Hello !
Je partage quelques commentaires sur lesquels je suis tombé dernièrement sur reddit et que j'ai trouvé très intéressants et détaillés, traitant du sujet des déchets nucléaires, notamment de ce thread de discussion. Certains participant donnes des sources intéressantes en plus de leurs analyses.
Je vous les retranscris dessous en essayant de mettre ça en page pas trop mal (le mieux c'est d'aller les lire). Par contre, j'ai mis les textes cités en rouge pour les liens présents dedans. Faut peut être que je trouve autre chose, si c'est réservé modo, par exemple. Dites moi et je changerai rapidement.
Bonne lecture !
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Bonjour à tous,
l'actualité du sub r/france est marquée par le rapport du GIEC.
Il se trouve que je suis très sceptique sur la capacité des énergies renouvelables à répondre aux besoins mondiaux, sans même parler du problème de la production du matériel nécessaire et de son coût environnemental.
Je pense que le nucléaire est la meilleure solution "zéro carbone" possible mais que le problème des déchets nucléaires se posait de manière aigüe.
Il se trouve que sur un autre fil de discussion, je me suis retrouvé à échanger avec u/Serialk à propos des déchets nucléaires.
Il m'a notamment pointé vers un commentaire très long, en anglais, trouvable ici : https://www.reddit.com/r/AskReddit/ [...] ?context=2
J'ai trouvé ce commentaire très intéressant au point d'en tenter une traduction pour que vous le lisiez et puissiez réagir à son propos.
TL;PL : les déchets nucléaires et leur gestion sont l'archétype du faux problème. L'intégralité des déchets nucléaires mondiaux tient sur quelques dizaines d'hectares à tout casser et ce ne sont pas des liquides qui n'attendent que de s’infiltrer dans une fissure mais des céramiques et assimilés (solides, donc).
Résumé/traduction :
(u/Hypothesis_Null répond à un commentaire "Le pb c'est qu'on a aucune idée de quoi faire avec les déchets nucléaires".)
C'est faux de dire ça.
Je me rends en Californie le mois prochain. Je n'ai "aucune idée" de la manière dont j'irai de l'aéroport à la maison de mon ami. Je pourrai appeler, un bus, un uber, un taxi ou encore demander à mon ami de venir me chercher. Ca n'a pas de sens de prendre une décision là tout de suite puisque beaucoup de choses peuvent changer en un mois.
C'est la même chose avec la gestion des déchets nucléaires. Nous n'avons "aucune idée" de quoi en faire pas tant au sens où l'on n'a "aucune solution viable" qu'au sens où "on a beaucoup de solution potentielles mais nous ne savons pas encore laquelle est la meilleure" et rien ne nous pousse à précipiter ce choix.
Voici la centrale nucléaire Cook Nuclear Power.
Regardez l'échelle du plan et regardez la centrale vue du ciel comparée à la côte du lac Michigan. La centrale est insignifiante en terme de taille. Son empreinte est d'environ 260m x 60m. Pour une centrale de 2GW. Si vous la couvriez de paneaux solaires, vous généreriez à peine 0,1% de sa production électrique (2MW).
Si vous regardez à l'est de la centrale, vous verrez une grande dalle de béton qui délimite la zone où se trouvent les transformateurs qui amplifient le voltage avant que l'électricité ne soit envoyée sur le réseau.
Si vous regarder un poil à l'ouest de cette grand dalle de béton, vous verrez une dalle rectangulaire, plus petite, avec un tas de cercles dessus. Vous devrez peut-être zoomer pour discerner les cercles.
Ces cercles sont le combustible nucléaire usagé (les déchets nucléaires) stockés en caisson à sec, ils reposent sur des carrés (assez pâles) qui font 4m de côté.
Si vous comptez, vous verrez environ 30 caissons qui représentent environ 30 ans d'exploitation de cette centrale de GW.
[déviation du texte original pour changer l'échelle du problème des Etats-Unis au monde entier et faciliter la compréhension de la thèse]
En gros, un caisson = 17 520 GW-heure.
La puissance cumulée de toutes les centrales nucléaires en service dans le monde au 1er février 2018 s'établit 390 GW soit un peu moins de 200 fois la centrale nucléaire Cook.
Prenons une hypothèse très défavorable et disons que sur les 60 dernières années, la puissance cumulée dans le monde ait été de 180 GW (comme si elle avait cru linéairement sur la période, partant de 0 pour arriver à 390GW aujourd'hui), soit 100x la centrale nucléaire Cook.
