pedro445 a écrit :
Salut à tous
J'avais posté il y a deux mois le début d'un texte. C'est fantasy,mais pas du pur. Je l'ai bien corrigé, et j'aurai aimé avoir votre opinion. A vrai dire, j'aimerais bien avoir un avis sur l'ensemble du truc, mais je conçois que ca soit pas facile pour vous de lire 4 chapitres. Je le sais pas experience personnelle. Disons que je trouve ca pas facile d'avoir une vue sur le long terme. Je trouve qu'il y a une difficulté dans la construction globale d'un roman ou d'une nouvelle, gérer les informations que l'on révèle, le suspens.
Enfin, je vous poste le prologue + chapitre 1, ce que j'avais déjà posté. Si vous êtes motivés par la suite, vous la trouverez à l'adresse ci jointe en format doc et pdf. Je vous conseille de le lire directement la bas, la mise en page sera plus agréable que sur le forum. Arwen, je veux bien lire la suite de ton roman et te dire ce que j'en pense. J'ai un peu de temps la semaine prochaine.
A plus.
Pédro
Prélude
Lorsque Philippe Quolère sortit de la Haute Tour du Grand Conseil Pompeux, l'horloge venait de sonner onze heures. Il était épuisé, comme chaque soir, mais ses hautes responsabilités au sein des Pompeux l'empêchaient de rentrer plus tôt à son logis. Il portait sans doute aucun les plus lourdes responsabilités de son clan, il en était le plus sage et le plus éminent représentant.
Il descendit les escaliers de marbre blanc et s'engagea dans la Grand-Rue du Pompissîme, la plus importante de tout Morsmuth. Il marchait d'un pas sûr et hardi, quand soudain, se produisit un événement pour le moins incongru. Il s'aperçut qu'il était suivi par un être on ne peut plus étrange. Une bouteille de verre, haute d'un bon demi-mètre, dévalait la rue derrière lui avec une stupéfiante régularité.
Philippe crut d'abord à une nouvelle farce des Bouseux, le clan ennemi, destinée à le ridiculiser, et fit mine de ne pas s'en soucier. Mais lorsqu'il bifurqua et entendit la bouteille ralentir pour amorcer son virage, il n'eut plus de doute. Cette chose était bel et bien enchantée. Il s'arrêta, se retourna, et attendit. La bouteille tourna, puis, comme si elle avait compris, se redressa sur son culot, et se posta devant l'homme qu'elle suivait. A ce moment, le liquide qui la remplissait reluisit de myriade d'éclats multicolores et la rue, si sombre jusqu'alors, fut baignée d'une lumière chaude et bienfaisante, plus douce que celle de la lune et plus puissante que celle du soleil.
Philippe Quolère se croyait en plein rêve, et il se demanda s'il allait finir par se réveiller. Au lieu de cela, il vit l'étrange créature pivoter sur elle-même et exhiber une vieille étiquette jaunie par le temps. Et, à la lumière des rayons, Philippe put lire ces phrases insolites qui allaient briser sa destinée, celle de sa cité et celle du monde habité tout entier : « Le temps d'ouvrir à nouveau Les Sept Fontaines est arrivé
Trouve le Tire-Bouchon
Et rétablit l'Equilibre du Monde »
Chapitre 1 - Peter, un pompeux pas comme les autres...
Lorsque Peter ouvrit les yeux ce matin-là, il se dit : « l'absurde n'est pas une simple métaphore élevant l'âme vers ses plus cosmiques nimbes. » Et en refermant ses paupières lasses : « L'absurde, c'est bien plus! ». Il lança sa main au hasard vers le sol. Elle traversa les épais rideaux bleu de son lit à baldaquin, tomba jusqu'au sol et heurta un verre à moitié plein de whisky. Peter s'en saisit, le porta à sa bouche et l'avala d'une traite. Il posa son pied sur le sol. « Cogito ergo sum, je pense donc je suis » puis, après quelques secondes de paisibles pensées : « Ton père devait être un bandit de grands chemins... Il a volé toutes les étoiles des cieux pour les mettre dans tes yeux ». Il se saisit d'un petit calepin jaunâtre à la couverture vieillie et y inscrivit ses réflexions. « C'est ça que je lui dirai ! » fit-il l'air heureux en claquant son petit livre.
