Salut à tous!
Je suis nouveau sur ce forum. Je l'ai decouvers il y a un mois, quand j'ai commencé mon premier roman. Maintenant que j'ai près de dix-mille mots écrits, je suis en quête de commentaires à son sujet. J'aimerai surtout savoir ce que vous en pensez : style, vocabulaire, orthographe, structure, etc.
Le roman raconte l'histoire de Rognus, un semi-homme (semblable aux hobbits dans les livres de Tolkien) nouvellement arrivé dans la ville de Grand-Pré. L'histoire se déroule dans un monde où le niveau de technologie est équivalant à celui du moyen-âge, avec un peu de magie et plusieurs créatures fantastiques. Pour l'instant, le livre s'intitule : Le Culte d'Aludalomet
Voici sans plus tarder le premier chapitre :
Une pierre, deux coups
Rognus se préparait pour une autre journée de travail à Grand-Pré. Il était arrivé en ville il n’y avait que quelques semaines et déjà, il avait un logis sur lequel il pouvait compter. Dès son arrivé, il s’était fait un point de se faire un bon ami le plus rapidement possible, ami qui accepterai de l’héberger pour un mois ou deux. Non seulement il avait un logis, mais par-dessus tout, un salaire que l’on pouvait considérer fiable : surtout ces temps-ci, vus les récents affrontements entre la Perle et la Rose dans le comté de Salerne, région la plus économiquement développée du royaume de Melran. La “Perle Noire” et la “Rose Sanglante” étaient toute deux des organisations d’assassins et de contrebandiers qui se battaient pour obtenir le pouvoir et le contrôle sur le royaume. La Perle Noire avait la maîtrise sur l’économie de Melran alors que la Rose avait le pouvoir politique. Les plus nobles et les plus justes seigneurs étaient, sans toujours le savoir, les pantins de la Rose. Toutes les importations et exportations de marchandise étaient contrôlées par la Perle. La situation avait toujours été comme cela. Ce n’était seulement que lorsque l’une des deux organisations avait affiché au grand jour son pouvoir que l’autre avait riposté, entrainant un déséquilibre total. Cette guerre durait depuis près de quatre cent jours et elle n’était pas prête d’être terminée. Lorsqu’elle se terminerait, Melran serait soi remis sur pied, soi achevé d’un dernier coup de hache décisif.
Cette rixe, on en entendait peu parler : seuls les gens bien informés ou bien placés en connaissaient l’existence. Grand-Pré était une ville assez éloignée du compté de Salerne, elle était toutefois très affectée par ce conflit car le port de Singrel, situé dans Salerne, était l’un des seuls point où les marchandises pouvaient quitter ou pénétrer le royaume par la voie de la mer. Il fallait jusqu’à huit semaines de plus pour recevoir des marchandises à Grand-Pré et le coût atteignait parfois le double de la normale. Les emplois se faisaient donc plus rares et les habitations plus chères. C’était aussi cette crise économique qui avait amené Rognus à Grand Pré. Il avait toutefois eu beaucoup de chance en trouvant un logis et un emploi dès ses premiers jours.
Il déjeunait avec son hôte, Ghael, propriétaire d’une petite échoppe d’arbalètes, d’équipement divers et d’un discret espace de pratique au tir à distance. Rognus ne l’avait pas rencontré par hasard : son premier arrêt à son arrivé fût ce commerçant, où il dépensa le reste de ses économies de voyage sur sa première arbalète et des outils de crochetage pour lesquels on avait dirigé Rognus vers ce même marchand. Ghael avait ouvert ce commerce six ans plus tôt. Ayant une force de caractère comparable à celle de son locataire, il n’avait pas eu grande épreuve à surmonter pour rendre cette entreprise rentable. Ce n’était peut être pas l’endroit le plus fréquenté de la ville, mais il y avait tout de même une clientèle assez caractéristique à ce magasin : Il était le seul vendeur d’équipement conçus pour les semi-hommes et le meilleur arbalétrier en ville. Pour couronner le tout, il vendait aussi certains équipements aux gens qui les sollicitait, gens dont les desseins étaient le plus souvent soit brouillé ou inconnu. Ghael était habitué à cela : il devait oublier sa curiosité lorsqu’il recevait ce genre de client, mais il savait très bien que si l’on parlait d’un quelconque méfait à la suite de cette vente, il avait probablement déjà rencontré la cause.
