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Auteur Sujet :

Ecrire un livre : vos romans amateurs (Màj du 1er post)

n°61395581
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 20-11-2020 à 13:39:55  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

Klisstoriss a écrit :

C'est le plan B dont je parlais :jap:


 
Alors pour la BD, vu que j'en fais aussi, je te donne le même conseil: ONE SHOT, PUTAIN :D


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
mood
Publicité
Posté le 20-11-2020 à 13:39:55  profilanswer
 

n°61395680
BoraBora
Dilettante
Posté le 20-11-2020 à 13:51:28  profilanswer
 

Stukka a écrit :

En tout cas moi j'ai commencé comme ça : en écrivant en ligne avant qu'on ne vienne me proposer du pognon, de la drogue et des soirées backstage avec Grenouille Bleue  [:stukka:5]


Et je lisais les premiers textes de GB sur Jeux Online il y a... pfiouuuu... bien 20 ans, non, GB ?  :sweat:


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Qui peut le moins peut le moins.
n°61395739
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 20-11-2020 à 13:58:29  profilanswer
 

BoraBora a écrit :


Et je lisais les premiers textes de GB sur Jeux Online il y a... pfiouuuu... bien 20 ans, non, GB ?  :sweat:


 
Ouais, en 2000, ça fait exactement vingt ans. OMG, ça ne nous rajeunit pas :D


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n°61396846
CyrilleTel​mer
magical négro
Posté le 20-11-2020 à 15:57:11  profilanswer
 

BoraBora a écrit :


Et je lisais les premiers textes de GB sur Jeux Online il y a... pfiouuuu... bien 20 ans, non, GB ?  :sweat:


Et moi je les lisais sur le Site du zero.
Le bon vieux temps. [:dileste2:1]


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Test scientifique de prédiction de miss france 2023 @HFR
n°61397131
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-11-2020 à 16:31:55  profilanswer
 

La Covid vous aura tous.

n°61420179
Klisstoris​s
Inacceptaaaableee
Posté le 23-11-2020 à 15:56:38  profilanswer
 

Salut,

 

J'ai suivi les conseils de GB (me semble) et me suis inscrit sur Cocyclics. Comme je compte un peu multiplier les avis, histoire de me faire ouvrir aussi largement que possible (je sens venir le gangbang de critiques acerbes :o ), je me permets de vous proposer ici en parallèle les extraits que je poste.

 

Un peu de contexte d'abord :

 

Titre du roman : Les guerriers des Hauts Vents (1er tome de L'éveil du Vuncasetan)

 

Genre/sous-genre : Epic fantasy

 

Public cible : Adultes et lecteurs endurcis

 

Synopsis : (temporaire)

Citation :

Six-cents ans après la Guerre entre l'humanité et les démons, les guerriers des Hauts Vents continuent à veiller sur le Vuncasetan, la montagne emprisonnant le Démon Suprême, et la source des créatures infernales qui continuent à menacer la planète de Nahkitaa. Inawa, Seigneur des Hauts Vents, va se retrouver plongé dans les affres d'un conflit sanglant, initié par le retour des ennemis de l'humanité vingt ans trop tôt selon le calendrier de l'après-Guerre. Il devra se reposer sur ses talents magiques incroyables et sur ses mages du vent pour faire face à ce qui n'est encore que le prélude à une nouvelle Guerre, plus terrible encore que la première.

 


Informations sur le cycle :
Je vous livre ici le prologue de mon roman, premier ouvrage d'un cycle qui contiendra au moins six tomes. C'est un projet de longue haleine donc, qui va commencer à feu doux pour devenir de plus en plus intense, et basculer rapidement dans le genre «epic fantasy». Je me dirige vers quelque chose d'assez intense donc, ce que vous aurez peut-être l'occasion de constater au fur et à mesure des chapitres. Le premier tome va déjà assez loin dans ce côté épique, et la suite ne fera que renforcer cet aspect.
Je précise le démarrage à feux doux car mon prologue et le début des chapitres vont s'axer sur une bonne part de description. Je compte bâtir quelque chose de relativement détaillé et de vivant, mais vous êtes bien sûr invités à critiquer ce choix s'il vous parait indigeste dès le prologue. Je vous demanderais quand même de garder cela en tête : dans ce cadre richement décrit s'inscrira très vite une action assez débordante :) c'est une affaire de patience !

 


Informations sur le prologue :
Il s'agit d'un passage presqu'entièrement détaché du reste du tome. On y découvre une des grandes institutions de mages de Nahkitaa, les Archives de Hyalisto. J'ai choisi de présenter ce passage en exergue car Hyalisto occupera une place clé dans le cycle, un des Archivistes occupant un rôle de protagoniste à partir du 4ème tome. Hyalisto est également le siège d'évènements reliés au noeud de l'intrigue commune aux trois premiers tomes. En bref je ne vous balance pas ça par hasard au début du roman, comme vous le découvrirez dans les deux autres extraits qui clôtureront le prologue dans son intégralité.

 

Et voici l'extrait en question. Comme ils font chier avec une limite de 15000 caractères, le prologue est divisé en trois parties. Pas vraiment une scission super bien placée dans mon mais bon, it is what it is. Ca n'entrave pas la compréhension et vous laisse tout de même de quoi vous amuser, si vous en avez l'envie et la patience. Bonne lecture !

 
Spoiler :

On distinguait dans le ciel étoilé de Jipanko, la capitale du territoire de Skomil, des rubans de nuages qui s’étiraient lentement dans le vent, et disparaissaient dans les ténèbres. La nuit froide et d’un noir profond enserrait la ville d’un calme feutré. Derrière ces bandes de nuages s’étiolant sous les astres, la silhouette de Genigen, la planète la plus proche de Nahkitaa, dessinait un croissant de lueur grise sur le canevas d’encre nocturne. Elle poursuivait sa course, immense et sombre et à peine discernable, suggérée par les feux distants des étoiles du jour de Nahkitaa. Plus tard durant cette longue nuit, Dekani apparaitrait également, lointaine et somptueuse, d’un ocre tirant sur l’or et revêtue de sa triple couronne d’anneaux blancs. Mais pour le moment, seule Genigen, que les habitants du monde de Nahkitaa observaient toujours d’un œil prudent et suspicieux, occupait les cieux éteints.

 

La ville de Jipanko reprenait son souffle après la furieuse activité de la journée. Elle était nichée entre les montagnes de Sivaasta au sud, l’océan de Syaga à l’ouest et les forêts, les steppes et les plaines presqu’inexplorée du reste de Skomil partout ailleurs. C’était sur les bordures sans cesse en mouvement de la forêt de Tisao, qui débutait au nord de Jipanko, que la plupart des habitants de la ville et des terres de Skomil en général venaient exercer leur profession. Nombre d’entre eux travaillaient plus ou moins directement pour Hyalisto, la forteresse bibliothèque des Archivistes. Ces derniers se chargeaient de cataloguer le savoir des hommes, passé et présent, et d’œuvrer pour le bien de Nahkitaa. Tout ceci requérait l’appui inébranlable de tout le peuple de Skomil, et Jipanko en était le centre nerveux. La ville vibrait au diapason de l’activité incessante et silencieuse qui régnait derrière les hauts murs de Hyalisto. Les Étudiants, Scribes et Savants s’y penchaient sur les écrits, les fragments d’histoire sauvés et péniblement acheminés à Hyalisto après la Guerre. Ils analysaient et discutaient le savoir ainsi accumulé au cours des siècles, tandis que les habitants de Jipanko veillaient à fournir aux Archivistes tout ce dont ils avaient besoin pour pouvoir s’abstraire dans leur tâche millénaire. Le papier pour les copies, les torches et bougies pour l’éclairage, le bois pour la cuisine et le chauffage, et les denrées alimentaires : ces nécessités étaient procurées en un flux continu à Hyalisto par le peuple de Skomil et les habitants de Jipanko. Après leurs journées de dur labeur, en particulier pour ceux qui avaient la charge de produire le papier destiné aux Archivistes, rares étaient les travailleurs qui décidaient d’aller s’imbiber dans les modestes bars qui parsemaient çà et là les rues de Jipanko. C’étaient le plus souvent les chasseurs et les cueilleurs de la ville qui maintenaient à flots les établissements les plus ludiques de la cité industrieuse. Le reste de Jipanko, et de Skomil en général, tendait vers la sobriété plutôt que l’exubérance.

 

Depuis la fenêtre d’une des huit tours de Hyalisto, Nasiajen contemplait l’ovale étalé de la ville, qui descendait lentement vers l’entrée de l’interminable et dangereuse forêt de résineux formant sa bordure nord. Un feu de cheminée diffusait dans son dos sa chaleur bienvenue à travers la vitre qui empêchait les étincelles de venir se perdre parmi les innombrables ouvrages qui emplissaient les rayons de cet étage de la bibliothèque. Le Scribe s’était rendu dans un des plus hauts de la cinquième tour de Hyalisto pour poursuivre ses recherches sur Amuriki, l’Arbre Gardien. Mais cette nuit, seul dans son alcôve à compulser les notes pluri-centenaires d’un astrologue de Keyofu au sujet des mouvements des planètes Genigen et Dekani, il ne parvenait pas à concentrer son esprit sur les lignes qu’il lisait. Il tentait de corréler les mouvements des deux corps célestes aux changements d’Amuriki et aux manifestations démoniaques de ces derniers siècles, sans succès majeur jusqu’à présent. Las des errances de son cerveau fatigué, il s’était avancé vers la fenêtre, non loin de sa table de lecture, pour tenter d’y repérer Genigen. Ce ne fut pas sans mal qu’il parvint à retrouver ses contours effacés dans la nuit de Skomil, nuit dont on lui avait assuré qu’elle était ici plus noire encore que n’importe où sur Nahkitaa. Nasiajen supposait que les Savants de Hyalisto n’étaient pas immunisés contre un certain romantisme concernant leur terre d’origine, et il doutait ainsi de la véracité de ces faits. Une nuit plus longue certes, car les nuits ici étaient interminables, mais certainement pas plus sombre. Il reconnaissait cependant volontiers le caractère profond des ténèbres qu’il avait sous les yeux. Ce n’étaient pas les étoiles dans le ciel, ou les quelques feux que l’on voyait briller aux fenêtres des maisons de Jipanko qui parvenaient à les percer totalement. Pas plus que la lueur des torches qui ponctuaient les plus grands carrefours de la ville, déserts ou presque à cette heure avancée. Les murs de pierre des bâtiments bas, une pierre noire tirée des montagnes au pied desquelles siégeait la ville, ne reflétaient quasiment pas la lueur des étoiles, et la lumière ténue de Dekani se faisait encore attendre. La nuit était encore relativement jeune, ce qui expliquait pourquoi Nasiajen pouvait distinguer, dans certaines rues, le mouvement lents de torches brillantes qui se perdaient dans le tracé tout en angles droits de la ville. Tous les habitants de Jipanko n’étaient pas encore couchés, mais la nuit épaisse et la fatigue intense allaient vite étouffer ces quelques flammes récalcitrantes de vie nocturne.
 
