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La crise actuelle sera...




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Auteur Sujet :

[ECO] Can it run Crises ?

n°22294409
luckynick
esclave de chat
Posté le 20-04-2010 à 23:57:51  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
 
 
"après le storytelling voici le name dropping" [:klemton]  
 
je sais plus sur quel topic j'ai vu ça, peut être ici d'ailleurs.
 
Sinon pas mieux, j'ajouterai que le principe de certains posteurs est de sacraliser ses sources et de jeter celles des autres au gémonies, bref de la bonne vieille mauvaise fois des familles.


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In girum imus nocte et consumimur igni (hommage à loosha)
mood
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Posté le 20-04-2010 à 23:57:51  profilanswer
 

n°22294476
luckynick
esclave de chat
Posté le 21-04-2010 à 00:02:34  profilanswer
 

Badcow a écrit :


 
"Les Français mangent beaucoup plus de viande grasse que les Américains et ont beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires que ceux-ci,
Les Japonais mangent beaucoup moins de viandes grasses de viande grasse que les Américains et ont beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires que ceux-ci,
Les Français boivent beaucoup plus de vin rouge que les Américains et ont beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires que ceux-ci,
Les Japonais boivent beaucoup moins de vin rouge que les Américains et ont beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires que ceux-ci,
 
Conclusion, mangez et buvez ce que vous voulez, c'est parler Anglais qui tue..."


 
 
silence faquin :o
 
il s'interroge sur le contenu de son assiette, c'est sain comme démarche !


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In girum imus nocte et consumimur igni (hommage à loosha)
n°22294738
le_noob
Posté le 21-04-2010 à 00:23:29  profilanswer
 

Betcour a écrit :


Le dernier gouvernement qui avait une vision c'était l'union de la gauche en 1981. Manque de bol, sa vision était fortement foireuse, donc ça n'a pas tenu 2 ans avant de se casser la gueule :D
 
Depuis on gouverne à vue en fonction des gros titres de la presse. Une usine de sabots ferme ? Ah ben on va voter une aide pour les fabricants de sabots (financée par une taxe sur les baskets, qui sera collectée par un nouveau service administratif de la fiscalité des pieds, 150 fonctionnaires minimum :o).


  :lol:  
 
Mais tellement vrai  :sweat:

n°22294751
le_noob
Posté le 21-04-2010 à 00:25:18  profilanswer
 

luckynick a écrit :


 
Enlève ce redface, c'est une très bonne idée ça.
 
Sinon il faudrait que l'état se concentre sur la protection et l'aide des précaires. En effet comme l'a expliqué limonaire, ce sont eux qui servent à fluidifier les effectifs dans les entreprises.
 
Malheureusement la précarité est une punition dans notre société actuelle. Pas d'accès aux crédits, problèmes pour se loger, revenus faisant le yoyo entre périodes d'activité et de récession. Sans omettre les conditions de travail, notamment contractuelles qui sont nettement plus favorables au "insiders", de plus ces derniers sont bien mieux organisés et défendus au niveau syndical.


Au moins on a des taux d'épargne plus élevé. Mais bon y a pas grand chose à épargner  [:tinostar]

n°22294870
le_noob
Posté le 21-04-2010 à 00:39:12  profilanswer
 

Magicpanda a écrit :

http://i.huffpost.com/gadgets/slid [...] 1759710098
 
a ce qu'ils sont courageux et travailleurs ces riches
 


Attends si je comprends bien l'anglais et le graph ça veut dire que 50% des revenus totaux vont aux 10% les plus riches ?
 
Mais c'est énorme  :ouch:

n°22294975
la_salace
Fractales 2.0
Posté le 21-04-2010 à 00:52:06  profilanswer
 

Comme en 29 ma bonne dame :o


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Mes copines et moi, on est toutes à poil ici .
n°22295004
Nokiwiazer​ty
L'émotion empêche l'action !
Posté le 21-04-2010 à 00:56:07  profilanswer
 

le_noob a écrit :


Attends si je comprends bien l'anglais et le graph ça veut dire que 50% des revenus totaux vont aux 10% les plus riches ?
 
Mais c'est énorme  :ouch:


 
Mais forcement puisque ce sont en majorité les riches qui investissent leur pognon, en Bourse, immo, entreprises & Co, qui plus est ils en investissent beaucoup !
Tu ne va pas gagner des fortunes avec un Livret A, ou avec une assu vie etc...

n°22295068
le_noob
Posté le 21-04-2010 à 01:04:25  profilanswer
 

limonaire a écrit :


 
Je suppose que c'est aux EU.
 
Petite question : ce revenu obtenu par les 10% les plus riches a-t-il été volé aux plus pauvres ou s'agit-il d'une création de richesses nette, sans que les pauvres s'appauvrissent ? Bref, le jeu est-il à somme nulle ou non ? En d'autres termes, si les riches n'avaient pas créé ces richesses, le sort des pauvres seraient-il meilleur dans l'absolu (et non en relatif) ?
 
Autre question : comment se forment les richesses ? on les produit collectivement puis ensuite on se réunit autour d'une table pour en déterminer la répartition ou alors la répartition a lieu au moment même où se produisent les richesses, de telle sorte qu'une modification des règles de répartition modifierait (éventuellement à la baisse) le montant des richesses créées ?
 
Bref, l'économie, mon cher Magic, ce n'est pas Robin des bois et monde merveilleux de Disney. C'est un peu moins binaire.  
 
 


Pour une large partie certainement. L'innovation on l'a pas vraiment vu. Par contre les magouilles à la maison blanche et au congrès ça on a vu.
 
 

limonaire a écrit :


 
On voit bien alors ce que l'analyse en termes de lutte des classes peut avoir de réducteur. Elle a sans doute un faible pouvoir explicatif, puisqu'elle ne permet pas de comprendre pourquoi la bourgeoisie aurait accepté de moins se servir pendant les Trente Glorieuses : d'où viendrait ce soudain accès de générosité ?  L'analyse en termes d'offre et de demande sectorielle, d'effets du progrès technique, de déplacement de la demande est sans doute plus intéressante. Krugman, l'avait d'ailleurs pressent depuis longtemps. Il disait d'ailleurs que cette évolution n'était pas irréversible : dans 20 ans, peut-être arriverait-on à informatiser le diagnostic médical, la finance, le traitement des dossiers juridiques, ce qui conduirait à baisser la rémunération de ces emplois qualifiés. Et ce serait alors la revanche des emplois "non qualifiés", d'aide à la personne, de relations humaines, etc.
 


Tout à fait et lorsque les machines feront enfin tout on sera tous égaux face au travail mais toujours pas face aux revenus. Il y a fort à parier que les possédants seront les nouveaux riches, mais il y a fort à parier aussi qu'arriver à ce moment là la propriété privé aura pris un sacré coup.
 
D'ailleurs je pensais la planification on a vu effectivement que ça marchait pas. Cependant avec l'amélioration des systèmes informatiques et des réseaux de neurones artificiel il est probable que la planification deviennent possible. Le jeu d'essai erreur ne se passant plus sur le terrain en réel sur le marché, mais en simulation.
 
Je pensais l'autre jour que ce serait intéressant un MMORPG fonctionnant en free banking avec concurrence de monnaies par exemple, et un autre avec monnaie centralisé à taux 0%.
Faudrait un jeu suffisamment attrayant pour attirer des millions de joueurs et voir à très grande échelle ce que ça donne. D'ailleurs ça marche comment dans second life ? Sinon on pourrait soumettre le projet à Blizzard.

n°22295154
le_noob
Posté le 21-04-2010 à 01:19:59  profilanswer
 

patx3 a écrit :


 
Il n'y a pas assez de riches en France, si tu veux mon avis (que tu n'as pas demandé ! :D)
 
Tu peux contourner le problème par n'importe quel moyen, mais la capacité d'épargne d'un pauvre étant quoiqu'il arrive inférieure à la capacité d'épargne d'un riche, fatalement, au delà des revenus, les inégalités de revenus et de patrimoines perdureront, sauf à forcer les riches à consommer plus, sauf à imposer encore plus fortement les riches.
 
Et si on ajoute les effets de levier de l'endettement, l'écart se creuse encore.
 
Ceci étant, le ratio D9/D1 est stable voire diminue dans le temps, donc, les grandes inégalités dénoncées régulièrement ici ne sont pas observées dans les stats.
 
Et ce que montre aussi l'étude de l'INSEE, en 10 ans, un pauvre a 60 % de chances de passer dans un décile supérieur et 40 % d'y rester.
 
Il y a donc de la mobilité dans les déciles, fort heureusement !


Je me méfie toujours des gens qui disent ça puisque dans les faits il se trouve qu'ils considèrent qu'il n'y a pas assez de pauvres, du moins plus pauvres qu'eux. (Salaud de pauvres, faignants de chômeurs, ouvriers payés trop cher etc...)

n°22295252
le_noob
Posté le 21-04-2010 à 01:39:48  profilanswer
 

Badcow a écrit :


 
"Les Français mangent beaucoup plus de viande grasse que les Américains et ont beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires que ceux-ci,
Les Japonais mangent beaucoup moins de viandes grasses de viande grasse que les Américains et ont beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires que ceux-ci,
Les Français boivent beaucoup plus de vin rouge que les Américains et ont beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires que ceux-ci,
Les Japonais boivent beaucoup moins de vin rouge que les Américains et ont beaucoup moins de maladies cardio-vasculaires que ceux-ci,
 
Conclusion, mangez et buvez ce que vous voulez, c'est parler Anglais qui tue..."


