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Auteur Sujet :

Ecrire un livre : vos romans amateurs (Màj du 1er post)

n°18148628
lord frica​delle
Sa Sainteté
Posté le 15-04-2009 à 09:32:25  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

dreamer57 a écrit :


 
 
Pour les fomulations et tournures de phrase un peu lourdes, si tu veux bien me les indiquer que je puisse corrigé ça^^
 
Quand au début un peu script de cinéma: c'est la meilleur façon que j'ai trouvé pour planter le décor de l"histoire, surtout quand il s'agit de notre monde réel. Si c'était un monde style héroïc-fantasy, j'aurais evidemment décris beaucoup plus. Personnellement, tu me donnes une date et un lieu de notre monde réel et je m'imagine assez bien le décor et l'ambiance.
Maintenant, si tu as d'autres moyens pour commencer l'histoire je suis preneur! :)  
Par ailleurs, quand j'écris, je me fais mon petit film dans ma tête, d'où l'aspect un peu script je pense ^^ ;)


 
ça par exemple : "Des hochements de têtes signifiant leur accord termina la conversation"
 
Sinon je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il faut bien planter de décor dès le début, et d'autant plus dans le style que tu as choisi. Toutefois les deux premières phrases d'un roman son HYPER importantes.  
C'est un des facteurs qui vont contribuer a faire qu'un lecteur lambda va poursuive ou non sa lecture.
Hors, je ne suis pas certain qu'une description aussi stricte soit la meilleure solution pour commencer un récit.
Il faut a mon sens trouver une accroche, puis une fois que tu as attiré l'attention, fondre la description dans le texture.
 
Je suis curieux de lire la suite en tout cas, n'hésite pas a poster  :hello:  

Message cité 1 fois
Message édité par lord fricadelle le 15-04-2009 à 11:39:14
mood
Publicité
Posté le 15-04-2009 à 09:32:25  profilanswer
 

n°18155297
dreamer57
Posté le 15-04-2009 à 18:36:56  profilanswer
 

lord fricadelle a écrit :


 
ça par exemple : "Des hochements de têtes signifiant leur accord termina la conversation"
 
Sinon je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il faut bien planter de décor dès le début, et d'autant plus dans le style que tu as choisi. Toutefois les deux premières phrases d'un roman son HYPER importantes.  
C'est un des facteurs qui vont contribuer a faire qu'un lecteur lambda va poursuive ou non sa lecture.
Hors, je ne suis pas certain qu'une description aussi stricte soit la meilleure solution pour commencer un récit.
Il faut a mon sens trouver une accroche, puis une fois que tu as attiré l'attention, fondre la description dans le texture.
 
Je suis curieux de lire la suite en tout cas, n'hésite pas a poster  :hello:  


 
 
Merci beaucoup pour la remarque, je vais rectifier ça

n°18159286
Ecriturede​l
Posté le 16-04-2009 à 03:22:37  profilanswer
 

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

n°18181221
dreamer57
Posté le 18-04-2009 à 01:54:40  profilanswer
 

Voici une version plus "édulcorée" que m'avait recommander Ecriture: il y a donc moins d'éléments dévoilés, c'est une pénétration dans l'histoire plus atténuée.Quant au début scripte, j'ai changé trop abrupte.
 
VERSION 2:
 
                                                           LES CANONS DE L’AIGLE
 
Les hautes cheminées des usines de Belfort crachaient continuellement leur fumée noire dans un ciel bleu de Septembre. À quelques kilomètres de là, une jeune femme regardait par le hublot arrière du dirigeable qu’elle avait pris il y a une demi heure, elle observait ainsi les hautes volutes noires qui faisaient tache dans un paysage verdoyant.  
Le dirigeable volait droit vers la montagne. Dans la cabine : 2 passagers. Un vieil homme, tiré à quatre épingles dans un costume gris pour cette journée particulière, regardait debout le paysage par le grand hublot latéral en s‘appuyant sur sa canne, son profil droit restant caché à la vue du deuxième passager. À sa gauche, la jeune femme en robe longue et noire était assise sur une banquette confortable, toute bleu nuit assortit de décorations fleuries et dorées. Elle avait déposé le journal qu’elle avait acheté à Belfort, celui-ci titrait au dessus de la date du 10 Septembre 1899: « Dreyfus condamné une deuxième fois à 10 ans de travaux forcés ! ».
La jeune demoiselle semblait impatiente: « Puis-je enfin savoir précisément quelle sera ma mission au près de ces enfants? Demanda-t-elle
 - Les rendre humains! Répondit le directeur.
 - Pardon? S’étonna-t-elle.
 - Ce ne sont pas des enfants…ordinaires. Nous avons la chances, et parfois la malchance, de regrouper les plus brillants enfants du pays. L’école des Monts rassemble l’élite intellectuelle de la jeunesse…
 - Mais le problème est que…?  Insista la jeune femme.
 - À force de les garder entre l’élite, ils se déshumanisent, ils n’ont plus aucune relation sociale normale. Ils n’ont quasiment pas de sentiments vis-à-vis des personnes qui ne sont pas … de leur niveau. Par ailleurs certains deviennent complètement fou à lier et extrêmement dangereux. Il y a quelques mois, l’un de nos lauréats est partis en Allemagne, car l’armée allemande avait lancé un concours pour de nouvelles armes. Il est donc parti fabriquer des armes!
 - Qu’est-il devenu? Interrogea la jeune femme.
 - Pff… souffla-t-il désespéré. Je n‘ai reçu aucunes nouvelles. Mais les autres, en voyant que l’industrie des armes intéresse beaucoup de monde, ils ont tous décidé de fabriquer des machines toutes plus meurtrières les une que les autres. Depuis ce changement, je ne peux plus me permettre de former des génies totalement asociaux voulant  détruire ceux qui ne font pas parti de leur élite. C’est pour ça que je vous ai engagé mademoiselle Durand. C’est d’ailleurs la première fois depuis la création de cette école qu’on engage quelqu’un pour surveiller et socialiser les enfants.  
 - Mais pourquoi ne faites-vous pas  ça vous-même monsieur Muller? S’indigna Durand.
 - Vous me donnez quel âge? »
Surpris, elle l’observa un bon moment, car il regardait toujours par le hublot, ne laissant que son profile gauche de visible: depuis le départ elle n’avait pas encore eu l’occasion d’être face à lui. Elle le regarda alors dans son ensemble: vieux, se reposant sur sa canne, des cheveux gris comme son costume et des mains squelettiques aux veines bleues saillantes. Puis, elle annonça: « Je dirais au moins 60 ans en toute honnêteté. »  Il eut un petit rire amer: « Je n’ai que 26 ans et ça fait seulement 3 ans que je dirige cette école. En tant qu’ancien élève, j’ai repris la direction après la mort du directeur. Il y a 2 ans, j’ai essayé  de faire votre boulot. J’ai donc été un sujet d’expérience pour l’un d’eux, Louis, un très bon biologiste et bon médecin en plus, mais qui a voulu jouer avec le feu. Il pensait avoir trouvé un élixir de jouvence, qu’il m’a fait boire… Et voilà donc le résultat avec seulement deux gouttes de son élixir: au lieu de rajeunir, j’ai vieilli. Il a quasiment triplé mon âge…Mais depuis il travaille jour et nuit pour trouvé un remède et me redonner ma jeunesse. En attendant, il m’a concocté une potion pour ralentir les effets du poison. Mais les effets persistent et je n’ai plus la force ni l’autorité nécessaire pour me faire obéir. Et vous pouvez me croire, j’ai suffisamment payé de ma personne… » Fini-t-il en s’asseyant sur la banquette en face de sa jeune employée, laissant enfin voir son profil droit: une plaque métallique couvrait un quart de son visage du front jusqu‘à la joue, un monocle doré entouré de petites fentes triangulaire noires faisant office d‘œil. La nouvelle gouvernante était stupéfaite, elle n’en croyait pas ses oreilles: « Vous plaisantez? Vous pensez que je vais croire une telle histoire? Et puis, ce ne sont que des enfants, à 12 ans créer un élixir de vieillesse et puis quoi encore? Et enfin, si vous êtes ici, qui surveille les enfants? Et comment … cela vous est arrivé? Demanda-t-elle surprise.
 - Oh! Ne les sous-estimez pas ! Ce serait là une énorme erreur de ne les voir qu’en tant qu’enfants. Vous verrez que certains et certaines sont bien plus adulte que les adultes eux-mêmes. Et puis, le jeune Louis n’a que 11 ans et il est très susceptible. Pour ce qui est de la surveillance en mon absence, j’ai mes petits espions, dit-il en touchant son monocle et un sourire en coin, mais ils ne suffiront pas. Quant à ce qui est arrivé à mon oeil… Un conseil: faites toujours attention à ce qu’ils font et à ce qu’ils vous disent.
 - Génial! Une bande de petits monstres à moi toute seule! Vous pourriez m’en dire un peu plus sur eux? Demanda Melle  Durand.
 - Le plus jeune a 10 ans et travaille à l’élaboration d’un gyrocoptère. Le plus vieux a 16 ans et travaille sur un pistolet à éclair. Au total, ils sont 12 à travailler dans des domaines très différents comme vous aurez l’occasion de la voir » déclara-t-il avec un grand sourire qui s’acheva sur une quinte de toux.  
La nouvelle gouvernante s’approcha du hublot: en cette journée de septembre, les montagnes du  Jura offrait sa roche grisâtre sous le soleil de ce début d‘après-midi. Les forêts de sapins s’étendaient sur des kilomètres à la ronde. Ici où là, quelques villages où seul le clocher d’une église dépassait les arbres. Le directeur alla vers l’avant de la cabine regarder à travers un autre hublot. « Voilà votre prochain lieu de résidence Melle Durand, s’exclama-t-il ». Elle s’approcha et vit une grande bâtisse accrocher à la montagne, mais avec le reflet du soleil, elle ne put voir que les contours de ce qu’il semblait être une ancienne forteresse.
 
