Forum |  HardWare.fr | News | Articles | PC | S'identifier | S'inscrire | Shop Recherche
2887 connectés 

 

 

 Mot :   Pseudo :  
  Aller à la page :
 
 Page :   1  2  3  4  5  ..  88  89  90  ..  176  177  178  179  180  181
Auteur Sujet :

Ecrire un livre : vos romans amateurs (Màj du 1er post)

n°30186868
Merome
Chef des blorks
Posté le 09-05-2012 à 13:59:52  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

Banway a écrit :

Citation :


Oui, je vois bien le risque, mais bizarrement, j'ai pas eu trop de problème avec ça sur les 4 romans que j'ai écrits. Parfois, ça me demande pas mal de recherche au moment où j'écris mon chapitre (comment il s'appelait, déjà, ce personnage secondaire que j'ai introduit il y a 120 pages et dont j'ai pas reparlé depuis ?). Mais dans l'ensemble, ça se passe pas trop mal.


 
Pour ce genre de chose j'ai mes post-it. Beaucoup de post-it :)
Mais que ce soit en relecture, ou même à cause d'une idée surgissant au milieu d'une douche ou d'une marche en forêt qu'on tente d'intégrer par la suite, je me retrouve quand même à modifier de jolie portions de texte. Ce qui rend caduque le coup de faire des corrections chapitres après chapitres tant que l'histoire n'a pas eu son point final...j'ai abandonné pour une correction globale une fois le projet terminé. Ou a trois coudée de la fin.


 
 
Pour deux de mes romans, j'ai fait lire le truc à quelques personnes au fur et à mesure de l'avancée du projet. Quand ils ont lu le début, je n'avais aucune idée de ce qu'allait être la fin. C'est peut-être grâce à ça que je me suis habitué à ne pas trop revenir sur ce que j'ai écrit aussi.
Enfin, je ne dis pas que c'est une bonne habitude. C'est juste ma façon de faire qui me convient bien :)


---------------
Ceci n'est pas une démocratie
mood
Publicité
Posté le 09-05-2012 à 13:59:52  profilanswer
 

n°30187162
Banway
Posté le 09-05-2012 à 14:20:32  profilanswer
 

Tant que tu arrives à mettre un point final à ton histoire, et que cela te convient, c'est déjà une grande et bonne chose.


---------------
http://kanebanway.wordpress.com/
n°30187261
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 09-05-2012 à 14:27:36  profilanswer
 

Je sais pas, perso je fais lire à une dizaine de personnes, qui ont des personnalités assez différentes et des goûts éclectiques. Si plus de trois me disent qu'ils n'aiment pas, je balance tout et je recommence.
 
 


---------------
Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°30189466
Banway
Posté le 09-05-2012 à 16:46:07  profilanswer
 

uh. Si ça marche pour toi... mais perso je ne pourrais pas. Quitte à le finir, aller jusqu'au bout, puis le ranger dans un tiroir.
Ensuite le reprendre quelques temps plus tard pour voir si tu perçois ce qui n'allait pas...
Enfin je dis ça dans le cas ou comme Merome tu fais lire au fur et à mesure (ce que je ne peux pas - en passant - non plus... c'est comme avoir la vision d'une femme magnifique en tête, dessiner trois trait sur une feuille blanche, et demander l'avis d'une tierce personne : son avis ne vaut pas grand chose sans un visu interne de ta boite crânienne...)


---------------
http://kanebanway.wordpress.com/
n°30206197
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 10-05-2012 à 21:43:50  profilanswer
 

envie compulsive de jouer, spa terrible.

 

http://nsa26.casimages.com/img/2012/05/12/120512115812154002.jpg

 

Les + malins auront reconnu Sigourney Weaver !

 

La langue du serpent chap 6 (extrait):

 

http://nsa26.casimages.com/img/2012/05/12/120512122855199338.jpg

 

http://nsa25.casimages.com/img/2012/05/12/120512093331452568.jpg

 

L'oeil du paon chap 6 (extrait) :

 

http://nsa25.casimages.com/img/2012/05/12/120512093459812689.jpg

 


Message édité par talbazar le 12-05-2012 à 21:22:29
n°30229466
Hello Grom​it
Posté le 13-05-2012 à 00:13:34  profilanswer
 

L'envoi de trois énormes images n'était pas vraiment indispensable, des liens auraient fait l'affaire. Pour tous les lurkeurs du topic :x

n°30230161
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 13-05-2012 à 06:05:34  profilanswer
 

90 euros d'amende, plus trois points sur mon permis, ouille !

n°30244748
CyrilleTel​mer
magical négro
Posté le 14-05-2012 à 13:38:34  profilanswer
 

Banway a écrit :

uh. Si ça marche pour toi... mais perso je ne pourrais pas. Quitte à le finir, aller jusqu'au bout, puis le ranger dans un tiroir.
Ensuite le reprendre quelques temps plus tard pour voir si tu perçois ce qui n'allait pas...
Enfin je dis ça dans le cas ou comme Merome tu fais lire au fur et à mesure (ce que je ne peux pas - en passant - non plus... c'est comme avoir la vision d'une femme magnifique en tête, dessiner trois trait sur une feuille blanche, et demander l'avis d'une tierce personne : son avis ne vaut pas grand chose sans un visu interne de ta boite crânienne...)


 
Oui, mais il existe un volume de page au bout duquel le lecteur a déjà décidé s'il accroche ou pas. Cette partie doit déjà être intéressante indépendamment de la suite. Donc même avant d'avoir fini, tu peux déjà faire lire et critiquer cette partie, je pense.
 
Sinon, à part ça, tu as essayé d'envoyer Dusk à un autre éditeur que bragelonne, après modification?

n°30255651
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 15-05-2012 à 11:10:57  profilanswer
 

Yuling a écrit :


 
Haha, j'aime beaucoup ! XD
J'avais ecris sur un autre post a toi, je voulais savoir si t'avais reussi a publier ce fameux roman ecrit en 2004 ? J'aimais bien, ca manquait de quelques ameliorations mais je n'ai lu que la premiere version il me semble, avant que tu ne fasses les modifications !


 
 
Petit update: mon roman d'heroic fantasy sortira le 22 août aux éditions Asgard.
 
Quand à "les talons hauts qui rapprochent les filles du ciel", il a eu des articles dans le Monde, l'Express, Elle, Cosmo, plusieurs journaux locaux, plusieurs émissions radios, le coup de coeur de la fnac, et il a bénéficié d'un second retirage :D :D :D


Message édité par Grenouille Bleue le 15-05-2012 à 11:12:49

---------------
Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°30264939
Yuling
Posté le 15-05-2012 à 21:43:50  profilanswer
 

Oui, un très joli succès pour toi, j'espère que ton livre fantasy suivra ce même chemin, et je serai d'ailleurs la première à le lire lorsqu'il sortira en librairie. Si tu es interessé par les retours (savoir ce qu'on en a pensé), je te ferai un petit commentaire.
 
Merome, j'écris sensiblement au même rythme que le tiens, à la différence prêt que je passe facilement une trentaine d'heures à réécrire mes chapitres (qui font 15 pages). Après, c'est un choix que j'ai fais parce que je souhaite m'améliorer et que je suis un brin titilleuse sur le rythme. Je lis et relis mes phrases à voix hautes, indéfiniement, jusqu'à ce qu'elle tombent sous la langue avec aisance, même si pour cela je dois sacrifier un mot ou une idée. Si réellement ils me tiennent à coeur, je me débrouille alors pour les réintégrer diféremment. Ce ne sera jamais parfais, ça c'est claire... Mais le fait de retravailler en profondeur et de chercher comment résoudre le problème lié à la fluidité me permet d'élargir mon champ lexical, et, plus simplement, de voir ce qui ne marche pas, et pourquoi. Tu devrais essayer, ne serait-ce que pour ton propre interêt, c'est amusant.

mood
Publicité
Posté le 15-05-2012 à 21:43:50  profilanswer
 

n°30267959
Yuling
Posté le 16-05-2012 à 00:45:05  profilanswer
 

A Talbazar : j'ai zyeuté ton pavé à la page précédente, le chapitre 20...
 
Ce que j'en pense : une richesse de vocabulaire instauré trop corectement dans des phrases à l'allure parfaite.  
En fait, j'ai pas eu le courage de tout lire. Il est certain que c'est homogène. Même trop. Aucune surprise, tout est là ou on s'attend à ce que ce soit. Encore une fois, trop.  
Ton rythme est fluide, il n'y a aucun soucis la dessus. On dirait même la douce mélodie du rouet d'autrefois, pour filer la laine. Une espèce de monotonie routinière... C'est bercant, mais du coup on s'endort. Et puis voila le pavé de description. Le côté descriptif ne serait pas aussi problèmatique s'il était actif. Mais la c'est "passif" et du coup, on attend la "vraie histoire" quoi... Celle qui commence après "ça" (car ce pavé pourrait passer pour un prologue...).  
 
Tu n'as jamais songé à introduire ton décor par le biais d'un dialogue ? Tu devrais essayer d'écrire un texte en te contraignant à écrire autant de dialogues que de descriptions, pour animer tout ça, car du coup ton texte est "terne". Aucune chaleur, c'est très "coupé" de nous. Nous ne sommes que des spectateurs alors qu'on aurait aimé être acteur. Voire, aussi, si cela n'est pas dû au temps des verbes choisi.  
Enfin, on a du mal à s'identifier à quelqu'un en particulier. Et ça manque cruellement.
 
Bon, et comme la critique est aisée et l'art difficile, je me lance, sans quoi je ne le ferai jamais :  
 
 
 
