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Auteur | Sujet : [Topic unique] Astronomie / Cosmologie : Où en est-on ? |
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big e | Reprise du message précédent :
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Publicité | Posté le 26-06-2022 à 14:58:31 |
rdlmphotos omnia vanitas ! |
--------------- Well Fed (Miam Miam des OGM) - Sauvez le Climat, sauvez les centrales nucléaires! |
lapin | Balade Mentale Pourquoi les MULTIVERS existent probablement ?
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bilderberg mais non c'est pas tabou | Hello, je me pose une question par rapport à la flèche du temps. Peut-on imaginer le défilement du temps comme une chute à travers la 4eme dimension . Avec pour cela un attracteur qui nous entrainerait tous dans le même sens, ou bien à l'inverse un répulseur (bref on traverse un champ) Comment doit-on voir les choses: Voila, je ne sais pas quoi faire de cette hypothèse mais elle me passe souvent par la tête, est ce que des gens ont développés le sujet ? Message cité 2 fois Message édité par bilderberg le 26-07-2022 à 02:06:23 --------------- Tu crois que c'est du respect mon garçon |
lapin |
Message cité 4 fois Message édité par lapin le 26-07-2022 à 10:14:18 |
Gilgamesh d'Uruk Lui-même |
Tout ce qui fait appel conceptuellement à une force attractive ou repulsive est hérétique dans ce contexte. Pareillement, il est très important de purger de son esprit toute idée de différence de marche des horloge et l'idée associée que le temps pourrait "aller va plus vite" ou "plus lentement". Il faut se fixer comme principe universel que pour autant que l'idée d'écoulement du temps ait un sens, il s'écoule partout pareil. Concrêtement si tu as une ampoule avec des atomes radioactifs dans ta poche, et que cette ampoule brille d'autant plus fort que l'ampoule enregistre de désintégrations, l'idée est que cette ampoule aura la même luminosité où que tu te promènes dans l'univers, quelle que soit ta vitesse ou le champs de gravité ambiant. Si tu veux te faire une représentation graphique de l'espace-temps, il faut commencer par l'espace de Minkowski. Dans cet espace, le temps est sur l'axe vertical et l'espace sur l'axe horizontal, et la vitesse de déplacement spatiale est représentée par l'angle que fait la trajectoire avec l'axe vertical. Pour v = c, la trajectoire est à 45°. Ci-dessous tu as une illustration du paradoxe des jumeaux de Langevin. Le jumeau qui reste sur Terre suit une trajectoire verticale en vert et l'autre suit la ligne brisée en bleue. Quand les 2 jumeaux se rejoignent en haut, le voyageur est le plus jeune des deux.
Tu vois que dans cette représentation, il n'y a nul besoin de faire appel à une quelconque "force" ni à des différences de "vitesse d'horloge". On a juste une projection d'un axe sur l'autre qui rend compte rigoureusement de l'écart de temps propre mesuré à l'arrivée. L'effet est de pure géométrie. L'idée d'espace-temps, fondamentalement c'est que pour aller d'un événement A à un événement B, plusieurs trajectoires sont possibles, qui se projettent différemment sur les deux axes de temps et d'espace. Une fois que tu as cette représentation en tête, l'ajout de la gravité consiste simplement à rajouter à ça que pour un corps en chute libre, les trajectoires ne sont pas des lignes droites mais des courbes. Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 26-07-2022 à 12:36:13 --------------- Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire. |
warlow |
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lapin |
Message édité par lapin le 26-07-2022 à 12:10:17 |
Publicité | Posté le 26-07-2022 à 12:02:24 |
Gilgamesh d'Uruk Lui-même |
--------------- Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire. |
zanturius |
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lapin |
Message cité 1 fois Message édité par lapin le 26-07-2022 à 16:36:15 |
zanturius |
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Kiveu Carlos Irwin Estevez | D'après cette étude, dans la pratique dépasser 0.5 c serait déjà probablement fatal à un équipage, pas physiologiquement mais parce que l'hydrogène contenu malgré tout dans l'espace interstellaire (env 1.8 atome par cm3) serait à cette vitesse vécu par le vaisseau et ses passagers comme un bombardement radioactif hyper intense auquel rien ne résisterait. le papier complet ici https://www.scirp.org/pdf/NS20121000001_41598577.pdf Message cité 1 fois Message édité par Kiveu le 26-07-2022 à 17:05:49 --------------- “The modern conservative is engaged in one of man’s oldest exercises in moral philosophy; that is, the search for a superior moral justification for selfishness.” |
donut78 Stop eating donuts |
--------------- Du calme, pose ce poireau et tout se passera bien. Ne m'oblige pas à faire une roulade arrière ... |
lapin | Hugo lis ce soir: Une THÉORIE nous laisse ENTREVOIR ce qu'il y a au CENTRE d'un TROU NOIR ! DNDE 261
Message édité par lapin le 26-07-2022 à 19:52:48 |
_pollux_ Pan ! t'es mort | C'est pas le bon topic, mais oui --------------- Le topic du sport électronique@hfr : watch the l33t ! |
Caboc Sauvage | Ah zut désolé, c'est où ?
