Reprise du message précédent :

 
C'est vrai. En regardant l'origine de la collection, c'était censé se consacrer aux racines de l'occident, mais ça semble avoir un peu divergé (ce qui n'est pas forcément un mal).

3 ans de retard pour 8 livres sur 14 on est pas mal
Bon de ce que j'ai vu le troisième tome sur Rome devrait sortir dans quelques mois, je vais commencer par là puis je prendrai au fur et à mesure de mes intérêts, ça risque d'être long d'attendre le tout.

Merci pour l'idée, je suis en plein dedans et c'est assez passionnant ! Le style de l'auteur orienté sur le peuple face aux puissants me plaît bien également

Par le fer et par le feu de Henryk Sienkiewicz.
 
Pilier de la culture polonaise, le roman raconte le violent soulèvement du cosaque Khmelnytsky contre la république des Deux Nations (Pologne-Lituanie) entre 1648 et 1657.
Si le roman ne nous cache rien des horreurs de la guerre, il garde cependant un style très XIXe siècle qui fait la part belle à l'épopée. La psychologie des personnages est assez sommaire et se cantonne à des archétypes.
Zagloba et Rendiane tempèrent, l'un par sa vantardise, l'autre par sa filouterie, une galerie de héros trop beaux pour être vrais.
L'horreur n'est vraiment représentée que d'un côté, celui des rebelles. Alors que les héros massacrent tout ce qui bouge dans le camp d'en face... mais ça ne compte que pour de l'exploit ou de la performance.
Une petite histoire d'amour contrariée (mais ultra fleur bleue) au milieu de ces tueries en fait un roman de cape et d'épée assez agréable à lire.
Mais je ne suis pas polonais, j'ai donc eu du mal à être ému par ces pages de grand roman national.

Ça pourrait m'intéresser C'est pas trop prêchi-prêcha ? J'avais bien aimé certains aspects de Quo Vadis mais j'en pouvais plus des chrétiens-trop-vertueux-oulala au bout d'un moment.

le pendant de tarass boulba, alors...

De nombreuses références à Dieu de la part des protagonistes, mais vu l'époque, ça ne m'a pas choqué. Les héros, mis à part les deux que j'ai cités, sont des caricatures courageuses et vertueuses qui te font parfois lever les yeux au ciel. Surtout le Duc Yarema. On dirait Thor descendu sur Terre. Et même Thor avait plus d’aspérités...    

Je suppose que vous êtes au courant qu'il s'agit d'une trilogie...

Oui, mais je n'ai pas forcément envie d'en lire plus, même si ce n'était pas désagréable.

Bon j'ai pris en passant a la fnouc :
Dans les coulisses du krach de 1929 de Gordon Thomas et Max Morgan-Witts

Et

Histoire de la Turquie de Hamit Bozarslan

Aucune idée de ce que ça vaut mais j'aime bien l'idée de tester au pif  

Qu'est-ce que vous conseilleriez comme livre d'histoire sur l'Amérique pré-colombienne ?

Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher, recommandé par Groomy si je me souviens bien...
 
Très beau roman, qui nous ramène à l'époque du conflit entre Orangistes et Jacobites dans l'Angleterre de la fin du XVIIe siècle. Jacques II, roi trop catholique pour son peuple protestant, est renversé et remplacé par Guillaume d'Orange, un Hollandais qui sort tout juste d'une guerre avec cette même Angleterre et notre bon roué    Louis XIV.
Chacun doit choisir son camp et la petite Corrag, une jeune anglaise accusée se sorcellerie, se retrouve prise au milieu de ce conflit qui déchire les Highlands où elle s'est réfugiée.
Corrag, fille de la nature, amie des animaux, regarde avec ses yeux d'enfant la violence des hommes et la beauté du monde. C'est vraiment un beau personnage qui m'a beaucoup ému.
Une belle histoire mais une bien triste histoire.
Merci cependant de me l'avoir recommandée.

Cavalerie rouge - Journal de 1920 d'Isaac Babel.
 
