Bon, je n'ai pas lu l'intégralité du post, pardon d'avance si je reprend des éléments déjà présentés...
1- le moteur à eau est une aberation thermodynamique. H2O est une molécule "au fond de son potentiel thermo" donc il n'y a pas d'énergie à en tirer. Le seul moyen de sortir de l'énergie est de réaliser la réaction H2O -> H2 + 1/2 O2 (qui consomme de l'énergie), pour ensuite réoxyder H2 en redonnant H2O (réaction qui fournit de l'énergie). Bien sûr, dans un monde idéal, comme il faut fournir autant d'énergie qu'on en récupère, le bilan énergétique global est nul et on se contente de perdre son temps. En pratique, et à cause de l'entropie et de la non-reversibilité des réactions, on fournit toujours plus d'énergie qu'on en récupère, donc le bilan global est fortement négatif (pas glop).
Faire de l'électrolyse de l'eau pour faire ensuite brûler de l'hydrogène dans un moteur thermique est un contresens, il vaut bien mieux utiliser l'électricité dans un moteur électrique...
2- Rien ne s'oppose à ce que l'on stocke de l'hydrogène à bord d'un véhicule pour l'utiliser dans un MACI (moteur à combustion interne) ou dans une PaC (pile à combustible). Le problème ici est que l'hydrogène doit être stocké sous pression, sous forme gazeuse (sauf pour l'application spatiale où il est stocké liquide sous forme cryo). Un bidon métallique de H2 sous 200 bar stocke 15 grammes de H2 par kg, et sous pression à 750 bar en bidon composite on pense atteindre les 7 %, soit 70 grammes par kg de stokage. Tout cela signifie que si vous voulez stocker 1 kg de H2, la masse totale sera comprise entre 14 et 66 kg. Autre point, un réservoir de 10 litres de H2 sous 750 bars, c'est plusieurs kg d'équivalent TNT en cas de rupture du bidon (un gros Kaboum en cas d'accident).
3- Autre forme de stockage, le reformage d'un hydrocarbure. On part d'un carburant liquide (kéro, essence, fuel...), on mélange avec de l'eau et on fait un craquage thermique pour obtenir du H2 et du CO. C'est un peu plus intéréssant que le stockage sous pression, sauf qu'il faut consommer de l'énergie pour faire le craquage (réactions endothermiques), et que le CO n'est pas un super carburant pour un MACI. Par contre, on peut coupler un tel craquage avec une PaC de type SOFC (solid oxyd fuel cell) qui utilise à la fois le H2 et le CO (alors que les PaC à membrane de type PEM n'utilisent que le H2) et qui travaille à haute température (800-1000°C). Les gaz en sortie de la pile (H2O et CO2) sont ensuite valorisables dans une turbine pour faire de la cogénération. On obtient ainsi un rendement global entre 70 et 80 %, soit 40 % pour la pile et 30-40 % pour la turbine.
4- Puisque j'ai commencé à en parler, un petit topo sur les PaC. elles existent et sont utilisées depuis plus de 30 ans, la première a été développée pour le module Gemini, et trois sont utilisées sur la navette spatiale. Il s'agit de dispositifs destinés à oxyder de l'hydrogène pour former de l'eau et qui produisent de l'électrecité. L'intérêt est de ne produire que de l'eau comme résidu et d'avoir un rendement thermique assez élevé, cad proche de 40 %. Par contre, elles ont comme défaut de devoir fonctionner avec du H2, avec tous les problèmes de stockage présentés plus haut (plus d'autres, dont le fait qu'elles consomment 40 % de l'énergie qu'elles produisent pour assurer le fonctionnement de leurs auxilliaires).
5- On trouve sur internet beaucoup de sites concernant les énergies gratuites. Certains sont juste du blabla pseudo scientifique, d'autres sont plus crédible et présentent des dispositifs qui marchent. Mais dire qu'un truc marche ne signifie pas qu'il soit intéréssant. Je peux tout à fait faire fonctionner le moteur de ma voiture avec du nitrométhane plutot qu'avec de l'essence. Je vais même probablement doubler la puissance du moteur. Par contre, je vais augmenter la consommation d'un facteur 7 ou 8, ce qui fait qu'au final je ne vais pas gagner grand chose. Le méthanol est un bon substitut à l'essence mais au prix d'une augmentation de la consommation de 15 à 20 %. Il est peut être possible de faire fonctionner un moteur avec un mélange essence (25 %) + eau (75 %), mais si la consommation augmente d'un facteur 4 (ou plus), quel intérêt ??
6- [hors sujet] Vu le rendement médiocre d'un MACI, il y a plein d'astuces pour l'améliorer. Le plus utilisé est le turbocompresseur. On récupère de l'énergie des gaz d'échappement (qui autrement serait perdue) pour suralimenter le moteur. On peut aussi coupler des cycles à récupération d'énergie (comme le moteur stirling), mais généralement pour augmenter le rendement on ajoute de la masse et de la complexité (donc on augmente indirectement la consommation !!!)
7- Pour les amateurs de complots, au début des années 80 le gouvernement Français a payé le développement de véhicules consommant 3 litres au 100 km, avec un niveau de performance identique à ce qui se faisait à l'époque. S'il n'y a pas eu de commercialisation, c'est qu'à la dernière réunion un délégué du budget a sorti sa calculatrice et a déclaré "avec ce niveau de consommation, c'est une perte de rentrée fiscale de plusieurs millions de francs, donc les véhicules seront sur-taxés à la même hauteur". Du coup, les industriels (renault et peugeot pour ne pas les citer) n'ont pas voulu les fabriquer.
Voili voilou...
M.