Message édité par Caboc le 30-07-2022 à 09:06:56 --------------- Bien à vous, cordialement, bisous. |
SHAMSHIR | Bonjour, je decouvre ce topic que je ne connaissais pas!
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lapin | Hugo Lit ce Soir: Théorie du MULTIVERS - Existe t-il D'AUTRES RÉALITÉS ?
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Gilgamesh d'Uruk Lui-même | Timelapse de la construction du LSST - Rubin Observatory sur le Cerro Pachón (11 années)
--------------- Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire. |
lapin | y avait quelqu'un qui m'avait demander pour Projet Iseult – IRM à 11,7 T
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Elessar777 Tripatt' Faux-reveur. |
--------------- Cassoulet, again ! |
Gilgamesh d'Uruk Lui-même | Je réponds à une question en MP sur le problème emblématique des origines : Le Big Bang est-il le commencement du temps, ou l’Univers existait-il avant ? On lit souvent, et de la part de cosmologistes et de théoriciens tout à fait sérieux (Hawking...), que la question de l'avant Big Bang n'a tout simplement pas de sens, carrément, et qu'imaginer une époque antérieure au Big Bang, ce serait comme chercher un point au Nord du pôle Nord. Et d'autre part, on lit des trucs, soutenus par des gens tout aussi sérieux (Susskind...), sur un Multivers d'où aurait surgit notre Univers. À l'origine de l'idée que tout apparait avec le Big Bang il y a un fameux théorème sur les singularités, de Penrose et Hawking appliqué à l'Univers. Le théorème dit que dans le cadre de la relativité générale, si on prend un espace de courbure positive (dans lequel la gravité a le dessus), et en supposant que l’espace-temps ne contient pas de courbe de type temps fermée (= on ne peut pas revenir dans son passé) alors ça va finir en une singularité. C'est vrai pour un trou noir qui s'effondre ou pour l'Univers si on rembobine dans l'autre sens. Et comme c'est formellement démontré dans le cadre de la meilleure théorie de la gravité à notre disposition, ça semble faire autorité. D'où le mot de Hawking : demander ce qu'il y a avant le Big Bang c'est comme demander "Qu'y a-t-il au nord du pôle Nord?". Sauf que ce qu'on appelle une singularité, c'est précisément le point d'arrêt de la théorie, l'échec de la théorie , le signal d'alarme qu'elle sort de son domaine de définition. Une singularité en math, c'est un point pas ou mal défini, comme le point d'intersection de la courbe d'equation 1/x avec l'axe des ordonnées. D'où une position souvent plus prudente : la théorie du Big Bang N'EST PAS une théorie de l'origine, uniquement de ce qui se passe après l'origine, avec un petit côté : "Règle numéro 1 on ne parle pas Et d'ici là, discute pas, ferme-la . J'avoue, y a un côté "ignorabimus" qui m'agace un peu dans ce Mur de Planck. Je soupçonne que ça trimbale les débris métaphysiques d'une horreur sacrée à interroger l'Origine. Bon et surtout, même si on se cantonne aux conditions initiales, elles sont quand même bizarres. On a un milieu dont la densité tend vers l'infini, tout le monde est d'accord avec ça. Et ce milieu est... en expansion . Normalement quand c'est dense, ça s'effondre. Et si c'est vachement dense ça s'effondre vachement. Pour contrer cet effondrement, il faut ajouter à la main un taux d'expansion H qui tend lui-même vers infini. C'est quand même pas banal. C'est comme si on se trouvait sur une route en pente, quasi verticale, et qu'on voyait surgir du brouillard, venant d'en-dessous, un cycliste lancé pleine balle... et tous les freins serrés ! Oui, parce que dès qu'on applique les équations, le taux d'expansion ne peut que chuter, proportionnellement à la densité du milieu, qui est très élevée au départ. Et puis, évidemment : mais d'où vient toute cette énergie ? Il y a quelque chose comme 10⁹⁰ particules dans l'univers, d'où ça vient ? Des conditions initiales. Ok . Pour ce qui suit, je reprends au plus près les explication d'Alan Guth, qui sont d'une clarté admirable. C'est en écoutant ses cours au MIT que pour la première fois j'ai eu enfin le sentiment de