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Auteur Sujet :

Ecrire un livre : vos romans amateurs (Màj du 1er post)

n°51574569
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 17-11-2017 à 14:28:11  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
C'est clair qu'un recueil de poésie ou un essai ça rapporte grave [:canard rouge:4]


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
mood
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Posté le 17-11-2017 à 14:28:11  profilanswer
 

n°51574630
Chou Andy
Would you know my nem
Posté le 17-11-2017 à 14:32:07  profilanswer
 

Non mais un manuel d'utilisation d'aspirateur par exemple :o


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J'aurais voulu être un businessman
n°51574792
Foncky
Posté le 17-11-2017 à 14:41:06  profilanswer
 

Les écrivains ne font pas le ménage, aucune chance que l'un soit embauché pour ce job  [:moonzoid:2]

n°51574857
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-11-2017 à 14:45:32  profilanswer
 

je parle d'autorité, il n'y a que les rapports qui rapportent.

n°51586748
k_raf
Totally nuts!
Posté le 19-11-2017 à 00:42:09  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :


 
Le coca light, plutôt  [:grenouille bleue]


Quand il ne se renverse pas :o

n°51586767
Paul le Po​ulpe
In POI I trust.
Posté le 19-11-2017 à 00:48:37  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :


 
Le coca light, plutôt  [:grenouille bleue]


Elle s'organise comment, ta journée-type d'écrivain ?

n°51589106
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 19-11-2017 à 14:39:58  profilanswer
 

Paul le Poulpe a écrit :


Elle s'organise comment, ta journée-type d'écrivain ?


 
Si j'étais célibataire, je ferais de la merde.
Comme je suis marié, je me couche avec ma femme, je me lève avec elle, ça le cadre.
 
Du coup je fais presque des horaires de bureau, 9h-18h. Mais tout en écoutant de la musique, gérant les réseaux sociaux, écrivant sur HFR et me grattant la couille gauche :o


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°51589113
Chou Andy
Would you know my nem
Posté le 19-11-2017 à 14:40:58  profilanswer
 

Bref une journée au bureau comme une autre. C'est pas très romantique finalement :o


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J'aurais voulu être un businessman
n°51589317
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 19-11-2017 à 15:14:18  profilanswer
 

Chou Andy a écrit :

Bref une journée au bureau comme une autre. C'est pas très romantique finalement :o


 
Non, ce qui est cool c'est l'adulation des masses laborieuses  [:grenouille bleue:1]


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°51589370
Chou Andy
Would you know my nem
Posté le 19-11-2017 à 15:22:47  profilanswer
 

Je croyais que tu avais un public jeunesse ? :o


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J'aurais voulu être un businessman
mood
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Posté le 19-11-2017 à 15:22:47  profilanswer
 

n°51589386
Foncky
Posté le 19-11-2017 à 15:25:02  profilanswer
 

"13 romans chez divers éditeurs, 87 à la bibliothèque rose et verte, ça fait donc un total de 100 pile."
 
En 5 ans ?  
La Bibliothèque Rose et Verte c'est quel format à chaque fois ? Vous travaillez à plusieurs auteurs sur toutes les séries ?

n°51594348
Merome
Chef des blorks
Posté le 20-11-2017 à 08:41:25  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :


Comme je suis marié, je me couche avec ma femme, je me lève avec elle, ça le cadre.


 
Je le savais, les écrivains sont tous  [:bestiole]


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Ceci n'est pas une démocratie
n°51594386
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-11-2017 à 08:49:56  profilanswer
 
n°51595755
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 20-11-2017 à 11:07:41  profilanswer
 

Chou Andy a écrit :

Je croyais que tu avais un public jeunesse ? :o


 
Ils peuvent laborieuser quand même [:zedlefou:1]
 

Foncky a écrit :

"13 romans chez divers éditeurs, 87 à la bibliothèque rose et verte, ça fait donc un total de 100 pile."
 
En 5 ans ?  
La Bibliothèque Rose et Verte c'est quel format à chaque fois ? Vous travaillez à plusieurs auteurs sur toutes les séries ?


 
C'est des petits romans, ne nous emballons pas :D  
En général 75 000 signes, parfois 35 000 pour les plus jeunes.
Généralement, on gère une série de A à Z, même si parfois on file un coup de main à gauche ou à droite s'il y a une urgence ou si quelqu'un est débordé.
En ce moment, par exemple, je m'occupe de la licence Trolls qui est un gros succès (8 bouquins + 1 livre dont on est le héros), de Skylanders qui vient de se terminer (13 tomes), d'Alvin et les Chipmunks, de Nils Holgersson, du Roi Julian...
 

Merome a écrit :


 
Je le savais, les écrivains sont tous  [:bestiole]


 
C'est la faute de l'absinthe  [:grenouille bleue]


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°51599183
Foncky
Posté le 20-11-2017 à 16:12:32  profilanswer
 

Ok, intéressant ! Y'a quand même une vraie performance à pouvoir mener tout ça de front :ange:  
 
Et je comprends pourquoi tu squattes hfr, c'est pour trouver des idées pour Trolls  :o

n°51870579
Bidiblop
Posté le 17-12-2017 à 22:45:31  profilanswer
 

J'ai 36.151 mots sur focuswriter, soit 37.168 sous word (aucune idée d'où vient le décalage) :o
 
Sacré processus que d'écrire un truc long, les rares choses que j'ai faites étaient beaucoup plus courtes, et j'avais eu LA bonne idée sans rien faire.
 
La je n'ai pas vraiment d'idée très précise, juste un cadre général. Ce qui m'ennuie, c'est que je ne vois pas encore "le" truc qui va faire que tout est logique et se tient, la clef de voûte de l'ensemble.
 
Du coup j'écris chaque jour en essayant de tenir plus ou moins un cap, jusqu'à ce que se présente les points durs, pour voir comment j'arriverais à les résoudre, et surtout voir si au terme de ce premier jet j'aurais de quoi faire plus convaincant à la réécriture.
 
Ce qui est cool c'est que des choses auxquelles je n'avais pas pensé tout seul à l'origine sortent du néant. Là, par exemple, j'ai eu hier un développement de personnage intéressant que je n'avais pas vu venir.


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Trollin', trollin', tro-llin' on HFR !
n°51870650
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 17-12-2017 à 22:53:28  profilanswer
 

Bidiblop a écrit :

J'ai 36.151 mots sur focuswriter, soit 37.168 sous word (aucune idée d'où vient le décalage) :o


 
Les anglo-saxons ne comptent pas de la même manière, par exemple pour les mots élidés type « l' ».
 