Prologue
 
     Les dragons n'étaient pas affectueux. Tout du moins, c'est ce qu'affirmait le gouvernement qui veillait à entretenir leur mauvaise réputation. Selon leurs dires, ils étaient féroces, sanguinaires, d’énormes brutes prenant plaisir à tuer leurs proies ; en trois mots, des bêtes sauvages ! Et pour cette même raison, on ne pouvait laisser de tels prédateurs se mouvoir librement dans les rues du royaume.
    Deux milles ans auparavant, le roi Alvin le Quatre avait mené une campagne d'envergure afin d'affirmer sa position au sein du Conseil des Huit. Il avait ordonné à ses troupes le massacre des bêtes, sombre avertissement aux dirigents qui nourrissaient l’espoir d’envahir son royaume ; quiconque oserait s'en prendre à lui se verrait écrasé !  
Enfin... C'était la version officielle. En réalité, il avait trop peur de ces monstres pour l'admettre et préférait les savoir morts que rôdant dans les rues de sa cité à la tombée de la nuit.  
     Son successeur, Alvin le Cinq – surnommé le Rondouillet – s'était montré encore plus persuasif. C’était un petit homme corpulent, aux idées bien arretées et enclin à la folie, le genre d’homme que toute personne saine d’esprit évitait de côtoyer... Il n’était guère apprécié du peuple, mais ses sujets se gardaient intelligemment de le lui faire savoir ; qui savait ce qui aurait pu leur arriver ?  
     Car Alvin le Cinq n’était pas seulement fou, mais aussi cruel ; un concentré de méchanceté réuni dans un corps grassouillet et répugnant. Oh ! Il ne s'était pas contenté de massacrer les pauvres bêtes. Non ! Tant de puissance dans un même corps... Quel gâchis ! Il préférait les fouetter jusqu’à ce que les dragons, aussi magistraux soient-ils, se soumettent à ses moindres exigences ; sentir le pouvoir l’abreuver sous les gémissements stridents de ses victimes agonisantes ; sentir leur souffle rauque contre son visage lorsque les créatures, impuissantes, l’imploraient de leur regard vitreux... L’important étant qu’ils y perdent leur âme !
     Son prédécésseur s’était contenté de les anéantir. Mais lui, Alvin le Cinq, en génie qu’il était, en avait fait de véritables détritus de la création que l’on pouvait torturer à souhait ! Il avait d’ailleurs écrit une multitude de manuscrits à ce sujet...  
     Mais le véritable chef-d’oeuvre de son règne restait la mise en place de ses magnifiques arènes. Ah, que de force, que de puissance, que de beauté réunies en ce lieu ! Il se félicitait d’avoir laissé leur chance à ces rénégats de mercenaires... Ils pouvaient ainsi se racheter de manière utile : leurs combats contre les dragons sauvages étaient un concentré de puissance et offrait à son public des spectacles à couper le souffle ; regorgeant d’ingéniosité, les malfrats se défendaient la mort aux trousses - après tout il en allait de leur vie !  
     La fin de chaque duel était écrite d’avance : le dragon périssait dans d’atroces souffrances, sous les cris acharnés de la foule acclamant son nouveau Héros. Et lui, monarque de génie, était le maître qui avait orchestré cette resplendissante symphonie ! Quelle fierté !
     Si Alvin avait su qu’il perrirait quelques années plus tard, il aurait probablement consacré ses derniers mois à repousser la date de sa mort. Mais il n’en savait rien. Et ce fut par un soir d’été, alors qu’une brise caressante chantait dans les feuilles des arbres, que le monarque fou succomba à ses délires et se noya « malencontreusement » dans une fontaine de son jardin privé, faisant naître ragots et moqueries. Il laissa derrière lui un royaume ravagé et un palais en ruine. Le pauvre homme, qui avait consacré l’essentiel de sa vie aux monstres l’ayant englué dans sa folie, marqua tout de même l’histoire à jamais comme ayant été le pire monarque qui soit.
     A sa suite, vint Alvin le Six, puis Alvin le Sept, puis Alvin le Huit, puis... Bref. Pendant cent cinquante ans, les Alvin se succédèrent sans que l’on puisse constater de changements notoires. Ils passèrent le plus gros de leur vie à renflouer les caisses de la trésorie royale, une tâche ingrate qui leur valut une piètre réputation, si bien qu’ils furent oubliés dès lors qu’ils passèrent l’ame à gauche.
     Jusqu’à ce qu’arrive Alvin le Douze. A sa naissance, il fut surnommé Alvin le Bon, à l’image du sentiment de paix et de sérénité tranquille qu’il dégageait. Il passa sa plus tendre enfance sous le regard bienveillant des nourrices qui le choyèrent, entouré de gens aimants, et respecté pour son intelligence ainsi que sa sincérité.  
     Beaucoup virent en lui le sauveur qui viendrait les libérer du lourd fardeau de la vie. Les dernières décénnies avaient été difficiles, et les pauvres paysans ployaient sous des taxes toujours plus nombreuses. Si bien que lorsqu’Alvin fut en âge de s’intéresser à la politique, plus de la moitié des gens du royaume placèrent en lui leurs espoirs et le soutinrent dans son ascension au pouvoir.  
     Alvin le Douze était tout le contraire de ses prédécesseurs. Il était souriant, jovial et accueillant ; le genre d’homme à qui l’on accordait toute sa confiance sans se soucier de se voir ensuite dupé. Outre cette facette chaleureuse, il regorgeait d’idées plus innovantes les unes que les autres dont, parmi elles, celle d’élever les dragons.  
     A cause de leur mauvaise réputation – insufflée en grande partie par ses aieux – Alvin le Bon se vit obligé d’instaurer un système de sécurité qui permettrait aux dresseurs d’accorder aveuglement leur confiance aux bêtes. Pour cela, il fit appel à tous les Donneurs du royaume, ces personnes qui avaient la capacité de créer des choses extraordinaires, et les incita à passer un pacte magique qui lierait leur cœur à celui des dragons. Les premiers se montrèrent réticents et il fallut insister lourdement pour qu’ils se lancent dans l’aventure.
     Mais Alvin était un monarque déterminé. Armé de patience, il persévéra dans la voie qu’il s’était choisie : les générations de dragons suivantes offrirent de meilleurs résultats, et on observa que, comparés à leurs collègues qui s’étaient retrouvés là plus de force que de gré, les Donneurs volontaires se liaient plus facilement.  
     Apres quelques années, les nouvelles générations de dragons avaient gagné en docilité. Remarquant les considérables progrès de son projet, Alvin décida de rendre les choses plus officielles. Il ordonna la construction de dragonneries dans toutes les grandes villes du royaume, l’idée étant de se façonner une armée aérienne qui, en cas d’attaque, pourrait intervenir n’importe où et en un temps record. Les Donneurs répondirent au nom de « Dragonniers » et il fut donné à la notion de liaison, le terme de « Fusion ».  
     L’idée d’Alvin fut qualifiée de succès le jour où, par une matinée hivernale, une nouvelle espèce de dragon fit son apparition. Alors qu’il n’en existait, jusqu’à présent, que des noirs, des verts ou des bleus, ce fut un dragonneau aux écailles rouges qui perça férocement la coquille du dernier œuf de la couvée.  
     Pour pouvoir tenir tête à ce nouvel énergumène, qui mêlait à la force brute une bonne dose d’intelligence, il fallait désormais avoir un cœur infaillible. Les humains s’adaptèrent : posséder le Don devint nécessaire, mais fut loin d’être suffisant. Pour discerner les personnes capables d’appréhender la présence d’un dragon au quotidien du reste des mortels, on mit en place un système de recrutement basé sur des qualités bien précises. Et les personnes qui réussirent ce test furent appelées « Héros ».
 
 
Allez-y, branle-bas le combat pour les critiques ^^'

Message cité 3 fois
Message édité par Yuling le 16-05-2012 à 01:40:56
n°30269920
CyrilleTel​mer
magical négro
Posté le 16-05-2012 à 10:51:13  profilanswer
 

Yuling a écrit :

A Talbazar : j'ai zyeuté ton pavé à la page précédente, le chapitre 20...
 
Ce que j'en pense : une richesse de vocabulaire instauré trop corectement dans des phrases à l'allure parfaite.  
En fait, j'ai pas eu le courage de tout lire. Il est certain que c'est homogène. Même trop. Aucune surprise, tout est là ou on s'attend à ce que ce soit. Encore une fois, trop.  
Ton rythme est fluide, il n'y a aucun soucis la dessus. On dirait même la douce mélodie du rouet d'autrefois, pour filer la laine. Une espèce de monotonie routinière... C'est bercant, mais du coup on s'endort. Et puis voila le pavé de description. Le côté descriptif ne serait pas aussi problèmatique s'il était actif. Mais la c'est "passif" et du coup, on attend la "vraie histoire" quoi... Celle qui commence après "ça" (car ce pavé pourrait passer pour un prologue...).  
 
Tu n'as jamais songé à introduire ton décor par le biais d'un dialogue ? Tu devrais essayer d'écrire un texte en te contraignant à écrire autant de dialogues que de descriptions, pour animer tout ça, car du coup ton texte est "terne". Aucune chaleur, c'est très "coupé" de nous. Nous ne sommes que des spectateurs alors qu'on aurait aimé être acteur. Voire, aussi, si cela n'est pas dû au temps des verbes choisi.  
Enfin, on a du mal à s'identifier à quelqu'un en particulier. Et ça manque cruellement.
 
Bon, et comme la critique est aisée et l'art difficile, je me lance, sans quoi je ne le ferai jamais :  
 
 
 
Prologue
 
     Les dragons n'étaient pas affectueux. Tout du moins, c'est ce qu'affirmait le gouvernement qui veillait à entretenir leur mauvaise réputation. Selon leurs dires, ils étaient féroces, sanguinaires, d’énormes brutes prenant plaisir à tuer leurs proies ; en trois mots, des bêtes sauvages ! Et pour cette même raison, on ne pouvait laisser de tels prédateurs se mouvoir librement dans les rues du royaume.
    Deux mille ans auparavant, le roi Alvin le Quatre avait mené une campagne d'envergure afin d'affirmer sa position au sein du Conseil des Huit. Il avait ordonné à ses troupes le massacre des bêtes, sombre avertissement aux dirigeants qui nourrissaient l’espoir d’envahir son royaume ; quiconque oserait s'en prendre à lui se verrait écrasé !  
Enfin... C'était la version officielle. En réalité, il avait trop peur de ces monstres pour l'admettre et préférait les savoir morts que rôdant dans les rues de sa cité à la tombée de la nuit.  
     Son successeur, Alvin le Cinq – surnommé le Rondouillet – s'était montré encore plus persuasif. C’était un petit homme corpulent, aux idées bien arretées et enclin à la folie, le genre d’homme que toute personne saine d’esprit évitait de côtoyer... Il n’était guère apprécié du peuple, mais ses sujets se gardaient intelligemment de le lui faire savoir ; qui savait ce qui aurait pu leur arriver ?  
     Car Alvin le Cinq n’était pas seulement fou, mais aussi cruel ; un concentré de méchanceté réuni dans un corps grassouillet et répugnant. Oh ! Il ne s'était pas contenté de massacrer les pauvres bêtes. Non ! Tant de puissance dans un même corps... Quel gâchis ! Il préférait les fouetter jusqu’à ce que les dragons, aussi magistraux soient-ils, se soumettent à ses moindres exigences ; sentir le pouvoir l’abreuver sous les gémissements stridents de ses victimes agonisantes ; sentir leur souffle rauque contre son visage lorsque les créatures, impuissantes, l’imploraient de leur regard vitreux... L’important étant qu’ils y perdent leur âme !
     Son prédécésseur s’était contenté de les anéantir. Mais lui, Alvin le Cinq, en génie qu’il était, en avait fait de véritables détritus de la création que l’on pouvait torturer à souhait ! Il avait d’ailleurs écrit une multitude de manuscrits à ce sujet...  
     Mais le véritable chef-d’oeuvre de son règne restait la mise en place de ses magnifiques arènes. Ah, que de force, que de puissance, que de beauté réunies en ce lieu ! Il se félicitait d’avoir laissé leur chance à ces rénégats de mercenaires... Ils pouvaient ainsi se racheter de manière utile : leurs combats contre les dragons sauvages étaient un concentré de puissance et offrait à son public des spectacles à couper le souffle ; regorgeant d’ingéniosité, les malfrats se défendaient la mort aux trousses - après tout il en allait de leur vie !  
     La fin de chaque duel était écrite d’avance : le dragon périssait dans d’atroces souffrances, sous les cris acharnés de la foule acclamant son nouveau Héros. Et lui, monarque de génie, était le maître qui avait orchestré cette resplendissante symphonie ! Quelle fierté !
     Si Alvin avait su qu’il périrait quelques années plus tard, il aurait probablement consacré ses derniers mois à repousser la date de sa mort. Mais il n’en savait rien. Et ce fut par un soir d’été, alors qu’une brise caressante chantait dans les feuilles des arbres, que le monarque fou succomba à ses délires et se noya « malencontreusement » dans une fontaine de son jardin privé, faisant naître ragots et moqueries. Il laissa derrière lui un royaume ravagé et un palais en ruine. Le pauvre homme, qui avait consacré l’essentiel de sa vie aux monstres l’ayant englué dans sa folie, marqua tout de même l’histoire à jamais comme ayant été le pire monarque qui soit.
     A sa suite, vint Alvin le Six, puis Alvin le Sept, puis Alvin le Huit, puis... Bref. Pendant cent cinquante ans, les Alvin se succédèrent sans que l’on puisse constater de changements notoires. Ils passèrent le plus gros de leur vie à renflouer les caisses de la trésorie royale, une tâche ingrate qui leur valut une piètre réputation, si bien qu’ils furent oubliés dès lors qu’ils passèrent l’ame à gauche.
     Jusqu’à ce qu’arrive Alvin le Douze. A sa naissance, il fut surnommé Alvin le Bon, à l’image du sentiment de paix et de sérénité tranquille qu’il dégageait. Il passa sa plus tendre enfance sous le regard bienveillant des nourrices qui le choyèrent, entouré de gens aimants, et respecté pour son intelligence ainsi que sa sincérité.  
     Beaucoup virent en lui le sauveur qui viendrait les libérer du lourd fardeau de la vie. Les dernières décénnies avaient été difficiles, et les pauvres paysans ployaient sous des taxes toujours plus nombreuses. Si bien que lorsqu’Alvin fut en âge de s’intéresser à la politique, plus de la moitié des gens du royaume placèrent en lui leurs espoirs et le soutinrent dans son ascension au pouvoir.  
     Alvin le Douze était tout le contraire de ses prédécesseurs. Il était souriant, jovial et accueillant ; le genre d’homme à qui l’on accordait toute sa confiance sans se soucier de se voir ensuite dupé. Outre cette facette chaleureuse, il regorgeait d’idées plus innovantes les unes que les autres dont, parmi elles, celle d’élever les dragons.  
     A cause de leur mauvaise réputation – insufflée en grande partie par ses aieux – Alvin le Bon se vit obligé d’instaurer un système de sécurité qui permettrait aux dresseurs d’accorder aveuglement leur confiance aux bêtes. Pour cela, il fit appel à tous les Donneurs du royaume, ces personnes qui avaient la capacité de créer des choses extraordinaires, et les incita à passer un pacte magique qui lierait leur cœur à celui des dragons. Les premiers se montrèrent réticents et il fallut insister lourdement pour qu’ils se lancent dans l’aventure.
     Mais Alvin était un monarque déterminé. Armé de patience, il persévéra dans la voie qu’il s’était choisie : les générations de dragons suivantes offrirent de meilleurs résultats, et on observa que, comparés à leurs collègues qui s’étaient retrouvés là plus de force que de gré, les Donneurs volontaires se liaient plus facilement.  
     Apres quelques années, les nouvelles générations de dragons avaient gagné en docilité. Remarquant les considérables progrès de son projet, Alvin décida de rendre les choses plus officielles. Il ordonna la construction de dragonneries dans toutes les grandes villes du royaume, l’idée étant de se façonner une armée aérienne qui, en cas d’attaque, pourrait intervenir n’importe où et en un temps record. Les Donneurs répondirent au nom de « Dragonniers » et il fut donné à la notion de liaison, le terme de « Fusion ».  
     L’idée d’Alvin fut qualifiée de succès le jour où, par une matinée hivernale, une nouvelle espèce de dragon fit son apparition. Alors qu’il n’en existait, jusqu’à présent, que des noirs, des verts ou des bleus, ce fut un dragonneau aux écailles rouges qui perça férocement la coquille du dernier œuf de la couvée.  
     Pour pouvoir tenir tête à ce nouvel énergumène, qui mêlait à la force brute une bonne dose d’intelligence, il fallait désormais avoir un cœur infaillible. Les humains s’adaptèrent : posséder le Don devint nécessaire, mais fut loin d’être suffisant. Pour discerner les personnes capables d’appréhender la présence d’un dragon au quotidien du reste des mortels, on mit en place un système de recrutement basé sur des qualités bien précises. Et les personnes qui réussirent ce test furent appelées « Héros ».
 
