Reprise du message précédent :
Erich von Manstein, Benoît Lemay, Tempus - Perrin, un peu plus de 700 pages. (Du même auteur, j'avais lu Erwin Rommel.)
 
C'est une biographie critique de celui que l'on considère comme le meilleur stratège de Hitler.
Officier ambitieux et très compétent, doué d'un grand sens de l'initiative, héritier de la grande tradition militaire prussienne, Erich von Manstein va s'illustrer principalement lors de la campagne de France où il inspirera à Hitler l'idée du "coup de faucille" en perçant à Sedan pour prendre à revers les forces alliées dirigées contre l'offensive allemande en Belgique et aux Pays Bas. Il s'illustrera ensuite en Russie, notamment sur le font sud, en Crimée, par la prise de Sébastopol, puis le rétablissement du front suite à l'effondrement de la sixième armée à Stalingrad. Après l'échec de la bataille de Koursk, l'armée allemande perdra l'initiative et Manstein livrera ses derniers combats pendant la bataille du Dniepr, avant d'être relevé de ses fonctions par Hitler.
Même s'il méprisait son chef (il le surnommait en privé "effendi" et il avait dressé son chien à lever la patte au son de "Heil Hitler !" ), il fut un serviteur zélé du régime nazi jusque dans ses pires crimes. Le bouquin documente en détail le traitement indigne des prisonniers de guerre soviétiques, l’exécution de civils par représailles ou la participation active de ses troupes à la machine d’extermination politique et raciale. Si Hitler, Göring et les autres nazis se méfient de cet officier arrogant et trop critique quant à leurs choix stratégiques, il ne les trahira jamais même après avoir été plusieurs fois approché par les conjurés et Stauffenberg.
Ne se limitant pas à Manstein, le livre dévoile aussi toute la responsabilité de l'état-major allemand dans cette catastrophe. Dès la défaite de 14-18, des plans secrets de réarmement et d'offensive, des projets avaient été mis en place pour rendre à l'Allemagne la place que les généraux prussiens estimaient lui voir occuper dans l'Europe des années 30, une place centrale et dominante. Les nazis leur donneront simplement l'opportunité.
Manstein adhère clairement à ce projet, comme il adhère à antisémitisme des élites allemandes de l'époque et, bien-sûr, à l'anti-communisme.
Par un hasard de l'histoire, c'est son anti-communisme qui lui vient en aide à la fin de la guerre. Face au bloc soviétique, il est présenté comme un atout pour la construction de la toute nouvelle bundeswehr et on est stupéfait de lire que son emprisonnement et sa condamnation soulevèrent bon nombre de protestations, non seulement en Allemagne mais aussi en Angleterre. Churchill mit au pot pour payer une partie de sa défense et des penseurs comme Bertrand Russell, T. S. Eliot ou Basil Liddell Hart prirent la plume pour le défendre.
Il passera le restant de sa vie à redorer son blason et celui de la Wehrmacht, contribuant à créer le mythe d'une armée honorable trahie et manipulée par les nazis.
Comme pour celle de Rommel, on a là une bonne biographie qui fait la part entre le génie militaire, l'ambitieux sans scrupule et, dès lors, l'inévitable criminel.

Salut, pour occuper une partie de mon été, j’aimerais me plonger dans l’Histoire de France.  Je constate qu’il existe pas mal de pavés. Avez-vous un livre à me conseiller, à la fois accessible et de qualité ? Merci

 
L’histoire de France de Jean-Christian Petitfils est très bien si tu souhaites un récit scientifiquement à jour.

Dans ma bibliothèque, j'ai l'Histoire de France sous la direction de Jean Favier. Mais c'est vieux car acheté quand j'étais étudiant    
J'ai jeté un coup d’œil sur le net, on en trouve des tomes, ça et là, en occasion.

Un livre entier, en plusieurs éditions ou des livres différents pour chaque époque ?

En plusieurs tomes l'histoire de France de Belin est excellente.

 
En effet mais là c’est plusieurs étés qu’il va falloir

Oui j'ai commencé pendant le confinement j'ai fait 3 tomes
On me les a offert il y a 6 ans, je les finirais à ma retraite à ce rythme

 
Je pense qu’il vaut mieux les prendre comme un outil de travail à consulter selon ses besoins car les lire un par un de manière chronologique est une gageure

Je vais pas tous les enchaîner et j'ai lu rapidement certains passage qui m'intéresse moi. Mais la lecture est pas spécialement difficile  et je trouve ça intéressant de tout lire  pour à avoir une vision complète de l'histoire de France.