Bidiblop a écrit :

La je n'ai pas vraiment d'idée très précise, juste un cadre général. Ce qui m'ennuie, c'est que je ne vois pas encore "le" truc qui va faire que tout est logique et se tient, la clef de voûte de l'ensemble.


 
C'est ennuyeux :o D'après mon expérience, tu peux tenir tout un roman comme ça, et à l'arrivée ton roman c'est de la bouillie pour chat et t'es tout dèg :o  


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°51870712
Bidiblop
Posté le 17-12-2017 à 23:01:00  profilanswer
 
n°51870784
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 17-12-2017 à 23:09:12  profilanswer
 

Il a pas forcément tort mais bof, en règle générale beaucoup de mal avec l'attitude américaine vis-à-vis de l'écriture (ou alors vis-à-vis des défis en général). C'est pour ça que je rechigne avec le NaNoWriMo, j'en peux plus de ce positivisme à outrance du style vas-y tu peux le faire, t'es le meilleur, ton roman sera super… alors que c'est pas vrai.

 

HS à part, ma réponse n'était pas là pour t'enfoncer même si le doute était permis :o mais j'ai rencontré ce problème moi-même et c'est d'ailleurs mon principal problème avec l'écriture de romans en général, et c'est assez vexant de se retrouver avec un roman à la fois fini et pas fini, quelque chose sur lequel ton travail est terminé mais auquel tu n'arrives pas à donner une structure suffisante pour en faire autre chose qu'un tas de pages avec quelques jolies visions dedans.

Message cité 1 fois
Message édité par biezdomny le 17-12-2017 à 23:09:26

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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°51870854
Bidiblop
Posté le 17-12-2017 à 23:18:46  profilanswer
 

En fait c'est rigolo, mais je me souvenais d'un message de GB qui parlait de ça. En fait, il y en a même deux.
 
Et il est d'accord avec la vision US du truc (point C).
 
Donc peut être que tu devrais persévérer :o


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Trollin', trollin', tro-llin' on HFR !
n°51942117
toupouri
Posté le 26-12-2017 à 16:14:50  profilanswer
 

Bidiblop a écrit :

La je n'ai pas vraiment d'idée très précise, juste un cadre général. Ce qui m'ennuie, c'est que je ne vois pas encore "le" truc qui va faire que tout est logique et se tient, la clef de voûte de l'ensemble.
 
Du coup j'écris chaque jour en essayant de tenir plus ou moins un cap, jusqu'à ce que se présente les points durs, pour voir comment j'arriverais à les résoudre, et surtout voir si au terme de ce premier jet j'aurais de quoi faire plus convaincant à la réécriture.
 
Ce qui est cool c'est que des choses auxquelles je n'avais pas pensé tout seul à l'origine sortent du néant. Là, par exemple, j'ai eu hier un développement de personnage intéressant que je n'avais pas vu venir.


C'est normal que des choses viennent durant le processus d'écriture :) Mais ça me paraît risqué de se lancer sans squelette solide, en comptant sur les idées qui viendront en cours de route.
 
En plus, généralement, le côté improvisé, l'avancée à tâtons sans développement construit se ressent assez bien dans les œuvres artistiques (film, livre...).


J'avais beaucoup aimé Ragtime de Doctorow. Je recommande.

n°51943215
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 26-12-2017 à 18:46:03  profilanswer
 

Bidiblop a écrit :

En fait c'est rigolo, mais je me souvenais d'un message de GB qui parlait de ça. En fait, il y en a même deux.
 
Et il est d'accord avec la vision US du truc (point C).
 
Donc peut être que tu devrais persévérer :o


 
Et toujours aussi d'accord, d'ailleurs :D
 
J'en profite pour ceux qui souhaitent voir quatre exemples d'histoires développées pour Noël avec des personnages de mes romans:
Le Noir est ma Couleur (Young Adult): https://www.facebook.com/olivier.ga [...] 7275874498
Rekk (Fantasy): https://www.facebook.com/olivier.ga [...] 8445810381
Chloé (Young Adult)): https://www.facebook.com/olivier.ga [...] 7009085858
Fitz (Polar): https://www.facebook.com/olivier.ga [...] 6202352272


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°51948033
true-wiwi
Posté le 27-12-2017 à 12:58:18  profilanswer
 

biezdomny a écrit :

Il a pas forcément tort mais bof, en règle générale beaucoup de mal avec l'attitude américaine vis-à-vis de l'écriture (ou alors vis-à-vis des défis en général). C'est pour ça que je rechigne avec le NaNoWriMo, j'en peux plus de ce positivisme à outrance du style vas-y tu peux le faire, t'es le meilleur, ton roman sera super… alors que c'est pas vrai.  
 
HS à part, ma réponse n'était pas là pour t'enfoncer même si le doute était permis :o mais j'ai rencontré ce problème moi-même et c'est d'ailleurs mon principal problème avec l'écriture de romans en général, et c'est assez vexant de se retrouver avec un roman à la fois fini et pas fini, quelque chose sur lequel ton travail est terminé mais auquel tu n'arrives pas à donner une structure suffisante pour en faire autre chose qu'un tas de pages avec quelques jolies visions dedans.


 
Disons que ça encourage au moins à se mettre à l'ouvrage et c'est en forgeant qu'on devient LoursPD.
 
Après faut avoir quelqu'un qui relit derrière et qui sache faire des critiques constructives.


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Sullen and bored the kids play and in this way they wish away each day...
n°51948528
Bidiblop
Posté le 27-12-2017 à 14:04:00  profilanswer
 

true-wiwi a écrit :

c'est en forgeant qu'on devient LoursPD.


Pourquoi, c'est qui l'oursPD ?
 
Edit : Ah, après réflexion, ce doit être la fameuse rédactrice de tutos pour logiciels de régime incluant des photos de catcheurs. J'ignorais qu'elle était toujours membre du forum.


Message édité par Bidiblop le 27-12-2017 à 14:57:48

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Trollin', trollin', tro-llin' on HFR !
n°51951430
true-wiwi
Posté le 27-12-2017 à 20:04:52  profilanswer
 

C'est l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le bouclier entre autre.
 
Mais c'était surtout pour faire référence à une scène de forgeron dans Chien du Heaume.


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Sullen and bored the kids play and in this way they wish away each day...
n°52078070
Basan
www.ecritsetcris.fr
Posté le 10-01-2018 à 18:21:27  profilanswer
 

Bonjour à tous... Je reviens vers vous pour vous soumettre une nouvelle "oeuvre"...Bon, je préviens tout de suite, c'est écrit en un seul jet, sans réelles recherches (donc pour les détails historiques...), en deux heures. Appelons ça un crash-test... J'ai dans l'idée de peaufiner ça dans les jours / semaines à venir, histoire, pourquoi pas, d'en faire une vraie nouvelle... Bon, dîtes moi si je pars de très loin...!
 