Le Scribe faisait partie des rares Archivistes qui avaient élu domicile dans une des tours de Hyalisto. Les escaliers y étaient abrupts et enténébrés, et les feux de cheminée plus rares que dans les étages inférieurs. Les sujets dont traitaient les écrits qui y étaient stockés étaient aussi trop obscurs, complexes ou désuets pour attirer durablement plus d’Archivistes dans les cellules personnelles des tours massives qui surplombaient le cœur de Hyalisto. Nasiajen y recherchait à la fois la tranquillité mais aussi les écrits qui lui permettraient d’établir des connexions inattendues entre l’Arbre Gardien Amuriki et les autres grandes forces de la nature de Nahkitaa et de son entourage céleste. Les Archivistes ne se préoccupaient peu ou plus de ce genre de sujets, surtout de l’étude ésotérique de l’astronomie de Nahkitaa. Son ardeur à vouloir établir une telle corrélation le poussait parfois dans ses derniers retranchements physiques et psychiques, et de contempler la ville endormie et l’ombre dense de la forêt lui permettait de restaurer ses énergies. C’était presque un acte de méditation pour lui, de se perdre ainsi dans ce qu’il considérait comme le second cœur de Hyalisto. La forêt et les hommes sous-tendaient directement le travail immémorial qui s’accomplissait ici.

 

Pris d’un soudain et familier besoin de se couper entièrement de ses lectures pour y revenir plus réceptif, il décida de visiter le véritable cœur de Hyalisto. Il marcha jusqu’à l’alcôve de roc nu où il travaillait jusqu’à présent, récupéra sa lanterne, son ouvrage, ses notes, sa plume, sa bourse de sable et son encrier et se dirigea vers l’escalier le plus proche. Sur son chemin, les feux de cheminées jetaient des lueurs mouvantes sur les innombrables parchemins et livres que comptaient les rayons de la cinquième tour. Il marchait sans bruit, ses chaussures de cuir souple glissant presque sur la pierre massive assemblée il y avait maintenant plus de six cents ans par le premier Conservateur, Toapiu, et ses disciples. Sa robe d’un blanc écru semblait ainsi planer au milieu des rayons, puis flotter dans l’escalier de la tour. Il s’arrêta à un étage central afin de passer par sa cellule, et d’y déposer ses effets. Muni uniquement de sa lanterne, Nasiajen quitta sa cellule pour descendre encore plus bas dans Hyalisto. Avant d’atteindre le haut des remparts, qui formait aussi le toit des ailes de la bibliothèque, il effectua tout de même un arrêt dans l’escalier sombre pour contempler le cœur de la forteresse. A travers une meurtrière ovale taillée dans la roche noire, il pouvoir voir un gigantesque dôme de pierre, au sommet coiffé d’une coupole de verre éclairée tout le long de sa bordure par des rangées de torches. Le dôme de verre ainsi illuminé siégeait au milieu des quatre ailes de la forteresse bibliothèque, surmontées par les huit tours. Le dôme ressemblait à un bol aux bords carrés posé à l’envers dans un haut cadre de pierre. Il était bien moins élevé que le sommet des remparts : ceux-ci, hauts de près de cent mètres et large d’une cinquantaine, dominaient en effet la curieuse coupole à base carrée de près de vingt mètres. Nasiajen pouvaient aussi distinguer les multiples ponts étagés qui rejoignaient le dôme depuis les flancs intérieur de la forteresse. Plusieurs siècles auparavant, les disciples de Toapiu avaient taillé à sa surface des chemins en sillons concentriques, qui s’entrecroisaient à la surface en un patron harmonieux. Les chemins et les ponts permettaient ainsi de traverser Hyalisto d’une aile à l’autre sans avoir à passer par les longs couloirs intérieurs de plusieurs centaines de mètres de long. Vu depuis le haut vertigineux des tours, le dôme avait l’apparence d’un œil géant à la pupille de pierre et à l’iris de verre cerné de feu. La surface de cet œil titanesque paraissait découpée par des cercles concentriques, et traversée par les filaments arachnéens des ponts étroits. Nasiajen pouvait voir que quelques penseurs nocturnes comme lui bravaient le froid intense de la nuit de Skomil pour emprunter les passages du dôme. La lumière des lanternes en mouvement suggérait la silhouette des confrères du Scribe sur le toit, et il décida de reprendre sa marche vers le Jardin sans passer par les ponts et le dôme. Le Scribe désirait en effet s’abstraire dans ses réflexions plutôt que de devoir interagir avec ses confrères, qu’il ne voulait pour le moment pas croiser. Ce petit pèlerinage, qu’il effectuait de temps à autre pour rasséréner ses convictions dans le travail qu’il tentait de mener à bien, était quelque chose de personnel et qui lui tenait à cœur. Malgré le manque de rationalité de la démarche, il se sentait plus serein s’il était totalement seul avec ses pensées lors de son cheminement.

 

Les immenses couloirs de l’aile nord de Hyalisto contenaient quand même des torches allumées aux alcôves de travail, signe que certains Scribes et Savants étaient encore plongés dans leurs propres travaux et recherches. Aucun Archiviste ne levaient cependant la tête à son passage, non pas que tant de monde eut même remarqué qu’il se dirigeait vers la Porte du Jardin. Depuis le pied de la cinquième tour, au coin est du rempart nord, un trajet de quelques minutes l’amenait à la Porte, et il prit soin de marcher au centre du couloir dont le bout se perdait dans l’obscurité. L’atmosphère feutrée qui régnait en temps normal au sein de Hyalisto se faisait encore plus calme durant la longue nuit. Il avançait avec détermination, de sa démarche flottante, vers les battants de bois poli, presqu’impatient de renouer avec ce rituel personnel. Le Scribe promenait au passage son regard sur les étages de pierre des rayons abritant le résultat du travail de générations de membres de Hyalisto. D’innombrables échelles étaient disposées un peu partout contre les rayons taillés à même la roche obscure, pour permettre aux Archivistes de consulter les écrits de la bibliothèque. Les rayons poussiéreux rassemblaient les travaux propres des Archivistes, ainsi que les ouvrages recopiés, restaurés, parfois même réécris grâce aux nombreux érudits de Hyalisto, mais également à ceux des autres territoires de Nahkitaa. Nasiajen absorbait la beauté sobre de ces lieux de pierre nue magiquement assemblée et taillée. Il admirait encore aujourd’hui les tables, chaises et échelles de bois lustré par les années, et qui constituaient le rare mobilier des couloirs de la forteresse. Dans les alcôves enveloppées de silence, les Archivistes travaillaient à préserver la mémoire et le savoir des hommes, pour mieux protéger leur présent et leur avenir. Nasiajen continuait de glisser silencieusement dans le dos de ses confrères et se repaissait de l’atmosphère éternellement studieuse et absorbée de Hyalisto.

 

Après quelques minutes de marche, le calme de la forteresse à peine troublé par le bruit de ses pas, de quelques plumes crissant sur le papier, et de pages jaunies prudemment tournées, il distingua au loin les battants de la Porte du Jardin. Hauts de plusieurs mètres, ils se dénotaient de la pierre sombre de Hyalisto par les reflets plus vifs qu’ils projetaient à la lueur des deux gigantesques braseros de pierre qui crachaient et craquaient des deux côtés de la Porte. Par souci d’économie des pouvoirs magiques des trop rares mages de Hyalisto, seuls ces deux feux étaient magiquement alimentés. Les plus humbles mages de feu de Hajata étaient en charge de maintenir ces deux lueurs de veille en tout temps devant la Porte. Les deux braseros de pierre surgissant du sol, sculptés à même le roc de la forteresse, et vides de tout combustible visible, éclairaient d’une lueur dansante et chaude la Porte du Jardin. Elle était d’un bois si vieux et si dur que les deux battants semblaient faits de pierre eux aussi, et pourtant le bois paraissait encore vivant, comme si dans les profondeurs de son grain, quelque chose vivait encore et s’agitait sous la surface patinée par les siècles. À hauteur d’homme, deux anneaux de pierre, gravés de runes, fondus dans le bois des battants, accrochaient la lumière tremblante des feux. Ils étaient d’un blanc phosphorescent moucheté de gris écailleux, tant les runes étaient densément inscrites à leur surface. Nasiajen observa une pause respectueuse devant cet ouvrage formidable. Si Hyalisto et son dôme de pierre et de verre fusionnés l’impressionnaient toujours autant après toutes ces années, cette porte lui inspirait un sentiment plus proche de la révérence que de l’effarement. Les rares écrits qui documentaient la construction de la forteresse bibliothèque, jalousement gardés dans les archives propres de Hyalisto -les ‘archives des Archives’, comme les appelaient ses membres-, n’expliquaient pas comment une telle porte avait pu être créée. La fusion de la pierre et du verre par les disciples de Toapiu était une chose que Nasiajen pouvait comprendre, mais celle de la pierre et du bois relevait d’un tout autre talent. Les Archivistes supposaient que la Porte avait été créée par le Conservateur Toapiu lui-même, aidé du premier mage Elami, le Grand Sage Ziashuo. Mais les mages Elami, aussi appelés mages de la vie, avaient rapidement disparu après la fin de la Guerre, et les traces écrites des prodiges de ces mages étaient rarissimes. Les Archivistes demeuraient donc dans l’ignorance quant aux origines de la Porte.

Message cité 2 fois
Message édité par Klisstoriss le 23-11-2020 à 17:26:23

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''Qu'on m'apporte du vin fort, des poulardes grasses, et des femmes grasses et qui sentent fort !''
n°61421174
BoraBora
Dilettante
Posté le 23-11-2020 à 17:40:32  profilanswer
 

J'ai pas pu dépasser le 2ème paragraphe en continu, j'ai lu le reste en diagonale, désolé. :o Ce que j'ai remarqué est la surabondance d'adjectifs, souvent deux pour un même nom commun. Indépendamment du genre qui n'est pas ma tasse de thé (ASoIaF étant l'exception notable de ces 30 dernières années), j'ai trouvé ça lourd et carrément pas travaillé. On sent ton plaisir d'aligner les phrases mais que de clichés stylistiques...
 
Puis c'est exactement ce contre quoi l'on te mettait en garde : une intro indigeste. Pour le coup, c'est pire qu'indigeste, c'est immangeable. Non seulement il ne se passe rien mais le personnage qui joue le rôle de fil rouge tout du long est désincarné et on ne le connaît pas plus qu'au début, on sait juste qu'il aime bien déambuler ici. C'est sans vie, sans émotion, sans rien...  [:spamafoote]
 
Repose-toi sur les codes assimilés par tout lecteur de fantasy : tu alignes la lune, la nuit, les étoiles, les vieilles pierres, la bibliothèque ancestrale, les clercs penchés sur leur ouvrage etc. Tout ça est présent dans un millier de bouquins de fantasy, pas la peine d'obliger le lecteur à se le retaper. Imagine un auteur de polars qui veut suggérer la décrépitude d'un commissariat : il lui suffira de 2 ou 3 phrases bien senties et le lecteur fera le reste. Là on a l'impression que tu t'adresses à un lecteur naïf qui n'a jamais rien lu et que tu veux impressionner.
 

Citation :

Public cible : Adultes et lecteurs endurcis


Je sais pas trop ce que tu veux dire par "lecteurs endurcis" et la conjonction rend le truc encore plus confus. :??: En outre, ça clashe carrément avec le synopsis juste après qui annonce une bataille du bien et du mal, avec un héros trop puissant en magie qui va se battre contre ces gros bâtards de démons qui veulent pourrir la vie du petit peuple. Bref, un thème qui plaît de folie dès 3 ou 4 ans. :o Si tu vises les adultes parce que tu comptes mettre plein de sexe glauque et répandre des camions-citerne de sang, indique plutôt quelque chose comme "à partie de 16 ans".
 

Citation :

Je vous demanderais quand même de garder cela en tête : dans ce cadre richement décrit s'inscrira très vite une action assez débordante :) c'est une affaire de patience !


