C’était une soirée douce et froide comme la mort. La neige soumettait la végétation à sa volonté il faudrait que tu précises davantage ta pensée, ou que tu évites cette image assez incongrue ; c'est incorrect de désigner la neige comme détentrice d'une volonté. Chaque branche, feuille ou brin d’herbe était éclipsé par l’omniprésence du Tyran blanc et l’ensemble inspirait une crainte mêlée de respect pourquoi pas, mais désigner la neige comme "Tyran blanc" en appelle à une poétisation un peu "casse gueule". C'est un peu "trop". Tu continues sur la personnification de la neige, en disant qu'elle impose la crainte et le respect : c'est un peu forcer les choses. Tu pourrais suggérer ces choses, sans les dire explicitement. Dans cette partie du monde, le froid et la glace règnent en maître, la neige y est présente chaque jour de l’année et le soleil n’ose jamais se montrer concordance des temps ? Ta phrase au présent est incorrecte. Ce soir là, une lune seulement faisait son apparition, la seconde, sans doute éclipsée pour une quelconque raison, brillait par son absence oui, tu joues involontairement ou pas sur les mots ; on comprends, mais essaye de faire attention à ces oppositions qui, si elles ne se contredisent pas véritablement au niveau du sens, restent en revanche caractérisées par un non-sens au niveau des mots. Ici, tu t'en sors bien cela dit, mais disons que ce n'est pas du plus bel effet, à moins qu'il ne s'agisse d'un trait d'esprit . La luminosité astrale, habituellement suffisante, était donc réduite à de simples reflets répétés encore et encore dans les glaces éternelles encore et encore, bof...trouve une façon de nous le présenter visuellement, où tes mots décriraient vraiment ce qui est à voir ici.
Le garçon courait. L’air glacé entrait et sortait de ses poumons à un rythme effréné. Le froid lui tailladait la peau tel des milliers de dagues, avant de la rendre ensuite insensible inutile ici, ou bien à employer dans une phrase plus longue, séparée par exemple, qui affirmerait l'état dans lequel le froid l'a mis. Ici, tu exposes le fait et passe aux conséquences dans le même souffle, ce qui rend l'information inutile, et nous empêche de situer l'évènement au niveau du temps : combien de temps justement, cela a-t-il pris ? la douleur est arrivée immédiatement ? Ce ne sont que des exemples, bien sur . Ses bottes en peau était trempées et la douleur du gel qui tout d’abord le brulait avait ensuite disparu tout d'abord, et ensuite dans la même phrase ; un peu lourd, et pose deux horizons temporels bien distincts dans la même phrase, ce qui est le plus gênant. Il est possible d'énoncer des actes,^puis des conséquences dans une même phrase, mais il faut faire attention à ta formulation alors, et ne pas utiliser de marqueurs temporels de façon aussi rapprochée . C’était mauvais signe. Quelques minutes de plus dans cet hiver infernal et il commencerait à avoir sommeil. Il ne devait s’arrêter sous aucun prétexte, auquel cas il serait perdu. Des entailles ne tardèrent pas à apparaitre aux phalanges de ses mains et accéléraient le processus quel processus ? Le plus gênant, c'est que tu fais beaucoup de redites ici ; je sais de quoi tu parles, mais ta façon de progresser dans ta narration est très redondante. L'idée de la blessure, du froid est perpétuelle, mais essaye de grouper plus "efficacement" toute cette partie, afin d'éviter cette impression de répétition. Ici, tu as tellement insisté sur l'idée du déclin du corps de ton personnage, que tu es forcé d'utiliser un synonyme peu habile, comme processus, qui n'appartient pas à l'univers décrit, et surtout pas à son champ lexical. Son corps devenait fontaine de douleur. Bientôt, il ne souffrirait plus. Le remède serait le mal. Le froid finirait par engourdir ses membres, lui ôtant toute idée de douleur, mais sa volonté faiblirait, il le savait. Le Tyran qui l’éprouvait physiquement ne s’attaquait pas uniquement à son corps, il l’atteindrait ensuite au plus profond de son âme pour lui infliger une blessure mortelle. Lentement, le désespoir le rongeait. Pourtant il savait que cela se passerait ainsi ! Mais c’était incontrôlable. Le feu de la peur qui avait pris en lui se propageait, et alimentait l’incendie de son désespoir. en relisant, tu verras que c'est la même information que tu fais passer. Tu veux sûrement donner une intensité dramatique à la scène, mais le "trop" tue cette intensité.