Rognus, tout comme son hébergeur, était un semi-homme : ce que l’on dit être un heureux mélange entre les nains, les hommes, les elfes et peut être même les gnomes. Les semi-hommes ont tendance à bien s’intégrer dans toutes sociétés vus leurs affinités communes avec la plupart des races civilisée. Ils ont la ruse des elfes, l’impulsivité des nains, la ténacité des humains et la légèreté d’esprit des gnomes. Du coté physique, ils mesurent environ trois pieds et six pouces et pèsent entre trente et cinquante-cinq livres. Leur visage est plutôt rond avec de petites oreilles légèrement pointues et de gros yeux. Ils ont généralement un système pileux assez développé : leurs pieds étant parfois aussi velus que leur tête. On les voit souvent réunis en petites communautés nomades de quarante à quatre-vingt habitants. Rognus avait quitté la sienne il y a trois mois avec la ferme intension de se faire une réputation comparable à celle des plus nobles aventuriers. Il avait donc décidé de commencer par se rendre sur des terres plus propices : on ne devient pas célèbre dans une région peuplée de quelques quatre-cent semi-hommes, c'est-à-dire huit petites colonies qui font du commerce à chacune d’entre elles et au reste de la région. Cette région, on l’appelait «la Vallée de la Frontière Brisée». Elle se situait entre le Royaume de Melran et celui de Carelad, le royaume elfique. Les habitants de la vallée faisaient du commerce en partant de la frontière, se dirigeant vers les forêts de Carelad et ce jusqu’au fort Panor : ancienne forteresse côtière humaine servant maintenant de port aux habitants et au commerce elfique. À partir du fort, ils suivaient le chemin donnant sur l’océan, retraversaient la frontière et continuaient jusqu’au port de Singrel. Les nomades revenaient ensuite au point de départ, la vallée. Ce voyage, Rognus l’avait fait plus d’une fois. Soi par soif de découverte, soi par ennui du trajet habituel, il avait décidé de partir vers des terres inconnues de sa personne : vers son avenir.
Une fois son repas terminé, Rognus se leva de table. Tout en se préparant à partir, il s’adressa à Ghael. «Tu pourrais peut-être faire un peu de promotion pour tes équipements : une compétition, des épreuves ou un concours!
- Non, j’ai déjà essayé, entonna Ghael avec exaspération. J’avais organisé un défi il y a quelques années. Je n’ai eu aucun participant et pire encore : les gardes m’on forcé à arrêter le concours! Il faut croire que ce genre d’évènement est peu apprécié chez les hommes. Le gagnant de l’épreuve se méritait ma meilleure arbalète et cent-vingt Marets…
- Cent-vingt Marets!, interrompis Rognus. Mais c’est la valeur d’une armure complète, des bottes jusqu'à la visière! Et même, cela devrait être une excellente armure pour en valoir tant!
- Exactement, mais la difficulté de l’épreuve était égale à la grandeur du prix : les participants devaient m’amener dix-neuf têtes de gobelins de la forêt fraichement coupées! En trois jour, plus de soixante curieux se sont présenté, mais n’on jamais voulut participer. Le quatrième jour, les gardes sont venus mettre fin à la compétition.
- je vois… Je voulais plutôt parler d’une compétition plus amicale, moins controversée et moins… impossible… Quelque chose comme une compétition de tir à l’arbalète : sa te permettrai aussi de démontrer la qualité de ton travail.
- Oui, je pourrais bien retenter l’expérience. Si tu trouve au moins quarante participants : je te donne une inscription gratuite au tournoi et je te laisserai vivre chez moi aussi longtemps que tu le souhaiteras, pour un coût minime.
- Je ne vais pas seulement atteindre cet objectif, je vais le dépasser, et de loin! s’exclama Rognus avec toute la confiance qu’il possède.
- Bien, je compte sur vous. »
Le commerçant retourna préparer le magasin pour la journée tandis que son associé quittait le petit bâtiment de l’est de la ville servant à la fois de résidence et de lieu de travail à Ghael.
