wpk | sylvainleleu a écrit :
Chambre des notaires
En fait en tant qu'ex-trader je connait bien l'évolution d'un marché typique offre/demande.
En théorie :
Le marché évolue vers le plus grand nombre de transactions possible = le prix psychologique correct pour le vendeur comme pour l'acheteur.
Si le nombre de transaction augmente, le marché considère que son évolution est correcte, et continue ( à la baisse comme à la hausse ), si ce nombre diminue, c'est que l'on s"ecarte du prix optimum et la tendance se renverse.
Après le marché immo n'est pas un marché idéal théorique, mais dans l'ensemble cette loi se vérifie.
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Mouais, je connais pas un seul marché, même parmi les plus profonds et liquides qui ne présentent des opportunités d'arbitrage... Et l'immobilier, ce n'est qu'une caricature de marché idéal ie:
- atomicité des agents: bof, pas vraiment si on considère le couple comme un agent à géométrie et envies variables. C'est discutable en tout cas
- homogénéité des produits ou actifs traités: combien de maisons/apparts peuvent prétendre à ce critère ??? j'en connais pas un seul !!!
- libre entrée: pas vrai, au niveau des prix&taux d'aujourd'hui une bonne partie des primo est exclue du marché et n'a aucune chance d'y rentrer sauf baisse. De plus droits d'entrée non négligeables: mutation + agence.
- information parfaite: arf, no-coment, l'information sur les prix n'est dispo qu'auprès de parties fortement impliquées dans les transactions, elle est aggregée et lissée et a un retard souvent > 6 mois... Imagine que Reuters ne diffuse qu'une moyenne des lasts d'un panier de N stocks inconnus traités sur M places différentes lissée des variations saisonnières sur 6 mois...
- mobilité des facteurs, fluidité et liquidité: c'est aussi un critère "rigolo" puisqu'on parle d'immobilier par définition immobile et dont la liquidité est proche de celle du bithume
Pour info, il y a par an les bonnes années dans les 600 000 transactions pour toute la France (je n'ai pas le chiffre du nombre total d'habitations en France mais raisonnablement je pense qu'il est d'au moins quelques dizaines de millions d'unités => en moyenne, une maison doit changer de main au mieux 1 fois tout les 10-20 ans)!
De plus, là ou je suis encore moins d'accord avec ce que tu dis sur le mechanisme de formation du prix, c'est que même pour les marchés partiellement parfaits (moins imparfaits) comme la bourse, il existe des phases "d'exubérance irrationnelle" pour citer notre ex-pote Alan. Comment tu explique 1929, 2001 et les phases de hausse les précédant ? Pour 2000 je suis suffisamment vieux pour me rappeler la mentalité de l'époque. Il fallait acheter tout de suite, souscrire à toutes les IPO, même les plus invraisemblables, parce que cette fois là, "c'était différent", ça ne pouvait que monter. Eh bien, si des agent normalement plus au fait des lois économiques se sont fait avoir je ne vois pas comment le français moyen va y échapper alors qu'il ne sait souvent même pas ce que sont des choses aussi élémentaires qu'un P/E ou des intérêts composés ... Aujourd'hui le c**illon achete soit « un taux » soit un raisonnement spécieux du genre « c'est cher et demain cela sera encore plus cher » et que cela ne peut baisser et que les anglais, japonais, chinois, hollandais, turcs, libanais convoitent tous son 2 pièce au fin fond d'un bled tout gris au 6e sans ascenseur avec salle de bains sur pallier. La formation du prix c'est aussi très souvent un proprio qui fixe une certaine valeur que l'acheteur doit accepter le plus vite possible de peur de voir un autre acheteur encore plus fou surenchérir. C'est le côté irrationnel de la chose qui ne peut résister aux fondamentaux. Calcule pour rigoler le per à la location de ton apart et compare le aux per des technos en 2001, calcule aussi le rendement et compare le à l'OAT...
Pour moi, le marché immobilier aujourd'hui est au moins aussi irrationnel que le marché d'actions en 2000. La plupart des agent y spéculent, même si beaucoup s'y défendent en prétextant le besoin vital de se loger qui bien sur ne peut être satisfait autrement que par l'achat, avec des facteurs de levier monstrueux. Les banques prêtent même à 110% voire 120%!!! Certains vont enfin comprendre dans la douleur ce que signifie negative equity. J'ai qu'un seul regret, c'est quil n'y ait pas de produits dérivés ou un marché à terme sur de l'immobilier résidentiel...
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