sont-ils apparus? Comment ontils
grandi? Nous l'ignorons. Toujours est-il que la femme cousit des habits
pour ces enfants et partit à leur rencontre. Elle les trouva, les habilla et
les amena chez elle.
Il en fut ainsi pour beaucoup d'hommes. Ils ne connaissaient pas le soleil.
Ils vivaient dans l'obscurité. La lumière n'existait seulement qu'à l'intérieur
des maisons.
Leur nombre augmentait toujours plus. Ils devenaient très âgés, la mort
n'existant pas. Ils remplirent la terre. Une vieille femme dit à une autre:
«Nous voulons tout à la fois la lumière et la mort». Il en fut ainsi alors
même qu'elle prononçait ces paroles. Avec la mort vint le soleil, la lune
et les étoiles. Et lorsque les hommes mouraient, ils montaient au ciel et
y scintillaient.
Eskimomärchen. Köln: Diederichs 1969
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Citation :
Au début régnait Chaos et l'espace
était fait de vide. Puis, il y eut Gaia,
l'ancêtre de la terre. Ensuite vint
Tartaros, l'abîme et Eros, la force de
l'amour: Eros l'éternel. De Chaos
vint Erèbe et la noire Nuit. Et de
Nuit, à son tour sortirent Ether et
Lumière. Gaia enfanta le ciel
(Ouranos) et développa la terre.
Ainsi fut créé le monde. Le ciel et
la terre avaient une charpente
solide, la mer se jetait sur la rive de
la terre. Toutes sortes de créatures
peuplaient la terre; les poissons
s'ébattaient dans les vagues,
les oiseaux dans le ciel et des
animaux de toutes les espèces se
pressaient sur le sol d'un pas agile.
Mais manquait encore à cette
création celui qui dominerait de son esprit ce large monde. Alors,
Prométhée arriva sur terre.
Il prit de l'argile et façonna un modèle à l'image des dieux. Il enferma
dans sa poitrine les attributs du bien comme du mal, ceux que l'on trouve
dans l'âme de chaque créature vivant sur cette terre. Ainsi forma-t-il
l'âme humaine. La déesse Athéna, son amie céleste, admirant l'œuvre
de Prométhée, insuffla la vie aux humains et leur donna l'esprit.
Die Schöpfungsmythen der Menschenheit. Düsseldorf: Patmos 2004
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Citation :
Au commencement, Dieu créa les
cieux et la terre. La Terre était
informe et vide; il y avait des
ténèbres à la surface de l'abîme, et
l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus
des eaux. Dieu dit: Que la lumière
soit! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara
la lumière d'avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela
les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le
premier jour.
Genèse, Moïse I, 1-5
Au deuxième jour de son œuvre, Dieu créa un ciel, qui s'étalait de par le
lointain vide jusqu'aux confins de l'univers. Et au troisième jour, il créa
dans cet humide cosmos un pays sec qu'il nomma la terre. Sur cette terre,
il planta des plantes vertes. Au quatrième jour, il donna au Soleil, à la
Lune et aux étoiles leurs places dans le firmament. Au cinquième jour,
il mit des animaux dans la mer et des oiseaux dans le ciel. Au cours du
sixième jour, il remplit la terre de toutes sortes d'animaux. Et Dieu vit que
c'était bon.
Et Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa
l'homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds,
multipliez, remplissez la terre et assujettissez-la.
Genèse, Moïse I, 27-28
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Citation :
Pendant que le dieu An crée le ciel,
que Enlil fonde la terre,
que le ciel et la terre sont séparés,
que l'humanité voit le jour,
Enki, le Roi de l'océan,
du lointain vogue vers la terre.
Et Enki dit:
«Je suis le fils de An.
An m'a confié la loi.
Je veille sur les origines du ciel et de la terre.
Je suis le père des pays.
Je suis l'oreille des pays.
Je fais régner la justice avec mon père An.»
Et Enki dit:
«Je surplombais le ciel.
Là apparut la pluie.
Je m'inclinais vers la terre.
Là apparut l'eau, fluide.
Et tout se mit à verdir et à bourgeonner.
J'ai créé la charrue.
J'ai ouvert les sillons.
J'ai semé les graines dans le champ.»
Die Schöpfungsmythen der Menschheit. Düsseldorf: Patmos 2004
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source
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Oui mais tu comprends, on peut pas mettre au même niveau Dieu (père de Jésus quand même ) et les autres qui, eux, ne sont évidemment que des fables
C'est fou à quel point un croyant n'arrive pas à comprendre que c'est un biais culturel (très puissant certes) qui fait qu'il voit l'hypothèse de son dieu comme quelque chose de parfaitement plausible et celle des autres comme de simples contes de fées. "Non mais Jésus, c'est du serious business tu vois, rien à voir avec Zeus, Quetzalcoatl ou Ra qui sont de belles légendes, certes, mais qui logiquement, de part leur côté grotesque, sont inférieures à la Bible"
Alors que Jésus et ses miracles, c'est tout aussi grotesque qu'un Zeus qui tire ses éclairs du ciel ou un dieu en forme de serpent à plumes. Mais ils n'arrivent pas à le concevoir.
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