>Chapitre trois, le voyage
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>Le premier jour de voyage fut calme, Maud parlait peu.
/Je sais que les femmes sont bavardes, mais là, c'est sujet à interprétation quand même.
/
Mael avait bien essayé de l'interroger sur sa vie, mais sans succès. La route quitta bientôt la mer, pour longer les champs des petits villages.
/Attention à tes constructions de phrases. Tu as trois fois la même construction : bla bla bla, (virgule) bla bla
/
L'odeur du foin fraîchement récolté rappelait d'anciens souvenirs au garçon. Il en parla à sa compagne de route, mais elle ne parut pas comprendre. Il réalisa alors que vivant en ville, elle n'avait jamais participé à la récolte des blés. Il fut stupéfié de découvrir ce qui lui aurait jadis semblé impossible.
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>Peu à peu le paysage se fit plus sauvage. Là où s'étendaient des champs quelques lieus
/lieues (ancienne mesure française de distance)
Peu à peu, au fur et mesure de leur avancée, le paysage se modifia. (à moins que tu ne dises échevelées au-dessous pour éviter la répétition de sauvage)
/
auparavant, se déroulaient des étendues d'herbes sauvages. Le vent les caressait de son souffle, les mouvant selon son bon plaisir. Le long bruissement se multipliait, évoquant le
/Leur long (?, sinon on attend que tu expliques pourquoi le long bruissement se multiplie)
Dans le lointain, un long bruissement se multipliait, évoquant le... (indiquerait au lecteur que tes héros se dirigent vers un bruit et préciserait pourquoi les premiers arbres apparaissent)
/
calme été en cours. Les premiers arbres apparurent alors, colorant le paysage de leurs feuilles. Lentement de petits bosquets naissaient au bord de la route, se transformant peu à peu en forêt. Les deux compagnons marchèrent bientôt sous la voûte des fins arbres des collines. Un arbre plus épais et plus grand que les autres se dressait parfois au dessus de ses voisins.
/plus vigoureux (à la place de plus grand. En un mot, on explique le pourquoi de ce que l'on dit... quelqu'un de plus vigoureux dépasse les autres en taille, c'est logique. S'il est plus grand, il se dresse effectivement au dessus de ses voisins, c'est donc une répétition de grand)
A noter que du indique fins arbres (puis épais juste en dessous, ce qui est antinomique
)
/
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>Seul le roulis de centaines de branches remplaçait le silence. Un vent léger courrait sur la forêt, réveillant les ramures des géants endormis. Soudain un féroce aboiement perça depuis une rangée de buissons.
/Soudain, un aboiement féroce perça entre les troncs qui s'assombrirent d'un coup.
Féroce aboiement, est correct, mais il s'agit d'une tournure plutôt anglaise. En français, on préfère aboiement féroce car on sait ce qui est féroce, ici l'aboiement.
A la lecture, on sent un problème à ce niveau, et le soudain n'obtient pas l'effet voulu.
Le problème ici, c'est que tes personnages ne sont pas présents dans la description.
C'est donc une description vide de sens au niveau de l'histoire : le lecteur ne sait plus dans quelle caméra il se trouve. (Mael ? Maud ?)
On n'a pas non plus une appréciation du temps. (depuis combien de temps marchent-ils ?)
Il faut aussi préparer la rencontre.
Seul le roulis de centaines de branches remplaçait le silence, mettant les nerfs à vif. Avec le coucher du soleil, un vent léger courrait sur la forêt, réveillant les ramures des géants endormis, balançant les ombres de gauche à droite.
Maud se rapprocha de Mael et lui demanda :
- C'est encore loin ?
- Encore une ou deux heures de marche, mais il n'y a pas de danger, la région est tranquille depuis longtemps... (*)
Un féroce aboiement perça soudain entre les troncs épais.
(*) je dis depuis longtemps, car tes personnages ne semblent pas prendre de précaution du tout. Pas d'inquiétude, rien. Ce qui est normal, puisqu'ils sont absents de la description.