comprendre vraiment le Big Bang : ce n'est pas la théorie d'un "Bang" mais celle des conséquences de l'extinction brutale et localisée d'un "Bang" universel et perpétuel, l'inflation. Il a vulgarisé sa théorie ici Et il faut bien bien reconnaître qu'il y a un sérieux problème de vulgarisation avec cette théorie de l'inflation, même par des cosmologistes tout à fait sérieux. Vous l'avez tous vu cette illustration (j'ai pris celle de Wikipedia). Et je lis bien, de gauche à droite : Big Bang PUIS inflation. C'est absolument inepte. Vous avez - on ne sait pourquoi - un Big Bang, puis après un court instant > < inflation, puis ça s'arrête... Euh, mais comment... Alors que si vous avez inflation, puis changement de phase vers un état de basse énergie, c'est parfaitement compréhensible, y'a pas de "singularité", "début du temps" et "création d'énergie à partir de rien" ou je ne sais quel autre concept inintelligible. Reprenons cette histoire de conditions initiales. Le premier obstacle comme on l'a vu concerne la gravité : on le sait tous, c'est une force purement attractive. Si on reste dans ce cadre, lorsque l'univers est plus petit, il est plus dense. La décroissance de H est donc plus rapide dans le jeune univers que maintenant. Donc il faut que sa valeur initiale soit très grande, et tout le monde connait le résultat : quand on annule la taille de l'univers, la fonction fort logiquement diverge et il faut donner à H une valeur initiale infinie pour obtenir la valeur actuelle. Or, le contenu énergétique classique, matière et rayonnement, est incapable de faire autre chose que freiner l'univers, c'est-à-dire diminuer H. C'est donc sans espoir de ce côté pour trouver un mécanisme qui serait susceptible de donner à H une valeur infinie, ou du moins très élevée. C'est ce qui fait dire que la théorie du Big Bang est une théorie "sans bang", le "bang" étant, dans l'idée, l'événement qui aurait donné cette valeur initiale très élevée de H. D'aucuns pourraient se dire : ah mais oui, mais je sais, quand l'univers était tout petit et fortement comprimé, la pression était très élevée et, jouant contre la gravité, elle a propulsé l'univers dans toutes les directions ! D'où l'idée commune de se représenter le Big Bang comme une explosion. Mais ça ne marche pas. Un des ajouts majeurs de la théorie de la relativité générale à la théorie de la gravité newtonienne, c'est l'idée que la gravité est proportionnelle au quadri-moment impulsion-énergie. C'est un vecteur à quatre composantes : une composante énergie (liée à la coordonnée temporelle) et trois composantes d'impulsion (liées aux trois dimensions spatiales). Et cette triple composante impulsionnelle, ce flux de quantité de mouvement, c'est précisément ce qu'on appelle la pression. En relativité générale, la pression gravite, ce qui n'est pas du tout le cas avec Newton. Et ce qu'il advient, c'est que, certes, dans un milieu dense et chaud, comme le centre d'une étoile, la pression générée par l'agitation thermique s'oppose à l'effondrement, mais que subrepticement, en même temps qu'elle s'oppose à l'effondrement, la pression augmente la valeur du champ de gravité qui écrase l'étoile. Et que dépassé un seuil (élevé, et du reste pas facile à calculer précisément), le surcroît de gravité généré par la pression dépasse sa contribution à résister à l'effondrement. Dans le cadre de l'astrophysique, c'est ce qui explique le côté irrémédiable de l'effondrement gravitationnel en trou noir. Et dans le cadre de la cosmologie, c'est ce qui contredit l'intuition d'un début de l'expansion engendré par un milieu de forte pression. La pression, comme la densité d'énergie, freine l'expansion. La lumière elle-même génère une pression, et c'est le même raisonnement, cette pression contribue positivement à la gravité. Exit l'idée d'un "bang explosif" c-à-d qui serait causé par la pression initiale, qu'il s'agisse de celle des gaz ou de celle de la lumière. Si on en reste aux composants classiques, il n'existe pas de terme susceptible d'expliquer la valeur élevée du taux d'expansion initial.