  Le dirigeable s’amarra au pylône dressé sur la tour Nord de la bâtisse. Les passagers descendirent de l’appareil, la jeune femme aidant M. Muller. En se retournant, elle vit que les élèves s’étaient rassemblés en rang dans un coin de la tour hexagonale. Ils s’étaient alignés du plus petit au plus grand. « On dirait qu’il en manque un » remarqua Melle Durand en désignant un trou dans le rang. « Ne vous inquiétez pas, il arrive » affirma-t-il en jetant un coup d’œil derrière lui. La gouvernante suivi le regard du directeur et vit stupéfaite un petit bonhomme en habit de pilote descendre prudemment du dirigeable. « J’arrive, j’arrive ! » cria-t-il et se précipita pour aller combler le trou dans le rang des élèves. Les 12 élèves étaient donc alignés, bien en rang, dans leurs plus beaux habits: des uniformes bleus aux boutons dorés, des chaussures de cuirs noires fraîchement cirées. Mais une chose marqua Marie : aucun ne souriait, on aurait dit des poupées de cire sans expressions. Le directeur s’avança : « Les enfants! Voici Mademoiselle Marie Durand, elle sera votre gouvernante, elle s’occupera donc de vous et vous aidera dans vos différents projets. Faites lui bon accueil car elle va être avec nous pour un bon moment! Et maintenant, conduisez la à sa chambre! » . Le rang se divisa en deux, et le premier garçon à la droite de Marie déclara sur un ton plus que formel, à la limite d’une caricature de major d’homme : « Si vous voulez bien me suivre mademoiselle Durand. Laissez donc vos valises ici, nous nous en occupons ». Et il descendit dans les escaliers juste derrière lui. Elle lui emboîta le pas et suivis sa petite crinière blonde dans le dédale de marches et de couloirs de cette immense demeure. Elle compris assez vite que ce qu’elle avait pris pour une forteresse, était en fait un gigantesque manoir. Des grandes fenêtres laissaient pénétrer une lumière brillante, éclairant de longs couloirs ocre orangés. La lumière devenait ainsi chaleureuse et les murs semblaient flamboyés d’une vie intérieure. Ils marchèrent un bon moment, si ben qu’elle eut l’impression que son jeune guide voulait la perdre. Quelques minutes plus tard: « Voilà votre chambre » déclara enfin le jeune garçon sur un ton totalement neutre en ouvrant la porte. Elle entra et découvrit sa chambre: tout de suite à sa gauche un petit bureau de secrétaire, contre le mur de gauche une grande armoire de chêne massif et joliment ouvragée donnait l’impression d’être à l’étroit, à gauche de celle-ci côté couloir, un grand tableau représentant un directeur dans son bureau en train d‘écrire. Face à elle, une fenêtre donnait sur l’une des cours intérieures et sur les autres parties du Manoir. À côté de la fenêtre, contre le mur de droite, un lit d’une place avec des grosses couvertures. Juste devant le lit une autre porte donnait sur une petite salle de bain: une grande baignoire, un lavabo et des toilettes. « Vous avez l’eau courante? S’étonna-t-elle.
 - Oui, et on a même l’eau chaude directement au robinet, répondit l’élève.
 - C’est génial!
 - Oui mademoiselle, comme tout ce que vous verrez ici, dit-il.»
En sortant de la salle de bain, elle fut surprise en voyant que ses valises étaient rangées en-dessous  du tableau, car elle n’avait rien entendu. Elle ouvrit sa première grosse valise: vide. Elle ouvrit ses autres valises: toutes vides. Elle se tourna vers l’élève: « Dis moi, petit bonhomme, où sont mes affaires? ». Il s’approcha d’elle, et comme il lui arrivé à peine au-dessus du nombril, il leva bien haut la tête pour la regarder dans les yeux: « Primo, le petit bonhomme s’appelle Jean. Secundo, vos affaires sont bien ici. » Répondit-il, sarcastique. La gouvernante réfléchit un instant puis ouvrit l’une des portes de l’armoire: toutes ses affaires y étaient déjà rangées. « Excuses moi Jean, je ne voulais pas… »En se retournant, elle ne vit personne. Une feuille était posée sur le bureau. En s’approchant, elle vit qu’il y avait un petit mot et une carte du manoir. Le mot disait: « Le directeur vous attend dans le Petit Salon ». Elle revint à l’armoire et fouilla un moment jusqu’à ce qu’elle trouva sa boîte à maquillage et poussa un soupir de soulagement. Ensuite, elle rangea et alla étudier la carte un moment puis s’en alla en refermant la porte à clé. En se dirigeant vers le Petit Salon, elle remarqua que des ombres bougeaient derrière les autres fenêtres. Elle s’arrêta pour regarder plus attentivement: les petites silhouettes disparurent rapidement. Les élèves l’observaient, sans doute pour voir si elle se perdrait dans les couloirs, pensa-t-elle. Elle arriva enfin devant une double porte, un petit écriteau indiquait « Petit Salon ». Elle entra et referma la porte derrière elle. En se tournant, elle vit le directeur de dos, accroupis derrière un fauteuil « va les retrouver » souffla-t-il. Il se releva et fut surpris en voyant dans le miroir en face de lui que la gouvernante était là. Celle-ci vit un petit éclat bleu argent  sur le sol et qui disparu dans les plaintes du mur. Elle le regardait, intriguée, mais le directeur préféra détourner le regard. « Vous avez sans doute remarqué que les enfants vous suivaient? » Demanda-t-il en se tenant près de la fenêtre, dos à Marie. Elle donnait sur une forêt dégagée, au loin on voyait de grandes colonnes de fumées noires qui s’élevaient des cheminées des usines de Belfort. « Oui, répondit-elle, j’imagine qu’ils n’apprécient pas ma présence?
 - Non, effectivement et ces sales gamins vous ont même préparé de mauvaises farces. Je vais  vous indiquer ce que vous devez éviter de faire et… de manger aussi, finit-il avec une expression de dégoût.
 - Mais comment savez-vous tout ça ? S’étonna-t-elle.
 - Comme je vous l’avais dit, j’ai mes petits espions »dit-il en se tapotant le monocle doré, un sourire en coin.
« Mais dans quelle école de fou suis-je tombé ? » pensait Marie pendant qu’il lui faisait la liste des chose à ne pas  faire, ni manger.
Pour éviter les bêtises des enfants, le directeur Muller préféra présenter lui-même le manoir à sa nouvelle gouvernante. Ainsi, elle découvrit les différentes salles du manoir : une cuisine avec un équipement étrange selon Marie, une salle à manger spacieuse, une salle de classe, un petit gymnase, un grand laboratoire de chimie, puis un immense atelier où elle ne put qu’entrevoir les inventions des petits génies. A l’extérieur, elle put admirer l’architecture du manoir en pierre grise du Jura ainsi que les immenses fenêtres laissant apparaître quelques élèves qui les épiés. Ils allèrent ensuite aux écuries : « Voici votre cheval » annonça le directeur en désignant une belle jument à la robe brune. « Elle s’appelle  Brunie et elle est très obéissante », Marie s’était approchée pour caresser le canasson. Brunie tourna la tête et donna un petit coup de museau contre sa nouvelle propriétaire, celle-ci pris une poigné d’avoine et en donna à la jument qui apprécia le geste: « ça commence bien » se réjouis Marie. « Ah! Si seulement les enfants pouvaient obéir aussi facilement » s’exclama le directeur en s’appuyant contre la rambarde, fatigué de cette longue promenade. Il sortit un flacon de sa poche et bu une gorgé, sans doute le fameuse potion. Puis, ils firent le tour de la propriété par un petit chemin qui passait à travers le bois et d‘où l‘on ne voyait plus le manoir: sans doute que cet effet était artificiel pour cacher la bâtisse aux passants. Quelque panneaux indiquaient des villages, M. Muller conseillait Marie : « Là-bas, il faudra acheter le lait… Ici achetez la viande… ». Enfin, ils revinrent au manoir, mais juste devant la porte d’entrée il lui dit: « Une dernière chose: n’emmenez jamais les élèves dans l’un de ces villages, jamais. Ils n’aiment pas trop nos enfants: quand j’étais élève, l’un de mes camarades a eu l’audace d’y aller. Il s’est fait brûler pour sorcellerie. » et ils entrèrent.
Le dîner fut préparer par le plus vieux des élèves, David qui se révéla être un très bon cuisinier. Tous apprécièrent sa cuisine, ou du moins en eu l’air: tout le monde mangeait en silence, on entendait à peine le bruit des couverts dans les assiettes. Marie osa briser le silence en félicitant David qui hocha la tête comme si c’était une évidence. Elle fut gênée car le silence retomba immédiatement. Même le directeur restait silencieux, sans doute une habitude d‘ancien élève. Dehors, à travers l’immense fenêtre, la nuit venait tomber sur la forêt et les premières étoiles apparaissaient dans le ciel dégagé. En détournant le regard, elle vit un tableau au fond de la salle à manger représentant un directeur dans son bureau, comme le tableau dans sa chambre. Maintenant qu’elle y repensait, dans chaque pièce qu’elle avait visité il n’y avait qu’un seul tableau positionné assez bas. Elle verra ça plus tard, se dit-elle. La soirée se poursuivit dans le Grand Salon: on buvait le thé devant la cheminée, d’autres jouaient au billard français. Derrière les joueurs, un autre tableau où, comme dans le chambre de Marie, était représenté un directeur en plein travail dans son bureau. Elle demanda alors à M. Muller pourquoi il y avait les mêmes tableaux. Il observait une partie d’échecs entre David et Louis, et il donna une réponse qui ne la convainc pas: « à l’époque le directeur avait fait une commande de groupe: cela coûtait moins cher ». Elle remarqua ensuite que l’une des filles venait de rentrer discrètement et se dirigeait nonchalamment vers les joueurs de billard. Marie fut alors très inquiète et, prétextant une excuse un peu vaseuse, elle sortit du Grand Salon et marcha très vite jusqu’à sa chambre. Elle ouvrit son armoire et chercha sa boîte à maquillage. « Ouf! Elle est là! » Soupira-t-elle. Elle n’avait pas changé de place. Elle en conclut qu’ils n’étaient pas venus fouiller sa chambre. Soulagée, elle remit tout en place et revint au Grand Salon où la soirée se finit une heure plus tard.
Les jours suivant, Marie endossa le rôle de gouvernante comme prévu. Elle se rendait tôt aux villages avec son cheval et en profitait également pour visiter la région. Les villageois étaient contents de voir une nouvelle tête, surtout les hommes, charmés par un si joli minois. Au manoir, Marie découvrit quelques inventions des petits génies qui lui simplifièrent énormes les taches ménagères. Ainsi, elle pouvait acheter la nourriture pour la semaine grâce à la froidière : une imposante machine à froid permettait de refroidir une petite pièce placé sous la cuisine jusqu’à une température de -5°. Pour le ménage, ils avaient inventé une sorte de balai à succion mécanique qui aspirait efficacement la poussière, toutefois l’utilisateur devait avoir de bons bras car il fallait tourner très vite une manivelle tout en poussant la petite machine. Mais pour lui donner plus de travail, les enfants n’hésitaient pas à laisser tomber des déchets qui ne pouvaient être aspiré. Par ailleurs, Marie fut soulagée de voir que la corvée de linge ne se faisait pas au lavoir du village le plus proche, mais dans plusieurs machines à laver le linge : il y avait deux machines pour laver les habits, une autre plus grande pour le linge de maison. Elles étaient alimentées en électricité et en eau par un moulin à eau situé en amont du manoir, et caché derrière les arbres: un ruisseau en sortait sous pression, passait dans le moulin en produisant de l’énergie, puis l’eau était purifiée et stockée dans un réservoir sur le toit du manoir. Évidemment, les sales mômes n’hésitaient pas à bloquer la roue du moulin ou même à couper l’arrivée d’eau du réservoir. Quand Marie étendait le linge pour le faire sécher, les marmots préparaient un feu dont la fumée dégager une odeur à réveiller un cimetière. Grâce à un ventilateur géant, ils dirigeaient la fumée vers le linge qui s’imprégnait de cette odeur. Marie devait alors tout recommencer. Elle trouva la parade en ne lavant que ses habits et ceux de M. Muller. Les enfants se retrouvèrent vite sans vêtements propres et quand ils tentèrent de faire leur propre lessive, Marie avait elle-même saboté les machines, si bien qu’ils ne trouvèrent jamais comment elle avait fait. Quand à la cuisine, elle ne cuisinait plus que pour elle et le directeur tout en cachant la nourriture. Ils les regardaient manger d‘un air suppliant, les assiettes étant désespérément vide. « Elle est censée vous faciliter les choses, déclara le directeur devant le regard envieux des enfants, et vous avez décidez de lui nuire. À vous d’en assumer les conséquences. » Ils se retirèrent dans le Grand Salon pour discuter. Ils s’assirent dans trois canapés placés autour d’une table basse en verre, la cheminée aussi grande qu‘un homme complétait le quatrième côté. « On devrait peut être arrêter? Commença David le plus vieux des élèves.
 - Complètement ? Demanda Sébastien, 13 ans.
 - NON! Répondirent-ils tous en chœur.
 - Nous allons arrêter pendant un moment pour regagner leur confiance, continua David, et après, on pourrait recommencer mais avec des petites bêtises. Et puis, personnellement, ne plus avoir à faire de corvées ça me donne plus de temps pour m’occuper de mes recherches. » Tous acquiescèrent, de p lus, le simple fait que la gouvernante avait réussi à les prendre à leur propre jeu prouvait qu’elle était beaucoup plus intelligente qu’elle ne le laissait paraître. « Je vais enlever le seau de vipères de son armoire avant d’avoir d’autres problèmes… » se rappela Jean. « Attendez! Intervint Annabelle, 14 ans. Lorsque nous avons rangé ses affaires lors de son arrivée, j’ai eu sa boîte à maquillage entre mes mains.
 - Et alors? Demanda David.
 - Alors, trouves-tu normales, qu’une boîte à maquillage pèse environ 10kg ? » et un silence d’incompréhension se répandis sur le visage des enfants. « Effectivement, c’est étrange: soit elle est vraiment moche et elle a besoins d’une grosse quantité de maquillage pour cacher la misère, soit elle nous cache quelque chose de plus lourd, si j’ose dire… »commença David. « Ou alors, ce n’est pas une femme, et il a besoin de beaucoup de maquillage pour masquer…ses attributs. Il faudrait vérifier cette partie là. » dit Sébastien sur le ton de la plaisanterie. David plongea alors dans ses pensées. « Jouons les enfants modèles et tachons de gagner sa confiance, nous pourrions peut-être en apprendre d’avantage, déclara David, nous verrons le moment venu ce qu’elle nous cache. »
Tous revinrent dans la salle à manger où Marie et M. Muller venaient d’entamer le dessert. Ils s’alignèrent et David joua le porte-parole: « Après mûre réflexion, nous tenons à présenter nos plus plates excuses à mademoiselle Durand. Nous nous sommes fait prendre à notre propre jeu, et à vrai dire, nous n’en sommes pas fière. Et je crois parler au nom de tous en vous demandant ceci: est-ce qu’on pourrait avoir un morceau de votre merveilleux rôti de vœu s’il vous plaît? ». Marie les jaugea, elle les regarda tous un par un les yeux dans les yeux de la manière la plus dure qu’elle put. Après quoi, elle sourit et dit sur un ton rassurant : « Mettez vous à table, je vais faire réchauffer le repas ». Un soupir de soulagement parcoura le rang, et ils s’installèrent à table. Le directeur se leva : « Attendez, je vais vous aider ». Dans la cuisine, Marie rallumait le feu sous la casserole. « Je trouve qu’ils ont abandonné bien vite, ça ne me dit rien de bon. En plus, il manquait Jean: c’est un spécialiste des poisons et tout ce qui s’y rattache. Il élève des serpents dans ses vivariums et d’autres bêtes de ce genre. Fouillez bien votre chambre, il serait capable de vous mettre l’une de ces bestioles pour vous faire peur. »  
 
Au beau milieu de la nuit, une faible lueur filtrait à travers les volets de la chambre de la gouvernante. À l’intérieur, une petite bougie diffusé une lumière vacillante mais suffisante pour éclairer le bureau. Une voie chuchotait: « Premier rapport: malgré une tentative des enfants pour me renvoyer, ils ont fini par m’accepter. Mais j’ai encore des doutes sur leur sincérité: ce sont de véritables génies et apparemment de bons acteurs selon le directeur M. Cédric Muller. Lui-même est un sacré numéro et il me cache des choses, essayez de trouver le plus de renseignement possible sur lui. Les enfants me gardent à l’écart de leur atelier et je n’ai pas pu voir en détail leurs inventions, toutefois, maintenant qu’ils ont changé d’attitude envers moi, je pense que je pourrais y parvenir. Par ailleurs, ils m’ont donné une carte du manoir et j’ai remarqué quelques absurdités. Veuillez me transmettre les vrais plans, c’est urgent. Je passe tout les matins dans les villages avoisinant pour acheter la nourriture, envoyez moi un contact dans l’un d’eux.
« Je ferai mon prochain rapport le mois prochain à la même heure. Fin de transmission ». Elle rangea le microphone dans la boîte. Elle mit une plaque en bois pour cacher la radio dans le double fond, puis remis en place son nécessaire à maquillage par-dessus et referma la boîte en bois vernis. Elle alla se coucher en emportant la bougie qu’elle déposa sur sa table de chevet. Elle éteignit la flamme et l’obscurité envahie la chambre.

n°18182043
lord frica​delle
Sa Sainteté
Posté le 18-04-2009 à 09:17:20  profilanswer
 

C'est vraiment beaucoup mieux le début !!  :love:  
 
maintenant faut que je relise le reste  :o

n°18194294
valkeron
Ma plume est mon sabre...
Posté le 19-04-2009 à 18:19:49  profilanswer
 

Salut, je suis nouveau et je voulais vous présenter le début de mon texte, je n'ai eu droit qu'a des commentaires du genre "waaaaaaaa c'est trop cool, fait la suite, vite" lorsque je le pressentais à mes amis, et j'espère avoir un avis un peu plus pertinent
 
 
 
- Pourquoi est que les aigles peuvent voler et pas nous ? demanda Karine à sa mère.
- Parce que les aigles ont des ailes, alors que nous pas.
- Ah, bon.
Karine se désintéressa de la discussion pour observer le paysage qui entourait la caravane. Les douze chariots se suivaient, empruntant ce qui devait avoir été une route, avant que l’empire ne doive partir combattre les Irania au sud, les Irania, des êtres si malfaisant que seul se mot, disait-on, portait malheur à celui qui le prononçait. Ils avaient le buste d’un humain, mais leur jambes se divisaient en quatre longues pattes se terminant par des pics, tels des pattes d’araignées, leurs cranes étaient chauves et leurs yeux injectés de sang. Leurs mains pouvaient se transformer en pic empoisonnés occasionnant des brûlures atroces à qui se faisait couper.
Heureusement, ils ne se battaient pas directement, leur puissance avaient envoutés des êtres humanoïdes appelés Arha. Ils portaient des vêtements noirs et des armes disparates, certains des faux, d’autres des épées, certains utilisaient des poignards. Des cornes leurs sortaient du front. Mais ils leurs manquaient l’essentiel, l’intelligence. Ils attaquaient en masse afin de compenser se défaut. Si l’un tombait, il se faisait immédiatement écrasé par la horde qui se ruait sur l’ennemi, emporté par son élan.
Mais Karine était loin de tout ça, elle l’ignorait mais si sa famille et une grande partie de son visage s’en allait vers le nord, ce n’était pas une simple balade, mais une fuite, les Irinia s’enfonçant chaque jour un peu plus dans les terre. La ville n’était plus sure. Il fallait fuir.
Plus loin.
Plus vite.
- Pourquoi les aigles ont des ailes alors que nous pas ?
- Pourquoi poses-tu toujours des questions idiotes
- Je sais pas, à ton tour de répondre maintenant.
- Car se sont des oiseaux et que nous sommes des humains.
Karine voulut ouvrir la bouche
- Ne me demande pas pourquoi les aigles sont des oiseaux et nous des humains, s’il te plait.
Elle la referma, déçu.
Le village voisin leur avait parlé d’une prairie entourée de rochers sur trois côtés, le troisième serait vite fortifiés, ils pourraient se défendre.
Longtemps.
Pas assez longtemps.
Les villageois se croyaient condamnés, la prairie n’apparaissait pas et les provisions diminuaient à une vitesse alarmante.
Ils avaient étaient avertis qu’il n’y avait rien et qu’il ni avait surement jamais rien eu plus au nord, mais ils avaient continué.  
Ils avaient été avertis, qu’ils n’auraient aucune aide, mais ils avaient continué.
Ils avaient continués même lorsque ils s’étaient fait attaqués par une meute de loup, même si une épidémie d’une maladie inconnue avait déferlé sur la petite troupe, même si le chef du village avait laissé la vie pour protéger le groupe d’un combat perdu d’avance. Ils continuaient et ils ne s’arrêteraient pas de si tôt.
 « Avancé, toujours, mettre un pied devant l’autre. Etre plus fort à chaque instant. »
Un soir, ils décidèrent de faire le camp dans un champ, éloignés de la foret afin d’avoir le temps de voir lorsque l’ennemi arriverait.
Si ennemi il y avait.  
Et ennemi il y avait.
- Arha, s’écria un guetteur !
Tout les enfants se mirent a crié, mais le village était préparé à de telles éventualités, une trappe pouvant contenir une personne était aménagée dans chaque chariot.  Les femmes y cachèrent les enfants, en leurs expliquant plus ou moins la situation.
Karine était dans le dernier chariot, sa mère pleurait au dessus d’elle.
- Pourquoi tu pleure, maman ?
- Parce que je suis triste, je suis triste parce que je ne te reverrai peut-être jamais, mais je serai toujours avec toi, là.
- Dans mon cœur ?
- Oui, ma chéri, dans ton cœur. Mais fait attention, tu ne devras sortir de ta cachette que si tu n’entends plus rien le temps de toute une journée et, surtout, ne faire aucun bruit.
- C’est long, toute une journée.
- Oui c’est long. Mais je serais toujours avec toi, promis.
- Je t’aime maman.
- Moi aussi, je t’aime.
- Pourquoi tu ne te cache pas avec moi ?
- J’aimerai bien, mais c’est trop petit, adieu ma chéri.
- Adieu, maman
La trappe se referma et Karine se retrouva seule, seule dans la nuit, seule dans le froid.
Un homme brandit une hache de combat énorme au dessus de sa tête et hurla, un cri courageux, si vaillant que tous les hommes et toutes les femmes levèrent leurs armes et le reprirent en cœur. La montagne elle même renvoya ce cri une, deux, puis trois fois et lorsque elle eut finit, tous se ruèrent à l’attaque, conscient de leur mort certaine, n’ayant comme seul but que de protéger leur voisin.
Le combat avait commencé, les premiers monstres étaient tombés mais les villageois avaient suivis, plus nombreux à périr. Rapidement, la mère de Karine se retrouva seule, sans personne à qui se raccrocher, elle s’agenouilla, non pour supplier la vie, mais pour pleurer.
Alors qu’une lame s’approchait de son cou à une vitesse alarmante, elle ne cria pas, mais elle chuchota, deux mots.
- Adieu, Karine.
Dans une prairie, dans une trappe au fond d’un chariot, une petite fille ferma les yeux, fort.
Très fort.
Quand elle les rouvrit des larmes coulés à flot.
Cette petite fille s’appelait Karine.
Elle avait cinq ans.
Elle était seule.
 