Ce que la vue satellite google maps montre, ce sont des déchets bruts. Plusieurs pays dont la France utilisent un processus PUREX connu et éprouvé depuis 40 ans et qui permet de diviser par plus de 30 le volume des déchets nucléaires.
On en déduit que le volume de déchet annuel d'une centrale Cook, après application du procédé Purex, représente 1 caisson.
Cela veut donc dire que depuis 70 ans, avec des hypothèses très largement supérieures à la moyenne, la totalité des déchets nucléaires dans le monde peut être ramenée à 7 000 caissons.
Chaque caisson prend environ 16m2 au sol. Il ne faudrait donc 112 000 m2 de caissons pour stocker l'intégralité des déchets nucléaires jamais produits à ce jour.
Pour donner une échelle de grandeur, la place des quinconces à Bordeaux fait 120 000 m2, la place bellecour à Lyon en fait 62 000 et la place de la concorde fait environ 75 000 m2.
En d'autres termes, la quantité de déchets nucléaires totale produite dans l'histoire de l'humanité ne représente que ça.
[/déviation]
Le plutonium et d'autres éléments transuraniens représentent 2% de la masse de combustible usagé et vont effectivement rester radioactifs 10 000 voire 100 000 ans pour certains.
Je suis d'accord qu'on a ni endroit ni manière de les stocker de manière sûre pendant 10 000 ans.
Mais je peux vous garantir que si on enfouissait ces déchets quelque part, ils n'y resteraient que 20 à 200 ans avant que l'on vienne les récupérer parce que le Plutonium (avec le reste des éléments transuraniens) représentera alors un combustible nucléaire précieux utilisé par les nouvelles générations de réacteurs.
D'ailleurs chacun des caissons contient 24x plus d'énergie potentielle (dans le Plutonium et l'uranium U238 non consommé) que celle que l'on en a retiré lors de son exploitation actuelle.
En d'autres termes, sans extraire un gramme de plutonium supplémentaire, nous avons dans les déchets actuels de quoi faire tourner toutes les centrales nucléaires en service à ce jour pendant plusieurs siècles.
Je pourrais continuer mais j'espère que cela suffit à démontrer à quel point le "problème" des déchets nucléaires n'en est pas vraiment un. Nous n'avons pas mis en oeuvre de solution définitive car rien ne nous y pousse et qu'il est plus simple et sûr pour le moment de stocker les déchets dans caissons entreposés sur des sortes de parkings améliorés.
Si je vous disais qu'on est en mesure de satisfaire les besoins énergétiques du monde entier pendant 1000 ans et que cela produirait un super déchet absolument indestructible, horrible, mortel du volume d'une canette de Coca, j'espère que vous trouveriez que le jeu en vaut la chandelle. Même s'il fallait enfermer cette canette de super-déchets dans un cube de plomb de 30 mètres de côté et l'enterré à 1 kilomètre de profondeur. Comparé aux déchets de toutes les autres sources d'énergie sur 1000 ans ça ne représente qu'un grain de poussière.
Les déchets nucléaires ne sont peut-être pas aussi compacts que ça. Néanmoins leur volume reste tellement faible comparé à l'énergie que nous en retirons que la conservation des dits déchets n'est pas un réel problème. Il y en a tout simplement trop peu pour que ça le soit.
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Quelques commentaires présents dans ce fil de discussion d' ingés nucléaire ou génie atomique (ce qu'ils affirment en tout cas) viennent apporter un peu plus de données sur ce sujet :
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u/GlamGlamGlam :
Ingenieur en genie atomique ici. Si jamais vous avez des questions techniques je veux bien en discuter. Certains aspects du nucléaire ne sont pas simples à comprendre, et les communications faites par les politiques, journalistes et autres associations anti-nucléaires n'aident pas à discuter sereinement des problèmes liés au nucléaire sans tomber dans l'excès et la caricature. Le spectre du nucléaire est un assez facile et efficace pour ne pas avoir à aller dans les détails et faire dans la nuance. Rien que dans ce thread j'ai vu passer des opinions assez étranges sur le stockage géologique des déchets.
Pour en parler un petit peu et lancer le débat, pour moi :
1/ Les déchets ne sont pas une urgence absolue. Alors oui, si on n'en fait rien c'est problématique, et il faut trouver une solution définitive, mais ce n'est pas comme si on avait une deadline imminente avant que ca cause un probleme. Aux etats Unis ils sont bloqués politiquement sur leur solution de stockage géologique donc les centrales (même démantelées) doivent stocker tout leur inventaire de combustible usé en surface dans des container en béton. Ca coute pas grand chose, et c'est parfaitement stable pour quelques dizaines d'années, le temps de décider de quoi en faire. par rapport au réchauffement climatique, les échelles de temps avec lesquelles il faut faire face et trouver une solution n'ont rien a voir.