Les choses ont commencé à changer au début des années 80 avec la théorie de l'inflation, qui est précisément une théorie du "bang". C'est elle qui va nous expliquer de quelle manière on peut conceptualiser cette valeur initiale très élevée de H, qui va ensuite subir le freinage de la matière et du rayonnement. Et puisqu'on a dit que ces deux compères avaient pour effet de diminuer H, la théorie de l'inflation postule un espace dépourvu de matière et de rayonnement, autrement dit : on part d'un espace vide. Nous allons voir qu'étrangement, seul le vide peut faire bang. Pour comprendre ça, il va falloir déjà faire un gros détours conceptuel sur cette notion de vide. Le vide a priori, c'est rien. On l'assimile au néant. Or le néant est un mot qui désigne en fait ce qui n'existe pas. C'est un concept métaphysique, tout entier contenu dans sa définition: ce n'est rien. De ce seul fait, c'est à dire par définition, penser que le néant existe est dépourvu de sens. Ce serait comme dire que le pôle Nord est au Sud. Mais le piquant de l'histoire, c'est que les deux branches maîtresses qui nous permettent d'appréhender la Nature à ses niveaux les plus fondamentaux, la relativité générale et la théorie quantique des champs (QFT pour quantum field theory), ont pour objets centraux les deux attributs que les primates visuels que nous sommes associent spontanément au néant. Bien que ce soit absurde quand on y réfléchit un tant soit peu, vu que le néant n'étant rien, il n'est pas représentable, si on demande néanmoins à tout un chacun de se représenter le néant en imagination, il visualisera probablement ça: un grand espace vide. L'espace, le contenant géométrique, est ce que décrit la relativité générale. Donc la cadre classique qui nous permet de conceptualiser l'expansion de l'espace avec les équations de Friedmann. Et le vide, le contenu de cet espace, est ce que décrit la QFT. Le moins qu'on puisse dire c'est que les deux concepts, espace et vide, ne représentent donc par "rien". La révolution scientifique commencée au XXe siècle peut se résumer à ce dé-niaisement intellectuel. Là où il semblait impossible d'imaginer des structures, tout repose dessus, basé sur une physique théorique de très haute volée. Il faut au minimum un master pour commencer à en aborder les mystères autrement qu'avec des concepts vulgarisés. Vide et matière Ce qu'on appelle la matière, c'est un vide qui n'est pas dans son état d'énergie minimal, c'est à dire un vide excité. Ce qu'on appelle le vide c'est un ensemble de champs, un pour chaque particule élémentaire, à leur état d'énergie minimal. Même dans cet état minimal, le champ conserve une activité résiduelle qui produit des couples de particules qui se résorbent en un temps très court (d'autant plus court que la particule produite est massive). Le vide est une ruche vibrionnante qui produit de la matière à jet continu. Mais il s'agit d'une matière virtuelle, c'est-à-dire que ces particules ne peuvent pas interagir avec une particule réelle, un détecteur de particules par exemple ; elles produisent par contre un effet collectif qui joue un rôle important dans la théorie des champs quantiques. L'énergie par unité de volume ρ, autrement dit la densité d'énergie du vide (en Joule/m3, par exemple), résulte d'une sommation sur les champs quantiques. L'énergie E d'un champ en théorie quantique c'est : E(n) = (n + 1/2)hν avec n>0 représente l'état excité, le champ génère de la matière D'où l'énergie de point zéro du champ : E(0) = hv/2 ...qui n'est pas nulle. Pour calculer l'énergie de vide, on intègre sur tous les modes des champs de toutes les particules (fermions, bosons) pour obtenir un total. Et là, c'est le drame... Même si on ne fait le calcul que sur une seule particule, par exemple le photon, l'intégrale donne une densité d'énergie de l'ordre de ρ ~ 10¹²⁰ fois la densité d'énergie mesurée. C'est ce qu'on appelle une catastrophe ultraviolette : en intégrant les modes de fréquences croissantes qui sont aussi les plus énergétiques (si on part des fréquences optiques, c'est quand on va vers les ultraviolets), l'intégrale diverge, c'est-à-dire que