Arwen Etoile du Soir a écrit :
Merci aussi à l'Amibe R Nard pour tes conseils mais je ne t'en avais pas tant demandé, tu t'es trop pris la tête. J'aurai voulu savoir comment on fait pour savoir comment se termine les participes passés parce que j'ai trop de mal pour ça et j'ai vu que y avait des fautes partout et comme je me dis que y a certainement pas que moi que ça va aider je me permets de poster cette demande sur le topic. Merci d'avance
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Bonjour Arwen
Prise de tête ? J'offre simplement ce que j'offre à tout le monde
Et c'est aussi une manière pour moi de réfléchir au début d'un texte.
Le début d'un texte, c'est tout ce qui sera lu par un éditeur (et par le lecteur) tout se décide là.
Si tu passes ce barrage, alors l'éditeur (le lecteur) ira lire un peu plus loin : la fin en général, plus un ou deux bonds dans le récit.
Mais, c'est comme pour la première impression (la poignée de main), l'avis changera difficilement.
Après, tu passes ou non sur la pile des livres à lire par le comité.
Voilà pourquoi je me penche toujours, avec intensité, sur un début de texte.
Attaquons maintenant le problème des participes passés
Les participes passés
Je ne vous rappelle pas la règle générale
http://www.langue-fr.net/d/ppasse/5minutes.htm
Pour ma part :
J'utilise souvent une sonorité qui s'entend. (soit le verbe dire, écrire ou prendre, comprendre ou d'autres dont la terminaison s'entend à l'oreille.)
Si ça vous rappelle une idée sur les accords passé simple/imparfait et futur/conditionnel que l'on identifie en changeant "je" par "nous", c'est une bonne chose.
et je passe la phrase au féminin.
Donc les sujets deviennent féminins et la terminaison s'entend à la lecture orale de la phrase.
Petit problème : certaines phrases ne se plient facilement pas à ce genre de traitement.
Exemple :
Elle se sont menti(es ?)
Remplacé par
Elles se sont comprises (introduirait une erreur)
Elles se sont pris(es) (appelle un complément de phrase pour connaître l'accord)
C'est le problème délicat des verbes pronominaux conjugués avec être. (cf. plus bas pour la résolution)
Il y a des cas plus faciles où il suffit d'enlever avoir pour accorder
Les couteaux que j'ai portés à aiguiser = les couteaux () portés à aiguiser
(Quand on retravaille les phrases pour supprimer les "que", ce genre d'accord est immédiat)
Cas plus délicats : les verbes pronominaux
Pour les verbes pronominaux qui s'écrivent avec être, je transforme toujours être en avoir
Exemple ils se sont frappé(s ?) à la tête
Ils ont frappé quoi (eux-mêmes) à la tête
Donc : il se sont frappés à la tête.
Elle s'est lavée : tel quel, c'est elle qui s'est lavée. On fait l'accord puisque le s(=elle-même) est déjà écrit.
Elle s'est lavé... les pieds : quand j'ai écrit lavé, je savais que je devais préciser ensuite ce qu'elle avait lavé.
[Elle a peigné]les cheveux qu'elle s'est lavés : on a déjà écrit les cheveux... qui ont été lavés.
Elle s'est lavée
Elle a lavé quoi ? (elle-même)
Elle s'est lavé... les pieds
Elle a lavé quoi ?... (les pieds)
Elle a peigné les cheveux qu'elle s'est lavés
Elle s'est lavé quoi ? (les cheveux)
Que l'on aurait pu réduire à : Elle a peigné ses cheveux, lavés (depuis peu).
Plus difficile
Elle s'était proposé(e ?) de participer au congrès.
Elle a proposé quoi ? (de participer au congrès) à qui ? (à elle-même)
Donc, elle s'était proposé de participer au congrès.
Ils se sont fait(s ?) prendre
Ils ont fait quoi (prendre eux-mêmes)
Donc ils se sont fait prendre
(De toute façon avec faire devant un infinitif, le participe passé reste invariable cf. plus bas.)