Rognus commença sa journée par une courte balade en ville : après tout, il n’était que huit heures trente et les rues n’avaient pas encore commencé à s’activer. Au moment ou Rognus s’approchait du Gorille Chauve, un homme saoul se fît projeter en dehors de la taverne directement aux pieds du semi-homme. C’était un jeune homme qui n’avait même pas vingt ans. Il portait une hache de guerre au dos, et une épée longue à la taille. Simplement à le voir, on savait que cet homme avait beaucoup de combat dans l’âme : Il avait une longue cicatrice à l’épaule, son nez avait été cassé maintes fois et sa peau endurcie pas de nombreuses éraflures. Le propriétaire cria : « Dehors! Et ne reviens plus! »
Rognus en conclu que ce n’était qu’un dur à cuire qui avais passé la nuit à boire, n’ayant jamais eu l’intention de payer. Un quart conscient, trois quart enragé, l’homme qui n’était point sobre se releva et retourna dans la taverne. Il avait l’allure du grand chevalier : carrure solide, musculature surdéveloppée, combinée avec le manque de démarche et de charisme d’un orque. Neuf secondes plus tard, Rognus les avait comptées, un elfe et un nain le sortirent pour de bon. «Pourriez-vous nous rendre un service? demanda le nain.
- Bien sûr, dit Rognus, tant qu’il y aura un peu de profit à faire.
- Occupez vous de lui, faites en ce que vous voulez, mais nous ne voulons plus le revoir ici. Voici dix Barits : cela devrait suffire pour vos efforts. »
Un Barit valait vingt Gerots et un Gerot était égal à quarante Calets alors qu’un Maret était équivalent à dix Barits. Chaque type de pièce était composé d’un métal différent : du bronze jusqu'à la platine en passant par l’or et l’argent. Ce système de monnaie était utilisé dans la plupart des royaumes. Rognus fut enchanté par ce qui venait de se passer : on lui avait donné un Maret sans avoir eu à faire quoi que ce soit! En plus, on l’avait mis en charge d’un homme qui était presque mort. Il commença par l’assommer durement à l’aide du pommeau de sa lame. Ensuite, il le ligota, le glissa dans une ruelle à l’abri des regards pour finalement le dépouiller de ses biens. Sa bourse était vide, les dix Barits qu’on lui avait donné provenait surement de cet endroit, le reste étant resté à la taverne du Gorille Chauve. Ses armes étaient en excellente condition, il prît la hache et l’épée que le colosse portait. « Ghael serait très heureux de les revendre à son échoppe, pensa Rognus avec entrain. »
Il trouva aussi un parchemin qui contenait ce message : « Retrouvez mon fils, Alean, et je vous donnerai six-cent Gerots. Il rôdait avec de nouveaux amis ces derniers jours. Ils n’ont pas une très bonne influence sur lui. Je crois qu’ils ont causé des problèmes. Vous devriez vous informer auprès des gardes. S’il s’en sort indemne, vous obtiendrez une récompense supplémentaire. »
La lettre était destinée à un dénommé Garret et signée par un certain Aleris Merigon. Rognus s’en empara et laissa l’homme inconscient dans la ruelle. C’était la son meilleur début de journée depuis son arrivée a Grand Pré! Il venait de se faire une vingtaine de Marets en armes, plus un contrat qui valait au moins trois Marets. Il se dirigea avec entrain vers la place du marché, son lieu de travail.
La place du marché commença à s’achalander vers dix heures. C’est à ce moment que la journée commençait vraiment pour Rognus. Les gens ne faisait pas tellement attention à lui, un chien aurait eu plus de facilitée que lui à se faire remarquer dans une telle foule. Il arrivait parfois qu’on lui fonçât dedans par inadvertance. Cela ne l’importunait point, en fait, son travail se basait sur cela. C’était l’une des premières choses qu’il avait remarqué des grands êtres, la première fois qu’il en avait vus, à l’âge de huit ans. Toutefois, les elfes étaient plus attentionnés dans leurs actions et remarquaient plus facilement le semi-homme que les hommes. À cette époque, il mesurait à peine deux pieds, et pesait moins de vingt-cinq livres. C’était durant son premier voyage avec sa colonie. Lorsque la caravane s’arrêtait en ville, on demandait généralement aux enfants de rester au campement à l’extérieur de la ville, mais un jour, lui et son grand frère Alton en décidèrent autrement. Il s’en rappelait comme si c’était hier :
La caravane était arrivée à Singrel depuis maintenant quelques jours. Un matin vers cinq heures, Alton se réveilla. Comme à l’habitude, le premier à se réveiller devait réveiller l’autre. Il réveilla donc Rognus qui n’en fît aucun cas. Comme il était si tôt et que personne n’était réveillé dans le campement, Rognus proposa à Alton d’aller explorer la ville, juste une fois, pour voir comment c’était. Alton accepta aussitôt et ils quittèrent discrètement le camp en direction de la ville. La ville était entourée d’une muraille d’une hauteur de quinze pieds, dotée de quelques entrées gardée. À l’entrée, un garde les interpella : «Que faites vous à l’extérieur à une heure aussi matinale, jeunes gens? Dit le garde qui faisait deux fois leur grandeur.