1bis/ Quand bien meme on est oppose a 100% au nucléaire aujourd'hui et dans le futur, la réalité est bien là qu'on a un stock de déchets qui existe et auquel il faut faire face à un moment ou un autre. Se lamenter sur le fait que les déchets c'est un problème, c'est pas bien etc. ca ne fait pas avancer la solution d'un iota, peu importe la politique future vis à vis du nucléaire.
2/ Le stockage géologique est fait pour que ce qu'on y met ne rejaillisse pas à la surface pour les générations futures. La sélection du site est faite pour justement trouver des endroits qui n'ont pas bougé depuis des millions d'années. Pour notre approche on va stocker cela a 500m de profondeur (c'est déjà énorme), mais il y a d'autres solutions techniques qui envisagent de stocker à plusieurs km sous terre. On parle d'endroits ou l'être humain n'ira jamais s'installer.
3/ Le risque à gérer pour ces stockages de déchet c'est la contamination du sol à très long terme et les infiltrations d'eau qui a terme vont corroder les container et mettre en solution des radionucléides et les transporter hors du site. Les études actuelles visent a justement estimer la quantité et la vitesse a laquelle ces nucléides se dispersent et potentiellement remontent vers la surface pour contaminer les sols. Sols qui, s'ils sont cultivés, pourraient faire rentrer dans la chaîne alimentaire des populations futures et les contaminer.
C'est là ou à mon sens on perd un peu pied vis à vis des risques et de la réalité. On est en train d'optimiser les risques de contamination à l'échelle de plusieurs centaines de millier d'années pour des populations hypothétiques. Alors que dans le même temps on a des urgences à gérer qui causent des pollutions bien réelles et bien actuelles. Le charbon non seulement c'est le pire pour le réchauffement climatique mais ca relâche aussi des particules cancérigènes dans l'atmosphère dont l'effet est bien quantifié. Le stockage des déchets chimiques (qui eux ne se dégradent pas dans le temps et gardent leur toxicité ad vitam) n'est pas soumis au même examen minutieux des conséquences a tres tres tres long terme. Avec le nucléaire j'ai l'impression qu'on perd toute notion d'ordre de grandeur, on raisonne en absolu et on arrive plus à relativiser les risques en eux.
et une réponse à un commentaire :
Citation :
Merci pour ce super commentaire !
Il me semble toutefois qu'il manque un truc sur le stockage : n'y a-t-il pas un risque de fuite vers des nappes phréatiques ou de mouvement de nappes phréatiques vers la zone de stockage à moyen terme (par exemple à cause de la construction) ?
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Effectivement ca peut etre un probleme. La sélection des sites pour le stockage à long terme prend en compte cela en regardant des couches géologiques qui n'ont pas connu de nappes phréatiques pendant des millions d'années. Il y a plusieurs types de couches géologiques qui peuvent remplir ce critère. Par exemple un gisement de sel n'a jamais connu d'infiltration d'eau... sinon il se serait mis en solution et ne serait plus la. C'est une option qu'ont choisi les allemands... et ils ont dû faire face a des infiltrations d'eaux qui les ont forcé à reprendre tous leurs déchets. Gros gros fail.
Nous on a considéré des couches d'Argiles qui sont beaucoup plus stables et imperméables par nature. En Suède ils font ca dans un gisement en granite il me semble. C'est beaucoup plus résistant aux infiltrations d'eau. Mais à très long terme tu auras toujours de l'eau qui s'infiltre et c'est cela qu'on essaie de prédire. Le mouvement de nappes phréatiques je ne suis pas expert dans le sujet donc je ne sais pas trop si c'est réaliste/possible. Si ca l'est je pense qu'il y a eu des études a ce sujet.
Citation :
Sinon, je ne sais pas si la solution des déchets ne serait pas simplement de ne plus en faire (de dangereux) avec des réacteurs à neutrons rapides. es-ce réaliste ? Où en est la recherche ? J'ai entendu parler de super phénix, ce projet va-t-il renaître ?
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Les RNR produisent moins de déchets mais en produisent toujours. C'est juste que si on fait le ratio des kg de déchets produits / kWh d'électricité produits c'est surement plus avantageux.
