Citation :
Commentaires sur la « critique » de M. Quirant
par André Rousseau :
INTRODUCTION
Une remarque préliminaire avant d’aborder les éléments « critiques » présentés par M. Quirant : je relèverai subsidiairement le ton présomptueux de ce dernier, ton classiquement utilisé pour masquer une incompétence. Je laisserai donc de côté le galimatias d’insultes-défouloir qui sert d’argumentaire à l’auteur pris, dans son blog, la main dans le pot de confiture de la caricature de la sismicité.
DISCUSSION
Quels sont donc les éléments fondamentaux qui cependant ressortent ?
Le plus important d’entre eux est celui des ci-nommés « décalages » entre les temps origine des ondes sismiques et les horaires des percussions des tours par les avions. La réaction vindicative de M. Quirant à ce sujet s’explique aisément parce que la résolution de ce hiatus est de nature à remettre définitivement en cause la version officielle. Contrairement à ce qu’il écrit, les ondes sismiques ne sont pas seulement la « confirmation » d’une thèse, mais elles sont un des éléments primordiaux de l’enquête honnête que beaucoup de gens demandent. Je ferai d’ailleurs une proposition à la fin de ce commentaire… J’en profite pour faire remarquer que c’est sans arrière-pensées et à titre de simple curiosité de géophysicien que j’avais examiné les enregistrements sismiques du 11/9 quand j’avais appris leur existence, et c’est alors que j’avais été intrigué par certaines incohérences dans les résultats publiés par les sismologues du Lamont.
Pour commencer, je rappelle que le problème de l’indétermination de l’heure de la source des ondes ne vient pas des vitesses de propagation différentes dues à une géologie différente, mais de ce que cette indétermination affecte des ondes qui ont parcouru le même chemin en seulement un peu plus d’une heure d’intervalle…
Quelles sont les données indiscutables ? Il y en a deux : l’heure d’arrivée des ondes à la station de Palisades, relativement faciles à « pointer », et la distance WTC-Palisades, soit 34 km. Si l’onde enregistrée s’avère être une onde de Rayleigh, sa vitesse (de groupe) de propagation est environ de 2000 m/s. Donc, cette onde a été créée 17 secondes avant son passage à Palisades. Là où le problème se corse pour les adeptes de la version officielle, c’est que l’heure de la source de l’onde de Rayleigh attribuée à la percussion de la WTC1 et qui arrive à Palisades à 8.46.42±1, doit donc se situer aux environs de 8.46.25±1 ! Cette heure est à comparer avec les horaires de la première colonne du tableau ci-dessous.
Les données fournies par le NTSB (National Transportation Safety Board) proviennent des radars au sol et sont fiables à la seconde près ; le LDEO (Lamont Doherty Earth Observatory) a publié un premier horaire avec les sismogrammes détaillés - que j’ai utilisés - (8.46.30 pour le premier impact), mais qu’il a ensuite modifié dans le cadre d’un contrat officiel (8.46.26 pour ce premier impact) afin qu’il soit en conformité avec l’hypothèse d’une vitesse de 2000 m/s. Quant à Quirant, il a choisi l’horaire du NIST (8.46.29 toujours pour ce premier impact), qui se rapproche du premier horaire du LDEO.
Si l’on considère que seules les données radar au sol du NTSB sont fiables, parce qu’elles sont directes et donc ne procèdent pas d’hypothèses, il y a un hiatus de 15 secondes entre l’heure origine de l’onde de Rayleigh et l’heure – postérieure - de la percussion du WTC1 par l’avion. Si ce n’est pas une explosion qui est à l’origine de l’onde, qu’est-ce que cela peut être, dans la mesure où l'on n’a pas enregistré de tremblement de terre (pas d’onde de volume et impulsion abrupte) ?
La méthode Quirant consiste à intégrer, comme si cela ne posait pas un problème a priori, une énorme indétermination de 2 à 4 secondes à l'origine des "événements" déterminés par le NIST, ce qui entraîne des indéterminations de trajet de 20 à 35 %, à faire sursauter tout géophysicien des ondes. En ouvrant ainsi une large fenêtre pour calculer les durées de transit des ondes de Rayleigh et pour resserrer les valeurs de leurs vitesses de groupe, on noie la question-clé de l’heure de départ de ces ondes sismiques !
On peut se poser la question : quel est l’objectif de ces tripatouillages de calculs, présentés avec aplomb par notre censeur, même s’ils révèlent pour le moins sa méconnaissance de la discipline en question ?
Je rappelle que pour mes calculs des vitesses de propagation, j’ai repris – déontologiquement - les données officielles du LDEO relatives aux départs des ondes – celles justement estimées indépendamment d’une vitesse prédéterminée des ondes - avant leur modification « spéculative ». Ces calculs montrent un écart de l’ordre de 30 % entre les vitesses des ondes provenant du WTC1 et du WTC2, en utilisant les origines-temps indiquées sur les figures.
