#tagcr #alpsman
CR Alpsman XTREM 2024
Bon après la grosse perf de M et Mme Kaillou sur le L, et un CR au niveau, je vais essayer de ne pas trop dénoter ![:) :)](https://forum-images.hardware.fr/icones/smile.gif)
J'avais déjà entendu parler de l'Alpsman, et en avais eu un CR détaillé l'an dernier par un collègue qui l'avait fait (dans les 20e au scratch, salopard de jeune montagnard
).
J'aime bien le principe, le coin, et l'aspect "risque de loupage" assez marqué. Bref c'est motivant, t'es pas sur d'y arriver (ouais on est comme on est
)
Perso c’était un beau défi, que j’ai abordé bien mieux que l’IM de Nice l’an dernier (moins fatigué physiquement et surtout mentalement, pas de pression de chrono, d’allure, rien de rien). Un séjour vélo annécien (avec le sieur Santroll) en avril m’a fait prendre conscience que ça n’allait pas être EZ PZ comme chantier, juste comme il faut : l’épreuve qui semble jouable avec un risque d’échec si on déconne trop. J’aime !
La prépa a été sérieuse, après une début d'automne un peu compliqué où j'avance pas un pet. Je me sens+ facile à vélo, en contrôle à pied, et j’ai même réussi à progresser à la piscine, chose inattendue. Bon le dernier mois a été un peu plus compliqué pour diverses raisons, mais j’étais serein, reposé (incroyable comme sensation, faudrait que je fasse plus souvent), bien dans la tête
Trajet sans heurts le jeudi avec un collègue (sur le Xtrem lui aussi) qui m’explique ses idées de bricolage (changement de plateau pour coller un 34 à la place du 36) les veilles de départ, c’est joueur !
Perso j’ai même pas pris le temps de nettoyer mon vélo, et j’ai terminé de préparer mes affaires un peu à l’arrache -> j’oublie la ceinture porte-dossard (c’est pas trop l’achat coup de cœur que tu fais chez les exposants..) et la frontale obligatoire – que l’orga ne vérifie pas.
Coup de bol, Santroll assure toujours, et m’en apporte une le vendredi soir au retrait des dossards.
Le resto du midi avec Kaillou et madame est en effet un peu épicé, mais très bon. Je pronostique le podium pour Mme Kaillou
L’orga est au top, les accès dédiés coureurs pour le dépôt des sacs, vélo…etc facilitent grandement les choses, avec un parking réservé…vraiment on est comme des coqs en pâte.
La dernière nuit est courte (réveil à 2h15), mais moins pire que l’avant-dernière…c’est toujours ça. La pression est venue d'un coup, avec le ventre noué sans trop savoir pourquoi, puisque vraiment, je n'ai aucun objectif si ce n'et de sonner la fameuse cloche.
Double-échec au popo d’avant départ, tant pis !
On arrive au parc à vélo, il est 3h30 du matin...c’est particulier. Et blindé de bénévoles, sacrée orga. Les caisses de transitions sont prêtes, les sacs de ravito perso (2 passages à vélo et normalement que 3 à pied, je compte bien monter ! ) le vélo aussi avec des barres plein la sacoche de cadre, les gourdes, les batteries, le compteur…pire qu’à la NASA
Natation
Pas le moment que j’attendais le plus. Sur le bateau l’ambiance est au moins aussi tendue que pour le débarquement du 6 juin 44 (au moins !), ça parle peu, je termine mon 3eme échec de popo de la matinée.
Les gens autour ont l’air vachement affuté, certains secs comme des parchemins : ça sent l’épreuve de briscards du coin quand même. Moi et mon rapport puissance/poids moins avantageux (spour pas dire gros cul) nous demandons un peu comme ça va se passer…bref.
Je me tartine généreusement le cou de l’échantillon de graisse Squirt Lube (oui oui, le marketing est incroyable) reçue en cadeau avec le dossard, vu les dégâts subis à Nice de ce côté-là, je termine d’enfiler la combi, les lunettes, le bonnet et plouf, on part à l’eau dans les 15 premiers avec Christophe, quand faut y aller, faut y aller !
C’est un des moments que j’appréhendais le plus, mais que j’attendais aussi : sauter dans l’eau au milieu du lac à l’aube…c’était cool ça en fait. Un peu flippant, mais vraiment cool.
L’eau est bonne malgré les 17°C vus sur les sites officiels, et les 18°C du début de briefing – qui étaient passés à 19°C à la fin, 30’ plus tard. Incroyable les effets du réchauffement climatique.