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Frères Ennemis

 
La forêt ne lui paraissait plus si hostile. Il la connaissait par coeur, du sentier le mieux balisé jusqu’au moindre petit branchage. Aveugle, il pourrait y retrouver son chemin sans effort. Les odeurs, les sensations, tout était resté gravé en lui.  
 
Chaque pas en avant dans ce dédale végétal le plongeait dans ses souvenirs. Au gré des efforts, sa vie défilait encore dans son esprit, les succès remportés, les erreurs commises. Une vie pleine et aboutie.  
 
Après deux bonnes heures de marche, il atteignit sa destination, un chemin abandonné, recouvert de mousse. Ici un chêne majestueux, là un rocher sorti de terre, aplati par l’érosion. Endroit banal, s’il en est, mais pas pour lui. Une goutte de sueur perla sur son front ridé et glissa le long de sa joue creuse. Il sortit un mouchoir en tissu de sa poche, se tamponna le visage, puis s’assied, essoufflé, sur le caillou face à lui. Il posa sa canne à terre et se plongea dans ses pensées.
 
Le calme de l’instant fut troublé par un geste ressenti sur son épaule. Une fillette aux cheveux blonds vénitiens tirait furieusement sur sa chemise.
 
« Grand père ! Grand père ! C’est là ? On est arrivés ? »
 
——————————————————
 
« Yankee, t’es mort ? »
 
John appuyait fermement sur sa jambe ensanglantée. Il avait appliqué la poudre antiseptique et un pansement trouvés dans son paquetage. Il improvisait maintenant une compresse avec la paume de ses mains. La balle n’était pas ressortie. Certes, la blessure n’engageait pas son pronostic vital, mais si on ne le retrouvait pas très vite, l’infection pourrait, a minima, lui coûter sa jambe.  
 
A peine commencée, la guerre était déjà finie pour lui. Etendu là, sur ce lit d’herbe, à l’abri d’un chêne, se relever lui était impossible. Attendre était maintenant la seule chose à faire. Attendre, et espérer ne pas se faire repérer.
 
« Je t’entends bouger le Yankee. T’es dans un sale état ou tu survis ? »
 
Un Boche. Vivant. Il les croyait pourtant tous les trois passés de vie à trépas. Il voulut se saisir de son fusil, mais celui-ci avait volé à plusieurs mètres quand John fut touché. Il n’était pas en état de ramper pour le récupérer. Et quand bien même, il prendrait le risque de se mettre à découvert face à l’ennemi.
 
« Je vais pas te tuer. Ton copain m’a arraché la main en me tirant dessus. Ce salaud m’a eu au genou aussi. Je suis pas en meilleure forme que toi le Yankee ».
 
Fallait-il croire l’allemand ? John osa passer la tête derrière l’arbre. De l’autre côté, il vit trois cadavres : deux Boches…Et Lovet. Andrew et lui faisaient partie du 506e régiment d’infanterie aéroportée, Fox Company. Comme les autres bataillons, ils avaient ce matin là été parachutés en Normandie française, opération Albany, en soutien des troupes qui devaient débarquer quelques heures plus tard par la mer.
 
L’objectif était simple : sécuriser au maximum la zone de débarquement par une attaque nocturne rapide et efficace. La DCA allemande, implacable, avait cependant obligé les avions à changer de cap, et les parachutistes à sauter, peu importe où. John avait machinalement suivi son copain de régiment. Ils avaient miraculeusement atterri à l’orée d’une forêt, sans blessure. Après avoir consulté la carte de la zone, ils avaient décidé de se rendre à pieds vers un point de convergence indiqué.
 
Sur le chemin, en s’enfonçant dans les bois, ils avaient été surpris par trois allemands en patrouille. S’en était suivi un échange de coups de feu. Andrew avait été touché à la tête mais avait pu tuer un des allemands et, manifestement, en blesser un deuxième. John s’était occupé du dernier, au prix de sa jambe.  
 
Le Boche survivant était accolé à un gros rocher. Sa main saignait abondamment et son genou n’était plus qu’une plaie béante. John croisa son regard.  
 
« Ah, voilà, t’es vivant ! Tu vois, je t’ai dit, je suis pas en état moi non plus »
 
« Ferme la sale Boche…! »
 
« Ok ok. On est ennemis c’est sur. Tu sais, l’autre Yankee a voulu me tuer, mais mon copain l’a tué. C’est la guerre hein. »
 
« Il s’appelait Andrew… »
 
« Et lui c’était Helmut, lui là, Klaus. »
 
« Ferme la je t’ai dis… »
 
« Comment ? Tu rends hommage à ton copain en l’appelant par son prénom. Je fais pareil avec mes copains ».
 
« Saloperie de nazis. Vous ne méritez aucun hommage. Ferme là »
 
« Ah oui, nazi… Je suis de la Wehrmacht. C’est peut être différent, qui sait ? J’obéis aux ordres. »
 
« Aux ordres d’Hitler… »
 
« Ah, oui, Hitler… Connais-tu le général Olbricht ? »  
 
« Tais toi bon Dieu, tais toi ! »
 
« J’en conclus que tu ne le connais pas. Ca viendra. Tu comprendras donc la complexité des rapports entre l’armée allemande et les nazis. »

John avait peine à réaliser ce qu’il venait d’entendre. Il était coincé, sur le front, avec un soldat ennemi voulant débattre de son appartenance au nazisme. Irréel.
 
« Toi, tu vas comprendre la simplicité des rapports entre les Etats-Unis d’Amérique et les salopards dans ton genre. Mon bataillon va me retrouver bientôt et ils t’exploseront le crâne. »
 
« C’est possible. Ou alors mon bataillon arrivera le premier. Dieu sait ce qu’ils te feront. Une troisième possibilité est que nous restions là pendant des heures. Nos blessures vont s’infecter et nous allons sans doute mourir. »

L’allemand avait raison. Aucun d’entre eux n’était dans une position plus enviable que l’autre. Il fallait espérer que la 101e soit là rapidement, mais aussi se préparer au pire. John pensa à ce moment que manger lui permettrait de garder l’esprit clair. Il parvint à ouvrir son paquetage, mais s’aperçut que la poche dédiée à la nourriture avait été percée par une balle. Elle était entièrement vide.
 
C’est alors qu’un biscuit atterri à côté de lui, sur l’herbe.
 