Alors ça, non, jamais. Si le bouquin te tombe des mains, ce n'est pas parce que l'auteur t'aura demandé de prendre patience que tu vas le continuer (ou ne pas regretter tes 22 balles). Pire : en disant ça, tu annonces à tes possibles lecteurs que tout le début va être chiant. Moins vendeur, y'a pas. [:joce]
 

Citation :

Pris d’un soudain et familier besoin de se couper entièrement de ses lectures pour y revenir plus réceptif, il décida de visiter le véritable cœur de Hyalisto


Une phrase parmi d'autres : quatre adjectifs et un adverbe dans la même phrase. Ca pourrait passer au 19ème siècle (encore que Flaubert aurait coupé rageusement) ou si c'était isolé mais c'est comme ça tout du long.
 
 Il y aussi des phrases à la syntaxe bancale, comme celle-ci :

Citation :

Aucun Archiviste ne levaient cependant la tête à son passage, non pas que tant de monde eut même remarqué qu’il se dirigeait vers la Porte du Jardin.


 
On a l'impression que c'est du premier jet, sans travail derrière. Mais le plus long, c'est ce travail derrière, surtout pour un débutant. ;)


Message édité par BoraBora le 23-11-2020 à 17:51:42

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Qui peut le moins peut le moins.
n°61421261
Chou Andy
Would you know my nem
Posté le 23-11-2020 à 17:50:45  profilanswer
 

Oh pinaise GB va s'en donner à cœur joie :D
C'est plus une paire de ciseaux qu'il va lui falloir mais une tronçonneuse.


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J'aurais voulu être un businessman
n°61421347
Klisstoris​s
Inacceptaaaableee
Posté le 23-11-2020 à 18:00:34  profilanswer
 

Merci pour ta lecture BoraBora. Je prends bonne note des tes commentaires et me permets d'y répondre :

 

- Pour le style, je vais clairement t'écouter et virer des adjectifs, peut-être que là j'ai eu la main lourde. Merci de me l'avoir signalé. Pour les clichés stylistiques, des exemples m'aideraient, j'ai l'impression d'être assez sobre là dessus.

 

- S'il ne se passe rien c'est voulu, de même que le côté désincarné de Nasiajen, qui n'est pas vraiment central pour l'intrigue. C'est un support, qui s'étoffe tout de même un peu dans la suite puisque je parle un peu plus de lui quand je décris sa destination et pourquoi il s'y rend. Ses émotions arrivent par la suite mais le mec est un savant dans une forteresse solitaire de copistes et de mages. Je mets l'accent là dessus plus tard, ca en impose et on se tient quiet ici.

 

- Je décris beaucoup, OK. J'avais clair peur de ça, mais ouais j'aime bien tartiner. C'est clair que si ça ne plait vraiment à personne, je vais devoir tailler dans le lard et revoir ma description au plus simple. J'aime simplement donner une idée de ce qu'on a sous les yeux, mais peut-être qu'effectivement laisser le lecteur se faire sa propre idée serait mieux pour la légèreté. Ceci dit ce n'est pas pour impressionner, mais uniquement parce que je veux dépeindre plus précisément ce que j'imagine. Mais c'est peut-être pas ça que je dois faire.

 

Je vais jeter un oeil au reste.

Message cité 1 fois
Message édité par Klisstoriss le 23-11-2020 à 18:15:24

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''Qu'on m'apporte du vin fort, des poulardes grasses, et des femmes grasses et qui sentent fort !''
n°61421594
BoraBora
Dilettante
Posté le 23-11-2020 à 18:37:24  profilanswer
 

Klisstoriss a écrit :


- Pour le style, je vais clairement t'écouter et virer des adjectifs, peut-être que là j'ai eu la main lourde. Merci de me l'avoir signalé. Pour les clichés stylistiques, des exemples m'aideraient, j'ai l'impression d'être assez sobre là dessus.


 
"Le ciel étoilé", "La nuit froide et d’un noir profond", "un calme feutré", "cataloguer le savoir des hommes" (là, tant qu'à donner dans le cliché, tu aurais pu mettre "le savoir de l'humanité", histoire d'inclure les femmes, elles aussi savent des trucs :o ), "La ville vibrait au diapason", "leurs journées de dur labeur" etc.  
 

Citation :

- S'il ne se passe rien c'est voulu, de même que le côté désincarné de Nasiajen, qui n'est pas vraiment central pour l'intrigue. C'est un support, qui s'étoffe tout de même un peu dans la suite puisque je parle un peu plus de lui quand je décris sa destination et pourquoi il s'y rend. Ses émotions arrivent par la suite mais le mec est un savant dans une forteresse solitaire de copistes et de mages. Je mets l'accent là dessus plus tard, ca en impose et on se tient quiet ici.


Non mais on s'en doute que c'est voulu. :D Seulement ça n'a aucun intérêt. On retombe sur la situation du maître de donjon qui plante le décor pour ses potes avant une partie de JDR, et tu dis d'ailleurs que c'est un "support". C'est pas ça, la littérature.  
 

Citation :

- Je décris beaucoup, OK. J'avais clair peur de ça, mais ouais j'aime bien tartiner. C'est clair que si ça ne plait vraiment à personne, je vais devoir tailler dans le lard et revoir ma description au plus simple. J'aime simplement donner une idée de ce qu'on a sous les yeux, mais peut-être qu'effectivement laisser le lecteur se faire sa propre idée serait mieux pour la légèreté.


Donner une idée, c'est bien. Mais il y a un gouffre entre suggérer et inventorier en détail. Le vrai problème, je le répète, c'est que tu ne décris rien d'intéressant, parce que tout ça a déjà été vu/lu 100 fois. Même sur ce topic, quasiment tous les débuts de future trilogies de fantasy que l'on a vu passer (avec wattmille fautes de français, au moins ce n'est pas ton cas) commencent avec la lune, le ciel, les étoiles, le château, etc.
 
Y a-t-il des auteurs parmi ceux que tu aimes le plus qui pratiquent les prologues et descriptions de plusieurs pages ? Tu t'inspires de qui, pour ce qui est du style ?


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Qui peut le moins peut le moins.
mood
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Posté le 23-11-2020 à 18:37:24  profilanswer
 

n°61421752
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 23-11-2020 à 18:53:23  profilanswer
 

Ho tiens on pourrait faire un peu d'incipitologie comparée, ça pourrait être intéressant ça [:transparency] Si j'ai pas la flemme, j'irai déterrer deux-trois bouquins de fantasy de ma bib pour regarder le premier paragraphe et voir comment c'est gaulé.


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°61421806
Klisstoris​s
Inacceptaaaableee
Posté le 23-11-2020 à 19:00:24  profilanswer
 

BoraBora a écrit :

 

"Le ciel étoilé", "La nuit froide et d’un noir profond", "un calme feutré", "cataloguer le savoir des hommes" (là, tant qu'à donner dans le cliché, tu aurais pu mettre "le savoir de l'humanité", histoire d'inclure les femmes, elles aussi savent des trucs :o ), "La ville vibrait au diapason", "leurs journées de dur labeur" etc.

 

OK, moi ça ne me choque pas, mais effectivement y a deux trois trucs qui sonnent un peu cliché quand même :D je note.

 


BoraBora a écrit :


Non mais on s'en doute que c'est voulu. :D Seulement ça n'a aucun intérêt. On retombe sur la situation du maître de donjon qui plante le décor pour ses potes avant une partie de JDR, et tu dis d'ailleurs que c'est un "support". C'est pas ça, la littérature.

 

Donner une idée, c'est bien. Mais il y a un gouffre entre suggérer et inventorier en détail. Le vrai problème, je le répète, c'est que tu ne décris rien d'intéressant, parce que tout ça a déjà été vu/lu 100 fois. Même sur ce topic, quasiment tous les débuts de future trilogies de fantasy que l'on a vu passer (avec wattmille fautes de français, au moins ce n'est pas ton cas) commencent avec la lune, le ciel, les étoiles, le château, etc.

 

OK je vais réduire, tout en gardant l'identité du cadre que je veux évoquer, et on verra ce que ça donne.

 


BoraBora a écrit :


Y a-t-il des auteurs parmi ceux que tu aimes le plus qui pratiquent les prologues et descriptions de plusieurs pages ? Tu t'inspires de qui, pour ce qui est du style ?

 

Mmmh non pas vraiment, je lis pas mal de SF en ce moment plutôt que de HF, et très peu en français je dois dire. Et même si c'est pas à mon niveau de détail, ce que je lis est quand même relativement fourni. Je n'ai pas d'inspiration à proprement parler, j'y suis allé comme ça. C'est mon premier jet, même si j'ai déjà fait une relecture plutôt sommaire, donc il y a encore du boulot.

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Message édité par Klisstoriss le 23-11-2020 à 19:05:01

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''Qu'on m'apporte du vin fort, des poulardes grasses, et des femmes grasses et qui sentent fort !''
n°61422175
Stukka
Panzer-Fluid
Posté le 23-11-2020 à 19:40:40  profilanswer
 

Klisstoriss a écrit :

Salut,
On distinguait dans le ciel étoilé de Jipanko, la capitale du territoire de Skomil, des rubans de nuages qui s’étiraient lentement dans le vent, et disparaissaient dans les ténèbres. La nuit froide et d’un noir profond enserrait la ville d’un calme feutré. Derrière ces bandes de nuages s’étiolant sous les astres, la silhouette de Genigen, la planète la plus proche de Nahkitaa, dessinait un croissant de lueur grise sur le canevas d’encre nocturne. Elle poursuivait sa course, immense et sombre et à peine discernable, suggérée par les feux distants des étoiles du jour de Nahkitaa. Plus tard durant cette longue nuit, Dekani apparaitrait également, lointaine et somptueuse, d’un ocre tirant sur l’or et revêtue de sa triple couronne d’anneaux blancs. Mais pour le moment, seule Genigen, que les habitants du monde de Nahkitaa observaient toujours d’un œil prudent et suspicieux, occupait les cieux éteints.
 
La ville de Jipanko reprenait son souffle après la furieuse activité de la journée. Elle était nichée entre les montagnes de Sivaasta au sud, l’océan de Syaga à l’ouest et les forêts, les steppes et les plaines presqu’inexplorée du reste de Skomil partout ailleurs. C’était sur les bordures sans cesse en mouvement de la forêt de Tisao, qui débutait au nord de Jipanko, que la plupart des habitants de la ville et des terres de Skomil en général venaient exercer leur profession. Nombre d’entre eux travaillaient plus ou moins directement pour Hyalisto, la forteresse bibliothèque des Archivistes. Ces derniers se chargeaient de cataloguer le savoir des hommes, passé et présent, et d’œuvrer pour le bien de Nahkitaa. Tout ceci requérait l’appui inébranlable de tout le peuple de Skomil, et Jipanko en était le centre nerveux. La ville vibrait au diapason de l’activité incessante et silencieuse qui régnait derrière les hauts murs de Hyalisto. Les Étudiants, Scribes et Savants s’y penchaient sur les écrits, les fragments d’histoire sauvés et péniblement acheminés à Hyalisto après la Guerre. Ils analysaient et discutaient le savoir ainsi accumulé au cours des siècles, tandis que les habitants de Jipanko veillaient à fournir aux Archivistes tout ce dont ils avaient besoin pour pouvoir s’abstraire dans leur tâche millénaire. Le papier pour les copies, les torches et bougies pour l’éclairage, le bois pour la cuisine et le chauffage, et les denrées alimentaires : ces nécessités étaient procurées en un flux continu à Hyalisto par le peuple de Skomil et les habitants de Jipanko. Après leurs journées de dur labeur, en particulier pour ceux qui avaient la charge de produire le papier destiné aux Archivistes, rares étaient les travailleurs qui décidaient d’aller s’imbiber dans les modestes bars qui parsemaient çà et là les rues de Jipanko. C’étaient le plus souvent les chasseurs et les cueilleurs de la ville qui maintenaient à flots les établissements les plus ludiques de la cité industrieuse. Le reste de Jipanko, et de Skomil en général, tendait vers la sobriété plutôt que l’exubérance.