Je pars, dans le tas (on était un peu plus de 400 entre les bouées), et tout de suite c’est la guerre.
Je m’en prend plein la gueule pour pas un rond. Les lunettes qui partent un peu, que j’essaie de remettre tout en vidant l’eau, les jambes sur lesquelles un gars s’appuie une, deux, trois fois (alors là j’ai balancé les pieds un peu fort dans tous les sens parce que bon quand même), la panique qui monte, les lunettes qui repartent…OK J’AIME PAS DU TOUT CE QU’IL SE PASSE LA.
J’ai fait 300m, déjà fait le bouchon 3 fois, et je cherche une barque pour me barrer d’ici, c’est complètement con ce sport (vive le rolling start, pour le coup)
Passé ce gros moment, j’arrive à peu près à me poser pour nager, mais ça va pas super vite, et surtout pas super droit. Je passerai mon temps à rattraper des gens, puis partir vers le côté, corriger, et repasser les mêmes gens…pas super rentable.
Dommage, je nage mieux en ce moment…à la piscine, avec des lignes pour pas s’égarer, des petits carreaux au fond...mais sans la belle vue sur les sommets léchés par le lever du soleil. C'est beau
La natation est interminable, et quand j’arirve à voir ma montre, je me rends compte que j’ai vraiment pas avancé…bon tant pis, je mettrai 7’ de plus que ce que je pensais, c’est pas très grave.
Je termine avec je crois ma plus mauvaise allure de natation de tous mes tris, sauf...le tout premier à l'Alpe d'huez
Par contre à la sortie de l’eau je suis super frais, pas du tout essoufflé ni rien, je trottine vers ma caisse T1 après avoir eu les encouragements de Santroll (que je ne m’attendais pas à déjà voir là, il est incroyable
) et d'un collègue qui a du se faire une sacrée journée même sans courir (il suivait sa tante, engagée pour la...3eme fois sur le Xtrem, et elle loupera encore une fois la cloche, pour...3' )!
T1
La transition se passe bien, sous la grande tente, je repars avant d’autres qui étaient déjà en dessous, mais certains ont du faire pareil avec moi. C’est pas pire.
J’enfile mes chaussures (j’ai troqué les lacets contre des lacets élastiques, spa mal), le casque (aéro, +0.5W de gagnés) les lunettes (aéro, +0.3W de gagnés) les manchettes et le gilet (pas aéro, 10W de perdus): il fait quand même pas chaud, et bien que l’on débute quasiment directement pas une bosse, je préfère avoir mon gilet sur moi plutôt que de m’arrêter en haut du Semnoz en plein vent pour l’enfiler.
Je m'enfile une barre entre la transition et les premiers hectomètres du vélo
, une barre Maurten que j'avais jamais essayée: ben c'est très bon.
Vélo
Forcément, LE gros morceau de la journée, comme dans à peu près tout triathlon longue distance. Bon là avec 180km et 3800+, c’est encore plus marqué. Grosso modo il y a au départ Leschaux/Le Semnoz pour environ 30km et 1500+, la suite est beaucoup plus roulante (de l’avis du collègue de l'an dernier et des informateurs locaux: Santroll principalement) sans gros % de pente (là que le fameux rapport puissance/poids pas optimal joue un peu
) -> je suis plutôt confiant.
Les sensations sont bonnes dès le départ, et les premières pentes du col de Leschaux arrivent très vite. Je double, me fait doubler, et j’arrive à trouver mon rythme très rapidement, sans enflammage, avec une belle sensation de facilité. Le contraste avec Nice l’an passé est saisissant pour moi. Je suis bien
Je contrôle l’effort au capteur, et alterne le pédalage en force, en cadence, en danseuse pour rester dans un effort modéré (disons jaune), car le chemin est long.
Il fait plutôt beau, je crois que j’alterne manchettes baissées/relevées, j’ouvre un peu le gilet mais jamais trop.
L’arrivée an Semnoz se fait vent pleine poire
, ciel gris, jusqu’au dernier virage où pour le coup, on a le vent dans le dos. Je remonte les manchettes, ferme le gilet, et c’est parti pour la descente. Etonnemment, je descends pas plus vite que la plupart des gens pourtant bien plus légers que moi. Bon c’était attendu, je suis une chèvre en descente.