/
Accompagnant son cri, une bête difforme émergea en courant sur ses courtes pattes. La
/un chien difforme (irait mieux, car bête peut renvoyer à tout et n'importe quoi. Là, le lecteur peut reconnaître en même temps que les héros qu'il s'agit d'un chien... ce qui te permet de préciser qu'il ne s'agit pas tout à fait d'un chien, mais d'une parodie de chien (répétition normale du mot chien)
/
créature n'avait aucun poil, une peau noire et plissée l'enveloppait. Sa tête aplatie et allongée était une parodie de chien, de sa gueule entrouverte coulait de la bave.
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>Ses yeux fous aperçurent les deux humains, elle modifia alors sa trajectoire pour se diriger
/modifia aussitôt
/
vers eux. Elle ouvrit grand sa bouche, révélant une multitude de minuscules crocs jaunes que parcourrait une langue d'un rouge vif.
/question perfide : pourquoi ouvre-t-elle la bouche ?
pourquoi les crocs sont-ils jaunes ? (si tu rajoutes putrides, alors la description rajoute quelque chose : c'est là un charognard. Une langue rouge vif affamé, rajoute une nouvelle information très importante : la bête a une bonne raison d'être là ; elle a faim et vient de trouver un repas bien sanguin.
Elle ouvrit grand sa bouche, révélant une multitude de minuscules crocs jaunes putrides que parcourrait une langue d'un rouge vif affamé.
En clair, ta bête n'est pas là pour le plaisir, elle a une raison d'être : avec la nuit qui tombe, elle part en chasse.
Ce n'est pas. Tiens, le lecteur s'ennuie avec ma description, je lui colle une bestiole sortie de mon chapeau pour animer la scène et provoquer la rencontre.
Je rajoute une dernière information, qui explique le pourquoi.
Elle ouvrit grand sa bouche pour bâiller/pour humer l'air, révélant une multitude de minuscules crocs jaunes putrides que parcourrait une langue d'un rouge vif affamé.
/
Poussant un grognement, elle accéléra. Ses pattes, ridicules comparés à sa taille, trottèrent de plus belle.
/comparées (?)
/
>
>Mael ne réagit pas, c'était la première fois qu'il voyait une telle créature, il n'en avait même jamais entendu parler. Maud cria et dégaina une petite dague, le garçon réalisa soudain le danger et recula afin de ramasser un morceau de bois. Armés de leurs faibles armes, ils se baissèrent, prêt à éviter l'assaut. Le monstre sauta, la gueule grande ouverte. Elle claqua dans
/prêts
/
le vide, les deux jeunes gens roulèrent sur le sol et se relevèrent. Ayant chacun sautés d'un
/se relevèrent, l'un à gauche, l'autre à droite.
/
côté différent, ils étaient désormais séparés en face de l'abomination.
/de l'abomination qui revint sur eux.
/
>
>Après avoir marqué une courte pause, semblant choisir sa proie, la créature reprit sa course ridicule. Maud était sa proie,
/point.
/
voyant cela, Mael lança son bâton sur le monstre. L'épaisse peau noire absorba le choc, la bête ne sembla même pas dérangée. Alors qu'elle n'était plus qu'à un bond de la fille, un
/pas dérangée par le choc
/
cavalier déboula à son tour des buissons, l'interrompant net.
/l'interrompant net dans sa charge.
(là, on a quand même l'impression du métro aux heures de pointes : personne, puis soudain une foule en délire. Tiens, j'entends même la grosse cavalerie qui tataritarate dans le lointain. C'est le 22ième ! Y a même Rintintin
A noter qu'un animal ne peut pas bloquer sa charge à un bond, parce qu'entre freiner en catastrophe ou terminer son action, ça revient au même, il est sur sa victime.
Ensuite, la situation n'est pas assez critique. Maud n'est pas en danger, que déjà la cavalerie arrive. Trop tôt.
Il faudrait donc qu'il y ait au moins trois passes entre les jeunes gens et la créature.
voyant cela, Mael lança son bâton sur le monstre. L'épaisse peau noire absorba le choc, la bête ne sembla même pas dérangée. D'un dernier bond, elle fut sur Maud, qui se coucha, au dernier moment, pour éviter la charge. Surprise, la bête rata son coup, mais tenta quand même de mordre la jeune fille au passage. Déséquilibrée, elle s'écrasa lourdement dans un buisson épineux (je justifie la peau épaisse utilisée plus haut
), avant de se relever sans une égratignure.