« Tiens Yankee. Prends-ça. Il va falloir tenir. »
 
Après quelques secondes d’hésitation, et étonnamment, John prit le biscuit et le porta à ses lèvres. Par ce geste il avait l’impression de trahir son bataillon. Mais pouvait-il faire autrement ? A ce stade, l’autre ne présentait aucun danger. Alors un biscuit…
 
« C’est dégueulasse n’est-ce pas ? Est ce que c’est mieux en Amérique ? »

John ne répondit pas, honteux de la faiblesse dont il venait de faire preuve. Il avait envie de fermer les yeux, mais son instinct de survit lui interdit cette faveur. Il soupira.
 
« A quoi tu pense Yankee ? Moi je pense à Francfurt, la ville d’où je viens, où m’attends ma femme. Enfin, ma future femme, Birgit. A cette heure ci, elle doit être entrain de se réveiller dans son lit confortable. »
 
Le GI écarquilla les yeux. Lui aussi était entrer de penser à sa Caroline du Nord natale et à Jen. Sans pouvoir expliquer raisonnablement le phénomène, il ressentit une forme de compassion à l’égard du soldat adverse qui, visiblement, vivait les mêmes tourments que lui. La douleur s’intensifiait et ramollissait probablement son cerveau. C’est en tout cas ce qu’il se disait.
 
« C’est qui ce Olbricht ? »
 
« Ah, tu t’intéresse enfin à ce que je te raconte ! Bien, nous avons fait un pas alors. Olbricht est un général à Berlin qui va renverser Hitler. Mais chut, il ne faut pas ébruiter ça. »
 
« Un traître… »
 
« Un traitre à Hitler ! Je pense que ça te ne dérange pas tant que ça. Tu vois, je t’ai dit, les choses sont plus compliquées que tu le pense. Il ne suffit pas d’être allemand pour être nazi. »
 
« J’ai compris ton manège le Boche. Tu veux me faire croire que tu est un traître prêt à retourner ta veste. Comme ça, quand mon bataillon viendra, tu espère être épargné. »
 
« Oh non, je n’ai aucun doute sur le sort que me réserve tes compagnons. Je l’accepte. C’est la guerre. Mais, mes derniers instants peuvent être employés à te convaincre que la vie, la guerre, n’est pas blanche ou noire. Que puis-je faire d’autres en attendant la mort ? »
 
« Accepter ton sort en silence. »
 
« Ou bien me rapprocher de mon prochain pour mettre ma conscience en ordre devant Dieu à l’heure du jugement. »
 
« Ton prochain ? »
 
« Tu es un être humain. Nous sommes ennemis sur le front. Mais quand vient le temps de mourir, nous sommes tous les deux des hommes espérant la grâce de Dieu. »

Il y eut un long silence, de plusieurs secondes. John essayait de rassembler ses esprits.
 
« Charlotte… »
 
« Quoi, que dis tu Yankee ? »
 
« Tu m’as demandé à quoi je pense. Et bien je pense à Charlotte, en Caroline du Nord, ma ville. Ma fiancée m’y attends aussi. Jen. »
 
« Eh bien, nous ne sommes pas si différents alors… »
 
« Moi je ne me suis pas engagé au service d’une ordure de dictateur. »
 
« Tu t’es engagé au service de ton pays. Veux-tu une surprise ? Moi aussi ! Tu aimes les Etats Unis d’Amérique. J’aime l’Allemagne. Est-ce si dur à comprendre ? Le reste, c’est de la politique. De la mauvaise politique malheureusement. Mais vous allez gagner. Hitler a mis notre pays dans une situation terrible, et  Dieu seul sait ce qui va se passer pour nous après la guerre ».
 
« Tu ne soutiens pas Hitler. Pourquoi ne pas déserter et entrer en résistance dans ce cas ? »
 
« Parce que j’ai une famille voyons ! Un déserteur est un criminel, tu le sais bien. Mes parents seraient fusillés, Birgit torturée. Je me suis engagé parce que nous n’avions pas le choix. Certains de mes camarades sont partisans du parti Nazi. D’autres, comme moi, sont en réalité prisonniers du système. »
 
« Pourquoi tu me dis tout ça ? »
 
« Je t’ai expliqué déjà. Pour me mettre en conformité avec Dieu. Quand nous avons croisé ta route, avec ton camarade, mon boulot était de vous tuer. Le tien était le même à mon égard. Mais à présent, sommes nous encore des soldats, ou juste deux hommes blessés dont les heures sont sans doute comptées ? »
 
« Je ne mourrais pas ici. »
 
« Je l’espère pour toi Yankee. Si tu survis à cette épreuve, je voudrais que tu te rappelles de tout cela. Que les choses ne sont pas toujours comme on les présente. Je me rends compte maintenant que nous nous entretuons entre humains. Cela est-il raisonnable pour Dieu ? »

 
La pluie se mit à tomber au fur et à mesure que le jour se levait. La terre boueuse donnait à l’atmosphère une odeur désagréable. Au loin, on entendait des échanges de tirs et de canons. Cela faisait plus d’une heure qu’ils étaient là.  
 
John était perturbé par les propos du Boche. Son patriotisme n’était pas remis en question, mais sa qualité de soldat, elle, en avait pris un coup. Se battre pour son pays, très bien. Mais au prix de l’humanité, cela lui convenait-il ?
 
« Tu entends les coups de feu. Tes amis d’Amérique ont commencé à débarquer sur la plage j’ai l’impression. »
 
« Vous saviez que l’on arrivait… »
 
« Bien sur, on s’est préparé ! Mais, de toi à moi, je pense que cela va tourner au fiasco pour nous. Il va y avoir des milliers de morts. Pour quoi ? »
 
« Qu’est ce que vous faisiez dans la forêt ? »
 
« Tu vois ces sacs là-bas ? Ils sont plein de munitions. Mon bataillon devait être ravitaillé. Nous sommes allés jusqu’à Carentan pour ramener ces balles. J’imagine que notre absence doit être remarquée à présent. »
 
« Ce chemin, c’est une route vers Carentan n’est-ce pas ? Ca veut dire que ton bataillon va forcément passer par là… »
 
« Oui, certainement. »
 
« Putain… Tu gagnes du temps le Boche ! »
 
« De quoi me parles-tu ? J’ai vu des centaines de parachutes dans le ciel. Certains de tes amis ne sont sans doute pas très loin. Ils peuvent très bien passer par ici aussi ».

 
Cette idée plaisait à John. Il devait garder espoir pour rester en vie. De toutes façons, il savait qu’il n’avait plus son destin en mains. L’avenir déciderait pour lui de son sort.  
 
L’aube était claire à présent. L’atmosphère sentait la poudre et le sang. Les mitraillettes, les canons, tout ce bruit devenait insupportable. L’assaut avait lieu à quelques centaines de mètres et les deux soldats, entrainés pour ce jour, ne pouvaient y participer.
 