C'est un recueil de nouvelles (suivi, comme l'indique le titre, du journal qu'il a tenu) qui relatent son expérience comme correspondant de guerre dans la 1ere armée de cavalerie de Boudienny.
D'une manière très poétique, très imagée (et parfois tristement goguenarde), Babel dresse divers portraits hauts en couleurs et relate les petites et grandes misères de la guerre russo-polonaise de 1920.
L'évocation des pillages, des massacres, des viols et des petits arrangements sur un fond de misère et brutalité crasse des soldats, comme de la population, font de Cavalerie Rouge un tableau cru et sans gloire de ce moment de l'histoire soviétique.
Le journal qui suit est du même tonneau mais dans un style plus télégraphique, qui relève de la prise de note, avec le souci de retenir certaines individualités, certaines images marquantes sur lesquelles il s'appuiera et qu'il développera dans Cavalerie rouge.

Bonne petite série de podcasts sur Napoléon et ses enjeux historiques et culturels :
 
https://www.franceinter.fr/emission [...] urt-jamais

Au fait, vous savez si on peut trouver les leçons au Collège de France de Fernand Braudel au format texte ? je me doute qu'à l'époque elles n'étaient pas podcastées ( ) mais par contre elles ont peut-être été écrites quelque part non ? Je sais qu'on peut trouver sa leçon inaugurale lue par une comédienne, donc je me dis peut-être que les autres sont disponibles aussi quelque part, non ?

Je trouve pas    
 
Ca m'intéresse aussi.

Je suis entrain de lire Empire (fabuleux voyage chez les romains avec un sesterce en poche) d’Alberto Angela.  
Malgré le côté panégyrique c’est intéressant à lire. Sur la forme c’est écrit à la manière d’un roman. On suit la trace d’une pièce de monnaie à travers les pérégrinations de ses détenteurs à travers l’empire roman. C’est moins scolaire qu’un livre classique, avec les qualités et les défauts d’un tel procédé. Un passionné ou un étudiant en histoire n’y trouvera peut-être pas son compte.

Vous avez un livre à conseiller sur l’histoire de la Grande Bretagne de la période romaine au moyen âge, au moins jusqu’à Guillaume le conquérant ? Merci

En fiction ?
Il y a ça :

 
Du même auteur tu as aussi Les Histoires saxonnes.

Les derniers jours - La fin de l'Empire romain d'Occident de Michel de Jaeghere.
 
Ouvrage écrit un peu en réaction au courant contemporain qui veut atténuer l'idée d'une "chute" de l'Empire romain pour lui substituer le tableau d'une transition, d'une continuation plus ou moins douce dont se serait à peine aperçu la majorité des contemporains.
L'auteur s'oppose à cela : pour lui, la fin de l'Empire romain fut une catastrophe, la fin d'un monde, d'une civilisation et cela bouleversa la vie des gens à l'époque et déboucha sur un quasi néant.
Querelles d'historiens ; à l'issue de cette lecture, je ne suis pas forcément convaincu de l'entièreté de sa thèse. La vérité est peut-être à mi-chemin des deux opinions.
Reste que le bouquin est copieux, bien documenté et aligne force notes en bas de page qui sont des fois tellement longues à certains endroits qu'on peut parler de textes en haut de notes.
C'est bien écrit, bourré d’informations et de citations des auteurs de l'époque.
Gros bordel quand même que cette fin de l'Empire romain d'Occident : entre les invasions, les coups d'Etat, les usurpations, les alliances d'un jour, les trahisons presque inévitables et les querelles religieuses, difficile parfois de s'y retrouver.
Je recommande tout en précisant qu'il faut garder à l'esprit que c'est une thèse et qu'elle n'est pas forcément partagée par tout le monde.

 
 
Merci. Non justement après les fictions j’aimerais lire un livre d’histoire sur le sujet.

 
Si je ne dis pas de bêtises, l'auteur est journaliste et non pas historien.
 
