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  Paléoanthropologie, évolution de l'espèce humaine et préhistoire

 


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Auteur Sujet :

Paléoanthropologie, évolution de l'espèce humaine et préhistoire

n°36446550
FrigoAcide
Posté le 08-12-2013 à 17:25:56  profilanswer
 

Bonjour à tous, c'est un peu la honte, sur HFR qui est l'élite de la communauté scientifique mondiale, il n'y a pas de topic dédié à la préhistoire humaine, mais seulement des topics orientés religion (http://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] 8907_1.htm et http://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] 8197_1.htm). C'est maintenant corrigé !
 
Je ne suis certainement pas la meilleure personne pour en parler, je suis loin d'être calé en biologie notamment, mais le sujet me passionne, alors voilà.
 
Je voulais écrire une FP brève, et bien sûr j'ai fait un pavé. Bon courage si vous voulez tout lire ! J'ai peut-être fait trop de raccourcis, voire des erreurs, alors n'hésitez pas à corriger, c'est avec plaisir :jap:
 
 
Généralités sur la théorie de l'évolution
 
L'ADN est le code source de tous les êtres vivants. Il définit ce que nous sommes, comment nous sommes faits, nos caractéristiques physiques, notre comportement, comment nous pensons, nous respirons, nous mangeons, nous reproduisons...
 
http://s18.postimg.org/pok52mh55/340px_DNA_Structure_Key_Labelled_pn_No_BB.png
 
L'ADN est organisé en séquences appelées "gènes", il en existe environ 20.000 chez l'être humain.
 
L'ADN d'un enfant est issu de la reproduction et du mélange de l'ADN de ses deux parents. Des "erreurs de copie" peuvent se produire aléatoirement lors cette reproduction, le code ADN est alors modifié, on parle de mutation génétique. La plupart de ces mutations entraînent des dysfonctionnement dans l'organisme de l'enfant (cad des maladies génétiques) ou n'ont pas d'effet visible. Dans de rares cas, elle peuvent avoir des effets bénéfiques.
 
Imaginez une phrase dont on changerait quelques lettres au hasard. Dans le pire des cas, la phrase deviendra incompréhensible. Dans la plupart des cas, les modifications n'empêcheront pas sa compréhension. Dans de rare cas, les modifications apporteront un intérêt littéraire.
 
Quelques exemples simplistes de mutations génétiques bénéfiques : un animal plus rapide attrapera ses proies plus facilement ou échappera plus facilement aux prédateurs. Une girafe avec un cou plus long arrivera à manger des feuilles innacessibles aux autre. Des taches apparaissant sur son pelage lui permettront de se camoufler plus facilement. Une couche de graisse plus épaisse permettra à un animal polaire de mieux se protéger du froid.
 
Ces individus auront plus de succès que leurs congénéres, ils survivront mieux, séduiront mieux et auront plus d'enfants. Puisque les enfants héritent leur ADN de leurs parents, ils auront la chance d'hériter aussi de ces mutations bénéfiques. Eux aussi survivront mieux, auront plus d'enfants, et transmettront à leur tour cette mutation bénéfique. A l'inverse, il est probable qu'un individu atteint d'une maladie génétique mourra jeune sans avoir d'enfants, et donc l'occasion de transmettre son génome. Statistiquement, les mutations bénéfiques se propagent ainsi beaucoup plus efficacement dans le pool génétique d'une espèce, que les mutations qui entraînent des dysfonctionnements.
 
Au fil des générations, l'espèce (définie par tous les individus partageant le même pool génétique) se "perfectionne", elle évolue afin de mieux s'adapter à la pression de son environnement. Mais elle ne le fait pas de manière consciente. Aucun individu ne "choisit" d'évoluer. Il s'agit plutôt d'un génocide de la nature envers les individus les moins bien adaptés. Et puisque l'évolution est alimentée par le hasard des mutations génétiques, c'est un processus qui met énormément de temps à se mettre en place.  
 
http://s15.postimg.org/f4xg8bzej/Time_Clock.gif
 
http://www.geology.wisc.edu/homepa [...] f_life.htm
 
Pour repère, la Terre est vielle de 4.5 milliards d'années, la vie est apparue il y a 3.6 milliards d'années, et les mammifères il y a 200 millions d'années.
 
Il peut arriver qu'un groupe d'individus s'éloigne géographiquement et se retrouve séparé du reste de son espèce, par exemple en franchissant une chaîne montagneuse, un désert, en s'établissant sur un territoire qui devient une île... Il n'y a plus de reproduction entre les individus des deux groupes. Les mutations génétiques qui apparaissent dans un groupe ne se transmettent pas dans l'autre. Les deux groupes partent d'un pool génétique commun, mais évoluent chacun "à sa manière", en s'adaptant à son propre environnement. Les mutations qui sont bénéfiques dans un climat chaud et humide ne sont pas les mêmes que dans un climat froid et sec, par exemple. Les deux groupes se "spécialisent" alors, ils divergent, jusqu'à éventuellement aboutir à l'apparition de deux espèces différentes. C'est ce qu'on appelle la spéciation. Un exemple évident : l'éléphant d'Afrique et d'Asie.
 
Un exemple plus complexe : le chien et le loup sont deux espèces divergentes d'un même ancêtre commun. Ils appartiennent tous les deux à la famille des canidés, dont les individus les plus anciens ont évolués vers le chien et loup donc, mais également vers le renard, le chacal, le coyote... Les canidés appartiennent au sous-ordre des caniformes, ayant également évolués vers les ours, les phoques, les ratons laveurs, les mustélidés... On peut ainsi remonter l'arbre de l'évolution jusqu'aux premières cellules vivantes apparues sur Terre il y a 3.6 milliards d'années.
 
 
La paléoanthropologie
 
La paléoanthropologie est la science qui étudie l'évolution humaine, c'est-à-dire l'histoire des hommes modernes, de nos cousins et de nos ancêtres. Elle ne peut progresser qu'au rythme de la découverte de sites anciens et de fossiles, découvertes qui sont malheureusement très rares. De fait, ce n'est pas une science exacte, elle est faite de questions et d'hypothèses, qui remportent rarement l'unanimité auprès des chercheurs. Depuis quelques années, elle est aidée par les progrès spectaculaires en génétique, qui permettent de donner de nouvelles informations à partir de l'ADN extrait des fossiles.
 
Malgré cela, l'évolution humaine reste un puzzle dont on essaye de deviner le dessin général à partir de seulement quelques pièces.
 
 
Nos cousins les plus proches
 
L'espèce humaine moderne, homo sapiens, est, comme toutes les autres espèces vivantes, issue d'un processus d'évolution et de spéciation. Elle est unique dans le sens où elle est la seule a avoir survécu jusqu'à aujourd'hui. Mais elle n'a pas toujours été seule : elle a longtemps partagé son existence avec d'autres espèces humaines archaïques, moins adaptées à leur environnement, et aujourd'hui éteintes.
 
 
L'homme de Néandertal
 
http://s28.postimg.org/l7xbq67rh/neanderthal3.jpg
 
http://s28.postimg.org/cn3zyzxl9/neanderthal1.jpg
 
http://s28.postimg.org/jrlt814ul/neanderthal5.gif
 
http://www.hominides.com/html/doss [...] raison.php
 
L'homme de Néandertal est le plus connu de nos cousins. Il est apparu en Europe et en Asie il y a entre 600.000 et 350.000 ans, et a vécu jusqu'à il y a environ 30.000 ans. Malgré cette longue durée de vie, il n'a jamais réussi à prospérer autant que l'homme moderne. On estime que sa population n'a jamais dépassé les 10.000 individus en tout.
 
Physiquement, il était plus trappu que nous, avec notamment des bras et des jambes proportionnellement plus petits, permettant de mieux résister au froid. Ses besoins calorifiques étaient le double des nôtres. Sa boîte cranienne était plus développée, nous faisant demander s'il était plus intelligent que nous. C'est surtout dans son comportement social qu'il était différent : bien que doté du langage, sa faculté de sociabilisation était bien inférieure à la nôtre. Il ne vivait qu'en petits groupes constitués de la famille restreinte, ne dépassant pas la dizaine d'individus. Il n'y avait pas de séparation sociale des tâches : les femmes et les vieillards participaient à la chasse au même titre que les hommes.
 
Il est connu aujourd'hui par la découverte de plus de 400 fossiles d'individus différents. Il tient son nom de la vallée de Neander en Allemagne où a été trouvé le premier fossile.
 
 
L'homme de Denisova
 
http://s23.postimg.org/e9m57ppgr/denisova.jpg
 
L'homme de Denisova est très mal connu. On n'a retrouvé de lui que deux dents et deux phalanges enfouies dans la grotte de Denisova, en Sibérie. Les analyses génétiques menées sur l'ADN extrait de ces fossiles ont révélé un génome, datant de 40.000 ans, différent à la fois de celui l'homme de Néandertal et de l'homme moderne, et qui leur est pourtant contemporain.
 
 
L'homme de Florès
 
http://s24.postimg.org/9zc2prevp/flores.jpg
 
L'homme de Florès est surnommé le "Hobbit", en raison de sa petite taille : il ne dépassait pas le mètre. Il est connu par la découverte sur l'île de Florès, en Indonésie, de fossiles de neuf individus différents, ainsi que d'outils, datant de jusqu'il y a 100.000 ans. Il aurait vécu jusqu'à il y a seulement 12.000 ans.
 