- Notre père est resté en ville hier pour la nuit, mais malheureusement notre mère est fort malade ce matin. On nous à demandé d’aller l’avertir, fit tristement Alton, qui avait prévu ce scenario.
- Bien, entrez, mais soyez prudents et qu’on ne me blâme pas pour vous avoir laissé seuls.
- Bien joué! murmura Rognus à Alton tout en s’éloignant du garde. »
Les deux frères furent éblouis par la beauté de ce qu’ils voyaient. Jamais ils n’avaient vus une si grande cité, en fait, c’était la première fois qu’ils voyaient des bâtiments de si près. Ils coururent des les rues, jouant à divers jeux, explorant et réveillant par leur rires des quartiers entiers, découvrant les traits si distincts de l’architecture des grands êtres. Ils s’amusèrent tant, qu’ils ne virent pas le temps passer. Le soleil était maintenant bien visible au dessus des toits à l’est, cela devait faire plus de trois heures qu’ils s’amusaient ainsi. Les hommes commençaient à ouvrir des kiosques de fruits ou de vêtements : la vie reprenait son cours en ville. Rognus et son frère ne tardèrent pas à le constater. Le seul problème était qu’ils ne pouvaient même plus apercevoir la muraille qui encerclait la ville, ils étaient perdus.
En quelques minutes seulement, les rues étaient bondées. Alton et Rognus marchaient dans les rues maintenant depuis près d’une heure, sans trouver les portes de la ville. « On devrai se séparer, dit Alton. Lorsqu’on a trouvés la sortie, on se rejoint à la place publique, et on sort d’ici.
- Mais qu’est ce qui arrive si on ne retrouve plus la place publique après?
- Faisons une carte, sa nous permettra de connaitre notre chemin. »
Alton trouva un fusain au sol. Il chercha ensuite pour du parchemin. Rognus décida de prendre une annonce destinée à la population qui était accrochée à un mur. Il en trouva une deuxième et la donna à Alton, qui brisa son fusain en deux. « Voila, séparons nous. On se retrouve ici à dix heures pour voir si l’autre a trouvé la sortie, dit le
grand frère. »
Les deux frères partirent en direction opposée, à la recherche de la sortie. Ils n’avaient pas parlé aux hommes, on leur avait souvent dit de s’en approcher que pour le commerce et de les éviter en tout autre cas. De toute façon, ces centaines d’hommes qui arpentaient les rues les intimidaient beaucoup trop pour qu’ils ne disent un seul mot! Rognus reprit ses esprits, il était seul, et il devait trouver la sortie. C’était inutile de paniquer. Après réflexion, il se trouva particulièrement stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt : Il devait simplement se diriger toujours dans la même direction, et il arrivera tôt ou tard soi au port, soi à la muraille. Dans les deux cas, c’était sa voie de sortie de sortie. Il faut dire que notre jeune semi-homme était habitué de se perdre avec son frère, mais pas en ville. Il s’était souvent perdu dans les plaines, qui sont bien plus vastes que cet endroit et qu’il connaissait beaucoup mieux. Il marcha dans la même direction plus que possible, durant près d’une demi-heure. Il finit par voir des mâts qui dépassaient au dessus des toits. Il couru, il était arrivé au port! Le port devait bien être dix fois plus dégagé que les rues. De cet endroit, on pouvait voir la muraille et aussi, l’océan. Pour lui, c’était deux excellents points de repère.