Même sans connaître la règle des exceptions et invariables, on peut la retrouver dans la majorité des cas.
ils se sont déplu(s ?) dès le début.
Ils ont déplu (quoi... il n'y a pas de quoi, on a un à qui ? )
Ils ont déplu à eux-même dès le début.
Donc pas d'accord, ils se sont déplu dès le début.
Attention, certains cas très très épineux ne peuvent être tranchés simplement avec le remplacement par avoir.
Dernier point : en
Participe passé précédé du pronom en, pas d'accord avec le participe passé.
Ces châtaignes sont excellents, en avez-vous mangé ?
Ses fautes, s'il en a commis, ne doivent pas être bien graves
Des journaux allemands, j'en ai beaucoup lu.
Avec ces trois points, je corrige 99 % des participes passés
Pour le dernier 1 % (voire 1 pour mille)
Si vous n'arrivez pas à accorder un participe passé, rien ne vous empêche de changer le verbe ou de reformuler la phrase.
Pour l'expliquer la règle d'accord à un enfant, (tiré de ce livre : Il a du mal à l'école / CHEVALIER Brigitte, ISBN 2.226.13419.0, qui différencie les modes d'apprentissage : parolier, photographe, réalisateur. Soit un auditif, un visuel, et un enfant qui a besoin de bouger pour apprendre (kinesthétique). Mais les termes employés par l'auteur sont plus généraux et plus compréhensible sur la façon d'appréhender le monde)
P144
Un enfant parolier, plus sensible au raisonnement, comprend mieux cette règle à l'aide d'une explication rationnelle. On peut lui dire : « quand tu écris le participe passé dans la phrase 'les pommes que j'ai ramassées", tu sais ce que tu as ramassé puisque tu l'as écrit, ce sont des pommes (féminin pluriel), donc tu accordes le participe passé au féminin pluriel. Mais dans la phrase "J'ai ramassé les pommes", quand tu écris le participe passé "ramassé", tu ne sais pas ce que tu as ramassé puisque tu n'as pas encore écrit le mot "pommes", donc tu n'accordes pas le participe passé ». C'est simple, mais il fallait y penser.
[b]Significations et différences subtiles suivant l'accord ou le non accord du participe passé[\b]
Sans l'accord du participe passé.
- Je les ai vu tuer, signifie j'ai été témoin du crime dont ils ont été victimes
- Jacqueline ? Je l'ai vu applaudir, veut dire j'ai assisté à son succès
- Tu nous as entendu siffler, signifie tu as entendu les sifflets qui nous étaient adressés
Avec l'accord du participe passé
- Je les ai vus tuer, revient à dire que j'ai été le témoin du crime ou des crimes qu'ils ont commis.
- Jacqueline ? Je l'ai vue applaudir, signifie je l'ai vu battre des mains.
- Tu nous as entendus siffler, veut dire que tu nous as entendus manifester notre hostilité par des sifflets.
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard
Si j'ai un conseil d'achat à vous donner: le Hanse, nouveau dictionnaire des difficultés du français moderne / Joseph Hanse, Duculot.
Bourré d'exemples (et de contre-exemples d'auteurs célèbres dont les "fautes" sont considérées comme intouchables
), c'est une mine pour ceux qui veulent aller plus à fond dans la grammaire et l'orthographe.
Ce qui suit vient de différentes sources (dont je n'ai plus les références, malheureusement)
Et relatent les exceptions, et les cas particuliers.
Pratiquement, si l'on ne sait pas ce dont il s'agit au moment où l'on écrit le participe passé, celui-ci reste invariable.
L'accord ne se fait pas s'il n'y a pas de complément d'objet direct.
Lorsque le complément d'objet direct est le pronom "le" du neutre, le participe passé est invariable:
Ex: Cette question est plus difficile que je ne l'avais pensé.
Le participe passé des verbes impersonnels est invariable:
Les chaleurs qu'il a fait m'ont épuisé.
Le participe passé « fait » du verbe faire suivi d'un infinitif est toujours invariable :
Les chaleurs nous ont fait souffrir.