Les routes sont nickels, revêtement propre, peu de gros virage, si bien que j’essaie quand même de suivre (à distance réglementaire hein) les gens qui me doublent, du coup, c’ets pas pire. Suite à la discussion avec kaillou la veille, je zieute le GPS pour estimer les virages, et me rend compte qu'il y en a très peu qui nécessitent de freiner...et je prends pas mal confiance, je suis à peu près détendu
La pluie arrive assez vite, elle nous accompagnera pendant 3 bonnes heures je pense. Moi qui suit normalement en sucre (i.e je dégaine le home trainer au moindre risque de pluie), ben là, ça me gêne pas. Et j’aime le côté un peu « guerre » que ça donne à la course
J’en viens à espérer qu’il pleuve aussi pour la CàP, mais j’y crois pas.
Les deux boucles identiques se passent bien, le feu de chantier s’empresse de passer au clignotant à mon arrivée (c’est bien gamin)
si bien que je ne m’arrêterai qu’à mon ravito perso (2 fois, mais ne prendrai mon sac qu’une seule fois) et à un autre ravito situé avant. Même pas gêné par l’échec du popo d’avant course, je ferai juste une pause pipi (oui je détaille un peu, il se passe rien de particulier sinon).
Je vire le gilet au second passage d’ailleurs, en le rangeant dans la poche au cas où.
Santroll et un couple de connaissances/potes sont partout sur le circuit, c'est impressionnant, et ça fait plais' !
J'aurai pas mal assuré côté bouffe, en m'enfilant une barre par heure, quelques trucs glanés aux ravito et les bidons de boisson.
Les photos (offertes) sont cools:
![https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293641 https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293641](https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293641)
Le parcours est vraiment cool, pas cassant pour un sou, en dehors de quelques courts passages un peu plus pentus mais vraiment rien de violent. Je valide les infos du collègue et de mon annécien zsûr
Je fais un peu le yoyo avec des gars, dont un belge qui a du se sentir comme à la maison avec ce temps de chiotte Flandrien.
Sur la fin de la 2eme boucle, je remarque que le yoyo est cassé, et que j’ai lâché les gars en question, alors que je roule toujours pareil -> ça va, je gère pas si mal. Et surtout c'ets pas vraiment devenu plus dur qu'au départ. En regardant le compteur, je me dis que je dois pouvoir boucler ça en 7h30, alors que j’avais un truc autour de 8h en tête, estimation doigt dans le cul du poulet. Ca me booste pas mal pour la fin que je termine « en trombe » (c’est relatif),sous le soleil depuis quelques temps déjà (va faire chaud et humide pour courir, zuper) avec une descente du vélo façon triathlète avant T2
T2
Bon beh je suis content de mon vélo, et là je sais que sauf gros souci, c’est dans la poche pour la cloche, puisque je commence à courir à 14h20 je crois, ce qui me laisse au pire 3h pour faire 25km. J’enfile mes chaussures, la casquette, balance les manchettes, un gel dans la poche et je pars avec ma flasque, objectif: souplitude dans la foulée Jean-René
CàP
Je pars en me forçant à être souple, détendu, car globalement : j’ai le temps, et toutes mes séances de gros enchainement (même les double !) se sont très bien passées. Je croise 2 collègues dès le départ, qui m’encouragent et me hurlent « oooohlaaaa tu vas vite lààààà tranquiiiiiille».
Oui en effet je suis autour de 4’15/km, mais je ne force pas l’allure, ça doit être les chaussures. J'ai l'impression de ne pas faire d'effort et "ça court" à cette allure là, les cuisses vont bien, le bonhomme va bien, je suis focus
Les ravito sont bien situés (environ 3.5e km et 6km), on peut s’arroser un peu au premier qui est sur le bord de la piste cyclable elle-même sur le bord de la route (i.e il fait chaud sa race
), et le deuxième est situé en haut d’une pelouse (oui, faut monter) avec carrément un jet d’eau pour se mouiller.
Je ne m’arrête pas vraiment au premier tour, tout va bien, je garde le rythme. Je repasse devant les deux collègues, et me force à lever un peu le pied, d’autant que la chaleur monte pas mal. Je file jusqu’à la mi-parcours (donc le 2e passage au premier ravito à peu près), où je décide de commencer à essayer de prendre un peu plus mon temps. De totues façons c'est dans la poche, il ne peut plus rien m'arriver d'affreux maintenant
Et là je suis bien, je suis facile: ![https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293631 https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293631](https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293631)
Je m’arrose, repars plus tranquille vers le suivant où je profite de la douche, l'allure baisse quand même pas mal, puis enfin celui de la fin de boucle où j’en fais autant, n’hésitant pas à m’arrêter un peu, demander comment ça va se passer au prochain tour, où bifurque t-on (ouais j'ai écouté un peu mais pas trop le briefing)
Dernière boucle, les collègues sont toujours présents, ça sent bon la fin. Mais d’un coup ça devient un peu dur, je ne choisis pas seulement de ralentir, je le subis. Je prends vraiment du temps aux ravito pour me refroidir et copieusement m’arroser.
