bibliophage a écrit :
Ce qu'il faut admirer le plus chez vous, c'est l'aplomb. Mais ce culot vous dessert. Même le moins mature des étudiants, lorsque l'enseignant lui montre les photocopies de l'article plagié pour rédiger son "paper", comprend qu'il a intérêt à s'excuser, reconnaitre l'intention, et repartir sur des bases assainies.
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En entrant dans ces forums (au début, ils me semblaient tous relever d'une sorte de fiction) j'avoue que je ne pensais pas provoquer une critique-généralisée dont les épisodes n'ont rien à voir avec ce qui aurait du rester le seul objet de la critique : le contenu scientifique de nos travaux. Je ne sais pas si les attaques sur l'usage des pseudos durera au-delà de mes explications, mais elle révèle, à coup sûr, le malaise sur lequel repose ce "dialogue" : celui de l'identité à sens unique. Ici, je suis le seul à poster sous mon vrai nom. Vous me connaissez tous. A l'inverse, je ne connais personne. En face de moi, je ne vois que des pseudos, c'est à dire des masques, qui partagent tous (à quelques exceptions près) la même expression : celle d'un refus. Quoiqu'on on dise, les pseudos "dépaysent" aussi bien ceux qui lisent (les lecteurs des forums) que ceux qui s'en servent (les posteurs) : ils signifient "autre chose", d'abord en libérant la violence des arguments (on peut écrire ce qu'on vent); puis en irréalisant le discours, rendu abstrait, comme venu d'un autre monde: mélange d'inhumanité et d'humanité, de moi et de surmoi, le forum devient, par excellence, une scène capitale de l'illusion de l'Autre.
Certes, le système fonctione très bien tant que les intervenants sont homogènes les uns aux autres : tous masqués, les posteurs inscrits dialoguent entre eux sans s'inquiéter de la réalité de l'autre : mise en scène par le pseudo, liée par une forme générale commune, l'identité disparaît alors dans une sorte de parole collective, transindividuelle, multiple.
Mais nous sommes (bètement) intervenus dans le jeu, d'abord sous des pseudos, puis sous notre identité réelle, nous en avons troublé les règles. La question qui se pose maintenant c'est celle-ci : des personnes "réelles" (connues, identifiées) peuvent- elles dialoguer avec des sujets masqués?
bibliophage a écrit :
Pourquoi ne pas reconnaitre ceci : "nous sommes attaqués sur nos travaux par de nombreuses parsonnes
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Oui. Nous sommes attaqués par de nombreuses personnes, mais pas pour les bonnes raisons. Ce qui compte, ce n'est pas les blessures de l'adversaire (nous), la dissolution progressive de ses arguments, en sorte que la mort de l'ennemi se réduise à la somme de tous les coups qu'on lui a portés; non, de mon point de vue, il s'agit de s'interroger sur l'origine de toute l'affaire : est-ce que nos travaux ont, oui ou non, un intérêt? Jusqu'ici, seuls les rapporteurs de nos thèses et ceux des journaux scientifiques ont répondu à cette question. Mais tous les autres (ceux qui nous attaquent) sont passés à coté pour nous démolir sur des questions qui n'ont aucun rappot avec le contenu de nos recherches scientifiques.
bibliophage a écrit :
et relativement isolés, nous avons créé ce théatre d'ombre pour laisser croire que nous disposions de soutien de personnes qualifiés
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Le théatre d'ombres existait bien avant nous. Mais c'est vrai : une conscience plus lucide de la réalité profonde des pseudos aurait du m'amener à comprendre que, contrairement aux autres posteurs, je ne *pouvais pas* faire appel à un pseudo. C'était prendre le risque de créer un conflit bien inutile entre le réel et l'illusion, d'altérer la vérité sous son apparence. Je comprends bien, maintenant, que des personnages "connus" (et qui ont donc une réalité pré-existante à toute discussion) ne peuvent intervenir dans ces forums que sous leur véritable identité (même s'ils sont les seuls à se décliner ainsi au milieu d'une multitude d'ombres, de fantômes et de pseudos).
bibliophage a écrit :
(la caractéristique commune de vos pseudo, c'est d'arriver sur un fil en usant d'un argument d'autorité qui se veut dissuasif)
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Pas dissuasif. Nous avons toujours répété la même chose : que ceux qui critiquent nos travaux le fassent sur la base d'arguments techniques précis. Jusqu'ici, ça n'a *jamais* été le cas (les critiques d'YBM concernent notre livre et nous avons presque terminé notre réponse. Mais elles ne concernent pas nos thèses et travaux scientifiques).