J'ai des réserves sur les livres d'histoire écrits par des journalistes, surtout lorsqu'ils prétendent apporter quelque chose de nouveau à la connaissance du sujet. J'ai du mal à croire qu'ils puissent être au point sur l'historiographie et les sources primaires.

C'est un journaliste qui navigue entre l'extrême-droite et le national-catholicisme, un idéologue décliniste et le co-président d'une association de catholiques extrémistes/radicaux/intégristes/whatever qui a édité presque tous les livres qu'il a écrits, co-écrits ou dirigés et qui sont tous dédiés au déclin accéléré de notre civilisation. Donc qu'il transpose la chute de l'Empire Romain à la vision apocalyptique de la fin de l'Occident qu'il annonce depuis toujours n'a rien de très étonnant.  
 
J'ai lu sur le site de son association leur réaction au rapport Sauvé, puis j'ai vomi. Deux fois.

 
Clair, net et précis  

Oui, je m'étais un peu renseigné sur l'auteur. (Comme je le fais pour chaque auteur que je vais lire...)
 

 
Mais j'ai donné sa chance au produit. C'est plutôt agréable à lire, hormis l'intro et la conclusion, il ne marque pas trop son opinion.
Dans le corps du texte, il préfère laisser la parole aux auteurs de l'époque pour étayer sa thèse.
Mais les auteurs de l'époque sont le reflet de leur caste et peuvent noircir le tableau dès lors que leur petit monde se voit chamboulé.
Comme je l'ai indiqué, à lire de manière prudente et éclairée par d'autres lectures...

Le "querelles d'historiens" prêtait à confusion. Parler de querelles entre les historiens et un journaliste eût été plus exact. Et préciser que l'auteur est un idéologue d'extrême-droite aux thèses apocalyptique en matière de déclin de civilisation et de roman national eût mieux permis de comprendre pourquoi il faut "garder à l'esprit que c'est une thèse et qu'elle n'est pas forcément partagée par tout le monde".  

 
 
Bon le seul que j’ai trouvé est The Anglo-Saxons A History of the beginnings of England de Marc Morris qui vient de paraître en anglais.

Tu peux essayer une histoire générale comme :
Histoire de l'Angleterre -  Des origines à nos jours de Philippe Chassaigne.
Ca englobe la période que tu recherches.
Mais je ne l'ai pas lu ; je ne peux que te l'indiquer, pas te le conseiller.

Bonjour le topic !  
 
Auriez-vous des références de bouquins à me conseiller sur le sujet de l'Irlande et son histoire, qu'elle soit contemporaine ou non (IRA par exemple).
Peut-être que c'est déjà passé, dans ce cas, désolé de la redite mais je n'ai pas trouvé en cherchant dans le topic.
 
Merci d'avance,

 
Bon ben du coup j'ai contacté le Collège de France, de ma plus belle plume, et ils ne conservent pas les archives de Fernand Braudel, mais elles seraient conservées par la FMSH :
https://www.fmsh.fr/fr/diffusion-des-savoirs/29867
Je ne sais pas trop si tout ça est consultable pour les particuliers    et j'ai pas encore eu le temps de m'y pencher  
 
Il parait que par ailleurs dans les Annuaires du Collège de France :
http://omnia.college-de-france.fr/ [...] PSL-CDF_V1
on devrait pouvoir trouver des « résumés » en faisant une recherche de type « Annuaire collège + année » mais là encore, j'ai pas vraiment pris le temps de m'y pencher  
 
Si ça peut intéresser.

Dans ma longue liste de lectures à venir, j'ai ça sur le sujet de l'IRA (enfin, la PIRA, pour être plus précis):

Mon traître de Sorj Chalandon.

Mais je ne l'ai pas encore lu. Je l'indique donc plus que je ne le conseille.

 
 
Y’a une adaptation en BD également.

 
 
Merci je vais regarder ça.

Les cercueils de zinc de Svetlana Alexievitch.
 
