Reprise du message précédent :

Je l'ai lu vers 10 ou 11 ans (je me rappelle que les deux héros ont 11 ans et que j'étais toute contente d'avoir le même âge qu'eux ). J'ai aussi grandi pas loin de ce coin donc même si j'étais consciente de la distance temporelle (j'ai dû le lire en 95), c'était vachement immersif pour moi. A l'époque je n'allais pas souvent à Paris, c'était l'expédition, je me reconnaissait vachement dans les personnages en décalage par rapport aux autres mômes de leurs classe, les parents déconnectés de leur vie etc.
J'ai lu aussi Pythagore des années après, j'avoue que je n'en ai gardé aucun souvenir, sinon que c'était moins bien. Au final la fin ouverte m'allait bien, quand on s'identifie à ce qui se passe dans un livre, ça casse un peu le truc d'avoir une fin trop nette.

Lu aussi, conseillé par un libraire j'avais besoin d'un petit livre car j'avais un trou de 2 jours dans mon planning de lecture    
 
J'ai raté l'explication de l'argent presque illimité Mais ça m'a pas dérangé, c'était pas très central. J'ai bien aimé, c'est touchant, rythmé, assez drôle (en partie). Ça pourrait devenir un peu répétitif mais le livre est court donc ça va.  
Sur le coté "enfant-poête-génie-qui-parle", il me semble que rien ne dit qu'il écrit ça très jeune, il raconte sa vie d'enfant de son point de vue d'enfant mais une fois adulte/ado.
 
C'est pratiquement ma meilleur lecture de ces deniers mois/semaines, j'enchaine les mouais sans plus   Il y a une nouvelle traduction Des Grandes Espérances de Dickens qui vient de sortir, je suis tenté j'ai jamais lu de Dickens et il y a eu une émission dessus sur Inter ça m'a bien vendu le truc.

Mais je ne me souviens plus très bien.  
 

https://www.youtube.com/watch?v=zHhy0ph03qM
(Pardon j'adore cette blague. )

La fille a 12 ans, le garçon 11, t'as une bonne mémoire. Je pense qu'entre 77 et 95, la vie quotidienne a beaucoup moins changé qu'entre 95 et aujourd'hui. Le téléphone portable, en particulier, était encore rare chez les adultes et inexistant chez les gamins. Il y a nombre de pages dans le roman sur leurs difficultés de communication parce qu'il vit en banlieue et elle à Paris et même un chapitre entier sur un RDV raté à St Lazare où il réalise au bout d'un moment qu'il n'est pas sûr d'être à l'endroit convenu tandis qu'elle, qui ne peut pas venir, se demande comment le prévenir.  

Oh les spoilers !

C'est marrant parce qu'après votre discussion, je l'ai rajouté dans ma wishlist, et ce midi en allant me chercher à manger, BAM ! Je le vois dans une cabine à livres ! Il est donc présentement dans mon cartable

Je l'ai lu adolescente (vers 2000-2005) et ça m'avait plu. Je ne me souviens de rien aujourd'hui, si ce n'est que j'avais apprécié la lecture. A mon époque, on avait déjà des téléphones ( ) et le fait que l'histoire se passe dans le passé n'avait pas été un problème. Ça me parait même bizarre que ce soit un argument contre le roman, on lit bien des textes antiques, médiévaux, etc, encore aujourd'hui...     Et les enfants aussi d'ailleurs avec les contes et ce genre de textes. ("Ah mais pourquoi maman le petit chaperon rouge n'a pas envoyé son petit pot de beurre en colissimo ?"   )

J'ai dit que moi-même, pourtant majeur à la sortie du roman, avait eu parfois l'impression en le relisant cette année que je lisais un roman historique. Et qu'a fortiori ça ferait forcément cet effet à un ado d'aujourd'hui. Après, les histoires de premiers émois amoureux contrariés par le milieu et la famille, c'est sûr que c'est intemporel et les histoires qui plantent un gamin/ado qui se sent incompris par son entourage médiocre et a un "destin", ça fonctionne aussi toujours bien.
 