Il y a pas mal de recherche sur ces réacteurs. On a eu Phenix et superPhenix, on bosse actuellement sur le projet ASTRID qui est un projet de generation IV :
https://fr.wikipedia.org/wiki/ASTRID_(r%C3%A9acteur)
En russie ils ont déjà des réacteurs au sodium qui tournent mais ils ne retraitent pas leurs déchets et ne fonctionnent pas en surgénération.
Aux USA il y a une "startup" assez avancée qui bosse sur un réacteur au Sodium, financée par Bill Gates entre autre : http://terrapower.com/ Ils ont pour projet de construire le premier démonstrateur en Chine.
Mais tout cela est long à développer et construire.
Citation :
Un autre sujet qui ne me semble pas assez abordé c'est la sécurité. Y a-t-il assez de personnel pour parer à une attaque terroriste ? Certaines associations prétendent le contraire, quel est ton votre avis ? Que se passerait-t-il si des terroristes envoyaient un avion dans une vieille centrale française ?
Oui il y a une compagnie de gendarmerie dediee a la protection des sites nucléaires : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pelot [...] endarmerie
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Mais tout ce qui a trait a la securite des sites est beaucoup moins accessible et publique que les questions de surete nucleaire. Donc c'est difficile de porter un jugement. mais je sais que de mon expérience, aux US il y a des forces armées beaucoup plus visibles et explicites sur les sites : si tu essaie de passer les grillages du site ils tirent a vu. En France il y a cet historique d'activisme de Greenpeace qui s'infiltre sur les sites. J'espère que les gendarmes sont bien au fait que tirer a vu sur les manifestants créerait un scandale jamais vu. Donc ils s contentent de les encadrer et les arrêter sans violence.
La résistance aux avion c'est un sujet complexe, mais si l'EPR a bien été désigné pour résister a l'impact d'un avion commercial, ce n'est pas forcément le cas des REP actuels. Mais bon, in fine c'est bien plus spectaculaire pour un groupe terroriste de foncer dans la tour Eiffel ou la tour Montparnasse que d'aller chercher la centrale de Cattenom ou de Cruas. C'est pas très gros une centrale nucléaire.
Citation :
Dans le même thème, il semblerait qu'EDF passe désormais par des contractuels sous-payés et sous-formés pour faire la maintenance. Es-ce vrai ? Cela va-t-il changer ?
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Les questions de la sous traitance et des différents niveau est un vrai problème. Je sais que c'est une des critiques sur le chantier de construction de l'EPR. Pour l'entretient aussi ca peut causer des problèmes que contrôle qualité. EDF a décidé qu'ils n'allaient pas garder certaines compétences en interne et de fait ils ont recours a des entreprises sous-traitantes. Quand EDF paye Areva (Orano maintenant) pour la maintenance OK. mais quand Orano soustraite a une société de service, qui récupère une boite locale pour faire de la soudure qui elle va aller chercher des ouvriers de pas de panier en les sous payant.. c'est un probleme.
Pour moi c'est a l'ASN de s'en occuper et de mettre des limites si EDF et Areva abusent sur ce sujet.
Citation :
J'ai entendu parler des réacteurs à thorium et/ou à sels fondus. Il semblerait que leur non-nécessité de système de sécurité actif leur garantisse une sécurité accrue mais que la recherche sur ce thème sot arrêtée car ils ne produisent pas de plutonium nécessaire à la fabrication d'armes nucléaires. La recherche a-t-elle repris sur ce sujet ? La techno pourrait-t-elle être viable ?
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Le thorium peut être utilisé à la place de l'uranium mais en soit n'implique en rien que le design du réacteur est à sels fondus et/ou ne requiert pas de sûreté active. Le soucis c'est qu'il faut un cycle du combustible spécifique au Thorium, qui n'existe pas vraiment aujourd'hui. Et comme le prix et la disponibilité de l'Uranium n'est pas un problème aujourd'hui il n'y a pas beaucoup d'intérêt à passer au Thorium. Le seul pays qui a ma connaissance regarde pour le faire c'est l'Inde... qui possède le plus gros gisement connu de Thorium.
Pour les projets de réacteurs à sûreté passive, effectivement c existe, sur papier c'est prometteur mais, il y a souvent déjà eu des démonstrateurs aux US dans les années 60/70, mais il n'y a pas de réacteur qui soit prêt à être construit aujourd'hui. Cela veut dire qu'il y a encore beaucoups d'incertitudes pratiques vis a vis de la conception de ces concepts. Il y a pas mal de petites startup aux US qui tentent de developper ces projets.