 
Bon, ben voilà, c'est exactement le piège dont on parlait   [:clooney2]  
 
Pour illustrer, je t'ai mis en gras le bombardement de noms que tu nous envoies. C'est facile : il y en a au moins un par ligne. Et non seulement tu nous envoies le nom de l'océan du coin et des montagnes d'à côté (ce dont on n'a pas besoin, là, tout de suite), mais en plus, tu nous parles carrément des planètes ! Y compris de celles qu'on ne voit même pas !  
 
Je propose donc de nous arrêter un instant et de le dire : on sait que tu as créé un univers. Tout va bien. Il n'y a aucun doute. Plutôt que de nous le montrer fais-nous rentrer doucement dedans.  
 
Parce que là, on veut de l'immersion et tu nous proposes du waterboarding  [:clooney19]  
 
"Et ma planète ? Tu l'as vue, ma planète que j'ai inventée ? Regarde comme elle est originale !
- Je vous en prie Monsieur, je veux juste passer à la suite de l'aventure...
- Jamais ! Pas tant que tu n'auras pas vu cette magnifique carte de la région ! Et regarde, j'ai trouvé des noms avec des "L", des "I" et des "A" en masse pour tous ces éléments ! Ça t'épate, hein ?
- Laissez-moi partir !"

 
Accessoirement, les noms font en plus très "générateur aléatoire de fantasy" avec des "L", des "I" et des "A" en pagaille. Parce que tout le monde veut un monde où le langage ressemble plus à l'elfique qu'au néerlandais (et on les comprend). Sauf qu'au final, on s'y perd complètement dès le début.  
 
"Putain, Skomil, attends, c'est une forêt ou une sorte de betterave ? Je sais plus. Je dois confondre avec Jipanko. Nan, Jipanko, c'est l'océan, je crois..."
 
Quand tu crées un monde, tu dois penser à la logique qui va avec. Même Tolkien, qui avait pourtant créé des langues pour ses différents peuples, spammait moins le lecteur de noms bizarres : La Comté, la Forêt Noire, le Mont Solitaire, la Cité sur le Lac, etc. Ce qui aide le lecteur à comprendre tout de suite où il se trouve.  
 
Imaginons les habitants de ta capitale au moment de nommer le bois au nord de la ville.
 
"Bon les gars, comment on nomme ce bois ? Bois-du-nord ? Nordbois ?  
- Tisao.
- Putain Michel arrête de lire tes étiquettes de binouze pour trouver des noms !  
- C'est pas vrai ! Allez, je me casse. Où est passé mon fils ? Viens, Huitsis, on s'en va !"

 
Bon, je trolle un peu mais c'est pour te donner le niveau des blagues qu'on fait dans les coulisses du milieu quand on reçoit un texte comme celui-ci. Car dans l'immédiat, il coche toutes les cases qui font que ça n'ira pas plus loin.
 
J'ai été vilain. Et maintenant ?  [:clooney18]  
 
Maintenant, je pense que d'autres ici t'ont donné de bons conseils pour améliorer ton style. Dans l'immédiat, c'est encore brut et lourd, mais c'est normal, il faut aussi savoir se lancer et commencer comme ça pour apprendre à dégager ses tics d'écriture, à alléger, et à ne pas s'appesantir sur des choses où il n'y en a pas besoin.  
 
Et en plus, tout le monde n'a pas le courage de se lancer comme ça, en public, et d'accepter la critique, donc rien que pour ça, déjà, bravo  :jap:  
 
Sur le fond, je ne fais qu'effleurer ton univers, et je ne doute pas que tu aies des idées intéressantes, mais pour l'instant, c'est random_fantasy_generique#9783. Tu as la matières, le lourd, le gros : maintenant, il va falloir buriner dans le tas.
 
Voilà, j'ai fait mon connard, à vous les studios  [:clooney6]

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Message édité par Stukka le 23-11-2020 à 19:41:23
n°61422250
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 23-11-2020 à 19:48:44  profilanswer
 

Ah ouais.
 
Bon, j'espère que Cocyclics saura t'aider :D
 
Pour le reste, les gens ont déjà répondu mais comme je te l'avais dit plus haut, les principaux ennemis de l'écrivain débutant, ce sont les adjectifs et les adverbes. Je ne pense pas exagérer en te disant d'en enlever environ 80%. Pareil pour les phrases passives qui alourdissent le texte sans rien lui apporter.
 
Prenons tes premières phrases:
 

Citation :

On distinguait dans le ciel étoilé de Jipanko, la capitale du territoire de Skomil, des rubans de nuages qui s’étiraient lentement dans le vent, et disparaissaient dans les ténèbres. La nuit froide et d’un noir profond enserrait la ville d’un calme feutré. Derrière ces bandes de nuages s’étiolant sous les astres, la silhouette de Genigen, la planète la plus proche de Nahkitaa, dessinait un croissant de lueur grise sur le canevas d’encre nocturne.  


 
C'est ce qu'on appelle un infodump. Tu réussis à glisser en deux lignes que nous sommes à Jipanko, que Jipanko est la capitale du Skomil, que nous sommes a priori sur une planète qui s'appelle Nahkitaa, et qu'il existe une autre planète nommée Genigen. D'une part, le lecteur s'en fout complètement. D'autre part, tu l'as déjà perdu. Je te renvoie à cet excellent strip de Bouletcorp sur la fantasy foireuse: http://www.bouletcorp.com/2010/05/21/fantasy/
 
La suite est encore pire: tu continues à dévider ton univers, qui n'intéresse personne. Je suis désolé d'être direct, mais c'est la vérité: créer un univers, tout le monde sait le faire, tout le monde l'a fait à 14 ans en découvrant les jeux de rôle, et tout le monde s'en fout. Les gens (et par là, j'entends 99,99% des lecteurs) ne lisent pas une histoire parce que le monde est détaillé, ils lisent parce que les personnages sont intéressants et l'intrigue accrocheuse.
 
Donc déjà, si tu veux retravailler ton texte, enlève entièrement les deux premiers paragraphes et focalise-toi sur ton personnage, Nasiajen. Surtout, tente un petit exercice d'écriture: tu viens de nous proposer un extrait de 15 000 signes. Débrouille-toi pour le réécrire et faire tenir la même chose en 3000 signes, pas plus.

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Message édité par Grenouille Bleue le 23-11-2020 à 20:02:01

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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°61422356
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 23-11-2020 à 20:00:44  profilanswer
 

biezdomny a écrit :

Ho tiens on pourrait faire un peu d'incipitologie comparée, ça pourrait être intéressant ça [:transparency] Si j'ai pas la flemme, j'irai déterrer deux-trois bouquins de fantasy de ma bib pour regarder le premier paragraphe et voir comment c'est gaulé.


 
 
Quelques exemples d'incipit personnels (car on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même).
 
 
Les épées de glace
Malhlin n'aurait jamais dû rencontrer Deria.
 
 
La Main de l'Empereur 1
La première fois que Shar-tan aperçut Irina, elle portait une robe bleue.
 

Protège-la

Mes ennuis ont commencé lorsque la Jaguar est entrée dans le garage.
 
La Magie de Paris
Si vous voulez attraper la boîte de céréales tout en haut d'une armoire, c'est un avantage d'être grande; pour le reste, c'est juste complètement nul.
 
Faux Frère, Vrai secret
Je m'appelle Léa Chaumet, j'ai seize ans, les yeux marron, les cheveux châtain avec une natte sur l'épaule (un peu comme Katniss mais en moins badass), j'adore la lecture et la blanquette de veau.
 
Mais je fais quoi du corps
D'après sa carte d'identité, elle s'appelait Coralie Edelmar; d'après son extrait de naissance, elle avait vingt-six ans; d'après ses fiches de paie, elle travaillait chez Microsoft. Tout cela était faux.
 
 
Ok, toutes ces phrases ne sont pas excellentes, mais elles ont le mérite de commencer avec 1) un personnage et 2) une situation qui plonge directement dans l'action.

Message cité 1 fois
Message édité par Grenouille Bleue le 23-11-2020 à 20:01:04

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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°61422391
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-11-2020 à 20:04:09  profilanswer
 

Et du baston, du cul, de la peur de mourir et des chevaux fougueux, un peu.

n°61422443
Klisstoris​s
Inacceptaaaableee
Posté le 23-11-2020 à 20:10:08  profilanswer
 

Stukka a écrit :

 

[...]

 

Voilà, j'ai fait mon connard, à vous les studios  [:clooney6]

 

Pas du tout, au contraire ! Et je me suis marré comme un singe devant tes exemples  :lol:
Je prends bonne note des commentaires en tout cas.

 
Grenouille Bleue a écrit :

Ah ouais.

 

Bon, j'espère que Cocyclics saura t'aider :D

 

[...]

 

Débrouille-toi pour le réécrire et faire tenir la même chose en 3000 signes, pas plus.

 

Je l'espère aussi, mais vous m'avez déjà aiguillé. Pas sûr que Cocyclics soit plus tendre ou m'envoie dans une autre direction de toute manière !
Et ouais, je pense qu'effectivement au vu de vos réactions, ce n'est pas vraiment un boulot de retouche qui m'attend, mais plutôt de taillage dans le lard. Et sévère. Je pense que je vais tout simplement réécrire si j'ai la foi. Je vais voir.

 


Grenouille Bleue a écrit :

 

[...]

 

Ok, toutes ces phrases ne sont pas excellentes, mais elles ont le mérite de commencer avec 1) un personnage et 2) une situation qui plonge directement dans l'action.

 

Yup, je vais tâcher d'y aller plus direct.

 
talbazar a écrit :

Et du baston, du cul, de la peur de mourir et des chevaux fougueux, un peu.

 

Hum... Non ? [:totozzz]

 

Enfin baston pas mal, peur de mourir un peu, chevaux ils sont pas au programme dans les îles, et du cul... Sans façon pour l'instant !


Message édité par Klisstoriss le 23-11-2020 à 20:11:03

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''Qu'on m'apporte du vin fort, des poulardes grasses, et des femmes grasses et qui sentent fort !''
n°61422446
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 23-11-2020 à 20:10:38  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :

Quelques exemples d'incipit personnels (car on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même).

 

Je les trouve trop gimmick « regardez ma première phrase originale » (l'histoire de la blanquette de veau, sérieusement ??) et les deux premières font pastiche d'Aurélien, mais la dernière est très réussie, j'aime beaucoup la construction parallèle et le couperet qui tombe derrière.

 

Je pensais plus à des premiers paragraphes, en plus j'ai des trucs bien relou high-fantasy (et d'autres moins) sous la main, je vais regarder à quoi ressemblent les premiers paragraphes pour voir. Après, j'ai pas grand-chose de récent récent, je pense.

Message cité 1 fois
Message édité par biezdomny le 23-11-2020 à 20:11:35

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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°61422476
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 23-11-2020 à 20:14:59  profilanswer
 

biezdomny a écrit :


 
 (l'histoire de la blanquette de veau, sérieusement ??


 
La deuxième phrase est: "ce dernier point est essentiel pour notre histoire." :D


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°61422556
BoraBora
Dilettante
Posté le 23-11-2020 à 20:27:11  profilanswer
 

Klisstoriss a écrit :

Mmmh non pas vraiment, je lis pas mal de SF en ce moment plutôt que de HF, et très peu en français je dois dire. Et même si c'est pas à mon niveau de détail, ce que je lis est quand même relativement fourni.


