Reprise du message précédent :

Donc pour toi roman ≠ « livre pour se cultiver » et là on n'est pas d'accord. J'ai appris bien plus sur certaines périodes de l'histoire de France avec Alexandre Dumas qu'avec un manuel de collège plastifié et après on peut lire d'autres choses, pour contextualiser, pour voir quelles libertés sont prises avec l'histoire, etc. Mais lire un roman c'est lire une histoire qui est placée dans des codes sociaux, qui disent quelque chose sur la société, dans un contexte historique, dans des choix de vocabulaire qui t'apprennent des choses sur ce contexte, etc. Et tu peux aussi lire les best-sellers d'une époque donnée, ça dit plein de choses sur l'imaginaire des personnes réelles de cette époque.

Edit : sinon, les « livres pour se cultiver » je suis en plein dedans là mais j'en ai pour 1500 pages, je reviendrai faire un CR quand j'aurai fini, j'apprends des tonnes de trucs.

Moi je lis des essais, livre d'histoire, science toussa mais il y a plein de gens qui le font. Cependant la culture se résume pas aux docus, perso je lis essentiellement pour apprendre, roman compris. Quand je le de la SF j'ai envie d'apprendre des choses sur la science, quand je lis un roman de Zola j'ai envie d'apprendre des choses sur la France au XIXème, etc.. j'aime pas les livres où il y a rien à apprendre, sur les autres, la société, pour moi la plupart des lectures enrichissent la culture   Même dans les magazines de salle d'attente tu enrichies ta culture people.
J'ai du mal à dissocier lecture et culture pour ma part.

edit : voilà comme biezdomny Et on peut même dire que le simple fait de lire augmente sa culture littéraire

Lecture n'égale pas nécessairement culture, évidemment, mais il n'y a pas de culture sans livre, au moins par personne interposée (qui elle a lu un livre, ou l'a appris de quelqu'un qui l'a lu etc.). Bien peu de choses perdurent dans les traditions orales. Par culture, j'entends toute forme de connaissance, valorisante (la Kulture) ou pas (ce qui relève de l'anecdotique ou de la spécialisation). J'ai eu de nombreux hobbies dans ma vie, aucun n'aurait été aussi enrichissant voire possible sans un livre. Tiens, va faire pousser des lithops à partir d'un sachet de graines sans un bon bouquin de référence (oui, j'ai parfois eu des lubies un peu bizarres ). Aujourd'hui, je trouverais peut-être un site qui détaille tout ça mais le bouquin très complet et très savant chez Delachaux et Niestlé que je m'étais fait offrir dans les années 80 resterait tout de même plus complet.
 
Cuisiner sans livre, avant internet ? Bah en dehors de ce que tu as éventuellement appris des parents avant de quitter le nid familial, c'est à peu près sans espoir (et dans ma génération, si tu étais un garçon, il n'y avait presque aucune chance que tu aies appris quoi que ce soit).
 
Le changement de paradigme avec internet est réel, on est passé du livre, une source matérialisée, unique ("j'ai un bon bouquin sur le sujet" ) et copieuse (il fait 450 pages, c'est une vraie bible !" ) à internet et sa multiplicité de sources virtuelles, éphémères et fragmentaires. Les deux coexistent pour l'instant (et rien n'indique que ça cessera) et ont chacun leur raison d'être, mais cette coexistence est une goutte d'eau à l'échelle de notre culture occidentale livresque de 2700 ans.
 
S'ajoute à ça une société de plus en inquiète et déboussolée qui trouve dans la pérennité du livre (et sa possession) une forme de rassurance (le livre valeur refuge en temps de crise, les chiffres de l'édition l'ont montré plusieurs fois) et d'une certaine manière d'affirmation de soi (parler devant sa bibliothèque, un grand classique de l'interview).
   

Non mais on est d'accord là-dessus. Et encore, on n'a pas dérivé sur le thème "une BD c'est pas un livre". Reste que même un mauvais bouquin sans autre effet que distraire oblige à faire fonctionner son cerveau afin de transcrire un ensemble de 26 lettres et quelques signes en pensées et ressentis. Il y aurait d'ailleurs aussi un débat sur la lecture "utile" (docus, essais, récits vécus etc.) vs la lecture de distraction censément une perte de temps (tout ce qui relève de la fiction, donc qui n'est pas "vrai" ). Une bonne grosse foutaise que j'ai entendu 1000 fois et qui a encore aujourd'hui le don de me hérisser le poil.
 