son résultat tend vers l'infini. Usuellement, on somme jusqu'à une fréquence dite de coupure, qu'il faut justifier physiquement. Or dans le cadre de la Physique actuelle, la fréquence de coupure c'est la fréquence de Planck, l'inverse du temps de Planck √(ħG/c⁵). On obtient comme résultat que la densité d'énergie du champ est de l'ordre de la densité de Planck, soit la masse de Planck √(ħc/G) fois c² divisé par le cube de la longueur de Planck √(ħG/c³). Ok, ce n'est pas infini. Mais c'est quand même extraordinairement élevé. Ou, pour le dire à l'inverse : notre vide apparaît extraordinairement peu énergétique par rapport à ce qu'il devrait être, si on se fie à la théorie quantique des champs. C'est le problème dit de la constante cosmologique. Sans doute le problème ouvert le plus brûlant de la physique actuelle. -----
Si on passe ça sous le tapis, l'idée est que "naturellement" on a une "énergie plancher" qui se déduit du formalisme fondamental la théorie quantique des champs. Comme il s'agit de l'état fondamental des champs, l'idée d'une "dilution" est sans objet. Cela signifierait que les lois de la physiques changent avec l'expansion.
Si je prends un système constitué très simplement d'un volume de vide et que j'augmente ce volume, en lui faisant subir une expansion, que se passe t'il ? J'ai crée un volume plus grand d'espace rempli de vide. Comme ce vide représente une certaine énergie par unité de volume, j'ai augmenté l'énergie de mon système. Soit U l'énergie interne de mon système. En thermodynamique, j'ai l'équation de conservation de l'énergie qui s'écrit comme ça, pour un système adiabatique (= qui n'échange pas de chaleur avec l'extérieur, ce qui est le cas de l'Univers) et isentropique (= dont le nombre moyen de particules par unité de volume ne change pas, ce qui est le cas du vide) : dU = -pdV dU est la variation de mon énergie interne Très simplement, si j'ai un piston rempli de gaz sous pression et que je le laisse aller, son volume va augmenter (dV>0), et l'énergie interne va diminuer : une force travaille, et ce travail est fourni à l'extérieur, ce qui fait tourner le moteur de la Volvo, par exemple. Mais ici, il ne semble pas que l'Univers puisse faire tourner une Volvo. Il ne fournit de travail à personne. Ou alors... à lui même. D'après ce qui précède : dU = ρdV d'où : p = -ρ Autrement dit l'augmentation de l'énergie interne est compensée par une pression négative, une tension autrement dit (l'exemple 1D d'une pression négative, c'est un élastique que l'on tend). C'est un truc plutôt bizarre, mais vrai, et qui se constate dans l'effet Casimir. Bon, ça c'est ce que nous dit la théorie quantique des champs, au sujet du vide. Que nous dit la relativité générale, au sujet de l'espace ? Que la gravité d'un fluide quelconque de densité d'énergie ρ et de pression p est : g = ρ + 3p On l'a vu plus haut : en relativité générale, la pression gravite, c'est-à-dire qu'elle doit être comptabilisée dans la somme des termes qui produisent une courbure de l'espace. Le chiffre 3 devant le terme p est lié comme on l'a vu aux 3 dimensions spatiales. Comme p est négative et égale à -ρ, ρ+3p nous donne -2ρ, une quantité incontestablement négative. On devrait plutôt l'appeler tension du vide. Et ça implique une gravité répulsive. Sous l'effet d'un tel fluide en tension, la croissance de la métrique est du genre : a(t) ~ a₀.exp(Ht) avec H = √Λ/3 C'est le premier miracle de la Physique : le vide engendre une pression négative qui elle-même engendre l'expansion, ce qui nous manquait cruellement dans la théorie classique. Bon, maintenant on pourrait se dire ok, le vide rentre en expansion, mais quand même... On a dit que la création de vide est "compensée" par la tension, la pression négative. Seulement, non, ici ça ne marche pas : cette tension ne travaille pas, vu que l'univers est un système isolé. Il ne fournit de l'énergie à personne, et on viole allègrement le Premier Principe de thermodynamique dans cette histoire : l'énergie n'est pas conservée, elle ne fait que croître ! Et c'est la connexion avec la relativité générale qui permet le second miracle de