 
Allez-y, branle-bas le combat pour les critiques ^^'


 
Salut!
 
Bon, je vais mettre en rouge les fautes que j'ai corrigées, mais c'est un passage presque inutile d'une part parce qu'il n'y en a quasiment pas, et d'autre part parce qu'on voit bien que ce sont des fautes de frappe ou d’inattention.
 
Bon, pour la véritable critique, je trouve ça bien.
Le style n'a pas de marque particulière, mais il est correct, et je n'ai pas eu de mal à aller jusqu'au bout.
Pour l'ambiance, en tant que lecteur, on ne peut pas encore dire si c'est intéressant, parce qu'on sent bien qu'on n'en est pas encore au vif du sujet, et qu'il s'agit d'une intro censée placer le décor. Mais comme c'est court et sans lourdeur particulière, on la lit facilement et on retient tout aussi facilement les éléments du décor. Ce que je veux dire c'est qu'en tant que lecteur, tu ne m'as pas encore accroché (normal, c'est l'introduction) mais tu ne m'as pas perdu non plus ( donc c'est du positif).
 
Si on veut rentrer dans le détail, je trouve que quelques phrases sont à améliorer. Je n'aurai pas la prétention de dire qu'elles sont maladroites, et je ne pense pas que ça m'aurait fait mal aux yeux si j'étais tombé dessus en librairie, mais quand même, elles me font un drôle d'effet.
 
-Alors déjà la première: les dragons n'étaient pas affectueux.
Ce n'est pas la phrase en elle-même qui me pose problème, mais je trouve qu'elle cadre mal avec la suite. "Pas affectueux" c'est trop faible, je pense. On comprend que le gouvernement a pourri la réputation des dragons, tout ça pour pouvoir les massacrer. Et tout ce qu'ils ont trouvé, c'est de dire qu'ils ne sont "pas affectueux"? Après, effectivement, tu précises bien que le gouvernement les décrit comme "sanguinaires, féroces etc" ce qui parait plus crédible, mais alors le "pas affectueux" devient dérisoire devant le "féroce etc". A la deuxième lecture, je crois comprendre qu'en fait la première phrase "les dragons n'étaient pas affectueux", est en fait humoristique, c'est juste un euphémisme pour dire qu'on a carrément pourri leur réputation. Mais si c'est un euphémisme humoristique, c'est dommage qu'on ne le comprenne qu'à la deuxième lecture. Si tu avais dit quelque chose comme "les dragons étaient de vilaines petites bêtes". On aurait tout de suite compris que c'était un euphémisme amusant.
Enfin, je dis ça, mais en situation réelle, devant un bouquin je n'aurais probablement pas tiqué.
 
-Juste après, il y a: "d’énormes brutes prenant plaisir à tuer leurs proies". Je pense que "leurs proies" est inutile et que ce serait mieux sans.
 
- "Il avait d’ailleurs écrit une multitude de manuscrits à ce sujet...  " Je trouve bizarre de dire "il avait écrit une multitude de manuscrits". C'est comme dire "il avait mangé beaucoup de nourriture". Je pense qu'il n'y a pas un de qualificatif assez important sur manuscrit pour justifier l'espèce de redondance entre "manuscrit" et "écrire". Pourquoi ne pas dire simplement "Il avait d'ailleurs beaucoup écrit à ce sujet"?
 
- "regorgeant d’ingéniosité" j'aurais dit "rivalisant d'ingéniosité".
 
-"sous les cris acharnés de la foule" je pense qu'il faudrait trouver un autre adjectif que "acharné" pour un cri. Genre "enthousiaste" peut-être?
 
-"alors qu’une brise caressante chantait dans les feuilles des arbres," Pareil que pour "écrire des manuscrits", il y a une sorte de redondance, je pense. ou bien tu dis "les feuilles" tout court, ou bien tu rajoutes un qualificatif à arbres. Genre "les feuilles des arbres entourant le ...". . A part ça, "une brise qui chante", c'est très inattendu, mais bon, ça ne fait pas non plus super mal aux yeux, donc je ne sais pas.
 
-"Il laissa derrière lui un royaume ravagé et un palais en ruine." Le palais était vraiment en ruines, ou c'est juste qu'il était ruiné au sens financier? Si c'est la dernière proposition qui est vraie, dis plutôt "ruiné". Si c'est la première, tu devrais expliquer comment ça se fait. Il était si gros qu'il cassait tout ce sur quoi il s'asseyait?
 
-" A sa naissance, il fut surnommé Alvin le Bon, à l’image du sentiment de paix et de sérénité tranquille qu’il dégageait.". Dès qu'il est sorti du ventre de sa mère il dégageait déjà un sentiment de paix et de sérénité? Il est difficile pour un lecteur d'imaginer un tel bébé. Alors tu devrais peut-être rajouter quelque chose qui montre que, bien que ce soit difficile à croire, c'était bien le cas: Du style "gnagnagnagna de paix et de sérénité tranquille qu'il dégageait, alors même qu'il n'était qu'un nourrisson". Je trouve également qu'il y a trop d'adjectifs. Est-ce que "tranquille" après "sérénité" est bien nécessaire?
 
-"Beaucoup virent en lui le sauveur qui viendrait les libérer du lourd fardeau de la vie.". Tourne ça autrement, on dirait que la plèbe demande à être victime d'un génocide.
 
-". Outre cette facette chaleureuse, il regorgeait d’idées plus innovantes les unes que les autres dont, parmi elles, celle d’élever les dragons.  ", le "parmi elles" n'est pas vraiment nécessaire.
 
 
Pour finir, une remarque globale: après avoir tout bien lu dans le détail, je trouve qu'il y a trop d'adjectifs inutiles.


Message édité par CyrilleTelmer le 16-05-2012 à 10:54:22
n°30269996
Merome
Chef des blorks
Posté le 16-05-2012 à 10:57:07  profilanswer
 

Yuling a écrit :


Merome, j'écris sensiblement au même rythme que le tiens, à la différence prêt que je passe facilement une trentaine d'heures à réécrire mes chapitres (qui font 15 pages). Après, c'est un choix que j'ai fais parce que je souhaite m'améliorer et que je suis un brin titilleuse sur le rythme. Je lis et relis mes phrases à voix hautes, indéfiniement, jusqu'à ce qu'elle tombent sous la langue avec aisance, même si pour cela je dois sacrifier un mot ou une idée. Si réellement ils me tiennent à coeur, je me débrouille alors pour les réintégrer diféremment. Ce ne sera jamais parfais, ça c'est claire... Mais le fait de retravailler en profondeur et de chercher comment résoudre le problème lié à la fluidité me permet d'élargir mon champ lexical, et, plus simplement, de voir ce qui ne marche pas, et pourquoi. Tu devrais essayer, ne serait-ce que pour ton propre interêt, c'est amusant.


 
Je relis aussi à voix haute, et corrige certains passages à ce moment là. Mais une fois que c'est terminé, c'est terminé.
Je risque plus d'introduire de contre sens si je me mets à corriger des vieux trucs.  
Et puis, mon objectif n'est pas d'atteindre la perfection, c'est d'être capable de me faire plaisir, et de sortir des trucs que je considère comme terminés de temps en temps. Il se trouve que ça fait plaisir à quelques lecteurs aussi, malgré les imperfections. Donc c'est un compromis qui me va bien, sachant que je serais sans doute incapable de faire autrement, ou de faire mieux...


---------------
Ceci n'est pas une démocratie
n°30270361
Yuling
Posté le 16-05-2012 à 11:17:01  profilanswer
 

Cyrille Telmer, je je m'en vais de ce pas faire mes corrections car j'approuve. La plupart des points que tu as cité me posaient problème sans que je parvienne à mettre le doigt sur ce qui clochait...

n°30280315
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-05-2012 à 06:47:22  profilanswer
 

Yuling a écrit :

A Talbazar : j'ai zyeuté ton pavé à la page précédente, le chapitre 20...
 
Ce que j'en pense : une richesse de vocabulaire instauré trop corectement dans des phrases à l'allure parfaite.  
En fait, j'ai pas eu le courage de tout lire. Il est certain que c'est homogène. Même trop. Aucune surprise, tout est là ou on s'attend à ce que ce soit. Encore une fois, trop.  
Ton rythme est fluide, il n'y a aucun soucis la dessus. On dirait même la douce mélodie du rouet d'autrefois, pour filer la laine. Une espèce de monotonie routinière... C'est bercant, mais du coup on s'endort. Et puis voila le pavé de description. Le côté descriptif ne serait pas aussi problèmatique s'il était actif. Mais la c'est "passif" et du coup, on attend la "vraie histoire" quoi... Celle qui commence après "ça" (car ce pavé pourrait passer pour un prologue...).  
 
Tu n'as jamais songé à introduire ton décor par le biais d'un dialogue ? Tu devrais essayer d'écrire un texte en te contraignant à écrire autant de dialogues que de descriptions, pour animer tout ça, car du coup ton texte est "terne". Aucune chaleur, c'est très "coupé" de nous. Nous ne sommes que des spectateurs alors qu'on aurait aimé être acteur. Voire, aussi, si cela n'est pas dû au temps des verbes choisi.  
Enfin, on a du mal à s'identifier à quelqu'un en particulier. Et ça manque cruellement.
 


 
c'est drôle et édifiant, au moment où tu postais je recevais ce commentaire sur mon tome 1, d'une jeune lectrice, qui relève l'aspect glacé de mes persos. A moi d'animer le(s) Golem(s), donc !
 
Tout d'abord, l'histoire est bien ficelée. Les éléments s'enchaînent avec logique, les événements arrivent, nous surprenant. En général, je ne me suis jamais attendue à ce qu'il allait se passer. J'ai toujours été surprise, sauf à deux reprises peut-être, lorsqu'un événement nouveau est survenu. Leurs natures sont déroutantes. L'action est constante et tout semble maîtrisé. La trame est menée sans erreur. Le début est un peu lent, mais cela est dû à la forme choisie : décrire tout d'abord l'environnement, à la façon de Tolkien dans Le Seigneur des Anneaux. Mais passé ce moment de description, les actions s'enchaînent et on n'y pense plus. Quant à votre écriture, elle est fluide, c'est certain. J'ai beaucoup aimé les extraits du Livre de Moud et toutes ces paroles sacrées qui ponctuaient le récit. Les phrases sont justes, bien formulées, les combats sont bien écrits, précis. Mais j'ai un sentiment de froideur. Vous décrivez, pourtant, les sentiments des personnages. Comme si le récit était externe, alors même qu'il est bien interne et parfois même omniscient. On a peu de leur vie. On est pris dans le tourbillon des actions, mais on n'a pas le temps de se poser pour les découvrir, eux, tout seul. Pour apprécier leur vie, leurs émotions, leur psychologie. On a tout cela, c'est vrai, mais de loin. Dans les derniers chapitres, comme déjà dit, j'ai réussi à mieux appréhender leur intimité. Cette absence de pathétique est agréable par moments, elle évite que les personnages ne soient des pleurnichards qui pleurent sur leur sort ou qui soient niais à en dégoûter la lecture, mais le pathos est parfois nécessaire à petite dose. On n'a pas suffisamment de matière pour s'attacher aux personnages, de ce fait. La psychologie des personnages est très intéressante si on se penche un peu dessus. Il y a à chaque fois un élément qui vient contre-balancer l'image première. Les personnalités de chacun et de chaque peuple sont véritablement bien travaillées, c'est dommage que le récit ne nous les rende pas plus proches émotionnellement. Le monde que vous avez créé, par ailleurs, est extrêmement bien construit. Tout comme vous maîtrisez la trame, vous maîtrisez votre monde et les traditions, coutumes, valeurs de chacun. Vous avez imaginé pour chaque endroit des notions propres à chacun. Ça a dû être un travail très long ! La description des lieux aussi est superbe. On a vraiment divers univers selon qu'on se trouve en Ukbar, en Anamaying, chez les Nawoks, dans le Trakon, à Aoz… J'ai des images nettes dans ma tête de tous ces lieux grâce à vos descriptions précises, bien pensées. Ce n'est vraiment pas l'histoire la plus ennuyeuse que j'ai lue. J'ai sauté de surprise en surprise. J'ai voyagé dans des mondes fabuleux. C'est ça, aussi, un livre de fantasy. Le voyage. Et vous nous l'offrez, cette évasion.
 
et vive l'amateurisme !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

n°30281356
Yuling
Posté le 17-05-2012 à 12:02:58  profilanswer
 

Héhé, je pense qu'elle se rapproche de ce que je voulais dire, avec plus de style et des propos plus organisés ! ;)
 
En fait, tu restes dans de la description de ce que je pourrais qualifier de purement visuel. Comme un spectateur externe. Or, pour qu'on s'accroche à tes persos, on a besoin que tu bascules dans un mode "interne", que tu nous proposes un tête-à-tête avec lui, et pour le coup, un vrai tête-à-tête car ça nous aiderait que tu nous délivres un peu de ses pensées.  
Après, tu peux mettre du pathos sans virer au côté pleurnichard, hein. Ca c'est un choix que tu fais toi sur le "quelle psychologie adoptent tes personnages".  
Mais oui, on aimrait bien savoir ce qu'ils ressentent. Le B.A-BA des questions qu'on se pose : qu'est-ce qu'il ressent vis à vis de son ennemis et pourquoi ? Rancoeur ? Passion ? Désir ? Désir de vengeance ? Désir refoulé ? Après tu peux parfaitement téclater à nous peindre des personnages insidieux, à deux facettes, qui ne s'assument pas, etc...  
Mais ce sont ces sentiments qui nous touchent, qui parviennent à nous faire ressentir des émotions fortes et à nous accrocher à tes personnage en dessinant un parallèlisme entre eux et nous. Par ex une situation qu'on a déjà vécu, mal vécue, ou au contraire, qui nous a arrâché des frissons. Ca s'adresse vraiment à cette partie là de notre subconscient.
Après tu peux sois nous pondre un pavé sur l'état de ton perso à cet instant là, sois glisser des petites phrases ici et là, qui n'ont l'air de rien mais qui nous lie, tout au long du récit, à l'évolution émotionnelle de ton personnage et qui nous permet donc de nous identifier à lui...


