Alors je suis youna sous un nouveau compte je tiens à vous montrez mes progrès
Ses parents attendirent de nombreuses années avant d’avoir la joie de voir naître Ciara, leur fille unique. Cependant, la naissance de l’enfant s’accompagna du décès de sa mère, quelques jours plus tard, d’une hémorragie interne. Brice, le père de Ciara, fut très affecté du décès de son épouse et veilla sur sa fille comme sur un trésor. Il la choyait, lui donnait tout ce dont elle avait besoin. Ciara eut une enfance des plus ordinaires. Seulement, dès le début de l’adolescence, Brice et Ciara entretenaient des relations que les pères entretenaient d’ordinaire avec leurs fils. Passionnée comme son père pour l’art de l’escrime, celui-ci lui apprit tout ce qu’il savait. Après quelques années, elle avait presque dépassé son maître, qui n’avait plus rien à lui enseigner. Pour ses 18 ans, Brice offrit à Ciara, en plus du collier qu’il avait fait faire, une épée d’une extrême beauté, qu’il avait forgée lui-même. Ciara était aux anges. Elle prit soin de la rapière qui était ce qu’elle possédait de plus précieux.
Moins d’un an plus tard, Ciara entreprit d’aller à Shyamal, capitale du royaume, pour chercher à percer dans le métier de bretteur. Elle savait qu’il y avait là bas quelques fameux épéistes. Elle voyagea plus d’une semaine durant, armes en poches et avec conviction. Sur le chemin, elle croisa le fer avec des bandits qui espéraient la détrousser, mais elle se montra plus forte qu’eux.
Enfin arrivée, elle élit domicile dans une petite auberge au centre même de la ville. Ciara se promenait dans la ville, et en profitait pour visiter. Elle préférait se promener la nuit, ou au crépuscule, quand les rues étaient désertes. Elle se sentait bien, à ce moment de la journée. Et c’était tant mieux car elle pu faire baisser le taux de criminalité de la ville en attrapant quelques bandits et en les remettant au bureau de la garde privée du roi. Personne ne connaissait son identité, elle ne parlait à personne, et restait tapie dans l’ombre de la salle de restauration de l’auberge où elle vivait.
Au bout de quelques temps, Ciara prit ses habitudes et déambulait comme bon lui semblait dans la ville. L’argent qu’elle gagnait en arrêtant des malfaisants lui permettait de payer sa chambre, mais le revenu n’était pas régulier.
Aussi un soir, alors qu’elle rentrait à l’auberge pour y déguster une bonne soupe, elle croisa un attelage arrêté par quelques bandits qui beuglaient aux passagers de leur céder bourses et bijoux. Ciara se précipita au secours de ces bonnes gens tenus en respect. Le combat s’engagea, mais il était inégal : 3 hommes contre une femme. Le noble qui se trouvait dans la voiture vint à la rescousse de Ciara et à eux deux ils repoussèrent les bandits qui fuirent dans la nuit.
- Je vous remercie, jeune homme. Sans vous, eh bien nous aurions été détroussés sans scrupules.
- Il y a une méprise, monseigneur, je…
- En gage de ma gratitude, vous passerez au palais demain. Nous vous récompenserons pour service rendu à la population. Dites que monsieur de l’Egloges vous a convié. Passez une bonne nuit.
Ciara n’eut même pas le temps de répondre quoi que ce soit car la chariote s’était déjà mise à bringuebaler. Ciara la regarda s’éloigner et fit volte face, pour retourner à l’auberge.
Le lendemain, elle s’arrêta devant les grilles du palais royal et hésita à entrer. Est-ce que cet homme qu’elle avait secouru hier s’était payé sa tête ? La jeune femme prit son courage à deux mains et s’avança hardiment vers les grilles closes. Elle s’adressa à un des gardes.
- Bonjour, j’ai reçu une invitation de la part de monseigneur de l’Egloges. Pouvez vous me faire entrer ?
Elle s’était exprimée maladroitement mais pensait avoir fait passer son message. Le garde la regarda des pieds à la tête. Il semblait réfléchir si il devait la laisser entrer ou pas. Elle était armée jusqu’aux dents et n’inspirait pas forcément confiance. Ciara attendit sagement puis fut presque surprise de voir le garde ouvrir le portail pour la laisser entrer. Elle le remercia d’un hochement amical de la tête puis se lança vers l’entrée du palais, accompagnée d’un autre garde, qui devrait la conduire auprès du roi.