n°18197449
Amibe_R Na​rd
Posté le 19-04-2009 à 22:36:58  profilanswer
 

yadae365 a écrit :


j'ai remarqué que nous n'avons plus de nouvelles de l'amibe depuis un moment. Peut etre termine t'il un de ses romans?


 
Bonjour
 
Très occupé à établir un dictionnaire des rues de mon village, donc beaucoup de recherches dans des archives.  :-)
 
Et pas mal de boulot en plus.
 
Mais je vous suis.
 
Bien amicalement
  l'Amibe_R Nard

n°18198279
Amibe_R Na​rd
Posté le 19-04-2009 à 23:52:54  profilanswer
 

Bonjour Valkeron
 
Un avis plus pertinent ?
 
Ok.
 
Alors, tu as plusieurs coquilles d'inattention sans importance pour l'instant.
 
Par contre ce début de texte mérite quelques améliorations, pour effacer ce qui ressemble trop à un premier jet.
 
 

Citation :

Karine se désintéressa de la discussion pour observer le paysage qui entourait la caravane.


 
paysage n'est pas le bon mot.
C'est un mot trop vaste qui veut tout dire. Et tout dire, c'est ne rien dire. ;-)
 
Tu parles de montagnes, plus bas, et montagnes n'est pas plaines, ou bords de mer.
 
 

Citation :


 Les douze chariots se suivaient, empruntant ce qui devait avoir été une route, avant que l’empire ne doive partir combattre les Irania au sud,


 
point.
Attention aux phrases trop longues.
 
Pour entendre la ponctuation d'une phrase, il suffit de la gueuler  (le gueuloir de Flaubert).
Lorsque tu n'as plus de souffle, il est temps de mettre un point.
 
Bien sûr, on peut la gueuler intérieurement.
 

Citation :


 les Irania, des êtres si malfaisant que seul se mot, disait-on, portait malheur à celui qui le prononçait. Ils avaient le buste d’un humain, mais leur jambes se divisaient en quatre longues pattes se terminant par des pics, tels des pattes d’araignées, leurs cranes étaient chauves et leurs yeux injectés de sang. Leurs mains pouvaient se transformer en pic empoisonnés occasionnant des brûlures atroces à qui se faisait couper.


 
Ici, la question va être la suivante :
Qui dit ça ?
Qui raconte ?
 
Jusqu'à ici : les Irania, des êtres si malfaisant que seul se mot, disait-on, portait malheur à celui qui le prononçait.
 
Ce pourrait être un narrateur qui vole au-dessus des chariots, mais la suite, c'est l'auteur qui décrit. L'auteur qui nous raconte ce dont sont capables les Irania, et en dessous les Arha
 

Citation :

Heureusement, ils ne se battaient pas directement, leur puissance avaient envoutés des êtres humanoïdes appelés Arha. Ils portaient des vêtements noirs et des armes disparates, certains des faux, d’autres des épées, certains utilisaient des poignards. Des cornes leurs sortaient du front. Mais ils leurs manquaient l’essentiel, l’intelligence. Ils attaquaient en masse afin de compenser se défaut. Si l’un tombait, il se faisait immédiatement écrasé par la horde qui se ruait sur l’ennemi, emporté par son élan.


 
Et on se demande bien pourquoi l'auteur nous raconte tout ça...
 
Alors que l'empire est descendu combattre ces créatures dans le SUD... alors que les villageois (? On les croyait sortis d'une "ville plus sûre", juste en dessous) s'en vont vers le NORD.
 
Si on ne veut pas voir l'auteur, alors il faut donner la main à la mère de Karine, passer dans sa tête, lui faire serrer les rênes très forts et repenser à ces monstres, aux légendes, aux rumeurs qui en parlent... pour que tout paraisse naturel.
 
Ou alors le narrateur qui plane au-dessus des chariots peut expliquer pourquoi les villageois fuient, pourquoi ils ont décidé de rejoindre un endroit plus sûr, un havre de paix où ils seront accueillis... parce que dans la suite, tes villageois s'en vont vers " une prairie entourée de rochers sur trois côtés". Qui ressemble fort à un cul-de-sac !   :o  
 
Autant dire, un enclos pour bêtes à viandes.
Autre question qui se pose dans la suite : Comment pourraient-ils se défendre ? Alors qu'ils vont en être incapables tout juste après, lorsque la horde va les rejoindre.12 chariots = 4 * 12 = 48 personnes... avec à peine 24 adultes, moins les morts que tu as semés en route.
 
On comprend aussi très mal que des villageois leur aient dit de continuer, alors que l'ennemi progresse et joue d'incursion. Et surtout pourquoi ils n'ont pas fui eux-mêmes ! :-)
 
Tout ça rassemblé engendre un sentiment de premier jet.
D'une situation un tantinet brouillon qui doit mener à l'élimination complète de tout ce qui est parents... pour que Karine se retrouve seule.
 
Tu rajoutes des loups, une maladie...
Alors qu'il faudrait inverser : une maladie, des loups qui viennent manger les malades parce que la défense du convoi est faible. (Toujours avec une raison, même si tu ne sais pas bien pourquoi une action se passe, le lecteur doit sentir une logique dans ton récit. Dans un récit, les événements n'arrivent jamais au hasard... parce que le narrateur final, celui qui raconte l'histoire connaît déjà la fin de cette histoire, qu'il sait comment elle se termine, et qu'il peut projeter ces "hasards" dans un schéma cohérent. Ce n'est plus du hasard, c'est de la chance ou de la malchance.)
 
Les Arha sont là, au Nord, on peut se demander pourquoi ? Comment ils ont réussi cette prouesse ?
Les villageois pourraient s'écrier : Mon Dieu, ils sont là.
 
On se demande aussi pourquoi ils s'élancent pour affronter ces créatures, au lieu de tenter de fuir avec leurs chariots, ou encore pourquoi ils ne forment pas un cercle serré où l'ennemi va devoir passer dans un étroit goulet où il sera reçu à deux ou trois contre un.
C'étaient des tactiques employés par les colons américains pour "échapper" aux indiens.
 
Là, on pourrait penser qu'il s'agit de la tactique du gibier : pour protéger le nid, l'enfant, la mère s'en éloigne simulant une blessure, afin d'attirer le chasseur derrière elle.
Des parents pourraient tenter une percée pour attirer les arha (sorte de zombies stupides ?) loin des chariots.
 
 

Citation :

« Avancé, toujours, mettre un pied devant l’autre. Etre plus fort à chaque instant. »
Un soir, ils décidèrent de faire le camp dans un champ, éloignés de la foret afin d’avoir le temps de voir lorsque l’ennemi arriverait.


 
Pas un soir, mais le lendemain soir.
Pour que le début de la situation, les questions de l'enfant restent présentes
 

Citation :

Dans une prairie, dans une trappe au fond d’un chariot, une petite fille ferma les yeux, fort.
Très fort.
Quand elle les rouvrit des larmes coulés à flot.
Cette petite fille s’appelait Karine.
Elle avait cinq ans.
Elle était seule.
 


 
Une dernière question : en tant que lecteur, on se demande bien où est son père ?  :-)))
 
 
Ceci dit, l'idée principale est bonne. Tu as besoin d'isoler Karine, et on y est.
Il y a une menace contre l'empire, et elle attend d'être jugulée.
Des héros vont forcément se présenter.
 
Allez tavernier, ressers-nous une pinte de bière, Sir Valkeron a encore des choses à nous raconter, et un destin à tracer.
 
Bien Amicalement
 L'Amibe_R Nard

n°18199180
Profil sup​primé
Posté le 20-04-2009 à 03:21:20  answer
 

drap

n°18199210
Ecriturede​l
Posté le 20-04-2009 à 03:43:53  profilanswer
 

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

mood
Publicité
Posté le 20-04-2009 à 03:43:53  profilanswer
 

n°18205690
valkeron
Ma plume est mon sabre...
Posté le 20-04-2009 à 17:45:11  profilanswer
 

merci beaucoup Amibe_R Nard je vais corriger ces erreurs, je re-posterai la version corrigée par la suite.

n°18206305
valkeron
Ma plume est mon sabre...
Posté le 20-04-2009 à 18:56:28  profilanswer
 

Karine observait un aigle royale qui planait majestueusement dans le ciel d’un bleu turquoise traversé de quelques nuages.
 
Karine ne comprenait pas, on lui avait expliqué mais elle ne comprenait pas ce qu’étaient ces créatures malfaisantes. Les Irania, des êtres si malfaisant que seul se mot, disait-on, portait malheur à celui qui le prononçait...
 
 La ville n’était plus assez sure... (elle n'est pas plus sur mais moins, ce n'était pas clair)
 
Karine se désintéressa de la discussion pour observer la vallée...  
 
De pauvres gens, trop pauvre pour fuir à cheval vers des lieux plus clément, leurs avaient parlé d’une région où une population retirée s’était installée. Ils s’appelaient Tempora, et n’étaient mentionné sur aucune carte. Avec eux ils pourraient se défendre... (les villageois seraient idiots de ne pas fuir s'ils conseilles de le faire)
 
Ils avaient continués même si une épidémie d’une maladie inconnue avait déferlé sur la petite troupe, même si les loups avaient suivis, emportant les malades.
 
Si ennemi il y avait.  
Et ennemi il y avait eu.
- Arha, s’écria un guetteur !
Comment les Arhas pouvaient-ils être monté si haut dans les terres ? L’armée avait-elle était décimée ? S’étaient-ils faufilés dans nos rangs ? Ce n’était pas possible...
 
Les villageois avaient formés un cercle afin d’encercler leurs adversaires...
 
Ce sont les passages qui comportaient les fautes que tu ma annoncées, ce n'est peut être toujours pas parfait mais j'imagine que c'est tout de même mieux ;-)

n°18213343
yadae365
Posté le 21-04-2009 à 12:37:25  profilanswer
 

pour d nikky, tu passes trop vite du coq a l'ane, tu pars dans des descriptions bizarres.
les tempu'un s changent trop souvent et le fait de t'adresser a quelqu'un lasse le lecteur.
continue bien sur ..
je n'aime pas trop l'histoire du creole nantais pourquoi pas autre chose ?
 
 
 
Autant que je sache, depuis que tu es partie… Je ne me suis jamais réellement intégrée au sein de ma nouvelle famille. Papa a tout fait pour que je m’habitue à la nouvelle vie qu’il mène avec Sarah La belle et mystérieuse Angevine. Je l’ai vraiment aimée en tant que mère, presque autant que toi ! Je sais que tu comprendras ce que je veux dire. J’ai toujours eu une grande facilité à aimer les gens. Je suis comme ça. Tu m’as faite ainsi. Tu te rappelle sans doute de cette jeune femme au teint frais et parfumé. Je t’avais envoyé quelques photos. Ses longues boucles dorées contrastent parfaitement avec ses iris d’un bleu proche du pastel. Quelques petits points de rouille viennent se perdre sur ses joues  charnues. Non vraiment, papa a du goût en matière de femmes. Je suis pourtant bel et bien certaine de ma sexualité mais je dois l’avouer. Sarah est une femme ravissante et très élégante. Malgré nos différends récents, je la respecte toujours autant.
 