De mon point de vue ça ressemble à une analyse économique  :o
 

Black_Jack a écrit :


Non sequitur...
Ennemi de la société, pourquoi pas, mais pourquoi se référer à la démocratie, ça n'a pas de lien logique. Et la démocratie, c'est pas nécessairement un synonyme de bien absolu, on a pas trouvé mieux pour le moment, mais c'est pas non plus gégé, ça ne protège pas de la montée des extrêmes par exemple.


Se référer à la démocratie (tout le monde vote pour décider) face à un seul qui décide, ou du moins à un pouvoir sur la société qu'un autre individu de la société non élu n'a pas.


Message édité par le_noob le 21-04-2010 à 01:47:14
mood
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Posté le 21-04-2010 à 01:39:48  profilanswer
 

n°22295986
freeza01
Posté le 21-04-2010 à 09:18:04  profilanswer
 

Citation :

Le système de santé au Japon au bord de l'effondrement
 
[ 21/04/10  ]
 
Si le gouvernement ne fait rien pour pallier au manque de médecins, le Japon ne parviendra pas à surmonter la crise. » Pour l'« Asahi Shimbun », les mesures envisagées pour « empêcher une implosion » du système de santé sont insuffisantes. Le gouvernement vient d'augmenter les tarifs des services hospitaliers d'urgence, de l'obstétrique et de la pédiatrie. Il veut aussi doubler le nombre d'unités de soins intensifs pour les nouveaux-nés suite à plusieurs décès de femmes enceintes qui n'étaient pas parvenues à se faire hospitaliser à temps, provoquant une vive émotion au Japon. Mais le principal défi est de trouver des spécialistes en médecine néonatale et des obstétriciens pour travailler dans ces services, affirme le journal du Soleil-Levant. Si la crise est aiguë en pédiatrie et en obstétrique, elle affecte néanmoins toute la médecine dans un pays où il existe, selon l'OCDE, deux médecins pour 1.000 habitants contre une moyenne de trois dans les pays les plus avancés. L'« Asahi » recommande ainsi au gouvernement d'adopter rapidement un véritable programme de formation médicale. De plus, les facultés de médecine devraient augmenter leurs quotas. «  Au-delà, le Japon doit réformer tout son système d'enseignement pour donner la possibilité à un plus grand nombre d'étudiants de devenir médecin. » Il s'agit également de corriger les inégalités entre les différentes régions et de réduire la charge des médecins en formant plus d'infirmières et de professionnels de la santé. Une tâche qui demande un engagement de tous les partis politiques japonais sans exception.


 
Je crois que c'est Betcour qui annonçait que le présent du Japon annonce le futur de l'Europe. J'espère que tu te trompes, même si au fond, je pense que non...


---------------
L'humanité est surévaluée|De la joie et de la bonne humeur, par un cancéreux.|.
n°22296191
Profil sup​primé
Posté le 21-04-2010 à 09:40:35  answer
 

limonaire a écrit :

Ou alors, la productivité des 95% diminue objectivement, au sens où leur travail est moins demandé, du fait du progrès technique qui rend moins utile le travail non qualifié, d'une modification de la structure de la demande qui s'adresse de plus en plus à des emplois qualifiés, et éventuellement de la mondialisation. Dès lors, la paupérisation n'est pas due à la rapacité des derniers percentiles : elle a des causes objectives. Les derniers percentiles ont créé une richesse correspondant à une demande ; et les premiers percentiles n'auraient pas été plus riches si les derniers percentiles n'avaient pas travaillé et n'avaient donc pas été rémunérés. En fait, on en revient toujours à la même question : la répartition a-t-elle lieu après la production ou en même temps. Autrement, il y a-t-il un tas d'or et de richesses pré-existant à se partager, les derniers percentiles prenant une part croissante, et indue, au détriment des premiers percentiles ? ou alors la répartition se fait-elle pendant la production de richesses, chacun venant avec la richesse qu'il a créée ?


 
 :D  
 
 
J'aime bien te lire Limonaire, ça me rappelle toujours ce que me disent mes potes de droite, que les gauchistes défroqués sont bien meilleurs pour argumenter en faveur du modèle économique inégalitaire qu'eux soutiennent  juste par "tradition" et parce que "ça les arrange" (en gros).
 
(Peaceful, tu noteras que je ne dis pas "injuste", je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il faut éviter le mélange entre analyse qui doit être non axiologique, et propositions politiques qui en dérivent et elles sont nécessairement empreintes de ces considérations [:el awrence] )
 
 
Limonaire, des répartitions" tendanciellement inégalitaires" entre percentiles, celles que je constate, ça n'est pas une question de contribution objective -  d'ailleurs délicate à évaluer, comment distingues-tu entre ceux qui évaluent, crée, rencontrent la demande, et ceux qui conçoivent ou fabriquent produits et services ? - mais de rapport de force (qui décide de la rémunération et de l'embauche, remplaçable ou moins facilement remplaçable, etc...).
 

n°22296358
luckynick
esclave de chat
Posté le 21-04-2010 à 09:56:17  profilanswer
 


 
+1
D'ailleurs ça se voit avec le contrôle de gestion, t'as déjà vu un contrôleur de gestion dire que les cadres dirigeant d'une boite touchaient trop de pognon par rapport à leur contribution à l'entreprise toi ? non et pour cause car les contrôleurs de gestion n'ont jamais l'indépendance requise pour donner des résultats impartiaux et net.
 
Sur l'effet correcteur et régulateur du marché : Entre 2 entreprise le marché (via ses différents acteurs, investisseurs, agences de notations,...) sera relativement impartial et favorisera la plus efficace, mais la plus efficace sur des critères accessibles au marché à savoir, résultats comptables, investissements, dettes, benefices, parts de marché, masse salariale globale, ... . La tambouille interne de l'entreprise genre qui gagne quoi, combien de gugusse ont des places de planqués, qui s'est tapé la secrétaire dans les chiottes le 22 mai dernier, ... le marché s'en contrefiche.


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In girum imus nocte et consumimur igni (hommage à loosha)
n°22296361
docmaboul
Posté le 21-04-2010 à 09:56:36  profilanswer
 


 
Heureusement que t'es pas médecin toi: "vous avez la gangrène monsieur, et c'est injuste que cela vous arrive à vous qui êtes si bon: donc je ne vous amputerai pas :/"
 
Soit dit en passant, opposer l'homme à la nature, c'est un peu crétin sur les bords (pour le dire gentiment): l'homme est un animal comme les autres. Le reste n'est que judéo-christianisme (et la morale qui va avec :o)

n°22296370
luckynick
esclave de chat
Posté le 21-04-2010 à 09:57:36  profilanswer
 

docmaboul a écrit :


 
Heureusement que t'es pas médecin toi: "vous avez la gangrène monsieur, et c'est injuste que cela vous arrive à vous qui êtes si bon: donc je ne vous amputerai pas :/"
 
Soit dit en passant, opposer l'homme à la nature, c'est un peu crétin sur les bords (pour le dire gentiment): l'homme est un animal comme les autres. Le reste n'est que judéo-christianisme (et la morale qui va avec :o)


 
 [:tietie006:1]  "ça c'est ben vrai" mais ça fait pas avancer ton EA :o


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In girum imus nocte et consumimur igni (hommage à loosha)
n°22296426
limonaire
Savoir renoncer avec grâce
Posté le 21-04-2010 à 10:04:11  profilanswer
 


 
"Gauchiste défroqué" : ça m'a fait rire, merci. En fait, j'aime bien essayer d'être logique et rigoureux dans l'analyse, même si les conclusions de l'analyse ne me plaisent pas. Ensuite, en politique, il faut bien faire des compromis. J'ai un habitus de gauche : je voterai donc à gauche en 2012, comme toujours depuis que je vote (et c'est pas hier). Contrairement à ce que certains peuvent penser, je suis partisan d'une certaine distribution. Mais pas comme certains ici en pensant que ça règle tout : les injustices bien sûr, mais aussi le chômage tout en relançant la croissance. Eh bien, non : je suis moi partisan de la redistribution (dans certaines limites) bien que je sache que ça pénalise la croissance et notamment la croissance des salaires. Bref, la redistribution est peut-être souhaitable, mais elle a un coût : le gain peut l'emporter sur le coût, il ne le supprime pas pour autant.
 
Pour revenir à ton propos, ce que tu appelles "rapport de force", c'est tout simplement l'offre et la demande. J'imagine que les médecins sont au Japon en position de force (voir post de freeza), car devenus rares par rapport à la demande : logiquement, comme ils sont plus rares, çàd plus "utiles", leur rémunération va augmenter. Si ce que tu entends par "rapport de force", c'est bien comme moi la notion de rareté relative, Ok, on est d'accord, même si on n'emploie pas les mêmes termes.

n°22296516
limonaire
Savoir renoncer avec grâce
Posté le 21-04-2010 à 10:14:04  profilanswer
 

luckynick a écrit :


 
 
trop de texte trop compliqué, c'est bien plus simple que cela.
 
Les très hauts revenus sont des types qui ont en mains les leviers de commande pour s'attribuer ces hauts revenus.
 
La cupidité fait le reste


 
Explication simpliste :
- tu n'expliques pas pourquoi ces mêmes types aux commandes s'attribuent des revenus plus faibles pendant les Trente Glorieuses que maintenant : parce qu'ils étaient gentils à l'époque et devenus soudainement cupides depuis ? Bref, comme les inégalités de revenus primaires ont varié dans le temps, ton explication qui se veut générale (de tout temps, les riches s'en sont mis plein les fouilles car c'est eux qui décidaient) ne tient pas.  
 