Ce que je voulais dire, c'est est-ce ce que tu aimes en tant que lecteur, plusieurs pages d'affilée de descriptions, sans psychologie ni action ni dialogues ? Je te demandais des noms d'auteurs parce que je n'ai jamais rencontré ça dans ce que je lis (ou alors j'ai oublié  :o ). Mais en fantasy, je n'ai lu que Martin dans les contemporains et quelques vieux auteurs (Howard, Moorcock, Zelazny, Le Guin et quelques autres). Donc je suis curieux. [:spamafoote] Après, peu importe si c'est en anglais, je le lis couramment.  

Citation :

Je n'ai pas d'inspiration à proprement parler, j'y suis allé comme ça. C'est mon premier jet, même si j'ai déjà fait une relecture plutôt sommaire, donc il y a encore du boulot.


Ton écriture générique vient sans doute de là, à la fois d'absence de modèle et de travail de réécriture. D'ailleurs, change aussi ton synopsis, là on dirait le texte de la cinématique d'intro d'un jeu vidéo.


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Qui peut le moins peut le moins.
n°61422568
Stukka
Panzer-Fluid
Posté le 23-11-2020 à 20:28:40  profilanswer
 

En tout cas, Klisstoriss, si ça peut te rassurer, moi aussi j'ai eu au début la main un peu lourde sur l'adverbe et autres petits défauts d'écriture récurrents.
 
Au point que mon agent, qui donne des cours, donne mes vieux textes à étudier à ses élèves pour leur apprendre à expliquer tout ce qui ne va pas  :D  
 
Donc ne t'inquiète pas de ces premiers retours, et Grenouille Bleue a raison : un exercice en 3 000 signes, c'est pas mal. Bon courage !  :hello:

n°61422614
Klisstoris​s
Inacceptaaaableee
Posté le 23-11-2020 à 20:35:31  profilanswer
 

Je vais sortir le whiskey et la robe de chambre et on va s'y mettre.


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''Qu'on m'apporte du vin fort, des poulardes grasses, et des femmes grasses et qui sentent fort !''
n°61422695
BoraBora
Dilettante
Posté le 23-11-2020 à 20:46:32  profilanswer
 

Le bon côté, si tu tailles les 4/5èmes, c'est que ta décalogie va devenir un dyptique beaucoup plus facile à caser chez un éditeur.  :D


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Qui peut le moins peut le moins.
n°61422784
Klisstoris​s
Inacceptaaaableee
Posté le 23-11-2020 à 20:56:34  profilanswer
 

C'est pas faux  [:lefab:5]


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''Qu'on m'apporte du vin fort, des poulardes grasses, et des femmes grasses et qui sentent fort !''
n°61423242
true-wiwi
Posté le 23-11-2020 à 21:38:21  profilanswer
 

Klisstoriss a écrit :

Salut,

 

J'ai suivi les conseils de GB (me semble) et me suis inscrit sur Cocyclics. Comme je compte un peu multiplier les avis, histoire de me faire ouvrir aussi largement que possible (je sens venir le gangbang de critiques acerbes :o ), je me permets de vous proposer ici en parallèle les extraits que je poste.

 

Un peu de contexte d'abord :

 

Titre du roman : Les guerriers des Hauts Vents (1er tome de L'éveil du Vuncasetan)

 

Genre/sous-genre : Epic fantasy

 

Public cible : Adultes et lecteurs endurcis

 

Synopsis : (temporaire)

Citation :

Six-cents ans après la Guerre entre l'humanité et les démons, les guerriers des Hauts Vents continuent à veiller sur le Vuncasetan, la montagne emprisonnant le Démon Suprême, et la source des créatures infernales qui continuent à menacer la planète de Nahkitaa. Inawa, Seigneur des Hauts Vents, va se retrouver plongé dans les affres d'un conflit sanglant, initié par le retour des ennemis de l'humanité vingt ans trop tôt selon le calendrier de l'après-Guerre. Il devra se reposer sur ses talents magiques incroyables et sur ses mages du vent pour faire face à ce qui n'est encore que le prélude à une nouvelle Guerre, plus terrible encore que la première.

 


Informations sur le cycle :
Je vous livre ici le prologue de mon roman, premier ouvrage d'un cycle qui contiendra au moins six tomes. C'est un projet de longue haleine donc, qui va commencer à feu doux pour devenir de plus en plus intense, et basculer rapidement dans le genre «epic fantasy». Je me dirige vers quelque chose d'assez intense donc, ce que vous aurez peut-être l'occasion de constater au fur et à mesure des chapitres. Le premier tome va déjà assez loin dans ce côté épique, et la suite ne fera que renforcer cet aspect.
Je précise le démarrage à feux doux car mon prologue et le début des chapitres vont s'axer sur une bonne part de description. Je compte bâtir quelque chose de relativement détaillé et de vivant, mais vous êtes bien sûr invités à critiquer ce choix s'il vous parait indigeste dès le prologue. Je vous demanderais quand même de garder cela en tête : dans ce cadre richement décrit s'inscrira très vite une action assez débordante :) c'est une affaire de patience !

 


Informations sur le prologue :
Il s'agit d'un passage presqu'entièrement détaché du reste du tome. On y découvre une des grandes institutions de mages de Nahkitaa, les Archives de Hyalisto. J'ai choisi de présenter ce passage en exergue car Hyalisto occupera une place clé dans le cycle, un des Archivistes occupant un rôle de protagoniste à partir du 4ème tome. Hyalisto est également le siège d'évènements reliés au noeud de l'intrigue commune aux trois premiers tomes. En bref je ne vous balance pas ça par hasard au début du roman, comme vous le découvrirez dans les deux autres extraits qui clôtureront le prologue dans son intégralité.

 

Et voici l'extrait en question. Comme ils font chier avec une limite de 15000 caractères, le prologue est divisé en trois parties. Pas vraiment une scission super bien placée dans mon mais bon, it is what it is. Ca n'entrave pas la compréhension et vous laisse tout de même de quoi vous amuser, si vous en avez l'envie et la patience. Bonne lecture !

 
Spoiler :

On distinguait dans le ciel étoilé de Jipanko, la capitale du territoire de Skomil, des rubans de nuages qui s’étiraient lentement dans le vent, et disparaissaient dans les ténèbres. La nuit froide et d’un noir profond enserrait la ville d’un calme feutré. Derrière ces bandes de nuages s’étiolant sous les astres, la silhouette de Genigen, la planète la plus proche de Nahkitaa, dessinait un croissant de lueur grise sur le canevas d’encre nocturne. Elle poursuivait sa course, immense et sombre et à peine discernable, suggérée par les feux distants des étoiles du jour de Nahkitaa. Plus tard durant cette longue nuit, Dekani apparaitrait également, lointaine et somptueuse, d’un ocre tirant sur l’or et revêtue de sa triple couronne d’anneaux blancs. Mais pour le moment, seule Genigen, que les habitants du monde de Nahkitaa observaient toujours d’un œil prudent et suspicieux, occupait les cieux éteints.

 

La ville de Jipanko reprenait son souffle après la furieuse activité de la journée. Elle était nichée entre les montagnes de Sivaasta au sud, l’océan de Syaga à l’ouest et les forêts, les steppes et les plaines presqu’inexplorée du reste de Skomil partout ailleurs. C’était sur les bordures sans cesse en mouvement de la forêt de Tisao, qui débutait au nord de Jipanko, que la plupart des habitants de la ville et des terres de Skomil en général venaient exercer leur profession. Nombre d’entre eux travaillaient plus ou moins directement pour Hyalisto, la forteresse bibliothèque des Archivistes. Ces derniers se chargeaient de cataloguer le savoir des hommes, passé et présent, et d’œuvrer pour le bien de Nahkitaa. Tout ceci requérait l’appui inébranlable de tout le peuple de Skomil, et Jipanko en était le centre nerveux. La ville vibrait au diapason de l’activité incessante et silencieuse qui régnait derrière les hauts murs de Hyalisto. Les Étudiants, Scribes et Savants s’y penchaient sur les écrits, les fragments d’histoire sauvés et péniblement acheminés à Hyalisto après la Guerre. Ils analysaient et discutaient le savoir ainsi accumulé au cours des siècles, tandis que les habitants de Jipanko veillaient à fournir aux Archivistes tout ce dont ils avaient besoin pour pouvoir s’abstraire dans leur tâche millénaire. Le papier pour les copies, les torches et bougies pour l’éclairage, le bois pour la cuisine et le chauffage, et les denrées alimentaires : ces nécessités étaient procurées en un flux continu à Hyalisto par le peuple de Skomil et les habitants de Jipanko. Après leurs journées de dur labeur, en particulier pour ceux qui avaient la charge de produire le papier destiné aux Archivistes, rares étaient les travailleurs qui décidaient d’aller s’imbiber dans les modestes bars qui parsemaient çà et là les rues de Jipanko. C’étaient le plus souvent les chasseurs et les cueilleurs de la ville qui maintenaient à flots les établissements les plus ludiques de la cité industrieuse. Le reste de Jipanko, et de Skomil en général, tendait vers la sobriété plutôt que l’exubérance.

 

Depuis la fenêtre d’une des huit tours de Hyalisto, Nasiajen contemplait l’ovale étalé de la ville, qui descendait lentement vers l’entrée de l’interminable et dangereuse forêt de résineux formant sa bordure nord. Un feu de cheminée diffusait dans son dos sa chaleur bienvenue à travers la vitre qui empêchait les étincelles de venir se perdre parmi les innombrables ouvrages qui emplissaient les rayons de cet étage de la bibliothèque. Le Scribe s’était rendu dans un des plus hauts de la cinquième tour de Hyalisto pour poursuivre ses recherches sur Amuriki, l’Arbre Gardien. Mais cette nuit, seul dans son alcôve à compulser les notes pluri-centenaires d’un astrologue de Keyofu au sujet des mouvements des planètes Genigen et Dekani, il ne parvenait pas à concentrer son esprit sur les lignes qu’il lisait. Il tentait de corréler les mouvements des deux corps célestes aux changements d’Amuriki et aux manifestations démoniaques de ces derniers siècles, sans succès majeur jusqu’à présent. Las des errances de son cerveau fatigué, il s’était avancé vers la fenêtre, non loin de sa table de lecture, pour tenter d’y repérer Genigen. Ce ne fut pas sans mal qu’il parvint à retrouver ses contours effacés dans la nuit de Skomil, nuit dont on lui avait assuré qu’elle était ici plus noire encore que n’importe où sur Nahkitaa. Nasiajen supposait que les Savants de Hyalisto n’étaient pas immunisés contre un certain romantisme concernant leur terre d’origine, et il doutait ainsi de la véracité de ces faits. Une nuit plus longue certes, car les nuits ici étaient interminables, mais certainement pas plus sombre. Il reconnaissait cependant volontiers le caractère profond des ténèbres qu’il avait sous les yeux. Ce n’étaient pas les étoiles dans le ciel, ou les quelques feux que l’on voyait briller aux fenêtres des maisons de Jipanko qui parvenaient à les percer totalement. Pas plus que la lueur des torches qui ponctuaient les plus grands carrefours de la ville, déserts ou presque à cette heure avancée. Les murs de pierre des bâtiments bas, une pierre noire tirée des montagnes au pied desquelles siégeait la ville, ne reflétaient quasiment pas la lueur des étoiles, et la lumière ténue de Dekani se faisait encore attendre. La nuit était encore relativement jeune, ce qui expliquait pourquoi Nasiajen pouvait distinguer, dans certaines rues, le mouvement lents de torches brillantes qui se perdaient dans le tracé tout en angles droits de la ville. Tous les habitants de Jipanko n’étaient pas encore couchés, mais la nuit épaisse et la fatigue intense allaient vite étouffer ces quelques flammes récalcitrantes de vie nocturne.