Les premiers mois, Sarah et moi nous entendions à la perfection. Elle me déposait à la fac tous les matins, ce qui m’évitait accessoirement d’avoir à subir le chauffeur bavard de papa. Elle était aux petits soins avec moi. Peut-être trop. De par mon expérience personnelle avec certaines de mes amies, j’ai appris à me méfier de certaines attitudes et je sais désormais repérer lorsqu’une action est saine ou calculée. Je ne m’étais pas trompée. Avec le temps, Sarah s’éloigna de moi. Elle s’appropria totalement papa et au final, lui aussi se désintéressa progressivement de sa propre fille.
[#1cff00]C’est ainsi que j’ai décidé de me débrouiller seule. Sortir du schéma protecteur dans lequel papa m’élevait depuis des années. Tu te rends compte ? Depuis que j’ai l’âge d’aller à l’école je n’avais jamais eu le plaisir de prendre le tramway avant mes douze ans ! Ma tante Sonia de Clisson m’avait faite monter dedans une fois ou deux à l l’époque. Mais quand même. J’ai toujours trouvé papa trop protecteur. En agissant ainsi, il ne se rend pas compte qu’il m’a privée de beaucoup de choses
. ON EST DANS DISGRESSION TRANSPORT
 
Cette année scolaire est très difficile. Les professeurs ne cessent de se mettre en grève et l’économie globale dans le monde ne cesse de se dégrader. Je pense que tu l’auras certainement remarqué toi qui vis au cœur de Londres. Si tout cela continue, je me demande si je ne vais pas demander à papa de m’envoyer étudier au Japon. C’est vrai. Quitte à apprendre, autant le faire dans un pays que j’ai toujours apprécié. Non pas que je renie mes propres racines mais l’ambiance politique du pays se fait stagnante ici. Les choses trainent et s’enlisent. La colère des français monte de jours en jours et rien n’est fait concrètement afin de l’apaiser. Je ne sais pas si travailler plus nous fera forcément gagner plus à nous, la jeunesse française. Peut-être perdre encore et toujours plus. Infiniment plus. ça au moins c’est réaliste. Bref, j’arrête car la politique est un sujet que je n’apprécie pas spécialement. DISGRESSION SCOLARITE
 
Tu te souviens très certainement de John, mon ami d’enfance. Il a démenagé à Châteaubriant lorsque j’avais sept ou huit ans. Depuis quelques années il est revenu sur Nantes et je dois avouer qu’il me plaît plus que jamais. Sa petite tête blonde s’est changée en un magnifique brun ténébreux. Je ne sais qui te donner comme référence…  Prenons Johny Depp ou Keanu Reeves veux-tu ? Quoi qu’après réflexion, Keanu se dégrade de jours en jours. Laisse tomber.  J’ai toujours préféré les bruns aux blonds. « Cela tombe bien » me diras-tu. « Tu es rousse. » MAINTENANT PHYSIQUE
 
« Quel rapport ? » te répondrais-je. Oui je suis rousse. Plutôt blonde vénitienne. Et j’aime les bruns. De préférence aux yeux verts mais ce sont des objets rares. Et très prisés. Ils ne sont jamais en soldes très longtemps. Les acheteuses compulsives se ruent dessus et ne laissent aucune chance à la timide jeune femme que je suis. Bref, je m’égare. Revenons sur le sujet capillaire.  Parlons de John. Je ne comprendrais jamais comment des enfants aux cheveux si blonds peuvent obtenir une couleur si différente en grandissant. « Et la coloration capillaire ?» me diras-tu alors. Je t’ai vu venir coquine. Et bien vois-tu, il m’a garanti qu’il était naturel à 100% comme certains de mes meilleurs pulls en coton. Y compris son corps d’Apollon magnifiquement tressé. Je n’aime pas trop vanter les attributs des hommes qui me plaisent mais c’est plus fort que moi. Cela fait ressortir mes pires faiblesses. Dis-moi maman, j’espère que tu n’as pas oublié la date de mon anniversaire ? Je vais avoir mes dix-neuf ans cette année. John doit en avoir à peine un de plus que moi. Je n’ai jamais compris pourquoi on s’était perdus de vue. La distance sans doute. Bon je vais arrêter de parler de lui. Il reste un ami et rien de plus.  
 
Je crois que je m’éloigne un petit peu du sujet de cette longue lettre. Je t’écris pour partager avec toi un vécu très étrange. Je ne peux pas être sure qu’il s’agisse bel et bien d’un rêve. C’est tellement réel lorsque ça se produit, et de plus ça m’arrive régulièrement ! Je ne peux pas vraiment savoir. J’ai peut-être cru savoir… Je ne sais plus. La dernière fois que j’ai vécu ça, c’était Samedi dernier. Voici l’un de ces rêves « éveillé ».  
 
Comme souvent à Nantes, le temps était mitigé cet après midi. Quelques faibles éclaircies peinaient à déchirer un voile opaque et massif. Sarah était partie travailler à l’Hôtel Dieu comme tous les jours. METEO NOW Quant à moi je déambulais dans la maison à jongler entre le peu de cours à potasser et MSN. Je m’apprêtais à nourrir mon chat lorsque je l’ai aperçu perché sur la palissade à l’arrière de notre immense jardin. Je suis immédiatement sortie pour l’appeler mais j’ai eu comme une sensation étrange. Tout était réel mais certains éléments me semblaient irréels, totalement improbables. Les arbres avaient des couleurs flashantes et leurs branches semblaient bouger comme si ils étaient vivants. Je ne sais pas pourquoi mais le chat a été effrayé par quelque chose. Il a hérissé ses poils d’un coup et a sauté de l’autre côté de la palissade. J’ai tenté de le rattraper mais il était sans doute déjà loin. Je sais ce que tu va penser. Je me refais la petite Alice et son fameux lapin blanc. Mais non, tu verras bien. J’ai observé furtivement l’extérieur de la palissade avant de distinguer deux personnes en train de discuter dans la rue d’en face. Un vieil homme barbu d’une quarantaine d’année était en pleine discussion avec une femme à l’apparence disproportionnée. Comment dire, c’était comme si une drôle de créature avait été au magasin du coin et avait demandé au vendeur un costume « miss Hélène vingt-huit ans environ brune-châtain aux yeux verts ». Bref, tu me comprendras.  Cette femme n’avait pas la morphologie d’un être humain.
 
Je m’avançai vers les deux individus et leur demandai poliment s’ils n’avaient pas vu passer un petit chat blanc aux yeux verts saphir. La dame étrange possédait un léger embonpoint. ETRANGE POURQUOI Elle stoppa son dialogue et s’adressa à moi dans une langue absolument incompréhensible. On aurait dit une sorte de créole, un patois mêlé de quelques rares mots français. Le teint pâle et transpirant de cette dame me rappelait Blanche neige tant ses cheveux étaient lisses et sombres.
 
-Maki bou kara cha ? Me lança-t-elle en remuant des lèvres rouges et charnues.
Je dois avouer que je n’ai dans l’immédiat absolument rien compris. NORMAL SI TU NE PARLES PAS LA LANGUE
 
-Je vous demande pardon madame ? Ajoutai-je poliment.
 
Le vieil homme qui m’observait attentivement ne tarda pas à exprimer son envie du moment. Exploser de rire comme un abruti. La situation commençait à fortement me perturber. Je ne voyais aucun passant, l’ambiance me semblait pesante. Presqu’étouffante. L’homme âgé après avoir copieusement soulagé ses zygomatiques s’excusa auprès de moi.
-Je suis désolé mademoiselle. Je n’aurais pas du rire ainsi. Mais il est tellement rare d’observer des gens ne connaissant pas encore le créole Nantais. C’est très amusant. Cette femme vient de vous demander la taille de votre chat. Je vais lui répondre à votre place si vous voulez.
 
Le créole Nantais ? Oui tu as bien lu. Je ne pensais pas qu’un patois avait pu être développé par les habitants de la région Nantaise ou du moins jusqu’ici je ne l’avais encore jamais entendu. Etrangement, j’ai retenu avec facilité les mots que ces deux individus s’échangeaient. Le vieil homme répondait à ma place car son interlocutrice semblait comprendre le français mais ne le parlait pas.
 
-Cha la kara nigo. Pola si ni kawo.
 
L’homme venait de dire que mon chat avait une taille standard, adulte. La dame acquiesça d’un mouvement de tête et pointa le doigt en direction de la ligne 3 du tramway. Apparemment, mon Nuage (oui c’est le nom de mon chat) s’était dirigé vers le quartier du Sillon de Bretagne. A ce moment précis j’avais des tonnes de choses à faire et je ne pouvais pas courir après Nuage. Je suis donc rentrée à la maison.
 
Comme tu le sais, nous habitons toujours à proximité de la commune d’Orvault. Depuis que Papa est à la tête de son propre cabinet d’architecte, il mène tout un bureau d’étude et doit constamment être disponible. Je ne le voie que très rarement, sauf lorsque Sarah rentre de ses permanences à l’Hôtel Dieu. Il trouve toujours du temps pour elle. Mais pour moi, c’est une autre histoire. Peut-être ne s’en rend il pas compte. Je ne sais pas. De toutes manières le temps n’est jamais perdu avec mes amies de la fac. Elles sont toujours là pour me remonter le moral lorsque quelque chose ne va pas.
CHANGEMENT ENCORE
Je pense que tu te souviens d’Elodie, une de mes meilleures amies dont j’ai fait la connaissance en primaire. Je lui ai déjà parlé de cette histoire étrange. De ces deux individus qui parlaient un langage inconnu dans un coin de ma rue. Un trip trop bizarre. Mais elle m’assura que j’avais sans doute fait un mauvais rêve. Elodie a beaucoup changé depuis la dernière fois où tu lui as parlé. Elle est devenue assez mature, pulpeuse. Elle a troqué son éternelle queue de cheval contre une coupe dégradée qui lui va d’ailleurs drôlement bien. Papa lui donnerait facilement un âge proche du quart de siècle alors qu’elle n’a même pas vingt printemps. La plupart des garçons lui tournent autour lorsque je traîne avec elle à Commerce ou Atlantis. C’est à la fois plaisant car environ 80% d’entre eux sont de gros lourds qui ne retiendront absolument pas son attention. La suite se gâte. Il reste également 10% de garçons ayant le compliment facile et aimable sans aller plus loin. Ensuite viennent les 7% qui osent aborder et demander un numéro tout en étant raisonnablement mignons. Les 3% restant sont les plus rares. Ce sont les garçons parfaits qui ont osé l’inviter à boire un verre ou au cinéma le soir même. J’avoue que fréquenter une amie trop jolie peut parfois éveiller un soupçon d’envie. Je n’ai pas dis jalousie attention. (Même si j’y ai légèrement pensé) Il faut avouer qu’en même temps elle est très sure d’elle et entreprenante. Une qualité qui me fait cruellement défaut.
 
Pour te dire, une fois nous étions en train de manger un kebab sur la fontaine de la Place Royale dans le centre ville. Un moment simple entre amies tu vois. C’était la fin du mois d’Avril. La grève était terminée depuis un bon mois environ. Il était tard, nous avions passé l’après midi à glander près de l’espace du Royal Deluxe. Tu sais, cet endroit au nord-ouest de l’île de Nantes qui est en réaménagement depuis quelques années. Alors que nous discutions tranquillement sur la Place Royale, un type d’environ vingt-cinq ans s’est approché de nous et nous a demandé notre âge directement sans chichis ni fioritures. J’ai pris peur car il était déjà vingt-trois heures passé et les passants se faisaient de plus en plus rares. Elodie ne se démonta pas et rendit réponse immédiatement. Quand je te disais qu’elle était entreprenante…
 
-On a dix-huit et dix-neuf ans, pourquoi ?
 
L’homme habillé d’un jean délavé et d’un petit blouson de cuir noir esquissa un drôle de sourire qui me glaça le sang. J’avais soudainement le plus grand mal à continuer mon kebab dont le goût me plaisait immensément pour une fois.
-On devrait y aller chuchotai-je discrètement à l’oreille de mon amie qui pleine de curiosité continua la discussion avec l’inconnu.
 
Elodie possède ce trait de personnalité qui s’avère fantastiquement délicieux dans certaines situations mais particulièrement bancal dans d’autres comme celle-ci par exemple. Je ne savais plus où me mettre et j’aurais voulu avoir la force de m’enfuir à toutes jambes. Mais mon sens de l’étique surdéveloppé m’interdisait d’abandonner lâchement mon amie à son triste (peut-être pas qui sait ?) sort.
 
-Ne vous inquiétez pas, je ne vous embêterais pas ajouta l’homme dont l’apparence n’était pas si désagréable que ça en y resongeant. Je veux simplement discuter un petit peu. Si je vous ai demandé votre âge aussi directement, c’est parce que je n’aime pas vraiment les mauvaises surprises. On risque tellement gros en voulant simplement discuter avec des gens de nos jours… Voilà quoi. Pour tout vous dire, il est tôt et je n’ai pas pu entrer en boîte avec mes amis ce soir. Le vigile m’a refoulé du VIP. Donc je traîne un petit peu dans le centre. Je vadrouille avant de rentrer à la maison.
 
Ce mec était un Rémi ! Comme c’est mignon n’est-ce pas ? Il cherchait simplement un peu de réconfort dans ce monde d’individualistes. Comment refuser une simple discussion ? Rassurée sur de nombreux points, j’envisageai donc un partage de mon espace vital avec ce nouvel arrivant. Un homme. L’Homme plutôt. Car aussi étrange que cela puisse paraître, ce garçon du nom de Benjamin Dernan est devenu notre confident personnel. Nous avons appris à le connaître en une seule soirée. C’est certainement le genre de rareté que l’on rencontre une unique fois dans sa vie. L’homme qui te comprend, te fait rire, t’appuie, te supporte, t’aime à tout instant même quand ça ne va pas du tout et que tu veux le défigurer… Un homme bien quoi. Un « chic type ».BONJOUR LA RAPIDITE
Ainsi « Ben » sortait-il régulièrement avec Elodie et moi en ville. C’était très agréable. Il pouvait nous donner son avis lorsque nous écumions magasins de prêt à porter et autres boutiques dont nous la race féminine sommes totalement friandes. Et le pire c’est qu’il ne s’en lassait pas ! Un jour arriva où Elodie et moi furent dans l’obligation de nous poser des questions obligatoires et inavouables. Ben était il… gay ? Bien sûr que non. Son charme indescriptible et sa masculinité évidente nous montrait qu’il était bel et bien un hétéro pur sang. Il était juste différent des autres hommes. Différent. Et c’est ceci qui me persuada dans l’idée que je n’étais pas folle. Je vais t’expliquer la suite.
 
Ce rêve éveillé, il me poursuit partout. Le problème c’est que je ne sais jamais à quel moment il commence, et à quel instant il se termine. Les premières fois où j’ai commencé à découvrir les éléments incrédules de cet univers étrange, j’étais toute seule. Je rencontrais dès lors des individus ou des objets  totalement anormaux, pourtant mélangés à une réalité bien tangible. Un jour j’avais invité Ben à manger à la maison. Elodie devait arriver une heure plus tard. En général nous évitions de nous voir trop séparément afin d’éviter de ternir la belle amitié qui s’était instillée entre nous trois. Tu sais… Je pense que tu comprendras de quoi je veux parler. Olivier arriva au terminus de la ligne 3 du tram à l’heure convenue. Je l’attendais patiemment sur un des bancs de l’arrêt Marcel Paul.
 
Il avait toujours cette odeur particulière qui me faisait littéralement fondre. Un mélange d’odeur masculine et de parfum personnel qui me rendait absolument hors de contrôle. J’avais beaucoup de mal à former des phrases cohérentes après avoir inspiré une bonne bouffé d’air imbibée de ce nectar somptueux. Mes neurones demeuraient temporairement hors d’usage tant le plaisir était intense. J’étais souvent tentée de lui demander le nom de son parfum mais je me retenais de peur qu’il ne se fasse de fausses idées à mon sujet. (Peut-être pas si fausses que ça)
 
En prenant le chemin du retour, l’attitude de Ben fut l’évènement qui me confirma que je n’étais pas folle. Les deux individus que j’avais aperçus auparavant étaient sur le trottoir d’en face et nous saluaient par de grands signes de la main. Ils mangeaient quelque chose d’assez appétissant. De drôles de fruits juteux à la peau bleutée. Je n’avais encore jamais vu cela. J’élevai timidement la mimine et tentai de rendre poliment réponse lorsque mon ami leva brusquement la sienne et cria « Bimki nayo ! » A mon plus grand étonnement, Ben connaissait le créole Nantais ! Et le pire, c’est qu’il semblait parfaitement connaître ces étranges individus qu’il venait de saluer. Bimki nayo signifie le bonjour de milieu de journée. « Bimki nana » signifie le bonjour matinal et « Bimki doko » le bonsoir. Voilà. Désormais j’en avais la certitude. Mes drôles de visions n’étaient pas de la folie. D’autres voyaient également ce que je vois. J’allais pouvoir assommer mon hôte de questions sur ces étrangetés parsemant le paysage Nantais.
 