C’est alors qu’il le vit, et le temps s’arrêta. Le grizzli, il ne savait par quel miracle, ne l’avait pas entendu arriver. Il se déplaçait en humant l’air, et respirait profondément avec un tel bruit que l’on aurait dit un grognement continu. Si la bête ne l’avait point vu ni entendu, elle pouvait néanmoins le sentir. Le temps reprit son cours tu invoques une image pour nous dire que l'espace d'un instant, le temps s'est comme arrêté ; mais il est inutile de nous dire qu'il a repris son cours. C'est comme si tu affirmais que ce temps arrêté s'était vraiment arrêté, et que par souci de réalisme, tu pensais à l'indiquer : "le temps reprit son cours...". Ce n'est pas le cas ; tu as utilisé une image qui a fait son travail dans ta narration, et tu peux maintenant la laisser derrière, et nous rappeler, si tu le souhaites, que le temps a "repris", mais de façon indirecte, sans le dire explicitement... et le garçon se mit à réfléchir, surpassant sa peur. Il se déplaça avec prudence, et s’efforça de se positionner de façon telle que le vent, vecteur de son odeur même chose, le mot vecteur convoque des notions étrangères (je présume) à ton monde, et ne trouve pas sa place dans l'univers que tu dépeins. utilise des mots plus adaptés, ne puisse trahir sa présence. Jamais ses pas n’étaient apparut apparus si lourds et maladroits. Chaque bruit semblait menaçant, du grincement des chausses, ça grince vraiment ? infime de ses chausses au frôlement insistant de sa tunique. Comment puis-je faire un tel vacarme ? Pourtant, le grizzli ne l’entendit pas, et son odeur lui était maintenant inaccessible. Il ne pouvait plus qu’attendre le départ de la bête. C’était la seule chose à faire. La tension commençait à retomber et il eut sommeil. Le Tyran revenait le hanter. Il perdait trop de temps.
Le froid s’attaquait maintenant à sa conscience. Il allait mourir c'est une pensée, à l'instant ? pas très clair . Il voulut s’allonger mais ne le fit pas. C’était combattre ou mourir. Le Grizzli commença alors à se déplacer et les reflets occasionnés occasionnés ne convient pas très bien par la neige et la glace perturbaient sa notion des distances. Par moment, la bête semblait invisible dans le clair-obscur et son ombre ici, le mot ombre n'en désigne pas vraiment une ; mais son emploi et l'image qui en résulte appartient à un registre un peu trop obscur ; on ne saisit pas trop si c'est une hallucination, ou bien une transcription poétique de la situation par l'auteur ; ce n'est pas très clair se matérialisait dans la nuit comme animée d’une volonté propre. Son jugement était altéré et il le savait voilà donc une explication , mais elle n'efface pas le sentiment un peu confus éprouvé à la lecture de la pharse précédente . Il devait se concentrer. Il l’entrevit dans un tableau en noir et blanc où seuls deux yeux jaunes transparaissaient. Il les fixa, puis les yeux disparurent et se fondirent dans l’obscurité c'est une idée ;il se concentre sur un point, tente de faire le vide. Toutefois, veille à ne pas obscurcir la situation par des images trop insolites. Tu évoques un tableau, voilà qui est plutôt étrange ; le mot cherche à nous expliquer ce qui se passe dans l'esprit du jeune homme. Cherche avec précison ce qu'est ce tableau. Une impression figée, un isolement sensoriel pour l''aider à repérer l'ours ? Quand tu l'as trouvé, essaye de le décrire autrement, même simplement, plutôt que par ce procédé, qui ne nous aide pas à bien comprendre, ni à visualiser . Les ténèbres l’envahirent et pour lui, la température chuta de nouveau. Jamais le Tyran n’avait été si impitoyable. Une bête si monstrueuse peut elle disparaître ainsi sans laisser de traces ? Les battements de son cœur se changèrent en un écho si intense et assourdissant qu’il eut peur que la bête ne l’entende et ne le repère. Il se demandait combien de temps s’était écoulé. Une seconde ? Une heure ? Il attendit encore et encore. Sa vision se troubla. Il perdait la notion du temps tu te répètes ici, et pendant un moment oublia le grizzli. Il se dit qu’il avait sommeil. Le sol neigeux lui lançait une invitation au repos éternel. S’il l’acceptait, tout serait terminé, absolument tout. Il n’était plus qu’un amas de chair insensible. Une voix muette hurla en lui. On aurait dit un avertissement. Cela n’avait plus aucune importance. La seule chose qu’il désirait maintenant était de s’allonger puis dormir. Puis vint un bruit. Un craquement. D’où cela provenait-il ? Son regard descendit le long de son gilet de cuir, parcourut son pantalon en peau puis dévisagea une branche brisée sous son pied. Alors il se rappela de tout. Mais c’était trop tard. Le Grizzli émergea des ténèbres.