- comment expliques-tu les inégalités de revenus entre la caissière et l'informaticien chef de projet ? on est là dans un rapport de 1 à combien ? est-il justifié ? cette inégalité est-elle justifiée  par le fait que l'ingénieur veuille s'en mettre plein les fouilles ? pourquoi l'actionnaire ne dit pas à l'ingénieur : je te donne le même salaire que la caissière, puisque j'ai les leviers de commande ? bref, ton explication est simpliste : il existe bien une limite naturelle, sans que l'Etat intervienne, au pouvoir de l'actionnaire ou de l'employeur de fixer les rémunérations. Sinon, tout le monde gagnerait un bol de riz, juste de quoi survivre et pouvoir avoir l'énergie de travailler et l'actionnaire garderait le reste. Or, ce n'est pas exactement ce que l'on constate : sur le long terme, salaires = 2/3 de la VA et, au sein des salariés, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne.

n°22296732
freeza01
Posté le 21-04-2010 à 10:30:24  profilanswer
 

une pièce de plus à verser dans le dossier Europe sans avenir politique et économique: http://www.lemonde.fr/europe/artic [...] _3214.html


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L'humanité est surévaluée|De la joie et de la bonne humeur, par un cancéreux.|.
n°22296863
luckynick
esclave de chat
Posté le 21-04-2010 à 10:38:59  profilanswer
 

limonaire a écrit :


Explication simpliste :
- tu n'expliques pas pourquoi ces mêmes types aux commandes s'attribuent des revenus plus faibles pendant les Trente Glorieuses que maintenant : parce qu'ils étaient gentils à l'époque et devenus soudainement cupides depuis ? Bref, comme les inégalités de revenus primaires ont varié dans le temps, ton explication qui se veut générale (de tout temps, les riches s'en sont mis plein les fouilles car c'est eux qui décidaient) ne tient pas.

 

J'avais pas le temps, toutes mes confuses, cela dit j'en parle dans un autre post et d'autres aussi.
Il y a deux éléments qui ont surement eu une influence sur la répartions :
1 la WW2
2 la guerre froide

 

Cela dit je ne récuse pas ton explication, je dit simplement qu'elle n'est pas la seule qui doit être prise en considération.

 
limonaire a écrit :


- comment expliques-tu les inégalités de revenus entre la caissière et l'informaticien chef de projet ? on est là dans un rapport de 1 à combien ? est-il justifié ? cette inégalité est-elle justifiée  par le fait que l'ingénieur veuille s'en mettre plein les fouilles ? pourquoi l'actionnaire ne dit pas à l'ingénieur : je te donne le même salaire que la caissière, puisque j'ai les leviers de commande ?

 

Tellement caricatural et en plus sans rapport avec ce que j'ai dit que je ne vois pas l'intérêt de répondre.

 
limonaire a écrit :


il existe bien une limite naturelle, sans que l'Etat intervienne, au pouvoir de l'actionnaire ou de l'employeur de fixer les rémunérations. Sinon, tout le monde gagnerait un bol de riz, juste de quoi survivre et pouvoir avoir l'énergie de travailler et l'actionnaire garderait le reste.

 

J'ai jamais dit le contraire, il me semble d'ailleurs que c'est justement toi qui prétendais dans un post précédent que l'actionnaire étais le seul vrai décisionnaire.
Il apparait évident que la répartition des rémunérations est lié à un ensemble d'action/réactions, qu'on peut résumer à un rapport de force pondéré par l'efficacité (si ce rapport de force devient vraiment déséquilibré comme dans ton exemple extrême, l'efficacité en pâtit et le marché sanctionne).

 

Or le rapport de force est nettement en faveur des dirigeants et ils ne se privent pas d'en user.

 

edit : attention dans rapport de force favorable aux dirigeants il faut comprendre ceci : "je suis en place, si on me vire je prend des sous à la boite, mes potes sont administrateurs du CA, et moi je suis admin dans les leurs (jeux de la barbichette)"

Message cité 2 fois
Message édité par luckynick le 21-04-2010 à 10:47:54

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In girum imus nocte et consumimur igni (hommage à loosha)
n°22296892
limonaire
Savoir renoncer avec grâce
Posté le 21-04-2010 à 10:41:24  profilanswer
 

le_noob a écrit :


Moi aussi, il est techniquement impossible que tout le monde accède à un statut social (une classe ?) plus élevé que ses parents. Et pour que certains puissent le faire il faut que d'autres "descendent". En effet égalité des chances ne signifient pas systématiquement ascenseur social ou même stabilisateur social (j'invente  :whistle: mais je pense qu'on comprend le sens dans ce contexte).
Et je pense que c'est la cause principale du problème, les gens en général ne veulent pas que leurs enfants accèdent à un statut inférieur au leur.
 
 
Sinon Limonaire je me demande si tu considères que le libéralisme permet d'aplanir les inégalités ou si tu te fiches des inégalités ?
 
Je pense que personne ou presque ne contredit le fait que le marché est le mieux à même d'adapté la production aux besoins, pas pénurie, pas de surproduction. En revanche ce qui est surtout critiqué c'est le fait que tout le monde ne puisse accéder à ce qu'il a envie, surtout quand d'autres le peuvent et même en trop grande quantité pour eux même. Par exemple pour moi il est aberrant qu'en démocratie il puisse y avoir des hommes qui soient plus riches qu'aucun roi ou prince (pourtant l'ennemi premier du libéralisme si j'ai bien compris, le symbole de l'arbitraire) et qui aient un pouvoir décisionnel sans commune mesure.
 
A la réflexion le problème ne semble pas venir du libéralisme, en tout cas pas du marché, mais plutôt du fonctionnement interne de l'entreprise. La solution ne serait pas tant se réguler le capitalisme que de réguler le travail. Peut-être que la solution serait plus simplement des lois qui instaure un peu de démocratie au sein de l'entreprise et un peu de partage du bénéfice. Cela existe déjà mais ce n'est pas partout, ce n'est pas la majorité, et ce n'est pas obligatoire.
 
Finalement je pense vraiment que le problème (si on considère que s'en est un) du partage des richesses vient de l'entreprise et non pas du marché, ou du manque de démocratie au niveau des institutions publiques.
Mais tu vas surement répondre que c'est justement parce qu'il y a trop de lois et trop de statuts différents pour une entreprise, que le code du travail empêche toute négociation digne de ce nom entre salarié et patron.
 
Cependant je tiens quand même à te citer (ou re-citer, je l'ai peut-être bien déjà fait) l'exemple de John Davison Rockefeller qui a fait fortune sur un territoire libérale, les Etats-Unis du XIXème (j'attends tes arguments pour me dire que ce n'était pas libérale  :ange: ), cet homme avait acquis une fortune sans commune mesure même pour les standards d'aujourd'hui. Pour moi cet exemple montre que le libéralisme n'aplanit pas les inégalités mais au contraire les accrois, et surtout confère un pouvoir énorme à certains hommes qui une fois qui l'ont, vont évidemment tout faire pour le conserver. C'est en cela que le libéralisme ne fonctionne pas et surtout ne peux pas perdurer. Il ne peut conduire qu'à un oligopole économique voir même politique, c'est d'ailleurs ce qu'il a fait. Nous sommes dans la situation d'aujourd'hui justement parce que le libéralisme s'est transformé lui-même, offrant toujours plus d'avantages et de protections aux plus privilégiés.


 
1- Le marché crée des inégalités puisqu'il laisse les hommes échanger, travailler, épargner, investir, ou glander, librement. Or, si nous sommes égux en droit, nous ne sommes pas égaux dans les talents, l'ambition, l'intelligence, la chance etc. C'est d'ailleurs parce que nous sommes inégaux dans les faits qu'il est utile de proclamer une égalité dans le droit. Si nous étions égaux dans les faits, la proclamation de notre égalité juridique serait inutile. Plus de marché, c'est donc laisser des gens qui sont différents (ou inégaux, il est amusant de noter que dans le discours public les inégalités sont parfois appelées différences et les différences inégalités, selon ce qui arrange), différents donc dans leur capacité de travail, ambition, intelligence, chance aussi, et forcément cela donne des résultats différents : donc des inégalités monétaires. Mais de même, il y a des inégalités dans la taille, la beauté, la capacité à avoir de l'humour, la capacité à séduire les filles, ou à se faire des amis, etc... sans que personne ne s'en offusque dans la sphère public. Curieusement, l'Etat s'intéresse peu à ces dernières inégalités, qui peuvent pourtant tout aussi bien gâcher une vie : seules les inégalités monétaires comptent. Mais bon...
 
2- Non seulement, ces inégalités sont inévitables, mais dans une certaine mesure, elles sont souhaitables : s'il n'y a plus d'inégalité de revenus entre l'hôtesse d'accueil et le médecin, il n'y aura plus de médecins (ou beaucoup moins : uniquement ceux qui sont attirés par cette profession par la soif de connaissance ou l'idée d'être utile, mais que l'appât du gain laisse indifférent).  Les inégalités poussent en fait les hommes à se dépasser, à innover, à inventer, à épargner, à étudier pour dépasser leurs conditions. Et ce qu'ils font pour améliorer leur vie personnelle (recherche d'intérêts privés) bénéficie à toute la collectivité (amélioration de la productivité moyenne de l'économie qui permet de distribuer de meilleurs salaires, y compris à ceux qui sont en bas de l'échelle sociale). Corriger les inégalités a donc un coût : la société est moins dynamique, et la croissance plus faible.
 
3- Les inégalités sont souvent analysées à un instant t : on dira qu'il y a x% de pauvres en 1995, et y% de pauvres en 2005. Et on le déplorera par exemple. Sauf que la situation n'est pas la même si les pauvres de 1995 sont les pauvres de 2005, ou si entre-temps les pauvres de 1995 sont sortis de la pauvreté pour être remplacés par de nouveaux pauvres. Bref, il faut voir les choses en termes dynamiques, ce qu'on ne fait pas assez quand on balance des chiffres. La pauvreté est un drame : mais le pire des drames, c'est sans doute d'y rester.
 