Mais c'est pas un roman de fantasy/merveilleux façon contes de Grimm, Odyssée ou chevaliers de la table ronde, c'est un roman sur un quotidien à la fois très réaliste et proche temporellement et en même temps déjà très éloigné par certains aspects, donc oui, ça peut gonfler des ados qui préfèreront un roman qui plante la société dans laquelle ils vivent et ce qui les turlupine dans le quotidien. Les ados n'ont pas tous les mêmes goûts, hein.

Tout à fait d'accord

Je connais mal Babelio que t'a conseillé Groomy mais sur Goodreads on trouve sur la page de présentation de chaque livre une section "les lecteurs ont aussi aimé..." . Ca permet de découvrir des œuvres qui présentent des points communs avec un livre particulier (genre, thèmes, ton etc). Il n'y a pas besoin d'être inscrit pour les voir, par contre c'est en anglais.
 
 
Edit : J'ai commencé De Grandes Espérances et c'est chouette.

 
Sur Goodreads, sauf si l'édition n'existe pas en français, il vaut mieux rechercher le livre en VF pour augmenter ses chances d'avoir des feedbacks VF.
 
Et il y en a pas mal.
 
Généralement, quand je lis un roman en anglais, mon commentaire est dans la langue concernée, sinon en français. Et beaucoup font de même.

Je suis en train de passer à côté de L'affaire Vargas de Pessoa. C'est nul, mais nul de chez nul  

Je suis tombé l'autre jour sur un doc sur France 5 sur Los Angeles à travers le regard de l'auteur de polar Michael Connelly.
Vous en avez déjà lu ?

On a en souvent parlé depuis le début de ce topic. Je les ai tous lus au fil de ces 30 dernières années, à part le tout nouveau, Desert Star.

Je lis 0 polar, j'ai dû faire abstraction lequel se prête bien à une première lecture ? En regardant un peu, j'ai l'impression que certains personnages sont récurrents.

J'ai lu les cinquante premières pages des Versets sataniques de mon côté et c'est vachement bien, alors je te propose pas d'échanger dsl

Presque tous ses romans sont à personnages récurrents. Commence par le premier, sorti en 93 : Les égouts de Los Angeles. C'est l'introduction de son perso principal, Harry Bosch, qui a inspiré une série TV honnête sans plus (j'ai décroché après 4 ou 5 épisodes) et figure toujours dans ses derniers livres. Une caractéristique peu courante : ses persos vieillissent au fil des romans.
 
Garde à l'esprit que c'est un type de polar parmi d'autres : le police procedural. https://en.wikipedia.org/wiki/Police_procedural

Si on veut une bonne adaptation de polar en série télé, rien ne vaut Harry Quebert

Je suis d'accord, c'est vraiment tout pourri. Mais bon, c'est inachevé, limite un brouillon. On était prévenu.  

Autre accessoire sur lequel je tombe aujourd'hui : https://lizia.fr/boutique-lizia/
Quelqu'un ici a ça ?

Pas mal, mais mais...
Ca pête les livres, nan ?  

Version courte :
— Confiteor, Jaume Cabré (2013) : summum, conseillé à tout le monde.
— Les voix du Pamano, Jaume Cabré (2009) : excellent, « brouillon » du style Cabré pour Confiteor, déconseillé aux personnes recherchant le bonheur dans leurs lectures (beaucoup plus dépressif que Confiteor).
— L'ombre de l'eunuque, Jaume Cabré (2006) : bien, conseillé uniquement aux personnes ayant lu Confiteor puis Les voix du Pamano et cherchant à voir l'embryon du style Cabré.
 
Version longue :
 

• Confiteor, Jaume Cabré (2013)

 
 
Rien à ajouter à ces critiques à part une aide pratique pour les personnes tentées de le lire : il y a une liste des personnages par époque (dramatis personæ) à la fin du livre, ce qui est très pratique pour ne pas perdre le fil.
 