La bave s’écoulait de sa gueule, et ses yeux brillaient de colère lorsqu’il avança lentement vers sa proie D’après ce regard, la bête n’avait pas mangé depuis un bon moment et du haut de ses trois mètre, toute résistance était inutile. Rare était ceux qui survivaient à un affrontement contre pareille créature, et il ne serait sans doute pas de ceux là. Le garçon savait que le froid et l’usure avait eut raison de lui bien avant cette rencontre. C’était perdu d’avance. Son couteau se retrouva dans sa main sans même qu’il puisse se souvenir l’avoir sorti. L’instinct l’emporta sur la raison mais ses forces l’avait quitté trop tôt, il ne ferait pas long feu. Une lame se révèlerait aussi dérisoire qu’une brindille dans la main d’un nouveau-né tu as déjà suffisamment insisté sur cet aspect des choses. Alors tout s’enchaina et le chaos s’abattit ta phrase est incomplète ; "un" chaos ne peut que s'abattre sur quelque chose.
Le grizzli se redressa, poussa un hurlement titanesque qui s’éternisa, avant de mourir dans un râle. Ses deux pattes avant heurtèrent le sol avec violence dans un vacarme sourd puis, il chargea de toute sa masse. Une avalanche de muscles, de griffes et de crocs, s’abattit tel le tonnerre sur un arbre impuissant, condamné à périr en silence et contemplant sa déchéance. Et il était l’arbre idée de distanciation quant à ce qui lui arrive ; c'est pas mal, mais comme d'habitude, fait attention, car cette association entre un arbre et un homme n'est pas évidente, peu importe qu'il s'agisse d'une image. La patte vola vers son visage.
Pour le jeune homme, la scène se déroulait au ralentit, et la peur le clouait sur place. Ce qu’il voyait, ce n’était pas un grizzli qui chargeait vers lui, mais la mort elle même. Sa mort. Un voile tomba sur ses yeux. Son être tout entier s’effondra et sombra 2 phrases qui expriment sensiblement la même chose, et tu perds en rythme en t'y éternisant. Tout n’avait plus aucune importance. De toute façon, il était déjà mort. Le grizzli ne ferait que finir le travail, il n’était que le sbire du Tyran et s’appliquerait dans sa tache, c’était certain. Avec un peu de chance, ce serait rapide et il ne sentirait rien.
Le couteau s’interposa entre la griffe et lui. Que faisait ce canif ridicule à cet endroit ? là c'est un peu trop, cette idée qu'il est inconscient du moindre de ses gestes. de plus, j'ai cru qu'on venait à son secours Le choc fut d’une violence inouï, tel que son corps lui-même fut projeté comment ça projeté ? Je ne comprends pas... comme une poupée de chiffon inarticulée. En un instant, il n’était plus qu’un amas de chairs ensanglantées, et son bras, prenant une étrange teinte pourpre, était la douleur personnifiée. Le gel qui engourdissait ses membres avait aussi ses limites, et elles étaient maintenant dépassées pour comprendre la 2ème partie de la pharse, il faut comprendre ton sous entendu : le gel avait "gelé" le bras jusqu'au sang...c'est un peu tiré par les cheveux. Le sang coulait librement sur la neige et tachait le sol de son impureté. Le tableau autrefois pâle prenait une teinte macabre. La scène était à la fois fascinante et effrayante. Son corps s’était écrasé en prenant une position sordide, la neige rouge l’enveloppant d’une aura réconfortante pour son voyage prochain au royaume des morts.
Il comprit qu’il avait tenté de se protéger. Quelle arrogance ! Il se demanda si le grizzli riait au fond de lui, du petit humain qui avait osé tenter de lui résister, à lui, le prédateur le plus dangereux de la région, le roi de cette forêt.
C'est un texte plutôt bien pensé ; le problème viendrait de la forme...pour le reste, tu as suffisamment d'idées pour faire vivre tout ça, et à ce sujet, tu t'en tires plutôt bien.
Essaye de penser au rythme ; tes phrases en elles-même ne sont pas saccadées, c'est pas mal. Mais je pense au rythme de ta narration, qui, à force de se répéter, de tourner en rond parfois, perd en intensité...
En espérant que tout cela pourra t'aider...si tu veux plus de précisions, n'hésite pas...!
Bon courage pour la suite, et à bientôt !
Message édité par malkus le 29-06-2009 à 16:33:33