4- Si les pauvres voient leur revenu augmenter de 10% et les riches de 20%, les inégalités ont certes augmenté. Pour autant, la situation est-elle vraiment pire que la suivante : baisse du revenus des pauvres de 2%, baisse du revenu des riches de 8% ?  
 
5- Trop d'inégalités peuvent être choquantes, et créer du désordre social (émeutes, violence, pillage) par envie, l'envie n'étant pas une passion noble mais étant une passion très humaine, dont on ne peut pas tenir compte : pourquoi l'un aurait tout alors que je n'ai rien ? d'où la nécessité de corriger les inégalités, pour que l'écart de revenus soit acceptable. (On remarquera que certaines ont une femme et 10 maîtresses tandis que d'autres sont restés puceaux : mais jusqu'ici, cette extension du domaine de la lutte (Houellebecq) n'a intéressé personne, et l'Etat ne distribue pas encore un revenu minimum sexuel - Tout ça pour dire que les inégalités ne sont pas que monétaires, encore une fois. Pour dire aussi que le discours sur les inégalités n'est pas objectif : c'est une construction, toujours subjective). Donc redistribuons, mais intelligemment : évitons des taux confiscatoires qui découragent, ne pénalisons ni l'épargne qui permet la croissance, ni le travail qui permet de s'élever et de s'enrichir. Et soyons imaginatif. La redistribution, ce peut-être aussi la redistribution des places : supprimer les monopoles, les chasses gardées, les privilèges, et faire en sorte que les places soient accessibles à tous : qu'un immigré étranger puisse ouvrir un bar PMU par exemple. Donnons aussi à chacun une éducation digne de ce nom, çàd un vrai capital humain, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui... Et apprenons aussi à ne pas penser la vie qu'en termes monétaires : plaçons la culture au-dessus, et faisons en sorte que chacun puisse avoir une vie intérieure. La culture, c'est coûteux en termes d'efforts, d'ascèse, de détour, de refus de la facilité, mais ce n'est pas très coûteux monétairement.  

n°22296899
Black_Jack
Bo_Jack
Posté le 21-04-2010 à 10:41:53  profilanswer
 

luckynick a écrit :


Or le rapport de force est nettement en faveur des dirigeants et ils ne se privent pas d'en user.


Et que même ils recherchent le protectionnisme salvateur, et se font le lobby le plus efficace auprès du Château.


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Horse_man
n°22296952
limonaire
Savoir renoncer avec grâce
Posté le 21-04-2010 à 10:46:01  profilanswer
 

luckynick a écrit :


 
J'avais pas le temps, toutes mes confuses, cela dit j'en parle dans un autre post et d'autres aussi.  
Il y a deux éléments qui ont surement eu une influence sur la répartions :
1 la WW2
2 la guerre froide
 
Cela dit je ne récuse pas ton explication, je dit simplement qu'elle n'est pas la seule qui doit être prise en considération.
 


 

luckynick a écrit :


 
Tellement caricatural et en plus sans rapport avec ce que j'ai dit que je ne vois pas l'intérêt de répondre.
 


 

luckynick a écrit :


 
J'ai jamais dit le contraire, il me semble d'ailleurs que c'est justement toi qui prétendais dans un post précédent que l'actionnaire étais le seul vrai décisionnaire.
Il apparait évident que la répartition des rémunérations est lié à un ensemble d'action/réactions, qu'on peut résumer à un rapport de force pondéré par l'efficacité (si ce rapport de force devient vraiment déséquilibré comme dans ton exemple extrême, l'efficacité en pâtit et le marché sanctionne).
 
Or le rapport de force est nettement en faveur des dirigeants et ils ne se privent pas d'en user.


 
Pourquoi le rapport de forces est-il plus en faveur du dirigeant aujourd'hui qu'hier ? l'argument de la fin d ela guerre froide ma paraît léger. Aux Etats-Unis, je ne suis pas sûr que le danger du communisme soit tel qu'on ait cherché à acheter le vote des salariés en leur offrant des salaires décents.
 
Et comment expliques-tu que malgré tout la part qui va dans la poche de l'ensemble des salariés est constante sur le long terme ?

n°22296969
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 21-04-2010 à 10:47:12  profilanswer
 

le_noob a écrit :


Attends si je comprends bien l'anglais et le graph ça veut dire que 50% des revenus totaux vont aux 10% les plus riches ?
 
Mais c'est énorme  :ouch:


 
bienvenue dans le monde réel (en patrimoine c'est pire)


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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°22296988
vandepj0
Posté le 21-04-2010 à 10:48:16  profilanswer
 

C'est quand je ne suis pas là que vous partez sur des sujets de justification des revenus supérieurs au M€...  :(  
 

limonaire a écrit :


 
Ou alors, la productivité des 95% diminue objectivement, au sens où leur travail est moins demandé, du fait du progrès technique qui rend moins utile le travail non qualifié, d'une modification de la structure de la demande qui s'adresse de plus en plus à des emplois qualifiés, et éventuellement de la mondialisation. Dès lors, la paupérisation n'est pas due à la rapacité des derniers percentiles : elle a des causes objectives. Les derniers percentiles ont créé une richesse correspondant à une demande ; et les premiers percentiles n'auraient pas été plus riches si les derniers percentiles n'avaient pas travaillé et n'avaient donc pas été rémunérés. En fait, on en revient toujours à la même question : la répartition a-t-elle lieu après la production ou en même temps. Autrement, il y a-t-il un tas d'or et de richesses pré-existant à se partager, les derniers percentiles prenant une part croissante, et indue, au détriment des premiers percentiles ? ou alors la répartition se fait-elle pendant la production de richesses, chacun venant avec la richesse qu'il a créée ?


 
Bullshit!
 
Un être humain ne peux pas, par son travail, mériter de s'approprier en une année les ressources qui prendront à d'autres 4 siècles pour gagner.  
 
Par exemple, Proglio le super chasseur de mammouths serait bien incapable de chasser en un an 400x plus de mammouths que le chasseur moyen.  
 
S'il y arrive dans notre société actuelle, c'est qu'il a réussi à acquérir un niveau de pouvoir suffisant pour diriger l'ensemble des chasseurs de mammouths, et que la qualité de ses décisions (ou de ses relations!) lui permettent de s'approprier l'équivalent de 400 ans de chasses par an.
 
Du coup, il est rémunéré pour sa capacité à s'approprier le pouvoir et à se valoriser sur le marché, pas pour son travail.
 

limonaire a écrit :


Pourquoi le marché créerait-il à certaines périodes de grandes inégalités, et de moins grandes à d'autres ? Cette volatilité dans les inégalités issues du seul jeu du marché peut s'interpréter ainsi :  les structures de production, l'état des techniques et du progrès, la structure de la demande ont conduit spontanément, par le seul jeu du marché, à un écrasement des écarts de revenus au milieu du siècle, alors que le même jeu libre du marché a conduit à des inégalités fortes à d'autres périodes. On voit bien que ces inégalités sont en fait dues non à la voracité de certains (on voit mal ce qui aurait pu modifier cette voracité dans le temps, les hommes sont les hommes et ne changent pas), mais à des changements structurels : le travail à la chaîne dans l'industrie a par exemple sans doute favorisé les travailleurs non qualifiés pendant les Trente Glorieuses, en offrant par les gains organisationnels du taylorisme une productivité en forte croissance à des salariés sans diplômes. Puis quand l'industrie décline et est remplacée par les services, les écarts se creusent entre ce que les anglo-saxons appellent les professionnals (avocats, traders, médecins...) et ce que nous appelons les non qualifiés (vendeurs, caissiers, vigiles...). Le travailleur non qualifié a été évincé de l'industrie par le progrès technique ( les machines) et par la mondialisation (les Chinois). Le travailleur non qualifié se retrouve relégué à des métiers tertiaires, dont la productivité est parfois faible (pas de taylorisme possible, par exemple)
 
On voit bien alors ce que l'analyse en termes de lutte des classes peut avoir de réducteur. Elle a sans doute un faible pouvoir explicatif, puisqu'elle ne permet pas de comprendre pourquoi la bourgeoisie aurait accepté de moins se servir pendant les Trente Glorieuses : d'où viendrait ce soudain accès de générosité ?  L'analyse en termes d'offre et de demande sectorielle, d'effets du progrès technique, de déplacement de la demande est sans doute plus intéressante. Krugman, l'avait d'ailleurs pressent depuis longtemps. Il disait d'ailleurs que cette évolution n'était pas irréversible : dans 20 ans, peut-être arriverait-on à informatiser le diagnostic médical, la finance, le traitement des dossiers juridiques, ce qui conduirait à baisser la rémunération de ces emplois qualifiés. Et ce serait alors la revanche des emplois "non qualifiés", d'aide à la personne, de relations humaines, etc.
 
Bref, il faut se méfier de l'analyse rapide des graphiques sans revenir au fondement des choses. Le drame de la pensée keynésienne est de raisonner sur des agrégats, des grands ensembles, dont on oublie qu'ils sont le fruit de millions de décisions humaines, qui à l'échelle individuelle, sont rationnelles. Ce sont elles qu'il faut comprendre, si on veut comprendre le fonctionnement global d'une économie.
 
 


 
Ou alors, comme tu en faisais la brillante démonstration, on a moins taxé l'accumulation de richesses à la fin du XXeme siècle, avec l'arrivée au pouvoir de Reagan notamment, favorisant ainsi l'accumulation de richesses.
 