Message édité par Yuling le 17-05-2012 à 12:05:04
n°30282427
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-05-2012 à 14:00:43  profilanswer
 

je fais l'égoiste, mais je vais te lire, juste j'ai pas trop le temps, je cuisine 20 trucs là.

 

En tout cas je connais un prince, là, qui va raquer en pensions alimentaires et une princesse qui va tomber enceinte du palefrenier.  :D


Message édité par talbazar le 17-05-2012 à 14:00:58
n°30283518
Yuling
Posté le 17-05-2012 à 16:37:21  profilanswer
 

LOL j'ai hate de voir ca !!!

n°30288543
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 18-05-2012 à 07:18:34  profilanswer
 

Yuling a écrit :


 
Bon, et comme la critique est aisée et l'art difficile, je me lance, sans quoi je ne le ferai jamais :  
 
   


 

  • Tout du moins, c'est ce qu'affirmait le gouvernement qui veillait  


Je trouve ce terme un peu trop républicain, ça fait pas rêver, pourquoi pas le palais, ou un truc du genre ?
 

  • l’essentiel de sa vie aux monstres l’ayant englué dans sa folie


J’aime pas trop, surtout que tu répètes ayant juste après. (comme ayant été le pire monarque qui soit)
 

  • qu’ils passèrent l’ame à gauche.

Hummm… bof bof
 

  • ces personnes qui avaient la capacité de créer des choses extraordinaires

Il nous faudrait un bref exemple
 

  • Pour discerner les personnes capables d’appréhender la présence d’un dragon au quotidien du reste des mortels

Je ne comprend pas cette phrase
 
On a l’air de leur coller des baffes un peu trop facilement aux dragons, aussi.
 
Bon, c’est un prologue, mais le sentiment que j’en ai, c’est de regarder quelqu’un  mettre le couvert, et de ne pas voir encore un seul plat sur la table. Je prend l’apéro, et je me contente de l’odeur. Des dragons de combat, ok, mais contre qui ? C’est ça qui m’intéresse.  
Mais je lirais bien la suite, une fois passé l’exposé, si le récit a plus de nerf.
 
En tout cas, ton écriture n’est pas désagréable.

n°30288640
Yuling
Posté le 18-05-2012 à 08:12:09  profilanswer
 

En fait, à la base j'avais un petit paragraphe de 15 lignes. Et ma soeur, qui corrigeait mes écrits, était complètement pommée niveau contexte (elle lit jamais de fantasy). Du coup, ben voila quoi. J'ai développé pour clarifier les choses et surtout clarifier d'où venait la notion de Héros (et aussi pour ME faciliter la suite, je dois l'avouer...).  
Et vu que je juge cet énorme truc d'un peu "chiant", je l'ai mis en prologue, comme ça ceux qui ne veulent pas le lire pourront directement attaquer au chapitre 1 ! XD
 
- Je trouve ce terme un peu trop républicain, ça fait pas rêver, pourquoi pas le palais, ou un truc du genre ?  
Je vois l'idée mais ça va être difficile de changer étant donné le contexte politique à cette époque... Et je ne peux pas déveloper car ça touche directement à l'intrigue. Je vais voir ce que je peux faire...
 
- l’essentiel de sa vie aux monstres l’ayant englué dans sa folie
Je suis tout à fait d'accord, j'ai moi-même essayé de trouver autre chose à l'écriture sans grand succès, car j'aime le terme "englué"... T.T Mais si tu as quelque chose pour remplacer, je prends !
 
- qu’ils passèrent l’ame à gauche.  
Ah ouais ? :O Pourquoi ?  
 
 - ces personnes qui avaient la capacité de créer des choses extraordinaires  
Il nous faudrait un bref exemple : vais voir ça :)
 
On a l’air de leur coller des baffes un peu trop facilement aux dragons, aussi.  
 C'est juste que y'a eu quelques souverains exécrables ! Sinon après ils s'en sont plutôt bien tirés :D Mais en même temps si tu voyais un tyranosaure rex près de chez toi, tu chercherais à l'apprivoiser avec des noisettes ? :D
 
 
 


Message édité par Yuling le 18-05-2012 à 08:19:45
n°30307061
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-05-2012 à 07:31:06  profilanswer
 

je veux bien corriger ta soeur.

 

L'âme à gauche ou l'arme à gauche ?

 

Je cogite sec à adapter mes histoires en story-board, mes personnages auront moins envie de la ramener. Tintin récite pas du Friedrich Wilhelm Nietzsche !

 

http://www.imagup.com/data/1152422501.html

 

http://www.imagup.com/data/1152420469.html

 

http://www.imagup.com/data/1152420657.html

 

http://www.imagup.com/data/1152193766.html


Message édité par talbazar le 23-05-2012 à 09:08:14
n°30307974
Yuling
Posté le 20-05-2012 à 11:54:48  profilanswer
 

Héhé, c'est une très bonne idée, même si je ne pense pas qu'au fond ça t'empêche d'écrire trop de description ! ^^  
 
Quant à ma soeur, elle écrivait son autobiographie. Elle ne versait vraiment pas dans l'art de l'écriture et je pense sincèrement, de ce que j'ai lu de tes commentaires, que tu te fairais chier en lisant. Surtout si tu ne la connais pas...
 
J'hésite à pondre mon chapitre 1 ici... Voulais le faire mais on m'a dit qu'un de mes persos est lisse et que j'avais troqué mon rythme concis à la réécriture contre plus de profondeur...  
J'étais d'avantage satisfaite mais du coup je ne sais plus ce que je dois en penser...  
Et j'ai peur que tu trouves ça niais XD


Message édité par Yuling le 20-05-2012 à 11:55:29
n°30308344
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-05-2012 à 12:51:11  profilanswer
 

il n'y a de niais que la niaiserie

n°30310869
Yuling
Posté le 20-05-2012 à 17:14:15  profilanswer
 

Justement... Mais bon... En avant toute, ne me fouette pas trop durement stp T.T ET OUI, je sais que Yuling a pas de caractère -_-
 
Elle avait trouvé cette grotte quelques jours auparavant. Creusée à même le sol, là où la montagne sombrait vertigineusement dans les profondeurs de la forêt, c'était le nid idéal pour tout dragon qui se respecte. L'hiver était déjà bien avancé, le froid mordant s'était emparé du monde recouvrant le continent d’un fin duvet de coton, et malgré son ventre rebondi qui pesait sur ses entrailles, elle s'était vue contrainte de fuir son ancien refuge. Elle ! Un dragon !
Maudits humains !  
 Des heures durant, elle avait volé en direction du nord afin d’atteindre les contrées les plus reculées du royaume. Son instinct l'avait guidée jusqu'ici, si loin de ses terres et protégée du reste du monde, où elle serait en mesure d'élever le petit brin de vie qui l’habitait désormais.
 Une vague d'amour la submergea : elle avait attendu ce moment avec tant d’impatience qu’il lui semblait étrange, comme coupé d’une réalité qu’elle n’avait pas connue... Oui, ici sa dragonnette serait en sécurité. C'était l'essentiel...  
Elle grogna de plaisir et l’écho de sa voix (mal utilisé) résonna longuement contre les parois de la caverne. Doucement bercée par son propre ronronnement, la dragonne s’endormit et le silence envahit le monde, bientot accompagné du chant langoureux du vent s’engouffrant dans les branches.  
 
***
 
 Matrick le Un était de visite dans la dragonnerie d'Anyor. A sa succession au trône de Maestria, il avait demandé à changer de nom. S'appeler Alvin, Edgar ou Rodrig ? Il n'en était pas question ! Il était unique et il lui fallait donc un nom unique. Parce qu’il était différent de ses prédécesseurs, parce qu’il refusait de se voir mis dans le même panier qu’eux, parce que s’il souhaitait entrer dans l’histoire, il devait se démarquer.  
 Ainsi, la ville d’Anyor possédait une dragonnerie plus grande que son palais ? Soit. Il lui faudrait y remédier. Qui était le crétin qui avait ordonné la création des dragonneries, déjà ? Ah oui, Alvin le Douze. Un homme stupide et dépourvu de sens. Et dire qu’on le surnommait « le Bon »... A son avis, il etait surtout bon quand il était question de créer des maux de têtes inutiles à ses successeurs.
Elever des dragons, mais quelle idée ! Des créatures rustres qui auraient tôt fait de vous dévorer le bras au moindre désagrément. Une supercherie ! Si ca ne tenait qu'à lui, il y aurait belle lurette que ces stupides bestioles auraient disparues. Et les dragonneries avec elles. Mais c'était à la mode, parait-il. Alors si l'on pouvait divertir le peuple... Pourquoi pas ? Au moins, cela les occuperait pour un temps, et comme ça ils ne viendraient pas fouiner dans les problèmes plus graves...
 Matrick le Un bifurqua dans l'allée de droite. L’air pesait tellement qu’il en devenait presque irrespirable. Sur son front perlaient les premières gouttes d’une sueure qui contribuait à lui donner l’allure d’un homme négligé, image dont il se serait volontiers passé ; bien loin de représenter la dignité imposée par son statut. Jamais, en quarante ans, il n’avait sué comme un porc : c’etait une première, et, cette fois encore, il la devait à ces enfoirés de dragons qui venaient de lui foutre en l’air sa journée !
La dite dragonnerie ressemblait à une immense caverne dont le plafond, ouvert par endroit, permettait aux créatures de s’envoler quand bon leur semblait. Matrick avait du mal à apprécier l’ingéniosité de la conception de l’édifice. En ce qui le concernait, l’architecte devait avoir eu un sérieux probleme pour ne pas avoir intégré à son oeuvre un système d’aération, car l’odeur lui était tout bonnement insupportable.  
Abandonnant son premier conseiller à ses minauderies concernant l’histoire des dragons ces deux milles et quelques dernières années,  il se dirigea vers les sombres cavités qui attiraient davantage son attention. De toute façon, cela faisait un moment qu’il n’écoutait plus ce que ce vieux grincheux lui racontait. Entre la chaleur, les effluves nauséabonds et la présence d’une troupe de bons à rien imitant chacun de ses mouvements, il en avait par-dessus la tête.  
Les renfoncements étaient taillés plus ou moins profondément dans la roche, et permettaient à chaque dragon de jouir d’un minimum de tranquillité. Le manque de luminosité empêchait Matrick de discerner quoi que ce soit mais, curieux, il se rapprocha de la zone d’ombre. Un énorme dragon rouge surgit de nulle part et ouvrit sa gueule béante à quelques centimètres du monarque, qui sursauta : il était vraiment énorme ! Fichtre ! Il avait bien failli le bouffer, aussi !
Matrick recula en feignant l’indifférence : non, il n’avait pas eu peur. Même si ses doigts tremblaient, même s’il tenait difficilement sur ses jambes ramolies ; il n’avait pas eu peur ! Il s’empressa tout de meme de dissimuler ses mains sous sa longue robe pourpre, par « sécurité ». Combien de temps lui faudrait-il encore déambuler dans cette maudite dragonnerie pour satisfaire ses conseillers ?  Certes, les dragons représentaient la puissance, mais cette visite était en train de tourner au ridicule...
- Et donc, comme le stipule la loi d'Alvin le Douze, votre fils devra devenir un Héros. Votre Grandeur, nous vous recommandons vivement la dragonnerie d'Anyor pour...
Fichus conseillers ! Pourquoi s'acharnaient-ils à perpetuer les traditions quand elles se révélaient dénuées de sens ? Un Héros ? Quelle plaisanterie, comme si cela lui serait utile dans un chateau. Il était hors de question que son fils mette les pieds ici ! Apres tout, si lui y avait échappé, il trouverait bien un moyen de déroger à la règle...
Un homme d’une cinquantaine d’années fit son apparition et vint à leur rencontre.  
- Maître Torrish, susurra le premier conseiller, quel plaisir de vous voir !  
Le vieillard agrementa sa phrase de bienvenue d’un de ces sourires feints, non dénué d'hypocrisie, mais l’homme ne fut pas dupe. Il l’ignora, passa devant lui sans même lui jeter un regard et alla se planter devant Matrick :
- Votre Grandeur, dit-il en lui servant une révérence moqueuse, c'est un immense honneur que de constater votre présence dans notre humble dragonnerie.  
Il avait bien insisté sur le mot "humble", en sachant pertinemment que Matrick haïssait les dragons et qu’il n’espérait qu’une chose : en finir avec cette conversation au plus vite pour pouvoir se remettre de son éprouvant apres-midi.
- Quand aurons-nous le plaisir d'accueillir votre fils ? continua-t-il avant de fixer intensément le monarque dans les yeux.  
 Matrick le Un se figea. Comment un moins que rien comme lui osait-il se prendre pour son égal ? Qui était-il pour afficher autant d'assurance ?
- Je vous remercie de l'attention que vous lui portez, répondit-il en ignorant l'affront qui venait de lui être fait. Mais il n'a malheureusement pas encore été décidé dans quelle dragonnerie il se rendrait.
- Votre Grandeur, si vous permettez, intervint Maitre Torrish, il serait catastrophique pour le royaume que Votre fils ne choisisse pas la dragonnerie d’Anyor. Que penserait le peuple s’il se rendait dans un royaume voisin ? Leurs installations sont loin d'égaler les nôtres, et de son statut il ne peut séjourner à la dragonnerie royale. Il serait affligeant que le fils d'un Si-Grand-Roi soit contraint de se rendre dans une dragonnerie sans renom. Encore plus, qu’il ne puisse effectuer sa formation ! fit-il remarquer.
Les conseillers approuvèrent d’un signe de la tête tandis que Matrick maudissait l’homme en question. Quelle arrogance ! Ce « Maître Torrish » était loin d'ignorer que la dragonnerie choisie importait peu. Et il avait également intelligemment suggéré à ses crétins de conseillers un argument de premier ordre qui faisait pencher la balance en sa défaveur. Il n’était plus question de passer outre la loi : cet homme venait de balayer son dernier espoir. Son fils devrait non seulement effectuer sa formation, mais la suivre à la dragonnerie d’Anyor, sous la direction de ce Maitre Truc-Muche. Lui, Roi de Maestria, se retrouvait dans l’incapacité d’agir ! Non, il n’aimait definitivement pas cet homme.
 Matrick le Un quitta la dragonnerie énervé, un tic nerveux à hauteur de son sourcil droit traduisant sa frustration. Dragon, dragon, dragon... Ce mot l'horripilait au plus haut point. Qui était-il pour oser s'opposer au Roi ? Pensait-il que posséder un dragon suffisait à le défier ? Pensait-il qu'il était invincible ? Il lui montrerait ce qu'il lui en coutait de défier Matrick le Un !
- Conseiller Ostrad ! aboya-t-il.  
Le viellard chauve et malingre qui lui servait de premier conseiller se précipita, d’une demarche boiteuse, à sa suite :
- Votre Grandeur ?  
- Mon fils se doit d'être exemplaire. Trouvez-lui un dragon. Le meilleur : j’en veux un sauvage !
Le petit homme écarquilla les yeux, désemparé par la demande de son monarque.
- Immédiatemment ! hurla Matrick.
- Bien, votre Grandeur, répondit-il d’une voix chevrotante, avant de disparaître dans les dédales d'Anyor.  
 