ATTENTION A L'ACCORD DE CERTAINS participes passés.
N'écrivez pas :
Il a fait quelques erreurs, mais les a fait sans le vouloir.
Quelle récompense vous a-t-il promis ?
Quelles sont donc les fautes qu'il a commise ?
Il fallait écrire :
Il a fait quelques erreurs, mais les a faites sans le vouloir.
(Faites, participe passé avec avoir, s'accorde avec erreurs.)
Quelle récompense vous a-t-il promise ?
(Promise, participe passé avec avoir, s'accorde avec récompense.)
Quelles sont donc les fautes qu'il a commises
(Commises, participe passé avec avoir, s'accorde avec fautes.)
Pourtant on ne pourra jamais dire :
C'est une montre et non un bracelet qu'on m'a prise.
Dans ce cas il faut tourner la phrase et dire
C'est une montre qu'on m'a prise et non un bracelet.
N'écrivez pas :
Madeleine s'y est mal prise pour arriver à son but.
Il fallait écrire :
Madeleine s'y est mal pris pour arriver à son but.
Car : s'y prendre est un verbe intransitif et se ne représente pas un complément direct comme dans se brûler. Le participe passé doit donc rester invariable.
Grammaire
Quand le pronom vous s'adresse à une seule personne, le verbe est au singulier.
Jeune homme, vous êtes bien indolent.
Il en va de même pour nous mis pour je, quand l'auteur s'exprime en son nom personnel : nous avons été déçu par le spectacle.
Une femme écrira : nous avons été enchantée du spectacle.
C'est le pluriel dit « de majesté » ou « de modestie »
Le traitement du participe passé
1 - Sans accord du participe passé
a) Fait suivi d'un infinitif (pas d'accord)
Ce participe passé reste invariable dans « elle s'est fait couper les cheveux », « ils se sont fait prendre en flagrant délit »
Mais avec l'accord pour elle s'est faite religieuse, ils s'étaient faits moines.
b) laissé suivi d'un infinitif (pas d'accord si le sujet est passif)
Il reste invariable quand le complément d'objet n'est pas le sujet implicite de l'infinitif.
La bête s'est laissé capturer (la bête n'est pas l'auteur de la capture)
Les voleurs s'étaient laissé arrêter (les voleurs ne sont pas auteur de l'arrestation)
Le rôle passif est ici marqué par l'invariabilité du participe passé
c) Vu et entendu suivis d'un infinitif. (pas d'accord si le sujet est passif)
La règle est la même que pour laissé.
La vache, je l'ai vu traire.
Les innocents qu'on a vu fusiller.
La question qu'on a entendu poser
Les symphonies que nous avons entendu exécuter par cet orchestre.
d) Attendu, compris, entendu, étant donné, excepté, ôté, ouï, passé, supposé, vu, ci-annexé, ci-joint, ci-inclus.
Placés devant un nom ou un pronom, ces participes passés sont invariables car ils exercent la fonction de préposition ou d'adverbes.
Attendu leurs excellents références
Y compris les réparations
Entendu les témoins
Etant donné leurs aptitudes
Excepté les malades
Oté deux paragraphes, cet article serait acceptable
Ouï tous les témoins
Supposé la vérité des faits
Vu les circonstances exceptionnelles
Vous trouverez ci-annexé une facture
Ci-joint deux documents
Ci-inclus copie du rapport
e) coûté, pesé et valu
le complément circonstanciel de prix, de poids, de valeur n'a aucune influence sur l'accord.
Les huit mille francs que ce collier m'a coûté
Ce cheval ne vaut plus la somme qu'il a valu naguère.
Les cent kilos que cet obèse avait pesé avant sa cure d'amaigrissement
f) participe passé précédé du pronom en
Ces châtaignes sont excellents, en avez-vous mangé ?
Ses fautes, s'il en a commis, ne doivent pas être bien graves
Des journaux allemands, j'en ai beaucoup lu.
