e feu a de nouveau frappé. Même panique des habitants, même immeuble vétuste, mêmes difficultés pour les sauveteurs et mêmes origines des victimes, toutes africaines. La petite rue du Roi -Doré, dans le 3e arrondissement de Paris, a vécu le drame du boulevard Vincent-Auriol, quatre jours plus tôt.
Au moins sept personnes, dont trois enfants, ont trouvé la mort et trois autres ont été grièvement blessées, dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 août. Le sinistre s'est déclaré un peu avant 22 heures, lundi soir, dans un bâtiment de cinq étages. Son origine était encore indéterminée, mardi, en début de matinée. Cent cinquante pompiers ont été mobilisés. Le feu a été définitivement maîtrisé vers 1 heure 30 du matin.
L'incendie s'est rapidement propagé, provoquant l'effondrement d'un escalier en bois et la panique des habitants pris au piège. Des témoins ont décrit aux pompiers intervenus peu après 22 heures des scènes terribles. "C'était extrêmement violent, on entendait des cris, des pleurs", affirme un riverain bouleversé.
Dans l'espoir de sauver son enfant, une jeune femme l'a poussé de la fenêtre du 4e étage. Grièvement blessé, il a été transporté à l'hôpital Necker, à Paris, où il est décédé vers 1 heure du matin. La mère a elle-même perdu la vie dans les flammes. Elle était alors seule, son mari étant au travail. A son retour, celui-ci a été hospitalisé, en état de choc.
C'est au dernier étage que le bilan a été le plus lourd. Une famille entière, les Fofana, a péri. Les occupants indemnes avaient à tort entretenu l'espoir, indiquant aux pompiers qu'ils étaient absents.
Les sauveteurs n'ont pas pu accéder à ce 5e étage en raison des risques d'effondrement. L'intérieur du bâtiment s'est d'ailleurs écroulé vers 2 heures 30 du matin. Tard dans la nuit, les corps calcinés du père, de la mère, enceinte de jumeaux, et de leurs deux enfants ont été découverts dans les décombres.
"ÉTAT DÉPLORABLE"
Résidant au 1er étage, Abou Karamoko fait partie des blessés graves. Il a sauté par la fenêtre pour échapper aux flammes. Il remplissait dans l'immeuble les fonctions de délégué des familles et était, à ce titre, un interlocuteur privilégié de la Société immobilière d'économie mixte de la Ville de Paris (Siemp), nouveau propriétaire du bâtiment vétuste, où l'eau venait d'être rétablie, avant le démarrage de travaux de réhabilitation.
Une fois sur place, dans la nuit, le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, s'est dit "très éprouvé par ce nouveau drame". "C'est le deuxième incendie douloureux en quelques jours, a ajouté l'élu. La priorité est de venir en aide à ces familles." Téléphone portable en main, il a organisé avec son équipe le relogement de six rescapés dans un hôtel voisin. Une équipe d'assistantes sociales de la mairie a été mobilisée pour assurer le suivi des familles rescapées. La Croix-Rouge a mis en place une équipe de soutien psychologique. "Nous avons pour mission de prendre en charge les survivants, ainsi que les pompiers, confiait Antoine Boutonnet, coordonnateur de la cellule d'urgence. Certains ont été choqués de ce qu'ils ont vu."
L'enquête sur l'origine du sinistre risque d'être difficile. Les enquêteurs et les équipes spécialisées de la 1re division de police judiciaire n'avaient pas pu accéder aux lieux au début de la nuit. Ils sont revenus sur place, après l'effondrement interne de l'immeuble, pour examiner les gravats.
Des travaux d'étaiement ont été effectués, vers 4 heures 30 du matin, afin de consolider les restes du bâtiment. Les policiers restaient très prudents, n'écartant aucune hypothèse, criminelle ou accidentelle. Selon leurs premières investigations, le feu pourrait s'être déclaré au 1er étage, donnant crédit à une possible cause domestique.
Des élus, dont l'adjoint (Verts) au maire du 3e arrondissement, Yves Contassot, ont souligné que les installations électriques étaient "dans un état déplorable". Pour s'alimenter en courant, les familles s'étaient en outre branchées illicitement, dans des conditions précaires, a indiqué une source judiciaire.
Au nom de Droit au logement (DAL), Jean-Baptiste Eyraud a déploré qu'une nouvelle fois "la communauté africaine -soit- touchée". "Il n'y a pas de hasard , a-t-il déclaré. Ce sont les immigrés arrivés le plus tardivement, et ce sont les plus mal logés."
L'association a prévu d'organiser un rassemblement, jeudi 1er septembre, devant l'immeuble du boulevard Vincent-Auriol et, samedi 3 septembre, une manifestation de solidarité à l'égard de l'ensemble des victimes.
J'avai vu un reportage sur les immeubles pourri mais habité a paris bien avant ces incendies mais apperement le gouvernement ne fait pas grand chose c'est assez revoltant surtout quqnd j'ai entendu le prix du loyer que payaient ces gens.... qu'en pensez vous?