***
 
- Explique à ta fille qu'elle n'a plus de père ! gueula l'homme.
- Ma fille, ma fille ! hurla la petite femme replète à son mari. Il s'agit toujours de ma fille quand elle créée des problèmes et jamais de la tienne. Je te rappelle qu'elle tient à moitié de toi !  
- Je ne me souviens pas d'avoir fait une de telle connerie un jour ! Mais c'est bien ton genre à toi de créer des problèmes, répliqua-t-il d'un ton cinglant, t'étais bien contente dans les bras de l'autre connard !
- L'autre connard, comme tu dis, j'aurais pas eu besoin d'aller le voir si t'avais assuré ton rôle ! rugit-elle. T'as qu'à lui dire toi-même qu'elle a plus de père ! Elle en a jamais eu de toute façon ! Tu crois qu'il suffit de gueuler à tout bout de champ ou d'avoir des couilles pour être un père ?
- Et une mère qui baise la moitié de la ville, tu crois que c'est mieux ?
- J'ai jamais baisé...
- Vois l’exemple que tu donnes a ta fille ! la coupa son mari. Ca ne m’étonne même pas qu’elle disparraisse la moitié du temps et que les gosses du village parlent d’elle comme d’une trainée. Elle est exactement comme toi : une trainée !
- Je n’ai jamais baisé la moitié de la ville ! se justifia sa femme, les larmes aux yeux (je l’imagine pleine de caractère et pas prête à pleurer devant lui oO), prête a craquer.  
- C’est tout comme !  
- Parce que toi t’es mieux, peut-être ? T’es qu’un lâche ! T’as entendu les gamins parler d’elle et t’as rien fait ! Tu les as juste laissé dire ! Comme quoi, t’as pas changé d’un poil depuis cette époque, hein ? T’es toujours pas foutu de t’imposer quand tu vois un de tes proches...
- Tais-toi ! répliqua l'homme rouge de colère. Tu crois que j’avais le choix ? Et tu crois que j’ai envie d’intervenir quand tu te pavanes comme si t'avais encore quinze ans et le feu au c...
- Ca suffit ! intervint Yuling, la jeune fille blonde qui venait d'apparaître dans l'entrebâillement de la porte.  
- Ne te mêle pas de ça, rugit son père. Monte dans ta chambre !
- Nan ! rétorqua la jeune fille dont le visage rougi et les yeux remplis de larmes trahissaient le chagrin. Vous en avez pas marre de vous engueuler ?
- Ca ne te regarde pas, maugréa sa mère entre ses dents. Et puis d'abord, si t'avais pas laissé l'enclos ouvert, on en serait pas là !  
- Comme si ca changeait quelque chose ! ragea Yuling. C'est juste une excuse de plus pour vous engueuler !  
Une larme coula le long de sa joue ; elle avait beau essayer de les retenir, elle prenait la situation trop à coeur :
- De toute facon, ca vous arrange bien que j’intervienne, comme ca vous pouvez me faire culpabiliser encore plus !  
- Ca suffit ! la coupa son père d'une voix si profonde qu'elle arracha des frissons à la jeune fille. Monte dans ta chambre !
- Non ! déclara-t-elle en le fixant dans les yeux. J'en ai marre de vos disputes, j'en ai marre de vous, j'en ai marre de tout ! Je m'en vais !
- C'est pas à toi de décider ! rétorqua sa mère, méprisante.  
- Et tu vas faire quoi ? rétorqua la jeune fille.  
La petite femme réplète (répétition) écarquilla les yeux dans un éclair de panique. Elle regarda son mari, espérant que ce dernier la soutiendrait, mais ce dernier resta de marbre. Lentement, son petit corps se tassa un peu plus sous le poids de la culpabilité, désespérée par la tournure que prenait leur dispute.
- Yuling chérie... gémit-t-elle.
- Je m'en vais, balanca-t-elle en ignorant les supplications de sa mère.
- Il n’en est pas question, ordonna son père. Retourne...
Mais il n’eut pas le temps de terminer sa phrase, que déjà Yuling s’était retournée et avait franchi les trois pas la séparant de la porte d’entrée, qu’elle avait claquée sur son passage.  
- C'est de ta faute ! reprocha le mari à sa femme.
- Quoi !? Tu oses me dire ça à moi ? Mais regarde-toi, espèce d’ordure...!
 Marre ! Yuling en avait marre de leurs disputes incessantes ! Pourquoi n'avait-elle pas des parents normaux ? Pourquoi devaient-ils toujours trouver le moindre prétexte pour se détruire l’un l’autre ? Et tout ça à cause de leur fierté mal placée... En les regardant s’auto-detruire depuis des années, elle en arrivait à se demander dans quelles circonstances elle avait pu naître. Alors peut-être que son père ne l’était pas vraiment ? Peut-être que tout ce qu’il avait craché au visage de sa mère cachait une vérité lourde de sens ?
Cette idée lui arracha des frissons. Il ne fallait pas y penser, surtout pas... Cela l’aurait détruite (répétition). Mais elle persistait malgré tout, grandissant de minutes en minutes. Cependant, la seule pensée de ne pas avoir de père était encore bien plus effrayante que celle d'en avoir un qui ne servait à rien, et qui n'était même pas fichu de l'aimer.
 Etait-elle une si mauvaise fille ?  
Elle se sentit tout à coup très seule. Elle n'avait pas réfléchit à ce qu'impliquerait son départ. Elle était partie sur un coup de tête, alors que l'émotion poignante lui avait broyé le cerveau, l'empêchant de réagir de manière rationnelle. Mais les évènements l'avaient trop secouée pour qu'elle parvienne à penser plus loin que l'instant présent. Et ce qui comptait, maintenant, c'était de marcher, marcher, et marcher encore, avec l'espoir que sa rage s'évacuerait à mesure que ses pas l'éloigneraient du conflit.  
 La forêt lui parut accueillante ; enfin, plus que sa maison. Elle avait besoin de calme pour appaiser son esprit, et se retrouver. Car chaque dispute était ce qu'elle était, c'est à dire un amas de propos blessants qui lui déchiraient le coeur.  
 Seule, elle parviendrait à faire la part des choses.  
 Pas après pas, des heures durant, elle s’enfonça au coeur de la forêt. Ce n’est qu’une fois sa peine diminuée qu’elle réalisa qu'elle avait fait le bon choix. Ou tout du moins qu’elle ne le regrettait pas. Cela faisait trop longtemps qu'elle assistait, impuissante, aux disputes de ses parents.  
Sans se l’avouer, Yuling espérait que sa décision apporterait du changement, tout en sachant pertinemment que c'était se bercer d'illusions. Si elle avait eut un tel pouvoir, le conflit serait réglé il y avait de cela bien longtemps. Or, la nature des sentiments séparant ses parents semblait prendre sa source dans un passé dont elle ignorait tout. Elle se retrouvait impuissante.
 En revanche, elle regretta de ne pas avoir pris de vêtements plus chauds. Elle ne portait qu’une veste légère, qui servait, tout au plus, à rester quelques heures dehors pour les travaux de la ferme. Et pour peu qu'on rentre se réchauffer par la suite.  
Mais là, Yuling s'appretait à passer sa première nuit dehors...
 C'était sans importance. De toute façon son existence avait toujours été vaine : à cause de ses parents, la plupart des formateurs du village avaient refusé de la prendre comme apprentie. On la traitait de trainée, et quand ce n’était pas le cas, on se moquait d’elle parce que sa mère sortait en douce avec le vieillard (c’est définitif, il n’y a que des vieux dans cette ville XD) de la ville voisine, qui n’avait plus toute sa tête et auquel il manquait une rangée de dents. Rien que le fait d’imaginer sa mère dans les bras de cet homme la répugnait, elle aussi....
Quant aux autres formateurs à qui elle n'avait pas demandé, elle ne doutait pas de leur réponse. Le seul avenir qui lui restait dorénavant, était celui peu aguichant de femme mariée. D’accord, il lui faudrait attendre quelques années, mais elle refusait de se retrouver dans le lit d’un de ces lourdeaux du village. Et puis, qui aurait voulu d’elle ?  
 Non, disparaître restait encore la meilleure des solutions.
Yuling marcha une bonne partie de la nuit, ce qui lui permit de ne pas mourir de froid.  A de nombreuses reprises, ses membres meurtris lui crièrent de s’arrêter, mais son esprit savait que cela signifierait son arrêt de mort. Alors elle continua, encore et encore, s’enfonçant toujours plus profondément au milieu de la végétation.  
Puis, le soleil vint chasser la lune, innondant de ses teintes jaune-orangées le tapis de feuilles mortes. L’aube était là, baignant le sous-bois de sa chaleur réconfortante, avec ses innombrables particules de poussière qui virevoltaient dans les premiers rayons de la journée...
Elle aperçut une fleur, à l’allure étrange, qu’elle n’avait jamais observée auparavant. Le bleu de ses pétales se noyait dans le parme, supplenté d’une touche rosée, sur l’extérieur, qui donnait à la plante un côté éphémère. Pour dire vrai, la végétation s’était densifiée, et Yuling ne reconnaissait plus la moitié des arbustes qui l’entouraient. Quelles étaient ces feuilles aux reflets dorés ? Et ces plumeaux d’argent, dont l’extremité duveteuse ne scintillait qu’à l’ombre de ses congénères ?
Un spectacle surréaliste, dont l’énergie qui s’en dégageait s'immiscait en elle, insufflant à son corps, au bord de l'épuisement, une nouvelle vigueur. Elle avait tant marché qu'elle n'était plus capable de s'arrêter. Pas même pour reprendre son souffle. Seule, répondant à une détermination sans faille, elle poursuivait inlassablement le soleil dont les jeux d’ombres et de lumières égayaient sa journée. Et quand, à moitié inconsciente, son esprit n’avait plus été capable de suivre le rythme, son corps avait tout naturellement pris le relai.
Depuis un moment maintenant, la jeune fille errait au milieu de nulle part. Là où beaucoup auraient abandonné, Yuling n’en démordait pas. Ce tronc ébreché, cette branche qui frôlait le sol, elle avait l’impression de les avoir vu des dizaines de fois, et pourtant... Elle ne se rappelait pas de ce rocher en forme de tête de chien, sur sa gauche, ni de cette odeur de mousse humide. Elle ne se rappelait pas, non plus, de cette impression de légêreté qui accompagnait chacun de ses mouvements. Cédait-elle aux sombres sphères de la folie ?
Comment aurait-elle pu le savoir ? Elle était si épuisée qu’elle n’avait plus la force de paniquer. Pas même lorsqu’elle aurait dû. Le monde tergiversait. Un mélange difus de bleu et de vert, puis de vert et de jaune. Quelle heure était-il ? L’odeur de mousse avait disparu. Evincée par celle, plus forte, de la terre humide. Pleuvait-il ? Plic, ploc. Le monde tanguait. Ploc, plic. Ses sens lui échappaient. Plic, ploc. Le temps s’étirait. Ploc. Un eclair fusa. Blanc. Ploc. Oui, blanc. Plic. Une fraction de seconde. Ploc. Et le monde disparut.  
 