Cette lettre est longue, j’aurais préféré te l’écrire sur un livre afin de t’en faciliter la lecture mais je pense que tu connais bien ta petite fille chérie. Flemmarde jusqu’au bout ! Donc je vais continuer à te raconter cette incroyable histoire qui pourtant devra te paraître crédible au final car elle a bel et bien été vécue. Je n’invente absolument rien.
Ben m’expliqua ainsi qu’à certains moments de la journée, des évènements particuliers devenaient perceptibles par les habitants d’une ville. Certains tels que nous avaient la capacité de les voir alors que d’autres ne le pouvaient pas. Il en était ainsi. Beaucoup de mes principes volèrent en éclats. Mon esprit  très rationnel et cartésien refusait de digérer ce qu’il entendait. Je n’acceptais pas le fait qu’une chose ou un évènement ne puisse être correctement répertorié, catalogué, consigné. Hors de question. Ben m’expliqua alors que c’était dommage de réagir ainsi car observer des choses aussi merveilleuses n’était en général permis qu’aux enfants en bas âge et à certains adultes ayant conservé en quelque sorte un esprit « juvénile ». Il acceptait entièrement cet univers et savait jongler entre notre réel et celui de la population « exotique » de Nantes.
 
-Si tu refuses la vérité de cette ville, tu ne la verras plus ajouta-t-il. Et tu perdras un grand trésor. Accepte-le, et tu verras combien tu t’amuseras !
 
Ben me révéla que ces personnes étaient une population antérieure à celle vivant au sein de notre dimension et qu’ils avaient la capacité de se montrer à certains individus. Ils vivaient au sein d’une ville apparemment superposée à la notre. Certains monuments étaient identiques en tous points alors que d’autres demeuraient sensiblement différents. Les habitants de cette ville possédaient une histoire unique ainsi qu’un système de lois propres à leur société. Le plus grand choc fut celui d’apprendre que ces habitants vivaient selon leurs désirs. Ils créaient uniquement par la pensée. Ils ne connaissaient pas l’argent. C’est pour cela que certains éléments semblaient si  irréels.
 
Une des créations les plus originales du « Nantes Créole » était très certainement la Tour Marmelade ! QUE PASA ?Cette tour prenait ; à certaines heures de la journée et pour les personnes capables de percevoir ; la place de la tour de Bretagne dans le centre ville de Nantes. La première fois que j’ai aperçu la Tour Marmelade, celle-ci était toute recouverte d’un épais coulis rouge. Selon les journées, les couleurs peuvent varier et la matière recouvrant la tour peut même changer d’aspect. Des paillettes brillantes viennent parfois agrémenter l’œuvre. Avec le temps, j’ai appris à accepter ces évènements et le fait de ne pas être seule à les percevoir me rassurait dans ma façon de penser.
 
C’était très drôle. C’était comme si je m’amusais à redécouvrir Nantes sous un tout autre angle. Ainsi le théâtre Graslin devenait il l’Opéra Pointu. C’était l’endroit où beaucoup de « créoles Nantais » appréciaient l’art tout comme nous au sein de notre dimension. Dans le Nantes créole, le moindre petit banc public devenait à lui seul une grande œuvre d’art. C’est fou maman. L’Opéra Pointu était très populaire et il nous est arrivé d’y croiser beaucoup de créoles Nantais mais aussi quelques vrais nantais. Des gens comme nous, de passage. Nous avons parfois discuté avec eux mais nous ne nous attardions jamais trop longtemps. Le temps passé dans le Nantes créole était bien trop précieux, surtout pour moi qui ne maîtrisais aucunement le processus permettant de s’y rendre.
 
Parfois Elodie en avait même marre de nous entendre parler le créole Nantais et commençait à devenir légèrement paranoïaque. Elle pensait même que nous avions fait un séjour aux Antilles à son insu. Les choses devenaient compliquées à expliquer. Très compliquées. [...]
[/quotemsg]

n°18224117
Ecriturede​l
Posté le 22-04-2009 à 02:28:11  profilanswer
 

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

n°18225858
Critias
Posté le 22-04-2009 à 11:00:46  profilanswer
 

Bonjour à tous.
Je m’essaye depuis quelques temps maintenant à l’écriture de nouvelles. C’est pour moi à la fois une passion en même temps qu’une soupape de décompression. Cela me libère l’imaginaire. Mais j’ai dans l’esprit un projet de plus grande ampleur : pas un roman. Un feuilleton plutôt. Mais avant de me lancer j’aurais aimé avoir votre avis sur mes précédents écrits. Je n’ai malheureusement pas encore pu mettre les meilleurs en ligne car ces derniers sont pour l’instant en lice dans différents concours dont le règlement interdit expressément la publication de l’écrit avant ceux des résultats.
 
Première nouvelle :  
Le Sicaire : une sombre intrigue dans les ruelles tortueuses de la Venise du 16ème siècle…
 
Permettez préalablement que je fasse mon autocritique : rétrospectivement, je trouve le récit trop outrancier, notamment dans ses descriptions. Quelques nuances n’auraient pas été pour le rendre plus agréable.
En voici le début. La fin est sur mon blog :
« Mi figlio, je veux un nom, juste un nom ! »
 
La voix douce et chevrotante de Don Christo Belliachi n’arrivait pas à occulter le caractère atroce de la scène qui se déroulait ce vendredi 13 octobre 1553 à Venise, dans les geôles de la somptueuse villa Belliachi en amont du Grand Canal.
Le visage révulsé, les yeux exorbités, les os broyés par les brodequins d’un chevalet, il émanait du corps atrocement supplicié d’un prisonnier une odeur d’excréments et de sueur acre qui se mêlait à celle du salpêtre suintant des murs.
Recroquevillé dans un coin de la pièce, les vêtements trempés de sang et le visage mouillé de larmes, un bourreau psalmodiait un pater noster entre deux dégorgements, pleurant dans sa cagoule comme un enfant effrayé, incapable d’en supporter plus et de poursuivre son office.
Son regard doux et compatissant rivé sur le mourant, passant une main aimante sur son visage, Don Christo Belliachi souriait de ce sourire qu’ont les madones et les saints sur les images pieuses.
« Mi figlio, répéta-t-il d’une voix doucereuse, un nom ! »
Rassemblant les bribes de conscience qui lui restaient, réunissant dans un effort surhumain les morceaux épars de sa volonté détruite, le malheureux humecta sa gorge et parvint seulement à chuinter péniblement entre ses dents brisées un mot, un seul :
 
« Orsini ».
 
Ce fut le dernier qu’il prononça : Plus proche de Dieu que jamais, l’homme ne vit pas Don Belliachi dévisser le pommeau de sa canne, pas plus qu’il ne sentit la lame qui y était dissimulée lui trancher la gorge à la vitesse de l’éclair.  
Le vieil homme avait effectué la manœuvre avec une vitesse anormale pour quelqu’un de son âge.
Vieux de plus de soixante ans à une époque où atteindre les quarante confinait au miracle, Don Christo Belliachi présentait à l’observateur l’aspect suivant : de grande taille, le poids des ans et non celui des remords avait fini par le voûter.
Le front haut, le crâne évasé, son visage était fendu d’une mince bouche rouge vermillon jurant avec la blancheur sépulcrale de sa peau presque translucide qui laissait voir par endroit les petites veines dans lesquelles circulait le venin distillé par son cœur de pierre.
Ses cheveux, qui avaient dû être autrefois d’un noir de jais, étaient désormais devenus sous l’action du temps d’un blanc de lait, retombant en cascade sur sa nuque.
En vérité, l’extraordinaire pâleur de Don Christo Belliachi était encore furieusement rehaussée par l’éclat outrancier de ses yeux gris mort au fond desquels brillait en permanence une lueur malfaisante.
Les deux billes de feu au milieu de ce visage de glace perçaient les cœurs, sondaient les âmes et fouillaient les esprits de tous ceux qu’elles scrutaient avec une fixité de statut.
Aussi pénétrant qu’une lame de poignard, le regard indicible mettait à jour les intentions les plus cachées et les secrets les mieux gardés des hommes qui avaient le malheur de le croiser.
Mais en ce moment même, ce regard était tout entier dirigé sur une goutte de sang qui ruisselait le long de la lame de la canne épée.
Son visage auparavant grimé en image d’icône avait repris son aspect ordinaire : celui d’un marbre impénétrable.  
Au fond de ses pupilles insondables, la flamme venait de se faire plus intense : les rouages de fer de son esprit de métal s’étaient mis en marche et ils ne s’immobiliseraient qu’une fois que seraient arrêtées les modalités d’exécution du noir dessein qu’il nourrissait.
 
 
Il y a bientôt quinze ans de cela, Don Christo Belliachi avait ouvert les portes de sa maison à un aventurier venu de Gênes.
Bretteur hors pair, tueur accompli, assassin patenté, l’homme n’avait pas tardé à se faire un nom à Venise.
En ce temps, toutes les factions vénitiennes entretenaient des contingents de spadassins.
Des banquiers juifs et lombards aux Grandes Maisons, en passant par les Guildes de commerçants et les maisons mineures, tous recherchaient l’appui de mercenaires aguerris.  
Et ces derniers ne manquaient pas dans l’Italie des condottieres. Dans un monde où la rapière faisait parfois plus pour le commerce que la bonne gestion des comptoirs de vente ou le sens des affaires, plus d’une maison avait dû son salut au coup de poignard sûr et discret d’un exécuteur expérimenté.
Le Génois était de ceux-là. Remarqué par Don Christo, il avait pu intégrer les rangs de sa puissante maison. Pour ce faire, il avait dû passer des tests et tuer en son nom. Ainsi s’étaient-ils trouvés liés par un pacte de sang qui empêchait toute trahison à venir : Don Christo Belliachi connaissait le meurtrier et lui le commanditaire.
La suite est ici : http://critias.over-blog.net/article-28468128.html
 
Le deuxième texte que je vous propose est une très courte nouvelle d’anticipation intitulée « La vue était rouge » et écrite pour un concours dont le thème était justement… « Rouge ».
 
Rouge. La vue était rouge.  
Je sentais le sang affluer dans mon crâne en torrents bouillonnants, déchirant mes veines pour se frayer un passage jusqu’à mon cerveau, soulevant ma peau pour en envahir l’espace là où il n’y en avait plus, pénétrant jusqu’à mes orbites au point d’en rougir ma vision et de dissimuler à mon regard la lumière aveuglante du dehors.  
Une lumière de feu. Une lumière de flammes. Une lumière si destructrice qu’elle en avait brûlé la pellicule de protection de la vitre, maintenant parcourue d’éclairs d’électricité statique, zébrant de bleu l’atmosphère surchargée d’ozone.
La suite sur : http://critias.over-blog.net/article-28469327.html
 
Le troisième texte enfin http://critias.over-blog.net/article-28469042.html est justement un texte plus qu’un récit à destination des aficionados de « space opera ».
Vous y trouverez le portrait brossé d’un univers de SF. Il accumule malheureusement quelques poncifs. Mais que voulez vous… j’étais jeune !
 ;)
 
Cordialement,  
 
Critias.


---------------
Sondage permanent sur vos univers vidéo-ludiques préférés : https://docs.google.com/forms/d/e/1 [...] sp=sf_link | Nouvelles et autres récits (et un peu de JDR) sur: http://critias.over-blog.net/
n°18229720
TAM136
Posté le 22-04-2009 à 16:15:38  profilanswer
 

Critias a écrit :

Bonjour à tous.
Je m’essaye depuis quelques temps maintenant à l’écriture de nouvelles. C’est pour moi à la fois une passion en même temps qu’une soupape de décompression. Cela me libère l’imaginaire. Mais j’ai dans l’esprit un projet de plus grande ampleur : pas un roman. Un feuilleton plutôt. Mais avant de me lancer j’aurais aimé avoir votre avis sur mes précédents écrits. Je n’ai malheureusement pas encore pu mettre les meilleurs en ligne car ces derniers sont pour l’instant en lice dans différents concours dont le règlement interdit expressément la publication de l’écrit avant ceux des résultats.
 
Première nouvelle :  
Le Sicaire : une sombre intrigue dans les ruelles tortueuses de la Venise du 16ème siècle…
 
Permettez préalablement que je fasse mon autocritique : rétrospectivement, je trouve le récit trop outrancier, notamment dans ses descriptions. Quelques nuances n’auraient pas été pour le rendre plus agréable.
En voici le début. La fin est sur mon blog :
« Mi figlio, je veux un nom, juste un nom ! »
 
La voix douce et chevrotante de Don Christo Belliachi n’arrivait pas à occulter le caractère atroce de la scène qui se déroulait ce vendredi 13 octobre 1553 à Venise, dans les geôles de la somptueuse villa Belliachi en amont du Grand Canal.
Le visage révulsé, les yeux exorbités, les os broyés par les brodequins d’un chevalet, il émanait du corps atrocement supplicié d’un prisonnier une odeur d’excréments et de sueur acre qui se mêlait à celle du salpêtre suintant des murs.
Recroquevillé dans un coin de la pièce, les vêtements trempés de sang et le visage mouillé de larmes, un bourreau psalmodiait un pater noster entre deux dégorgements, pleurant dans sa cagoule comme un enfant effrayé, incapable d’en supporter plus et de poursuivre son office.
Son regard doux et compatissant rivé sur le mourant, passant une main aimante sur son visage, Don Christo Belliachi souriait de ce sourire qu’ont les madones et les saints sur les images pieuses.
« Mi figlio, répéta-t-il d’une voix doucereuse, un nom ! »
Rassemblant les bribes de conscience qui lui restaient, réunissant dans un effort surhumain les morceaux épars de sa volonté détruite, le malheureux humecta sa gorge et parvint seulement à chuinter péniblement entre ses dents brisées un mot, un seul :
 
« Orsini ».
 
Ce fut le dernier qu’il prononça : Plus proche de Dieu que jamais, l’homme ne vit pas Don Belliachi dévisser le pommeau de sa canne, pas plus qu’il ne sentit la lame qui y était dissimulée lui trancher la gorge à la vitesse de l’éclair.  
Le vieil homme avait effectué la manœuvre avec une vitesse anormale pour quelqu’un de son âge.
Vieux de plus de soixante ans à une époque où atteindre les quarante confinait au miracle, Don Christo Belliachi présentait à l’observateur l’aspect suivant : de grande taille, le poids des ans et non celui des remords avait fini par le voûter.
Le front haut, le crâne évasé, son visage était fendu d’une mince bouche rouge vermillon jurant avec la blancheur sépulcrale de sa peau presque translucide qui laissait voir par endroit les petites veines dans lesquelles circulait le venin distillé par son cœur de pierre.
Ses cheveux, qui avaient dû être autrefois d’un noir de jais, étaient désormais devenus sous l’action du temps d’un blanc de lait, retombant en cascade sur sa nuque.
En vérité, l’extraordinaire pâleur de Don Christo Belliachi était encore furieusement rehaussée par l’éclat outrancier de ses yeux gris mort au fond desquels brillait en permanence une lueur malfaisante.
Les deux billes de feu au milieu de ce visage de glace perçaient les cœurs, sondaient les âmes et fouillaient les esprits de tous ceux qu’elles scrutaient avec une fixité de statut.
Aussi pénétrant qu’une lame de poignard, le regard indicible mettait à jour les intentions les plus cachées et les secrets les mieux gardés des hommes qui avaient le malheur de le croiser.
Mais en ce moment même, ce regard était tout entier dirigé sur une goutte de sang qui ruisselait le long de la lame de la canne épée.
Son visage auparavant grimé en image d’icône avait repris son aspect ordinaire : celui d’un marbre impénétrable.  
Au fond de ses pupilles insondables, la flamme venait de se faire plus intense : les rouages de fer de son esprit de métal s’étaient mis en marche et ils ne s’immobiliseraient qu’une fois que seraient arrêtées les modalités d’exécution du noir dessein qu’il nourrissait.
 