la Physique : tout se fait à bilan d'énergie nul. Cela fait intervenir l'idée que l'énergie d'un champ gravitationnel a une valeur négative, susceptible de compenser cette création d'énergie. Cette valeur négative de l'énergie gravitationnelle n'est pas un concept récent : c'est déjà classiquement vrai dans le cadre newtonien. La gravité est une force de liaison. Deux masses liées par une force ont moins d'énergie potentielle que deux masses libres. Cela signifie que pour les délier il va falloir leur fournir du mouvement. Si on se représente deux masses situées à l'infini l'une de l'autre, leur énergie est nulle. Elles tombent l'une vers l'autre : leur énergie cinétique augmente ce qui est compensé par une énergie potentielle gravitationnelle négative, et la valeur totale de leur énergie mécanique reste nulle. La valeur de l'énergie gravitationnelle dans le cadre de la relativité générale n'est pas un calcul simple, mais dans le cadre du scénario inflationnaire, on peut effectuer ce calcul avec une rigueur suffisante, et le bilan est nul. Si on rassemble toutes nos billes, on obtient donc le scénario suivant : on postule que l'état d'énergie typique du vide est très élevé, en se basant sur les résultat de la QFT. De façon qu'on n'explique pas encore, mais qui se constate simplement du fait que notre univers est tel qu'il est, il existe un état du vide de basse énergie. La thermodynamique classique permet donc de prédire que ce vide énergétique va décroître spontanément pour rejoindre le point bas. Avant et durant cette chute, l'univers est en inflation, et un volume élémentaire de vide de dimension subatomique (disons 10⁻²⁸ cm) va atteindre une taille centimétrique, c-à-d une croissance d'un facteur e¹⁰⁰ environ, en une durée plus que brève, de l'ordre de 10⁻³² s. Si on donne à la densité d'énergie initiale la valeur d'énergie dite de Grande Unification (GUT), de l'ordre de (10¹⁶ GeV)⁴ alors la bille d'univers qui sort de l'inflation est remplie d'un plasma dont l'énergie totale est suffisante pour donner naissance à toute la matière (baryonique et noire) et tout le rayonnement de l'Univers (observable). Le vide initial a changé de phase, et converti son énergie en matière et rayonnement. La pression qui était fortement négative est devenue fortement positive, le taux d'expansion de l'espace est maintenant freiné par son contenu. On raccroche ainsi les wagons avec un Big Bang chaud classique, mais on a désormais une idée de ce qui aurait pu faire "bang". Et cet "avant Big Bang", qui a fait bang en changeant localement d'état vers un état de moindre énergie (relisez comme c'est bizarre ), prend place dans une immensité en inflation, à des taux variables de place en place, et des considérations assez simples indiquent qu'une fois que inflation est lancée, elle subsiste perpétuellement en quelque endroit du Multiver. Chaque petit voxel d'espace, gorgé d'énergie, a une probabilité élevée de s'effondrer en un état de moindre énergie, mais il produit tellement de nouveaux voxels en chaque instant que le processus ne peut s'interrompre partout. De sorte que ces quelques endroits où l'inflation subsistent représentent une fraction comparée à laquelle tous les univers, où le vide s'est éteint pour donner des endroits potentiellement habitables, ne représentent qu'un point dans une immensité saisie d'une frénésie irrépressible de croissance. Alors, fin du game ? Eh bien non. Car on peut démontrer, ce qui nous ramène à l'origine de notre propos, que ce multivers en inflation est géodésiquement incomplet. Le Multivers n'est que perpétuel, et non éternel. C'est terrible mais cette idée d'inflation perpétuelle ça m'évoque irrésistiblement ce vers sublime de Dante, décrivant le fronton de l'Enfer au début de la Divine Comédie (chant III), et ce sera ma conclusion. Par moi on va dans la cité dolente, Message cité 4 fois Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 21-03-2023 à 21:32:01 --------------- Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire. |
Floom | J'ai commencé la lecture de ce post en 2017. Ca doit être la pression négative ça, ça fout le bordel.