« C’était quoi ton travail Yankee ? Avant la guerre je veux dire. Moi j’étais professeur d’anglais à Francfurt, pour les enfants. C’est pour ça que je parle ta langue.»
 
L’allemand relançait sans arrêt la conversation. John aurait souhaité attendre la mort dans le calme et le silence. Mais visiblement, son frère ennemi ne l’entendait pas de la même oreille. Rentrer dans son jeu était risqué. Il pensait toujours que l’autre avait peut-être une stratégie pour se sortir de ce guêpier.  
 
Et sa jambe. La douleur ne faiblissait pas. Au contraire.
 
« Mécanicien… »
 
« Tu fabriques des automobiles ! C’est excitant comme métier ça ! »
 
« Je les répare plutôt…Enfin, je les réparais… »
 
« Yankee ! J’entends du bruit ! »

 
Les deux hommes se turent. A quelques mètres d’eux, les brindilles aux sols craquelaient sous la pression d’une présence en approche. John pria intérieurement.  
 
Charlotte, Jen, ses parents, son petit frère Mark, le garage. Ses pensées ne devinrent plus qu’une énorme masse de confusion. Dans ce flou cérébral, il lui était impossible de  faire pause sur une image ou une sensation. La peur de mourir. C’était donc cela.
 
« Ein hund ! C’est juste un chien le Yankee ! »
 
Le parachutiste ouvra ses yeux, que la terreur avait irrémédiablement clos quelques secondes auparavant, et se trouva nez à nez avec un bâtard à quatre pattes. Sale comme un pou, le poil oscillant entre un blanc cassé et un jaune pisse.  
 
« Il n’a pas de collier. Un chien errant ».
 
L’animal reniflait le soldat blessé. L’odeur du sang l’avait peut être attiré là. Il entreprit d’étaler sa langue râpeuse sur le visage de John, lequel, d’un mouvement brusque de la main, montra sa désapprobation certaine. Effrayé, le chien décida de changer de cible et se dirigea vers l’allemand.
 
Ce dernier était plus enclin à profiter de quelques secondes de tendresse canine. Cela faisait des années maintenant qu’il n’avait ressenti aucune chaleur, ni humaine, ni animal. L’enrôlement, la guerre, tout cela semblait sans fin.
 
Après avoir savamment nettoyé le soldat, le labrador, ou en tout cas à moitié, repéra le paquetage alimentaire de l’américain, à quelques mètres. Sans demander son reste, il s’y précipita et commença a dévorer la pitance.
 
« Espérons qu’il soit seul », dit John.
 
« Pour toi non, Yankee. Ce n’est pas un chien allemand. Donc soit il vient de ton camp, soit il est français, et c’est la même chose »
 
Après avoir minutieusement vidé le sac de nourriture, enfin de ce qu’il pouvait en faire, le cabot repartit en courant, aussi soudainement qu’il était arrivé.  
 
« Nous voilà retournés à la case départ. Toi et moi, Yankee »

« Ouaip… », soupira John.
 
Les bombardements et les tirs semblaient se rapprocher des deux soldats. Les alliés gagnaient du terrain, immanquablement.  
 
« Ce n’est plus qu’une question de minutes maintenant, Yankee… »
 
« Nous allons gagner la guerre. »
 
« C’est certain. Est-ce que ça me rends triste ? Pas vraiment. Heureux alors ? Non plus. Une fois de plus, l’Allemagne sera humiliée. Ma belle Allemagne ».

John avait repris pleinement espoir. Les troupes GI étaient entrain de remporter la bataille de Normandie, c’était certain.
 
« On va débarrasser ce pays d’Hitler et des Boches. »
 
« Alors ça, nous serons nombreux à vous en remercier. »
 
« Est-ce que tu es nazi le Boche ? »
 
« Mein Got, mais tu n’a pas écouté ! Bien sur que non ! Je suis un soldat qui se bat pour son pays, pas pour un moustachu frustré. Crois-tu que je prenne du plaisir ici ? »
 
« Alors rends-toi. Tu seras fait prisonnier, probablement envoyé dans un camp après la guerre. Dans quelques années, si tu as démontré que tu n’étais pas réellement nazi, peut être tu pourras retourner en Allemagne ».
 
« Hahahaha. Me rendre ? Mais devant qui, Yankee ? »
 
« Devant moi pardi ! Je leur dirai que tu es mon prisonnier. Tu approuveras. Peut être il ne te tueront pas ».
 
« Et pourquoi tant de pitié d’un coup ? »
 
« Pas de pitié… Tu seras jugé à l’avenir pour ton allégeance à Hitler, peu importe par qui… Mais il y a eu trop de massacres ces derniers temps dans le monde. La guerre est de toutes façons finie pour moi. Autant que je sorte sur une bonne action, Dieu en sera sans doute content ».
 
« Je ne me rendrais pas, Yankee. J’accepte mon destin. J’ai vu le front, contrairement à toi. Je suis las. Si je dois mourir aujourd’hui, alors que Dieu accomplisse son office. »
 
« John…Tu m’appelles Yankee… Mon nom c’est John… »
 
« Ok John… »

 
Le jour étant pleinement levé à présent. Le débarquement battait son plein. Adossé à son arbre, John se demandait si son unité avait réussi sa mission.
 
Au loin, des voix humaines se firent entendre. A pareille distance, impossible de distinguer la langue parlée. John pressentit qu’il s’agissait des alliés.
 
« Jürgen… »
 
« Quoi ? »
 
« Je m’appelle Jürgen… C’est toujours mieux que le Boche, non ? »
 
« Jürgen, des voix… Quelqu’un approche ! »

 
Le silence s’imposait. John tourna la tête en direction de l’allemand. Leur regard se croisèrent. Chacun savait la conclusion proche. Dans leurs yeux se lisait un mélange d’angoisse et d’espoir. Malgré tout, l’un comme l’autre voulait vivre.  
 
——————————————————
 
Le vieil homme se releva, péniblement. Il prit la main de son arrière petite fille et lui adressa un tendre sourire. En elle il percevait l’avenir d’un monde moins violent. Une nouvelle génération, toujours plus encline à l’humanisme et au refus de la haine.
 
« Alors, Grand père, comment ça s’est fini ? »
 
Une larme se mit à couler long de sa joue. Le souvenir remontait sans qu’il ne puisse contenir la tristesse que cela suscitait en lui. Les derniers instants. L’arrivée des soldats, trois. Le soulagement.
 
Il avait insisté pour que l’autre soit épargné, pour qu’il soit fait prisonnier. Mais l’instinct de guerre des soldats était trop fort. L’ennemi n’avait pas même pu dire un mot. Une balle dans la tête, sans sommation. C’en était instantanément fini.
 