Et là je suis moins bien, je suis moins facile: ![https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293634 https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293634](https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293634)
Ouais ça contraste un peu
La fin arrive, je file dans le bâtiment UCPA prendre mon sac perso, enfiler les trail, prendre une flasque neuve, et je file vers la cloche…attendre que la personne de devant termine de poser devant avec ses gosses pendant que madame prend des photos. Il profite et a bien raison.
Santroll est là, paré à enquiller les 16km/1400+ à bon rythme – il ne sait pas encore comment ça va se passer dans la réalité
La grimpée
Après avoir recroisé un collègue une dernière fois ben…Je me prends un trou noir incroyable, c’en est presque marrant maintenant quand j’y repense
Incapable de courir plus de 200m, les yeux qui ne demandent qu’à se fermer, un épuisement profond, incroyable le changement en 30’. Je suis défoncé, d'un coup
L’estomac et le bide commencent à grogner, ce sont des sensations inconnues pour moi, même en ultra après 2 fois plus de temps de course. C’est intéressant. J’ai surement un peu trop relâché après la cloche, et pris un petit coup de chaud malgré les arrosages fréquents et l’impression de ne pas avoir si chaud que ça (oui, comme les vieux, du coup ça se trouve….je suis vieux).
Je m’excuse un peu auprès de Santroll: ça va être long et pas jojo…et ce sera comme ça jusqu’aux 2 verres de coca du premier ravito, à 4-5km je crois. (et c’est long quand on avance pas ! )
Après ça repart un peu mieux, j’arrive à relancer sur les replats, mais suis infoutu de rester dans un rythme, malgré les encouragements et conseils de Santroll. Je me fais rouler dessus. On croise la moitié de notre couple de potes à chaque ravito (l’autre moitié accompagne…leur autre pote, ça fait une sacrée popote tout ça), mais ce sont des feux de paille à chaque fois que je repars. Je n’ai plus envie de bouffer, là aussi un truc qui ne m’arrive JAMAIS, je découvre plein de sensations nouvelles
Y’a pas mal de boue par endroits, mais vu l’allure, c’est pas vraiment ça qui me ralenti v’voyez. Santroll assure toujours, n’arrête pas de me conseiller m’encourager, me décris les portions qui arrivent…et essaye de me faire croire que c'est aps mal ce que je fais (non en fait je faisais de la merde, soyons clairs !)
Après…bien trop longtemps, à me faire rouler dessus par des gars ayant bien mieux géré, le bout du tunnel est enfin proche : on sort de la forêt et le télésiège du Semnoz se dessine au loin…et comme souvent dans ces moments-là : la fatigue s’envole, le mental revient, et je cours !
(enfin y'a de l'intention quoi)
Les 2 derniers kms passent vite, on arrive par la même route que le parcours vélo, avec juste un dernier petit coup de cul pour arriver au télésiège.
Là, je suis content. Et tout va bien. J’ai réussi à faire ce que je voulais sur ce gros morceau, et termine avec un gars incroyable, difficile de demander mieux !
Là il est content là ![https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293639 https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293639](https://rehost.diberie.com/Picture/Get/r/293639)
Je récupère la belle médaille en bois (j’aime bien
) le TS noir « Top finisher » (j’vais avoir la classe à la fête du village) et file au ravito d’arrivée boire 2 ou 3 verres de bouillon (la bière me tentait moins là, il faisait un peu frais).
Après avoir mangé un peu et m'être couvert (ça pèle), je descend en trottinant jusqu'à la navette...pour finalement me farie redescendre par Santroll et consort.
Je retrouverai mon collègue sur la course en bas un peu plus tard, il en est à sa 3e glace pour noyer son DNF car..il n'allait pas monter…moi j’opte pour le sandwich « montagnard » jambon – reblochon fondu qui me fait un bien fou (tout n’est aps foutu, j’ai faim, merci les verres de bouillon), devant le regard ahuri de mon collègue….qui se laissera finalement tenter et constatera à quel point ça fait du bien !
Retour au bercail chargés comme des ânes avec les sacs, vélos, et LA on boira notre bière, il est 23h je crois ![:D :D](https://forum-images.hardware.fr/icones/biggrin.gif)
Au final, c’était bien, c’était dur, je suis content d’avoir fait un truc dur !