Les chercheurs ont longtemps été divisés sur le fait de savoir s'il ne s'agissait pas simplement d'hommes modernes atteints de microcéphalie. Les dernières analyses génétiques ont permis de déterminer que l'homme de Florès est bien une espèce humaine distincte.
 
 
Nos ancêtres
 
http://s13.postimg.org/3lh5r2e1z/a3f92129f9b9bea6d04aefdb04e46143.png
 
Les recherches se compliquent pour nos ancêtres. Nous savons que de nombreuses espèces humaines différentes ont existé à différentes périodes, et parfois cohabité. Mais nous ne savons toujours pas avec certitude lesquelles sont nos ancêtres directs, et lesquelles sont des branches correspondant à des cousins plus ou moins éloignés et aujourd'hui éteintes.
 
La génétique nous apprend que notre dernier ancêtre commun d'avec le gorille et le chimpanzé vivait il y a entre 4 et 6 million d'années. Puis est apparu l'australopithèque, qui a vécu il y a entre 2 et 4 million d'années, qui est certrainement l'ancêtre du genre Homo. Le genre Homo contient notamment, des plus anciens aux plus jeunes, homo habilis, homo ergaster, homo erectus, l'homme de Heidelberg et l'homme moderne. Ainsi que homo rhodesiensis, qui à priori appartiendrait à l'espèce plus large de l'homme de Heidelberg.  
 
Dans l'ordre, reconstitution d'un australopithèque, d'un homo habilis, d'un homo erectus, et d'un homme de Heidelberg :  
 
http://s30.postimg.org/9n45fb10h/AFP_110804_b48q7_australopithecus_afarensis_sn63.jpg
 
http://s28.postimg.org/fmfyj8de5/450px_Homo_habilis.jpg
 
http://s30.postimg.org/3kwiotckh/450px_Homo_erectus.jpg
 
http://s28.postimg.org/j8lrvvjrh/Homo_heidelbergensis_10233446.jpg
 
L'homo erectus serait la première espèce humaine à avoir migré hors d'Afrique. Le groupe d'individu resté en Afrique aurait évolué vers l'homme de Heidelberg, ou directement vers l'homme moderne.
 
L'homme de Heidelberg est plus probablement l'ancêtre commun de l'homme moderne, de l'homme de Néandertal et de l'homme de Denisova. Il est apparu en Afrique il y a entre 600.000 et 1.3 millions d'années, et a vécu jusqu'à il y a 200.000 ou 250.000 ans. Plusieurs groupes d'individus ont migré à leur tour hors d'Afrique vers l'Asie et l'Europe, évoluant vers l'homme de Néandertal. Les individus restés en Afrique ont évolué vers l'homme moderne. L'homme de Néandertal a conservé la plupart des attributs physiques de l'homme de Heidelberg, notamment un squelette robuste, des arcades sourcillières proéminantes, un visage saillant, un menton effacé. L'homme moderne a hérité d'une silouhette plus fine, notamment une taille plus grande, des arcades sourcillières plus effacées, un visage plat, un menton proéminant.
 
 
L'apparition de l'homme moderne (homo sapiens)
 
Homo sapiens signifie "homme savant" en latin.
 
Si nous descendons bien de l'homme de Heidelberg ou de l'homo erectus, et si nous pouvions disposer des fossiles de tous les individus du genre Homo ayant existé depuis un million d'années, alors nous pourrions observer une transition évolutive des caractéristiques physiques des espèces archaïques vers les nôtres. Cette évolution s'est étalée sur plusieurs centaines de milliers d'années. Elle serait impossible à détecter à l'oeil nu en comparant uniquement les fossiles de deux générations successives. Il faudrait alors décider arbitrairement d'une date à partir de laquelle les espèces humaines achaïques finissent, et l'homme moderne commence.  
 
Malheureusement les fossiles dont nous disposons pour cette époque sont bien plus rares. Dans un sens, cela nous aide à décider d'une date d'apparition pour l'homme moderne. Nous disposons de quelques fossiles datant d'il y a entre 150.000 et 200.000, découverts en Ethiopie, et dont les traits rappellent davantage ceux de l'homme moderne que des espèces archaïques. Ils ont ainsi été classés parmi l'espèce "homo sapiens", faisant d'eux les plus anciens spécimen d'hommes et femmes modernes à notre connaissance.
 
Nous savons globalement que l'homme moderne est apparu à cette période en Afrique de l'Est. Il n'y a pas de "point de départ" de l'homme moderne, il n'y a pas de rupture nette entre les espèces archaïques et la nôtre, il n'y a pas de nouveau-né arrivant au monde en portant soudainement les caractéristiques physiques de l'homme moderne. L'évolution s'est au contraire faite petit à petit, au fur et à mesure des générations, des mutations génétiques, des accouplements et de la sélection naturelle.
 
A cette époque coexistaient en Afrique de l'Est des population d'homo erectus et/ou d'hommes de Heidelberg, composant un pool génétique global. Si une mutation génétique propre à l'homme moderne apparaît chez un nouveau-né (par exemple, une intelligence plus prononcée ou un visage plus plat), cela ne fait pas pour autant de lui un homme moderne, fondamentalement différent de sa famille. Au contraire, sa différence ne sera probablement remarquée par personne. Il vivra pleinement parmi les siens. Si ses mutations génétiques sont bénéfiques, elles se propageront plus rapidement dans le pool génétique commun, conformément à la théorie de l'évolution.
 
Au cours d'un processus s'étalant sur plusieurs centaines de milliers d'années, ceux qui n'ont pas la chance d'hériter des gènes les plus "performants" du pool génétique subissent la concurrence des individus plus évolués. Ces derniers sont plus intelligents, plus habiles, plus sociables. Ils chassent mieux, ceuillent mieux, se protègent mieux des prédateurs et des conditions naturelles, et ont plus de succès avec les membres du sexe opposé. Bref ils survivent mieux et se reproduisent mieux, propageant à leur tour plus efficacement leurs mutations génétique dans le pool génétique.
 
Au final, la date d'apparition de l'homme moderne pourrait correspondre au moment où notre pool génétique ressemble d'avantage à celui d'aujourd'hui, du 21ème siècle, qu'à celui des espèces humaines archaïques. Ainsi, on estime que l'homme a définitivement acquis ses caractéristiques modernes il y a seulement 50.000 ans.
 
La population d'homme modernes à cette époque ne devait pas dépasser les 10.000 individus.
 
 
Que deviennent les espèces humaines archaïques au contact de l'homme moderne ?
 
Ce n'est pas encore totalement clair... Soit elles s'accouplent avec les hommes modernes, afin de contribuer au pool génétique commun qui est aujourd'hui le nôtre; en clair, elles "évoluent" elles aussi vers l'homme moderne. Soit elles sont concurrencées dans leur niche écologique par l'arrivée de l'homme moderne et disparaissent.
 
En Afrique de l'Est, on a vu que les populations d'homo erectus et/ou d'hommes de Heidelberg ont évolué vers l'homme moderne. Plus tard, lorsque l'homme moderne a migré et s'est installé dans le reste du continent, il a du rencontrer d'autres populations archaïques, d'homo erectus et de Heidelberg, qui avaient aussi certainement évolué différemment de leur côté.  
 
En Europe et en Asie, l'homme moderne a rencontré des populations d'homo erectus archaïques et de d'hommes de Néandertal, installés dans ces régions depuis plusieurs centaines de milliers d'années.
 
Nous savons aujourd'hui avec certitude qu'avant de disparaïtre, l'homme de Néandertal s'est accouplé avec des hommes modernes et a ainsi laissé sa trace dans le pool génétique humain. Mais cette contribution reste faible : tous les hommes vivants aujourd'hui hors d'Afrique ont entre 1% et 4% de leur ADN qui provient de l'homme de Néandertal.
 
Les chercheurs pensent que d'autres espèces archaïques ont pu, de la même manière, participer de façon faible au pool génétique humain.
 
 
Migrations préhistoriques et évolutions de l'homme moderne
 
http://s29.postimg.org/c8cxug0yf/Migrations.jpg
 
https://genographic.nationalgeograp [...] n-journey/
 
L'homme moderne s'est installé dans toute l'Afrique il y a environ 100.000 ans. A peu près à la même période, plusieurs groupe d'individus se sont aventurés hors d'Afrique, mais sans succès, leurs branches se sont éteintes.
 
La première vague de migrations fructueuses d'hommes modernes hors d'Afrique a eu lieu il y a environ 70.000 ans. Ces premiers migrants ont poursuivi leur parcours jusqu'en Océanie et sont les ancêtres des aborigènes d'Australie et des populations indigènes de Papouasie Nouvelle-Guinée d'aujourd'hui.
 
Une deuxième vague de migration a eu lieu il y a environ 50.000 ans. Ces populations se sont installées dans un premier temps au Moyen-Orient et en Asie Centrale, puis dans toute l'Asie et en Europe. Les premiers hommes modernes sont arrivés en Europe il y a ~40.000 ans, en Asie de l'Est il y a ~30.000 ans, en Amérique (en passant par le détroit de Béring, qui était alors émergé et glacé) il y a ~15.000 ans.
 
L'espèce humaine a continué à évoluer depuis 70.000 ans. A partir d'un pool génétique commun, nous avons divergé vers plusieurs populations qui ont chacune leurs caractéristiques génétiques spécifiques.
 