Plus prudente, elle s'ébroua un instant pour reconsidérer la situation.
- Mael, monte dans un arbre. Vite !
- Mais toi ?
- Ne discute pas, je vais la retenir, et tu me hisseras.
Désespéré Mael chercha un arbre qu'il pouvait escalader à toute vitesse. Pendant ce temps, Maud fit face à la bête qui revenait en grondant pour effrayer sa proie. Maud cria plus fort qu'elle pour la déstabiliser et gagna ainsi une précieuse seconde.
S'affrontant du regard, les deux adversaires se mirent à tourner lentement sur eux-mêmes, dans une valse mortelle. Malgré ses courtes pattes, la bête était puissante et sûre de sa force, elle resserrait sa spirale avec une méthode consommée de prédateur. Maud fit siffler sa dague dérisoire face au monstre.
- Ça y est, j'y suis ! hurla Mael. Juste derrière toi, sur ta gauche.
Une pigne de pin vola et toucha la bête entre les deux yeux.
- Prends ça saloperie ! et ça encore.
Les pignes de pin rebondirent sur la gueule de la créature, l'empêchant d'attaquer.
Lorsque Maud tira son bras en arrière pour lui crever un oeil avec sa dague, la bête se plaqua au sol, rassemblant ses forces pour bondir.
- Je suis prêt à te recevoir Maud.
[Et maintenant, on place l'arrivée du cavalier qui change la donne entre les adversaires. Car le moment est critique : il y a des opérations/des plans prévus dans l'air, en cas d'échec c'est la mort du personnage]
Dans un grand fracas, un lézard surmonté d'un cavalier apparut, figeant l'instant.
L'homme, jeune, l'épée à la main droite, fixa sa cible du regard. Le lézard qui le soutenait semblait vouloir s'enfuir à toutes pattes, mais les cuisses musclées du cavalier le maintenaient avec fermeté.
/
L'homme fixa sa cible du regard, une épée à la main. Le lézard qui le soutenait semblait vouloir s'enfuir à toutes pattes, mais était fermement maintenu par son cavalier.
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>Le nouveau venu était jeune d'une vingtaine d'année, il était assez grand et semblait musclé.
/d'années
/
Son épée était courte et épaisse, il tenait la garde d'une main qui tremblait légèrement. Il donnait l'impression d'avoir couru lui-même tant il était essoufflé. Respirant un grand coup, il donna un violent coup de pied à sa monture, celle-ci bondit alors en avant.
>
>La bête ne bougea pas pendant un instant, puis trottina vers sa nouvelle cible. Le chasseur leva son épée, la créature se préparant à sauter.
/charrue avant les boeufs ;-)
La créature se préparant à sauter, le chasseur leva son épée,
/
Toutefois celle-ci ne bondit pas sur l'homme, mais sur sa monture. Saisissant son cou entre ses puissantes mâchoires, elle utilisa son élan pour le lui arracher.
/son cou ou le cou du lézard ?
/
Le sang gicla et ruissela, le cavalier tomba de sa selle. Il se redressa vite, pointant son arme en direction de son ennemi. Lâchant la tête de l'infortuné lézard, le monstre se jeta en avant, la gueule pleine de sang.
>
>L'épéiste saisit son arme des deux mains, se préparant au choc. La bête sauta, puis, un court
/saisit son arme à deux mains.
Mais pas avec une épée courte, le manche est trop court pour ça, enfin me semble-t-il.
Ou alors peut-être assura son arme des deux mains. (puisqu'il l'a déjà saisie, son épée)
/
instant plus tard l'homme fit de même. Mael crut un instant que le temps s'était arrêté, puis les deux adversaires se cognèrent l'un à l'autre. Le choc les fit retomber lourdement sur le sol. Le
/se heurtèrent dans un bruit sourd.
