smoke the tape Pourquoi peut-être ? | eszterlu a écrit :
c'est une vision caricaturale qui se tient, mais peut on concevoir un autre ordre des choses ? La monnaie est une combinaison de fonctions paradoxales. Elle permet de transférer dans le futur un pouvoir dachat. On ne conçoit plus dans notre monde quun ménage renonce à un pouvoir dachat immédiat sans contrepartie pécuniaire (selon la théorie Keynésienne)
La monnaie est un actif liquide, elle facilite léchange des biens et du progrès technique. Parce quelle conserve et accumule des valeurs acquises, la monnaie résume le passé. Fondant la richesse et participant à la puissance de son détenteur, elle anticipe lavenir. Elle constitue un lien entre le présent et lavenir. Elle permet la continuité de lactivité économique à travers les discontinuités de la réalité présente. Cest ce mécanisme de réserve de valeur qui permet lépargne et linvestissement mais aussi la spéculation (et la thésaurisation)
La réserve de valeur (thésaurisation) ne se conçoit que contre un intérêt qui supplanterait lintérêt pour léchange à court terme. La liquidité de la monnaie est source de fluctuation de sa valeur et elle perd donc de son pouvoir dachat (effet de linflation : 100 aujourdhui représente une valeur actuarielle de 80 10 ans plus tard)
L épargnant nest gagnant qui si le taux dintérêt de son épargne supplante le taux dinflation (il faut que le taux dintérêt réel soit positif)
En fait, ce cumul de fonction est profitable pour ceux qui savent en jou et source dinjustice pour ceux qui ne maîtrisent pas loutil monétaire. Quand à ta métaphore sur lesclave et le fouet, je dirai que la relation maître esclave est celle de lhomme vis à vis de la nature. Vu sous cet angle, je dirai que finalement, (il faut remonter à Aristote et à son Ethique à Nicomaque ) la monnaie a été un des facteurs qui nous a arraché à la domination de la nature sur lhomme.
Evidemment, ce nest pas sans prix
« le meilleur de la monnaie serait la facilitation de léchange pacifique. Le pire serait une monnaie vecteur du désir de toute puissance » Michel Aglieta.
Lun peut-il aller sans lautre ?
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Excuse par avance l'amertume de cette réponse.
Je n'ai pas tout compris de ton post, alors qu'il me semble pourtant que tu ais compris le mien. Ne parlerions nous pas le même language ? Je pense que non, les môts et la grammaire se ressemblent et la syntaxe a l'air d'être la même.
Alors quid de mon incompréhension ?
Je pense que tu utilises le language H.E.C. normalement utilisé par les gens qui s'y connaissent en bouts de papier numérotés (monnaies pour les intimes).
Alors que moi, je n'ai pas de connaissances spécifiques dans ces délicats mécanismes d'esclavage moderne.
Je te parle de l'humanité et de cette gangraine qu'est l'accumulation des biens et de leur vecteur d'échange, la monnaie.
De cette concentration que l'on appelle communément capitalisme.
Mais dans ce que j'ai compris de ton post: "Parce quelle conserve et accumule des valeurs acquises, la monnaie résume le passé." et " La liquidité de la monnaie est source de fluctuation de sa valeur et elle perd donc de son pouvoir dachat" je garde quand même une impression générale de flou ou de contradiction.
Je t'informe, même si tu as fait HEC et pas moi, que la monnaie n'a PAS de valeur. Preuve en est qu'on a remplacé en quelques semaines les monnaies d'Europe. Et ce fondu enchaîné entre les monnaies n'est, de mon point de vue, qu'un aménagement psychologique pour ne pas perturber les pauvres qui croient comme toi que leurs bifftons ont de la valeur.
Ce qui a de la valeur, c'est le bien ou le service. Et c'est parce que les choses ne vont pas mieux, alors qu'elles le devraient (dixit les capitalos), que ces mêmes pauvres ne peuvent pas, pour certains et bientôt pour d'autres, accéder au Monde de l'Argent.
Je répète qu'il faut dans un premier temps remettre l'argent à sa place: celle d'un outil, et pas celle d'un fouet qui fait avancer l'esclave (l'image de l'âne et de la carotte conviendra peut-être mieux à certains autres).
Lorsque j'imagine être un investisseur, même si ma fortune est immense, ai-je la sensation de pouvoir être utile à quelqu'un, si pauvre soit-il, par le biais de l'investissement ? Il y a trop de paramètres qui entrent en jeu pour être sûr de quoi que ce soit.
Et c'est justement cette complexité qui fait retenir son souffle à l'économie mondiale, de peur que cet investissement ne soit rentable ou que cet argent que l'on pense puissant ne dévalue d'un coup et ne serve finalement à rien.
"En fait, ce cumul de fonction est profitable pour ceux qui savent en jouer et source dinjustice pour ceux qui ne maîtrisent pas loutil monétaire."
Ca, je le comprend bien, alors pourquoi en parler comme quelque chose d'inéluctable ?
Oui, on peut "concevoir un autre ordre des choses". Et je crois que ce genre de forum finira par porter ses fruits.
Quand à la dernière citation:
« le meilleur de la monnaie serait la facilitation de léchange pacifique. Le pire serait une monnaie vecteur du désir de toute puissance » Michel Aglieta.
Nous avons les deux, le pire et le meilleur. Encore que, pour ce qui est du pire, j'enleverais le conditionnel: la monnaie est le vecteur du désir de toute puissance.
"la monnaie a été un des facteurs qui nous a arraché à la domination de la nature"
Qui es-tu pour oser prétendre t'être arraché de la domination de la nature ? N'as-tu donc jamais faim ?
La nature ne réagit qu'aux résultats des dés que l'on a jetés. C'est à dire le hazard (bon ou mauvais). Nous faisons partie d'elle, et ne devons pas jouer contre elle. Le profit et la bétise concertée des conseils d'administrations (non concertés entre eux) sont les seuls responsables écologiques connus. |