Citation :
Ci-dessous petite compilation personnelle sur la saisonnalité et quelques bonus comme l'indice Gebert, désolé les graphes ne passent pas :
Finalement la bourse c'est facile
Je me suis fait un petit programme de BackTest et j'ai essayé plusieurs techniques périodiques de trading.
Tout d'abord j'ai essayé de renforcer systématiquement à chaque baisse et de vendre à chaque hausse. Les résultats sont assez décevants. Tout ce que j'en retire c'est que le meilleur chiffre pour se renforcer est -6%. En dessous de -6% on se renforce trop souvent et même à 4% il faut assurer plus de 20 fois la mise initiale. Au dessus de 6.5% on ne gagne quasiment plus rien.
Ensuite j'ai essayé des techniques hebdomadaires : l'achat le mercredi à la fermeture et la vente le Mardi à l'ouverture donnent les meilleurs résultats. Malheureusement ces performances sont extrêmement irrégulières suivant les années et peuvent se révéler catastrophiques certaines années. De plus je n'ai les cours d'ouverture et fermeture que depuis le début du CAC officiel en 1988. Il faut aussi compter avec 52 aller/retours qui engendrent des frais très importants.
Sell in May
J'ai commencé par acheter systématiquement le CAC le 1/11 et revendre le 1/5.
Depuis 1965 le CAC a été multiplié par 20.
En achetant le 1/11 et en vendant le 1/5 on le multiplie par 64.
De plus contrairement au Weekday Trading, cela réduit la volatilité et les résultats sont assez réguliers.
J'ai essayé d'affiner ces chiffres car en fait le mois d'octobre est dans l'ensemble positif.
Les meilleures Dates sont le premier jour ouvrable après le 10/10 et après le 4/5.
IL ETAIT POSSIBLE DE PREVOIR LE PIC DE MAI 2006 A DEUX JOURS PRES !!!
En Achetant et vendant à ces dates, on multiplie le CAC par 83.
Il est à noter que les zones autours de ces dates sont très instables ce qui montre bien que ce sont des points de retournement du marché récurrents.
Je ne dispose malheureusement pas de chiffres très précis avant 88.
Une simulation par mois donnait clairement des mois de Juillet et Août positifs (contrairement à ce que j'ai pu lire) je me suis décidé à tester deux trades annuels.
En achetant du 10/10 au 4/5 puis du 3/7 au 5/9 (là aussi le 5/9 est très sensible) on arrive à multiplier le CAC par 158 depuis 1965.
Je n'ai pas d'archives suffisantes pour des fonds, mais avec des fonds 0% cette technique doit donner d'excellents résultats.
Dernier raffinement, plus risqué celui là : passer short du 4/5 au 3/7 et du 5/9 au 10/10.
Les résultats deviennent tout simplement ahurissants :
Le CAC est multiplié par 768. Bien sur il y a des frais (en ne jouant qu'a l'achat on doit a peu près couvrir les frais en passant en monétaire quand on n'est pas investit) qui doivent tempérer un peu ces résultats...
Par contre, vu la régularité des résultats (103 gagnants pour 57 perdants) on doit pouvoir appliquer cette technique à levier 2 voire 3.
Bon je vais améliorer un peu le programme pour y introduire les frais et un levier.
Indicateur Gebert
Merrill Lynch lance un indicateur boursier prometteur.
Un physicien allemand, Thomas Gebert, a développé un système qui présente une performance annuelle de 13,54% depuis 1962, à comparer aux 7,5% du DAX.
Physicien des plasmas, amateur des pages financières des journaux, Thomas Gebert est, en 1992, à la recherche de l'indicateur qui lui permettra de gagner en Bourse. Il fouille dans les séries de chiffres des trente années précédentes. Il dissèque aussi bien les cours que les données macroéconomiques, découvre par exemple l'existence de cycles de quinze semaines. Mais ils n'offrent des conclusions valables que sur un temps limité.
Finalement, il atteint son but, un indicateur, composé de 4 critères au comportement recherché. Il s'agit aujourd'hui du «Merrill Lynch indicateur boursier». Cet indicateur bat l'indice allemand des actions depuis 1962. Les 4 critères sont pourtant d'une simplicité aveuglante. Les spécialistes ne peuvent que hausser les épaules: Les taux directeurs, le dollar, le taux d'inflation et la saison. Gebert accorde à chacun la même importance.
Le mécanisme est le suivant: Si le dernier geste de la BCE était une baisse des taux, cela donne 1point, sinon aucun. Si le dollar était plus cher il y a un an qu'aujourd'hui, cela donne 1point. Si l'inflation était plus élevée il y a douze mois, cela donne 1point. Si nous sommes entre le 1er novembre et le 30 avril, cela donne 1 point. Le résultat final sera compris entre 0 et 4 points. Avec 3 ou 4 points, Thomas Gebert achète l'indice DAX des actions allemandes. Avec 2 points, il ne modifie rien. Avec 0 ou 1 point, il sort entièrement de la Bourse et place son argent sur le marché monétaire.
«J'aurais pu prendre un autre marché, mais je suis Allemand et de toute manière les indices évoluent en parallèle». Car la banque a décidé d'émettre des certificats sur cet indicateur d'une simplicité déconcertante, sur le DAX et sur le SMI, même si le résultat est un peu moins favorable pour l'indice suisse. Les résultats sont effectivement impressionnants. Avec cet indicateur, presque à chaque baisse, l'investisseur sera entièrement sorti de la Bourse. Il peut d'ailleurs rester des années sans être investi en actions, à l'image des années 70. Mais celui qui a placé 10 000 euros avec ce modèle en 1962 dispose aujourd'hui de 2,1 millions d'euros et s'il les a investis dans l'indice DAX il possède 120 000 euros, déclare Olivier Disler, de Merrill Lynch.