Il fit marche arrière, retournant au point de rencontre qu’ils s’étaient fixé et attendit. Dix heures sonna, Rognus attendit. Quinze minutes plus tard, son grand frère n’était pas encore passé. Il attendit encore cinq minutes, et s’impatienta. Il partit à la recherche de son frère, mais il savait bien que c’était inutile, c’était comme chercher une aiguille dans une balle de foin. Onze heures sonna, Rognus n’avait rien trouvé. Il retourna au point de repère, espérant de tout son cœur que son frère serait là. À son arrivée, il aperçu un semi-homme, mais ce n’était pas son frère. C’était son oncle qui était parti à la recherche des deux jeunes. Il s’était informé, et on lui avait dit avoir vu deux semi-hommes se tenir à cet endroit. « Te voila! Enfin! dit l’oncle. Où est ton frère?
- Je ne sais pas! pleura Rognus. Il devait me rejoindre ici à dix heures!
- Vous vous êtes séparé? gronda l’oncle.
- Oui, pour trouver la sortie, on s’est dit que sa serait mieux.
- Viens, Je t’y amène.
L’oncle guida son neveux jusqu’aux portes de la ville. «Retourne au camp, et si ton frère n’est pas là, dit aux autres que je vais avoir besoin d’aide.
- Oui, fit Rognus, la gorge nouée »
Il retourna au camp à la course. Son frère n’était pas revenu, on envoya donc plusieurs personnes à la recherche d’Alton. On chercha jour et nuit pendant trois jours, ne retrouvant jamais le frère de Rognus. La caravane avait quitté la ville la semaine suivante, continuant son chemin sans Alton. On avait longtemps blâmé Rognus pour cela, mais tous savaient très bien que ni Rognus ni Alton n’étaient à blâmer. On oublia ce triste évènement dans les années le suivant. Lui, il s’en rappelait encore très bien, mais il était trop tard pour faire quoi que ce soi depuis déjà bien longtemps.
C’était l’heure de pointe à Grand-Pré, Rognus s’enfonça dans la foule, le regard baladeur, cherchant pour des cibles idéales. Un homme qui n’avait pas remarqué Rognus lui marcha sur les pieds et le fît tomber. « Oh! Je suis désolé mon brave! dit l’homme tout en l’aidant à se relever. » Rognus, acceptant l’aide de l’homme, se remit sur pied, vola sa bourse, le remercia de son mieux et s’éloigna, le moral plus haut que jamais. Comme tous les autres, cet homme sentait sa conscience allégée par le fait d’avoir aidé moindre que lui. Il n’était pas seulement moins lourd d’esprit, mais aussi plus léger physiquement. Ce deuxième état, il ne s’en rendit compte qu’au moment de payer son épicerie pour la journée, mais il ne pouvait rien y faire, sa bourse était disparue depuis plusieurs minutes. Rognus vérifia ensuite le contenu de la bourse. Elle était remplie de Gerots, il y en avait pour près de trois Barits. Refermant la bourse, il aperçu un bourgeois achetant une dague cérémoniale, faite d’argent et décorée d’émeraude. Il le suivi dans la foule, tel un animal traquant sa proie dans la forêt.
L’homme à la dague se dirigea vers l’échoppe du boucher. C’était un petit bâtiment souvent bondé de clients et c’était le cas cette journée là. À son entrée, le boucher servit l’homme avant tout les autres clients qui semblaient ne pas être dérangés par cela. « Bonjour Sir. Puis-je vous aider? dit le commerçant.
- Oui. Nous avons une petite fête ce soir. J’ai besoin de quinze parts d’agneau et de deux de bœuf
Le boucher sélectionna ses meilleures coupes et les donna à l’homme.
- Les voici. Sa fera vingt-trois Gerots.
- Mais… je croyais que je vous devais vingt-sept!
- Oui, mais pour vous seulement, c’est vingt-trois… murmura le boucher.
- Vous êtes trop gentil, en voici vingt-cinq!
- Bonne journée, Sir Parus!
- Pareillement, dit l’Homme en se dirigeant vers la boulangerie»
Rognus ne connaissait pas encore toutes les têtes fortes de cette ville, mais ce Sir Parus, Il devait certainement en faire partie. Le boucher lui avait donné la priorité par-dessus tout ces gens, et ceux-ci n’y voyaient aucun problème! En plus, il n’avait pas à payer le plein prix!