Par exemple, dans les régions tropicales, contrairement à nos ancêtres, nous n'avons plus suffisament de poils pour nous protéger des rayons du soleil. Les individus à la peau claire ont plus de risque d'attrapper des coups de soleil et de développer des cancers de la peau. Ainsi, la sélection naturelle favorise les individus à peau foncée.
 
Dans les pays du Nord, c'est l'inverse. Une peau et des cheveux clairs aident l'organisme à mieux synthétiser la vitamine D à partir des rayons du soleil captés par la peau. Lorsque le soleil se fait rare, ces individus présentent moins de carences en vitamine D et sont donc favorisés.
 
Parfois, nous ne savons pas pourquoi ni comment une mutation génétique s'est imposée massivement dans une population. Les populations d'Asie de l'Est, ainsi que les Bochimans en Afrique australe, sont une majorité à avoir les yeux bridés (il s'agit exactement d'un pli épicanthique, c'est un repli de la peau au-dessus de l'oeil). Cette mutation ne semble pas favoriser l'individu porteur (certains pensent qu'elle aide à protéger du froid).
 
L'évolution n'agit pas que sur des caractéristiques physiques. La tolérance au lactose chez l'adulte est par exemple un trait évolutif acquis. Nos ancêtres, passé l'âge de 7 ou 8 ans, étaient incapables de boire et digérer le lait. Il y a ~7.500 ans, une mutation génétique est apparue dans une population d'Europe de l'Est, les rendant tolérants au lactose, et leur ouvrant ainsi une source importante d'alimentation supplémentaire. Cet avantage évolutif est tellement puissant que la mutation génétique va se propager aux populations voisines, jusqu'à s'étendre à toute l'Eurasie, et en particulier aux pays du Nord où les températures basses permettent de mieux conserver les produits laitiers.
 
http://s13.postimg.org/j88f4frtz/lactase_hotspots2.jpg
 
http://www.nature.com/news/archaeo [...] on-1.13471
 
Sur la carte, nous voyons qu'une mutation génétique similaire est apparue est en Afrique de l'Ouest, dans la péninsule arabique et au Moyen Orient.
 
 
Il n'existe pas de races ou de sous-espèces chez l'homme moderne
 
Malgré les évolutions génétiques propres à chaque population mondiale, il est scientifiquement incorrect de parler de races ou de sous-espèces humaines. Tous les hommes et femmes vivant aujourd'hui appartiennent à la même espèce, homo sapiens. Il n'existe pas de sous-espèce à homo sapiens. On parle plutôt de "populations", de "peuples", d'"appartenance ethnique" ou de "communautés". Ces termes prennent en compte les différences géographiques, historiques, sociales, culturelles, religieuses, linguistiques... qui sont bien plus significatives que les différences génétiques.
 
Une première raison à cela, est que les mutations génétiques apparues depuis 70.000 ans dans les différentes populations mondiales sont finalement minimes comparé aux variations génétiques existant dans l'ensemble de la population mondiale. La variation génétique à l'intérieur de l'espèce humaine est de l'ordre de 0.15%, c'est-à-dire que si nous arrivions à trouver les deux individus vivants aujourd'hui les plus éloignés, génétiquement parlant (certainement un africain et un aborigène d'Australie), leur ADN serait identique à 99.85%, et présenterait 0.15% de différences. Pour comparaison, la différence entre l'homme moderne et l'homme de Néandertal est de l'ordre du double (0.3%) (http://voices.yahoo.com/the-truth- [...] tml?cat=37), et la différence avec le chimpanzé est d'environ 4% (http://genome.cshlp.org/content/15/12/1746.long).
 
Parmi ces 0.15% de variation dans l'espèce humaine, seuls 15% correspondent à des différences entre individus originaires de populations différentes. Les 85% restants différencient tous les humains vivants, quel que soit leur population d'origine (voir http://en.wikipedia.org/wiki/Race_ [...] tion_index, qui renvoie vers http://www.nature.com/ng/journal/v [...] g1455.html).  
 
Si par exemple vous et votre voisin de palier êtes tous les deux d'origine européenne, vous pouvez avoir une impression de proximité génétique avec lui. Ce qui ne vous empêche pas de présenter de nombreuses différences d'origine génétique : vous pouvez être grand et lui petit, être fin et lui robuste, être sujet à des allergies et pas lui, avoir une couleur d'yeux ou de cheveux différents, être doué en sport et pas lui, être manuel et lui plutôt intellectuel, être naturellement sociable et lui plutôt introverti... (bien sûr l'éducation peut aussi influer sur certaines de ces différences). Ces différences génétiques entre deux individus, originaires de la même région géographique, existent depuis toujours dans le pool génétique humain. Il y a 70.000 ans, alors que nous vivions tous dans la même région géographique, il y avait déjà des hommes grands et d'autres petits, etc... Ce type de différences constitue 85% de la variance génétique existant entre tous les humains.
 
Imaginez maintenant que vous soyiez toujours d'origine européenne et que vous rencontriez une personne d'origine subsaharienne. Vous pouvez avoir une impression de différence génétique avec lui, à cause de traits génétiques spécifiques à ces deux régions : couleur de la peau, traits typiques du visage, cheveux... Pourtant ce type de différences ne constitue que 15% de la variance génétique existant entre tous les humains. Maintenant regardez mieux cette personne : vous pouvez être tous les deux grands, tous les deux fins, avoir les mêmes allergies, la même couleur d'yeux et de cheveux, être doués dans les mêmes sports, manuels, naturellement sociables... Bref vous pouvez très bien être plus proche génétiquement de lui que de votre voisin de palier européen.
 
Une autre raison à l'abscence de sous-espèces chez l'homme moderne, est que nous avons toujours été très mobiles et n'avons jamais cessé de migrer. L'apparition de deux sous-espèces nécessiterait une séparation géographique nette, comme entre l'éléphant d'Afrique et d'Asie. Chez l'homme, les variations génétiques apparaissant dans une région géographique se sont toujours propagées aux régions voisines. Géographiquement, on observe donc des "dégradés" de variations génétiques, plutôt que des séparations nettes. En clair : toutes les populations humaines sont et ont toujours été métissées.
 
Le projet génographique du National Geographic est à ce titre très intéressant. Ils ont identifié 9 régions géographiques dont les individus ont développé des mutations génétiques spécifiques depuis 70.000 ans. Puis à l'aide de tests génétiques réalisés chez plus de 600.000 participants dans le monde entier, ils ont réussi à recréer la carte des migrations humaines préhistoriques, notamment depuis l'apparition de l'agriculture au néolithique, il y a environ 12.000 ans. Voir https://genographic.nationalgeograp [...] s/regions/ et https://genographic.nationalgeograp [...] pulations/, ou le résumé ici : http://en.wikipedia.org/wiki/Genographic_Project.
 
Les premiers hommes modernes sont arrivés en Europe par exemple il y a ~40.000 ans, développant au fil des millénaires des traits génétiques spécifiques. L'agriculture apparue au Moyen-Orient a enrichi les habitants de cette région et les a poussé à s'étendre, lentement, vers de nouveaux territoires, atteignant notamment l'Europe occidentale il y a environ 7.500 ans. A chaque fois qu'ils s'installent dans une nouvelle région, ils s'assimilent aux populations déjà existantes, se reproduisent, produisant une descendance commune et métissée.
 
Le projet génographique nous apprend par exemple qu'aujoud'hui, les personnes d'origine allemande héritent 46% de leur ADN des premiers hommes modernes arrivés en Europe il y a ~40.000 ans, et respectivement 36% et 17% des voyageurs méditérranéens et moyen-orientaux arrivés à partir d'il y a ~7.500 ans. Lire aussi : http://news.nationalgeographic.com [...] y-science/
 
Ainsi, s'il n'existe pas de "races" humaines, il existe encore moins de "races pures"...
 
 
Évolutions futures ?
 
Aujourd'hui, notamment dans les pays riches, la pression environnementale est largement retombée, grâce à l'enrichissement global, aux avancées technologiques, à l'Etat providence, aux avancées sociales... Une personne lourdement handicapée par exemple peut mener une vie normale et fonder une famille (et c'est tant mieux !). On observe également que les pays riches sont ceux qui font le moins d'enfants.
 
Traditionnelement, et selon la théorie de l'évolution, seuls les individus les plus doués arrivent à survivre, à se reproduire et à transmettre leur matériel génétique aux générations futures. Aujourd'hui, paradoxalement, si on considère que la richesse (et le niveau d'éducation, de santé, de stabilité politique... qui vont avec) est un marqueur de réussite, alors c'est l'inverse qui se produit.
 
Diffile alors d'imaginer à quoi ressembleront les futures évolutions de l'espèce humaine d'ici plusieurs dizaines de millénaires.

Message cité 1 fois
Message édité par FrigoAcide le 09-12-2013 à 21:30:40
mood
Publicité
Posté le 08-12-2013 à 17:25:56  profilanswer
 

n°36446754
PistolSt4R
Psiko
Posté le 08-12-2013 à 17:51:09  profilanswer
 

[:spaydar]  
Belle présentation, je n'ai pas eu le temps de tout lire, mais je drap en attendant. En espérant que ton topic ne parte pas dans tous les sens comme les deux que tu as cité. :)  


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I try not to think about it too much... Things never turn out the way you expect them to...
n°36447980
Julian33
Tu l'as ou tu l'as pas ⭐⭐
Posté le 08-12-2013 à 20:13:59  profilanswer
 

Drapal.  [:cerveau drapal]  
 
Joli premier post.  [:implosion du tibia]

n°36451427
simius_com​putus
oh Gary boy
Posté le 09-12-2013 à 06:27:17  profilanswer
 

drapo.


