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Lélection présidentielle française impacte très faiblement les cours de la Bourse. En effet, désormais nos grandes entreprises tirent une part prépondérante de leurs bénéfices de létranger.
Le choix de société auquel est désormais confronté l'électorat français ne paraît guère impressionner la Bourse. Hier, l'indice CAC 40 a très naturellement baissé après son envolée de vendredi, qui l'avait propulsé à son meilleur niveau depuis février 2001.
Est-ce à dire que la Bourse se moque du vote du 6 mai ? Peut-être bien que oui. Quand l'environnement politique mondial est relativement calme, comme en ce moment, les cours de Bourse dépendent, rappelons-le, de deux facteurs, le niveau actuel des taux d'intérêt à long terme et le niveau des profits non pas actuels, mais à venir. Le message optimiste que nous a envoyé ces derniers jours la Bourse, c'est que un) les taux d'intérêt vont rester sages, car nous sommes protégés contre certains excès possibles par le dispositif de l'euro et deux) la profitabilité de nos entreprises ne sera guère entamée par un nouveau gouvernement, quel que soit sa couleur politique. Ce dernier point n'est pas tout à fait acquis, puisque Ségolène Royal prévoit une surtaxation des profits pétroliers et plus généralement un traitement différent selon que ces profits sont distribués aux actionnaires ou réinvestis. Nicolas Sarkozy milite quant à lui en faveur d'une baisse du taux d'imposition des bénéfices. Mais l'essentiel n'est pas là. Désormais, nos grandes entreprises, celles du CAC 40, mais aussi nos PME performantes, les fameux small et mid caps que les investisseurs s'arrachent, tirent une part prépondérante de leur activité et donc de leurs bénéfices de l'étranger. Ces bénéfices-là ne dépendent que très peu de la politique économique et sociale menée dans l'Hexagone. Ce qui n'était pas du tout le cas en 1981 par exemple. A l'époque, notre pays était beaucoup moins international. De nombreux secteurs d'activité étaient très dépendants de la politique pratiquée par le gouvernement, en matière notamment de change, de crédit et de prix, trois données essentielles qui ont été vigoureusement encadrées jusqu'au début des années 1980.
Nos entreprises sont autrement plus libres qu'elles ne l'ont été. Et c'est la manière dont elles usent de cette liberté qui détermine désormais leurs cours de Bourse.
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