Elle entra timidement dans un vaste hall luxueux, au sol marbré, lustré. Elle contempla cette beauté tout en suivant le garde qui ne parlait pas et restait indifférent à toute cette beauté qui l’entourait.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la salle du trône, Ciara fut éblouie par la clarté de l’endroit et aussi par sa magnificence. Tout au bout de la vaste sale, sur ses trônes de taille différente, siégeaient le roi et la reine. A leurs côtés, se tenait un jeune couple. Ciara s’inclina quand ils furent arrivés devant eux. Impressionnée, elle n’osait pas lever la tête.
- Mademoiselle ?
- Ciara… Ciara Mefilena, majesté, pour vous servir.
- Bien, dame Ciara, que puis je pour votre bon plaisir ?
- Je… Hier j’ai secouru une voiture en difficultés, et monseigneur de l’Egloges m’a invitée à venir me présenter à vous.
- Vous ?
Ce n’était pas le roi qui avait parlé, mais bien le sieur de l’Egloges. Il pensait toujours que c’était un jeune homme qui l’avait sauvé, avec sa femme. Ciara leva les yeux, et hocha la tête avec approbation. Ils n’allaient pas la croire. Comment allait elle le prouver ?
- Yvan ?
- Je…
Il s’avança vers Ciara, qui se leva. Le jeune seigneur lui tourna autour tel un faucon guettant sa proie.
- Oui, je croyais bien que c’était un homme de cette taille et d’une corpulence semblable… Il faisait nuit, je n’ai pas vu son visage, mais comment aurais je pu confondre une jeune femme d’un homme, surtout un épéiste aguerri !
- Sauf votre respect, monseigneur, j’ai voulu vous corriger, lorsque vous m’avez appelée « jeune homme ».
- Combien d’hommes avaient pris d’assaut la voiture ?
- Trois, il me semble, monseigneur.
Yvan de l’Egloges se tourna vers le roi, qui le regardait avec inquisition. Il acquiesca.
- C’est bien celui, pardon, celle, qui nous a secourus, hier.
- Fort bien, fort bien. Mademoiselle, demandez moi ce que vous voulez. Je vous l’offrirai.
Ciara n’eut pas à réfléchir, elle savait exactement ce qu’elle voulait.
- Majesté, je ne demande qu’une chose, faire partie d’une escadre d’action, où je pourrais mettre mes talents d’escrimeuse à profit.
Un peu surpris, le roi fut forcé d’accepter.
- Soit, vous serez donc intégrée à ma garde personnelle, au rang d’adjudant. Et je vais également vous confier un premier travail, qui demande de la discrétion… Je pense que vous pourrez m’aider. Je voudrais que vous retrouviez la personne qui, anonymement, fait office de justicier de la nuit. Je veux que vous me l’ameniez, il serait parfait pour remplacer mon capitaine qui part en retraite le mois prochain.
Il y un bref silence. L’homme dont le roi parlait n’était autre qu’elle, Ciara.
- Mais majesté, cet homme dont vous parlez, c’est moi !
Les quatre personnes étaient stupéfaites. Comment cette jeune femme pouvait accomplir de tels exploits ?
- Mademoiselle, vous bénéficiez alors de mon respect et vous venez d’acquérir le grade de capitaine de ma garde personnelle.
CLAP !
Il avait claqué des doigts et un adjudant chef pénétra dans la salle en se hâtant. Devant le roi, il se mit au garde à vous.
- Monsieur Lafarge, vous conduirez mademoiselle à ses nouveaux appartements, dans les appartements du capitaine.
- Bien, majesté.
Il s’inclina, et invita Ciara à le suivre. Celle-ci gratifia le roi et la reine d’un sourire de remerciements et trottina derrière l’adjudant pour se mettre à sa hauteur. Celui-ci déambulait dans les couloirs du château avec aisance. Leurs pas résonnaient dans les couloirs vides mais richement décorés.
Ils descendirent dans les jardins, les traversèrent et pénétrèrent dans une grande bâtisse. L’adjudant grimpa au premier étage et ouvrit une grande porte en bois.
- Vos appartements, mon capitaine.
La pièce était déjà meublée, et était assez grande, plus grande en tout cas que sa petite chambre d’hôtel. Le sol était parqué et craquait sous leurs pas.
- Merci beaucoup… Euh… Monsieur ?
- Adjudant chef Hugo Lafarge, mon capitaine.
Il n’était pas beaucoup plus âgé que Ciara, un ou deux ans tout au plus. Elle n’en revenait toujours pas. A peine arrivée au palais qu’elle était promue capitaine de la garde royale, et à seulement 20 ans. Elle n’en aurait jamais espéré autant. Les fenêtres de son appartement donnaient sur la cour où s’entraînaient les soldats de la garde. La plupart étaient des jeunes, entre vingt et trente ans. Elle avait hâte de leur apprendre ce qu’elle savait et d’en apprendre plus sur eux.