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IWH  ---  Le forum de toute une génération : http://losersiv.1fr1.net (losers, sans-ami, dépressifs, allez on va faire cette merde)
n°36467227
Blue Giant
Le Géant Bleu
Posté le 10-12-2013 à 15:27:06  profilanswer
 

[:drapal]
 
Bon, on est un digne descendant du singe ou une sublime création de Dieu ?  [:flambi:2]


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Certains font payer les pigeons... d'autres élèvent des pingouins ! - Mon Feed-back !
n°36468498
Herbert de​ Vaucanson
Grignoteur de SQFP depuis 2002
Posté le 10-12-2013 à 17:06:11  profilanswer
 

Pas le temps de tout lire maintenant, mais drapal [:drapal]


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Prévenir HdV en cas d'SQFP ! - Quidquid latine dictum sit, altum sonatur.
n°36468536
Foxnoob
...
Posté le 10-12-2013 à 17:09:16  profilanswer
 

Blue Giant a écrit :

Bon, on est un digne descendant du singe ou une sublime création de Dieu ?

http://reho.st/self/39d264de06a3db33237755c7c523eae65657a718.png [:cerveau o]
 
Quel joie de voir un topique avec une introduction digne de ce nom ! Ça se fait rare par ici... :o
 
[:cerveau drapal]
 


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Mega Man 2 - Dr. Wily Stage Acapella
n°36470384
FrigoAcide
Posté le 10-12-2013 à 20:05:56  profilanswer
 

Blue Giant a écrit :

[:drapal]
 
Bon, on est un digne descendant du singe ou une sublime création de Dieu ?  [:flambi:2]


Pour répondre sérieusement à ta question :o, on ne descend pas d'un singe tels qu'ils existent aujourd'hui. Nous et les singes descendons d'un ancêtre commun, c'est différent :  
 
http://s27.postimg.org/5oxmrqeoz/zoom.jpg
 
http://www.mpg.de/19230/Comparative_genomics
 
L'évolution est une théorie scientifique qui a vocation à être universelle. L'implication ou non de Dieu est une question de foi personnelle, à laquelle chacun apporte sa propre réponse. Pour cette raison, ça serait bien qu'on garde une approche scientifique sur ce topic, et qu'on parle de foi sur un topic plus adapté...
 
Et enfin, je n'ai pas vraiment l'impression que l'Homme soit sublime, mais là ce n'est que mon avis personnel :D (la Femme à la limite ça passe)


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Paléoanthropologie, évolution de l'espèce humaine et préhistoire
n°36470743
xilebo
noone
Posté le 10-12-2013 à 20:39:13  profilanswer
 

Très intéressant.  
 
Il y a 2 choses qui me chagrinent cependant :
   - il y aurait 20000 gènes humains environ. Or, nous sommes différenciés d'au maximum 0.15% environ. Si je fais une bête division, cela signifie qu'on aurait au maximum 30 gènes différents et donc 19970 gènes communs ? Ou j'ai mal compris le raisonnement.
   - J'ai un problème d'échelle que je n'arrive pas à expliquer. Je trouve que les mutations génétiques se font "rapidement" à l'échelle du temps. 3 milliards d'années, c'est énorme mais cela représente combien de "générations" ? pas tant que ca et je n'arrive pas à comprendre comment on peut arriver à une telle diversité ( celle qu'on connait aujourd'hui ) avec si peu de générations. Pour moi il manque un facteur 1 million au moins. Mais je peux me tromper  :jap:

n°36472239
robertpato​ulachi
Posté le 10-12-2013 à 22:36:27  profilanswer
 

[:drapal]  
 
Enfin, quelqu'un pour lancer un sujet sur la paléoanthropologie.
Merci, merci et encore merci FrigoAcide !
J'adore suivre ça... sans être un spécialiste pour autant.
 
Bon, je me lance dans une critique... où plutôt un questionnement :
 
Pourquoi la taille moyenne de l'Homo-sapiens est-elle toujours défini à 1m80 lorsqu'on la compare à Neandertal (1m60) ?
http://s28.postimg.org/jrlt814ul/neanderthal5.gif
 
On nous présente Neandertal comme petit par rapport à Homo-sapiens (un peu pour accentuer son côté "trappu" et archaïque)...
 
...pourtant ce désavantage morphologique ne tient plus lorsqu'on se réfère aux différentes populations Homo-sapiens modernes :
 
   

Citation :

Homo habilis : 1,1–1,2 m (-2 500 000 ans)
    Homo erectus : 1,6–1,7 m (-1 500 000 ans)
    Homo neanderthalensis : 1,62-1,75 m (-80 000 à -38 000 ans)
    Homo sapiens – Cro Magnon : 1,80 m (-35 000 à -9 000 ans)
    Homo sapiens – Moderne : 1,65 m (-7 000 à -6 000 ans)
    en France :
 
La taille dépend avant tout de l'alimentation et en particulier d'un bon apport en protéines. Paradoxalement la taille moyenne au Moyen Age était supérieure à celle du XVIIIe siècle.
 
        Au Moyen Âge : homme : 1,65 m à 1,80m
        1830/1850 : homme : 1,62 m
        1900 : homme 1,66 m, femme 1,54 m
        1950 : homme 20 à 29 ans : 1,70 m, femme 20 à 29 ans : 1,61 m
        1991 : homme 20 à 29 ans : 1,76 m, femme 20 à 29 ans : 1,64 m
        1999 : homme : 1,75 m, femme 1,64 m
    Taille moyenne des hommes dans le monde en 1995 :
        Allemagne : 1,75 m
        Français : 1,76 m
        États-Unis : 1,80 m
        Japon : 1,70 m
        Jordanie : 1,65 m
        Pygmée : 1,42 m
        Tutsis : 1,80 m
        Tchad (ethnie Sara) : 1,82 m
        Suédois : 1,77 m
        Esquimaux : 1,50 m

source
 
Toutefois, je l'admet l'Homo-sapiens qui lui a été contemporain, Cro-Magnon, devait être un athlète impressionnant pour lui avec une taille moyenne de 1m80. Il n'y a eu peu de population moderne qui atteignirent cette taille moyenne.
 
Il eu été plus intéressant de comparer la morphologie des Néandertals fossiles dont on dispose avec celle d'un Homo-sapiens moderne ou du moins, une population d'Homo-sapiens de même taille.

mood
Publicité
Posté le 10-12-2013 à 22:36:27  profilanswer
 

n°36472265
Rem82
Posté le 10-12-2013 à 22:37:32  profilanswer
 

[:cerveau drapal]

n°36472964
FrigoAcide
Posté le 10-12-2013 à 23:56:48  profilanswer
 

xilebo a écrit :

Il y a 2 choses qui me chagrinent cependant :
   - il y aurait 20000 gènes humains environ. Or, nous sommes différenciés d'au maximum 0.15% environ. Si je fais une bête division, cela signifie qu'on aurait au maximum 30 gènes différents et donc 19970 gènes communs ? Ou j'ai mal compris le raisonnement.
   - J'ai un problème d'échelle que je n'arrive pas à expliquer. Je trouve que les mutations génétiques se font "rapidement" à l'échelle du temps. 3 milliards d'années, c'est énorme mais cela représente combien de "générations" ? pas tant que ca et je n'arrive pas à comprendre comment on peut arriver à une telle diversité ( celle qu'on connait aujourd'hui ) avec si peu de générations. Pour moi il manque un facteur 1 million au moins. Mais je peux me tromper  :jap:


Alors là typiquement c'est le genre de question auxquelles j'aurai du mal à répondre ! Comme je disais sur mon FP, je ne suis pas calé en biologie, donc en gros j'avais des notes pourries au lycée, et depuis je bosse dans l'informatique, donc j'ai complètement laissé tomber. De temps en temps j'essaye de lire des articles sur Wiki et mon cerveau explose tellement je comprends rien. Mais c'est bien que tu poses ces questions, parce que ça me fait chercher des réponses et j'apprends des choses ! Mais si jamais vous connaissez un thésard en biologie, dites-lui de rappliquer sur le topic, ça m'évitera de dire trop de bêtises :D

 

Donc l'article que j'avais linké (http://voices.yahoo.com/the-truth- [...] tml?cat=37) dit : "According to the Max Planck Institute, the group that is heading the Neanderthal genome project, 99.7% of base pairs are common between Neanderthal and Sapiens. [...] In comparison to variation between the modern human population, the widest gap is .15%, or half."

 

Il parle de "base pairs", donc la variation génétique maximum de 0.15% s'applique aux "paires de base" de l'ADN humain.

 

Sur cette image d'un brin d'ADN :

 

http://s18.postimg.org/pok52mh55/340px_DNA_Structure_Key_Labelled_pn_No_BB.png

 

Les paires de bases sont les barreaux qui relient les deux brins d'ADN. En bas à droite, on voit le détail de deux paires de base.