Il se leva et tout s'emballa alors très vite. Ces pensées le ramenèrent, comme à chaque fois, à son père disparu. Une fureur noire l'envahit tout d'un coup, et il se sentit perdre tout contrôle. Ses yeux se révulsèrent, il poussa un cri sourd, se sentit tomber à la renverse et perdit connaissance. Tout ses membres se contractèrent violemment puis se murent dans toutes les directions sans aucune logique. La porte de sa chambre s'ouvrit sur deux personnes qui se jetèrent sur lui. Gretta, la domestique, le déshabilla, lui arracha son slip avant de lui écarter le cul. Sa mère, Hermine, y enfonça une pilule rose, puis une deuxième, bleue. Inconscient, Peter continua de gesticuler quelques secondes, puis la crise cessa aussi soudainement qu'elle était apparue.
Lorsqu'il se releva, il était à nouveau seul. Il se regarda dans une glace. « Je suis en train de devenir fou, pensa-t-il. »
Il se redressa et se traîna jusqu'à l'urinoir tout proche où il se soulagea. Il trempa ses mains dans une petite bassine d'eau, se débarbouilla la frimousse et s'habilla. Ses habits étaient déjà prêts, bien disposés sur sa table de nuit. Pour cette journée de rentrée, sa mère lui avait offert un costume neuf en velours bleu, sur lequel elle avait joliment brodé ses initiales. Il le passa puis se contempla dans la glace. « Beau gosse, pensa-t-il. Avec ça, je vais toutes les faire craquer... » Il enfila ses chaussures de cuir noir qu'on lui avait décroté et ciré la veille, noua ses lacets puis s'éclipsa derrière une petite porte qui s'ouvrait sur un petit escalier de pierres grises.
Il montait en colimaçon jusqu'au sommet d'une petite tour accrochée à la toiture, et s'achevait sur un plancher craquant et vermoulu. La pièce, toute ronde et au plafond bas, n'était éclairée que par une maigre lucarne, ce qui laissait à Peter tout le loisir de travailler dans l'intimité. Il ne supportait pas que quiconque y entre, et l'avait bien signifié à tous les domestiques, ainsi qu'à sa mère. Un grand écriteau, suspendu au linteau de l'entrée, avertissait de ces mots le visiteur trop curieux : « Défense d'entrer – Danger de Mort », suivi d'un délicieux crâne de pirate.
Il y menait ses expériences et confectionnait l'alcool qu'il appréciait tant. Sur son établi, toujours bien en ordre, on trouvait des centaines de petits flacons aux couleurs étranges, des récipients aux formes bizarroïdes, des ballons, des filtres papiers, une balance, des sabliers, un brûleur, toute une collection de bouchons de liège... Sur une petite étagère, Peter rangeait tout un tas de vieux manuscrits dans lesquels il avait rajouté bon nombre de notes et de corrections. Il disposait d'ingrédients exotiques, de l'huile de boulot, des feuilles de bananier, de l'annelle, de la résine de baobab, qu'il utilisait pour donner à ses breuvages des saveurs d'autres mondes, surprenantes et délicates.
Peter s'assura que tout était bien en place, Il touilla le contenu d'un bocal puis huma son odeur. Il se saisit d'une pincée de poudre d'églantine qu'il rajouta dans la décoction et regagna sa chambre. Il se contempla une nouvelle fois devant sa glace, puis sortit tout fringant, l'air satisfait. Il descendit un massif escalier de bois tout en caressant sa rampe ciselée. Il salua Greta, la domestique, et se rendit à la cuisine d'où se dégageait une odeur de pommes et de café bien chaud.
Peter ouvrit la porte de la cuisine et prit place a table. Sa mère, debout devant l'évier, frottait avec lassitude les couverts de la veille. Peter n'osa rien dire. Il se saisit d'une tasse argentée qu'il remplit de café, puis beurra machinalement les toasts qui lui avaient été préparés. Tous deux demeurèrent muets durant de longues minutes. Seuls les cliquetis de la cuillère de Peter contre sa tasse et les frottements répétés de la brosse que maniait sa mère interrompaient ce silence pesant de début de matinée. Mais Peter ne s'en préoccupait plus. C'était devenu une habitude.
Elle finit par se retourner vers lui. Son visage rondelet sur lequel tombait des cheveux noirs, coupés au carré, était empourpré de larmes.