Ciara s’adapta rapidement à sa nouvelle vie. Elle faisait ce qu’elle avait toujours voulu faire et se sentait plus heureuse que jamais. De plus, elle pouvait s’entraîner tous les jours et cela lui plaisait de pouvoir améliorer ses performances en se mesurant à chaque soldat de la garde royale. Ceux-ci ne tarissaient pas d’éloges à son sujet et sa notoriété ne cessait de s’accroître. Cependant, la jeune femme restait très discrète et parlait peu de sa vie privée et de son passé. Très professionnelle, le roi lui confiait toute mission, qu’elle réglait avec discrétion et panache.
Tout allait très bien, et la vie continuait, mais la neutralité entretenue par le roi vis-à-vis du conflit entre les deux royaumes voisins la décevait profondément. Elle aurait voulu lui faire comprendre que cette position ne rimait à rien, qu’il fallait faire quelque chose pour faire cesser ce conflit. Seulement, elle n’avait pas assez d’influence sur le roi et elle redoutait d’être reconduite chez elle ou pire encore : en prison.
Plus le temps passait, plus elle se sentait inutile. Elle surveillait tous les faits et gestes de la famille royale, mais elle n’était pas confrontée à de grands dangers. Elle avait besoin de sensations, d’action. Ainsi, elle laissa passer une année entière à servir ce roi qu’elle appréciait mais trouvait borné.
Un jour, n’y tenant plus, alors qu’elle était en congé, elle prit ses bagages et entreprit un voyage, sous l’excuse de vouloir décompresser. Mais la véritable raison était toute autre. Elle avait entendu parler d’une communauté de mercenaires de toutes origines qui s’était formée, et ce depuis des siècles. Ensemble, ils opéraient pour tenter de rétablir un certain ordre entre les deux royaumes rivaux. C’était exactement ce que Ciara recherchait, mais le seul problème était qu’elle ignorait comment rentrer en contact avec ces mercenaires.
Ils devaient bien avoir un campement quelque part, un quartier général. Elle erra plusieurs jours dans les campagnes du royaume, quand, arrivée au lac Balassy, elle eut l’illumination. Leur tanière ne pouvait être qu’à un endroit stratégique, difficile d’accès pour les non initiés, et d’où on pouvait facilement atteindre chacun des trois royaumes sans passer par les douanes.
Ciara y pensa en s’abreuvant, face à cet énorme îlot inaccessible et inquiétant, là bas, en plein milieu de lac. Ce n’était qu’un amas rocheux et hérissé de rochers pointus et érodés. Le seul moyen d’atteindre cet îlot était d’y aller à la nage. Cependant, même étant courageuse, Ciara n’oserait pas s’aventurer vers le milieu de ce lac, peu profond sur les bords mais abyssal quand on s’en éloignait.
- Sois logique ! Ils ne peuvent tout de même pas traverser ce lac à la nage. Et puis il y a…
Elle venait d’y repenser. Elle venait de repenser a toutes ces histoires, plus proches des légendes, qui entourent le lac. La plus connue de toutes, c’est que ce lac serait habité par un monstre, le gardien de cette étendue d’eau où peu de gens s’aventurent. C’était quoi, le nom de ce monstre déjà ?
- Taymhout, murmura Ciara, fixant le rocher en face d’elle.
C’était ce monstre, aussi, qui dissuadait les habitants de tous les royaumes a aller plus loin sur ce lac que là où ils avaient pieds. D’après la légende, ce monstre avalerait toute crue toute personne qui passe dans son entourage.
- Il faut que j’entre en contact avec ces mercenaires ! déclara t elle soudain, revenant a son objectif principal.
Le soleil commençait a se coucher et Ciara n’avait toujours pas trouvé le moyen d’entrer en contact avec les mercenaires. Il était maintenant trop tard pour reprendre la route, et puis l’endroit était sympathique. Elle établit donc son campement près de l’eau, et alluma un petit feu crépitant. Quand la nuit fut totale, elle s’allongea près de son feu, éreintée par sa longue journée de marche. Aussitôt, elle s’assoupit et n’entendait plus que les bruissements des feuilles balancées par la légère brise. Un bruissement ? Non, c’était plus fort, quelqu’un venait. Ciara entrouvrit les yeux, mais elle s’aperçut bien vite que c’était inutile car elle ne voyait que les flammes faibles de son feu. Les bruits étaient plus distincts, et elle entendait aussi les rumeurs d’une conversation tenue à voix basse. On s’approchait à pas feutrés d’elle. Ciara déglutit, serra contre elle le manche de sa rapière, espérant ne pas avoir à s’en servir sans savoir qui elle chargerait.
- Halte là ! Qui va là ? lança une voix grave, rauque.