 

Le génome humain est constitué d'environ 3.2 milliards de paires de base (http://en.wikipedia.org/wiki/Base_pairing). Si tu multiplies par 0.15%, ça laisse potentiellement 4.8 millions de paires de bases différentes entre deux hommes ou femmes différents.

 

Il existe donc environ 20.000 gènes dans le génome humain. Un gène est composé d'une séquence d'ADN, et donc d'un certain nombre de paires de bases (en rouge sur ce dessin) :

 

http://s13.postimg.org/fxcamw6s7/Gene.png

 

Avec 4.8 millions de paires de bases différentes, tu as largement de quoi changer une paire de base dans chaque gène du corps humain et mettre un beau bordel ! Mais je ne saurais pas t'en dire plus, je ne sais pas comment, concrètement, cette variation génétique de 0.15% s'applique entre individus, il faudrait vraiment demander à quelqu'un de plus calé plus que moi.

 

Pour la rapidité du processus d'évolution, là encore je ne sais pas t'en dire beaucoup plus. Si on regarde l'homme moderne, il y a 70.000 ans, nous vivions tous dans la même région géographique. Depuis nous nous sommes éparpillés dans le monde entier. En 70.000 ans les différentes populations ont un peu évolué chacune de son côté, en développant des particularités : peau noire, peau blanche, différences dans les traits du visage, dans la silhouette... Si on compte 25 ans par génération, ça fait 2800 générations, donc oui en effet l'évolution avance relativement vite.

 

J'imagine que la vitesse de l'évolution dépend surtout de la pression de l'environnement. Si tu as la peau blanche et que tu vis dans le désert à l'âge préhistorique, c'est vite plié, tu passes ta vie avec des coups de soleil, t'es un boulet, tu ne trouveras jamais de femme et tes gènes disparaîtront avec toi. La sélection naturelle n'aura fait qu'une bouchée de toi.

 

Un autre exemple, la résistance des insectes aux pesticides est aussi régie par la théorie de l'évolution. Seuls les insectes ayant une mutation bénéfique survivent, et c'est radical, les autres meurent presque tous. En une poignée de générations, la mutation se retrouve majoritaire dans le pool génétique de l'espèce, la plupart des individus en sont dotés, et le pesticide devient inutile.

 

http://s2.postimg.org/kr3t3q9hl/573px_Pest_resistance_labelled_light_svg.png

 

(Les insectes rouges sont ceux protégés)

 

http://en.wikipedia.org/wiki/Pesticide_resistance

 

J'ai lu que pour les humains, on comptait en moyenne 25 ans par génération. Si tu remontes aux origines de la vie sur Terre il y a 3.6 milliards d'années, les premières formes de vie étaient de simple cellules dont la fréquence de reproduction devait être beaucoup plus élevée. Mais là encore il faudra demander à quelqu'un de plus calé que moi :o

 
robertpatoulachi a écrit :

Toutefois, je l'admet l'Homo-sapiens qui lui a été contemporain, Cro-Magnon, devait être un athlète impressionnant pour lui avec une taille moyenne de 1m80.


Je ne suis pas sûr d'avoir compris cette phrase, mais dans le doute, Cro-Magnon était bien un homo sapiens ! Si j'ai bien suivi, le terme Cro-Magnon désigne à l'origine uniquement les fossiles d'hommes modernes retrouvés dans le site de l'abri de Cro-Magnon aux Eyzies-de-Tayac (Dordogne, France) (pour quoter Wiki). Puis il a été par la suite utilisé pour désigner de façon plus générique tous les humains qui vivaient en Europe occidentale avant le Néolithique, et l'apparition de l'agriculture.

 

J'avais lu un article qui disait donc que les européens de cette époque étaient de constitution plus robuste que ceux d'aujourd'hui, j'essaierai de le retrouver. A priori la cause était une pression environnementale plus forte (si tu étais trop faible, tu mourrais). L'agriculture a apporté un plus grand confort de vie, mais la promiscuité avec les animaux de ferme et la mauvaise hygiène dans les villages a aussi apporté son lot de maladies qui ont affaibli notre physionomie, réduisant entre autres notre taille moyenne.


Message édité par FrigoAcide le 11-12-2013 à 00:03:29
n°36476571
superdeug2
Geek 1 jour, Geek pour tjrs
Posté le 11-12-2013 à 13:07:09  profilanswer
 

moi c'est plutot le dernier paragrape de la FP qui m'interpèle, l'évolution future, sachant que l'environnement n'est plus un facteur d'évolution génétique.  
Grosso modo il n'y a plus de nécessité pour l'homme d'évoluer pour survivre dans la nature, donc théoriquement plus d'évolution "positive". En revanche, il peut y avoir adaptation mais pas évolution.
 
Pire encore, le fait que la séléction naturelle n'a plus lieu par le simple facteur de survie et que les "défauts" génétiques peuvent se transmettre, fait qu'à mon sens l'homme va plutôt régresser que s'améliorer.
Je donne quelque exemple sans rentrer dans l'eugénisme, il n'y a aucun jugement de valeur de ma part:
- le %age de personne ayant une déficience visuelle (myophie etc...), dont la vue est artificiellement corrigée mais dont le gène se transmet.  
- toutes les maladies génétiques à carrectère dominant qui n'est pas "réduit" ou supprimée par la selection naturelle.
 


---------------
mon feed-back: http://forum.hardware.fr/hfr/Achat [...] 4641_1.htm
n°36476745
Cardelitre
ಠ_ಠ ۞_۟۞ ┌( ಠ_ಠ)┘ סּ_סּ
Posté le 11-12-2013 à 13:25:23  profilanswer
 

superdeug2 a écrit :

moi c'est plutot le dernier paragrape de la FP qui m'interpèle, l'évolution future, sachant que l'environnement n'est plus un facteur d'évolution génétique.  
Grosso modo il n'y a plus de nécessité pour l'homme d'évoluer pour survivre dans la nature, donc théoriquement plus d'évolution "positive". En revanche, il peut y avoir adaptation mais pas évolution.


La sélection par l'environnement est seulement un aspect de l'évolution. Elle s'applique toujours, mais pour des changements peu visibles morphologiquement en général (résistances à des maladies par exemple). Par contre la sélection sexuelle s'applique bien encore, et on peut tout à fait imaginer un impact morphologique à plus ou moins long terme dû à ça. Par contre dans quelle direction, va savoir.


---------------
Intra-Science  -  To thine own self be true
n°36476844
FrigoAcide
Posté le 11-12-2013 à 13:32:23  profilanswer
 

superdeug2 a écrit :

moi c'est plutot le dernier paragrape de la FP qui m'interpèle, l'évolution future, sachant que l'environnement n'est plus un facteur d'évolution génétique.
Grosso modo il n'y a plus de nécessité pour l'homme d'évoluer pour survivre dans la nature, donc théoriquement plus d'évolution "positive". En revanche, il peut y avoir adaptation mais pas évolution.

 

Pire encore, le fait que la séléction naturelle n'a plus lieu par le simple facteur de survie et que les "défauts" génétiques peuvent se transmettre, fait qu'à mon sens l'homme va plutôt régresser que s'améliorer.
Je donne quelque exemple sans rentrer dans l'eugénisme, il n'y a aucun jugement de valeur de ma part:
- le %age de personne ayant une déficience visuelle (myophie etc...), dont la vue est artificiellement corrigée mais dont le gène se transmet.
- toutes les maladies génétiques à carrectère dominant qui n'est pas "réduit" ou supprimée par la selection naturelle.

 



Et encore, je ne sais pas si tu as vu le film Idiocracy :D http://www.dailymotion.com/video/x [...] s&start=57

 

J'ai lu plusieurs articles très sérieux disant que si l'évolution continue "sur la même ligne", l'être humain ressemblera grosso modo à l'alien de Roswell dans le futur : http://www.theguardian.com/science [...] the-future

 

http://s12.postimg.org/ulwihvyhp/Human_face_in_100000_year_009.jpg

 

Mais je n'ai pas du tout compris comment ils sont arrivés à cette conclusion, sachant que la pression environnementale n'est plus du tout la même aujourd'hui qu'il y a seulement quelques siècles. Si ce type de traits physiologiques devaient apparaître, je ne vois pas comment ils seraient sélectionnés favorablement par rapport aux autres. Edit : et par sélection sexuelle, ça me paraît difficile :o

Message cité 1 fois
Message édité par FrigoAcide le 11-12-2013 à 13:37:16
n°36477049
Cardelitre
ಠ_ಠ ۞_۟۞ ┌( ಠ_ಠ)┘ סּ_סּ
Posté le 11-12-2013 à 13:49:14  profilanswer
 

FrigoAcide a écrit :


Et encore, je ne sais pas si tu as vu le film Idiocracy :D http://www.dailymotion.com/video/x [...] s&start=57
 
J'ai lu plusieurs articles très sérieux disant que si l'évolution continue "sur la même ligne", l'être humain ressemblera grosso modo à l'alien de Roswell dans le futur : http://www.theguardian.com/science [...] the-future
 
http://s12.postimg.org/ulwihvyhp/H [...] ar_009.jpg
 
Mais je n'ai pas du tout compris comment ils sont arrivés à cette conclusion, sachant que la pression environnementale n'est plus du tout la même aujourd'hui qu'il y a seulement quelques siècles. Si ce type de traits physiologiques devaient apparaître, je ne vois pas comment ils seraient sélectionnés favorablement par rapport aux autres. Edit : et par sélection sexuelle, ça me paraît difficile :o