J'ai en effet reconnu que c'était une erreur. Même si, dès le départ, le dialogue me semblait impossible (le seul personnage réel dans une mutitude de pseudos) j'aurais du comprendre tout de suite que l'usage de pseudos allait nécessairement créer une confusion entre la forme (celle du pseudo) et le contenu (celui de nos travaux). En lisant les attaques des uns et des autres, j'avais le sentiment que ces critiques étaient une mise en scène destinée à tromper l'opinion : une sorte jeu de cirque converti en pur spectacle. Personne ne parlait du "fond" (et lorsque des arguments étaient avancés, c'était presque toujours de manière caricaturale). Dans ce contexte, j'ai donc répondu aux pseudos par d'autres pseudos : c'était une erreur qui, mise à distance, appelle aujourd'hui des excuses : je l'admets sans ironie, sans trucage et sans tricherie.
Cela demande aussi aux autres, à ceux qui liront ces lignes, de chercher la vérité là où elle se trouve, pas dans la direction où tout le monde pointe le même doigt. Cela veut dire qu'il convient de se faire une opinion personnelle de ce que nous avons fait dans nos travaux, sans s'installer dans une rumeur dont l'origine remonte, je le rappelle, au 22 octobre 2002, date à laquelle un certain Max Niedermaier, Physicien à Tours, envoie un mail insensé dans le monde entier, mail dans lequel il décrivait nos travaux et articles scientifiques comme un immense canular.
bibliophage a écrit :
Au lieu de cela vous vous lancez sur des considérations dignes d'un étudiant de première année de sociologie/communication sur la signification du pseudo... Vous vous enfoncez. Vous ne regagnerez pas de crédibilité comme cela.
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C'est possible. Mais si tu veux bien faire, à ton tour, un petit effort, tu comprendras sans trop de mal que la sincérité est le meilleur des arguments en faveur de la vérité.
bibliophage a écrit :
Le coup des pseudos, des mentions et des explications afférentes, etc..., ça peut paraitre mineur, mais pour des gens qui ne sont pas aptes à juger vos travaux, ça fait plus sens que les digressions sur l'état KMS.
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Oui, évidemment. Je sais bien que tu as raison. C'est même tout le problème. Comment faire pour éviter que ces questions de forme (pseudos, mentions, etc) ne falsifient le contenu de nos travaux?
bibliophage a écrit :
Je vais donner le bâton pour me faire battre par certains ici : bien que non-physicien, non matheux, j'ose porter un jugement sur vous : vous n'êtes pas sérieux.
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D'accord. Mais laisse moi te dire pourquoi tu penses cela. Le sérieux consiste, avant tout, à être repérable dans ce que l'on est et dans ce que l'on fait. Or il se trouve que, par définition, Grichka et moi sommes des sujets irrepérables : jumeaux à l'âge indéfini, gueules de mutants, mi extra-terrestres et avatars de la 3D, à la fois stars de pacotille et chercheurs en mathématiques, descendants d'aristos d'europe centrale, d'un chanteur noir et d'un prince russe, comment échapper à une ambioguïté fondamentale? C'est pour cela que nous apparaissons comme "pas sérieux".
Pourquoi ?
bibliophage a écrit :
- Les mentions et surtout vos explications : Les mentions ont une significations; certes il y a une politique qui varie suivant les écoles doctorales et les universités sur les "fécilitations". (Une non gradation est un non-sens pour une école doctorale, il faudrait alors faire une fiche d'accompagnement de chaque thèse pour le CNU et les établissements recrutant)
En soi, ne pas recevoir les félicitations n'est pas un signe de médiocrité intellectuelle. N'avoir que la mention "honorable" est nettement plus rare, pour ne pas dire rarissime.