Citation :
Désolé pour le pavé...
EDIT : Pour super phénix -- est-t-il plus ou moins dangereux qu'une centrale uranium -- eau préssurisée classique ? A-t-il besoin de plus de systèmes de sécurité pour l'être ?
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Superphenix fonctionne avec du Sodium, cela a des avantages et des inconvénients par rapport aux REP :
les REP ont besoin de fonctionner a haute pression pour maintenir l'eau sous forme liquide + fonctionner a des températures hautes. Ca implique de dimensionner tout le circuit primaire pour 150 bars. En cas de fuite tu dois faire face a une dépressurisation soudaine du circuit qui va vaporiser instantanément toute l'eau du primaire etc.
-le Sodium ne requiert pas de fonctionner a haute pression. cela simplifie pas mal le design des circuits. Mais l'inconvénient majeur c'est la réactivité du sodium avec l'eau. Ca peut se mitiger mais il faut désigner le réacteur pour cela (échangeurs de chaleur sodium/sodium puis sodium/gaz plutot que sodium/eau)
Mais les avantages des RNR au sodium c'est aussi que tu peux t'affranchir de l'enrichissement de l'uranium, tu peux neutraliser une partie des actinides mineurs très radioactifs etc etc.
Au final, comme le design est très différent de celui des REP il faut développer de nouvelles méthodes pour analyser et démontrer la sûreté de fonctionnement du réacteur. Ca représente beaucoup de travail mais on a l'avantage d'avoir l'expérience de Phenix et superphenix (et le problème de les avoir fermés prématurément)
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u/233C :
Inge nuc, 15 ans de bouteille.
Quelques broutilles a ajouter.
Préambule: La France a divise sont CO2/kWh par 10 en 15 ans, on sait grâce a quoi cette vitesse et échelle n'ont jamais été égalées. En 15 ans de pénétration exponentielle des renouvelable, l'Allemagne (de 0 a 1/3), le Portugal (de 1/3 a 2/3) ou le UK (de 0 a 20%) ont a peine diminuer leur CO2/kWh d'1/3. Au mieux, le Danemark a divise par 2 en 15 ans au prix de 40% d'eolien. Et la Californie a explose ses renouvelables pour zero gain en CO2/kWh. Le score au tableau: France 35gCO2/kWh, Danemark 167, Califronie 250, Allemagne 425.
a 7MWh par tête, les français consomment un peut plus d'électricité par tête que les autres (6MWh moyenne EU), (peut etre interessant de comparer leprix de l'électricite avec les pays précédents).
Et les déchets dans tout ça?
2kg/pers/an (ceci inclus le conditionnement, mais pas le démantèlement, donc on peut rajouter qq % en plus).
Un peu de physique maintenant.
J’espère qu'on enseigne encore au lycée que la radioactivité diminue de façon exponentielle avec le temps (parfois pas aussi vite qu'on le souhaiterait), a chaque "demi-vie" il en reste la moitie. (mathématiquement, ça ne "disparaît jamais", ie il y a toujours une probabilité non nul qu'il en reste qqch).
Le danger est lie a l’énergie libérée lors de la désintégration: si on est a cote de la matière radioactive lorsqu'elle se désintègre (ou pire si elle est a l’intérieur de nous) elle y dépose son énergie et peut causer des dégâts a court ou long terme.
Et les déchets dans tout ça?
un isotope avec une demi vie très courte pourra avoir disparu avant même de risquer entrer en contacte avec une être vivant, un exemple est N16 créé en fonctionnement normal par les centrales nucléaire par l'activation de l’oxygène dans l'eau: demi vie 7 seconde, on en créé un max, mais il a jamais le temps d'atteindre personne.
Un isotope avec une demie très longue, existera pendant longtemps mais ça veut aussi dire que s'il est ingéré par un organisme vivant, seul une infime fraction des ses atomes radioactifs vont décroître a l’intérieur de l'organisme (a suppose en plus qu'il y réside suffisamment longtemps avant d’être éliminé biologiquement).
Pour faire simple, imaginer deux isotopes, (1 millions d'atome de chaque) un qui a une demie vie de 10 ans, l'autre de 100,000 ans, on les mets au fond d'un trou.
100 ans plus tard, un être humain qui vie 100 ans avale le tout. Il reste 1/2^100/10 = 1/1024 du premier = 1,000 atomes, et 1/2^100/100,000= presque tout du second = 1,000,000 atomes.