 

Le Scribe faisait partie des rares Archivistes qui avaient élu domicile dans une des tours de Hyalisto. Les escaliers y étaient abrupts et enténébrés, et les feux de cheminée plus rares que dans les étages inférieurs. Les sujets dont traitaient les écrits qui y étaient stockés étaient aussi trop obscurs, complexes ou désuets pour attirer durablement plus d’Archivistes dans les cellules personnelles des tours massives qui surplombaient le cœur de Hyalisto. Nasiajen y recherchait à la fois la tranquillité mais aussi les écrits qui lui permettraient d’établir des connexions inattendues entre l’Arbre Gardien Amuriki et les autres grandes forces de la nature de Nahkitaa et de son entourage céleste. Les Archivistes ne se préoccupaient peu ou plus de ce genre de sujets, surtout de l’étude ésotérique de l’astronomie de Nahkitaa. Son ardeur à vouloir établir une telle corrélation le poussait parfois dans ses derniers retranchements physiques et psychiques, et de contempler la ville endormie et l’ombre dense de la forêt lui permettait de restaurer ses énergies. C’était presque un acte de méditation pour lui, de se perdre ainsi dans ce qu’il considérait comme le second cœur de Hyalisto. La forêt et les hommes sous-tendaient directement le travail immémorial qui s’accomplissait ici.

 

Pris d’un soudain et familier besoin de se couper entièrement de ses lectures pour y revenir plus réceptif, il décida de visiter le véritable cœur de Hyalisto. Il marcha jusqu’à l’alcôve de roc nu où il travaillait jusqu’à présent, récupéra sa lanterne, son ouvrage, ses notes, sa plume, sa bourse de sable et son encrier et se dirigea vers l’escalier le plus proche. Sur son chemin, les feux de cheminées jetaient des lueurs mouvantes sur les innombrables parchemins et livres que comptaient les rayons de la cinquième tour. Il marchait sans bruit, ses chaussures de cuir souple glissant presque sur la pierre massive assemblée il y avait maintenant plus de six cents ans par le premier Conservateur, Toapiu, et ses disciples. Sa robe d’un blanc écru semblait ainsi planer au milieu des rayons, puis flotter dans l’escalier de la tour. Il s’arrêta à un étage central afin de passer par sa cellule, et d’y déposer ses effets. Muni uniquement de sa lanterne, Nasiajen quitta sa cellule pour descendre encore plus bas dans Hyalisto. Avant d’atteindre le haut des remparts, qui formait aussi le toit des ailes de la bibliothèque, il effectua tout de même un arrêt dans l’escalier sombre pour contempler le cœur de la forteresse. A travers une meurtrière ovale taillée dans la roche noire, il pouvoir voir un gigantesque dôme de pierre, au sommet coiffé d’une coupole de verre éclairée tout le long de sa bordure par des rangées de torches. Le dôme de verre ainsi illuminé siégeait au milieu des quatre ailes de la forteresse bibliothèque, surmontées par les huit tours. Le dôme ressemblait à un bol aux bords carrés posé à l’envers dans un haut cadre de pierre. Il était bien moins élevé que le sommet des remparts : ceux-ci, hauts de près de cent mètres et large d’une cinquantaine, dominaient en effet la curieuse coupole à base carrée de près de vingt mètres. Nasiajen pouvaient aussi distinguer les multiples ponts étagés qui rejoignaient le dôme depuis les flancs intérieur de la forteresse. Plusieurs siècles auparavant, les disciples de Toapiu avaient taillé à sa surface des chemins en sillons concentriques, qui s’entrecroisaient à la surface en un patron harmonieux. Les chemins et les ponts permettaient ainsi de traverser Hyalisto d’une aile à l’autre sans avoir à passer par les longs couloirs intérieurs de plusieurs centaines de mètres de long. Vu depuis le haut vertigineux des tours, le dôme avait l’apparence d’un œil géant à la pupille de pierre et à l’iris de verre cerné de feu. La surface de cet œil titanesque paraissait découpée par des cercles concentriques, et traversée par les filaments arachnéens des ponts étroits. Nasiajen pouvait voir que quelques penseurs nocturnes comme lui bravaient le froid intense de la nuit de Skomil pour emprunter les passages du dôme. La lumière des lanternes en mouvement suggérait la silhouette des confrères du Scribe sur le toit, et il décida de reprendre sa marche vers le Jardin sans passer par les ponts et le dôme. Le Scribe désirait en effet s’abstraire dans ses réflexions plutôt que de devoir interagir avec ses confrères, qu’il ne voulait pour le moment pas croiser. Ce petit pèlerinage, qu’il effectuait de temps à autre pour rasséréner ses convictions dans le travail qu’il tentait de mener à bien, était quelque chose de personnel et qui lui tenait à cœur. Malgré le manque de rationalité de la démarche, il se sentait plus serein s’il était totalement seul avec ses pensées lors de son cheminement.

 

Les immenses couloirs de l’aile nord de Hyalisto contenaient quand même des torches allumées aux alcôves de travail, signe que certains Scribes et Savants étaient encore plongés dans leurs propres travaux et recherches. Aucun Archiviste ne levaient cependant la tête à son passage, non pas que tant de monde eut même remarqué qu’il se dirigeait vers la Porte du Jardin. Depuis le pied de la cinquième tour, au coin est du rempart nord, un trajet de quelques minutes l’amenait à la Porte, et il prit soin de marcher au centre du couloir dont le bout se perdait dans l’obscurité. L’atmosphère feutrée qui régnait en temps normal au sein de Hyalisto se faisait encore plus calme durant la longue nuit. Il avançait avec détermination, de sa démarche flottante, vers les battants de bois poli, presqu’impatient de renouer avec ce rituel personnel. Le Scribe promenait au passage son regard sur les étages de pierre des rayons abritant le résultat du travail de générations de membres de Hyalisto. D’innombrables échelles étaient disposées un peu partout contre les rayons taillés à même la roche obscure, pour permettre aux Archivistes de consulter les écrits de la bibliothèque. Les rayons poussiéreux rassemblaient les travaux propres des Archivistes, ainsi que les ouvrages recopiés, restaurés, parfois même réécris grâce aux nombreux érudits de Hyalisto, mais également à ceux des autres territoires de Nahkitaa. Nasiajen absorbait la beauté sobre de ces lieux de pierre nue magiquement assemblée et taillée. Il admirait encore aujourd’hui les tables, chaises et échelles de bois lustré par les années, et qui constituaient le rare mobilier des couloirs de la forteresse. Dans les alcôves enveloppées de silence, les Archivistes travaillaient à préserver la mémoire et le savoir des hommes, pour mieux protéger leur présent et leur avenir. Nasiajen continuait de glisser silencieusement dans le dos de ses confrères et se repaissait de l’atmosphère éternellement studieuse et absorbée de Hyalisto.

 

Après quelques minutes de marche, le calme de la forteresse à peine troublé par le bruit de ses pas, de quelques plumes crissant sur le papier, et de pages jaunies prudemment tournées, il distingua au loin les battants de la Porte du Jardin. Hauts de plusieurs mètres, ils se dénotaient de la pierre sombre de Hyalisto par les reflets plus vifs qu’ils projetaient à la lueur des deux gigantesques braseros de pierre qui crachaient et craquaient des deux côtés de la Porte. Par souci d’économie des pouvoirs magiques des trop rares mages de Hyalisto, seuls ces deux feux étaient magiquement alimentés. Les plus humbles mages de feu de Hajata étaient en charge de maintenir ces deux lueurs de veille en tout temps devant la Porte. Les deux braseros de pierre surgissant du sol, sculptés à même le roc de la forteresse, et vides de tout combustible visible, éclairaient d’une lueur dansante et chaude la Porte du Jardin. Elle était d’un bois si vieux et si dur que les deux battants semblaient faits de pierre eux aussi, et pourtant le bois paraissait encore vivant, comme si dans les profondeurs de son grain, quelque chose vivait encore et s’agitait sous la surface patinée par les siècles. À hauteur d’homme, deux anneaux de pierre, gravés de runes, fondus dans le bois des battants, accrochaient la lumière tremblante des feux. Ils étaient d’un blanc phosphorescent moucheté de gris écailleux, tant les runes étaient densément inscrites à leur surface. Nasiajen observa une pause respectueuse devant cet ouvrage formidable. Si Hyalisto et son dôme de pierre et de verre fusionnés l’impressionnaient toujours autant après toutes ces années, cette porte lui inspirait un sentiment plus proche de la révérence que de l’effarement. Les rares écrits qui documentaient la construction de la forteresse bibliothèque, jalousement gardés dans les archives propres de Hyalisto -les ‘archives des Archives’, comme les appelaient ses membres-, n’expliquaient pas comment une telle porte avait pu être créée. La fusion de la pierre et du verre par les disciples de Toapiu était une chose que Nasiajen pouvait comprendre, mais celle de la pierre et du bois relevait d’un tout autre talent. Les Archivistes supposaient que la Porte avait été créée par le Conservateur Toapiu lui-même, aidé du premier mage Elami, le Grand Sage Ziashuo. Mais les mages Elami, aussi appelés mages de la vie, avaient rapidement disparu après la fin de la Guerre, et les traces écrites des prodiges de ces mages étaient rarissimes. Les Archivistes demeuraient donc dans l’ignorance quant aux origines de la Porte.



Je me suis arrêté au synopsis, ça sent la caricature de HF et j'ai pas envie de lire.

 

La caricature de boulet est exactement dans le ton de ce qui a été dit déjà.

 

Lâche rien surtout, c'est ça qui te poussera à t'améliorer  :jap:

 

Faut que je m'y mette aussi... Enfin que je m'y remette.


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Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 23-11-2020 à 21:47:31  profilanswer
 

Klisstoriss a écrit :

C'est pas faux  [:lefab:5]


 
En tout cas, on peut te reconnaître la bonne mentalité. Ce n'est pas donné à tout le monde, y compris parmi tous ceux qui sont passés sur le topic, d'écouter les retours et d'en tenir compte. La plupart des gens sont convaincus d'être des génies incompris.
 
Du coup, bon courage [:implosion du tibia]


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true-wiwi
Posté le 23-11-2020 à 21:51:59  profilanswer
 

Yes, that's the spirit !

 

Carry on man.


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Klisstoris​s
Inacceptaaaableee
Posté le 23-11-2020 à 21:54:20  profilanswer
 

Bah je fais confiance ! Je connais pas vos backgrounds mais je me doute que vous savez de quoi vous parlez. Je suis là pour recueillir le fruit de vos expériences. Et je suis assez incapable de voir ce qui ne va pas chez moi, comme je l'ai écrit... Vraiment, ça ne me saute pas aux yeux, surement parce que j'ai un peu la tête dans nombril et que je kiffe ce que j'ai écrit, donc merci beaucoup d'avoir été brutalement honnêtes, vous tous !

 

@tru-wiwi : oh que oui, je ne cherche pas à réinventer la poudre ici. Faut dire aussi que je ne vais pas vous livrer toutes mes idées dans le synopsis (que je vais changer aussi apparemment), mais ouais j'ai pas non plus des idées révolutionnaires sur le sujet, j'ai juste une histoire et des persos qui me plaisent et que je veux coucher sur le papier !


Message édité par Klisstoriss le 23-11-2020 à 21:57:12

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biezdomny
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Posté le 23-11-2020 à 22:05:15  profilanswer
 

Or doncques, j'ai pioché cinq trucs dans ma bibilotec, c'est surtout du vieux mais c'est que du bien. On y va par ordre chronologique. Et surtout, j'ai pris ça au hasard car je ne me rappelle pas spécifiquement les débuts. C'est donc une sélection générale et sans a-priori (sur les incipits en tout cas).