Une proposition d'analyse du livre est en ligne ici : http://www.voixauchapitre.com/arch [...] _faure.pdf . Concernant Jaume Cabré il avait répondu en français à des lecteurs dans une librairie, la vidéo dure cinquante-deux minutes et évoque deux de ses autres livres (Les voix du Pamano et L'ombre de l'eunuque) https://youtu.be/XtB3AmZ-gng . Sa réponse à la question « Êtes-vous violoniste ? »   .  
 

• Les voix du Pamano, Jaume Cabré (2009)

 
Excellent livre, si vous avez aimé Confiteor, je vous conseille Les voix du Pamano. C'est une bonne grosse dépression thérapeutique : après l'avoir lu, on relativise mieux sa propre vie en prenant conscience que notre vie, notre quotidien et notre société pourraient être bien pires. Confiteor comportait des moments d'horreur et un fil directeur pessimiste mais il regorgeait également de moments de joie et merveilleux. En comparaison il y a un déséquilibre dans Les voix du Pamano où il n'y a pratiquement aucun moment de joie pour respirer un peu : c'est une traversée en apnée dans les profondeurs de la vile nature humaine. Plusieurs personnages dégustent de bout en bout du livre en illustrant une phrase de François Descraques : « mais pourquoi est-ce que les gens pensent tout le temps que le destin leur veut du bien ? Et si le destin faisait en sorte qu'il vous arrive les pires malheurs, juste pour le plaisir de se foutre de votre gueule ».  
 
C'est dans cet ouvrage que décolle le style Cabré à mélanger époques et narrateurs. L'intrigue est passionnante en se déroulant des années 40 jusqu'en 2002, principalement dans un village catalan mais également à Barcelone. Cabré dépeint les actions du mal commises par les humains, il essore jusqu'à la dernière goutte le désir de vengeance et de contrôle avec une philosophie implacable :
 

 
Le début de lecture ressemble à une chute libre avec une avalanche de personnages et des changements d'époques. En spoiler se trouve une courte proposition des noms, époques et fonctions des personnages :

• L'ombre de l'eunuque, Jaume Cabré (2006)

 
 
L'intrigue est classique (pour Cabré) avec deux personnages qui s'interrogent sur leur vie à travers un portrait narré sur deux-cents ans de leur famille (fiche Babélio). Mettez un marque-page une fois arrivé à l'arbre généalogique parce qu'il vous servira souvent pour vous repérer dans la famille.
 
L'ombre de l'eunuque fait remonter le fil de construction de Confiteor : Les voix du Pamano était un brouillon très proche de Confiteor (en un peu plus court et plus dépressif) tandis que L'ombre de l'Eunuque en est un simple embryon. Le début du livre est difficile à pénétrer mais cela peut valoir le coup de s'obstiner à le lire parce que l'on y sent à l'état latent ce qui fera l'énorme réussite narrative de Confiteor. La lecture ne m'est devenue plus facile qu'à partir de la page 126 (sur 480) : les principaux personnages sont en place et l'on est bien entré dans l'histoire.  
 
Plus que le livre, c'est donc l'étude chronologique décroissante du style d'écriture de Cabré qui me passionna. Logiquement inférieur à Confiteor et Les voix du Pamano, à cause de son style balbutiant, L'ombre de l'eunuque n'est pas le meilleur point d'entrée pour le style Jaume Cabré au risque de faire fuir. Je ne le conseille qu'aux personnes ayant lu Cofiteor et Les voix du Pamano, surtout si vous vous intéressez au style Cabré. Il reste toutefois intrinsèquement un bon livre comportant plusieurs passages merveilleux :

Merci pour ton CR , j'ai justement "Les voix de Pamano" qui attend depuis que je l'avais trouvé, à vil prix, chez Emmaüs. Par contre, faudra que je trouve le temps de lire ça quand j'ai rien d'autre à faire, semble-t-il
 