Comme d'habitude avec Svetlana Alexievitch, on a un recueil de témoignages. Ceux des Russes sur la Guerre d'Afghanistan (1979-1989). Alternent propos des soldats et des personnels civils et paroles des mères des disparus au combat.
Récits vraiment durs et poignants. Le témoignage des mères (et de la manière dont elles ont été parfois traitées, notamment lors de la restitution des corps) est assez déchirant à lire.
Côté soldat, on est assez effaré par le dénuement de cette armée soviétique et par la brutalité de son fonctionnement.
Les nouvelles recrues, à peine arrivées, sont systématiquement passées à tabac et dépouillées par les anciens qui leur prennent jusqu'à leur uniforme.
Un uniforme et du matériel antédiluviens : soldats et infirmiers dépouillent les cadavres des moudjahidines des rangers occidentales, comme des attèles high-tech européennes pour remplacer du matériel qui date parfois de la seconde guerre mondiale. Ils revendront leurs munitions et leurs armes pour s'acheter des jeans et accessoires ménagers dans les bazars de Kaboul et bon nombre d'entre-eux reviendront sans leurs dents, à cause du scorbut et de la malnutrition.
La fin du livre est consacrée au procès que certains de ses témoins lui ont intenté, l'accusant de donner une mauvaise image des vétérans d'Afghanistan.
Beau livre mais bouquin à ne pas lire si on est sous antidépresseurs.

Merci sanglier. Ça donne très envie de le lire !

Est-ce que le livre précise que cette situation de déliquescence marque plutôt l'enlisement et la fin de l'intervention, quand tout partait en couilles pour Moscou ? J'étais sur place au tout début de l'invasion, tout comme je l'étais lors de la révolution iranienne, il ne m'a pas semblé que les russes avaient l'air d'une bande de clodos et les hélicoptères volant au-dessus des vallées ne dataient pas de la WW2. Les chars non plus. En 1979 en tout cas, 10 ans après, c'est sans doute une autre affaire.

Je suis en train de lire Ghost Wars de Steve Coll, une histoire de l'Afghanistan de 1979 à 2001 et il ne donne pas la même vision.

À aucun moment, il ne dit que les soviétiques sont sous équipés, mal nourris ou ont des difficultés matériels (d'un point de vu macro en tout cas).

À contrario, au début de la guerre, les Moudjahidines ont des problèmes d'équipements : les américains ne faisant passer que des armes obsolètes, notamment des fusils de la seconde guerre mondial (fusil .303) pour éviter que l'URSS sache qu'ils  interviennent.

Et certains, comme le commandant Massoud survivent principalement en dépouillant les cadavres russes, ce dernier expliquant notamment que lors d'un raid, quelque soit le nombre de perte infligé, il le considérait comme un échec s'il revenait sans matos.

Bon, à partir de 85-86, c'est différent, les américains pensent que les soviétiques sont sur le point de gagner grâce à des tactiques plus agressives (meilleur emploi des hélicoptères, disruption des lignes de ravitaillement entre le Pakistan et l'Afghanistan, ...)
Ils passent en open budget et se mettent à livrer des gros trucs, type missile Stinger (rocket sol - air), fusil de sniper, matériel de vision nocturne, explosifs, ...

Et bien on va pouvoir comparer nos lectures alors puisque j'ai entamé depuis 1 semaine "Histoire de la guerre en Afghanistan" de Assem Akram  

 
Je n'ai pas lu les cercueils de zinc mais là, vous évoquez la situation macro. Ce que doit souligner le livre, c'est plutôt la vie du trouffion de base. Très loin des hélicos et des chars (et de la chaîne logistique), mal équipés pour les conditions très hostiles du pays, isolés dans des bataillons ou règne une culture de la violence. Côté rebelles, c'est pire mais ils sont chez eux.

Puis Svetlana Alexievitch est pas connu pour raconter n'importe quoi.

Je ne pense pas qu'elle raconte n'importe quoi

Mais je ne suis pas sûr que le dépouillement extrême des soldats soviétiques soit le cas général non plus.
Il y a quand même plus d'un demi million de russes qui sont passés en Afghanistan sur les dix ans de conflit, ça laisse la place à beaucoup de situations différentes