 

Roger Zelazny, Nine Princes in Amber, 1970

 

Un pilier de comptoir du genre, avec une utilisation d'un des plus vieux clichés du monde pour commencer (le héros amnésique), et le développement d'un monde richissime au cours de dix romans et plusieurs nouvelles. C'est médiéval-fantastique, mais contemporain aussi, un peu genre grande tapisserie familiale pleine de bâtards (au sens propre ou au sens figuré) qui se battent pour la couronne.

 
Citation :

I

 

It was starting to end, after what seemed most of eternity to me. I attempted to wriggle my toes, succeeded. I was sprawled there in a hospital bed and my legs were done up in plaster casts, but they were still mine.
I squeezed my eyes shut, and opened them, three times.
The room grew steady.
Where the hell was I ?
Then the fogs were slowly broken, and some of that which is called memory returned to me. I recalled nights and nurses and and needles. Every time things would begin to clear a bit, someone would come in and jab me with something, Tha's how it had been. Yes. Now, though, I was feeling halfway decent. They'd have to stop.

 

On n'a aucune information, sinon qu'on peut imaginer un environnement contemporain ; rien n'indique le contraire en tout cas. Le protagoniste n'a pas de nom, on ne sait rien de lui mais il semble victime d'une machination et il nous fait comprendre que ça va pas trop aller, là, maintenant, si ça continue comme ça. Je trouve que le chapitre sans titre est adapté, mais j'oublie souvent de lire les titres de chapitres de toute façon.

 

Tad Williams, The Dragonbone Chair, 1988

 

Un auteur qui pond des romans parmi les plus longs de la fantasy, donc ça peut donner un ordre d'idée dans la verbosité :o Ici, on est dans du très Tolkien-like, high fantasy ultra classique qui fait la maligne avec des Elfes-mais-c'est-pas-vraiment-des-Elfes, des Nains-mais-c'est-pas-vraiment-des-Nains et un ado qui a une Quête à accomplir avec une épée du Destin (DESTIN).

 

Il y a un avant-propos d'une page avant le livre, du genre pipeau-lore :

 
Citation :

'… The book of the mad priest Nisses is large, say those who have held it, and as heavy as a small child. It was discovered at Nisses' side as he lay, dead and smiling, beside the tower window from which his master King Hjeldin had leaped to his own death moments before.

 

Il y en a quelques paragraphes comme ça avec du name-dropping façon vieille chronique vague, c'est présenté comme The Life and Reign of King John Presbyter, by Morgenes Ercestres. En ce qui me concerne, je déteste cet outil littéraire de présenter de fausses vieilles chroniques sur ce qui va suivre, je trouve ça artificiel, paresseux et sans intérêt donc en général je saute ces passages, alors je ne peux pas en dire plus. Le premier chapitre suit et il commence ainsi :

 
Citation :

1 – The Grasshopper and the King

 

On this day of days there was an unfamiliar stirring deep inside the dozing heart of the Hayholt, in the castle's bewildering warren of quiet passages and overgrown, ivy-choked courtyards, in the monk's holes and damp, shadowed chambers. Courtiers and servants alike goggled and whispered. Scullions exchanged significant glances across the washing tubs in the steamy kitchen. Hushed conversations seemed to be taking place in every hallway and dooryard of the great keep.

 

It might have been the first day of spring, to judge from the air of breathless anticipation, but the great calendar in Doctor Morgenes' cluttered chamber showed differently: the month was only Novander. Autumn was holding the door, and Wanter was trudging in.

 

On fait pas plus classique :D Je pense que c'est l'auteur qui est le plus proche de ce que tu cherches à faire, et pour être honnête, je le trouve souvent un peu chiant quand il écrit, je n'ai pas du tout aimé l'une de ses dernières séries, parce que c'était trop lent et trop cliché. Celle dont est extrait ce passage est assez réussie, un peu lourde parfois, mais un vrai cycle de fantasy avec de vrais enjeux, un monde, des peuples, de la magie, c'est pas rien.

 

Il n'est pas avare sur les adjectifs, personnellement, ça ne me pose pas problème, je n'aime pas les écritures dépouillées de manière artificielle, je trouve qu'il y a souvent un snobisme jusqu'au-boutiste là-dedans. On notera, sur les noms inventés, qu'il en pose un au premier paragraphe, en expliquant ce que c'est (le château ou la ville), un deuxième (un personnage) ensuite, et un nom de mois qui est suffisamment transparent pour qu'on comprenne sans avoir à se poser de questions, alors que le mois de Nikachisula, ça aurait été vachement plus dur :o

 

Celia Friedman, Black Sun Rising, 1991

 

Un de mes cycles préférés, un peu D&D dans les personnages, un monde médiéval-fantastique avec une magie très dangereuse et un tout petit peu de technologie, et un côté buddy movie avec une alliance contre-nature entre un clerc bien droit qui tabasse et un aristocrate nécromant-vampire snob et sexy.

 
Citation :

Prologue

 

She wondered why she was afraid to go home.

 

She was within sight of the castle now, and its proximity should have calmed her. She loved the traditional building which her husband had designed, and all the men and women who lived inside it. The seat of the Neocounty of Merentha was a gleaming, ivory-colored monument to the Revivalist dream: all the elements of Gothic perpendicular architecture that seemed so oppressive elsewhere – at the royal seat, for instance – were here combined by that unerring aesthetic sense that was her husband's strongest attribute, to create a building that was at once a soaring display of stone arches and finials, and a very real, verà comfortable home.

 

For a moment she reined up her unhorse, commanding et to stillnees, and tried to focus on the source of her anxiety. As ever, the effort was doomed to failure. She wished she had her husband's skill to name and analyse such feelings. He would have taken one look at the building and said *there, you see? The demonlings are out early tonight, it's their presence you sense*. Or, *the currents are unsteady tonight, of course you're nervous*. Or some other explanation, equally dependent upon his special vision, that would render up the source of her discomfort in small, comprehensible packets of knowledge, so that it might be dealt with and then discarded.

 

C'est un prologue, qui se passe très, très longtemps avant l'action. On fait un peu de name-dropping, et on nous présente un monde dont les références (le gothique, un revivalisme artistique) nous sont connues, et dont les créatures sont des parallèles des nôtres (on se doute que le « unhorse » que monte la dame est un truc qui ressemble à un cheval sans être un cheval, et on saura bien plus tard pourquoi). Ici, ça va durer quelques pages en mode angoisse gothique, mener à un événement atroce, et le premier chapitre qui arrive ensuite change complètement l'ambiance :

 
Citation :

One

 

Damien Kilcannon Vryce looked like he was fully capable of handling trouble, for which reason trouble generally gave him a wide berth. His thick-set body was hard with muscle, his hands textured with calluses that spoke of fighting often, and well. His shoulders bore the weight of a sizable sword in a thick leather harness with no sign of strain, despite the fact that the dust stains on his woolen shirt and the mud which caked his riding boots said that he had been traveling long and hard, and ought to be tired. His skin had tanned and scarred and peeled and tanned again, over and over again with such constancy that it now gave the impression of roughly tanned leather. His hands, curled lightly about the thick leather reins, were still reddened from exposure to the dry, cold wind of the Divider Mountains. All in all a man to be reckoned with… and since the thieves and bravos of Jaggonath's outskirts preferred less challenging prey, he passed unmolested through the crowded western districts, and entered the heart of the city.

 

Jaggonath. He breathed in its dusty air, the sound of its name, the fact of its existence. He was here. At last. After so many days on the road that he had almost forgotten he had a goal at all, that there was anything else but traveling… and then the city had appeared about him, first the timber houses of the outer districts, and then the brick structures and narrow cobbled streets of the inner city, rising up like stone crops to greet the dusty sunlight. It was almost enough to make him forget what it took to get here, or why they had chosen him and no one else to make this particular crossing.

 

Comme quoi on peut commencer avec une longue description :o Ici, j'aime qu'on voie la ville par telle qu'il la perçoit, avec ses odeurs, les pensées qu'il y associe, et je pense que c'est mieux que de prendre plusieurs paragraphes pour la décrire froidement de l'extérieur. Après tout, on se fiche un peu du reste, ce qui nous intéresse, c'est ce qui va directement concerner ce personnage, puisque c'est lui le centre de notre histoire, sans quoi on ne se fatiguerait pas autant à le décrire, vs la femme du prologue qui est unidimensionnelle et sans nom. Et on a un nom propre (du personnage) et un nom de ville, à consonance un peu tolkienesque avec les images que ça soulève, il y a les brigands dans les allées tortueuses, bref, on a l'ambiance sans se fouler.

 

Lois McMaster Bujold, The Curse of Chalion, 2001

 

Ici c'est un peu ambiance Espagne genre Castille et León tout ça, on est à la cour, ça conspire de partout et le narrateur est un type qui a été prisonnier à l'étranger avant de revenir chez lui, et de devenir précepteur d'une des héritières du trône. Son histoire personnelle (il a été trahi et vendu en esclavage) et les conspirations à la cour s'entrechoquent.

 
Citation :

1

 

Cazaril heard the mounted horsemen on the road before he saw them. He glanced over his shoulder. The well-worn track behind him curled up around a rolling rise, what passed for a hill on these high windy plains, before dipping again into the late-winter muck of Baocia's bony soil. At his feet a little rill, too small and intermittent to rate a culvert or a bridge, trickled greenly across the track from the sheep-cropped pasture sabove. The thump of hooves, jangle of harness, clink of bells, creak of gear and careles echo fo voices came on at too quick a rhythm to be some careful farmer with a team, or parsimonious pack-men driving their mules.

 

The cavalcade trotted around the side of the rise riding two by two, in full panoply of their order, some dowen men. Not bandits – Cazaril let out his breath, and swallowed his unsettled stomach back down. Not that he had anything to offer bandits but sport. He trudged a little way off the track and turned to watch them pass.

 

Donc on a le nom du personnage, le nom du pays et un peu d'ambiance, y a des moutons, des brigands et des hommes d'armes qui appartiennent à un ordre. On sait pas trop où on est, mais on n'est pas paumés pour autant.

 

Paul Kearney, Corvus, 2010

 

Ambiance Antiquité gréco-romaine façon Alexandre le Grand. Rictus, un vieux mercenaire, veut prendre sa retraite après avoir participé à une expédition devenue célèbre depuis. Il se trouve embarqué dans la campagne militaire menée par un jeune génie, Corvus.

 
Citation :

One – The Quiet Water

 

As always, he halted on the crest of the last ridge. Leaning on his spear, he looked down in the gathering blue-shadowed dusk and something like a sigh ran out of him.

 

Before him, the land poured down in darkening folds and hollows until it met the flat shadow of the glen at the river-bottom. A flash of red there, as the river glanced up at the last light of the sun. Then the mountainsides all around seemed to crowd together as if ddling against the night, and the valley was blanked out, like a conjurer's trick. But in the midst of that quiet darkness, he could see a light burning, steady and yellow.

 

The spear creaked under his weight. The leather straps of pack and shield dug into his shoulders. The heat of the day broke past him, a warm passage of air rushing down to fill up the cool darkness of the river-bottom below. He closed his eyes as the air kissed the glimmering sweaton his forehead, and turned, straightening.

 

C'est relativement cliché comme description, avec les montagnes qui se serrent les unes contre les autres, mais je trouve que c'est court et efficace. Et surtout, même si on ne sait pas comment s'appelle le personnage, on sait qui il est : c'est un soldat qui porte une lance et un paquetage, et il est en train de rentrer chez lui, ou en tout cas à un endroit chaleureux et familier, enfin.