 
Il y a bientôt quinze ans de cela, Don Christo Belliachi avait ouvert les portes de sa maison à un aventurier venu de Gênes.
Bretteur hors pair, tueur accompli, assassin patenté, l’homme n’avait pas tardé à se faire un nom à Venise.
En ce temps, toutes les factions vénitiennes entretenaient des contingents de spadassins.
Des banquiers juifs et lombards aux Grandes Maisons, en passant par les Guildes de commerçants et les maisons mineures, tous recherchaient l’appui de mercenaires aguerris.  
Et ces derniers ne manquaient pas dans l’Italie des condottieres. Dans un monde où la rapière faisait parfois plus pour le commerce que la bonne gestion des comptoirs de vente ou le sens des affaires, plus d’une maison avait dû son salut au coup de poignard sûr et discret d’un exécuteur expérimenté.
Le Génois était de ceux-là. Remarqué par Don Christo, il avait pu intégrer les rangs de sa puissante maison. Pour ce faire, il avait dû passer des tests et tuer en son nom. Ainsi s’étaient-ils trouvés liés par un pacte de sang qui empêchait toute trahison à venir : Don Christo Belliachi connaissait le meurtrier et lui le commanditaire.
La suite est ici : http://critias.over-blog.net/article-28468128.html
 
Le deuxième texte que je vous propose est une très courte nouvelle d’anticipation intitulée « La vue était rouge » et écrite pour un concours dont le thème était justement… « Rouge ».
 
Rouge. La vue était rouge.  
Je sentais le sang affluer dans mon crâne en torrents bouillonnants, déchirant mes veines pour se frayer un passage jusqu’à mon cerveau, soulevant ma peau pour en envahir l’espace là où il n’y en avait plus, pénétrant jusqu’à mes orbites au point d’en rougir ma vision et de dissimuler à mon regard la lumière aveuglante du dehors.  
Une lumière de feu. Une lumière de flammes. Une lumière si destructrice qu’elle en avait brûlé la pellicule de protection de la vitre, maintenant parcourue d’éclairs d’électricité statique, zébrant de bleu l’atmosphère surchargée d’ozone.
La suite sur : http://critias.over-blog.net/article-28469327.html
 
Le troisième texte enfin http://critias.over-blog.net/article-28469042.html est justement un texte plus qu’un récit à destination des aficionados de « space opera ».
Vous y trouverez le portrait brossé d’un univers de SF. Il accumule malheureusement quelques poncifs. Mais que voulez vous… j’étais jeune !
 ;)
 
Cordialement,  
 
Critias.


 
 
Bon, ben visiblement,tu sais écrire ce qui n'est pas le cas de tous ceux qui présentent leur "oeuvre" et inutile de venir me critiquer.Certains ici n'aiment visiblement pas qu'on dise les 4 vérités mais je suis désolé,si c'est juste histoire de présenter son écrit et dire,"applaudissez", je ne vois pas trop l'intérêt.Et puis surout, je ne demande pas d'avis des autres et je ne cherche pas à être publié au risque de faire rigoler les éditeurs.
 
 

n°18233359
Critias
Posté le 22-04-2009 à 21:36:48  profilanswer
 

Citation :

Bon, ben visiblement,tu sais écrire


 
Merci à toi. Mais sinon, pas d'autres critiques sur mes textes ? Même des sévères ! je les accepte !
 
Cordialement,
 
Critias.


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n°18233553
Ecriturede​l
Posté le 22-04-2009 à 22:00:42  profilanswer
 

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

n°18233670
Critias
Posté le 22-04-2009 à 22:13:41  profilanswer
 

Citation :

Une question Critias, que veux dire Mi figlio (pure curiosité!)


 
Mi figlio signiefie "mon fils". dans le texte il y a aussi "stupido coglione" qui veut dire "stupide couillon". ça, c'était un hommage furtif à Maurice Druon.
 

Citation :

Certaines de tes phrases sont un peu lourdes par la présence de quelques adjectifs que je trouve en trop.


 
J'ai commencé à faire des progrès de ce côté là. J'apprends petit à petit à maitriser ma frénésie à toujours vouloir en faire trop dans la description des personnages et des scènes. Un texte trop baroque peut rapidement virer au rococo...


---------------
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n°18234362
dreamer57
Posté le 22-04-2009 à 23:22:37  profilanswer
 

Ecrituredel a écrit :

Salut dreamer57,
 
bon, j'ai lu ce que tu as ré-écris et c'est très bien, non en fait j'ai fait un survol pcq il se fait tard mais j'ai trouvé ce que jai lu pas mal. Seul chose, la dame, sa boite à maquillage est un peu grosse, utilise quelque chose de plus subtile qu'une boite à maquillage, je serais porté à te dire de parler d'une valise ou d'une male, parce qu'une boite à maquillage, ça manque un peu de crédibilité non  :heink:


 
 
J'y avais pensé, mais comme on apprend que les enfants ont vidé les valises de Marie pour ranger ses affaires dans l'armoir. Imaginez leur réaction s'ils étaient tombés sur la radio placée dans une valise... Par ailleurs, dans notre histoire réelle, en 1899 c'est le début de la radio (encore au stade d'essai), mais ici dans le cadre du steampunk on peut se permettre ( surtout avec ces petits génies) de prendre un peu d'avance sur l'Histoire réelle.

n°18235408
Ecriturede​l
Posté le 23-04-2009 à 03:16:06  profilanswer
 

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

n°18237538
d_niky
Posté le 23-04-2009 à 11:55:09  profilanswer
 

yadae365 a écrit :

pour d nikky, tu passes trop vite du coq a l'ane, tu pars dans des descriptions bizarres.
les tempu'un s changent trop souvent et le fait de t'adresser a quelqu'un lasse le lecteur.
continue bien sur ..
je n'aime pas trop l'histoire du creole nantais pourquoi pas autre chose ?
 
 
 
Autant que je sache, depuis que tu es partie… Je ne me suis jamais réellement intégrée au sein de ma nouvelle famille. Papa a tout fait pour que je m’habitue à la nouvelle vie qu’il mène avec Sarah La belle et mystérieuse Angevine. Je l’ai vraiment aimée en tant que mère, presque autant que toi ! Je sais que tu comprendras ce que je veux dire. J’ai toujours eu une grande facilité à aimer les gens. Je suis comme ça. Tu m’as faite ainsi. Tu te rappelle sans doute de cette jeune femme au teint frais et parfumé. Je t’avais envoyé quelques photos. Ses longues boucles dorées contrastent parfaitement avec ses iris d’un bleu proche du pastel. Quelques petits points de rouille viennent se perdre sur ses joues  charnues. Non vraiment, papa a du goût en matière de femmes. Je suis pourtant bel et bien certaine de ma sexualité mais je dois l’avouer. Sarah est une femme ravissante et très élégante. Malgré nos différends récents, je la respecte toujours autant.
 
Les premiers mois, Sarah et moi nous entendions à la perfection. Elle me déposait à la fac tous les matins, ce qui m’évitait accessoirement d’avoir à subir le chauffeur bavard de papa. Elle était aux petits soins avec moi. Peut-être trop. De par mon expérience personnelle avec certaines de mes amies, j’ai appris à me méfier de certaines attitudes et je sais désormais repérer lorsqu’une action est saine ou calculée. Je ne m’étais pas trompée. Avec le temps, Sarah s’éloigna de moi. Elle s’appropria totalement papa et au final, lui aussi se désintéressa progressivement de sa propre fille.
[#1cff00]C’est ainsi que j’ai décidé de me débrouiller seule. Sortir du schéma protecteur dans lequel papa m’élevait depuis des années. Tu te rends compte ? Depuis que j’ai l’âge d’aller à l’école je n’avais jamais eu le plaisir de prendre le tramway avant mes douze ans ! Ma tante Sonia de Clisson m’avait faite monter dedans une fois ou deux à l l’époque. Mais quand même. J’ai toujours trouvé papa trop protecteur. En agissant ainsi, il ne se rend pas compte qu’il m’a privée de beaucoup de choses
. ON EST DANS DISGRESSION TRANSPORT
 
Cette année scolaire est très difficile. Les professeurs ne cessent de se mettre en grève et l’économie globale dans le monde ne cesse de se dégrader. Je pense que tu l’auras certainement remarqué toi qui vis au cœur de Londres. Si tout cela continue, je me demande si je ne vais pas demander à papa de m’envoyer étudier au Japon. C’est vrai. Quitte à apprendre, autant le faire dans un pays que j’ai toujours apprécié. Non pas que je renie mes propres racines mais l’ambiance politique du pays se fait stagnante ici. Les choses trainent et s’enlisent. La colère des français monte de jours en jours et rien n’est fait concrètement afin de l’apaiser. Je ne sais pas si travailler plus nous fera forcément gagner plus à nous, la jeunesse française. Peut-être perdre encore et toujours plus. Infiniment plus. ça au moins c’est réaliste. Bref, j’arrête car la politique est un sujet que je n’apprécie pas spécialement. DISGRESSION SCOLARITE
 
Tu te souviens très certainement de John, mon ami d’enfance. Il a démenagé à Châteaubriant lorsque j’avais sept ou huit ans. Depuis quelques années il est revenu sur Nantes et je dois avouer qu’il me plaît plus que jamais. Sa petite tête blonde s’est changée en un magnifique brun ténébreux. Je ne sais qui te donner comme référence…  Prenons Johny Depp ou Keanu Reeves veux-tu ? Quoi qu’après réflexion, Keanu se dégrade de jours en jours. Laisse tomber.  J’ai toujours préféré les bruns aux blonds. « Cela tombe bien » me diras-tu. « Tu es rousse. » MAINTENANT PHYSIQUE
 
« Quel rapport ? » te répondrais-je. Oui je suis rousse. Plutôt blonde vénitienne. Et j’aime les bruns. De préférence aux yeux verts mais ce sont des objets rares. Et très prisés. Ils ne sont jamais en soldes très longtemps. Les acheteuses compulsives se ruent dessus et ne laissent aucune chance à la timide jeune femme que je suis. Bref, je m’égare. Revenons sur le sujet capillaire.  Parlons de John. Je ne comprendrais jamais comment des enfants aux cheveux si blonds peuvent obtenir une couleur si différente en grandissant. « Et la coloration capillaire ?» me diras-tu alors. Je t’ai vu venir coquine. Et bien vois-tu, il m’a garanti qu’il était naturel à 100% comme certains de mes meilleurs pulls en coton. Y compris son corps d’Apollon magnifiquement tressé. Je n’aime pas trop vanter les attributs des hommes qui me plaisent mais c’est plus fort que moi. Cela fait ressortir mes pires faiblesses. Dis-moi maman, j’espère que tu n’as pas oublié la date de mon anniversaire ? Je vais avoir mes dix-neuf ans cette année. John doit en avoir à peine un de plus que moi. Je n’ai jamais compris pourquoi on s’était perdus de vue. La distance sans doute. Bon je vais arrêter de parler de lui. Il reste un ami et rien de plus.  
 
Je crois que je m’éloigne un petit peu du sujet de cette longue lettre. Je t’écris pour partager avec toi un vécu très étrange. Je ne peux pas être sure qu’il s’agisse bel et bien d’un rêve. C’est tellement réel lorsque ça se produit, et de plus ça m’arrive régulièrement ! Je ne peux pas vraiment savoir. J’ai peut-être cru savoir… Je ne sais plus. La dernière fois que j’ai vécu ça, c’était Samedi dernier. Voici l’un de ces rêves « éveillé ».  
 
Comme souvent à Nantes, le temps était mitigé cet après midi. Quelques faibles éclaircies peinaient à déchirer un voile opaque et massif. Sarah était partie travailler à l’Hôtel Dieu comme tous les jours. METEO NOW Quant à moi je déambulais dans la maison à jongler entre le peu de cours à potasser et MSN. Je m’apprêtais à nourrir mon chat lorsque je l’ai aperçu perché sur la palissade à l’arrière de notre immense jardin. Je suis immédiatement sortie pour l’appeler mais j’ai eu comme une sensation étrange. Tout était réel mais certains éléments me semblaient irréels, totalement improbables. Les arbres avaient des couleurs flashantes et leurs branches semblaient bouger comme si ils étaient vivants. Je ne sais pas pourquoi mais le chat a été effrayé par quelque chose. Il a hérissé ses poils d’un coup et a sauté de l’autre côté de la palissade. J’ai tenté de le rattraper mais il était sans doute déjà loin. Je sais ce que tu va penser. Je me refais la petite Alice et son fameux lapin blanc. Mais non, tu verras bien. J’ai observé furtivement l’extérieur de la palissade avant de distinguer deux personnes en train de discuter dans la rue d’en face. Un vieil homme barbu d’une quarantaine d’année était en pleine discussion avec une femme à l’apparence disproportionnée. Comment dire, c’était comme si une drôle de créature avait été au magasin du coin et avait demandé au vendeur un costume « miss Hélène vingt-huit ans environ brune-châtain aux yeux verts ». Bref, tu me comprendras.  Cette femme n’avait pas la morphologie d’un être humain.
 
Je m’avançai vers les deux individus et leur demandai poliment s’ils n’avaient pas vu passer un petit chat blanc aux yeux verts saphir. La dame étrange possédait un léger embonpoint. ETRANGE POURQUOI Elle stoppa son dialogue et s’adressa à moi dans une langue absolument incompréhensible. On aurait dit une sorte de créole, un patois mêlé de quelques rares mots français. Le teint pâle et transpirant de cette dame me rappelait Blanche neige tant ses cheveux étaient lisses et sombres.
 
-Maki bou kara cha ? Me lança-t-elle en remuant des lèvres rouges et charnues.
Je dois avouer que je n’ai dans l’immédiat absolument rien compris. NORMAL SI TU NE PARLES PAS LA LANGUE
 
-Je vous demande pardon madame ? Ajoutai-je poliment.
 
Le vieil homme qui m’observait attentivement ne tarda pas à exprimer son envie du moment. Exploser de rire comme un abruti. La situation commençait à fortement me perturber. Je ne voyais aucun passant, l’ambiance me semblait pesante. Presqu’étouffante. L’homme âgé après avoir copieusement soulagé ses zygomatiques s’excusa auprès de moi.
-Je suis désolé mademoiselle. Je n’aurais pas du rire ainsi. Mais il est tellement rare d’observer des gens ne connaissant pas encore le créole Nantais. C’est très amusant. Cette femme vient de vous demander la taille de votre chat. Je vais lui répondre à votre place si vous voulez.
 
Le créole Nantais ? Oui tu as bien lu. Je ne pensais pas qu’un patois avait pu être développé par les habitants de la région Nantaise ou du moins jusqu’ici je ne l’avais encore jamais entendu. Etrangement, j’ai retenu avec facilité les mots que ces deux individus s’échangeaient. Le vieil homme répondait à ma place car son interlocutrice semblait comprendre le français mais ne le parlait pas.
 
-Cha la kara nigo. Pola si ni kawo.
 
L’homme venait de dire que mon chat avait une taille standard, adulte. La dame acquiesça d’un mouvement de tête et pointa le doigt en direction de la ligne 3 du tramway. Apparemment, mon Nuage (oui c’est le nom de mon chat) s’était dirigé vers le quartier du Sillon de Bretagne. A ce moment précis j’avais des tonnes de choses à faire et je ne pouvais pas courir après Nuage. Je suis donc rentrée à la maison.
 
