Allez, à mon tour de faire un CR détaillé
#Deauville 2014
Je me rends compte qu'en tri je suis trois fois plus stressé qu'en course à pied à l'approche d'une compétition. La semaine dernière je le sentais pas du tout: sorties de cap où j'ai les jambes lourdes et l'impression de me trainer, sorties vélo sans punch, douleurs qui se réveillent dans tous les coins... de la bonne grosse somatisation!
Arrivée à Deauville
Logé dans la Normandie profonde je n'avais pas compté sur l'absence de 3G et les difficultés qui s'ensuivraient pour rallier Deauville. Bref, j'arrive à 12h45, je me rends compte que le parking participants n'est pas fléché, je me gare un peu loin du retrait des dossards et c'est assez stressé que je prépare mon matos à côté de ma voiture. Percer les trous dans mon dossard me prend 5 minutes
. Je réussis à craquer les sacs de transition (un peu pourri comme système d'ailleurs, enfin je préfère les trucs à l'arrache quoi). J'entre dans le parc à vélos à 13h20, pas le temps de croiser les copains du club ou les HFRiens
J'enfile la combi, le bonnet, les lunettes, j'arrive à refermer ma combi tout seul pour la 1e fois, je croise un pote du club et on va se jeter à l'eau.
OMONDIEUCESTQUOICESVAGUES§§§§§§§
Je comprends vite que la nat' va être sportive, là où j'imaginais déjà une entrée dans l'eau façon Baywatch je me rends compte qu'on aura plutôt droit à un remix du Débarquement par le casting de la Marche de l'Empereur
Natation
Le speaker met la pression, tout ça pour finir par crier "DEPART". Même pas un coup de feu, avec les potes du club on se marre et on trottine jusqu'à l'eau.
C'est la Normandie, 6 Juin 44, débarquement, c'est le bordel, je rentre dans l'eau, les vagues en pleine face, j'essaie de viser la 1e bouée. J'essaie même pas de poser un crawl propre, je fais 5 minutes la tête hors de l'eau en essayant d'esquiver les mecs qui se mettent à brasser, pris de panique.
Ca ne bastonne pas mais le temps que le paquet s'étire c'est du collé serré.
Passé la première bouée il y a tellement de creux que la seconde bouée reste invisible. Je pose un crawl propre en respirant du côté opposé aux vagues mais dans les faits je dois ressembler à rien
J'ai quand même l'impression d'avoir une belle trajectoire jusqu'à la seconde bouée. je contourne, je nage vers la côte et là je me sens un peu seul: vu le courant je me rends vite compte que je vais courir 100m sur la plage pour la sortie à l'australienne
.
Sortie à l'australienne donc, passage sous le portique en 18' et c'est reparti pour un tour.
La seconde boucle est plus propre, moins de boulays qui brassent... en fait c'est comme dans tout, quand on voit pas les boulets c'est qu'on en est un. Et si ma nage est plus propre, mes trajectoires sont assez dégueulasses, j'arrive à passer sur 2 ou 3 mecs sur la portion parallèle à la plage et sur le retour je suis le mec le plus loin de la ligne droite
.
T1
Je sors de l'eau, je trottine, vu le courant j'ai un bout de course à faire donc j'ai laaaaargement le temps de retire la montre, la combi, de remettre la montre.
Les acclamations du public font plaisir à entendre, comme ce bénévole qui me dit que je suis dans les 40. Là je me dis "ah ouais, quand même".
Je retire la combi comme sur la vidéo des JO que j'ai vue sur Youtube (piétinage de combi pendant que j'enfile mon casque), je fais semblant de m'essuyer les pieds (bon, en fait trempés ça ira très bien
), j'enfile mes chaussures, mon casque, mes lunettes, ma ceinture, je bourre la combi dans le sac de transition.
N'ayant pas toute ma conscience avec moi j'embarque la banane qui trainait au fond du sac, je ferais donc tout le vélo avec une banane dans ma trifonction
Vélo
Le vélo ça déconne pas, je me dis que j'ai 2km pour tomber sur la côte qui fait flipper, en fait elle est là après 1km .
Mais là je pense à Enghien, je pense à la Chevreuse, je pense à ... à pédaler en fait. J'attaque comme un ouf, moulinage, cadence, dur, dur... j'esquive un mec qui fait un énorme écart devant moi, je l'engueule comme du poisson pourri, je lui rappelle de pédaler droit à ce connard
Les mecs ont l'air dans le dur, il y en a même qui montent à pied, j'hallucine un peu
Le speaker a l'air d'halluciner sur mon coup de pédale qui me fait gagner au moins 5 ou 6 places
. A un moment j'arrive dans le dur et j'entends un spectateur dire qu'il n'y a plus que 30m à faire. Ah c'était ça la difficulté du parcours?
Le reste du vélo se fait à bon rythme, je rattrape des mecs sur le plat et dans les montées mais je me fais doubler par une ou deux fusées sur les prolongateurs dans des descentes à 13%
Au final je dois faire +10 places sur le vélo, assez groupé au début mais très seul sur la seconde moitié.
Ça donne vraiment envie de jantes hautes et de prolongateurs ce vélo quand même, parce qu'au final les mecs avec qui je roulais m'ont quand même semblé avantagés sur le plat sur les portions avec vent de face.
T2
Retour à Deauville bien seul donc, je descends du vélo, je cours 10m avec les chaussures avant de m'arrêter pour les prendre à la main (la même merde qu'à Enghien, faut que j'apprenne à rebrancher le cerveau avant d'arriver en T2
.
Je pose le vélo, je range le bordel, je mets mes pompes, ma visière (#Pimpin
), je bois une gorgée d'eau et c'est parti.
CAP
Comme Captain, c'est objectif katokilo
Je prends la banane qui dépasse de ma poche arrière depuis T1, j'en croque un morceau, je balance le reste dans la première poubelle qui passe.
Premier kilomètre en 4', youpi! Ensuite, ça ralentit. Je bois moins qu'à Enghien mais je m'arrête pour marcher à chaque ravito. J'oscille entre katokilo et katdisokilo selon les ravitos. Je rattrappe un ou deux mecs sur le premier tour, je me fais aussi rattrapper par un ou deux mecs.
A la fin du premier tour mon fan club est là, ça me booste, j'accélère, je frôle la crampe
.
Si cette accélération m'a mis dans le dur, j'entends les premières notes de "Watch out for this" de Major Lazer et là je me sens invincible
Ça me rebooste, j'attaque le second tour requinqué et le public m'encourage plus fort. Forcément, je cours en même temps que les gens qui attaquent leur premier tour, katokilo contre cinkokilo je trace
Le temps passe vite, arrivé à 9km j'en remets une couche jusque l'arrivée.
Je vois le temps, 2h39, je suis déjà content vu les conditions de la nat', je fais mon arrivée la plus pimpin de l'histoire en levant les bras
Arrivée
Super content, je termine 32e en 2h39min15s.
Déjà 3 coureurs du CNP dans l'aire d'arrivée, on squatte le coca et on se fait une bonne bière en attendant les copains.
L'orga était vraiment cool, l'épreuve est jolie, Deauville je reviendrai
Merci à mon fan club qui était présent sur place et bisous les pimpins

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