Tiens, pour finir, je repense à Biez qui postait sur le topic egyptologie :

Si t'es pas egyptologue, on est d'accord, ça ne sert à rien de savoir ça. Mais ça me plaît de penser que grâce à l'écrit on peut se sentir proche d'un employé (ou de son chef ) d'il y a chaipacombien de siècles.
 
Edit : grillé par Biez et Groomy sur le thème lecture/culture et lecture/distraction.
 
Re-edit : on sait aussi par certaines études que la lecture de romans (en général, pas forcément tous, évidemment) développe l'empathie, ce que ne fait qu'à bien moindre échelle l'audio-visuel du fait de l'objectivation des personnages.

Là on est sur un problème de définition circulaire aussi
Jules Verne, Zola, Victor Hugo… font partie de la culture, donc lire un Jules Verne, même si tu n’apprends rien (dans le sens ou la majorité des connaissances scientifiques de ses livres sont périmées) tu acquiert une connaissance culturelle.
 
D’ailleurs tu parles d’acquisition de connaissances, ce qui pour moi n’est pas de la culture, ou seulement une partie; quand je relis la NFC 15-100, j’acquiert des connaissances, mais pour moi ce n’est pas de la culture. Essaye de caler au détour d’un repas de famille qu’une prise électrique dans une pièce humide doit être à 25 cm du sol  
Evidemment il faudrait définir la «culture»   ce qui n’est pas forcément évident
Dans le contexte des livres et des romans, ça a déjà été mentionné plus haut, ça serait un ensemble de manière de faire, de penser, de vivre, qui vont différer entre les pays et les époques.
 

Pour ma part, qui ait toujours aimé lire (depuis que je sais lire), je ne me suis jamais posé la question de "est-ce que ça me sert... ?" (à quelque chose, pour quelque chose, etc...). C'est comme ça, ça fait partie de ma vie.
Certes, j'ai parfois très peu lu (pour le plaisir) car j'avais moins de temps, mais il y a toujours un contrebalancier qui me faisait lire, à ces moments-là, plus les journaux (ou hebdos) ou bien des revues/mags sur des hobbies.
Et puis, internet !
Depuis, je passe 2 heures par jour à lire. Tiens, rien qu'aujourd'hui, j'ai lu plein de trucs sur :
- est-ce que ça sert à qqe chose de lire (HFR) ?
- où, comment recharger sa voiture électrique ?
- un guide de stratégie pour un jeu de société
Sans compter, mon roman du moment (Rama II) + Charlie Hebdo (merci la médiathèque).
 
Tout ça, c'est sûr, me sert, d'une façon ou d'une autre, à mieux comprendre certaines choses, à connaître des avis qui ne sont pas les miens (ou que je n'aurais jamais eu la possibilité de connaître). Ensuite, je lirai d'autres trucs qui me feront penser à ce que j'avais lu précédemment. Dans le meilleur des mondes, ça m'emmènerait vers de la sagesse    
Mais je ne le fais pas (ou très rarement) POUR aller vers un but précis. (cela dit, il m'arrive de lire un truc qui DOIT être lu : exemple : Si c'était un homme, que j'ai lu l'année passée, merci le topic au passage.

sauf que c'est Si c'est un homme

Voilà, je ne retiens pas tout

 
Je l'ai fini début janvier je trouve qu'elle a un vrai talent pour nous faire respirer le même air que ses personnages et décrire les émotions qui les traversent comme des coups de poignard. J'avais préféré Trois saisons d'orage de la même autrice. Oui les histoires sont un peu faibles et en même temps surprenantes sans qu'il y ait de véritable "twist". Je pense que j'en lirai d'autres.

Je fais une différence entre lecture et littérature. Oui, savoir lire - des manuels, des notes écrit tout petit en bas de contrats, etc…c’est utile dans la vie.
 
La littérature, c’est une dimension parallèle. J’apprendrai, je l’espère, à lire de mieux en mieux, en continuant à lire. Je l’espère parce que mieux je comprends ce que je lis, plus je prends de plaisir à lire. Mais pour moi, cette activité n’a pas d’impact dans le monde réel.
 
La littérature fait partie de la culture générale, certes, mais je ne fréquente pas de milieux où la culture générale est utilisée, dans la conversation, la rédaction, que sais-je (après la scolarité et en dehors de rares métiers intellectuels, qui mobilise ses connaissances littéraires ???) - bon, c’est peut-être que les fameux « dîners en ville », je n’y vais jamais  

Oui mais ça forme un tout qui te permet d'appréhender ton environnement. Ça aide à forger ta réflexion et globalement l'ensemble de tes idées. Peut-être que ça suscitera aussi d'autres envies de découvertes, etc

Hello par ici, j'ai une question livre pour enfant.