 

Bref.

 

Tout ça pour dire qu'on peut commencer un cycle ou un roman de plein de façons différentes, mais aussi qu'on peut repérer des recettes qui marchent mieux que d'autres. Ce qui me fait tiquer, dans le texte que tu as posté Klisstoriss, c'est qu'il manque justement une de ces recettes. Si on regarde les cinq débuts de roman que j'ai mis, on voit que quatre montrent les choses du point de vue d'un personnage, qu'il se réveille à l'hosto amnésique (1/5) ou qu'il soit en train d'arriver quelque part (2/5 voire 3/5 et ça fait beaucoup en proportion !). Dans le cas de Celia Friedman, on t'a même décrit le personnage auparavant, pour que tu puisses te l'imaginer entrer dans la ville et te faire ton cinéma. Et dans le seul où ça n'est pas le cas (celui de Tad Williams) on nous décrit le château vu de l'extérieur, mais tout en nous disant qu'il se passe un truc un peu exceptionnel, on ne sait pas encore quoi, mais on a envie de savoir (a priori).

 

Je pense que c'est ce qui manque à ton début : un élément qui donne de la traction au lecteur pour avancer, quelque chose qui lui permette de s'accrocher et de savoir, dans tout ce qu'on lui dit, ce qui est important pour lui ou pas.

 

D'ailleurs, chez Williams, ou chez Gemmell qui est friand de ça aussi (et ça m'irrite tout autant), c'est une des raisons pour lesquelles je ne lis pas le lore « brut de fonderie » qu'on nous sert en prologue ou en début de chapitre genre les chroniques du moine fou Mxggiiledtdwx III junior. J'en ai rien à branler que machin le légendaire ait fait ci ou ça je sais pas quand et que dix-huit générations de bardes aient repris sa chanson. Ça m'intéressera si un personnage y pense en cours de route et que c'est pertinent pour lui, c'est pas à moi de faire le tri dans ce genre d'informations.


Message édité par biezdomny le 23-11-2020 à 22:11:54

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Posté le 23-11-2020 à 22:21:07  profilanswer
 

Merci de t'être donné du mal, biez ! C'est très parlant ces exemples en effet. J'avoue que moi j'avais vraiment prévu le classique zoom depuis la lune jusqu'au Scribe qui va assister au début des emmerdes, sans forcément penser qu'effectivement je pouvais y aller mollo sur ce qui se passe entre la lune et le gaillard (mes descriptions tendues) et que je devrais également insuffler plus de vie dans le pauvre Nasiajen qui clairement ne sert à rien dans le prologue (ni après au passage).

 

Je voulais vraiment un prologue comme un avant goût de ce qui attend les prota du reste du livre sans investir démesurément dans l'action qui se déroule à Hyalisto. Ça doit venir après. Mais je vais changer ça et focaliser un peu plus sur Nasiajen pour essayer de refiler un peu de traction comme tu le dis.
 


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Posté le 23-11-2020 à 22:25:03  profilanswer
 

Je pense que c'est une bonne idée, et c'est encourageant (et ça fait plaisir à voir !) que le boulot que cela implique d'écrire et de réécrire ne t'effraie pas : comme l'ont dit d'autres intervenants du topic, souvent, les trilogies de fantasy ambitieuses meurent dans l'œuf, parce que les gens ne se rendent pas compte que… c'est du travail :D


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Posté le 23-11-2020 à 22:34:27  profilanswer
 

 

Bah disons que je suis lancé, je vais pas lâcher le steak maintenant :D et je pense que dans le reste du bouquin il y aura moins de merdier à cleaner. Je vais répercuter les changements du prologue sur le reste et venir vous demander conseil tout de même, mais ça devrait se faire sans trop de douleur ! Et j'ai des persos que je veux voir naître absolument hehe

 

Après je vais pas vous mentir, j'espèrais tout de même secrètement que vous tombiez cash amoureux de ma prose et que je n'ai rien à changer, mais on va dire que ce sera pour la prochaine fois :o

Message cité 1 fois
Message édité par Klisstoriss le 23-11-2020 à 22:38:03

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Posté le 23-11-2020 à 23:17:50  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :


 
En tout cas, on peut te reconnaître la bonne mentalité. Ce n'est pas donné à tout le monde, y compris parmi tous ceux qui sont passés sur le topic, d'écouter les retours et d'en tenir compte. La plupart des gens sont convaincus d'être des génies incompris.
 
Du coup, bon courage [:implosion du tibia]


Clairement. Chapeau pour la bonne mentalité.

Klisstoriss a écrit :

Après je vais pas vous mentir, j'espèrais tout de même secrètement que vous tombiez cash amoureux de ma prose et que je n'ai rien à changer, mais on va dire que ce sera pour la prochaine fois :o


Si ça peut te rassurer, la copine dont je parlais plus haut avait d'abord présenté une première mouture de son deuxième livre qui a fait dire à son éditeur (en gros) que c'était désincarné, que ça lui ressemblait pas, qu'on se croirait dans un film nouvelle vague et que même pas en rêve il publierait ça. :D Sachant que son premier roman lui avait valu deux des plus prestigieux prix littéraires français et les ventes qui vont avec. Elle a jeté le tout à la poubelle et recommencé à zéro. Elle aussi sait écouter. :D
 
Et même GB, tiens : quelqu'un d'une maison d'édition qui l'a publié m'avait dit qu'il écrivait souvent trop vite et ne se relisait pas assez. Voilà, j'ai cafté. [:li1ju:1] Je garderai le secret sur le nom de cette personne, par contre.
 

Spoiler :

Avec d'autant plus de facilité que c'était il y a des années et que j'avais déjà oublié son nom une demi-heure après notre rencontre.


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Qui peut le moins peut le moins.
n°61426109
Klisstoris​s
Inacceptaaaableee
Posté le 24-11-2020 à 10:34:14  profilanswer
 

Vous allez me faire rougir les filles :D


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''Qu'on m'apporte du vin fort, des poulardes grasses, et des femmes grasses et qui sentent fort !''
n°61426126
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 24-11-2020 à 10:35:44  profilanswer
 

BoraBora a écrit :


Et même GB, tiens : quelqu'un d'une maison d'édition qui l'a publié m'avait dit qu'il écrivait souvent trop vite et ne se relisait pas assez. Voilà, j'ai cafté. [:li1ju:1] Je garderai le secret sur le nom de cette personne, par contre.
 

Spoiler :

Avec d'autant plus de facilité que c'était il y a des années et que j'avais déjà oublié son nom une demi-heure après notre rencontre.



 
Ça ne me surprend pas, je suis le premier à le dire en interview  [:grenouille bleue]  
D'ailleurs je suis sûr que tu vas t'étrangler devant mes BDs :D


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°61437768
the mandal​orian
This is the way
Posté le 25-11-2020 à 11:45:03  profilanswer
 

biezdomny a écrit :

This is the way [:moonblood19:3]

 

[:moonblood19:3] This is the way

n°61437841
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 25-11-2020 à 11:51:26  profilanswer
 

the mandalorian a écrit :


 
[:moonblood19:3] This is the way


 
This is the way i wanna live
I'm going through changes
This is the way i wanna live

 
 [:so-saugrenu:1]


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°61459946
MasonAge
Posté le 27-11-2020 à 20:21:15  profilanswer
 

échange entre trois auteurs publiés sur la question "à qui faites vous relire vos premiers jets ?" (j'ai du mal avec le terme "beta-lecteur" ):
https://www.youtube.com/watch?v=slX38E0UkmU
au-delà de l'aspect forcément très subjectif :
"moi c'est ma femme qui relie mes écrits", "moi je choisis plusieurs lecteurs en fonction de l'aspect biographique ou pas du texte à relire"...
 
j'y ai trouvé deux choses intéressantes :

  • la mention des communautés d'auteurs d'une maison d'édition qui se relisent leurs écrits, j'ai tendance à oublier, qu'un éditeur c'est aussi un potentiel point de rencontre et d'émulation pour des auteurs débutants avec des auteurs plus expérimentés ; même si internet constitue un gigantesque réservoir de lecteurs prêts à faire des retours
  • le fait de vouloir se rassurer quand on est un écrivain débutant avec un retour rapide de son texte, ce qui peut aussi être mal vécu, si la personne ne réfléchit pas honnêtement aux raisons la poussant à partager son texte qui a été peu ou pas retravaillé


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Bonjour ! Je tiens juste à dire que tes posts (me) permettent de traverser cette période difficile que je traverse actuellement. Je t'offre un tacos ?
n°61471845
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 29-11-2020 à 15:20:52  profilanswer
 

https://i.imgur.com/NXzVVmb.jpg
 
Je me suis fait chier pendant les deux tiers, c'était pas brillant brillant [:tsomi:4]  
 
J'ai commencé un peu en retard, en prenant comme point de départ une suggestion du bot @HPLovecraftBot sur Twitter : « Un prêtre peint un tableau où un homme erre pendant un siècle dans un dédale qui n'existera que dans un millénaire. »
 
Au final, j'ai raconté l'histoire d'un peintre qui se rend compte qu'il a des problèmes de couleurs ou de détails bizarres dans ses tableaux, qui peint dans des moments d'absence des paysages étranges où il pense qu'il y a des Choses Anciennes qui Dorment, et qui passe un temps disproportionné à essayer de rendre les plis d'une robe Delphos sur un portrait, avant de voir qu'il y a des dessins dans les plis et d'essayer de les suivre. Sans s'en rendre compte, il se met à rêvasser plus ou moins dans la peau d'un voyageur du futur qui traverse des paysages dont l'apparence rappelle celle des plis sur le tableau, et arrive après quelques péripéties dans un labyrinthe sans fin, dans lequel il va tourner pendant des siècles, dans une sorte de rite qui doit empêcher les Choses de se Réveiller. Avant de sombrer dans la folie, le voyageur prend conscience que, des siècles auparavant, c'est lui et son histoire que le peintre a vus dans son tableau, et que c'est pour cela qu'on l'a retrouvé tout mort et tout sec, assis devant la toile dont il ne pouvait pas détacher les yeux.
 
C'est toujours une expérience à la fois intéressante et frustrante. C'est intéressant parce que c'est une période où on est plus ou moins forcé d'avoir une discipline, qu'après on a l'impression de « gagner » du temps libre, et que ça peut conjurer des images intéressantes. C'est frustrant, parce qu'on produit un blob de texte à peu près sans intérêt, mal écrit, sur des thèmes rebattus, et dont au final on ne peut pas faire grand-chose.


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°61475017
k_raf
Totally nuts!
Posté le 29-11-2020 à 21:07:52  profilanswer
 

Bravo en tout cas  [:cetrio:5]  
 
Moi j'ai tout donné sur le premier weekend : 8000 mots très vite, puis plus laborieusement 5000 de plus.
 
Et puis voilà, c'est tout. Plein de raisons à la con pour ne pas assumer mon échec. Le projet tient toujours pourtant, j'aimerais vraiment le relancer quand même...

n°61476506
Toonnette
Posté le 30-11-2020 à 01:22:52  profilanswer
 

Bravo à ceux qui ont terminé le NaNo cette année. Pour ma part c'est resté à l'état de "je vais peut être m'y mettre" jusqu'à "ah merde, on est le 29 novembre, tant pis !".
Les seuls trucs que j'aurais écris ce sont mes chroniques de bouquins et ça doit avoisiner les ... 5000 mots à vue de pif.
Mais les idées et l'envie d'écrire sont revenues, je ne désespère pas pour les prochains jours.


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Sans la musique, la vie serait une erreur.
mood
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Posté le   profilanswer
 

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