ET de là à dire que justement Reagan était fortement soutenu par les riches, et que la politique fiscal mise en oeuvre l'a été grâce au lobbying des riches, il n'y a qu'un pas.
 
Et ensuite, on peut se dire que c'est de la faute des "pauvres", qui n'ont pas su s'organiser et faire élire des représentants qui leur soient favorables.  
 
En ce sens, tu as parfaitement raison, les riches ont mérité de s'approprier une plus grande part de la production de la communauté...

limonaire a écrit :


 
Si, je me pose la question et j'y réponds. Je montre bien que les hauts revenus n'ont pas volé leurs revenus, qu'il ne s'agit pas d'un complot ou d'un rapport de force entre possédants et prolétaires, mais simplement d'une évolution des structures du marché : dès lors, cette répartition est juste, au sens où personne n'a souhaité que les pauvres s'appauvrissent et que les riches s'enrichissent (je simplifie, hein : les pauvres ne s'appauvrissent pas, mais voient la progression de leurs revenus être moins grande). C'est juste un effet de la décentralisation de millions de décisions, qu'on appelle le marché, et qui fait que les gens sont prêts à payer cher un trader ou un avocat, mais pas une caissière.  
 
Le miracle égalitaire des Trente glorieuses n'est donc pas liée à des politiques sociales-démocrates, ou  au compromis fordiste comme on le serine ad nauseam au lycée ou à la fac, mais bien au marché lui-même.  


Bien entendu, que les possédants aient pu imposer leurs vues sur la "juste" politique fiscale, grâce notamment au pouvoir d'influence politique que leur donne leurs possessions, ce qui leur a permis de créer les conditions de marché qui ont accéléré leur enrichissement (et pourquoi pas au détriment des autres?) est une hypothèse à balayer d'un revers de la main?

limonaire a écrit :


 
Dès lors, que faut-il faire ?  
- sans doute se dire que tout ça est cyclique et que les cartes seront rebattues dans 10 ou 20 ans
- sans doute qualifier les gens, même si l'effet sera limité compte tenu de la structure de la demande (d'où ces BTS au smic que déplore Dante 2002)
- corriger les inégalités par l'impôt (en sachant que ça aura quand même un effet sur la croissance, donc la hausse des salaires, y compris des bas salaires)
- et surtout mener des politiques favorables à la croissance, le salaire, même le plus bas, dépendant aussi de la productivité moyenne de l'économie : plus celle-ci sera forte, plus les bas salaires en profiteront. Il y aura certes des inégalités assez fortes, mais les bas salaires s'enrichiront quand même (alors qu'aujourd'hui, ça stagne un peu, il faut le dire)


Tu t'enfermes dans tes hypothèses.  
 
Si tu veux mon avis, un trop grand écart dans les inégalités génère du mécontentement au sein de la population.
Quand le pouvoir économique tient les rennes des principaux partis politiques, la situation ne change pas et le peuple est encore plus mécontent.  
Si l'accès aux ressources devient plus difficile (hausse du prix des MP, hausse du prix du travail chinois), le peuple sera encore plus mécontent.  
Au final, on aboutira à une situation de dégoût et de perte de confiance, et à une crise politique et sociale, qui peut se traduire par des grèves massives (pas bon pour l'économie) ou une accession au pouvoir des extrêmes (un peu comme dans les années 30, c'est cohérent avec ton graphique).
 
En bref, la situation va effectivement se rééquilibrer, mais peux être que le cycle sera un peu plus violent que ce que tu espères si on continue à justifier avec la bouche en cœur des écarts de revenus trop importants.
 

limonaire a écrit :


C'est une vraie question : la justice doit-elle être procédurale ou s'intéresser au résultat final ?
 
1- la justice procédurale, c'est définir d'abord des règles justes (des procédures), puis on laisse le jeu se dérouler : si les joueurs respectent les règles, alors, même si l'un gagne 10 fois plus que l'autre, c'est juste à partir du moment où il a respecté des règles justes. Dans le système capitaliste, tout repose sur les droits de propriété légitime et la liberté contractuelle. Si les banques font beaucoup de profits, c'est juste si elles n'ont volé personne : elles seulement été plus habiles que toi et moi. Il faut aussi tenir compte que le système se régule de lui-même. Si elles réalisent des surprofits de façon répétée, d'autres joueurs devraient être intéressés par la production de services bancaires, activité si lucrative. En conséquence, les profits à long terme baisseront. Si ce n'est pas le cas, si les surprofits persistent, c'est soi que ce surprofit est la contrepartie d'un risque élevé, que tout le monde n'est pas prêt à prendre : il est donc juste. Soit des barrières à l'entrée empêchent quiconque de créer de nouvelles banques : or ces barrières sont souvent d'origine étatiques. C'est donc contre l'Etat qu'il alors faut protester, Etat qui par ses lois protège certains marchés de la concurrence de nouveaux entrants et distribue de fait des rentes de situation : c'est alors injuste puisque l'Etat est allé contre la règle du jeu (celle de la liberté de contracter, donc la liberté par exemple pour quiconque de proposer un service bancaire s'il arrive à trouver un client qui accepte de payer le prix qu'il propose)
 
2- Dans un Etat de droit, il est dangereux de changer les règles à tout bout de champ. Si par exemple on surtaxe les banque, on empêche l'auto-régulation de se faire (çàd la création de nouvelles banques attirées par les surprofits). De même, en regardant les choses uniquement à un instant T, on ne voit pas la globalité de la rationalité du jeu économique, qui se situe souvent sur le temps long (durée des investissements par exemple dans un laboratoire pharmaceutique ou chez Total). Par exemple, une activité est peut-être cyclique : les forts profits d'une année ne sont peut-être que la compensation de pertes une autre année, si bien qu'en moyenne sur plusieurs années, le profit ne serait pas scandaleux. Taxer les surprofits seraient alors injustes car ces surprofits ponctuels ne sont pas alors injustes.
 
3- L'homme est l'homme cela dit, et les philosophes ont assez discouru sur l'égalité depuis des siècles, pour nous montrer que l'égalité était une valeur humaine. De même que l'envie et la jalousie, qui sont également des passions humaines. En conséquence, la philosophie, mais aussi l'histoire, nous enseignent que les inégalités perçues comme excessives, voire obscènes, même si elles sont justes par rapport aux règles de la justice procédurale définies par consentement mutuel, peuvent entraîner des désordres, des vols, de la violence, des meurtres, des émeutes... Dès lors, il est sans doute conforme à l'intérêt général, y compris dans l'intérêt des riches, de borner les inégalités. Toute la question est de savoir à quel niveau placer ces bornes, sachant que la correction des inégalités n'est pas sans effet sur la création de richesses. On ne peut tout avoir...


 
Qui a initié un changement drastique des règles dans les années 80?
Nous avons poursuivi dans cette voie (nous avons besoin de faciliter l'enrichissement des riches, soutenu par toutes les théories du ruissellement et de la croissance du gâteau) depuis une trentaine d'années?
 
De plus, j'aimerais vraiment qu'on m'explique en quoi le fait d'avoir des personnes qui ont la capacité à confisquer la majeure partie de la production à leur bénéfice est un facteur d'accroissement de la taille du gâteau.

n°22297048
radioactif
Mighty mighty man
Posté le 21-04-2010 à 10:52:06  profilanswer
 

Faut analyser ça un peu plus avant aussi. Si 10% des plus riches touchaient 10% des revenus, ben ils ne serait pas plus riches :o
 
Sans compter qu'étant riches, ils ont forcément plus de capitaux à y mettre.
 
Je trouve cette statistique un peu bizarre. Dans un sens, si le dernier décile gagne en moyenne 9 fois plus que les 90% restants, c'est assez énorme, mais ça inclut aussi les revenus du patrimoine.
 
Il aurait été plus intéressant de voir la même statistique pour les 5% et le % des plus riches.

n°22297104
Black_Jack
Bo_Jack
Posté le 21-04-2010 à 10:56:00  profilanswer
 

L'inégalité des revenus et du patrimoine est une constante depuis...depuis...pas mal de temps, non ?
S'il y a égalité des chances, possibilité de grimper socialement (ou choisir de rester à sa place...), que les plus démunis aient un revenu minimum, je crois que c'est un problème mineur, que la classe moyenne ait de quoi vivre honnêtement, etc.
Ca devient un problème si on décide que ça en devient un.


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Horse_man
n°22297139
vandepj0
Posté le 21-04-2010 à 10:58:36  profilanswer
 

limonaire a écrit :


 
Pourquoi le rapport de forces est-il plus en faveur du dirigeant aujourd'hui qu'hier ? l'argument de la fin d ela guerre froide ma paraît léger. Aux Etats-Unis, je ne suis pas sûr que le danger du communisme soit tel qu'on ait cherché à acheter le vote des salariés en leur offrant des salaires décents.
 
Et comment expliques-tu que malgré tout la part qui va dans la poche de l'ensemble des salariés est constante sur le long terme ?


 
1/ dans le rapport INSEE http://www.insee.fr/fr/publication [...] age_VA.pdf, figure 2, on voit nettement un point de rupture à la fin des années 80, et les salariés qui se font enfler de 6 points de VA, sachant que par rapport à la période pré "bulle salariale" (1950-1975) il se font enfler de 2-3 points.
 
2/ au sein de cette répartition de la VA, les très hauts salaries se gavent (en salaire, sachant qu'il se gavent aussi en revenu du patrimoine grâce à la répartition de la VA qui leur est plus favorable).