On nous a donné des livres "les questions des tout petits sur..." dont les thèmes varient. L'amour, la mort, etc.

Il y en a un sur dieu qui après une rapide lecture m'a montré que ce n'était pas une explication du concept et/ou des différentes croyances mais uniquement en faveur de la croyance chrétienne. N'étant pas croyant je l'ai directement mis de côté.

Malheureusement les autres livres ne sont pas moins prosélytes mais je trouvais bien l'idée d'avoir des livres qui puissent répondre à certaines questions d'enfants sous forme d'histoires.

Est-ce que vous en avez d'autres à conseiller ?

C'est pas Max et Lili qu'on voit partout ? Mais j'ai jamais lu ça, je sais pas si c'est bien.

Faut rappeler l'âge, parce qu'on les voit pas grandir.  

5 ans

Ca me rassure, je craignais que tu me répondes 9 ans. Bon donc la collection du Seuil ou Max et Lili il faudra attendre encore quelques années. Je conseillerais les Mine de rien de Dolto : https://www.gallimard-jeunesse.fr/c [...] giboulees/

Haha quand même pas
Merci pour la ref, on va regarder

Aux éditions Les petits Platons, il y a aussi une nouvelle collection sur laquelle je n'ai pas eu d'écho "Les tout petits Platon", à partir de 3 ans, mais il n'y a encore que 2 titres. Point commun avec les Dolto : les illustrations pourraves.

Merci beaucoup pour toutes vos réponses, c'est intéressant !
J'ai bien cette conclusion :  

Je ne sais pas si c'est de la culture (on en revient à ce problème de définition), mais finalement peu importe ce que c'est.
 
Je reviens juste sur ça deux secondes :

J'ajouterais juste que ça dépend des livres (sans savoir dans quelle proportion bien sûr). J'ai du mal à croire que tous les auteurs contemporains (= les auteurs que je lis, difficile de parler de ce que je ne lis pas ) qui écrivent sur des périodes plus anciennes se renseignent suffisamment pour créer un récit aussi fidèle que possible à l'époque choisie. (Le truc auquel je pense immédiatement c'est le coup des "hommes des cavernes" par exemple, on sait aujourd'hui que les hommes n'ont jamais vraiment vécu dans des cavernes et pourtant c'est un truc encore très lu un peu partout. Bon c'est un exemple bêbête mais vous voyez l'idée.)
On apprend des choses, mais si elles sont fausses c'est presque pire.

Je note. Merci Biez.

Ca me fait penser qu'il y a quelques mois je suis passé devant la librairie mais je ne t'ai pas vu alors je ne suis pas rentru. (Je sais que t'es en retraite. )

Le temps passe vite mais quand même !
C'est noté, merci pour la référence.

Ah ça les illustrations pourraves, c'est le festival dans les livres pour enfants.
Note qu'on est tombé sur une histoire avec des illustrations très sympa, "J'aurai voulu" d'Olivier Tallec et pour ne rien gâcher, c'est drôle.

 
Lille intramuros, rue de Paris dans une librairie

Rue Pierre Mauroy  

Je n'arrive pas à trouver Espèces d'espaces de Perec en format poche.
 
La nouvelle édition est en grand format. Il y a certes des images et le format s'y prête mais je préfère plus petit  
 
Édit : eh oui l'homme sans qualités est génial, et foncez aussi sur V. de Pynchon    
 
En ce moment, je découvre Les délices de Tokyo de Sukegawa

Elle est intéressante ta question

Ça dépend évidemment de l'âge des enfants mais jette un oeil aux collections "les minipommes" (enfants "grands" ) et "les petites pommes du savoir" (plutôt ado/adultes) aux éditions le pommier.
Les textes sont rédigés par des scientifiques des domaines concernés. C'est bien foutu, en 20 pages, l'essentiel d'une question est traitée avec une vraie rigueur scientifique.

Attention aux années de publication des livres, je crois que les collections sont arrêtés, il se peut que des informations soient périmées.

