TolOrFen a écrit :
-On les laisse se débrouiller ->cool, on en a fait des assistés et maintenant, on les laisse dans la même merde qu'avant notre aide, ça va faire évoluer les choses ça
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J'ai lu tous tes messages jusqu'à celui-ci, et je m'aperçois que ta vision de l'histoire est biaisée, ou au moins lacunaire.
Nous sommes intervenus dans leur histoire justement - je parle de l'Afrique subsaharienne principalement - à un moment où nos niveaux de développement n'étaient pas les mêmes... selon nos critères. Si je comprends bien, nos actes - ceux des pays d'Europe pour faire court - ont eu pour effets d'en "faire des assistés", et pour résumer : ils étaient dans la merde et nous les avons aidé.
Tu compares ce qui est difficilement comparable, c'est à dire la France du Moyen Age (considéré alors comme un PVD, qui de de l'Afrique à cette même date ?) avec une vision un peu trop organiste de l'histoire : notre pays a survecu à la peste, ses défenses immunitaires en ont été renforcées, ce qui fut tout bénéfice. C'est un peu simpliste. L'Europe n'en est pas ressortie plus forte, mais au contraire affaiblie. Un tiers de sa population en moins, la féodalité remise en question, un exode des villes vers les campagnes. Mais la peste fut plus un catalyseur. Il y a eu évolution, certes, mais la trouver "globalement positive" c'est un peu court. Au pire c'est faux, au mieux il faut l'étayer un minimum. C'est se limiter à une cause pour expliquer une évolution due à de nombreux autres facteurs.
Et en ces temps il n'y avait aucun pays, aucune région au monde pour venir aider l'Europe. Ce qui ne veut absoluement pas dire que notre développement s'est effectué sans aucune intervention extérieure ! Des échanges, il y en a eu depuis des milliers d'années, que ça soit marchands, artistiques, intellectuels. Rien ne s'est fait ex-nihilo.
Peut-être inconsciemment, peut-être consciemment, tu reprends la vulgate neo-libérale (versant économie). Chacun pour soi et dieu pour tous. Ce qui ne te tue pas te rends plus fort. Live and let die. Etc
Je passe sur les fadaises mystiques du sacrifice de quelques-uns pour le bien de tous, c'est du très très mauvais malthusianisme, si on assimile le sacrifice à un contrôle démographique. Le tout pour favoriser la croissance et le progrès.
Nous ne pouvons pas revenir en arrière, remettre ces pays dans l'état où ils étaient avant notre intervention. Le tenter serait vain et stupide. Mais il ne faut pas nier non plus notre intervention. Nous avons profité de notre supériorité technique pour les conquérir, les exploiter et les asservir. Mieux, nous étions persuadé d'?uvrer pour le mieux, nous avions une mission civilisatrice. La phrase de Gobineau est restée dans les annales : « Toute civilisation découle de la race blanche, aucune ne peut exister sans le concours de cette race ». Cela résume assez bien l'état d'esprit du conquérant que nous étions à l'époque.
Alors maintenant, cesser toute aide (comme toute ponction ou toute intervention j'imagine), c'est une conception autarcique, et en même temps c'est nier leur existence. Et puis les aides, c'est peanuts (et non, nous ne les aidons pas "à tout prix", loin de là) par rapport aux pillages encore effectués là-bas. Tant que nous n'aurons pas des rapports plus sains avec eux, la situation peut difficilement évoluer en bien. Il faudra solder un jour ou l'autre la colonisation, de notre point de vue comme du leur. Car en effet maintenir une dépendance comme on peut le faire d'un côté avec nos aides, c'est juste un prolongement de la colonisation sous une autre forme.
Il y a un pas entre ne plus les aider sous le prétexte crétin de ne pas leur imposer notre modèle, et les aider correctement.
chimere a écrit :
oui il faut poser en prédicat que l'homme est bon.
tu me diras a ce moment la le capitalisme est bon aussi
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Ni bon, ni mauvais
chimere a écrit :
1\ lool sur ce point tu n'as pas tord QUand je parlais de vol je voulais dire des saisies sur compte bancaire, ou des saisie de biens immobilier (cf le programme de ces guignols).
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C'est amusant de parler de vol, c'est exactement ce qui se passe depuis 20 ans :
- Diminution de la part des salaires au niveau de la valeur ajoutée, au détriment du capital. Rrevenir au taux 2/3 - 1/3 des 60 années précédentes rélève aujourd'hui de l'utopie, voire de l'extrêmisme.
- accroissement des écarts de revenus (et de patrimoines)
Un exemple d'une saine redistribution en marche : la dernière baisse de l'IR, qui revient concrétement à un transfert entre personnes bénéficiant le moins de cette baisse vers celles qui en bénéficient le plus. On peut appeler ça un vol si tu veux.
Une vraie réforme de la politique fiscale, voilà qui peut être un outil de redistribution du revenu global, mais c'est devenu depuis peu une idée extrêmiste...