/
guerrier se prépara à un autre assaut, mais la bête ne bougeait plus. Un sang noir et poisseux coulait sur le sol, l'épée avait violemment tranchée la gorge du monstre. L'homme se coucha sur le dos, haletant.
/Hum. Pas très crédible de se coucher sur le dos lorsque le danger peut encore surgir. Se mettre à genoux, peut-être.
/
>
>Maud s'approcha alors du guerrier, elle se pencha sur sa jambe. Trois grands sillons la parcouraient, les griffes de la créature l'avaient atteint. La jeune femme sortit un long morceau de tissu noir de sa poche, puis l'appliqua sur la blessure. Elle entoura la jambe de la mince bande, puis serra, le blessé se crispa. Aucun son ne sortit de sa bouche pendant que Maud nouait fermement le tissu.
>
>Une fois terminé, l'homme murmura un merci, se détendant. Il regarda celle qui l'avait soignée et lui sourit. Maud rougit et se releva bien vite, tournant le dos aux deux hommes. Sa voix, douce mais un peu tremblante retentit alors.
/alors : (deux points) et on commence le dialogue
/
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>- Pouvons-nous connaître l'identité de notre sauveur ? Sans vous nous serions mort.
/morts
/
>
>- Je me nomme Eric. Je suis heureux d'avoir pu vous sauver.
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>- Votre monture est morte et votre jambe blessée. Vous pouvez rester ici, nous vous
/vous pouvez rester ici ? Nous vous enverrons...
/
enverrons du secours.
>
>Mael fut étonné d'entendre cela de la part de Maud. Les gens des villes n'aidaient t'ils pas
/n'aidaient-ils (ici, le "t" existe déjà)
/
leurs semblables ? Quand Eric acquiesça, tout sourire ayant disparu de son visage, le garçon ne put se retenir.
/Là aussi, un :
/
>
>- Maud ! Nous ne pouvons le laisser ici, il pourrait y avoir d'autres monstres aux alentours.
>
>- Si nous le prenons avec nous, il nous ralentira. S'il reste ici il pourra se défendre avec son épée.
>
>- Elle a raison petit, je ne ferais que vous encombrer.
>
>Mael ne sut pas s'il était plus furieux d'avoir été appelé "petit" par un homme à peine plus vieux que lui, ou par le fait de devoir abandonner un blessé. Il sortit du chemin et chercha un bâton pouvant servir de canne. Une fois qu'il en eut trouvé un, il se posa devant le blessé.
>
>- Tu t'appuieras sur cette canne, et je te soutiendrais de l'autre côté. Il n'est pas dans mes
/soutiendrai
/
habitudes d'abandonner les gens qui me sauvent la vie.
>
>Maud soupira, elle prit l'épée ainsi que le fourreau de l'homme et l'attacha sur son dos. Elle
/dans son dos
/
partit alors, marchant d'un pas vif mais pas suffisamment pour les semer. Mael soutenait l'homme, celui-ci paraissait gêné d'être traité ainsi, ce qui fit sourire le jeune garçon.
/Là aussi, on aimerait comprendre le pourquoi de l'attitude de Maud
>- Si nous le prenons avec nous, il nous ralentira. S'il reste ici il pourra se défendre avec son épée. Et nous lui enverrons très vite du secours. (pourrait passer, car c'est un peu le choix de celui qui est seul avec un blessé, loin de tout. Il doit abandonner temporairement le blessé pour aller quérir du secours.
)
/
Pour ton texte, ça s'améliore à chaque fois.
Là, il te manque juste un peu plus d'actions (et de justifications
) pour étoffer tes scènes et éviter le côté Deus Ex Machina (autrement dit : la baguette magique et le lapin qui tombe bien du ciel, comme la manne céleste pour Moïse, et à l'heure !).
Ah oui, si je fais crier tes personnages, c'est justement pour donner 1) le temps à ton chasseur d'arriver 2) lui indiquer logiquement où venir chercher.
Parce que là, tu ne dis pas pourquoi il semble avoir couru pour sauver de parfaits étrangers, qui pourraient également être des ennemis.
Voilà voilà
L'Amibe_R Nard