Citation :
Action nationale de grève
le 08 novembre 2006
Bonjour à toutes et à tous,
Nous vous avons conviés à cette conférence de presse, pour vous
informer des motivations profondes qui ont conduit les Fédérations
Syndicales de Cheminots CGT FO SUD Rail CFE/CGC FGAAC,
à les appeler à agir par la grève le mercredi 08 novembre 2006.
La CFTC appelant elle aussi à cette même journée à partir de son
propre préavis.
Cet échange avec vous nous semblait dautant plus nécessaire que
les propos de Mme Idrac à Séville le 21 octobre dernier ont visé à
opposer les usagers aux cheminots et, une nouvelle fois, à
culpabiliser ces derniers.
Ces propos ont profondément choqué dans lentreprise les
organisations syndicales bien sûr et surtout les cheminots toutes
catégories confondues. Aussi, permettez-moi de revenir quelques
instants sur la genèse de cette grève.
Dès le 22 juin dernier, lors dune réunion nationale, les
Fédérations Syndicales faisaient part au Président de lépoque,
M. Gallois, du mécontentement des cheminots sur lavenir du service
public, le Fret, les restructurations, les suppressions demplois et
rappelaient leurs revendications salariales.
Elles ont également souligné leurs inquiétudes sur lavenir du
régime spécial des retraites ainsi que sur la dégradation du
dialogue social à tous les niveaux de lentreprise.
Fin août début septembre, Mme Idrac, après sa prise de fonction
comme Présidente de la SNCF, a rencontré en bilatérale les
fédérations qui nont pas manqué de lui dire leur opinion sur la
situation de lentreprise et défendre leurs revendications.
Considérant que Mme Idrac navait pas répondu, nous avons
unanimement demandé une table ronde en précisant, que, le cas
échéant, nous en appellerions à lintervention des cheminots fin
octobre.
Reçues en table ronde le 03 octobre, les Fédérations ont suspendu
leur appel de fin octobre, souhaitant vivement que la direction
réponde aux attentes des cheminots.
A nouveau, donc le 03 octobre, elles ont rappelé la situation sociale
à la SNCF et les revendications.
Comment dans ces conditions, Mme Idrac, puis M. Perben le 31 octobre à
Europe 1, peuvent-ils prétendre que les Fédérations nont pas
déposé de revendications et font du 08 novembre une grève de
principe, « préventive et rituelle » ?.
Cest symptomatique de la conception du dialogue social au plus haut
niveau de lentreprise.
Nous réaffirmons ici, comme nous lavons dailleurs fait dans une
lettre ouverte le 20 octobre, quil appartenait à la direction SNCF
dapporter le 03 octobre des réponses afin déviter le conflit.
Mme Idrac a fait un autre choix, celui de mettre les cheminots en
obligation dagir pour être entendus.
Nous exigeons donc avec la grève du 08, ce que nous demandons depuis
mois, louverture de négociations sur les restructurations, le Fret,
lemploi et sur les revendications salariales.
Je vous informe que les militants de nos Fédérations distribuent
aujourdhui même dans les gares, une expression unitaire aux
usagers.
Il sagit par là de rétablir la vérité et de montrer combien les
convergences dintérêts usagers cheminots sont aussi réelles
quimportantes.
Jen viens plus précisément aux revendications.
1 Sur le fret :
Désorganisation, contraction de lappareil de production,
suppression de plus 7000 cheminots, fermeture de gares, de triages, de
chantiers, écrémage du trafic, anticipation de louverture à la
concurrence
autant de décisions du plan Fret 2004/2006 qui ont
conduit à la situation catastrophique de cette activité.
La direction a beau faire semblant de rester sereine, il nen demeure
pas moins quelle cache les prévisions Fret qui envisagent une
sortie 2006 à 40 milliards de tonnes/kilomètres (peut-être moins) à
comparer aux 55 de 2000 !
Rien que pour 2005, ces trafics abandonnés ou refusés représentent
950 000 camions supplémentaires sur les routes.
Tel est le résultat des décisions de la direction, du gouvernement,
des instances européennes.
Il ny a aucune fatalité à ce que le Fret poursuivre ce déclin.
Dautres choix sont possibles à condition den avoir la volonté.
Sans attendre les conclusions des réflexions engagées dans
lentreprise, les Fédérations Syndicales exigent des annonces
immédiates :
Larrêt des décisions à caractère irréversible qui
affaiblissent lappareil de production ;
Lengagement que le Fret ne sera pas filialisé ;
Lengagement sur une politique de développement, de volume de
lactivité Fret SNCF avec les moyens correspondants.