Le boulanger avait un kiosque à l’avant de sa maison. On y trouvait de tout : des pains jusqu’aux gâteaux! C’était un endroit que Rognus appréciait beaucoup : les gens fortunés y allaient souvent pour acheter des pâtisseries. C’était aussi le cas pour lui, qui ne pouvait résister à toutes ces sucreries. Il se mît derrière Sir Parus, qui achetait un gâteau et du pain. Le boulanger servit ensuite Rognus. Il acheta dix roulés aux mûres, pour un coût de dix-huit Gerots.
Sir Parus avait les bras bien remplis! Il transportait la totalité de ses emplettes dans une petite caisse de bois qu’il transportait avec ses deux mains pour éviter de tout laisser tomber. Il s’engagea dans une petite ruelle. C’était le moment idéal : Rognus et lui étaient seuls. Rognus s’approcha tranquillement de Sir Parus : environ trente pieds les séparaient. L’homme arrêta de marcher et déposa sa boite. Craignant d’avoir été remarqué par sa cible, Rognus se fit invisible en se cachant derrière un derrière un petit muret de pierre. C’est alors qu’il entendit une voix étrangère à lui, ce n’était pas celle de Sir Parus, mais bien celle d’une toute autre personne ayant un fort accent étranger. « Vous voilà enfin! dit l’étranger d’une voix rauque et caverneuse.
- Je suis désolé, J’ai eu quelques achats à faire. Pour quelle raison m’avez-vous fait venir ici?
- J’ai besoin de vous et vous savez très bien pourquoi.
- Non! Jamais. Vous pourriez me donner tout l’or du monde, et je les garderais en lieu sûr!
- C’est la raison pour laquelle je les veux tant, dit l’homme à la voix grave. »
Rognus leva la tête pour observer les deux hommes. L’étranger faisait dos a Rognus, qui put constater à quel point cet homme était intimidant : Il mesurait un peu moins de six pieds, pesait un généreux deux-cent livres et portait un long sabre en fer argenté avec une garde dorée. Sa peau était basanée et ses cheveux noirs. Il portait des vêtements conçus pour voyager, semblables à ceux des semi-hommes de la Vallée, mais plus légers. On voyait assez bien qu’il n’était pas de la région, ni même du royaume! Rognus pouvait voir le visage de Sir Parus. Il semblait craindre l’homme à la peau brune : on voyait qu’il n’était pas à son aise. L’étranger enchaîna la conversation.
« Vous devez m’aider à les obtenir. Je sais que vous en êtes capable. Si vous les avez d’ici trois semaines, Je vous garantis la richesse et la sécurité de votre femme et de vos enfants. Si, au contraire, vous ne les avez pas, vous serez réprimé à l’inverse de votre récompense.
- Si vous touchez à ma famille, je couperai votre sale langue de Malmonin et je vous tuerai si lentement que votre souffrance durera des siècles.
- Faites ce que je vous dis et rien n’arrivera à vous ou votre famille. Aidez-moi, et vous aurez mon respect, celui de Masel Garat et une part des profits qui compensera pour plus de mille fois vos efforts. Ignorez-moi, et votre famille souffrira inutilement car je connais déjà votre cachète et je peux me les procurer. Je peux demander tout les renforts que je veux, et ils partiront de Malmonub jusqu’ici en seulement deux mois. À ce moment là, toute la ville paiera et vous serez le coupable.
- Vous fabulez! Personne ne connais cet emplacement à part ceux que sa concerne!
- Si vous ne me croyez pas, relisez donc ma première lettre plus attentivement. Vous verrez bien que je ne mens pas et que je sais très bien où ils sont cachés. Si Je vous demande ce service, c’est pour éviter de faire un massacre et arriver à mon but dans les plus brefs délais.
- Assez parlé. Je suis attendu à l’instant même, dit-il nerveusement.
-Pensez-y bien. Je sais que vous ferez le bon choix, dit l’étranger à Sir Parus.
Sir Parus reprit sa caisse et quitta la ruelle par le même chemin qu’il avait utilisé pour y enter. L’étranger prit la direction opposée. Rognus resta caché derrière le muret. Il s’empara de la dague au moment ou Sir Parus passa près de lui marchant lentement tout en transportant sa lourde caisse, si lourde que la pression causée par la dague quittant le fourreau passa inaperçue. Rognus sortit silencieusement par le même chemin que l’étranger.