Je vois très bien la sélection sexuelle au Japon entrainer ce genre de gueules au bout de quelques dizaines de générations par contre... :o


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Intra-Science  -  To thine own self be true
n°36495127
Marco Paul​o
Posté le 12-12-2013 à 23:08:58  profilanswer
 

J'avais dans l'idée qu'il y avait assez peu d'humains qui ne se reproduisent pas (à notre époque et depuis déjà pas mal de temps je pense). Donc je vois mal une tendance générale se dessiner.
 

n°36509618
FrigoAcide
Posté le 14-12-2013 à 18:56:35  profilanswer
 

Pour revenir sur ce que disait Robertpatoulachi, j'ai retrouvé cet article : http://discovermagazine.com/2010/s [...] -shrinking

 

Depuis l'âge de pierre, ce n'est pas seulement la taille moyenne (la masse corporelle plus exactement) des hommes modernes qui a diminué, mais également la taille de notre cerveau. Il y a 20.000 ans, il avait en moyenne un volume de 1500cc, contre 1350cc aujourd'hui, perdant l'équivalent d'une balle de tennis. Pour comparaison, le cerveau de l'homo erectus faisait en moyenne 1100cc. La taille du cerveau et la masse corporelle sont souvent corrélées, augmentant et diminuant ensemble dans l'évolution des espèces, mais dans notre cas, le cerveau a diminué bien plus rapidement que notre masse corporelle. Sommes-nous devenus plus idiots qu'à l'âge de pierre ? Cette évolution a été observée dans les populations du monde entier, y compris dans les sociétés "primitives" n'ayant jamais connu l'agriculture (indigènes d'Australie, d'Afrique australe, ...)

 

La théorie la plus intéressante pour l'expliquer est que nous nous serions en quelque sorte "auto-domestiqués". Toutes les espèces d'animaux que nous avons domestiquées (chiens, moutons, porcs, bovins, ...) ont perdu 10 à 15% de volume cérébral par rapport à leurs cousins sauvages. Elles sont plus dociles, moins agressives, et ont une apparence juvénile, plus fine, un visage plus plat...

 

Un généticien russe a reproduit cette évolution dans une expérience célèbre, avec un élevage de renards : en sélectionnant les individus les plus dociles, il a obtenu en seulement une douzaine de générations une nouvelle race domestique. Boulet en a parlé dans une BD : http://www.bouletcorp.com/blog/201 [...] de-bourre/

 

http://s28.postimg.org/pxz922tyl/Clipboard_1.gif

 

Si vous avez un peu d'argent à dépenser, vous pouvez les acheter ici : http://www.domesticfox.com/#!photos

 

L'homme moderne aurait suivi la même évolution : depuis 20.000, ans seuls les individus les dociles (qui auraient donc en moyenne une taille et un cerveau plus petits, et une apparence plus juvénile) auraient été "sélectionnés artificiellement" par les sociétés, contre les individus plus agressifs (avec une taille et un cerveau plus grands, et une constitution plus robuste), de la même façon que le généticien russe n'a sélectionné que les renards les plus dociles. Concrètement, on peut imaginer que dans nos sociétés primitives, les individus les plus agressifs (antisociaux, coupables d'agressions, de meurtres, ...) étaient condamnés à mort.

 

A priori les bonobos auraient évolué exactement de la même manière à partir des chimpanzés.

 

Il faut aussi noter qu'un cerveau plus gros n'implique pas toujours une plus grande intelligence. Déjà, une masse corporelle plus élevée demande un cerveau plus gros, permettant une bonne coordination des mouvements. Par exemple le cerveau de l'éléphant d'Afrique est 4 fois plus gros que le nôtre. Ensuite, il semble que le cerveau plus gros des espèces sauvages fonctionne différemment, mais pas forcément mieux, que celui des espèces domestiquées. Par exemple le loup est plus doué que le chien pour résoudre des problèmes techniques, comme ouvrir une boîte pour trouver de la nourriture, emprunter un détour pour contourner un obstacle... En revanche le chien a une intelligence plus sociable : notamment il arrive très bien à coopérer avec l'homme pour répondre à ses besoins.

 

edit : il faut parler d'espèces "domestiquées" plutôt qu'"apprivoisées".


Message édité par FrigoAcide le 22-12-2013 à 17:31:54
n°36510927
robertpato​ulachi
Posté le 14-12-2013 à 22:23:55  profilanswer
 

Excellent !
Si je comprend bien, dans le référentiel de la théorie de l'évolution pour les hommes modernes (ou les animaux domestiques), ce n'est plus forcément les phénotypes adaptés à un environnement hostile qui l'emportent mais plutôt les stratégies de groupe qui sont mises en place pour la survie.

n°36512308
FrigoAcide
Posté le 15-12-2013 à 02:35:22  profilanswer
 

Ben ce n'est plus la sélection naturelle, mais la sélection artificielle... C'est la société, et non plus la nature, qui décide qui doit survivre.

n°36513516
Herbert de​ Vaucanson
Grignoteur de SQFP depuis 2002
Posté le 15-12-2013 à 13:13:42  profilanswer
 

robertpatoulachi a écrit :

Excellent !
Si je comprend bien, dans le référentiel de la théorie de l'évolution pour les hommes modernes (ou les animaux domestiques), ce n'est plus forcément les phénotypes adaptés à un environnement hostile qui l'emportent mais plutôt les stratégies de groupe qui sont mises en place pour la survie.


 
Ce serait particulièrement bizarre que la Nature sélectionne des phénotypes adaptés à un environnement hostile alors que l'environnement dans lequel on vit ne l'est pas. La "Nature" sélectionne les individus "adaptés" à l'environnement actuel tel qu'il est. Tout le problème est de savoir ce que ça veut dire aujourd'hui "adapté". Ca ne veut en tout cas a priori pas dire "le plus à l'aise", ni "le plus riche", ni "le plus intelligent", ni "celui qui survit le mieux", ça veut dire "celui qui a le plus de descendants". Ce n'est même plus "le plus séduisant", ni "celui qui a le plus de succès auprès du sexe opposé", vu que la contraception (ainsi que les procès pour reconnaissance de paternité) a changé la donne, et qu'il n'y a plus un lien direct entre "celui qui baise le plus et avec le plus de partenaires" et "celui qui a le plus de descendants". A vue de nez, je dirai que c'est "les plus cons", ie, ceux qui font des gosses à tour de bras sans se soucier de savoir si c'est raisonnable ou pas, ni s'ils pourront les élever (comme cette famille de mon village qui a 12 enfants et dont les parents disent "Que voulez-vous, on n'y peut rien : c'est le bon Dieu qui nous les envoie :spamafote:" ) :o


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Prévenir HdV en cas d'SQFP ! - Quidquid latine dictum sit, altum sonatur.
n°36514239
phtx
zim boum boum
Posté le 15-12-2013 à 15:13:36  profilanswer
 

http://img28.imageshack.us/img28/8256/1tju.jpg
http://img20.imageshack.us/img20/586/4o0b.jpg
kawai domestic fox is kawai [:grosratpoilu:4]


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Ce qui se fait pour nous, sans nous, se fait contre nous
n°36517316
Foxnoob
...
Posté le 15-12-2013 à 21:20:26  profilanswer
 

J'aime bien les renards. [:mc2messiah]


---------------
Mega Man 2 - Dr. Wily Stage Acapella
n°36543140
Aragorn Le​ Rouge
Posté le 18-12-2013 à 12:38:40  profilanswer
 

Drapeau [:aragorn le rouge:5]  
 

xilebo a écrit :

Très intéressant.  
 
Il y a 2 choses qui me chagrinent cependant :
   - il y aurait 20000 gènes humains environ. Or, nous sommes différenciés d'au maximum 0.15% environ. Si je fais une bête division, cela signifie qu'on aurait au maximum 30 gènes différents et donc 19970 gènes communs ? Ou j'ai mal compris le raisonnement.
   - J'ai un problème d'échelle que je n'arrive pas à expliquer. Je trouve que les mutations génétiques se font "rapidement" à l'échelle du temps. 3 milliards d'années, c'est énorme mais cela représente combien de "générations" ? pas tant que ca et je n'arrive pas à comprendre comment on peut arriver à une telle diversité ( celle qu'on connait aujourd'hui ) avec si peu de générations. Pour moi il manque un facteur 1 million au moins. Mais je peux me tromper  :jap:


 
Alors faut pas voir le dogme : un gène = un facteur / truc / protéine / machin qu'on verra. C'est plus complexe que ça. On peut avoir la quasi totalité des même gènes / du même génome mais de par son expression différente avoir un phénotype complètement différent.
 
La modification d'un gène peut entrainer la modification de l'expression d'autres gènes et ainsi de suite (feedback et feedforward regualtion).
 
Pour le deuxième point faut pas oublié que la reproduction sexuée permet le brassage inter et intrachromosomique et donc son lot de modifications génétique d'une naissance à une autre. Et ça avec les mutations aléatoires ça te permet un pool très vaste de variabilité génétique qui sera sélectionné par la nature au fil du temps.
 


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@avd.racing The margin between success and drama is fractional. - Jacky Ickx
n°36558704
robertpato​ulachi
Posté le 19-12-2013 à 19:15:05  profilanswer
 

Un nouvel article dans "Sciences & Avenir" :
Un bout d'orteil révèle le passé du genre humain http://www.sciencesetavenir.fr/arc [...] umain.html
 
On y précise le pourcentage de l'hybridation de certaines populations d'homo sapiens modernes.