Sinon, dans mon année 2022, voici ce que je retiens (attention, je lis peu ^^)
- La carte postale : j'attendais qu'il soit dispo à la médiathèque, et j'ai dû pas mal attendre ! Ca correspond à ce que j'attendais plus ou moins, depuis que j'avais Anne Barest dans une émission qui présentait son bouquin. Cette fameuse carte postale qui la met sur la piste de l'histoire familiale, cachée plus ou moins, tue plus ou moins. Dans le même genre (récit familial redécouvert par la 3ème génération), j'avais aussi bcp aimé "L'art de perdre" sur une famille d'Afrique du Nord.
- Le dieu baleine de TJ Bass (quasi introuvable, je l'ai eu en occaz'). SF qui avance très vite dans le temps, avec des trous dont on doit nous-mêmes, lecteurs, faire le récit. Au final, très dépaysant, très intéressant. Je le mets en rapport avec :
- Dans la toile du temps de Adrian Tchaikovski. Un terraformation, un virus qui doit faire développer très vite les singes apportés avec eux, les humains colonisent une planète lointaine, mais évidemment ça ne se passe pas du tout comme prévu Ce n'est pas du tout une enquête, ce n'est pas haletant. L'on suit 2 points de vue, les terriens qui doivent s'installer après la terraformation, et les animaux qui se sont effectivement développés très vite. Mais bien sûr, ce n'est pas ceux qu'on attendait
Ca se lit bien, vite, mais les questions posées sont intéressantes. Peut-être pas aussi prenant que le Dieu Baleine, mais très bien aussi.
- "Le grand jeu", livre sur la politique en Asie centrale de 1800 à 1914 grosso modo, entre la GB et les Russes. Très très intéressant, et en plus, il y a des cartes (pas super lisibles, mais on a vu bien pire dans les livres d'histoire)., c'est bien raconté, dans des chapitres assez courts. (de P.Hopkirk)
- L'ombre du vent de C.Ruiz-Zafon : une "enquête" en Espagne, à travers le labyrinthe d'une librairie secrète, dans plusieurs familles. Très prenant.

Je suis fan de Harry Potter et content d'avoir transmis ça à mon fils. On est tombé sur les éditions illustrées par Jim Kay (entre 40 et 45 € chaque ouvrage), que je lui lis tome après tome, même si maintenant il pourrait les lire seul (notre petit plaisir du soir). Le 5 est sorti il y a peu, plus d'un an après la date initialement prévue. Je lui ai offert pour Noël (50 € tout de même) et c'est parti.
C'est édité par Gallimard, qui si je ne me trompe pas détient les droits depuis le début. Donc le texte, lu et relu, est éprouvé depuis longtemps.
 
Et pourtant :

Le 5 est le meilleur roman HP.

Hello à tous !
 
Je viens de finir God's Bankers: A History of Money and Power at the Vatican de Gerald Posner. Comme l'indique son titre, il s'agit d'une plongée dans l'histoire financière du Vatican qui se focalise essentiellement sur le XXème et XXIème siècle. Si je connaissais vaguement certaines figures contrastées (Marcinkus, Roberto Calvi connu pour sa mort célèbre), j'ignorais totalement la figure de Bernardino Nogara (génie financier qui a structuré la stratégie financière du Vatican à partir des années 30), le parti que le Vatican avait tiré de la seconde guerre mondiale (en récupérant notamment des tonnes d'or volées par les nazis en Europe de l'Est) ou les efforts désespérés de quelques figures courageuses pour réformer la très bureaucratique curie (on en vient presque à trouver l'administration française admirable en comparaison )
 
Un livre très épais, mais vraiment passionnant pour les amateurs d'histoire, d'économie ou les personnes soucieuses d'aborder des événements historiques connus sous un angle nouveau.

J'aime bien ta remarque "la lecture devient plus facile à partir de la p126", de mémoire je n'ai pas dépassé la 80.
Vague souvenir, il n'y a pas 2 persos qui ont le même nom ? Ou alors ce n'était pas la même époque et je ne comprenais rien au style ?  
Comme je disais j'aimerais le relire mais il n'est jamais dispo.
 