Mais ce qui agace, ce sont vos explications : prétendre que les mentions (type très honorable) ne sont plus délivrées est tellement ahurissant que ça demande des preuves sérieuses.
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Je n'ai jamais dit cela. J'ai simplement cité l'article 14 de l'arrété du 25 Avril 2002 qui dit clairement que les mentions peuvent être désignées, à titre facultatif, dans le rapport de soutenance, mais ne figurent plus sur le diplome (relis cet article : il est destiné à éliminer les mentions). Certaines universités ne décernent plus aucune mentions depuis longtemps. En ce qui me concerne, je n'ai pas de mention et j'ai cité, à cet égard, le courrier de Sternheimer qui figure en tête de ce fil : " (la mention honorable qui apparaissait dans le rapport de soutenance de GB, rarement attribuée, était le résultat de péripéties sans liens directs avec le contenu scientifique de la thèse; pour IB, les mentions concernant les doctorats ont été abolies par un arrêté du 25 avril 2002 )".
C'est tout. On nous a fait grief, bien inutilement, de cette affaire de mention alors qu'en réalité, les choses sont bien différentes.
bibliophage a écrit :
- les rapports de soutenance : C'est un type de littérature très particulier, rédigé par des initiés pour des initiés. Insérer ces rapports dans un ouvrage destiné au grand public afin de les présenter comme une preuve de sa grande qualification confine à la malhonneteté.
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Notre décision de publier 2 des 15 rapports était une réponse mineure au contexte très hostile créé par le Mail de Tours. N'oublies pas que nos travaux avaient été présentés par Niedermaier comme un canular. Dès lors, nous avons été obligés de produire un livre "défensif" : nous n'aurions jamais publié le moindre rapport sans l'attaque vraiment malhonnête (au sens strict) de Niedermaier. Bien sûr, quand il a pris conscience de son geste, il nous a envoyé un mail d'excuses, bien sûr, il a envoyé ce même mail à tous ceux auxquels il avait affirmé que nous avions fait un canular, mais c'était trop tard. Niedermaier avait bel et bien gaché nos travaux. Sans raison. Sans justification. Nous ne le connaissions pas et ne l'avons jamais rencontré depuis. Aujourd'hui, le mal est fait. Pour preuve, ce qui se passe sur ces forums et ailleurs : impossible de parler du fond. Ne semblent importants que les apparences trompeuses dont l'origine, je le rappelle encore une fois, remonte à la sale manoeuvre de Niedermaier.
bibliophage a écrit :
De toute façon, un ouvrage qui tient debout se défend tout seul, sans ces béquilles. Pourquoi vous mettre en scène ainsi ? Vous devez savoir quelle est la portée de ces textes, si vous prétendez connaitre le milieu universitaire
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Tu as sans doute compris ce qui s'est passé et pourquoi notre livre "ne peut pas tenir tout seul" dans le contexte créé par Niedermaier et cette histoire de canular.
bibliophage a écrit :
- Votre bouquin qui fait l'impression d'un charabia inaccessible perdu au milieu d'une chanson de geste à votre gloire. On est bien loin d'ouvrages de vulgarisation donnant au lecteur le sentiment de comprendre, d'être pris au sérieux et guidé (par exemple le chaos de gleick, et le temps de klein) => mauvaise impression
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Nous assumons notre livre tel qu'il est. Nous l'avons écrit sincèrement, sur la base de ce que nous pensons et de ce que nous avons fait pendant dix ans, au fond d'un labo de mathématiques. Ce n'est pas, à proprement parler, un "ouvrage de vulgarisation" mais plutôt un livre dans lequel nous décrivons ce que nous avons vu au temps de Planck et en deçà. C'est le récit d'un itinéraire personnel.
L'une des certitudes avec lesquelles nous avons le plus de mal à coexister, c'est bien celle de notre orgueil. Car je crois, sincèrement, qu'il s'agit de tout le contraire : nous n'avons jamais connu le sentiment d'orgeuil (beaucoup nous l'ont d'ailleurs reproché). Sans doute par notre biographie, notre "double", notre enfance à la campagne, le déchirement des cultures, notre vision non-unitaire, etc. Non. L'orgeuil ne nous définit pas du tout.
Bien. Si on parlait science?