Comme tu le sais, nous habitons toujours à proximité de la commune d’Orvault. Depuis que Papa est à la tête de son propre cabinet d’architecte, il mène tout un bureau d’étude et doit constamment être disponible. Je ne le voie que très rarement, sauf lorsque Sarah rentre de ses permanences à l’Hôtel Dieu. Il trouve toujours du temps pour elle. Mais pour moi, c’est une autre histoire. Peut-être ne s’en rend il pas compte. Je ne sais pas. De toutes manières le temps n’est jamais perdu avec mes amies de la fac. Elles sont toujours là pour me remonter le moral lorsque quelque chose ne va pas.
CHANGEMENT ENCORE
Je pense que tu te souviens d’Elodie, une de mes meilleures amies dont j’ai fait la connaissance en primaire. Je lui ai déjà parlé de cette histoire étrange. De ces deux individus qui parlaient un langage inconnu dans un coin de ma rue. Un trip trop bizarre. Mais elle m’assura que j’avais sans doute fait un mauvais rêve. Elodie a beaucoup changé depuis la dernière fois où tu lui as parlé. Elle est devenue assez mature, pulpeuse. Elle a troqué son éternelle queue de cheval contre une coupe dégradée qui lui va d’ailleurs drôlement bien. Papa lui donnerait facilement un âge proche du quart de siècle alors qu’elle n’a même pas vingt printemps. La plupart des garçons lui tournent autour lorsque je traîne avec elle à Commerce ou Atlantis. C’est à la fois plaisant car environ 80% d’entre eux sont de gros lourds qui ne retiendront absolument pas son attention. La suite se gâte. Il reste également 10% de garçons ayant le compliment facile et aimable sans aller plus loin. Ensuite viennent les 7% qui osent aborder et demander un numéro tout en étant raisonnablement mignons. Les 3% restant sont les plus rares. Ce sont les garçons parfaits qui ont osé l’inviter à boire un verre ou au cinéma le soir même. J’avoue que fréquenter une amie trop jolie peut parfois éveiller un soupçon d’envie. Je n’ai pas dis jalousie attention. (Même si j’y ai légèrement pensé) Il faut avouer qu’en même temps elle est très sure d’elle et entreprenante. Une qualité qui me fait cruellement défaut.
 
Pour te dire, une fois nous étions en train de manger un kebab sur la fontaine de la Place Royale dans le centre ville. Un moment simple entre amies tu vois. C’était la fin du mois d’Avril. La grève était terminée depuis un bon mois environ. Il était tard, nous avions passé l’après midi à glander près de l’espace du Royal Deluxe. Tu sais, cet endroit au nord-ouest de l’île de Nantes qui est en réaménagement depuis quelques années. Alors que nous discutions tranquillement sur la Place Royale, un type d’environ vingt-cinq ans s’est approché de nous et nous a demandé notre âge directement sans chichis ni fioritures. J’ai pris peur car il était déjà vingt-trois heures passé et les passants se faisaient de plus en plus rares. Elodie ne se démonta pas et rendit réponse immédiatement. Quand je te disais qu’elle était entreprenante…
 
-On a dix-huit et dix-neuf ans, pourquoi ?
 
L’homme habillé d’un jean délavé et d’un petit blouson de cuir noir esquissa un drôle de sourire qui me glaça le sang. J’avais soudainement le plus grand mal à continuer mon kebab dont le goût me plaisait immensément pour une fois.
-On devrait y aller chuchotai-je discrètement à l’oreille de mon amie qui pleine de curiosité continua la discussion avec l’inconnu.
 
Elodie possède ce trait de personnalité qui s’avère fantastiquement délicieux dans certaines situations mais particulièrement bancal dans d’autres comme celle-ci par exemple. Je ne savais plus où me mettre et j’aurais voulu avoir la force de m’enfuir à toutes jambes. Mais mon sens de l’étique surdéveloppé m’interdisait d’abandonner lâchement mon amie à son triste (peut-être pas qui sait ?) sort.
 
-Ne vous inquiétez pas, je ne vous embêterais pas ajouta l’homme dont l’apparence n’était pas si désagréable que ça en y resongeant. Je veux simplement discuter un petit peu. Si je vous ai demandé votre âge aussi directement, c’est parce que je n’aime pas vraiment les mauvaises surprises. On risque tellement gros en voulant simplement discuter avec des gens de nos jours… Voilà quoi. Pour tout vous dire, il est tôt et je n’ai pas pu entrer en boîte avec mes amis ce soir. Le vigile m’a refoulé du VIP. Donc je traîne un petit peu dans le centre. Je vadrouille avant de rentrer à la maison.
 
Ce mec était un Rémi ! Comme c’est mignon n’est-ce pas ? Il cherchait simplement un peu de réconfort dans ce monde d’individualistes. Comment refuser une simple discussion ? Rassurée sur de nombreux points, j’envisageai donc un partage de mon espace vital avec ce nouvel arrivant. Un homme. L’Homme plutôt. Car aussi étrange que cela puisse paraître, ce garçon du nom de Benjamin Dernan est devenu notre confident personnel. Nous avons appris à le connaître en une seule soirée. C’est certainement le genre de rareté que l’on rencontre une unique fois dans sa vie. L’homme qui te comprend, te fait rire, t’appuie, te supporte, t’aime à tout instant même quand ça ne va pas du tout et que tu veux le défigurer… Un homme bien quoi. Un « chic type ».BONJOUR LA RAPIDITE
Ainsi « Ben » sortait-il régulièrement avec Elodie et moi en ville. C’était très agréable. Il pouvait nous donner son avis lorsque nous écumions magasins de prêt à porter et autres boutiques dont nous la race féminine sommes totalement friandes. Et le pire c’est qu’il ne s’en lassait pas ! Un jour arriva où Elodie et moi furent dans l’obligation de nous poser des questions obligatoires et inavouables. Ben était il… gay ? Bien sûr que non. Son charme indescriptible et sa masculinité évidente nous montrait qu’il était bel et bien un hétéro pur sang. Il était juste différent des autres hommes. Différent. Et c’est ceci qui me persuada dans l’idée que je n’étais pas folle. Je vais t’expliquer la suite.
 
Ce rêve éveillé, il me poursuit partout. Le problème c’est que je ne sais jamais à quel moment il commence, et à quel instant il se termine. Les premières fois où j’ai commencé à découvrir les éléments incrédules de cet univers étrange, j’étais toute seule. Je rencontrais dès lors des individus ou des objets  totalement anormaux, pourtant mélangés à une réalité bien tangible. Un jour j’avais invité Ben à manger à la maison. Elodie devait arriver une heure plus tard. En général nous évitions de nous voir trop séparément afin d’éviter de ternir la belle amitié qui s’était instillée entre nous trois. Tu sais… Je pense que tu comprendras de quoi je veux parler. Olivier arriva au terminus de la ligne 3 du tram à l’heure convenue. Je l’attendais patiemment sur un des bancs de l’arrêt Marcel Paul.
 
Il avait toujours cette odeur particulière qui me faisait littéralement fondre. Un mélange d’odeur masculine et de parfum personnel qui me rendait absolument hors de contrôle. J’avais beaucoup de mal à former des phrases cohérentes après avoir inspiré une bonne bouffé d’air imbibée de ce nectar somptueux. Mes neurones demeuraient temporairement hors d’usage tant le plaisir était intense. J’étais souvent tentée de lui demander le nom de son parfum mais je me retenais de peur qu’il ne se fasse de fausses idées à mon sujet. (Peut-être pas si fausses que ça)
 
En prenant le chemin du retour, l’attitude de Ben fut l’évènement qui me confirma que je n’étais pas folle. Les deux individus que j’avais aperçus auparavant étaient sur le trottoir d’en face et nous saluaient par de grands signes de la main. Ils mangeaient quelque chose d’assez appétissant. De drôles de fruits juteux à la peau bleutée. Je n’avais encore jamais vu cela. J’élevai timidement la mimine et tentai de rendre poliment réponse lorsque mon ami leva brusquement la sienne et cria « Bimki nayo ! » A mon plus grand étonnement, Ben connaissait le créole Nantais ! Et le pire, c’est qu’il semblait parfaitement connaître ces étranges individus qu’il venait de saluer. Bimki nayo signifie le bonjour de milieu de journée. « Bimki nana » signifie le bonjour matinal et « Bimki doko » le bonsoir. Voilà. Désormais j’en avais la certitude. Mes drôles de visions n’étaient pas de la folie. D’autres voyaient également ce que je vois. J’allais pouvoir assommer mon hôte de questions sur ces étrangetés parsemant le paysage Nantais.
 
Cette lettre est longue, j’aurais préféré te l’écrire sur un livre afin de t’en faciliter la lecture mais je pense que tu connais bien ta petite fille chérie. Flemmarde jusqu’au bout ! Donc je vais continuer à te raconter cette incroyable histoire qui pourtant devra te paraître crédible au final car elle a bel et bien été vécue. Je n’invente absolument rien.
Ben m’expliqua ainsi qu’à certains moments de la journée, des évènements particuliers devenaient perceptibles par les habitants d’une ville. Certains tels que nous avaient la capacité de les voir alors que d’autres ne le pouvaient pas. Il en était ainsi. Beaucoup de mes principes volèrent en éclats. Mon esprit  très rationnel et cartésien refusait de digérer ce qu’il entendait. Je n’acceptais pas le fait qu’une chose ou un évènement ne puisse être correctement répertorié, catalogué, consigné. Hors de question. Ben m’expliqua alors que c’était dommage de réagir ainsi car observer des choses aussi merveilleuses n’était en général permis qu’aux enfants en bas âge et à certains adultes ayant conservé en quelque sorte un esprit « juvénile ». Il acceptait entièrement cet univers et savait jongler entre notre réel et celui de la population « exotique » de Nantes.
 
-Si tu refuses la vérité de cette ville, tu ne la verras plus ajouta-t-il. Et tu perdras un grand trésor. Accepte-le, et tu verras combien tu t’amuseras !
 
Ben me révéla que ces personnes étaient une population antérieure à celle vivant au sein de notre dimension et qu’ils avaient la capacité de se montrer à certains individus. Ils vivaient au sein d’une ville apparemment superposée à la notre. Certains monuments étaient identiques en tous points alors que d’autres demeuraient sensiblement différents. Les habitants de cette ville possédaient une histoire unique ainsi qu’un système de lois propres à leur société. Le plus grand choc fut celui d’apprendre que ces habitants vivaient selon leurs désirs. Ils créaient uniquement par la pensée. Ils ne connaissaient pas l’argent. C’est pour cela que certains éléments semblaient si  irréels.
 
Une des créations les plus originales du « Nantes Créole » était très certainement la Tour Marmelade ! QUE PASA ?Cette tour prenait ; à certaines heures de la journée et pour les personnes capables de percevoir ; la place de la tour de Bretagne dans le centre ville de Nantes. La première fois que j’ai aperçu la Tour Marmelade, celle-ci était toute recouverte d’un épais coulis rouge. Selon les journées, les couleurs peuvent varier et la matière recouvrant la tour peut même changer d’aspect. Des paillettes brillantes viennent parfois agrémenter l’œuvre. Avec le temps, j’ai appris à accepter ces évènements et le fait de ne pas être seule à les percevoir me rassurait dans ma façon de penser.
 
C’était très drôle. C’était comme si je m’amusais à redécouvrir Nantes sous un tout autre angle. Ainsi le théâtre Graslin devenait il l’Opéra Pointu. C’était l’endroit où beaucoup de « créoles Nantais » appréciaient l’art tout comme nous au sein de notre dimension. Dans le Nantes créole, le moindre petit banc public devenait à lui seul une grande œuvre d’art. C’est fou maman. L’Opéra Pointu était très populaire et il nous est arrivé d’y croiser beaucoup de créoles Nantais mais aussi quelques vrais nantais. Des gens comme nous, de passage. Nous avons parfois discuté avec eux mais nous ne nous attardions jamais trop longtemps. Le temps passé dans le Nantes créole était bien trop précieux, surtout pour moi qui ne maîtrisais aucunement le processus permettant de s’y rendre.
 
Parfois Elodie en avait même marre de nous entendre parler le créole Nantais et commençait à devenir légèrement paranoïaque. Elle pensait même que nous avions fait un séjour aux Antilles à son insu. Les choses devenaient compliquées à expliquer. Très compliquées. [...]


[/quotemsg]
 
 
Merci d'avoir pris le temps de me lire yadae365 !
Ta correction est longue, il faudrait que je reprenne l'intégralité du manuscrit enfaite d'après ta critique...
Je désirais retranscrire la simplicité d'une lettre écrite, de mère à fille... C'est d'ici que provient le côté familier, direct. Elle parle de sa vie en vrac, passe du coq à l'âne...  
Par contre je ne peux pas changer l'histoire du créole Nantais, l'histoire n'en tiendrait plus debout ! Mais pour le reste je vais revoir tout cela.
Merci pour tous ces bons conseils, j'en prends bonne note  ;)  
 
A bientôt

n°18251331
Profil sup​primé
Posté le 24-04-2009 à 14:51:21  answer
 

Critias a écrit :

Bonjour à tous.
Je m’essaye depuis quelques temps maintenant à l’écriture de nouvelles. C’est pour moi à la fois une passion en même temps qu’une soupape de décompression. Cela me libère l’imaginaire. Mais j’ai dans l’esprit un projet de plus grande ampleur : pas un roman. Un feuilleton plutôt. Mais avant de me lancer j’aurais aimé avoir votre avis sur mes précédents écrits. Je n’ai malheureusement pas encore pu mettre les meilleurs en ligne car ces derniers sont pour l’instant en lice dans différents concours dont le règlement interdit expressément la publication de l’écrit avant ceux des résultats.
 
Première nouvelle :  
Le Sicaire : une sombre intrigue dans les ruelles tortueuses de la Venise du 16ème siècle…
 
[..]
 
Critias.


 
Nnfin un texte écrit à peu prés correctement, ça fait du bien :o
Comme indiqué, il y a des lourdeurs tout de même par moment où l'on sent que l'histoire est au service du style et non pas l'inverse. Certains bouquins géniaux sont comme ça :o  
 
Fan d'Hemingway, j'aime beaucoup les phrases courtes :o
 
Ensuite, seconde remarque, c'est vraiment une nouvelle ? Parce que les descriptions sont longues, détaillées bien qu'elles restent agréable à lire :o
 
J'irai faire un tour sur ton blog !

n°18253063
malkus
Posté le 24-04-2009 à 17:07:38  profilanswer
 

Effectivement.
 
Je vais aller y faire un tour aussi, j'avais déjà jeté un oeil dessus y a quelque temps.
 
lapanne, on dirait que t'es toujours tout rouge quand tu parles  :D


Message édité par malkus le 24-04-2009 à 17:08:43
n°18254227
Critias
Posté le 24-04-2009 à 19:46:45  profilanswer
 

Merci à vous pour vos remarques. Cela fait chaud au coeur !
 

Citation :

Ensuite, seconde remarque, c'est vraiment une nouvelle ? Parce que les descriptions sont longues, détaillées bien qu'elles restent agréable à lire


 
C'est une longue nouvelle de 25 pages. Mais en fait, 25 pages, c'est une mauvaisse "taille" pour un texte. On a le temps de bien développer les personnages et l'intrigue, mais pas assez pour que le lecteur ne reste pas sur  sa faim.
 
Si mes textes vous plaisent, n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire sur mon blog ! ;)
 
Cordialement,
 
Critias.