Terminé En attendant Bojangles, pris un peu par hasard à la médiathèque un jour d'ennui. Difficile de ne pas spoiler un livre de 150 pages, disons que c'est l'histoire d'une famille "atypique" comme on dirait aujourd'hui, racontée alternativement par l'enfant (petit côté La vie devant soi) puis par le père. C'est lu en une soirée, pas besoin d'en dire plus.
Le début m'a beaucoup agacé, c'est un exemple de ce qui m'énerve dans toutes les histoires peu importe le média : les héros se comportent comme des fous, seulement dans notre société ça n'est pas possible, ça ne tient pas debout (exemple idiot : tu ne peux pas dépenser éternellement de l'argent que tu n'as pas.) La suite explique à peu près ça, ça m'a rendu ma sérénité.
Le style enfant-poête-génie-qui-parle est vraiment sur le fil du rasoir, j'étais à la limite de l'agacement là aussi, mais dans l'ensemble c'est passé.  
C'est une histoire un peu folle, pleine de poésie comme on dirait aujourd'hui (huhu) ; je ne l'oublierai pas forcément tout de suite, celui-ci.

 
Jamais  

(J'avais pas vu la réponse. )
Vous vous réunissez souvent ?

J'ai commencé Les Raisins de la colère, quel style quand même ce Steinbeck! C'est beau.

Steinbeck c'est la classe  

Bonjour à tous.
 
Je fais des "expériences" en ce moment avec mes lectures.
 
Du coup je vous pose une question :
 
Qu'est-ce qui fonctionne en ce moment chez les ados dans la catégorie fantastique, au sens large ?
 
Et qu'est ce qui fonctionne tout court chez les ados ?

J'ai fini hier Les délices de Tokyo de Sukegawa. C'était très beau à lire, surtout les discussions entre Tokue Yoshii  et Sentarô. C'est très facile à lire, l'histoire est simple, y'a peu de personnages mais ça fonctionne.
 
J'ai voulu regarder vite faite la tronche de la mamie sur la bande annonce, je ne m'imaginais pas cette tête
 
Et je m'imaginais

Bah, qu’est-ce qu’on en sait, nous ?
Tu crois qu’on a accès aux chiffres de vente de la Fantasy YA ?

 
Demande à ton libraire, c'est le mieux informé

Au sens large, tout ce qui est fantastique.

Les mangas et les jeux vidéo.

Je suis étonné de sa longévité d'ailleurs, je me souviens de ma coloc le ramener fièrement à la maison quelque part en 2016 et je le vois toujours en tête de gondole dans les librairies.

J'ai terminé Mon grain de sable de Luciano Bolis. Témoignage poignant (insoutenable parfois) sur l'arrestation d'un ancien dirigeant de la résistance de Gênes. Court (94 pages) mais très intéressant à lire   . Je recommande vivement ce récit.  
 
Aussi, je remercie @Gilou pour Notes de Chevet de Shônagon

Je peux comprendre, c'est un livre (et une histoire) assez "facile" à appréhender. J'ai vu qu'un film venait de sortir (c'est peut-être pour ça que je l'ai pris d'ailleurs, inconsciemment, va savoir), et il me semble qu'il y a aussi une bd ; de bonnes raisons pour ré-achalander les têtes de gondole.

Qu'est-ce qui marche chez les ados ?
 
J'ai demandé à amazon et à booknode.
 
Et la réponse est :
 
La Bit-lit, la Bit-lit, la Bit-lit et euh... la romance avec des profiles psy dangereux ?
 
 
Le tout avec des couvertures qui évoquent furieusement la jaquette d'un dvd porno gay.
 
 
Je vous jure, c'est une horreur absolue...
 
Et je ne plaisante même pas : parmi les bouquins les plus vendus ou appréciés par cette classe d'âge, à l'exclusion des livres de cours, il n'y a quasiment QUE ça.
 
 
 
 
 

J'ai supprimé les 17 retours à la ligne inutiles, c'est déjà plus lisible. Les paragraphes, c'est le bien.
 
Les plus demandés en livres pour adolescents sur la zone : https://www.amazon.fr/gp/most-wishe [...] s_tab_t_mw
 
Je vois pas bien en quoi les couvertures évoquent des jaquettes de porno gay (mais je m'y connais plus en littérature ado qu'en porno gay ). Deux ou trois ont des hommes torse nu en couverture, c'est pour ça ?   Je vois pas non plus grand chose en bit-lit mais bien plus en dystopies et plus généralement en fantasy, ce qui reflète mon expérience d'ex-libraire. De toute façon, peu d'ados lisent des romans, ça a toujours été le cas depuis que l'on a inventé l'adolescence dans les années 50 (ou 60 chez nous). Et parmi ceux qui en lisent, il y a une minorité de garçons, ce qui oriente forcément les choix éditoriaux.
 
Quel était le but de ta question, au juste ? Trouver des livres à offrir ? En lire quelques-une pour te rajeunir ? Faire de la socio de comptoir Figaro-style ?