Ciara bougea. Elle sentait des armes pointées sur elle et avec prudence, elle se leva, les mains en l’air. Elle avait ouvert les yeux, maintenant, et voyait, qui l’entouraient, cinq hommes, armes brandies. On aurait dit qu’ils vivaient en ermites, au vu de leur accoutrement sommaire et de leur barbe de quelques jours. Chacun était armé jusqu’aux dents. Ciara décida de ne pas les menacer, même si elle était douée, elle ne pensait pas pouvoir venir à bout de ces morceaux là.
- Déclinez votre nom ! ordonna l’homme.
- Ciara Mefilena, pour l’instant, encore capitaine de la garde royale du roi d’Ellandy.
L’homme fit signe aux autres de baisser leurs armes et regarda Ciara d’un air étrange. Il semblait la jauger, essayer de se convaincre qu’elle ne lui voulait rien en particulier.
- Que faites vous ici, alors ? demanda t il finalement.
- Ce que je fais ne regarde que moi, répliqua Ciara, tout de même méfiante de ces hommes aux allures étranges.
- Loin de moi l’idée de vous offenser mais vous avez dit « encore » ?
- Je vous l’ai dit, mes affaires ne regardent que moi ! répliqua Ciara, en restant polie.
- Ne seriez vous pas à la recherche de membres d’une organisation très ancienne que l’on nomme mercenaires ?
Ciara dévisagea l’homme, les yeux écarquillés. Soit il savait ce qu’elle avait en tête et lui voulait du mal, soit il était l’un d’entre eux. Et Ciara penchait étrangement plus pour la première solution.
- Je… Euh… Peut être bien, répondit elle en tentant de reprendre contenance.
- Alors dans ce cas, je vous demanderais de nous suivre.
- Pardon ?!
Elle n’eut pas le temps d’en dire plus car déjà un homme la tenait fermement tandis qu’un autre lui bandait les yeux. Elle entendit qu’on ramassait ses affaires et soudain, ses pieds quittèrent le sol. On la portait.
Dans le noir total, la route parut très longue. Ciara n’avait aucune idée de l’endroit où ces hommes l’emmenaient. Elle ne faisait qu’entendre, et encore ! Aucun des hommes ne parlait et le bruit de leurs mouvements cachait presque entièrement les bruits naturels. Elle parvint cependant à entendre un bruit de chute d’eau, qui s’éloigna rapidement. Maintenant, les pas des hommes résonnaient et un clapotis rythmait leur marche.
Enfin, on la posa à terre et on retira le bandeau de ses yeux. Ciara resta sans voix. Elle était dans ce qu’on pouvait qualifier de ville souterraine. L’immense gouffre était creusé, sculpté, aménagé de façon pratique. Les parois lisses étaient de véritables balcons, l’allée centrale était aménagée comme un mini parc, sans végétation, mais une infiltration de la cascade alimentait une fontaine, qui pouvait servir de puits.
- Suivez moi, dit l’homme en faisant signe à Ciara de le suivre.
Il la conduisit dans ce qui semblaient des dédalles creusés à même la roche puis la fit attendre devant une grande porte en bois sculpté, derrière laquelle l’homme avait disparut. Quelques minutes plus tard, il demanda à Ciara d’entrer à sa suite.
Là, elle se retrouva confrontée à trois personnes, une sorte de jury. Ils lui posèrent quelques questions puis informèrent Ciara de ce qu’il en était. Eux trois étaient les Dominants des mercenaires, des chefs en quelque sorte, et, si elle réussissait à faire ses preuves, Ciara serait l’élève de l’homme qui l’avait conduite ici. Avec un peu de chance, elle gravirait vite les échelons.
Maintenant, Ciara allait et venait depuis les trois royaumes jusqu’à cette cité troglodyte dont tout le monde connaissait plus ou moins l’existence mais que personne ne pouvait imaginer ainsi. Elle faisait partie de la légende des mercenaires qui faisaient naître un espoir de réconciliation entre les royaumes de Dinak et d’Alsaria, dans le cœur des populations.
Depuis son entrée dans la communauté des mercenaires, il y a maintenant un an et demi, Ciara avait rapidement gravi les échelons. Elle s’était révélée bien plus instruite que la plupart des apprentis et travaillait maintenant au rang de Dominant, maître mercenaire, aux côtés de deux autres, le troisième ayant cédé sa place. Elle prenait part activement aux actions du groupe, formait quelques apprentis et organisait des voyages dans les royaumes, à la recherche de nouveaux membres et d’informations pouvant les aider à rétablir la paix entre les deux royaumes.
Bon voila ne faite pas gaffe au sens de l'histoire mais aux fautes
Message édité par yaezakura le 31-07-2008 à 13:52:06