Cette règle étant assez élastique, on rencontre souvent l'accord sous la plume d'auteurs sérieux.
g) les verbes pronominaux
Le participe passé des verbes suivant est invariables :
se complaire se mentir se plaire se succéder
se convenir se nuire se ressembler se suffire
se déplaire se parler se rire de se survivre
s'entre-nuire se permettre se sourire s'en vouloir
se téléphoner
Ces deux hypocrites se sont menti effrontément
Les deux ennemis ne se sont pas parlé.
Cette impertinente s'est permis de me répondre
Ils se sont plu et se sont mariés
Les trois complices s'étaient souri
Douze rois se sont succédé sur ce trône
h) Après l'auxiliaire avoir
Il n'y a pas d'accord quand le participe passé précède l'objet direct.
J'ai acheté des aliments
Elle a soigné des blessés
Nous avons vu une splendide collection
Tant que l'objet n'a pas été mentionné, il est censé être ignoré, ce qui justifie l'absence d'accord du participe.
2) Avec accord du participe passé
a) utilisé comme épithète, le participe passé s'accorde en genre et en nombres avec le nom qualifié.
Des régions désertées
Une route très fréquentée.
b) avec l'auxiliaire être
L'accord s'impose tout naturellement.
Ces champs n'ont pas encore été ensemencés
Cette maison sera agrandie.
c) laissé suivi d'un infinitif
L'accord se fait en genre et en nombre quant le complément d'objet est le sujet implicite de l'infinitif.
Nous les avons laissés chanter
L'auriez-vous laissée épouser un malandrin ?
d) Vu et entendu
La règle est la même que pour laissé
La vache que j'ai vue vêler
Les athlètes que tu as vus courir
La fillette qu'on a entendue pleurer.
e) Attendu, compris, entendu, étant donné, excepté, ôté, ouï, passé, supposé, vu, ci-annexé, ci-joint, ci-inclus.
Ces participes passés s'accordent avec le nom auquel ils se rapportent quand il les précède et quand il ne les suit que par inversion
Les réparations non comprises
Les indemnités y comprises
Une droite étant donnée
Deux ou trois pages exceptées
Les pièces ci-jointes ou ci-incluses
Très souvent des auteurs sérieux accordent le mot passé avec le nom qui le suit : passée la minute de silence, passées les vacances.
f) coûté, valu et pesé
coûté s'accorde au sens de causé, occasionné
les efforts que cette entreprise lui a coûtés
Valu s'accorde quand il signifie procuré
La gloire que cet exploit nous a value
Il va de soi que pesé s'accorde dans la valise que j'ai pesée
g) les verbes pronominaux
ils s'accordent dans leur grande majorité
Ils se sont absentés
Elles s'étaient abstenues
Elle s'était acharnée
Ils se sont félicités de leur succès
Elle s'est réjouie
h) Après l'auxiliaire avoir
Il a y accord quand le nom auquel il se rapporte précède le participe passé
Ces marchandises, nous les avons payées
Une cravate que je n'avais pas encore mise
Les maisons qu'on avait construites
Les récompenses que tu nous avais promises
Puisque le complément d'objet est connu quand apparaît le participe passé, il est normal que ce dernier prenne l'accord
i) procédé par comparaison
Pour éviter de grossières fautes d'accord, on pourra procéder par comparaison
Elles ne sont pas "écrites", mais écrit
Donc elles ne se sont pas "téléphonées", mais téléphoné
Elles ne se sont pas offertes, mais offert des bas
Donc elles ne se sont pas payées, mais payés des bas
Elles ne se sont pas "dites", mais dit des secrets
Donc elles ne se sont donc pas révélées, mais révélé des secrets
j) un cas particulier : le verbe obéir
On n'obéit pas quelqu'un, mais à quelqu'un, car le verbe obéir est transitif indirect. Il n'en reste pas moins qu'il peut être employé au sens passif en accordant la participe passé avec le sujet de l'auxiliaire.
Elles furent obéies
Nos ordres ont été obéis
Cette règle s'applique aux verbes désobéir et pardonner.
On pourra aussi consulter le site suivant (logiciel professionnel de correcteur orthographique) : http://www.synapse-fr.com/manuels/ACCO_PP.htm