La dague à elle seule devait valoir près de quarante Marets. C’était carrément une œuvre d’art. En plus, cette discussion qu’il avait entendue l’avait fort intéressé! Sir Parus et cet homme savaient quelque chose que Rognus voulait lui aussi connaître. Le soleil et l’estomac de Rognus annonçaient presque midi. Il retourna chez Ghael pour diner et lui montrer ce qu’il avait déniché ce matin.
Ghael avait préparé une soupe aux pommes de terres et aux oignons pour le dîné. Rognus se servit une généreuse portion de soupe accompagnée de quatre roulés aux mûres qu’il partagea avec Ghael. Rognus profita du repas pour entamer cette discussion : « La matinée a été productive! J’ai pour plus de cinquante Marets en équipements et en monnaie!
- Mais c’est insensé! Qu’as-tu donc trouvé?
- Pas grand-chose… dit-il sarcastiquement. Seulement une dague, une épée, une hache, un contrat et une bourse.
- Montre-moi les armes, tu peux garder le reste. »
Rognus passa les armes à Ghael qui les examina avec toute l’attention qu’il possède. « La hache à été forgée par un maître. Je l’achète pour huit Marets. L’épée me semble provenir du même forgeron : Je la prends pour six Marets et six Barits. »
Ghael jeta ensuite un coup d’œil à la dague. « La dague est merveilleuse… mais surtout unique. C’est très risqué de vendre un tel objet. Je la prendrais bien pour trente Marets si elle n’avait pas été volée, mais dans ce cas ci, Je ne veux pas prendre ce risque.
- Je l’ai volée à un homme nommé Parus.
- Sir Parus? dit Ghael avec stupéfaction. C’est le chef des gardes de Grand Pré. Tu ne tarderas certainement pas à faire sa connaissance si tu continue à viser si haut. Si j’étais toi, Je retournerai cette dague aux gardes disant que tu l’as trouvée dans la rue. Mais tu pourrais attirer des soupçons. Fait attention : elle pourrait te donner plus de problèmes que tu en as eus pour la voler.
- Le chef des gardes? Alors là, Je comprends tout…
- Mis à part cette dague, Je te félicite pour ton travail!
- Merci, fit Rognus, gardant sa modestie pour une autre occasion. As-tu pensé au tournoi ce matin?
- Je suis décidé : ce tournoi aura lieu! Le coût de participation sera environ quinze Barits. Ce sera cinq Gerots pour les spectateurs. Le premier prix sera une arbalète à répétition, elle est munie d’un compartiment contenant dix carreaux. Le temps de chargement est réduit de plusieurs précieuses secondes et la puissance reste la même. Le deuxième prix sera l’arbalète miniature que j’ai conçue le mois dernier. Elle est si petite qu’elle peut être cachée dans un chapeau ou dans une manche longue. Elle est tout de même capable de tuer si le tireur sait bien viser et se trouve à courte distance. Le troisième prix sera une arbalète lourde : elle peut projeter un carreau à travers près de quatre pouces de bois sans problèmes!
- Je vais m’occuper de la promotion de l’évènement. Avec des prix comme ceux la, Je n’aurai aucun problème à atteindre les quarante participants que tu m’as demandé ce matin.
- Tu t’occuperas de faire les avis. Annonce-y les prix destinés aux gagnants et aussi les coûts de participation. »
Une fois le repas terminé, Ghael prit l’épée et la hache et paya le montant dû à Rognus. Il retourna ensuite travailler dans son atelier, où il ajouta les armes aux objets en vente. Rognus se rendit à sa chambre. C’était une petite pièce qui ne contenait qu’un lit simple et une fenêtre. Ghael la lui louait pour un coût de huit Barits par mois. Elle se situait au deuxième étage du bâtiment. Le premier étage était constitué du commerce de Ghael, le deuxième d’une cuisine, de la chambre de Rognus et de celle de Ghael. Il y avait dans la chambre de Rognus une latte de plancher qui pouvait être déplacée : dévoilant ainsi les économies du jeune semi-homme. Rognus y ajouta les profits de cette journée. Il essaya de relire le contrat qu’il avait volé ce matin là, mais il ne pouvait s’empêcher de penser à cette dague. Comment allait-il la vendre? Devrait-il la rendre à son propriétaire? Ce dont il était sûr : c’était qu’elle allait lui servir d’une façon où d’une autre. Il prit le contrat, se munit de la dague et se dirigea vers le quartier général des gardes.