Je ne savais pas qu'il y avait un troisième livre dans ce "style" (?). Je regarderai ça.

À ma première lecture, c'était à la page 89 que j'avais déclaré forfait puis plusieurs mois plus tard je décidai de lui redonner une chance à cause de la phrase croustillante de la page 65 qui me restait en mémoire :

En effet il existe un questionnement linguistique : le nombre de phrases que l'on peut générer dans une langue est-il fini ou infini ? Le complément du nom est une construction ajoutant à une phrase une profondeur potentiellement infini en théorie (le chien de la tante du frère de ma voisine de…) mais en pratique, il n'atteint que très rarement trois niveaux. Ici Cabré fait exprès d'enchainer les compléments du nom pour appuyer que le narrateur est sous pression (sa première action clandestine contre le système franquiste) et qu'il cherche à se rassurer. Tomber sur un complément du nom de profondeur sept dont l'emploi est justifié par le contexte narratif, c'est comme trouver une pépite d'or après des années de recherche à la rivière .

Il y a trois Antoni, trois Miquel et deux Maur . Dans la famille sur deux-cents ans ils utilisent les mêmes prénoms pour les hommes . Seul un Antoni est détaillé et seuls deux Miquels sont importants mais ils se distinguent aisément puisque c'est le prénom du narrateur. L'un des narrateurs affuble d'ailleurs chaque membre de la famille d'un surnom donc cela nous aide (un peu) mais j'en ai fait des allers et retours jusqu'à la page de l'arbre généalogique pour me repérer sur la génération étudiée . Cabré a d'ailleurs été gentil avec les francophones puisque le père du narrateur s'appelle Pere (équivalent de notre Pierre) donc la mention de son prénom nous rappelle sa place dans l'arbre généalogique.

"2 Miquels importants dont un est le narrateur", voilà ça me rappelle quelque chose.

J'apprends à l'instant le décès à 82 ans de Russell Banks, l'un des écrivains américains majeurs et dont j'ai aimé et conseillé plusieurs romans depuis les années 80. Autodidacte et transclasse, je l'avais entendu lors d'une rencontre à Paris raconter avec humour comment jeunot idéaliste il avait tout laissé tomber et était parti en stop pour aller rejoindre l'armée révolutionnaire de Castro puis, arrivé en Floride, avait vu les manchettes de journaux : la révolution était achevée, Castro était au pouvoir. Dixit : "curieusement, il ne m'avait pas attendu".
 
Il fut Président du Parlement international des écrivains, après Salman Rushdie, une organisation destinée à protéger des écrivains menacés de mort pour raisons politiques et religieuses en les planquant un peu partout dans le monde.
 
Je recommande De beaux lendemains, Sous le règne de Bone. Il fut finaliste du PEN/Faulkner et du Pulitzer pour Pourfendeur de nuages.

Oh. J'aime beaucoup ses livres. De beaux lendemains est effectivement très bien. Je rajouterai Affliction qui m'avait bien plu.
 
Pas lu Oh Canada encore, il est dans ma PAL mais bon  

 
Les lunettes periscope j'en ai vu à l'hopital chez des personnes avec dos et cervicales complètement immobilisés (je me souviens notamment du mari d'une cousine après un accident de parapente, ça lui permettait de regarder la télé)

J'ai récupéré On était des loups, recommandé ici.
 
20€ pour - 200 pages  

Ratio temps/investissement plus élevé qu'Avatar 2 en 3D  

C'est pas mal pour l'instant On était des loups
 
Je m'attendais à des dialogues entre les personnages et non en fait, c'est une narration, et elle est bien faite (pour l'instant). C'est très classique, un chasseur, sa femme, son fils, ses voisins (un vieillard, un couple qui écrit des livres - comme très souvent dans les romans récents -), mais ça me plait bien.