Lui était resté bouche bée. Un des soldats lui lança sa gourde. Un autre appelait une assistance médicale par talkie-walkie. On le pressait de questions. A bout de force, il s’évanouit.
 
Il s’était réveillé dans un lit, la main et le genou bandés. La guerre était fini pour lui. Autour de lui, d’autres soldats blessés, parfois agonisants. A la douleur physique s’ajouterait les séquelles psychologique.
 
Son arrière petite fille attendait patiemment la réponse à sa question. Il s’essuya les yeux mouillés d’un geste du bras, puis posa son regard dans le vide du ciel.
 
« Ca s’est mal fini Carlotta… ».

n°52079551
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 10-01-2018 à 21:25:14  profilanswer
 

J'ai essayé un truc (faute de temps, pardon) : picorer une phrase ou deux au hasard.  
 

Citation :

« J’en conclus que tu ne le connais pas. Ca viendra. Tu comprendras donc la complexité des rapports entre l’armée allemande et les nazis. »


 
Même un gars super éveillé et philosophe, j'ai du mal à imaginer un soldat allemand, quel qu'il soit, employant ces mots. « C'est plus compliqué que ça », à la rigueur.  
 

Citation :

Il s’était réveillé dans un lit, la main et le genou bandés. La guerre était fini pour lui. Autour de lui, d’autres soldats blessés, parfois agonisants. A la douleur physique s’ajouterait les séquelles psychologique.


 
Même dans une réflexion-bilan des années après, j'ai du mal à imaginer un ancien soldat employant ces mots. Les séquelles psychologiques, c'est un terme qu'on emploie maintenant, mais la plupart des gens qui ont vécu une guerre (et même des guerres assez récentes) n'avaient pas de mots à mettre sur le stress post-traumatique, ou alors des mots qu'on n'utiliserait plus aujourd'hui, voire considéraient leurs problèmes comme une faiblesse honteuse.  
 
Bref, j'ai l'impression d'entendre une sorte de narrateur omniscient contemporain qui s'exprime plutôt que les personnages.  
 
Cela mis à part, il y a une chose qu'on ne peut pas manquer de saluer, c'est ton travail. La plupart des gens qui viennent poster ici partent en flammes à la moindre remarque et s'en vont chercher ailleurs des gens qui comprendront leur génie, et ça fait vraiment plaisir de voir qu'il y a des apprentis auteurs (et on l'est tous même si c'est dans notre baignoire le matin et dans ce cahier honteux qu'on cache parce qu'on refuse de se l'avouer) qui ont pigé que c'est 99% de transpiration [:cerveau whistle]  
 
D'ailleurs même Hugo tous les matins avant le petit dej c'était 80 vers debout à sa table de travail pour pas perdre la main :o


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°52079994
MasonAge
Posté le 10-01-2018 à 22:05:21  profilanswer
 

Je trouve que c'est du bon boulot vu le temps très court que tu y as passé.
Maintenant je ne comprends pas la proposition du soldat américain. Le soldat allemand étant coincé j'aurais trouvé plus approprié "écoute je dirais que tu t'es rendu pacifiquement. Tu es d'accord ?" au lieu de l'impératif "Alors rends toi"
 
Et puis est ce vraiment une histoire à raconter à une petite fille ? à sa fille/son fils en âge de comprendre peut-être...

n°52090646
Bidiblop
Posté le 11-01-2018 à 20:34:18  profilanswer
 

ça m'a fait penser à :
 
https://en.wikipedia.org/wiki/Clean_Wehrmacht


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Trollin', trollin', tro-llin' on HFR !
n°52154174
MasonAge
Posté le 18-01-2018 à 07:13:03  profilanswer
 

J'aime bien poster ici de temps en temps certains textes... euh là je n'ai pas fini de travailler dessus donc désolé c'est un brouillon et je n'ai pas encore conclu comment je voulais finir mon histoire donc c'est encore plus bancal ; mais bref je vous copie ci-dessous un extrait :
 
 
************************************************************************************************
 
Et pourtant Lazare Baier se souvenait, plongeait et replongeait dans ses souvenirs, au risque d'inonder le présent des images du passé, et de s'y noyer par la même occasion.
 
La faible fréquentation de sa boutique, néfaste à ses affaires, offrait tout de même la liberté de céder à sa propension de livrer son esprit à de longues rétrospections.
 
Il revoyait la longue rue Pialat dans des teintes sépia, les terrains vagues d'alors qui y entouraient la maison de ses parents, la même qu'il occupait jusqu'à aujourd'hui ; une partie des chambres étaient louées à cette époque.
 
Sœurs d'une amie à sa mère, les demoiselles Pik mangeaient avec eux et payaient toujours leur loyer à l'heure ; Melinda faisait parfois une excellente tarte tatin et Marta souvent après le repas s'asseyait au piano et en tirait d'entrainantes mélodies qu'elle accompagnait en chantant russe.
 
Félicien Nevaire était arrivé, le sortant de ses pensées. Comme tous les mardis, à la même heure, Lazare tira le store de fer sur sa boutique et avec son ami traversèrent la place Croix-Paquet.
 
Le monde d'aujourd'hui était devenu bien fade et gris, la magie et l'émerveillement n'étaient plus que dans ses souvenirs de petit garçon quand, par exemple, il se demandait si le chauffeur vivait dans son bus sans jamais en sortir.
 
Comme tous les mardis, ils croisèrent Sopie TeHuur au bar La Salamandre. Après quelques I.P.A. amèrement houblonnées, ils repartirent, montèrent la rue du Quiau pour arriver après un grapillon chez Lazare.
 
Comme tous les mardis des fins d'automne, ils mangèrent une excellente choucroute de poissons et en dessert une charlotte poire-chocolat-amande avant de jouer aux échecs toute la soirée.
 
"Rien n'a changé dans ce salon" fit observer Félicien, "et je suppose que là-haut non plus. Tout ici sent la naphtaline.". Il voulait parler des chambres des demoiselles Pik et celle de M. Berliet. La remarque était justifiée : Lazare avait vraiment coagulé l'image de l'intérieur de cette maison à deux étages. S'il osait rarement entrer dans la pièce occupée par le terrible M. Berliet, il allait souvent s'asseoir dans celle des sœurs Pik, se rappelant, devant les robes précieusement entretenues, leurs présences et leurs rires.
 
En évoquant ses souvenirs d'enfance, la figure de Marta se détachait singulièrement ; la tendresse ressentie par Lazare à l'évocation de cette femme lui permettait de mieux réaliser combien il l'avait aimé.
 