***
 
 Yuling se réveilla plongée dans la pénombre. Son corps était en piteux état ; elle remua les doigts de pieds et sentit une douleur cuisante lui remonter du talon à la nuque. Qu’avait-elle pu faire pour que...  
Sa mémoire lui revint brusquement avec la violence d’un cours d’eau. En effet, elle avait peut-être mal appréhendé ce que son corps était en mesure d’endurer. Mais elle était en vie, n’est-ce pas ? Quant à savoir par quel miracle, c’était une excellente question.
A en croire son instinct, elle devait se trouver dans une sorte de... de grotte. De la lumière filtrait sur sa gauche, se reflétant sur les parois humides de la caverne : il devait y avoir une ouverture pas loin. Et sur la droite... Elle plissa les yeux et se pencha légèrement, espérant distinguer quelque chose qui se démarquerait de la pénombre, mais sa grimace ne servit qu’à lui arracher un petit cri de douleur en réalisant qu’elle venait de se cogner la tête contre un relief.  
 La main plaquée sur sa future bosse, Yuling jura intérieurement. Sur le coup, elle n’avait pas réfléchi : partir lui avait semblé la meilleure des solutions. Mais maintenant qu’elle se retrouvait là, perdue au coeur de nulle part, elle se sentit assailli par le doute. A peine s’était-elle tirée d’un problème qu’un autre surgissait : comment retrouverait-elle le chemin de la ville ? Et comment vivrait-elle, une fois qu’elle y serait parvenue ?  
 Son cerveau s’emballa. La panique était en train de la gagner...
  Tout à coup, elle n’était plus très sûre d’être heureuse de se savoir en vie. Peut-être que si elle était morte, cette nuit-là...
 « Non, » maugréa une voix puissante et profonde.
 Alertée, Yuling chercha du regard qui avait parlé. Etait-ce le fruit de son imagination ?  
 « Non, » répéta la voix.
- Qui est là ? lança-t-elle dans la pénombre.
 « Yuling... » dit la voix.
- C... Comment connaissez-vous mon prénom ? bégaya-t-elle.  
Un frisson d'effroi la parcourut : cette voix sombre et profonde qui résonnait dans la caverne ne lui prédisait rien de bon. Allait-elle mourir ?  
Cette pensée la crispa d’avantage... Il y avait une différence entre vouloir mourir à demi inconsciente et sans souffrance, et attendre sa mort de manière lucide, en sachant que de toute façon, on allait passer un sale quart d’heure.  
Tout à coup, l’idée d’en finir ne lui parut plus aussi alléchante.
 « La vie n'est pas vaine, » reprit la voix.
- Sauf quand on est voué à un destin pire que la mort, rétorqua Yuling, qui en avait marre des principes préétablis.

n°30310881
Yuling
Posté le 20-05-2012 à 17:15:22  profilanswer
 

(la suite...)
 
« La vie n'est pas vaine... »
- Qu’est ce que vous en savez de mes souffrances ?  
« La vie sait aussi offrir des choses magnifiques. »
La voix avait de nouveau parlé. De cette intonation étrange, à la fois grondante et chantante, éloignée mais si proche. De cette intonation qui se voulait détachée, et qui, pourtant, résonnait d’un éclat chaleureux...
- Comme quoi ? argua la jeune fille qui commençait à perdre ses moyens. Des parents qui s'engueulent à longueur de journée ? Un père qui n'est peut-être même pas mon père ? Une mère qui ne se préoccupe guère de l'existence de sa fille ? Des gens aveuglés par ce qu’ils croient et incapables de vous juger pour ce que vous êtes réellement ?  
Ses yeux se noyèrent sous l'effet des larmes. D’un revers de manche, elle les essuya maladroitement. Elle ne pouvait pas pleurer. Pas devant les autres. Cela signifiait qu’elle était faible et elle refusait qu’on pense ça d’elle. D’autant plus faible qu’elle réalisait avec rancoeur toute la souffrance et le rejet qu'elle avait ressenti ces seize dernières années. Elle n’avait pas oublié.  
 « Calme toi, mon enfant, » reprit la voix.
 Mon enfant ?  
Un sentiment de chaleur l'envahit. Mon enfant... Ces mots avaient été prononcés dans un grondement et pourtant ils semblaient si doux. Mon enfant... La voix résonnait dans son coeur avec passion ; comment pouvait-on exprimer autant d'amour si simplement ?  
Mais que connaissait-elle à l'amour, après tout ?  
 « Plus que tu ne le croies, » répondit la voix à sa question silencieuse.  
Un râle s'éleva du fond de la caverne, puissant, intense, trahissant une émotion débordante. Etait-ce cela, l'amour ?
 Elle esquissa un sourire – ce qu'elle n'avait pas fait depuis bien longtemps. Bizarrement, elle n'avait plus peur. Son coeur résonnait dans sa poitrine, en écho à l’étrange ronronnement qui avait envahit la grotte. Ce souffle cours, ce grondement latent, l’emplissait d’espoir. La vie réservait parfois bien des surprises. La voix n’avait pas tords : la vie avait encore quelque chose à lui offrir et lui faisait un magnifique cadeau. D'autant plus magnifique que les heures précédentes avaient été douloureuses.  
- Qui es-tu ? demanda Yuling.  
Curieusement, elle ne s’était jamais sentie aussi sereine.
 « Je suis, » lui répondit la voix.
- Tu dois bien avoir un nom ? insista-t-elle.  
 « Les noms ne servent qu'à être appelés. »
- Très bien, alors je t'appelerai Yör, décida la jeune fille. Yör, dans l’ancien langage, ça veut dire Soleil.
Oui, Soleil, parce qu’elle avait éclairé sa journée. Parce qu’elle guidait sa pensée. Parce qu’elle réchauffait son coeur.
 « Yör, » murmura la voix. « Yör. »  
Elle se mit à ronronner de plus belle ; visiblement, ce nom lui plaisait.
Le dos contre la paroi, Yuling s’apaisa bercée par le grondement chaleureux qui vibrait dans l’air. Peu à peu, les barrières qu'elle avait érigées pendant de longues années cédèrent, et bientôt la jeune fille ne put retenir ses larmes. Pendant un temps qui lui parut infini, elle laissa s'échapper seize années de souffrance, seize années de patience ; seize années de solitude...
Quand enfin elle se sentit liberée de ce poids qui l’opressait depuis bien longtemps, elle s’endormit le sourire aux lèvres : elle était heureuse.
 
***
 
 Yuling remua le petit doigt. Ce n’était pas le bruit qui l’avait réveillée. Mais, au contraire, ce calme inquiétant. Ca la changeait de chez elle, où les disputes incessantes de ses parents rythmaient son quotidien.  
Quand elle ouvrit les yeux, elle se trouvait toujours au même endroit. Rien n’avait changé, excepté que le doux ronronnement avait laissé place au silence. L'espace d'un instant, même, elle se crut seule, avant qu'un bruit, au fond de la caverne, ne trahisse une autre présence.  
Son cœur s'apaisa ; Yör était toujours là. Elle avait redouté devoir se débrouiller d’elle-même pour retrouver le village. Il faut dire qu’elle n'en aurait pas été capable. Elle était allée trop loin, et de nuit, pour se souvenir du chemin qu'elle avait emprunté.  
 Bizarrement, cela devait faire maintenant deux jours qu'elle n'avait ni mangé, ni bu. Mais elle n’avait pas faim ! Ses courbatures s’étaient estompées, et sa nuque, relaxée ; seule restait la vilaine bosse de la veille, qui mettrait encore quelques jours à guérir. Yuling se sentait reposée, pour être plus précise ; elle ne s’était jamais sentie aussi bien de sa vie.
 « Il est temps. »
Maintenant qu’elle avait les idées plus claires, il lui semblait que la voix s’était adressée directement dans son esprit...
 « Il est temps, » entendit-elle une nouvelle fois. « Approche. »
 La jeune fille hésita. Elle n'était pas certaine que ce soit une bonne idée.
 « Approche. »
 Yuling obéit. Elle se leva et la grotte se mit soudain à tanguer. Instinctivement, elle se rettrapa à la paroi : rester trop longtemps assise sans bouger l’avait affectée, son corps n’avait pas apprécié le brusque changement de position.  
Difficile de se repérer dans le noir. Les bras légèrement en suspens, elle avança prudemment, tâtant le sol du bout des pieds avant de s’y appuyer franchement. L’eau l’avait rendu glissant par endroits, et elle dut redoubler de vigilence pour ne pas se retrouver sur les fesses.  
Elle approchait. L’attention grandissante, Yuling tendit la main, comme pour se saisir de l’invisible, et ses doigts se refermèrent sur le vide, hésitants. Un souffle puissant lui parvint au visage, déplaçant des volutes d’air chaud sur son passage, alors elle avança un peu plus.  
Dans un coin, éclairé par un filet de lumière à peine visible, était tapie une masse sombre. Intriguée, elle resta plantée là, sans bouger, de longues minutes, avant de s’approcher un peu plus.  
Ce qu’elle découvrit la laissa sans voix. Non, elle ne devait pas voir clair, avec l’obscurité environnante il était facile de se tromper....
La jeune fille cligna des yeux plusieurs fois afin de s’assurer que ce qu’elle voyait était bien réel, en non le fruit de son imagination. Elle n’avait pas rêvé. Il s’agissait vraiment d’un dragon !
- Yör, murmura-t-elle, en ouvrant de grands yeux ronds.
 Même à travers l’obscurité, elle devinait sa couleur. Il était blanc. Blanc comme neige. La jeune fille ne put retenir l’expression d'émerveillement qui traversa son visage : de toute sa vie, elle n'avait jamais vu un dragon d'aussi près. Et celui-ci était si magnifique qu’elle en perdait ses mots, restant figée d’admiration, la bouche grande ouverte.  
 Elle savait désormais ce qu'elle devait faire. Il n'était plus question de disparaître ou quoique ce soit. L'idée venait de fuser dans son esprit et, brusquement, ses souvenirs lui revinrent en mémoire ; les longues nuits d'hiver où, desemparée par sa vie méprisable, elle avait rêvé de devenir un Héros. Eux étaient forts, eux sauvaient des vies et réglaient les conflits ; eux auraient su quoi faire, ils auraient trouvé les bons mots pour réconcilier ses parents ! Car eux, contrairement à elle, n'avaient pas une vie minable... (utile mais mal amené je trouve)
C’était décidé, elle deviendrait un Héros !  
 Comme en réponse à son souhait informulé, le dragon se mit à ronronner, de ce ronronnement si profond et si intense qui lui était caractéristique. Sensible à la douce mélodie, Yuling comprit enfin : Yör chantait. C'était une chanson d'amour.
 Soudain, une douleur fulgurante lui donna le vertige, elle n’eut pas le temps de comprendre que la caverne disparaissait déjà à sa vue, laissant derrière elle une sensation de vide absolu.  
 