Citation :

A l'exception des Africains, tous les humains modernes ont ainsi dans leur génome 1,5% à 2,1% d'ADN légué par les Néandertaliens, selon ces nouvelles estimations. Quant aux populations asiatiques et aux Amérindiens, environ 0,2% de leur génome a pour origine un lointain cousin de Neandertal, l'Homme de Denisova. Une proportion qui monte à quelque 6% pour les aborigènes d'Australie, les Papous de Nouvelle-Guinée et certaines îles d'Océanie.


6% :ouch:  
 
De plus, des traces d'une autre hybridation a été découverte. Celles d'un plus ancien hominine qui "pourrait être" Erectus.

n°36561920
jello
Posté le 19-12-2013 à 23:52:28  profilanswer
 

Super sujet, premier post passionnant !  :jap:

n°36562196
mIRROR
Chevreuillobolchévik
Posté le 20-12-2013 à 00:35:53  profilanswer
 

robertpatoulachi a écrit :

Un nouvel article dans "Sciences & Avenir" :
Un bout d'orteil révèle le passé du genre humain http://www.sciencesetavenir.fr/arc [...] umain.html

 

On y précise le pourcentage de l'hybridation de certaines populations d'homo sapiens modernes.

Citation :

A l'exception des Africains, tous les humains modernes ont ainsi dans leur génome 1,5% à 2,1% d'ADN légué par les Néandertaliens, selon ces nouvelles estimations. Quant aux populations asiatiques et aux Amérindiens, environ 0,2% de leur génome a pour origine un lointain cousin de Neandertal, l'Homme de Denisova. Une proportion qui monte à quelque 6% pour les aborigènes d'Australie, les Papous de Nouvelle-Guinée et certaines îles d'Océanie.


6% :ouch:

 

De plus, des traces d'une autre hybridation a été découverte. Celles d'un plus ancien hominine qui "pourrait être" Erectus.


bon ils donnent pas la source c'est relou "The complete genome sequence of a Neanderthal from the Altai Mountains" http://www.nature.com/nature/journ [...] 12886.html doi:10.1038/nature12886

Spoiler :

et sur nature : Purchase article full text and PDF: $32 hahaha ça sort un article rigolo tous les 6 mois mais faut cracher à chaque fois quand même. à mort nature -_-

 

sinon y a un schéma rigolo pour les mous du bulbe comme moi :D
http://reho.st/www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/images/nature12886-f8.jpg
je mets la légende même si je pane pas trop "introgressing" : The direction and estimated magnitude of inferred gene flow events are shown. Branch lengths and timing of gene flows are not drawn to scale. The dashed line indicates that it is uncertain if Denisovan gene flow into modern humans in mainland Asia occurred directly or via Oceania. D.I. denotes the introgressing Denisovan, N.I. the introgressing Neanderthal. Note that the age of the archaic genomes precludes detection of gene-flow from modern humans into the archaic hominins.

 

tant que j'y suis
https://en.wikipedia.org/wiki/Introgression
https://en.wikipedia.org/wiki/Backcrossing

Message cité 1 fois
Message édité par mIRROR le 20-12-2013 à 00:41:57

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« The enemy is the gramophone mind, whether or not one agrees with the record that is being played at the moment. » — George Orwell
n°36563821
kaloskagat​os
Posté le 20-12-2013 à 10:37:30  profilanswer
 

[:gerbille putrefiee:3]  [:drapal]

 

Un article d'actualité sur l'ADN, on a encore des choses à découvrir à son sujet.

 

Un second code caché dans l’ADN ! : découverte publiée il y a quelques jours dans la revue Science, le code génétique tel qu’on le connaissait jusqu’ici en cachait un autre, destiné quant à lui à la régulation de l’expression des gènes. « Le code génétique peut simultanément écrire deux sortes d'informations, explique John Stamatoyannopoulos, le directeur de l’étude. Il est donc possible que certaines mutations que l’on croyait uniquement liées à la séquence protéique, perturbent aussi le contrôle de l’expression des gènes. »

Message cité 2 fois
Message édité par kaloskagatos le 20-12-2013 à 19:30:21
n°36568114
Profil sup​primé
Posté le 20-12-2013 à 17:22:59  answer
 

Herbert de Vaucanson a écrit :


 
Ce serait particulièrement bizarre que la Nature sélectionne des phénotypes adaptés à un environnement hostile alors que l'environnement dans lequel on vit ne l'est pas. La "Nature" sélectionne les individus "adaptés" à l'environnement actuel tel qu'il est. Tout le problème est de savoir ce que ça veut dire aujourd'hui "adapté". Ca ne veut en tout cas a priori pas dire "le plus à l'aise", ni "le plus riche", ni "le plus intelligent", ni "celui qui survit le mieux", ça veut dire "celui qui a le plus de descendants". Ce n'est même plus "le plus séduisant", ni "celui qui a le plus de succès auprès du sexe opposé", vu que la contraception (ainsi que les procès pour reconnaissance de paternité) a changé la donne, et qu'il n'y a plus un lien direct entre "celui qui baise le plus et avec le plus de partenaires" et "celui qui a le plus de descendants". A vue de nez, je dirai que c'est "les plus cons", ie, ceux qui font des gosses à tour de bras sans se soucier de savoir si c'est raisonnable ou pas, ni s'ils pourront les élever (comme cette famille de mon village qui a 12 enfants et dont les parents disent "Que voulez-vous, on n'y peut rien : c'est le bon Dieu qui nous les envoie :spamafote:" ) :o


 
 
A noter quand même que tu nous parles de village, pas de Nature. Pendant longtemps, faire plusieurs enfants s'imposaient à cause de la mortalité infantile élevée et de l'espérance de vie relativement basse. Ton exemple est plutôt archaïque.

n°36568379
robertpato​ulachi
Posté le 20-12-2013 à 17:57:02  profilanswer
 

mIRROR a écrit :


je mets la légende même si je pane pas trop "introgressing" : The direction and estimated magnitude of inferred gene flow events are shown. Branch lengths and timing of gene flows are not drawn to scale. The dashed line indicates that it is uncertain if Denisovan gene flow into modern humans in mainland Asia occurred directly or via Oceania. D.I. denotes the introgressing Denisovan, N.I. the introgressing Neanderthal. Note that the age of the archaic genomes precludes detection of gene-flow from modern humans into the archaic hominins.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Introgression
si ça peut t'aider... :whistle:

n°36568419
Aragorn Le​ Rouge
Posté le 20-12-2013 à 18:04:41  profilanswer
 

http://reho.st/scienceblogs.com/gnxp/wp-content/blogs.dir/461/files/2012/04/i-ac000c8cb7831104dbec8d9b7a14da84-introgres2.jpg


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@avd.racing The margin between success and drama is fractional. - Jacky Ickx
n°36568508
mIRROR
Chevreuillobolchévik
Posté le 20-12-2013 à 18:16:28  profilanswer
 


ha ouais comme le lien que j'ai mis juste en-dessous de ton quote ? [:greg2]


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« The enemy is the gramophone mind, whether or not one agrees with the record that is being played at the moment. » — George Orwell
n°36572655
Herbert de​ Vaucanson
Grignoteur de SQFP depuis 2002
Posté le 21-12-2013 à 12:26:48  profilanswer
 

 

Je ne comprends pas le sens de ta remarque. Enfin dans l'optique d'essayer de voir ce que signifie "adapté" aujourd'hui (dans le but d'essayer de voir s'il y a un type d'humain qui se reproduit plus que les autres), je ne vois pas l'intérêt de faire remarquer comment c'était avant pendant longtemps, puisque la question qui nous intéresse ici, c'est justement "Comme maintenant 'adapté' ne signifie plus la même chose qu'avant, ça signifie quoi maintenant (autrement dit, quelles sont les features qui sont actuellement 'sélectionnées') ?". De plus, c'est toi qui me donne un exemple archaïque (puisque tu parles ouvertement de comment c'était "avant" ), et tu me dis que mon exemple moderne est "archaïque", je dois dire que je ne comprends à peu près rien du tout à ton post.


Message édité par Herbert de Vaucanson le 21-12-2013 à 12:29:01

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Prévenir HdV en cas d'SQFP ! - Quidquid latine dictum sit, altum sonatur.
n°36574449
FrigoAcide
Posté le 21-12-2013 à 18:34:52  profilanswer
 

robertpatoulachi a écrit :

Un nouvel article dans "Sciences & Avenir" :
Un bout d'orteil révèle le passé du genre humain http://www.sciencesetavenir.fr/arc [...] umain.html
 
On y précise le pourcentage de l'hybridation de certaines populations d'homo sapiens modernes.

Citation :

A l'exception des Africains, tous les humains modernes ont ainsi dans leur génome 1,5% à 2,1% d'ADN légué par les Néandertaliens, selon ces nouvelles estimations. Quant aux populations asiatiques et aux Amérindiens, environ 0,2% de leur génome a pour origine un lointain cousin de Neandertal, l'Homme de Denisova. Une proportion qui monte à quelque 6% pour les aborigènes d'Australie, les Papous de Nouvelle-Guinée et certaines îles d'Océanie.