J'ai bien aimé la "Chute de l'Empire romain" de Max Gallo,  
 

 
qui se lie facilement, au travers de la fille de l'empereur Théodose, Galla Placidia, mère de l'empereur Valentinien III, dernier empereur romain digne de ce nom, puisqu'il a régné près de 30 ans (424-455).

Je me le note, j'avais apprécié ses livres sur la révolution française.

Si cette période vous intéresse, j’ai donné aussi des références plus pointues sur le sujet il y a quelques pages.

 
J'ai des références plus pointues aussi, mais plus académiques et plus difficiles à lire. L'avantage avec Max Gallo, c'est que c'est facile à lire.

 
Le désavantage c’est aussi qu’il enchaîne les poncifs comme les perles. Ça n’est pas vraiment de la vulgarisation quand on enseigne des choses approximatives voire fausses. Son Cesar par exemple était lamentable.  
 
Si vous voulez un livre sur le sujet qui se lit comme un roman, je vous conseillerais plutôt le livre de Michel de Jaeghere, Les derniers jours.  
Mon préféré reste évidemment le grand classique d’Edward Gibbon, Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain. dont la lecture est passionnante et reste instructive à condition de le replacer dans son contexte historiographique.

 
Faux, je ne sais pas, car il fait de la vulgarisation. Michel de Jaeghere est un auteur que je lis, et qui, évidemment, est plus dans le registre universitaire. Le problème c'est souvent que les vulgarisateurs sont méprisés par les mandarins, alors qu'ils oeuvrent à diffuser une histoire simplifiée et forcément scandaleuse pour l'expert ! En tout cas, La chute de l'empire romain de Max Gallo, n'est pas une étude exhaustive, mais un récit vu avec les yeux de Galla Placidia, la mère de l'empereur Valentinien III. Quant à Gibbon, ça date un peu, non ?  

 
Montesquieu aussi ça date et pourtant je le conseillerais aussi. Et sur certains points Gibbon reste inégalé. Il faut savoir où on met les pieds mais ça me semble difficile d’évincer un pionnier pareil quand on étudie la période.  
 
Jaeghere je ne dirais pas que c’est niveau universitaire. Pour moi c’est déjà un peu de la (bonne) vulgarisation. Lançon, Sotinel, Peter Brown oui c’est déjà plus velu.

Le grand roman des maths de Mickaël Launay, Livre poche - 300 pages
 
Petit bouquin très sympa qui raconte l'histoire d'une discipline où j'ai toujours été catastrophique et qui fut pour moi le sujet de nombreuses déceptions et d'humiliations à l'école : les mathématiques.
C'est traité chronologiquement et on découvre, en même temps que l’humanité, les nombres et comment les utiliser. L'auteur écrit plutôt bien, d'une manière très didactique et chaleureuse. Le prof de maths idéal, quoi !
C'est presque un cours de révision et on se rend compte qu'un enfant qui apprend les mathématiques fait un peu le même chemin que l’humanité qui entreprend de compter, de mesurer puis de théoriser le monde.
C'est plein d'anecdotes, de dessins, de schémas et de démonstrations parfaitement expliquées. Un petit bouquin vraiment passionnant dans la lignée des découvreurs, que j'avais conseillé il y a quelques pages.
Il me laisse juste un léger regret, celui que les maths m'aient été aussi mal enseignées.

 
Tu me l’as vendu. Je correspond particulièrement à ton profil. Quant à ta phrase finale, je suis convaincu que c’est une grande partie du problème. En mathématiques plus qu’ailleurs les meilleurs ont accès à des postes plus lucratifs hors enseignement. Résultat, les chances de tomber sur un excellent professeur sont malheureusement moindres que dans d’autres disciplines.  

Je plussoie !
Ca se lit vraiment bien, et ça donne envie de reprendre les maths là où l'on a laissées (moi, c'est à partir du lycée où mes excellents profs qui aimaient les exercices réussis, sans expliquer à ceux qui ne réussissaient pas du premier coup que j'en suis resté...)