***
 
 Cette fois-ci, elle se reveilla au milieu d'un champ, en bordure d'une grande ville qu'elle n'avait jamais vu. Yör, sa nouvelle amie d’infortune, avait disparu. Avait-elle rêvé ? Non. Elle se souvenait clairement être partie en direction de la forêt. De plus, elle n'avait pas connaissance d'une ville aussi grande à proximité de son village. La ville la plus proche était Anyor et se situait au moins à trois semaines à cheval. Avec un peu de chance, c'est là qu'elle avait atterri.  
 Il s'était passé quelque chose. Elle ne savait pas encore quoi, et elle ne le saurait probablement jamais. Car si la vie réservait des cadeaux, elle protégeait également ses secrets.  
Cependant, cette rencontre avait définitivement changé sa vie : elle deviendrait un Héros quoiqu'il en coûte.
 Plus motivée que jamais, elle se dirigea vers la ville, des rêves pleins la tête.
Lorsqu’elle arriva devant la porte de la cité, elle fut découragée par le nombre de personnes qui souhaitaient s’y rendre. "Porte est", lut-elle avant d'aller se ranger dans la longue file d'attente. Heureusement, le temps passa plus vite qu'elle ne l'avait imaginé et ce fut bientôt à son tour.
- Nom et prénom, s'enquit le garde chargé de contrôler les allées et venues des gens.  
- Taï Yuling, répondit-elle, tout en scrutant la foule du regard.  
Le garde consulta sa liste.
- Vous n'avez pas déclaré votre venue, mademoiselle.  
- Est-ce indispensable ?  
- Dans d'autres circonstances, non, répondit-il. Mais le Roi est de passage et nous sommes chargés de contrôler toutes les entrées et sorties de la cité.  
Devant l'incompréhension qu’il lisait dans les yeux de la jeune fille, il chuchota sur le ton de la confidence :
- Pour plus de précautions, si vous voyez ce que je veux dire...  
 Yuling fille s'indigna :
- Vous pensez réellement qu'une fille de seize ans aurait la moindre chance d'attenter à...  
Mais elle s’arrêta net avant d’avoir terminé sa phrase, réalisant qu'elle avait franchie une certaine limite à ne pas dépasser. Gênée, elle s’empourpra devant un garde embarassé :
- Je suis désolé, reprit-t-il, mais je ne peux pas vous laisser entrer. Revenez avec une invitation, où une permission en règle.
- Elle est avec moi, intervint une femme dans son dos.  
 Yuling tourna la tête et dévisagea du regard celle qui venait de faire son apparition. Elle était gracieuse et surtout très belle, à tel point que la jeune fille en fut frapée. Ses grands yeux noisette donnaient à son fin visage un air infiniement humain, contrebalancé par une bouche pulpeuse qui affichait, néanmoins, un sourire retenu. C'était une femme digne, pensa la jeune fille en relevant son port de tête empreint de fierté, une femme qui semblait en permanence osciller entre l'inscouciance et la vigilence.  
- Dame Calwaen ! s'exclama le garde. Excusez-moi, je n'avais pas compris que vous étiez ensemble.
- Laissez-nous passer, ordonna-t-elle d'un ton glacial.  
 Le garde s’exécuta, embarrassé par sa maladresse.  
- Viens, aboya la femme à l'intention de Yuling, décidement c'est du n'importe quoi ! Il suffit qu'un goujat daigne rendre visite à la cité pour qu'on se voie bloquer tous les accès ! Comme si cela allait empêcher...  
 La jeune fille n'entendit pas la fin de la phrase, trop occupée à ne pas perdre de vue la Dame dans la foule. A la deuxième intersection, elle tourna à droite et la jeune fille dut presser le pas pour ne pas la perdre. C'était une première fois pour Yuling qui, en seize ans, n'avait jamais quitté son village. Elle fut surprise par l'ampleur de la cité, par la foule qui déambulait dans les rues, par les parfums enivrants qui s'élevaient des échoppes et qui lui emplissaient les narines lorsqu'elle passait à proximité. Elle fut également étonnée de la facilité avec laquelle les gens se déplacaient au milieu de cette cohue.  
- Je hais cette foule, ragea Dame Calwaen en serrant les dents, crétin de Roi ! Il faut toujours qu'il se donne en spectacle !
 Yuling hésita sur l'attitude à adopter. Trop heureuse d'avoir trouvé quelqu'un pour la guider à travers ce labyrinthe, et peut-être aussi par peur de décevoir celle qui l'avait sauvée aux portes de la cité, elle opta pour le silence. Cette fureur glacée ne rendait la femme que plus mystérieuse et attachante. La Dame le savait, et en jouait.
 Elles traversèrent la ville à grandes enjambées, bifurquant tant de fois que la jeune fille en perdit le compte. Dame Calwaen se faufilait avec agilité et dextérité dans ce dédale sans la moindre hésitation quant au chemin à suivre. Elles dépassèrent le marché, plusieurs tavernes et des maisons visiblement mal entretenues, avant d'arriver dans les quartiers plus aisés.  
 Dame Calwaen la fit rentrer dans ce qui ressemblait à une taverne de luxe : "Le Dragon d'Or".  
- Assieds-toi, lui ordonna-t-elle avant de commander à boire.  
 Toujours muette, la jeune fille obéit et regarda la femme tirer sa chaise, puis s’asseoir en face d’elle. On leur apporta des boissons aux couleurs douteuses que Yuling n’osa pas toucher, quand enfin son interlocutrice finit par se détendre :
- Enfin tranquille ! soupira-t-elle, soulagée. Bien, maintenant explique-moi ce qu'une jeune fille de quatorze ans fabrique toute seule dans cette grande ville ?
- Seize ans, corrigea Yuling.
- C'est la même chose, rétorqua Dame Calwaen, exaspérée, en levant ses grands yeux noisettes au plafond. Tu n'as pas de parents ?  
 Yuling décida de jouer la franchise :
- Non.  
- De la famille ? questionna à nouveau Dame Calwaen.
- Non plus.
 La jeune femme parut déconcertée. Voila qui ne l'arrangeait guère. Elle avait pensé aider la jeune fille en lui permettant d'entrer dans la cité, mais elle était loin de se douter qu'elle allait se retrouver à faire du baby-sitting. Si Argy l'apprenait, il l'engueulerait encore, lui qui lui répétait à longueur de journée de réfléchir avant d'agir...  
- Alors qu'es-tu venu faire à Anyor ? s'enquit la Dame.
 Ainsi elle était à Anyor ? Comment avait-elle pu attérir si loin de son village ?  
- Je suis venue pour passer les tests de la dragonnerie, dit Yuling. Je veux devenir un Héros.
 La jeune fille avait sortit ça si naturellement que sa détermination déconcerta la Dame. Celle-ci ouvrit de grands yeux ronds, encore plus grands que ce qu'on aurait pu imaginer, avant d'afficher un large sourire. Son visage s’illumina, dévoilant sous ses airs de femme invincible, les traits d'une enfant : « voila qui réglait tous ses problèmes, » pensa-t-elle, réjouie.
 Elle se leva de sa chaise et fixa la jeune fille dans les yeux :
- Bienvenue à Anyor. Je suis Dame Calwaen, Maître à la dragonnerie.  
 Yuling bondit d’étonnement. Son coeur s'accéléra, elle était arrivée à bon port ! Etait-ce de la chance ? Une vague de soulagement la submergea et toute l'inquiétude des jours passés la quitta ; l’avenir promettait d’être radieux...

n°30323694
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 21-05-2012 à 17:11:40  profilanswer
 

OUCH ! c'est du balaise en taille, faudra le temps !

 

je cherche une ambiance :

 

http://www.imagup.com/data/1152278581.html

 

http://www.imagup.com/data/1152278625.html

 

http://www.imagup.com/data/1152420480.html

Message cité 1 fois
Message édité par talbazar le 23-05-2012 à 08:39:39
n°30325023
Banway
Posté le 21-05-2012 à 19:07:03  profilanswer
 

CyrilleTelmer a écrit :


 
Sinon, à part ça, tu as essayé d'envoyer Dusk à un autre éditeur que bragelonne, après modification?


 
Je me suis lancé dans la campagne de "pub" justement après lesdites modif et tenté de mettre en avant blog et kindle pour gratter le plus d'avis possible, avant d'importuner ces chers éditeurs avec mes feuilles de chou...Les retours des quelques lecteurs sont relativement bon, j'ai la suite qui est en attente chez amazon, histoire de boucler cette parenthèse "fantasy standard". Je veux en tirer toute les leçons possible, puis commencer un roman avec ce savoir tout beau tout neuf. Idem avec les nouvelles que je publie (blog) de temps à autre : terrain d'expérimentation !
 
Pour grenouille bleue, un grand bravo, je ne peux qu'imaginer la satisfaction du travail reconnu et apprécié :)


---------------
http://kanebanway.wordpress.com/
n°30325199
Yuling
Posté le 21-05-2012 à 19:23:05  profilanswer
 


 
Je suis en train de le rééécrire, je me suis pris un petit tripe à décrire les conseillers de Matrick cet après-midi, et j'aimerais inclure Yuling de manière moins superficielle (plus naturelle), parce que c'est vrai que son entrée en matière est clichée. Et ça me turlupine...  
 
Sinon j'aime beaucoup l'ambiance de la première photo. Je préférais tes dessins aux espèces de photos retravaillées, mais ce qui me dérange le plus c'est la ressemblence avec Dumbledore en ce qui concerne la dernière photo, ou avec le vieux de Fort Boyard, du coup j'ai une sale image de feuilleton TV dans ma tête qui m'empêche d'apprécier pleinement ton travail... XD  
 
 
 
 
Sinon > Banway, ce qui me dérange le plus dans tes écrits, ce n'est pas l'histoire, mais le style. Ca manque de fluidité et mon regard butte régulièrement. La bonne nouvelle c'est qu'en travaillant, tu peux t'améliorer (donc que tu n'es pas un cas désespéré ^^) ! Pour le contenu de l'histoire, je ne me permettrai pas de juger. Mais sache que c'est déjà plus problèmatique, il est dure d'apprendre à quelqu'un comment être inventif ou intêressant.

n°30325233
Banway
Posté le 21-05-2012 à 19:26:29  profilanswer
 

Merci Yuling :)
Dire que j'ai trouvé mon style serait un mensonge, je me cherche encore et pour le coup, ça doit encore suinter entre les lignes xD mais j'y travaille en effet !


---------------
http://kanebanway.wordpress.com/
n°30325773
Yuling
Posté le 21-05-2012 à 20:17:35  profilanswer
 

Est-ce que tu lis beaucoup quand tu écris ? Ca peut paraître un détail mais y'a une étude qui vient de sortir comme quoi, quand un lecteur acrochait à un livre, il s'en retrouvait grandement influencé. En ce qui me concerne, arrêter de lire quand j'écris m'a énormément aidé, parce que j'avais tendance à m'approprier le style des autres. Du coup, je ne sais pas si tu imagines, mais mon style changeait en cours de route... Je versais dans l'ironie, le style léger et fluide, avant de sombrer dans un univers complètement dépressif, avec un style surchargé... Très... Surprenant, autant d'un point de vue d'apprentie écrivain que de lecteur ! XD Je te dis même pas ma tête en me relisant !  
 
Ce qui m'a fortement aidé, aussi, c'est de passer ma vie sur un dictionnaire et de me faire des listes (des pages entières) de mots. Je choisissais ceux qui me plaisaient (générallement les moins courrants, et les plus précis, quoi) et tentais de les intégrer à mon récit. Surtout dans les descriptions approximatives, où, chaque fois que je sèchais, j'avais tendance à remplacer un mot exacte par un mot approximatif... J'ai dû me forcer à refaire toutes mes phrases avec un vocabulaire adapté. Après trois mois, je me rends compte que mes descriptions sont plus précises, et que les tournures de phrases me viennent plus naturellement.
 
Je pars d'une idée simple : chaque fois que je trouve un exercice fastidieux, c'est que j'en ai besoin pour me décrasser ! Donc j'insiste sur ce point jusqu'à (ce que mort s'ensuive ! Enfin presque, c'est l'idée quoi XD) ce que ça me paraisse satisfaisant.
 
Enfin, la dernière piste d'exploration que je te conseillerais, mais qui est une base en soit, c'est de lire, lire et relire. Ne serait-ce que pour te faire une idée de ce que tu recherches, toi, dans ton écriture. Est-ce que tu te sens plus à l'aise avec la première personne, ou est-ce que la troisième t'est plus familière ? Est-ce que tu veux que ton oeuvre ait un côté littéraire ? Ou bien est-ce que tu privilèges le récit avant la forme ? A quel point la fluifité est-elle importante pour toi ? Pourquoi écris-tu ? Pour qui ? Quel est le message que tu souhaites faire passer ?  
Des petites questions qui paraissent superficielles parce qu'on en entend parler dans tous les topics qui touchent à l'écriture, mais qui sont nécéssaires à ce que ton style mûrisse. Il doit mûrir en toi avant de pouvoir s'exprimer pleinement sur le papier (ou l'ordi).


Message édité par Yuling le 21-05-2012 à 20:18:50
n°30326254
Merome
Chef des blorks
Posté le 21-05-2012 à 20:53:19  profilanswer
 

J'essaie d'éviter de lire pendant que j'écris aussi. Mais je pense que j'y suis moins sensible maintenant.
Le problème de la première ou troisième personne, et celui du temps à utiliser (ce qui est lié) m'a longtemps posé problème.
 