Terminé Mauvaise étoile ou les calamiteuses mais véridiques tribulations d'un astronome dans les mers d'Inde de Christophe Migeon. On peut parler d'une déception.

Il s'agit en gros de la biographie de Guillaume Le Gentil, un astronome français parti en voyage autour de 1760 pour observer le passage de Vénus devant le Soleil afin d'estimer la distance entre la Terre et le Soleil. Une biographie, de l'aventure, j'ai acheté direct. Le problème, c'est le style : j'ai détesté lire ce livre. Je n'arrive pas à bien expliquer pourquoi, je dirais que l'auteur en fait des caisses pour nous mettre dans l'ambiance, il utilise plein de mots qui-font-genre-époque (j'en ai noté 2 3 pour la blague mais il y en a partout : écornifleur, sacristi, coquefredouille, anachorète, palimpseste, beuargh n'en jetez plus), pour les dialogues pareil on parle comme-à-l'époque, et sur moi ça a carrément eu l'effet inverse, j'ai trouvé que ça faisait terriblement toc. La comparaison ne parlera pas à grand monde, mais on dirait clairement un podcast France Inter que l'enfant écoute ici, "Les Odyssées", dans lequel l'animatrice raconte des histoires aux enfants de 8-10 ans avec beaucoup d'emphase et beaucoup de détails plus ou moins intéressants. Je ne sais pas le dire autrement, ça sonne terriblement faux, ça fait remplissage ; je n'échangerais pas une phrase d'un Hornblower contre 10 livres de Christophe Migeon.

Au delà de ça le livre semble très documenté, mais je trouve qu'il porte assez mal son sous-titre : ses tribulations n'ont rien de particulièrement "calamiteux" : il a été malchanceux c'est vrai, mais dans l'ensemble il s'en tire très bien (c'est d'ailleurs dit plusieurs fois dans l'épilogue, un épilogue un peu trop long d'ailleurs.)

Un extrait (la lourdeur des juxtapositions, "le spectacle... le va-et-vient... les vertigineuses... l'inexorable... les palpitations..." puis "il compatit... sursaute... tente de se familiariser... et d'apprivoiser..." pff on dirait une rédac de 3ème qui essaie de remplir sa copie) :

Vous l'aurez compris, je ne le conseille pas. Non pas que le livre soit mauvais, mais clairement il ne m'a pas plu.

Je sors d'un capitaine Hornblower et je vois rien de choquant  

Ça me semble beaucoup moins forcé dans Hornblower. Là on dirait qu'il a sa liste de mot à caser dans son texte.

J'ai beaucoup aimé On était des loups
 
On rentre dans la tête d'un père de famille, Liam, un chasseur qui vit dans la montagne, coupé des autres. Il passe de géniteur à père quand sa femme se fait tuer par un ours. Il ne sait pas trop quoi en faire de cet enfant, Aru, 5 ans, et va vadrouiller dans les coins pour s'en débarrasser.  
 
Ce que j'ai trouvé couillu, c'est ses sentiments, l'impression d'être dans lui le tout dans une écriture poétique comme sait si bien le faire Sandrine Collette, c'est très brutal et à la fois touchant car ce père subit "l'enfant intérieur", il parle souvent de son enfance morose, il reste très marqué par la cicatrice sur le doigt de son frère.
 
Je ne m'attendais absolument pas à cette fin..

Récap 2022 avant que je sois trop à la bourre
 
Kim Stanley Robinson - 2312 : je n'avais pas trop compris que c'était une suite de son cycle de Mars, au final ça se lit indépendamment, mais les personnages sont assez décevants et l'intrigue plutôt décousue, du coup ça traine pas mal en longueur.
 
DOA - Pukhtu : on retrouve plusieurs personnages de Citoyens clandestins, propulsés dans une intrigue entre l'Afghanistan et la France, c'est dense, long et pas toujours facile à suivre mais quand même bien prenant malgré certains passages assez durs (tortures, viols, massacres en tous genres, etc.).
 