Citation :

Au cours de la dernière décennie, la courbe des taux de croissance du salaire a pris une forme typique en J (figures 5-a et 5-b) : pour les plus faibles salaires, des évolutions légèrement plus dynamiques que la moyenne Le revenu salarial a été encore moins dynamique
que le salaire net des temps complets sous l’effet des hausses de salaire minimum, une progression minimale dans le milieu de l’échelle, et qui reste faible jusqu’à des niveaux de salaires assez élevés, et enfin une croissance rapide chez le pour cent ou le pour
mille les mieux rémunérés, surtout sur la période 1996-2001. De ce fait, la part de la rémunération totale allant au pour cent les mieux rémunérés s’est accrue avec le temps : elle est passée de 5,5% à 6,5% depuis le milieu des années 1990. Et le salarié médian a pu se sentir tout à la fois distancé par les plus hauts salaires, et rattrapé par les salaires plus faibles.

n°22297161
Betcour
Building better worlds
Posté le 21-04-2010 à 10:59:46  profilanswer
 

vandepj0 a écrit :

Un être humain ne peux pas, par son travail, mériter de s'approprier en une année les ressources qui prendront à d'autres 4 siècles pour gagner.


Pourquoi ? Morale judéo-chrétienne ?
Le type qui invente Mr Fusion ou un vaccin contre le SIDA (pour prendre des cas extrêmes) ne mériterait pas de s'en mettre plein les fouilles ?
 
Qu'est ce qui moralement interdit à des gens qui produisent de la richesse de s'en approprier un pourcentage ?


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"They will fluctuate" (J.P. Morgan) - "Whenever you find yourself on the side of the majority, it is time to pause and reflect." (Mark Twain)
n°22297202
radioactif
Mighty mighty man
Posté le 21-04-2010 à 11:02:12  profilanswer
 

vandepj0 a écrit :


 
1/ dans le rapport INSEE http://www.insee.fr/fr/publication [...] age_VA.pdf, figure 2, on voit nettement un point de rupture à la fin des années 80, et les salariés qui se font enfler de 6 points de VA, sachant que par rapport à la période pré "bulle salariale" (1950-1975) il se font enfler de 2-3 points.
 
2/ au sein de cette répartition de la VA, les très hauts salaries se gavent (en salaire, sachant qu'il se gavent aussi en revenu du patrimoine grâce à la répartition de la VA qui leur est plus favorable).

Citation :

Au cours de la dernière décennie, la courbe des taux de croissance du salaire a pris une forme typique en J (figures 5-a et 5-b) : pour les plus faibles salaires, des évolutions légèrement plus dynamiques que la moyenne Le revenu salarial a été encore moins dynamique
que le salaire net des temps complets sous l’effet des hausses de salaire minimum, une progression minimale dans le milieu de l’échelle, et qui reste faible jusqu’à des niveaux de salaires assez élevés, et enfin une croissance rapide chez le pour cent ou le pour
mille les mieux rémunérés, surtout sur la période 1996-2001. De ce fait, la part de la rémunération totale allant au pour cent les mieux rémunérés s’est accrue avec le temps : elle est passée de 5,5% à 6,5% depuis le milieu des années 1990. Et le salarié médian a pu se sentir tout à la fois distancé par les plus hauts salaires, et rattrapé par les salaires plus faibles.



Il y a une part d'impôts qui entre en jeu à partir de ce point d'inflexion. Ca me surprend un peu d'ailleurs.

n°22297225
Profil sup​primé
Posté le 21-04-2010 à 11:03:42  answer
 

Betcour a écrit :


Pourquoi ? Morale judéo-chrétienne ?
Le type qui invente Mr Fusion ou un vaccin contre le SIDA (pour prendre des cas extrêmes) ne mériterait pas de s'en mettre plein les fouilles ?
 
Qu'est ce qui moralement interdit à des gens qui produisent de la richesse de s'en approprier un pourcentage ?


Parceque dans ce cas le mec qui mets 4sciècle à gagner les ressource finis par prendre un fusil! De plus ce n'est pas "normal", dans une société ultra riche comme la france il n'est pas normal que certains ne puissent se loger quand d'autre peuvent claquer 10ke en boites...question de dignité humaine
 
Ensuite les mecs qui invente le vaccin contre le sida ou la fusion ne gagne JAMAIS 100smics...même si eux justement pourraient mériter (au contraire de ceux qui aujorud'hui gagnent 100smics..)
C'est justement aussi la dérive de la société, ceux qui gagnent énormément ne sont généralement pas ceux qui crée les richesses ou les technologie mais ceux qui les gèrent et qui ont le pouvoir

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 21-04-2010 à 11:07:10
n°22297335
luckynick
esclave de chat
Posté le 21-04-2010 à 11:11:22  profilanswer
 

limonaire a écrit :


Et comment expliques-tu que malgré tout la part qui va dans la poche de l'ensemble des salariés est constante sur le long terme ?


 
Tentative de changement de sujet spotted :o
 

limonaire a écrit :


Pourquoi le rapport de forces est-il plus en faveur du dirigeant aujourd'hui qu'hier ? l'argument de la fin d ela guerre froide ma paraît léger. Aux Etats-Unis, je ne suis pas sûr que le danger du communisme soit tel qu'on ait cherché à acheter le vote des salariés en leur offrant des salaires décents.


 
Si on regarde le graphe on constate que le premier point de rupture qui mène à une moindre part pour le dernier décile arrive pile poil en pleine guerre mondiale, donc on pourrait en déduire que cette dernière à eu une influence sur le tassement.  
De même le point de rupture qui mène à l'augmentation pour le dernier décile à lieu entre 1978 et 1982 c'est à dire fin de carter et début de Reagan. On pourrait donc en conclure que la politique de Reagan a eu une influence sur cette augmentation de parts pour les hauts salaires.
 
Tu notera que j'emploie le conditionnel. Pourquoi ? parce que tout simplement ce graphique ne permet pas à lui seul d'établir des relations de cause à effet, autrement dit, ces explications en valent d'autre, et la tienne n'est pas plus valable puisqu'elle utilise les mêmes hypothèses que les autres.
 
Donc les accusations en légèreté des explications que je propose (ou d'autres) sont également applicables aux tiennes, à hypothèses égales.


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In girum imus nocte et consumimur igni (hommage à loosha)
n°22297490
luckynick
esclave de chat
Posté le 21-04-2010 à 11:20:43  profilanswer
 

Betcour a écrit :


Pourquoi ? Morale judéo-chrétienne ?
Le type qui invente Mr Fusion ou un vaccin contre le SIDA (pour prendre des cas extrêmes) ne mériterait pas de s'en mettre plein les fouilles ?
 
Qu'est ce qui moralement interdit à des gens qui produisent de la richesse de s'en approprier un pourcentage ?


 
 
Outre le fait que des Einstein ça se compte avec énormément moins de doigts d'une main que les hauts revenus qui se gavent de plus en plus fort, il y a là un point de divergence essentiel entre vous deux et par extension entre deux "camps" (j'aime pas ce terme) :
 
Existe t'il des circonstances pour lesquelles il est justifié, justifiable, et même normal qu'un individu gagne 400 fois ce que gagne un autre individu ?
 
Avant, bien avant , d'être une question d'économie, c'est une question de valeurs sociétale, de valeurs humaines (pour ne pas employer le terme de morale qui te gène)


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In girum imus nocte et consumimur igni (hommage à loosha)
n°22297551
vandepj0
Posté le 21-04-2010 à 11:24:54  profilanswer
 

Betcour a écrit :


Pourquoi ? Morale judéo-chrétienne ?
Le type qui invente Mr Fusion ou un vaccin contre le SIDA (pour prendre des cas extrêmes) ne mériterait pas de s'en mettre plein les fouilles ?
 
Qu'est ce qui moralement interdit à des gens qui produisent de la richesse de s'en approprier un pourcentage ?


Le type qui invente la fusion (mauvais exemple, il bosse au CEA et ne touchera pas un rond, mais soit), il va lui falloir faire travailler des milliers d'ouvriers pour réaliser les bénéfices de son invention.
 
S'il invente la fusion, mais que tu le laisses avec sa bite et son couteau dans la jungle, il aura du mal à gagner 200x plus de ressources que l'indien à côté.  
 
Du coup, il ne produit pas 200x plus de richesse que les autres, mais par son travail il permet de créer plus de richesses, et c'est cela que la marché rémunère à hauteur de 200x le travail des autres.
 
Et fondamentalement ça reste un bonhomme, au nom de quoi, parce qu'il a inventé la fusion, il devrait pouvoir avoir 12 maisons, 20 employés pour son soin personnel, des putes et du champagne à volonté?

n°22297581
limonaire
Savoir renoncer avec grâce
Posté le 21-04-2010 à 11:26:27  profilanswer
 

vandepj0 a écrit :

C'est quand je ne suis pas là que vous partez sur des sujets de justification des revenus supérieurs au M€...  :(  
 


 

vandepj0 a écrit :


 
Bullshit!
 
Un être humain ne peux pas, par son travail, mériter de s'approprier en une année les ressources qui prendront à d'autres 4 siècles pour gagner.  
 
Par exemple, Proglio le super chasseur de mammouths serait bien incapable de chasser en un an 400x plus de mammouths que le chasseur moyen.  
 
S'il y arrive dans notre société actuelle, c'est qu'il a réussi à acquérir un niveau de pouvoir suffisant pour diriger l'ensemble des chasseurs de mammouths, et que la qualité de ses décisions (ou de ses relations!) lui permettent de s'approprier l'équivalent de 400 ans de chasses par an.
 
Du coup, il est rémunéré pour sa capacité à s'approprier le pouvoir et à se valoriser sur le marché, pas pour son travail.
 


 

vandepj0 a écrit :


 
Ou alors, comme tu en faisais la brillante démonstration, on a moins taxé l'accumulation de richesses à la fin du XXeme siècle, avec l'arrivée au pouvoir de Reagan notamment, favorisant ainsi l'accumulation de richesses.
 