Mon expérience perso : elles m'ont été enseignées de manière très théorique. Les formules, les théorèmes, quelques mots sur Pythagore et autre Thalès (genre : "ils vécurent durant l'antiquité" ) et puis exercices. Rien de plus.
Pourquoi ? Parce que la réussite aux maths, tout au moins à mon époque, était un critère de sélection. Le but, c'était de tamiser, pas forcément d'initier. Alors si tu n'as pas les dispositions ou la famille qui va bien pour te guider et te soutenir derrière...
En plus, pour moi, au collège, c'était tellement le bordel : la prof que j'ai eu en 4e/3e était faible et préférait se concentrer sur ceux du premier rang pendant que les brutes multi-redoublantes nous tabassaient moi et mes copains ou nous piquaient à coups de compas.
 
Mais actuellement, il y a des fondations comme "La main à la pâte" qui tentent de remédier à cela et d'enseigner les sciences d'une manière humaine et pratique.

Nul en maths et j'avais beaucoup aimé ce livre aussi    
 

Pour être un bon prof c'est pas le niveau en mathématiques le plus important mais les capacités pédagogiques justement (en collège/lycée au moins).

 
L’un ne va absolument pas sans l’autre. Tu ne peux pas être un bon pédagogue si tu n’as pas un niveau disciplinaire très élevé qui te permet d’avoir tout le recul nécessaire pour vulgariser. Alors oui être performant dans sa discipline ne garantit pas que l’on soit un bon pédagogue, mais on ne peut être un bon pédagogue sans un très solide bagage disciplinaire. Et ça je le constate tous les jours.
 
L’erreur est d’ailleurs de penser que pour enseigner à des élèves jeunes le bagage scientifique n’est pas important, alors qu’au contraire, c’est là que tout se joue et qu’il faut être le plus rigoureux.

Ce qui empêchera pas de penser que sans formation pédagogique, les profs n'ont que leur pédagogie personnelle à apporter. Et souvent, ça ne suffit pas.

Un livre  qui ressemble a un Ken Follet pour l’été ? Pas forcément la même époque historique mais quelque chose de simple a lire et prenant merci

Léon l'Africain, de Amin Maalouf !

Regarde du côté d'Eric Marchal (Le soleil sous la soie et autres).

 
Déjà lu

 
 
Déjà lu aussi

Ces messieurs de Saint-Malo de Simiot.

 
 
Merci  
 
Si vous avez d’autres idées je prend avec plaisir

Samarcande d'Amin Maalouf alors !
Mais sentant que tu l'as déjà lu, je propose en sus :
Cheasapeake de Michener (mais à trouver, pas facile !)

 
 
Maalouf déjà lu  
 
Ne connais absolument pas Michener, je doute qu’il soit dans ma libraire de quartier

C'est un écrivain US assez connu, il a fait aussi Colorado, qui fonctionne un peu de la même manière. On suit plusieurs famille d'un endroit donné sur des générations (ici sur 250 ans environ).

Sur youtube je me suis fait les confs de Bruno Dumezil, un expert de la période. Mais je ne l'ai pas lu, je me tâte à faire une grosse commande de ses bouquins. Un avis ?

@Gwareldan : Les Enfants de Venise de Di Fulvio ou du même auteur sur une période plus proche (début 20ème) Le Gang des rêves. Ceux-là sont dispos un peu partout.

 
 
Autant j’aime aimé le Gang des rêves autant les Enfants de Venise m’a moins passionné
 
Merci
 
Je suis ouvert a d’autres propositions

Je sais pas si c'est exactement ce que tu recherches, mais quand j'ai lu Les Piliers de la terre et Millennium ça m'a fait le même effet. Je ne sais pas trop comment l'expliquer, parce que ce n'est pas une question d'époque du récit, du type de roman, etc., mais j'ai eu les deux fois l'impression de lire un bon page-turner, écrit par quelqu'un qui connaît bien son métier et sait écrire un bouquin qui t'accroche bien, qui peut t'amener à te poser deux ou trois questions, mais qui se prend pas le melon, et j'ai passé un très bon moment.

Edit : je pensais qu'on était sur le topic lectures généralistes, pardon

 
Dumezil c’est un bon spécialiste de la gaule mérovingienne, mais sur la question des barbares il appartient aussi à une certaine école historiographique. Comme pour tous les historiens il faut savoir d’où il parle avant de le lire.

 
 
Voilà cependant je n’ai lu MIlennium mais Une Colonne  de Feu