Mais ces images étaient âgées de plus de quarante ans et ces personnes n'étaient plus vivantes que dans la mémoire de Lazare qui se les rappelaient toujours et encore. Son père tendait la main vers un des livres de M. Berliet dans la grande bibliothèque en chêne massif de leur prestigieux locataire. Et immanquablement, avant même qu'il ait pu achever son geste, la mère exprimait sa désapprobation : les écrits - à l'exception de la sainte Bible - étaient des objets au mieux inutiles, au pire dangereux et le père haussait les épaules mais reposait l'imprimé, allongeait les jambes et d'un air boudeur, alignait les ronds de fumée.
 
Le temps, à ces moments, coulait au ralenti et Lazare retrouvait un peu de cette sensation dans la répétition au travers des années de ces rituels de soirées avec son ami Nevaire. La soirée de cette semaine suivait le même déroulement que celle de la semaine d'avant, elle même planifiée comme celle d'avant et ainsi de suite ; et cette répétition méticuleuse permettait aux détails de prendre autant d'importance qu'en avaient ceux de son enfance. Sans cela, Lazare n'aurait rien pu retenir du présent habité comme il l'était par le passé.
 
La dernière partie d'échecs achevée Félicien se leva et parti, sa haute silhouette tranchant sur le brasillement de la ville.
 
Plusieurs souvenirs défilèrent dans l'esprit de Lazare, cafourné devant l'âtre, repensant aux printemps passés sur les genoux de mademoiselle Pik. Souvent elle lui fredonnait, à l'oreille, tout bas, une comptine sur le retour de l'hirondelle, au-dessus d'un jardin merveilleux.
 
- Où est ce jardin ? demandait Lazare, tout bas lui aussi.
 
- Je ne te le dirai jamais, c'est à toi de le trouver.
 
- Mademoiselle Marta, chuchotait le petit. Quand je serai grand je serai ton mari et nous partirons ensemble...
 
- Chut ! disait-elle en riant, et elle le serrait plus fort contre elle, lui bouchant les lèvres de sa main. L'enfant sentait son agréable parfum de lavande et de fruits et se disait qu'il ne devait rien exister sur terre de plus doux et beau que cette jeune femme au visage de poupée et aux robes de soie bleue. Bien plus tard, un atroce mois de juillet alors qu'il jetait une poignée de sable sec sur le cercueil, la douleur qu'il ressentit lui fit comprendre qu'elle était la seule qu'il ait aimé ainsi et encore plus tard quand il trouva dans le secrétaire de M. Berliet cette ignoble série de lettres qui sous-entendait qu'il y avait entre Berliet et mademoiselle Marta...
 
Les larmes montèrent au grand étonnement de Lazare. Plutôt alexithymique, il n'était pas doué pour distinguer le contenu de ses émotions. Par conséquent, et celà aurait pu surprendre, il ne se voyait pas comme sentimental... l'envie, le désir, la gourmandise, la satisfaction d'instincts physiques lui était bien mieux connus que des états plus intellectuels. Il fallait que les sensations soient fortes en lui pour qu'il finisse par percevoir les sentiments sous-jacents. Le passé était vraiment la seule chose qui lui restait. Et en le repassant mentalement encore et encore, il se sentait de plus en plus oppressé, il y avait l'idée d'un immense échec, d'une rencontre manquée. En à peine cinq années ils étaient morts, tous, locataires et parents. Il les avait enterrés. Ne restaient que deux armoires remplies des vêtements des demoiselles. Il arrivait souvent à Lazare d'enfouir son visage dans les robes bleues de Mademoiselle Marta à la recherche de son parfum. Quant à M. Berliet, sans enfants, ni parents proches, il avait légué la totalité de ses livres et de ses lourds meubles en chêne aux Baier.
 
Les plus beaux de ces meubles étaient restées dans cette chambre en quinquonce dans la partie la plus froide de la maison et où Lazare n'allait jamais... sauf ce soir - peut-être, à cause de la disposition émotive de son humeur et/ou de l'excellent riesling alsacien dont il s'était servi plusieurs verres pendant le repas, peut-être à cause d'un courant d'air - bien que toutes les fenêtres fussent fermées - qui ouvrit la porte de la chambre de M. Berliet au moment précis où il passait devant en montant l'escalier, enfin peut-être à cause de la familiarité d'une fragrance de lavande et de fruits - dont il eut la fugitive impression - venant de l'intérieur de la chambre. Et en entrant juste après avoir fait lumière, comme poussé par une force invisible, le livre rouge tomba du dernier niveau de la haute bibliothèque de M. Berliet. Se baissant pour le ramasser il eût une sensation aigüe de déjà-vu, comme la surprise d'une brûlure d'un objet que l'on croyait froid, faisant remonter l'un des événements les plus étranges de son enfance.
 
************************************************************************************************

n°52220600
Foncky
Posté le 24-01-2018 à 19:18:27  profilanswer
 
n°52225045
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 25-01-2018 à 10:41:52  profilanswer
 
n°52245640
k_raf
Totally nuts!
Posté le 27-01-2018 à 14:19:12  profilanswer
 

Pas un roman, mais j'ai participé ce matin à un atelier d'écriture. un lieu bienveillant et peu critique, donc je veux bien des avis plus affûtés, alors je partage ici. Pour le mode opératoire, on a commencé par piocher quelques mots qu'il a fallu réutiliser dans notre texte, et la première et la dernière phrases nous étaient attribuées par un voisin à partir d'un corpus de textes (cartes postales d'il y a fort longtemps). On ne savait pas en sélectionnant ces 2 phrases à quoi elles allaient servir, et je me suis permis de remodeler un peu la dernière. Ensuite, écriture en un seul jet pendant 30-40 minutes.
 

Citation :

J'ai passé mon bachot avec mention assez bien. Les vacances, enfin. Etait-ce parce que j'avais eu le nez dans les manuels pendant trop longtemps, ou que la nature se retenait et attendait cette date institutionnelle pour se manifester, mais d'un coup, je prenais conscience que l'été éclosait autour de moi.
 
Le soleil brillait de toutes ses forces dans le ciel, qui adoptait ce bleu absolument unique et sans tache, qu'on semble ne trouver qu'en Provence. La campagne s'assourdissait du chant des cigales, et les champs renvoyaient la teinte jaune-orange des tournesols, émaillée par endroits du vert des feuilles ou du rouge de coquelicots qui tentaient de s'imposer. Le soleil était haut dans le ciel, et partout dans les champs. La chaleur était écrasante. C'était comme si un souffle étouffant traversait la garrigue, s'incrustant jusque dans les maisons les mieux abritées. La seule retraite semblait être les sous-bois qui environnaient le mas familial, et dans lesquels je cherchais la fraîcheur des cours d'eau, dont malheureusement beaucoup étaient à sec, ne laissant qu'une cicatrice boueuse comme trace de leur existence passée.
 