--------------- Le topic archéologie, viendez nombreux! |
Gilgamesh d'Uruk Lui-même | Oui l'idée que le vide a une énergie est étrange, mais on s'y fait. L'image que je trouve la plus parlante est celle de l'océan. On imagine que le vide c'est l'océan, et les particules réelles, des vagues sur l'océan. Le physicien est comme un observateur qui voit les choses depuis l'orbite, et qui ne mesure que la trajectoire des objets sur l'océan. Les vagues qui se propagent sur l'océan impriment leur marque sur la trajectoire des bateaux (= la seule chose que voit le physicien en orbite), et avec ça le physicien en orbite peut calculer l'énergie du milieu (à quel point il est calme ou agité). Autrement dit, ce qu'il voir expérimentalement c'est le différentiel du niveau de l'océan qui se propage. En revanche, impossible de déduire quoi que ce soit de la profondeur de l'océan en observant les mouvements du bateau. Que l'océan fasse 100 m ou 10 km de profondeur n'influe pas sur sa trajectoire. La physique est insensible au niveau zéro du vide. Sauf la gravité, qui comme Big Brother, voit tout. L'équation d'Einstein s'écrit en ultra simplifié : G = κT le tenseur G ou tenseur d'Einstein contient tout ce qui décrit l'espace-temps (sa courbure) Message cité 1 fois Message édité par Gilgamesh d'Uruk le 19-03-2023 à 20:25:10 --------------- Nation spatiale : la chaîne de l'Arche interstellaire. |
big e |
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Floom |
Oui, le blocage difficile à dépasser pour moi tient probablement au fait qu'on discute d'une "origine". C'est un peu comme essayer de faire le portrait robot de quelqu'un à partir des projections d'ombre et des mouvements des feuilles dans son sillage. Avec de bonnes observations et de bons calculs, on arrivera à des conclusions précises sur sa taille, sa corpulence ou sa vitesse, probablement en postulant d'abord que le cadre de son déplacement n'est pas soumis à des variables inconnues (ombres portées par un élément tiers, sens du vent, pressions et dépressions causées par d'autres mouvements, par exemple), puis en intégrant peu à peu chaque variable dans les calculs par comparaison avec des cadres similaires. Je comprends très bien la logique de la démarche, et ses limites, mais y a toujours un moment où je me retrouve en dissonance cognitive, principalement du fait de l'écart entre les attentes et les résultats, mais pas que. Par exemple: - quand on conclura qu'il s'agit d'un humain alors qu'on cherchait un portrait-robot. Même si tout cela ne me pose pas de problème de fond, parce que c'est la manière logique d'avancer à partir des données dont on dispose, y a toujours un moment où je me dis "hey, on est loin de nos prétention comême". En fait je crois que c'est le décalage entre la partie discursive sur les enjeux et l'état des connaissances d'un côté, et la réalité des limites et des résultats de l'autre, qui génère cette dissonance. Puis y a peut-être aussi les a priori sur la "dureté" scientifique de la physique qui jouent dans des attentes trop fortes. Mais bon, en ce qui me concerne, il y a aussi et surtout le fait que je n'y entends pas grand chose et que certains éléments me paraissent parfois trop incertains ou prospectifs alors qu'ils ne sont peut-être pas tant (et vice-et-versa ). Enfin bref, plus j'essaie de le rattraper, et plus le retard de mes connaissances s'éloigne. Mon ignorance est probablement encore en phase d'inflation . Et si j'ai bien suivi, en y mettant assez d'énergie, je pourrais espérer qu'elle passe en phase d'expansion. Après, il va en falloir des particules pour freiner tout ça et rattraper un peu du temps qui passe ! En attendant, et pour filer ta métaphore de l'océan et des vagues, je vais quand même essayer de me cramponner à la planche de surf de Dunning/Kruger Message édité par Floom le 19-03-2023 à 22:03:25 --------------- Le topic archéologie, viendez nombreux! |
icumblood Test your might |
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POUQIE pouqie |
--------------- salut c pouqie |
choron putain de lurker | Merci. |
lapin | ScienceClic: Que verrait-on à la vitesse de la lumière ?
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POUQIE pouqie | petit hors sujet car je veux vous parler vite fait d'un JEU VIDEO SUR L'ESPACE qui est OUTER WILDS
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donut78 Stop eating donuts | Played. Mais les jeux à boucle temporelle c'est vraiment pas ma tasse de thé. Ça m'empêche d'être à fond. Mais c'est quand même --------------- Du calme, pose ce poireau et tout se passera bien. Ne m'oblige pas à faire une roulade arrière ... |
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