La libéralisation du Fret favorise la concurrence et le dumping social
que le gouvernement entendait inscrire dans des décrets concernant les
salariés des entreprises privées.
Les Fédérations Syndicales soulignent le premier recul imposé au
Gouvernement avec la non promulgation de ces décrets.
Sur ce dossier, elles exigent une seule réglementation du travail dans
le secteur ferroviaire, basée sur celle existant à la SNCF.
Le 08 novembre sera aussi loccasion de peser sur les discussions qui
souvrent sur ce sujet.
1 Concernant le Service Public SNCF :
La structuration en branches de lentreprise a un seul but : la
rentabilité financière.
Elle a comme conséquence :
· Laugmentation de la productivité qui vise en premier lieu
lemploi et les rémunérations ;
· Labandon des activités estimées non rentables ;
· La filialisation ou lexternalisation dactivités.
Pour y parvenir, une multitude de réorganisations, de
restructurations, que plus personne ne semble être en capacité
dexpliquer, fleurissent dans tous les secteurs dactivités de
lentreprise.
Lensemble constitue un remodelage en profondeur de la SNCF,
affaiblissant au fil de ces décisions toujours plus le Service Public
et préparant, comme aiment à le dire certains dirigeants, la SNCF des
années business.
Tous les métiers de cheminots sont touchés. Les conséquences sont
lourdes pour lEntreprise Intégrée, le Service Public, les
cheminot(e)s et les usagers du rail :
§ Fermetures de gares ; de guichets, de boutiques, de Centres Lignes
Directes, de bureaux administratifs, détablissements sociaux,
dateliers de maintenance du matériel roulant ;
§ Les suppressions de trains et une infrastructure insuffisamment
entretenue
§ Des réorganisations constantes ou des projets : chez les
conducteurs, les contrôleurs, à lEquipement encore au Voyageurs.
Les Fédérations Syndicales réaffirment leur attachement :
Au caractère intégré de lEntreprise Publique ;
A lunicité des métiers de cheminots et au dictionnaire de
filières ;
Elles exigent quun coup darrêt soit porté à ce remodelage qui
désorganise lentreprise et le retour de tâches externalisées.
1 Concernant lemploi et la protection sociale :
Conséquence de toutes ces réorganisations, lemploi à statut est
en diminution de 14 000 cheminots depuis 2002.
Notons que sans les multiples initiatives revendicatives, comme celle
du 22 novembre dernier au cours de laquelle nous avions, entre autres,
obtenu 850 embauches supplémentaires, ce chiffre de 14 000 aurait
été largement dépassé.
Le manque de cheminots se fait durement ressentir sur le terrain avec
des répercussions sur le service rendu aux usagers et sur les
conditions de travail des cheminots.
La réduction demplois et les menaces qui pèsent sur lEntreprise
Publique Intégrée SNCF ne sont pas de nature à rassurer les
cheminots sur lavenir de leur statut, de leur régime spécial de
retraite et de prévoyance.
Les Fédérations Syndicales tiennent à rappeler leur détermination
à combattre toute remise en cause, par quelque gouvernement que ce
soit, de notre régime spécial de protection sociale.
Au-delà du recul social que cela représenterait pour les cheminots et
leur famille, ce qui est visé, cest une nouvelle attaque contre
tous les salariés dans le cadre de la nouvelle réforme des retraites
projetée en 2008.
Les Fédérations Syndicales exigent concernant lemploi :
Larrêt des suppressions ;
La mise en uvre dun programme de recrutements au statut pour les
années à venir ;
Le recrutement immédiat de 1 500 cheminots au statut, pour répondre
efficacement à laugmentation du trafic Grandes Lignes et TER et au
besoin de développement de Fret SNCF.
1 Concernant la politique salariale
Les Fédérations Syndicales soulignent lactivité revendicative
unitaire du printemps dernier qui a contraint Direction et Gouvernement
à lâcher plus que ce quils avaient initialement prévu.
Mais pour toutes les fédérations des revendications importantes
demeurent.
Elles doivent trouver des réponses de la part de la Direction. Ainsi,
nous exigeons dans limmédiat :
* Lattribution dun véritable 13ème mois.
Dautre part, les Fédérations Syndicales constatent
lintensification des dossiers disciplinaires qui se traduisent par
une augmentation des révocations.
En conséquence, elles exigent : la suspension des mesures
disciplinaires engagées dans lattente des conclusions de
lexpertise décidée par la Direction SNCF sur le système
informatique du terminal point de vente « Mosaïque ».
Les Fédérations Syndicales ont déposé un préavis pour la période
du mardi 07 novembre 2006 à 20h00 au jeudi 09 novembre 2006 à 8h00.
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