C'est ici, à l'abri des hautes feuilles, qu'au début du mois de juillet j'aperçus Yvette pour la première fois de l'été. Je l'avais croisée plusieurs fois auparavant sur le marché de Bouc-Bel-Air*, où elle aidait ses parents à vendre les produits de leur ferme. Je l'avais remarquée comme une jeune fille de mon âge, attrayante et particulièrement souriante avec tous ses clients, parmi lesquels j'aimais me glisser. Mais là, dans le clair-obscur des sous-bois, j'avais l'impression de voir surgir le personnage d'un tableau d'un maître hollandais ou du Caravage. Son sourire, plus discret qu'à l'habitude n'en avait que plus de force et ses traits s'adoucissaient encore.
 
Notre première conversation orienta tout ce que je fis cet été-là :  
- Il me semble que je te connais... dit-elle de sa voix chantante qui animait le marché.
- Oui, j'habite le mas qui est au croisement, et je vais au marché tous les dimanches.
- Ah oui, je te reconnais maintenant. Tu viens souvent te promener par ici ?
 
Et là, je ne sais pas ce qui se produisit en moi. Je sentis le besoin de l'impressionner, et j’eus honte d'un coup de ne faire que flâner dans les environs, à la recherche d'un tapis de mousse pas encore trop sec qui m'accueillît pour une sieste.
 
Je lui répondis :  
- Je chasse.
- Comme ça, à mains nues ?
Je n'avais pas songé à ça...
- Je suis en repérages, pour la prochaine battue.
Et je la quittai assez vite, plein d'un mélange de ridicule et d'espoir.
 
La même semaine, j'achetai une ceinture et un chapeau, censés me donner un air. Quand elle me revit, j'étais penché sur des racines, en train d'installer des collets qui restèrent vides tout l'été, car je ne savais pas leur fonctionnement, mais qui me permirent de passer plusieurs après-midi avec Yvette.
J'achetai même une besace et un fusil, que je sus pas mieux manier que les collets, surtout que je le posais au sol pendant les instants que nous nous ménagions de plus en plus souvent.
 
J'ai adoré cet été, celui où j'ai pris mon permis de chasse, mais où je n'ai pas tué grand-chose.


 
*Pas une dédicace à GB, mais l'atelier se passait dans la bibliothèque de cette petite ville, donc...

n°52250947
MasonAge
Posté le 28-01-2018 à 08:56:13  profilanswer
 

J'aime bien et trouve le texte fluide.
J'ai juste noté "l'été éclosait autour de moi" et "Son sourire, plus discret qu'à l'habitude n'en avait que plus de force" passages que je trouve perfectibles.

n°52251615
k_raf
Totally nuts!
Posté le 28-01-2018 à 10:32:50  profilanswer
 

:jap:  
 
C'est quoi le souci avec le premier? Clair, sobre, un brin poétique :o moi j'aimais bien. Trop cliché ou ce sont les mots qui posent problème?
Ouais le second y'a moyen de faire mieux.

n°52251986
true-wiwi
Posté le 28-01-2018 à 11:06:50  profilanswer
 

Disons qu'éclosait ça sous entend que l'action se passe devant les yeux de l'observateur et le sujet ne se prête pas à une action si longue.


---------------
Sullen and bored the kids play and in this way they wish away each day...
n°52252025
MasonAge
Posté le 28-01-2018 à 11:10:27  profilanswer
 

Euh il ne s'agit que de mon avis perso, peut-être ça ne gênera pas les autres lectrices et lecteurs de ce topic, mais j'ai un souci au niveau des mots, en premier de la sonorité de ce passage "l'été éclosait" et puis sur le symbole, je trouve le verbe éclore plus approprié au printemps même si tu précises que le personnage n'a pas réalisé le passage des saisons.

n°52254634
k_raf
Totally nuts!
Posté le 28-01-2018 à 15:42:34  profilanswer
 

Merci pour les remarques.
"L'été éclosait" est devenu "L'été s'épanouissait", et "Son sourire, plus discret qu'à l'habitude n'en avait que plus de force" est devenu "Son sourire était plus discret qu'à l'habitude mais il éclairait tout de même la  pénombre relative des lieux".

n°52254654
elixir15
Posté le 28-01-2018 à 15:46:09  profilanswer
 

k_raf a écrit :

Merci pour les remarques.
 "Son sourire, plus discret qu'à l'habitude n'en avait que plus de force" est devenu "Son sourire était plus discret qu'à l'habitude mais il éclairait tout de même la  pénombre relative des lieux".


 
Garde la première version :non:  


---------------
On est loin des alcooliques qui travaillent 70h dans les mines sans boucler les fins de mois.  
n°52263141
femmeduyet​i
j'assume!
Posté le 29-01-2018 à 14:35:54  profilanswer
 

Une pas mal.
 
J'envoie début décembre un recueil de nouvelles à un éditeur (éditions Inspire ex Readmybook) , répondant ainsi à un appel à texte.  
 
Un mois plus tard, ils m'envoient un mail, mon recueil leur convient, ils m'énoncent leurs conditions (parutions numériques tout ça tout ça) et me demandent un contact téléphonique pour "en discuter". Ok pour moi, je leur communique mon numéro et mes disponibilités pour un rendez-vous téléphonique.
 
Premier lapin. Je reçois un mail très poli me disant que la petite dame est débordée mais qu'elle me recontacte dans la semaine. Je lui communique aussi mes disponibilités car je ne suis pas joignable facilement en lui expliquant le pourquoi du comment (version résumée: je passe actuellement deux à trois jours/semaine à l'hosto en raison d'un gros pépin de santé).
Pas de nouvelles. Une semaine, deux semaines, trois semaines passent.
Mon mari me charrie un peu et me dit "tu devrais les relancer, ils ont dû t'oublier" Je cherche sur le site un numéro, une adresse, rien nada.
Je les relance via Messenger et là, réponse cinglante  "Nous choisissons nos textes ET nos auteurs et vu votre manque de courtoisie..." je lui réponds aussi sec "vous me posez deux lapins et vous osez me parler de courtoisie?"
 
Bon a priori, un mail d'accord ne vaut pas contrat mais j'ai bien envie de me les faire un peu.
 
 

n°52265323
Borabora
Dilettante
Posté le 29-01-2018 à 17:11:23  profilanswer
 

J'ai googlé et suis tombé sur une interview de l'éditrice. Ben ça fait pas envie... :whistle:


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
mood
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Posté le   profilanswer
 

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