En fait, cette contradiction entre les deux Tours Jumelles disparaît si l’on considère que les ondes sismiques n'ont pas été provoquées par les percussions (c'est justement notre conclusion), mais par des explosions activées indépendamment. Si l’on prend en compte les relevés radar au sol, qui indiquent que la percussion du WTC1 a eu lieu à 8:46:40, la vitesse de propagation de l’onde de Rayleigh devrait être située entre 15000 et 20000 m/s [34000m/(42-40)secondes=17000m/s], si l’on s’en tient à la version officielle…, ce qui est impossible !!
D’ailleurs, la percussion d’un Boeing sur les tours peut-elle générer des ondes sismiques ? La transformation de l’énergie cinétique en ondes sismiques aurait un sens si l'on avait affaire à la percussion entre deux corps pleins, solides et indéformables. Dans ce cas l'énergie cinétique du corps en mouvement serait en partie transformée en chaleur et le reste transmis au corps percuté sous la forme de vibrations, donc d'ondes sismiques. Or, ici, ce n'est pas le cas, parce qu'on a affaire à deux corps creux et déformables. Lors de la percussion, l'ensemble de l'énergie est transformé en chaleur et déformation des enveloppes. Et au cas où il resterait un peu d'énergie mécanique, les ondes créées dans l'enveloppe percutée seraient vite dissipées par l'absence de continuité de cette enveloppe alvéolaire. La condition nécessaire pour qu'une percussion crée néanmoins des ondes sismiques serait la percussion directe des colonnes centrales par un corps plein ; or même si un réacteur de Boeing a réussi à heurter la colonne centrale, c'est avec une énergie amortie par la traversée de l'enveloppe. En conclusion, même si dans ce cas une onde sismique a été créée dans une colonne métallique, elle a atteint le sol au plus sous forme de bruit, et comme le passage métal-roche est une réfraction qui absorbe de l'énergie, il ne reste plus grand-chose pour la propagation dans le sol !!
Concernant les fréquences des ondes enregistrées, le développement de M. Quirant sur la fréquence propre des tours métalliques est hors sujet, pour la raison évoquée précédemment. De plus, la contradiction que j’ai montrée dans mon article entre les fréquences d’ondes générées par une percussion et celles générées par une explosion concerne la chute des tours, et là, il n’y a plus de percussion par les avions ! On constate d’ailleurs les mêmes fréquences pour le WTC7, qui n’a pas été percuté. Le reste, du type « angle d’attaque », et l’assimilation à un Dirac de la pénétration d’un avion dans une structure creuse et discontinue (les façades) avant le contact ultérieur et très amoindri contre les colonnes métalliques, mettent à nouveau en évidence la méconnaissance du sujet.
Pour « preuve » de ce qu’il avance, M. Quirant accumule les autocitations et évoque sans référence des absences d’enregistrement à 16 km… !! Cela s’appelle « tourner en rond » ! Mais, plus grave, il évacue d’un revers de main, en les méprisant, les témoignages de pompiers décrivant en détail les explosions en relation avec les percussions par les avions et les chutes des tours. En prétendant que les pompiers avaient des hallucinations d’explosions déconnectées du temps, notre censeur fait la preuve de sa mauvaise foi !
Quant au passage sur les magnitudes, je ne sais pas s’il ressort de la mauvaise foi ou de l’incompétence : en effet, dans le cadre d’une percussion du sol générant des ondes sismiques, la masse énorme des Tours Jumelles pourrait hypothétiquement être prise en compte si ces tours tombaient d’un bloc compact, comme une météorite. Or, dans le cas présent, ce sont des débris éparpillés qui sont tombés, souvent transformés en poussières et la chute a duré plusieurs secondes. On est loin du Dirac, et dans ce cas, les magnitudes ne s’additionnent pas.
CONCLUSION
En conclusion, les deux mamelles nourricières de ce texte prétentieux sont mauvaise foi et méconnaissance de la géophysique.
Enfin, si la recherche de la vérité motive M. Quirant, je ne doute pas qu’il réclamera avec moi que les autorités américaines organisent une campagne de prospection sismique sur le terrain pour calculer précisément les vitesses de propagation des ondes entre Manhattan et la station de Palisades, ce qui permettra de connaître précisément l’heure des sources des ondes dont on connaît les heures de passage à la station. Ainsi, on pourra comparer définitivement avec l’heure des percussions des Tours Jumelles, ainsi que celle des chutes des trois tours. Je rappelle que les autorités américaines n’ont pas hésité à effectuer une explosion à Oklahoma City pour les besoins d’une enquête sur un attentat.
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