ET de là à dire que justement Reagan était fortement soutenu par les riches, et que la politique fiscal mise en oeuvre l'a été grâce au lobbying des riches, il n'y a qu'un pas.
 
Et ensuite, on peut se dire que c'est de la faute des "pauvres", qui n'ont pas su s'organiser et faire élire des représentants qui leur soient favorables.  
 
En ce sens, tu as parfaitement raison, les riches ont mérité de s'approprier une plus grande part de la production de la communauté...


 

vandepj0 a écrit :


Bien entendu, que les possédants aient pu imposer leurs vues sur la "juste" politique fiscale, grâce notamment au pouvoir d'influence politique que leur donne leurs possessions, ce qui leur a permis de créer les conditions de marché qui ont accéléré leur enrichissement (et pourquoi pas au détriment des autres?) est une hypothèse à balayer d'un revers de la main?


 

vandepj0 a écrit :


Tu t'enfermes dans tes hypothèses.  
 
Si tu veux mon avis, un trop grand écart dans les inégalités génère du mécontentement au sein de la population.
Quand le pouvoir économique tient les rennes des principaux partis politiques, la situation ne change pas et le peuple est encore plus mécontent.  
Si l'accès aux ressources devient plus difficile (hausse du prix des MP, hausse du prix du travail chinois), le peuple sera encore plus mécontent.  
Au final, on aboutira à une situation de dégoût et de perte de confiance, et à une crise politique et sociale, qui peut se traduire par des grèves massives (pas bon pour l'économie) ou une accession au pouvoir des extrêmes (un peu comme dans les années 30, c'est cohérent avec ton graphique).
 
En bref, la situation va effectivement se rééquilibrer, mais peux être que le cycle sera un peu plus violent que ce que tu espères si on continue à justifier avec la bouche en cœur des écarts de revenus trop importants.
 


 

vandepj0 a écrit :


 
Qui a initié un changement drastique des règles dans les années 80?
Nous avons poursuivi dans cette voie (nous avons besoin de faciliter l'enrichissement des riches, soutenu par toutes les théories du ruissellement et de la croissance du gâteau) depuis une trentaine d'années?
 
De plus, j'aimerais vraiment qu'on m'explique en quoi le fait d'avoir des personnes qui ont la capacité à confisquer la majeure partie de la production à leur bénéfice est un facteur d'accroissement de la taille du gâteau.


 
Chaque point mériterait un développement entier :
 
- sur le cas Proglio : je passe sur le fait que c'est l'Etat actionnaire qui lui donne cette rémunération, et pas le marché. Mais je veux bien admettre que dans des entreprises privées, le salaire des grands patrons a augmenté. Il faut savoir pourtant qu'il y a 1,5 millions d'entreprises en France (en gros), et donc 1,5 millions de patrons. Je ne sache pas que ce soit tous ces patrons qui se sucrent. Ce dont on parle ne concerne que quelques dirigeants de grandes entreprises (une centaine au maximum). Il faut donc relativiser le phénomène, et en le relativisant, on le comprend mieux. En effet, ces grands patrons dirigent des groupes mondiaux, qui nécessitent de prendre des choix stratégiques risqués, qui peuvent couler la boîte. Sur le marché des grands dirigeants capables de gérer de tels groupes, il n'y a pas grand monde : quand on a trouvé la perle rare, on la garde. Ce qui a provoqué l'envolée de la rémunération des dirigeants, c'est donc la mondialisation qui accru la taille des groupes à diriger. Le rapport de force est ici en faveur de la compétence rare, celles des salariés dirigeants, et au détriment des actionnaires. Il est possible aussi qu'il y ait un problème de gouvernance : cela vient en fait de l'existence d'un actionnariat dispersé, qui ne contrôle rien. Dès lors, les salariés dirigeants ont les pleins pouvoirs, y compris celui de s'octroyer des rémunérations généreuses. Il faudrait se demander pourquoi les actionnaires capitalistes possédant un % élevé du capital et exerçant un réel contrôle ont disparu : sans doute parce que la taxation de l'épargne au XXè siècle et l'encouragement fiscal donné par les Etats à la dette a conduit à un actionnariat plus dispersé, les Bettencourt, ou Michelin, personne physique possédant une part significative du capital de l'Oréal ou Michelin, faisant figure d'exceptions, ou de dinosaures. "L'euthanasie des rentiers" a réussi
 
- sur la dernière phrase : on en revient toujours au point suivant : les richesses sont elles créées collectivement, puis réparties, si bien que, si les riches se servant un peu trop, ils confisqueraient une partie du gâteau ? ou bien les richesses sont-elles créées en même temps qu'elles sont distribuées, si bien que chacun prend la part du gâteau qu'il a contribué à créer ? Soyons clair à l'aide d'un exemple : un salarié signe un contrait de travail à 2000 euros. Cela signifie que, quoi qu'il arrive, il recevra 2000 euros. D'une certaine façon, cela signifie qu'il a une aversion à l'égard du risque : il veut ses 2000 euros que le carnet de commandes de l'entreprise soit plein ou vide. Au moment où le contrat est signé, la répartition est donc faite : 2000 euros quoi qu'il arrive au salarié, le reste, s'il y en a, à l'actionnaire. Libre au salarié de ne pas signer ce contrat s'il juge la rémunération ex ante trop faible, ou s'il aimerait une part du profit. Le fait est qu'il a signé : il engage ainsi sa parole, comme l'employeur ou l'actionnaire engage la sienne. Tous les mois, le salarié touche donc 2000. Il est possible que cette année, le CA soit si faible que l'entreprise fera des pertes : ces pertes sont alors subies entièrement par l'actionnaire, et le salarié touchera quand même ces 2000 (d'ailleurs, en 2009, la part des salaires dans la VA a fortement augmenté, pour cette raison, sans que l'on reproche aux salariés de gagner trop). Les années suivantes, le CA sera peut-être plus élevé : le salarié ne touchera que les 2000 euros du contrat, l'actionnaire touchant le reste, ou surplus, qu'on appelle profit. Dans cette histoire, le salarié a une aversion à l'égard du risque (sinon il créerait sa boîte ou achèterait des actions) et l'actionnaire est le risk taker : il y a ainsi une division du travail, qui satisfait les deux types de tempérament ('un prudent, l'autre casse-coup), les hommes étant tous différents dans leur caractère. L'artisan travaille et prend le risque, ce que tout le monde n'est pas prêt à faire : d'où l'existence des entreprises qui permettent de dissocier le salaire fixe lié à une quantité fixe de travail et le risque pris par l'actionnaire. Quand le salarié passe d'artisan à salarié, tout ec passe comme si il achetait une police d'assurance auprès de l'entreprise : il verse une prime à l'entreprise pendant les vaches grasses en percevant un salire moindre que sa productivité et l'entreprise le dédommage en cas de sinistre (vaches maigres) en lui versant un salaire dépassant sa productivité, si bien que chaque année son salaire est constant
 
- il ne vous a pas échappé que le salariat s'était grandement développé au XXè siècle : c'est qu'il est en fait devenu plus avantageux, du fait de lois sociales qui garantissent contre le licenciement et les salaires trop faibles, ou de lois donnant une protection sociale moins coûteuse que celle acquise par le travailleur indépendant. De même, la fiscalité décourage la recherche de hauts revenus. Or, il existe un couple risque-rendement : à un risque plus élevé est associé un rendement plus élevé. Si ce rendement est obéré par une fiscalité excessive, pourquoi prendre le risque sans avantage en contrepartie ? d'où le développemnet du salariat. Les salariés peuvent pleurer sur leur sort : qui les empêche de créer une entreprise, si c'est si avantageux ? et une entreprise, ça ne nécessite pas forcément beaucoup de capitaux (dans l'artisanat, la vente au détail,etc...). Donc, si la part qui revient au salarié est si faible, tandis que le capitaliste se gobergerait en ne foutant rien, pourquoi le salarié ne fait pas comme Tapie, Pinault, Bolloré (pour prendre les grandes réussites médiatiques qui ne sont pas des héritiers) ou plus modestement les petits patrons de TPE ou PME ? C'est que le risque est  grand. Et que la fiscalité et la réglementation étatiques ont déforme le choix que chacun fait entre salariat et profession indépendante. Si bien que tout le monde ou presque (90% quand même !) veut devenir salarié, çàd avoir une certaine sécurité. Mais la sécurité est antinomique du rendement... Toujours l'histoire du beurre et de l'argent du beurre. Et toujours ce rôle croissant de la fiscalité qui pénalise l'épargne et aussi la prise de risque.

n°22297653
radioactif
Mighty mighty man
Posté le 21-04-2010 à 11:31:26  profilanswer
 

luckynick a écrit :


Outre le fait que des Einstein ça se compte avec énormément moins de doigts d'une main que les hauts revenus qui se gavent de plus en plus fort, il y a là un point de divergence essentiel entre vous deux et par extension entre deux "camps" (j'aime pas ce terme) :
 
Existe t'il des circonstances pour lesquelles il est justifié, justifiable, et même normal qu'un individu gagne 400 fois ce que gagne un autre individu ?
 
Avant, bien avant , d'être une question d'économie, c'est une question de valeurs sociétale, de valeurs humaines (pour ne pas employer le terme de morale qui te gène)


C'est un jeu de dupes, et tant qu'il y aura des cons, il y aura des riches [:spamafote]

vandepj0 a écrit :


Le type qui invente la fusion (mauvais exemple, il bosse au CEA et ne touchera pas un rond, mais soit), il va lui falloir faire travailler des milliers d'ouvriers pour réaliser les bénéfices de son invention.
 