6% :ouch:  
 
De plus, des traces d'une autre hybridation a été découverte. Celles d'un plus ancien hominine qui "pourrait être" Erectus.


Oui c'est clair que 6% ça fait beaucoup !
 
Jusqu'à il y a quelques années, on avait une conception un peu linéaire de l'évolution humaine, avec un espèce moderne unique et définitive :
 
http://s24.postimg.org/p162gd2b9/Clipboard_1.jpg
 
Aujourd'hui on sait que ça a été beaucoup plus complexe, qu'il a existé de nombreuses autres espèces "ratées" (dans le sens où elles n'ont pas survécu jusqu'à aujourd'hui), qui en plus ont participé à notre héritage. Il y a tellement de branches dans la famille Homo qu'on ne parle plus d'"arbre" mais de "buisson" généalogique.
 
Du coup, à chaque découverte d'un nouveau fossile, on ne sait même plus dans quelle espèce le classer :D
 
Récemment, des chercheurs ont exhumé un squelette vieux de 400.000 ans dans une grotte espagnole (Sima de los Huesos). Au vu de ses caractéristiques physiques, et d'autres fossiles découverts sur le même site, ils ont d'abord pensé qu'il s'agissait d'un homme de Néandertal (http://news.nationalgeographic.com [...] ovan-cave/).
 
http://s23.postimg.org/mtxqlllmz/denisovans_oldest_dna_spain_cave_74058_990x742.jpg
 
Surprise, après analyses génétiques (il s'agit au passage du plus vieil ADN humain jamais analysé), on apprend que son génome est plus proche de celui de l'homme de Denisova. Or, ce dernier a vécu à priori exclusivement en Sibérie, il y a ~40.000 ans. Comment est-ce qu'un homme archaïque, vivant en Espagne il y a 400.000 ans en compagnie d'hommes de Néandertal, a t-il pu hériter d'ADN sibérien ? On ne sait pas, son espèce (appelons-la homme de Sima) est peut-être l'ancêtre de l'homme de Denisova, ou la descendante d'un ancêtre commun...
 
A noter qu'on n'a réussi à extraire qu'une partie de son ADN (l'ADN mitochondrial), de prochaines études restent à venir.
 
http://s29.postimg.org/u2oipwt5z/Clipboard_3.png
 
Une autre actualité intéressante : à Dmanisi en Géorgie (dans le Caucase je précise, pas aux USA :o), une équipe a récemment exhumé les fossiles de 5 individus différents, datant d'il y a ~1.8 millions d'années. Ils n'ont pas forcément vécu tous les cinq en même temps, mais plutôt sur une période s'étalant sur quelques milliers d'années, et en tout cas sur le même site. Bref, ils appartiennent tous les cinq à la même espèce humaine. Mais à quelle espèce ?
 
http://news.nationalgeographic.com [...] a-erectus/
 
http://www.sciencesetavenir.fr/arc [...] maine.html
 
http://s16.postimg.org/if09r1p6t/6545172.jpg
 
http://s12.postimg.org/i5zc513q5/6545406.jpg
 
Le crane de cet individu est une mosaïque inédite de traits physiques typiques de différentes époques. Par certains aspects, il rappelle homo habilis, voire homo rudolfensis qui est encore plus ancien. Par d'autres, il rappelle homo erectus, plus moderne.
 
http://s29.postimg.org/jsivz1spz/72570_650x451_cb1382030462.jpg
 
Puisque cet individu est tellement différent de toutes les autres espèces humaines connues jusqu'alors, s'agit-il d'une nouvelle espèce ? Une autre information vient brouiller encore plus les cartes. Les 4 autres individus, bien qu'appartenant à la même espèce, sont tellement différents les uns des autres, qu'il pourrait être tentant de définir une nouvelle espèce pour chacun d'entre eux !
 
http://s30.postimg.org/76vfyx969/6545686.jpg
 
Le responsable géorgien de l'étude a fait une proposition un peu extrême, allant dans le sens inverse : mettre à plat l'arbre généalogique du genre Homo. Considérer que tous les fossiles datant d'il y a ~2.5 millions jusqu'à ~500.000 ans, et regroupant notammant homo habilis et homo erectus, appartiennent à une seule et même espèce. Selon lui, les différences entre tous ces individus correspondent à une variation génétique classique entre individus d'une même espèce. De la même façon qu'aujourd'hui, tous les hommes modernes ne se ressemblent pas : Louis de Funès et Sébastien Chabal par exemple appartiennent bien à la même espèce !
 
Néanmoins tout le monde n'est pas d'accord avec cette proposition. Notamment on reproche à son étude de ne s'appuyer que sur la forme générale du crane, alors que la séparation entre les espèces s'appuie sur de nombreuses autres différences anatomiques : certains détails osseux du crane, la structure du cerveau (dont les vaisseaux sanguins, sur certains fossiles, ont laissé une empreinte), ou encore la longeur des bras chez homo habilis lui permettant encore de grimper aux arbres.

n°36574582
epsiloneri​dani
Modérateur
Posté le 21-12-2013 à 19:00:41  profilanswer
 

xilebo a écrit :

Très intéressant.  
 
Il y a 2 choses qui me chagrinent cependant :
   - il y aurait 20000 gènes humains environ. Or, nous sommes différenciés d'au maximum 0.15% environ. Si je fais une bête division, cela signifie qu'on aurait au maximum 30 gènes différents et donc 19970 gènes communs ? Ou j'ai mal compris le raisonnement.


 
Il y a 0,15% de différences au niveau des bases azotées. Sauf cas très rare (par exemple un codon stop prématuré qui transformerait un gène pas bien important en pseudogène) nous avons tous les mêmes gènes.  
 

xilebo a écrit :

  - J'ai un problème d'échelle que je n'arrive pas à expliquer. Je trouve que les mutations génétiques se font "rapidement" à l'échelle du temps. 3 milliards d'années, c'est énorme mais cela représente combien de "générations" ? pas tant que ca et je n'arrive pas à comprendre comment on peut arriver à une telle diversité ( celle qu'on connait aujourd'hui ) avec si peu de générations. Pour moi il manque un facteur 1 million au moins. Mais je peux me tromper  :jap:


 
Sur 3,5 milliards d'années, les 2/3 se sont faits par reproduction asexué et le dernier tiers par reproduction sexué. Les deux premiers tiers se limitaient à des organismes unicellulaires. Dans des conditions optimales, ce genre d'organismes peut se diviser toutes les quelques heures (20 à 30 minutes pour E. Coli qui bénéficie en plus d'une température constante).
Après ça va moins vite mais la reproduction sexuée est un accélérateur d'évolution. Une mutation favorable peut s'imposer très rapidement dans la population et la probabilité d'apparition d'une telle mutation est d'autant plus élevée que la population est importante. La mutation "yeux bleus" s'est répandue en 10000 ans à partir d'une unique mutation chez une seule personne. Les mutations permettant de digérer le lactose à l'age adulte se sont propagés tout aussi rapidement. 10000 ans, ça fait de l'ordre de 500 générations, pour te montrer qu'il ne faut vraiment pas beaucoup de temps pour propager les caractères favorables. De plus, la reproduction sexuée fait que plusieurs mutations peuvent être sélectionnées simultanément comme les deux que j'ai indiquées. Au Tibet, des mutations permettant l'adaptation à l'altitude se sont également propagées en des nombres de génération similaires.
 

n°36574654
FrigoAcide
Posté le 21-12-2013 à 19:13:22  profilanswer
 

Merci pour ces précisions ;)

n°36574975
justelebla​nc
Posté le 21-12-2013 à 20:25:20  profilanswer
 

passionnant ce topic  [:drapal]

n°36575514
Feren
de Dante
Posté le 21-12-2013 à 22:05:37  profilanswer
 

Sujet passionnant et tellement complexe.
 
 [:jcqs]  
 
Par contre le dernier paragraphe dénote beaucoup par rapport au reste de la présentation qui est assez claire, concise et neutre. C'est assez étrange de nous présenter l'évolution comme une victoire de l'utile ou du meilleur contre le néfaste ou l'obsolescent et de finir en nous disant que c'est génial que les handicapés puissent se reproduire et ainsi transmettre des gènes qui sont déficients. Je ne pense pas avoir vu le nom de Darwin mais la sélection naturelle c'est, en très très gros, ça. D'ailleurs on peut se demander si la suite ne le démontre pas et que là ou les contraintes naturelles sont moins fortes on se reproduit même plus suffisamment.
 
Il faudrait que je remette la main sur une étude qui disait que dans les pays les plus riches les hommes stériles étaient plus nombreux que dans les autres pays. Ce serait peut-être une nouvelle étape de notre évolution  [:arslan310]  
 
Et une petite liste d'auteurs, de scientifiques , de livres, de sites à visiter serait vraiment un bon ajout à cette présentation.

n°36575721
Aragorn Le​ Rouge
Posté le 21-12-2013 à 22:44:31  profilanswer
 

Bah comme bouquin la base ça reste le traité du vivant de Ruffié.
 
http://reho.st/ecx.images-amazon.com/images/I/5188A25QW9L._.jpg
http://reho.st/ecx.images-amazon.com/images/I/51H5HRSMX2L._.jpg
 
Même si l'homme y tient pas la place principale y'a quand même pas mal de bases.


---------------
@avd.racing The margin between success and drama is fractional. - Jacky Ickx
mood
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