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Immobilier : les prix résistent encore à Paris
 
Les prix des logements ont progressé de 2,6% à Paris en 2008, selon les derniers chiffres publiés mardi par les Notaires d'Ile-de-France.
 
Crise financière, poussée du chômage, chute des transactions, attentisme des acheteurs… Malgré ces facteurs, les prix du marché immobilier d'Ile-de-France résistent. «Le mouvement annuel des prix s'est traduit au 31 décembre dernier par un très léger recul des prix de 0,6% pour l'ensemble de l'année 2008», expliquent mardi les Notaires. Ainsi, les prix des appartements s'établissent à 4 650 euros le mètre carré en moyenne (+0,8% sur 2008 et -1,7% au quatrième trimestre). A Paris et dans les Hauts-de-Seine, les prix ont même augmenté respectivement de 2,6% et de 1,2% en 2008. Les notaires rejettent ainsi la possibilité d'un krach de l'immobilier dans la capitale. Selon eux, «l'immobilier reste une valeur refuge pour nombre d'investisseurs, d'accédants ou de propriétaires qui ne sont pas inquiets pour leur avenir. Il n'est par conséquent pas certain que notre pays revive le long cycle baissier de la décennie antérieure (1990-1997), où l'offre était supérieure à la demande.» Les notaires prévoient cependant une légère baisse de 5% des prix des logements à Paris et en Petite couronne et de 10% en Grande couronne.
 
Des opportunités pour les acquéreurs
 
Le marché immobilier francilien devrait «devenir plus sélectif ou contrasté, comme toujours lorsque les demandeurs ont le choix des biens à acheter», poursuivent les notaires. Si les biens les mieux placés continueront de se vendre rapidement, dans un contexte de baisse des prix et de conditions intéressantes de financement, «les acquéreurs peuvent trouver de véritables opportunités malgré l'incertitude actuelle», précisent les professionnels

Sur les 34 000 agences, près de 20 % auront disparu en deux ans
 
 
C'est une véritable saignée qui se passe en silence : la multiplication des fermetures d'agences immobilières ou la suppression des postes de négociateur ne provoque ni manifestation ni prise d'otages. Pourtant, ce sont entre 3 000 et 3 500 agences (soit environ 10 % du total), qui ont fermé en 2008, estime Bernard Cadeau, le président du réseau Orpi.
 
Les 260 agences sondées par la Fnaim, du 12 au 31 mars 2009, déclarent que déjà 11 % de leur personnel est parti soit volontairement, soit dans le cadre d'un licenciement. Si l'on extrapole cette donnée à l'ensemble de la profession, ce sont entre 15 000 et 20 000 emplois, sur 150 000, qui sont menacés. Selon cette enquête, le chiffre d'affaires des 17 000 adhérents de la Fnaim a baissé en moyenne de 30 %, au cours des trois premiers mois de 2009, comparés au début 2008, et de 50 % pour 10 % d'entre elles.
 
Le PDG du site Internet Seloger.com, qui publie les annonces de 17 000 agences immobilières, observe que 5,5 % d'entre elles ont cessé toute activité "alors qu'elles sont sans doute parmi les plus solides et les plus structurées de la profession". Entre 2008 et 2009, on peut estimer que 20 % des 34 000 agences auront disparu.
 
Ces intermédiaires sont de petites structures plutôt fragiles qui concluent en moyenne, 20 à 30 transactions par an et supportent mal quelques semaines d'inactivité. Les négociateurs ont un statut précaire et, bien souvent, une rémunération est assise sur un pourcentage à la transaction. Même leur salaire fixe, en général équivalent à un smic (1 083 euros), est une avance qui sera déduite des commissions à venir.
 
 
 
"SITUATION INTENABLE"
 
 
 
"La situation devient irrattrapable et intenable si l'on reste seulement trois mois sans conclure une affaire, sans compter que l'on est rapidement démoralisé", confie une négociatrice du Val-de-Marne, "si bien que beaucoup partent d'eux-mêmes". L'enquête de la Fnaim révèle aussi qu'au cours de ces derniers mois, 35 % des compromis de vente n'ont pas abouti, 16 % pour refus de crédit et 19 % pour abandon de projet par l'acheteur. Il faut désormais, en moyenne, cinq mois pour conclure une affaire, contre trois mois il y a un an. "Ces projets d'accession avortés ont un impact sur le marché des diagnostics, du déménagement et du bâtiment, puisqu'un emménagement est l'occasion de travaux", remarque Henry Buzy-Cazaux, délégué général de la Fnaim.
 
Celle-ci réclame au gouvernement des mesures d'urgence pour relancer le marché immobilier, à ses yeux grand oublié du plan de relance. Elle souhaite, notamment, un statut fiscal pour tous les bailleurs, un pacte de stabilité fiscale et le doublement du prêt à taux zéro dans l'ancien, comme cela a été fait pour le neuf. Quitte à supprimer la déductibilité des intérêts d'emprunt qu'a instaurée la loi Tepa d'août 2007, car "cette mesure ne déclenche pas d'intention d'achat. Or l'argent public mobilisé pour financer la déductibilité d'emprunt, à hauteur de 2,4 milliards d'euros, en année pleine, n'est pas investi efficacement", tranche la Fnaim.