S'il invente la fusion, mais que tu le laisses avec sa bite et son couteau dans la jungle, il aura du mal à gagner 200x plus de ressources que l'indien à côté.  
 
Du coup, il ne produit pas 200x plus de richesse que les autres, mais par son travail il permet de créer plus de richesses, et c'est cela que la marché rémunère à hauteur de 200x le travail des autres.
 
Et fondamentalement ça reste un bonhomme, au nom de quoi, parce qu'il a inventé la fusion, il devrait pouvoir avoir 12 maisons, 20 employés pour son soin personnel, des putes et du champagne à volonté?


 
+1. Mais bon, faudrait le récompenser un peu, lui et son équipe.
Enfin pour l'invention de la fusion, je ne sais pas qui remercier, ça remonte à longtemps [:cupra]

n°22297663
limonaire
Savoir renoncer avec grâce
Posté le 21-04-2010 à 11:32:16  profilanswer
 

vandepj0 a écrit :


 
1/ dans le rapport INSEE http://www.insee.fr/fr/publication [...] age_VA.pdf, figure 2, on voit nettement un point de rupture à la fin des années 80, et les salariés qui se font enfler de 6 points de VA, sachant que par rapport à la période pré "bulle salariale" (1950-1975) il se font enfler de 2-3 points.
 
2/ au sein de cette répartition de la VA, les très hauts salaries se gavent (en salaire, sachant qu'il se gavent aussi en revenu du patrimoine grâce à la répartition de la VA qui leur est plus favorable).

Citation :

Au cours de la dernière décennie, la courbe des taux de croissance du salaire a pris une forme typique en J (figures 5-a et 5-b) : pour les plus faibles salaires, des évolutions légèrement plus dynamiques que la moyenne Le revenu salarial a été encore moins dynamique
que le salaire net des temps complets sous l’effet des hausses de salaire minimum, une progression minimale dans le milieu de l’échelle, et qui reste faible jusqu’à des niveaux de salaires assez élevés, et enfin une croissance rapide chez le pour cent ou le pour
mille les mieux rémunérés, surtout sur la période 1996-2001. De ce fait, la part de la rémunération totale allant au pour cent les mieux rémunérés s’est accrue avec le temps : elle est passée de 5,5% à 6,5% depuis le milieu des années 1990. Et le salarié médian a pu se sentir tout à la fois distancé par les plus hauts salaires, et rattrapé par les salaires plus faibles.



 
1) Deux ou trois points sur 60%, c'est rien : si on les redonnait aux salariés, cela donnerait une augmentation de tous les salaires de 5%. Est-ce que ça réduirait les inégalités salariales ? Cette histoire de partage de la VA, je ne sais pas qui l'a inventée, mais il a vraiment trouvé une sorte de rente idéologique qui dispense de penser et qui laisse croire qu'on a trouvé THE analyse qui cloue le bec à tout le monde...
 
2) Les écarts salariaux progressent : mais qui dt qu'ils n'étaient pas trop faibles avant et donc injustes ? qui dit que ce mouvement est durable ? ce mouvement est peut-être fondé comme je l'ai écrit plus haut sur une évolution des structures de l'économie (passage de l'industrie au tertiaire). Pénaliser ces hauts salaires permettrait-il d'améliorer le sort des bas salaires? etc. Bref, il faut voir le problème dans son ensemble, et ne pas sauter sur le moindre indicateur d'inégalité qui se met à diverger. On tire souvent des conclusions trop hâtives. Hâtons-nous lentement..

n°22297701
Betcour
Building better worlds
Posté le 21-04-2010 à 11:35:33  profilanswer
 


Et c'est moral ça ? Pas moral ?
 
Faut distribuer les iPod gratuitement parce que sinon, y'a des types qui les volent ?
 
[quomtesg] De plus ce n'est pas "normal", dans une société ultra riche comme la france il n'est pas normal que certains ne puissent se loger quand d'autre peuvent claquer 10ke en boites...question de dignité humaine[/quotemsg]
Je pense que les gens qui bossent dans les boites en question ne sont pas forcément de cet avis...
 

Citation :

Ensuite les mecs qui invente le vaccin contre le sida ou la fusion ne gagne JAMAIS 100smics...même si eux justement pourraient mériter (au contraire de ceux qui aujorud'hui gagnent 100smics..)


C'est faux (contre exemple magistral : les mecs qui ont inventé l'algo de Google et qui sont multi-milliardaires en une décennie)


---------------
"They will fluctuate" (J.P. Morgan) - "Whenever you find yourself on the side of the majority, it is time to pause and reflect." (Mark Twain)
n°22297711
vandepj0
Posté le 21-04-2010 à 11:35:59  profilanswer
 

Une mine, ce rapport INSEE:
 

Citation :

Les travaux de Landais (2008) utilisent essentiellement la même source – les déclarations fiscales. Selon ces travaux, les revenus des 0,01% des foyers fiscaux les plus riches ont augmenté de 42,6% tandis que ceux des 90% les moins riches ne progressaient que de 4,6% entre 1998 et 2005. Une part de cette évolution tient à la forte croissance des très hauts salaires qui était documentée dans la section 2.5. Mais une part importante s’explique aussi par la forte croissance des revenus financiers de cette tranche de la population.

n°22297738
radioactif
Mighty mighty man
Posté le 21-04-2010 à 11:37:49  profilanswer
 

vandepj0 a écrit :

Une mine, ce rapport INSEE:
 

Citation :

Les travaux de Landais (2008) utilisent essentiellement la même source – les déclarations fiscales. Selon ces travaux, les revenus des 0,01% des foyers fiscaux les plus riches ont augmenté de 42,6% tandis que ceux des 90% les moins riches ne progressaient que de 4,6% entre 1998 et 2005. Une part de cette évolution tient à la forte croissance des très hauts salaires qui était documentée dans la section 2.5. Mais une part importante s’explique aussi par la forte croissance des revenus financiers de cette tranche de la population.



C'est tout de même un peu MOTO. Je m'étonne même que ce ne soit pas plus que ça...

n°22297778
limonaire
Savoir renoncer avec grâce
Posté le 21-04-2010 à 11:40:20  profilanswer
 

luckynick a écrit :


 
Tentative de changement de sujet spotted :o
 


 

luckynick a écrit :


 
Si on regarde le graphe on constate que le premier point de rupture qui mène à une moindre part pour le dernier décile arrive pile poil en pleine guerre mondiale, donc on pourrait en déduire que cette dernière à eu une influence sur le tassement.  
De même le point de rupture qui mène à l'augmentation pour le dernier décile à lieu entre 1978 et 1982 c'est à dire fin de carter et début de Reagan. On pourrait donc en conclure que la politique de Reagan a eu une influence sur cette augmentation de parts pour les hauts salaires.
 
Tu notera que j'emploie le conditionnel. Pourquoi ? parce que tout simplement ce graphique ne permet pas à lui seul d'établir des relations de cause à effet, autrement dit, ces explications en valent d'autre, et la tienne n'est pas plus valable puisqu'elle utilise les mêmes hypothèses que les autres.
 
Donc les accusations en légèreté des explications que je propose (ou d'autres) sont également applicables aux tiennes, à hypothèses égales.


 
On est d'accord :on ne peut rien dire.
 
Or, Magic panda jette négligemment ce graphique dans la conversation, sans aucun commentaire. Ou plutôt avec le commentaire implicite : ce graphique est d'une évidence qui crève les yeux, les inégalités repartent, ce n'est pas juste, c'est la faute à la mauvaise régulation du marché, au grand capital qui s'en met plein les fouilles : c'était mieux du temps de la régulation fordiste des Trente Glorieuses.
 
Je montre juste qu'on pourrait tenir un autre discours (celui que j'ai donné), et qu'il faut se méfier des statistiques. Et notamment, comme tu le soulignes, des corrélations hâtives qu'on interprète vite comme des causalités. C'est un peu du scientisme.
 
L'économie est faite par les hommes : il faut donc partir d'hypothèses simples et raisonnables sur ce qui pousse les hommes à agir (à consommer, à travailler, à épargner...) et raisonner ensuite de façon logique et déductive à partir de ça. Raisonner à partir de grands agrégats ne mène à rien et conduit souvent à dire des bêtises. Toujours partir de l'individu, de l'homme.

n°22297835
vandepj0
Posté le 21-04-2010 à 11:43:41  profilanswer
 

limonaire a écrit :


 
1) Deux ou trois points sur 60%, c'est rien : si on les redonnait aux salariés, cela donnerait une augmentation de tous les salaires de 5%. Est-ce que ça réduirait les inégalités salariales ? Cette histoire de partage de la VA, je ne sais pas qui l'a inventée, mais il a vraiment trouvé une sorte de rente idéologique qui dispense de penser et qui laisse croire qu'on a trouvé THE analyse qui cloue le bec à tout le monde...
 
2) Les écarts salariaux progressent : mais qui dt qu'ils n'étaient pas trop faibles avant et donc injustes ? qui dit que ce mouvement est durable ? ce mouvement est peut-être fondé comme je l'ai écrit plus haut sur une évolution des structures de l'économie (passage de l'industrie au tertiaire). Pénaliser ces hauts salaires permettrait-il d'améliorer le sort des bas salaires? etc. Bref, il faut voir le problème dans son ensemble, et ne pas sauter sur le moindre indicateur d'inégalité qui se met à diverger. On tire souvent des conclusions trop hâtives. Hâtons-nous lentement..


1/ C'est une diminution de 5 % des salaires pour augmenter la rémunération du capital de 10%. Je ne trouve pas ça "négligeable".
 
2/ D'accord sur le fond, pas de conclusions hâtives, mais dix verges, c'est beaucoup.

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