---------------
Sondage permanent sur vos univers vidéo-ludiques préférés : https://docs.google.com/forms/d/e/1 [...] sp=sf_link | Nouvelles et autres récits (et un peu de JDR) sur: http://critias.over-blog.net/
n°18343934
Ecriturede​l
Posté le 02-05-2009 à 19:46:14  profilanswer
 

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

n°18348046
Er Dehydel
Demain j'arrête de boire
Posté le 03-05-2009 à 02:16:01  profilanswer
 

Ecrituredel a écrit :

Question existentielle, ahhhahhahah je vais mourir, bon pas vraiment mais pas grave  :p  
 
Bon, suis-je normal:
 Chaque fois que je me mets à écrire je me plonge à fond dans mon histoire, j'ai du plaisir, je m'amuse avec les mots et joue avec l'histoire. Souvent je suis même très fier de ce que j'ai fait, mais puisque je suis un grand lecteur de roman de toute sorte et que généralement c'est du genre Dostoïevski, Tolkien, Levi, Orwell et Follett, et bien je lis après avoir écrit. Aussitôt, je trouve ce que j'ai fait complètement mauvais et j'ai de la misère à continuer. C'est très frustrant car j'ai toujours l'impression que je pourrais pousser plus loin, faire plus, en fait, j'ai toujours le sentiment que je ne fais pas assé et que je ne vais pas au bout de moi-même. Je vis donc une grande frustration  :fou:  
 
Merci d'avance à tous ceux qui me répondront  :)


 
Bien sûr que c'est normal ... Personnellement je prends le temps nécessaire avant de m'engager dans l'écriture d'une phrase, aussi bien pour des récits que pour des messages comme je le fais à l'instant présent ;) Je marque des arrêts à chaque fin de phrase (qqes fois à la moitié également) et à chaque fin de paragraphe. Les mots bien placés ne suffisent pas, il faut une harmonie voire même une musicalité dans le texte qu'il est impératif de garder comme cap du début à la fin - mon truc donc c'est : relecture, again, again and again et corrections, again, again and again - ça me prend des heures pour remplir une page mais comme je suis souvent content du résultat, ça ne sappe pas la motivation.
 
Ca n'immunise cependant pas totalement contre l'impression d'avoir écrit de la merde, je préfère biffer la totalité du texte et réduire à néant quelques heures de boulot sans complexe pour recommencer le lendemain dans ce cas là.


---------------
À défaut des dragons il me reste les moulins
n°18350779
dreamer57
Posté le 03-05-2009 à 15:06:45  profilanswer
 

écouter de la musique qu'on aime et qui correspond à l'ambiance de l'histoire pendant qu'on écrit, ça peut éventuellement aider à donner du rythme. et surtout, on se fait moins chier à écrire^^

n°18351198
Ecriturede​l
Posté le 03-05-2009 à 16:15:16  profilanswer
 

Le contenu de ce message a été effacé par son auteur

Message cité 1 fois
Message édité par Ecrituredel le 03-05-2009 à 21:11:31
n°18357290
Er Dehydel
Demain j'arrête de boire
Posté le 04-05-2009 à 00:58:08  profilanswer
 

Ecrituredel a écrit :

[quote]
 
 
Deux nouvelles questions qui me titillent:
Est-ce normal si je déteste écrire en présence des autres?
Comment trouve-t-on des béta-lecteurs?
 
Écriture  :hello:


 
1) Toujours oui, les autres représentent un facteur de déconcentration majeure pour ce qui concerne la plupart des écrivains.
 
2) Si c'est un livre que tu veux vendre, tu passes obligatoirement par l'éditeur (wé, je ne t'apprends sans doute rien) qui lui se chargera bien sûr de jeter un oeil à ton bouquin ou au moins le concept avant toute parution, adresse-toi directement à une maison d'édition pour en connaître tous les détails, je ne veux pas avancer des choses qui sont peut-être fausses. Pour les beta-lecteurs on pourrait te conseiller ta famille mais elle aurait moins tendance à être objective que si tu confiais ton livre à des personnes plus inconnues de ton entourage mais capables d'esprit critique (au mieux, plusieurs beta-lecteurs de tranche d'âge différente).
Je te dirais de foncer et d'être avant tout satisfait de ton boulot, tu es assez jeune et ça ça jouerait vraiment beaucoup en ta faveur - dans ma ville une gamine de 15 piges à réussi à faire passer son livre, acquérir une notoriété communale et celà rien que grâce à son jeune âge parce que ce qu'elle a écrit cäy de la mäyrde d'un niveau pas terrible pour un public adulte [:aloy] et c'est normal, je salue la volonté quand même que les autres pisseuses de son âge ont vraiment très rarement, c'est sûrement une ouverture d'esprit plus intéressante que de se noyer dans le mascara, parler des "keum" et des Jonas Brothers en collant des " 'fin voilà kwâ" à chaque bout de phrase.
 
Donc courage pour la suite si c'est en projet ;)


Message édité par Er Dehydel le 04-05-2009 à 01:00:06

---------------
À défaut des dragons il me reste les moulins
n°18357847
Ecriturede​l
Posté le 04-05-2009 à 03:18:37  profilanswer
 

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Message cité 1 fois
Message édité par Ecrituredel le 04-05-2009 à 03:23:20
n°18358416
moonlight4​5
Posté le 04-05-2009 à 09:49:35  profilanswer
 

Bonjour,
 
Je viens de découvrir ce forum, et j'espère qu'il me motivera pour écrire, car j'ai perdu l'inspiration depuis trois ans à présent. Je n'ai jamais cessé d'écrire depuis mon enfance, et je souffre beaucoup de ce "vide"... survenu d'ailleurs après mon premier roman, achevé, mais dont je ne suis pas satisfaite. Comme si depuis, je n'avais plus rien à dire...  
Pour répondre à ta question Ecriture, j'ai mis environ un an pour écrire une cinquantaine de pages (Word) , mais cela dépend du rythme où l'on travaille chaque jour et du temps accordé. J'y passais en moyenne une à deux heures, parfois plus, parfois moins... Parfois une semaine sans plus y toucher... A la fin mon roman en faisait 150 environ...  
 
Est-ce que vous savez comment je pourrais retrouver l'inspiration ? Ma vie ne manque pas de souffrances, j'ai du temps libre, mais rien... La musique, mes lectures, les rêves n'ont plus le moindre effet. J'avais crée tout un scénario, que je trouve intéressant, mais impossible de poser une ligne, d'en faire un roman...

n°18360384
Ecriturede​l
Posté le 04-05-2009 à 13:20:47  profilanswer
 

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n°18365456
dreamer57
Posté le 04-05-2009 à 20:20:09  profilanswer
 

Attention: « La solitude vivifie, l’isolement tue » Joseph Roux
 
ya un truc que j'aime bien faire pour me donner une idée sur le caractère des personnages: s'intaller à une table ( dans un bar, un café, resto...) et, tout en sirotant une boisson, j'écoute, j'observe, je prends des bribes de dialogue, je regarde le comportement de la personne ( par exemple, la dernière fois: un couple: y'en a un qui n'arrête pas de parler, et l'autre en face qui est nerveux, qui s'agite sur sa chaise, se ronge les ongles, tripote nerveusement la cuillère de son café... mais pourquoi? qu'a-t-il à cacher? il la trompe et ne sais pas comment l'annoncer? Il a découvert une série de chiffre annonçant des catastrophe dans l'avenir? Il a tué quelqu'un?... bon en fait, au bout d'un quart d'heure, il s'est levé d'un coup et a dit:" tu me soule, je te quitte!", et la pauv' fille a du payer la note en chialant...)
 
La nature humaine m'étonnera toujours... et me donne pas mal d'idées!

n°18366829
Ecriturede​l
Posté le 04-05-2009 à 22:11:06  profilanswer
 

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n°18367774
Er Dehydel
Demain j'arrête de boire
Posté le 04-05-2009 à 23:15:16  profilanswer
 

Ecrituredel a écrit :


Merci bcp, alors disons que c'est sympathique comme conseil, à part si tu me compares à la fille parce que je crois que je serais jamais capable d'écrire un truc pour les gens de mon âge et encore moins un pour un public adulte pas très apprécier par les adultes. Parce qu'entre nous, j'aime pas des masses les gens de mon âge et préfère les adultes  :( disons que c'est dommage mais bon! Alors je suis incapable d'écrire pour des ado, j'ai donc décider de me rabattre sur les adultes, bon ça peu faire un peu tête enflé, mais reste que c'est la réalité (qui ne me plait pas tjrs d'ailleurs). Je crois pas que mon âge m'aidera beaucoup si je veux me faire éditer, il aide après pour s faire dire qu'on est doué, mais avant, il faut persévéré deux fois plus pour atteindre son but.
 
 
Autre question: Combien de temps ça vous prend pour écrire disons une cinquantaine de page potable, pour savoir car ça fait un an que je me casse la tête avec un roman qui n'en es qu'à une centaine de pages et en pleine ré-écriture.


 
Non non je ne fais aucune comparaison :/ Si tu veux viser un public adulte c'est vraiment tout à ton honneur - et je t'assure que l'âge de la gamine qui a fait éditer son livre a été l'atout majeur pour lui permettre celà, le contenu en soit n'est pas exceptionnel, c'est ce que j'insinuais dans le message - des personnes du même âge font de plus belles tournures de phrase dans leurs rédactions.
 
Pour répondre à ta question, pour ma part je n'ai pas le courage de m'investir dans un projet à long terme, j'ai des pics de motivations et si l'envie me prend d'écrire je le fais dans le cadre d'un MMORPG - ça ne dépasse pas 1-2 pages en général. Je mets entre 2 à 3 heures par page mais en même temps c'est sous forme de nouvelles et pas un scénario en continu.
 

moonlight45 a écrit :


Est-ce que vous savez comment je pourrais retrouver l'inspiration ? Ma vie ne manque pas de souffrances, j'ai du temps libre, mais rien... La musique, mes lectures, les rêves n'ont plus le moindre effet. J'avais crée tout un scénario, que je trouve intéressant, mais impossible de poser une ligne, d'en faire un roman...


 
Sur ça, Dreamer est de bon conseil [:stefro] Moi l'inspi je ne l'attends pas, je vais la chercher quand je m'ennuie simplement : quand je prends le bus, quand j'attends le bus, quand le cours ne m'intéresse pas, etc... Le truc c'est d'imaginer une scène que tu aimerais, de la garder en mémoire ou de la noter pour ensuite essayer de la transposer dans ton récit t'obligeant ainsi de réaliser un "détournement" de ton histoire de base pour y parvenir.


---------------
À défaut des dragons il me reste les moulins
n°18367952
Profil sup​primé
Posté le 04-05-2009 à 23:31:49  answer
 

dreamer57 a écrit :

Attention: « La solitude vivifie, l’isolement tue » Joseph Roux
 
ya un truc que j'aime bien faire pour me donner une idée sur le caractère des personnages: s'intaller à une table ( dans un bar, un café, resto...) et, tout en sirotant une boisson, j'écoute, j'observe, je prends des bribes de dialogue, je regarde le comportement de la personne ( par exemple, la dernière fois: un couple: y'en a un qui n'arrête pas de parler, et l'autre en face qui est nerveux, qui s'agite sur sa chaise, se ronge les ongles, tripote nerveusement la cuillère de son café... mais pourquoi? qu'a-t-il à cacher? il la trompe et ne sais pas comment l'annoncer? Il a découvert une série de chiffre annonçant des catastrophe dans l'avenir? Il a tué quelqu'un?... bon en fait, au bout d'un quart d'heure, il s'est levé d'un coup et a dit:" tu me soule, je te quitte!", et la pauv' fille a du payer la note en chialant...)
 
La nature humaine m'étonnera toujours... et me donne pas mal d'idées!


 
Moi elle me gonflerait plutôt car franchement pour avoir longtemps traîné dans les bouges de Strass, je trouve que la plupart des conversations sont à chier. Les fois où j'aurais pu être vraiment inspiré, disons que ça devait représenter une part infinitésimale de mon temps de présence en ces lieux.
 
Sur ce, j'ai envoyé deux manuscrits à deux grosses maisons d'édition :jap:

n°18368738
Ecriturede​l
Posté le 05-05-2009 à 00:50:57  profilanswer
 

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Message cité 2 fois
Message édité par Ecrituredel le 27-11-2010 à 00:02:07
n°18368864
Profil sup​primé
Posté le 05-05-2009 à 01:10:00  answer
 

Ecrituredel a écrit :

Bon, j'en ai marre de douter, alors je poste la première page de ce que j'ai écrit, répondez s'il vous plait en étant franc et en évitant le: Wouaaa génial. Soyez donc constructif s'il vous plait et surtout, prenez pour acquis que les vrais critiques ne me dérangeront pas puisque je trouve que ce début manque de quelque chose, mais je n'arrive pas à préciser.  
 
Alors voici:
 
...
 
 
J'espère que vous saurez m'aider, merci et à plus!
 


 
Ce que je remarque d'office ce sont les fautes orthographiques et grammaticales, y en a quand même un paquet :o  
Ensuite des redites, ça passe moyennement en Français.
Puis, coupler Nord - Norystria à chaque fois ça fait redondance et c'est pas judicieux.
 
Pour ma part, plutôt qu'un wouaaa ça serait plutôt un waaargh bien senti http://th01.deviantart.com/fs40/150/f/2009/027/d/5/Waaargh_by_DeathPoint.jpg

n°18369099
Ecriturede​l
Posté le 05-05-2009 à 02:01:38  profilanswer
 

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n°18369234
Profil sup​primé
Posté le 05-05-2009 à 02:49:51  answer
 

Ecrituredel a écrit :

Merci pour la lecture, c'est très apprécié.
 
Bon, tout de suite, excusez moi pour les fautes d'orthographes, je crois que j'ai posté trop vite sans prendre le temps de re-lire. Mais en toute sincérité, j'en vois très peu, si tu pouvais m'indiquer les plus "idiotes" ce serait apprécié.
Excuse moi sur ce point, mais c'est quoi des redites??
Et qu'entends-tu par coupler?
 
Bon pour une fois, prenons pour acquis que j'en ai pas fini avec le français et que mon âge compte un peu, mais ne dit-on pas qu'on apprend de nos erreurs?
 
Sinon qu'en est-il du style? De la façon dont c'est écrit. Du reste du texte quoi!
 
Merci de m'avoir lu :jap:


 
En fait si j'insiste sur les fautes (de quelque nature que ce soit) c'est parce qu'en tant que lecteur attentif de nouvelles, romans et essais, ça décrédibilise rapidement un auteur si le taux est trop conséquent (car nul n'est parfait et la langue Française est percluse de petites sournoiseries grammaticales).
Ensuite le style, il faut éviter de toujours copier/coller les mêmes descriptions comme par exemple ville, cité, blanche, fureur, homme etc. C'est personnel mais j'apprécie pour ma part que l'on ne retrouve pas quelques phrases plus loin le même terme déjà employé.
Par coupler c'est le fait de rapprocher Norystria avec Nord par deux fois au moins. Ca me semble inapproprié.
 
D'autre part, fais attention : six milliers de bras ça fait trois milliers de personnes (dans mon pays les autochtones ont deux bras, deux jambes et deux coucougnettes), et je doute qu'ils puissent charger avec deux lances dans chaque main (misérable tacticien que je suis, je préconiserais néanmoins de délaisser une des armes pour gagner en vélocité et manoeuvrabilité, voire opter pour un objet défensif type bouclier :o ).
 
C'est quoi cette fameuse langue du Reichstag que tu évoques? [:douleur postnuptiale]  
 
Je pense que ces quelques indications pourront déjà t'aider à t'améliorer pour la suite. Ce qu'il faut c'est surtout prendre du recul par rapport à l'oeuvrer de façon assez régulière car pour le lecteur lambda certains faits peuvent paraître abscons si tu as été trop elliptique sur le sujet. C'est un travers de l'écrivain qui oublie de relire avec recul son labeur.

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