Algernon Blackwood - L'homme que les arbres aimaient : mélange d'épouvante, de poésie naturiste et de mysticisme, certaines nouvelles sont parfois un peu naïves ou prévisibles, mais il y a aussi des petits bijoux d'ambiance oppressante nichés ça et là.
 
Robert Merle - L'île : réinterprétation de l'histoire des mutins du Bounty, Merle en profite pour mettre l'accent sur les différences culturelles entre britanniques et tahitiens, et en tirer la narration dramatique d'une communauté insulaire vouée à s'entre-déchirer; un récit marquant bien que parfois plombé par certains personnages un peu trop caricaturaux et/ou naïfs.
 
Fernando Pessoa - Lisbonne : petit guide de visite par un grand auteur amoureux de sa ville, à lire avec Google à portée de main pour aller jeter un œil aux monuments décrits.
 
Cavanna - Les Écritures : réécriture joyeusement irrévérencieuse de l'Ancien et du Nouveau Testament par un Cavanna très en verve.
 
Doris Lessing - Mémoires d'une survivante : histoire est intrigante, mêlant épisodes oniriques, évocations du passage à l'âge adulte et éléments fantastiques, malheureusement l'intention de l'écrivaine n'est pas toujours facile à suivre même si l'écriture est impeccable.
 
Omar Fernandez - Le vrai M. Macron : il y avait beaucoup à dire sur le fond, mais l'auteur a préféré saboter la forme jusqu'à rendre son essai illisible, les mêmes "arguments" sont répétés à chaque chapitre, les invectives pleuvent sur tout le monde, y compris à l'extrême gauche, c'est presque un exploit d'arriver à s'infliger quelques dizaines de pages avant d'abandonner l'ensemble.
 
Mario Vargas Llosa - La fête au Bouc : le crépuscule de la dictature de Trujillo raconté de façon souvent assez crue, Llosa y décrit par le menu tortures et assassinats sans pour autant se complaire dans une narration sordide, et réussit même à entretenir un certain suspense.
 
Pierre Desproges - Encore des nouilles : chroniques culinaires enjouées, qui restent cependant plus sur le jeu de mots que sur la petite pique acerbe ou cynique; agréable à lire mais plutôt globalement gentillet par rapport à d'autres œuvres desprogiennes.
 
Bruno Loïc Flanois - Le tombeau de Philibert Aspairt, l'énigme résolue : thèse assez audacieuse qui intéressera surtout un public de niche (le tombeau en question étant situé dans la partie interdite des catacombes parisiennes), mais qui est solidement documentée et bien argumentée.
 
Alice Zeniter - L'art de perdre : saga familiale autour de harkis et de leurs descendants, histoire assez touchante et pleine des non-dits que soulève la petite-fille à la recherche de l'histoire de son père et son grand-père.
 
Meilleurs souvenirs de lecture : La fête au Bouc et L'art de perdre; Pukhtu était bien aussi mais quand même trop long.
Déceptions : 2312, et dans une moindre mesure Encore  des nouilles.
Tout juste bon pour le pilon : le pamphlet d'Omar Fernandez (refilé par un pote qui l'a trouvé dans une boîte à livres, j'oserai même pas le remettre dans une autre).

Je suis en train de lire Sur ordre de Dieu de Jon Krakauer (dont est tirée la série, que je n'ai pas vue) sur les Mormons. Je connaissais pas du tout leur histoire, je recommande (facile à lire et prenant), c'est complètement dingue. On parle quand même de Joseph Smith, un fanatique pédophile qui, en moins de 15 ans, a créé une religion à partir de rien, a réuni des milliers d'adeptes, a construit une ville de taille respectable dont il était le maire, le juge et le chef de la milice (il va jusqu'à demander au Congrès l'autorisation de monter une armée de 1000000h ), s'est marié avec plusieurs dizaines d'ados et de femmes (dont certaines déjà mariées à ses adeptes) dans les 4 ou 5 dernières années de sa vie .
 
Bon il est mort assassiné à 38 ans mais il a pu bien profiter