Mais durant sa vie entière de 100 ans, il se prendra la dose de 999 des premiers atomes et peut etre un seul atome des second.
il crèvera peut être a cause du premier, mais n'aura même pas remarque le second!
Tout ca pour dire que plus sa dure longtemps, plus doucement ça libère son énergie si jamais ça rentre en contacte avec un être vivant.
Si vous voulez vous faire peur avec des longues durées de vie, n'oubliez pas le corps humain avec ses: 14C (5730 year), 48Ca (5.4E19y), 40K (1.2E9y), 87Rb (5E10y), 113Cd (7.6E15y), 116Cd (3E19y), 82Se (1e20y), 100Mo (8.6E18y), 76Ge (1.6E21y), 96Zr (2.4E19y), 123Te (6E14y), 138La (1E11y), 128Te (2E24y), 130Te (8E20y), 209Bi (2E19y), 115In (4E14y), 50V (1.5E17y), 232Th (1.4E10y), 235U (7E8y), 238U (4.5E9y), 147Sm (1E11y), 148Sm (7E15y). ("mais que diable allons nous faire de tous ces déchets radioactifs pendant des milliards d’années !!" ).
Et les déchets dans tout ça?
Il devient clair avec ce qui précède que ce qui est important c'est de retarder la diffusion des radio-isotopes suffisamment pour que: les vies courtes disparaissent, et les vie longues, même si elles sont toujours la, ne cause pas d'impact notable même s'ils sont relâchés dans le biosphère et ingérés par un être vivant.
Imaginez le pire du pire, des déchets foutus en vrac au fond d'un trou, aucun traitement, aucun conditionnement, et en plus plein d'infiltration d'eau pendant des années, le scénario catastrophe.
Ben c'est exactement ce qu'il s'est passe 1.7 milliards d’années au future Gabon, ou un "réacteur" a fonctionne pendant qq centaines de milliers d’années et a laisser toute sa merde sur place!
Et toutes les saloperies se sont dispersées !? Non, pas vraiment, malgré les infiltrations d'eau importante ça a migre de qq dizaines de mètres seulement.
Et les déchets dans tout ça?
Personne ne prétend que le béton et l'acier ne dureront des millions d’années. Les premières centaines d’années sont les plus importantes pour "tuer" les vies courtes (cf argument précédent), après cela, c'est le verre et la matrice géologique qui font l'isolement, pour que, même dans l’hypothèse ou ça retourne a la biosphère, ne reste des quantité infime de chose a vie courte (susceptible de faire du mal non négligeable a la bestiole qui le bouffera) ou que des vie longues (qui ne feront aucun mal, sauf pour la bestiole qui elle aussi vivrait des milliers d’années a la base).
On est en droit d’espérer que le verre, l'acier, le béton et des couches géologiques choisies intelligemment feront au moins aussi bien que ce que la Nature a fait en vrac.
Les déchets chiants qui durent longtemps sont les transuraniens (les éléments plus gros que l'uranium comme le plutonium) et actinides mineurs, c'est eux qui contribue le plus a la radiotoxicitesur de longues périodes. On avait en France un prototype industriel pour bouffer exactement ca, qui pouvait remplacer des millions d'annees par qq centaines d'annees (les produits de fission), et produire de l'électricite en même temps. Les mêmes qui s'inquiètent des petits oiseaux dans dix milles ans ont juges que c’était pas une bonne idée .....
Epilogue:
Et le carbone dans tout ça?
Pour un radio-isotope donne, aucun phénomène naturel ne permet de ralentir ou accélérer sa décroissance, elle durera ce qu'elle durera. Le carbone, lui ne suis pas une exponentielle, il plafonnependant très longtemps, et réchauffe tout ce temps. Et en plus, le réchauffement peut influencer cette vitesse voir engendrer d'autres emissions supplementaires.
On s'inquiète de la possibilité de ce que va ingéré notre arrière^20 petit enfant et l'effet que ça aura sur lui, et en même temps on injecte avec certitude dans l'organisme vivant qui nous maintient tous en vie un poison qui "fait effet" sur des périodes similaires, et potentiellement encore plus longue.
2kg/francais/an a mettre au fond d'un trou; a 425gCO2/kWh, la conso annuel d'un seul smartphone allemand en met autant au dessus de nos tête, et réchauffera la planète pour des milliers voir millions d’années ....
Tient, d'ailleurs, un déchet toxique, c'est toxique pendant combien de temps?
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I try not to think about it too much... Things never turn out the way you expect them to...