- Mon petit Peter... - Non, maman, répondit-il.
- Mais mon chéri... , fit elle plus insistante - Non maman, c'est dit, je n'y retournerai pas. - Mais Peter, ne te rends tu pas compte que tu es malade? Tu deviens complètement fou ! Tu dois te faire soigner, dit-elle en sanglotant.
Peter se renfrogna. Il finit son café d'un trait, se leva, poussa sa chaise et sortit de la cuisine. Sa mère lui emboîta le pas jusqu'au pas de la porte.
- Si tu continue comme ça, tu vas finir comme ton père !
Peter s'arrêta une seconde, glacé, puis s'enfuit en courant et gagna le hall. Il passa sa cravate, ajusta une dernière fois son col, enfila sa veste et sortit en claquant la porte.
Peter avait quinze ans. C'était un beau jeune homme qui habitait la grande cité de Morsmuth-la-Vieille. Ses professeurs ne cessaient de le congratuler et de le pousser à embrasser une brillante carrière. Tout le monde le voyait bientôt dans les hautes sphères du pouvoir, grand mage ou architecte de renom. Il avait déjà trois ans d'avance et entrait cette année en PrimoMathos option carré magique. Il traversa les jardins, salua poliment Berte, la jardinière, et s'engagea sur la Grand Rue du Pompissîme en passant sous un grand porche. Lionel, son domestique personnel, lui ouvrit le portail en lui souhaitant une bonne journée. Leur cocher Roberto, un grand homme maigre, l'attendait assis sur leur diligence en tortillant les deux mèches de sa moustache. Il s'avança jusqu'au carosse, et s'attarda quelques secondes. « Quelle merveille, pensa-t-il. »
La Grand Rue du Pompîssime descendait depuis la Tour du Grand conseil, un palais garni de fresques dorées dont les tours aux reflets argentés côtoyaient parfois les nuages, jusque à la Grande Place des Sept Sciences. Il en aimait la rigueur toute mathématique. Tout y était droit, rangé, sans écarts ni déséquilibre. De grands cèdres jonchaient les trottoirs à intervalles réguliers, et une eau limpide, presque phosphorescente, jaillissait de trois fontaines équidistantes, dressées au milieu de places fleuries.
Peter grimpa les marches et prit place dans la cabine. Il s'installa sur la banquette, à côté du hublot. Roberto fit claquer ses fouets et héla les chevaux. Le carrosse bringuebala avant de se mettre en route, poursuivit sur l'avenue quelque temps puis s'engagea à gauche, vers l'école. La circulation sur les pavés de Morsmuth était toujours dense. Bouseux et Pompeux se rendaient à leur activités respectives, causant d'innombrables embouteillages.
«J'éspère qu'on va pas encore tomber derrière un de ces troufion de bouseux, cria Peter à Roberto...»
Par chance, Il avait jadis été un pilote renommé de «stock Carrosse». Ce sport, peu connu à Morsmuth, connaissait ses heures glorieuses au Royaume des Nuages, un pays lointain d'où était originaire le cocher de Peter. Il connaissait les rues de la ville comme sa poche, et parvenait à l'accompagner à l'école en des temps records. Après moult virages et quelques hauts le cœur, Peter reconnut la rue des écoliers. De loin, derrière quatre jolies pompeuses qui criaient son nom, il reconnut ses amis : Edouard de Bauvois, Augustus dit « Coquelet », Charles von der Bruchte... Ils étaient tous là, attendant leur chef avec respect. Le carrosse ralentit et finit par stopper. Roberto relâcha les reines et vint ouvrir la portière à son petit maître. Lorsqu'elle s'ouvrit sur Peter, les cris redoublèrent d'intensité. Peter descendit les marches du carrosse avec l'aisance et la majesté d'un roi, s'avança, serra la main de ses camarades en répétant à chaque fois : Respect Robustes. Il regarda avec dédain et indifférence les quatre petites pompeuses qui étaient venu l'attendre. Il franchit les hautes grilles de l'entrée et gagna la cour de récréation, entouré de ses plus proches lieutenants.
- Bon les gars, j’ai vraiment besoin de me défouler ce matin. Venez avec moi, on va se trouver un bon petit bouseux avant de rentrer en classe ! chuchota Peter à Edouard et Augustus.
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