Par exemple, à la première personne, c'est beaucoup plus difficile d'être au passé simple, dans un roman contemporain en tout cas. Ca donne un côté pompeux que je ne supporte pas.  
Je pris ma voiture et nous partâmes à la plage.
C'est absolument impossible pour moi de lire et d'écrire ça.
 
Deux solutions pour rester à la première personne si on y tient (et j'y tiens souvent !), le présent et le passé composé. Le présent est le plus direct, mais du coup, les inversions sont parfois bizarres dans les dialogues (au point que j'ai des lecteurs qui croient que j'ai fait une faute) :

- Et c'est sans parler des risques, ajoutè-je

 
Alors qu'à la troisième personne (ajoute-t-il) ou au passé simple (ajoutai-je), ça passe très bien.
 
Le passé composé est pratique, passe partout, mais fait moins "littéraire".
 
Il m'est arrivé de changer le temps d'un roman deux fois en 5 chapitres. J'ai dû reprendre tous les verbes parce que le résultat ne me satisfaisait pas. :(


---------------
Ceci n'est pas une démocratie
n°30326778
Yuling
Posté le 21-05-2012 à 21:22:02  profilanswer
 

J'ai lu une ou deux distopies, dernièrement, qui combinaient en effet et la première personne, et le présent. Je ne sais pas si c'est un style d'écriture qui passe mieux en anglais. En ce qui me concerne, je n'ai pas été en accord avec les temps des verbes, qui m'ont parfois fortement troublés, à tel point que mon cerveau corrigeait automatiquement à la lecture... Car tout, absolument TOUT était au présent... Et pourtant, je suis sûre qu'il y a moyen de combiner et présent et passé simple. Je crois que c'est avant tout une histoire de style, j'ai lu des auteurs qui maniaient le passé simple dans des romans contemporains si finement que ça tombait sous la langue, c'était très agréable, beaucoup plus qu'au présent. Je cherche encore l'écrivain qui saura me convaincre de la beauté de ce temps dans un récit.  
Pour ma part, j'ai fait un espèce de mixe où j'utilise la troisième personne en me glissant d'un point de vu interne dans mes persos... Pas très visible dans mon chapitre un, mais beaucoup plus par la suite. Parce que je suis plus à même de traduire leurs sentiments et leurs émotions d'un poin de vue subjectif. Mais que la troisième personne me permet en plus de sauter d'un point de vue à l'autre (haha quand j'y réfléchis, j'ai sacrément magouillé... :s).
 
Merome, tu vois, je serais tentée de me lancer dans un récit à la première personne, la prochaine fois. Juste pour tenter l'expérience.
 
Et Talbazar, j'aimerais bien voir ce que ça pourrait donner, la première personne avec ton syle, et au passé simple, ça pourrait être sublime (j'adore le passé simple et ça t'obligerait à te glisser dans la peau de tes persos !)

Message cité 1 fois
Message édité par Yuling le 21-05-2012 à 21:25:19
n°30327007
Banway
Posté le 21-05-2012 à 21:33:39  profilanswer
 

Non je ne lis jamais quand j'ai l'intention d'écrire, pendant ni après. Effectivement pour des raisons d'influence, de style ou même d'orientation d'histoire/type de narration...
 
Hélas par contre, je me relis, énormément, que ce soit en cours d'écriture ou après le point final.  
Dusk cependant est un peu à part, dans le sens où je l'ai commencé il y a une dizaine d'année, 5-6 chapitres je crois bien. Et je l'ai terminé cette année quand j'ai décidé de tout larguer pour écrire :
"finir quelque chose" car c'était cela, mon plus gros défaut : commencer et ne pas terminer. Ensuite j'ai fichu ca sur amazon, mais après des retours (le gars de bragelonne notemment) j'ai réalisé que j'avais zappé un bon gros lissage du texte.
Mais j'ai eu beau relire, réécrire de grande partie du récit, il y a encore un décalage entre les parties émergée qui ont dix ans d'age, les corrections, et la suite du bouquin. Je m'en rend compte monstrueusement avec la suite que j'ai terminé hier, où j'ai l'impression d'être plus "stable" dans le rythme et l'écriture...  
Le coup du dico n'est pas mal du tout, mais entre autre, j'ai aussi besoin de faire un travail sur moi-même : utilisation abusive de "ceci semblait être" " il semblait..." je manque d'assurance et de confiance, et cela se ressent. Non, il ne semble pas qu'il pisse le sang, il a un trou de la taille d'une balle de tennis dans le torse, il pisse vraiment le sang. Enfin c'est l'idée !


---------------
http://kanebanway.wordpress.com/
n°30327352
Deouss
SOLA GRATIA
Posté le 21-05-2012 à 21:51:41  profilanswer
 

Merome a écrit :


Je pris ma voiture et nous partâmes à la plage.

 

C'est sûr que quand on ne maitrise pas le passé simple il vaut mieux éviter de l'utiliser :o

Message cité 1 fois
Message édité par Deouss le 21-05-2012 à 21:51:52

---------------
The relations of the soul to the divine spirit are so pure, that it is profane to seek to interpose helps.
n°30330299
Merome
Chef des blorks
Posté le 22-05-2012 à 08:31:12  profilanswer
 

Deouss a écrit :


 
C'est sûr que quand on ne maitrise pas le passé simple il vaut mieux éviter de l'utiliser :o


 
C'était ironique.
 
"Nous partâmes 500..."


---------------
Ceci n'est pas une démocratie
n°30330317
Merome
Chef des blorks
Posté le 22-05-2012 à 08:36:07  profilanswer
 

Yuling a écrit :

J'ai lu une ou deux distopies, dernièrement, qui combinaient en effet et la première personne, et le présent. Je ne sais pas si c'est un style d'écriture qui passe mieux en anglais. En ce qui me concerne, je n'ai pas été en accord avec les temps des verbes, qui m'ont parfois fortement troublés, à tel point que mon cerveau corrigeait automatiquement à la lecture... Car tout, absolument TOUT était au présent... Et pourtant, je suis sûre qu'il y a moyen de combiner et présent et passé simple. Je crois que c'est avant tout une histoire de style, j'ai lu des auteurs qui maniaient le passé simple dans des romans contemporains si finement que ça tombait sous la langue, c'était très agréable, beaucoup plus qu'au présent. Je cherche encore l'écrivain qui saura me convaincre de la beauté de ce temps dans un récit.  
Pour ma part, j'ai fait un espèce de mixe où j'utilise la troisième personne en me glissant d'un point de vu interne dans mes persos... Pas très visible dans mon chapitre un, mais beaucoup plus par la suite. Parce que je suis plus à même de traduire leurs sentiments et leurs émotions d'un poin de vue subjectif. Mais que la troisième personne me permet en plus de sauter d'un point de vue à l'autre (haha quand j'y réfléchis, j'ai sacrément magouillé... :s).
 
Merome, tu vois, je serais tentée de me lancer dans un récit à la première personne, la prochaine fois. Juste pour tenter l'expérience.
 
Et Talbazar, j'aimerais bien voir ce que ça pourrait donner, la première personne avec ton syle, et au passé simple, ça pourrait être sublime (j'adore le passé simple et ça t'obligerait à te glisser dans la peau de tes persos !)


 
Pour mon premier roman, écrit à la première personne et au présent, j'ai utilisé deux narrateurs. Et je sautais de l'un à l'autre d'un chapitre à l'autre, en prenant de soin de mélanger les points de vue pour que le lecteur se demande qui parle pendant quelques lignes. C'était amusant à écrire :)


---------------
Ceci n'est pas une démocratie
n°30330382
Yuling
Posté le 22-05-2012 à 08:47:49  profilanswer
 

Tu m'étonnes ! En revanche j'avais lu Everworld comme ça. Autant je trouve ça fascinanant en tant qu'auteure, autant ça me perturbe en tant que lecteur. J'ai du mal à changer les paramètres auquels je m'étais identifier quelques lignes avant T.T
 
Arg, je veux pas aller au boulot T.T


Message édité par Yuling le 22-05-2012 à 08:54:42
n°30336130
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-05-2012 à 16:16:05  profilanswer
 

Yuling a écrit :


 
 
 
Sinon j'aime beaucoup l'ambiance de la première photo. Je préférais tes dessins aux espèces de photos retravaillées, mais ce qui me dérange le plus c'est la ressemblence avec Dumbledore en ce qui concerne la dernière photo, ou avec le vieux de Fort Boyard, du coup j'ai une sale image de feuilleton TV dans ma tête qui m'empêche d'apprécier pleinement ton travail... XD  
 
 
 


 
c'est pas Dumbledore, mais un magicien sorti d'un super nanard intitulé " krull", mais the gros navet !!! je trouve qu'il a une gueule de magicien. C'est juste des trucs rapido, c'est pas beau, mais juste que partir des images ou de la réalité pour écrire un texte, c'est finalement plus simple que le contraire. J'apprivoise l'idée, juste. J'ai pas le temps de jouer, ni la place pour jouer, mais je ferai bien des maquettes, aussi. Quoi, un bateau Elfique ? Cet été, je vais shooter plein a la fête médiévale de Dinan. Avec un peu de charme, j'aurai des acteurs gratos ! de face, de dos de profil, des cavaliers, belle base de donnée !
enfin, le visuel, j'en suis loin, d'abord monter le story.

n°30336304
philibear
Orbital Bacon
Posté le 22-05-2012 à 16:24:45  profilanswer
 

talbazar a écrit :


 
c'est pas Dumbledore, mais un magicien sorti d'un super nanard intitulé " krull", mais the gros navet !!! je trouve qu'il a une gueule de magicien. C'est juste des trucs rapido, c'est pas beau, mais juste que partir des images ou de la réalité pour écrire un texte, c'est finalement plus simple que le contraire. J'apprivoise l'idée, juste. J'ai pas le temps de jouer, ni la place pour jouer, mais je ferai bien des maquettes, aussi. Quoi, un bateau Elfique ? Cet été, je vais shooter plein a la fête médiévale de Dinan. Avec un peu de charme, j'aurai des acteurs gratos ! de face, de dos de profil, des cavaliers, belle base de donnée !
enfin, le visuel, j'en suis loin, d'abord monter le story.


:o Les coups et les douleurs :o mais de là à le ranger dans les nanards, c'en est trop. [:johnsmith:3]

n°30336606
Yuling
Posté le 22-05-2012 à 16:43:18  profilanswer
 

talbazar a écrit :


 
c'est pas Dumbledore, mais un magicien sorti d'un super nanard intitulé " krull", mais the gros navet !!! je trouve qu'il a une gueule de magicien. C'est juste des trucs rapido, c'est pas beau, mais juste que partir des images ou de la réalité pour écrire un texte, c'est finalement plus simple que le contraire. J'apprivoise l'idée, juste. J'ai pas le temps de jouer, ni la place pour jouer, mais je ferai bien des maquettes, aussi. Quoi, un bateau Elfique ? Cet été, je vais shooter plein a la fête médiévale de Dinan. Avec un peu de charme, j'aurai des acteurs gratos ! de face, de dos de profil, des cavaliers, belle base de donnée !
enfin, le visuel, j'en suis loin, d'abord monter le story.


 
C'est vrai que je n'y ai pas pensé, je pars toujours d'images dans ma tête mais pour une description, avoir un supprt visuel c'est pas bête du tout... Je savais que y'en avait qui jouaient les scènes pour mieux les écrire, ou fot des stages pour connaitre le domaine sur lequel ils vont écrire plus en profondeur, mais prendre des photos ça me parait quand même plus soft et plus abordable  !
 
(j'ai encore rien osé tester... c'trop la honte de jouer ton texte ! Même si ça me démange grave d'essayer de passer un costume médiéval XD) Sinon, tu peux aussi te trouver un dessinateur amateur et bosser avec, non ? Un qui cherche à s'améliorer et qui serait boosté par ton projet !

n°30336876
Banway
Posté le 22-05-2012 à 16:57:13  profilanswer
 

"Krull un gros navet" ? A mort ! :)
C'est un nanard il est vrai, mais un de ceux qui vous marquent quand vous êtes gosse...*part bouder*


---------------
http://kanebanway.wordpress.com/
mood
Publicité
Posté le   profilanswer
 

 Page :   1  2  3  4  5  ..  88  89  90  ..  176  177  178  179  180  181

Aller à :
Ajouter une réponse
 

Sujets relatifs
qui à lu le livre globalia de j.c rufin ?Ecriture d'un roman d'heroic fantasy
un livre écrit par sms --- votre avis ?Amélie Nothomb Mercure (édition livre de poche)
Amélie Nothomb Mercure (édition livre de poche)J'aime lire==> le petit livre rouge non communiste
Par quel livre commencer pour decouvrir Ernest Hemingway ?recherche livre, vos avis
Où trouver un livre bilingue russe/polonais?[LIVRE] "Ne le dis à personne ..." Quelqu'un l'a lu ?
Plus de sujets relatifs à : Ecrire un livre : vos romans amateurs (Màj du 1er post)


Copyright © 1997-2025 Groupe LDLC (Signaler un contenu illicite / Données personnelles)