Entre 1996 et aujourd'hui, le rendement est de 482% avec l'indicateur de Gebert et de 137% avec l'indice DAX. Mieux encore, le risque du portefeuille est naturellement inférieur puisque l'investisseur n'est pas systématiquement investi. Aujourd'hui, l'indicateur donne un score de 0. L'investisseur paiera donc 1,5% de commission pour être investi sur le marché monétaire. Mais dès le 1er novembre, le baromètre gagnera 1 point car la saisonnalité sera favorable. Hasard ou non, l'indicateur de Gebert a bien fonctionné cette année. Il incitait à sortir entièrement de la Bourse dès le début mai...
Avec la méthode Gebert, on sort du marché en 1999
Le 3 septembre, car le dollar et l'inflation ne sont alors pas activés. On revient sur le marché le 3 sept 2001, alors que l'indice pendant ce temps a fait un "tour pour rien" : on est quasiment au même niveau le 3 sept 99 que le 3 sept 01.
Testé sur l'Eurostoxx 50, avec les taux BCE, le dollar index et le CPI publié par la BCE.
L'article conclut en parlant de la situation d'aujourd'hui
Soi disant 0 point. Ce n'est pas ce que je trouve : le $ a baissé depuis un an : +1 (contre mais contre le panier de devises du "Dollar Index). L'inflation a baissé également (2.5% contre 1.8%, source BCE pour le CPI) : +1.
On a donc 2 points aujourd'hui.
Effet janvier es tu là ?
Pour en parler faut-il encore qu'il existe. Pour cela rien de plus simple ... passer en revue l'historique des indices.
Seul hic à cette démarche, nos indices nationaux ont un historique extrêmement limité. Là encore, Crock qui n'est jamais en manque de solutions, m'a sorti de derrière son placard des données poussiéreuses mais ô combien précieuses du CAC240 ... ancêtre du SBF250 né lui à 1000 au 31/12/1990. Ceci permet ainsi de remonter à 1969 ! Pas tout à fait satisfaisant ... mais mieux que rien !
Néanmoins un élément vient immédiatement temporiser cet optimisme. Encore une fois, c'est le mode de calcul de l'indice.
Le CAC, par exemple, a été calculé jusqu'au 1er décembre 2003 sur le principe de pondération des ses composants par la capitalisation boursière totale. Depuis cette date il est calculé en utilisant la pondération par la capitalisation "flottante" de ses composants. Cerise sur le gâteau, depuis 1998 les rachats d'actions par les entreprises cotées ont été "libéralisés". Tout cela en fait un indice peu fiable sur la durée et donc des statistiques tout aussi inexploitables. Fig1.
Pour le SBF250, c'est le même constat. Avant le 3 janvier 2005 cet indice était calculé comme l'ancien CAC40, sur la base des capitalisations boursières totales.
Fig2.
Depuis cette date c'est le mode de pondération par la capitalisation "flottante" qui a été adopté.
Même si la pondération par la capitalisation boursière n'est pas vraiment représentative (mais en fait quel est le mode de pondération vraiment représentatif ?) la chance que nous avons est que le changement est intervenu très récemment. On considèrera donc que ce changement de calcul de l'indice n'a pas d'influence sur ce qui va être dit plus bas.
Mais avant de continuer, c'est quoi au juste l'effet janvier ?
Dans la littérature plusieurs interprétations se côtoient :
Je commence par celle qui a ma préférence, celle de Mark Twain "Octobre est un des moins les plus dangereux pour jouer à la Bourse. Les autres sont juillet, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février". Il ne nous reste donc plus que janvier !
Pour d'autres janvier représenterait, statistiquement, le meilleur gain de l'année. Sur l'origine du phénomène personne ne s'accorde vraiment. Il pourrait être dû, soit aux déductions fiscales des pertes (ventes en décembre de l'année précédente) et à des reprises de position en janvier, soit aux dividendes réinvestis en début d'année, soit encore à des ajustements de portefeuilles (window dressing). La chose étrange est qu'on lui attribue un caractère universel alors que les régimes fiscaux des différents pays ne sont pas harmonisés, ni d'ailleurs les calendriers de distributions des dividendes (même entre les entreprises en France par exemple). Une autre réflexion au passage, si janvier est LE mois des bonnes affaires, alors pourquoi plutôt ne pas acheter en décembre ... avant tout le monde ?
Enfin selon certaines sectes boursières, janvier donnerait le ton pour l'année boursière : Gain en janvier, plus value fin décembre .... neige en janvier, Noël en décembre !
En fait que constatons nous ?
Pour le SBF 250, depuis 1969, 62% des années donne un résultat positif et 38% termine sur une perte. La moyenne des performances annuelles sur la période est de 11,03% avec une marge d'incertitude de 4,16%.
En approximant la distribution des performances annuelles de l'indice à une loi normale, on obtient par le calcul une probabilité de 33% de réaliser une des performances annuelles suivantes:
faire une performance négative (A<0 = 33%)
faire une performance supérieure à 22%
faire une performance entre 0 et 11% (la moyenne observée)
En résumé, la probabilité, pour le SBF250, de réaliser une année positive est de 66% indépendamment du comportement du mois de janvier.
fig3
Si on s'intéresse au SBF250 sur cette période on obtient les informations suivantes:
73% des mois de janvier du SBF 250 affiche une performance positive (de + 0,21% à + 18,47%), contre 27% une performance négative (de -0,86% à -10,47%).
juin est le plus mauvais mois avec 68% de baisse et 32 % de hausse.
Mai, juillet et août sont globalement neutres.
Fig4
La distribution des mois de janvier s'éloigne un peu d'une loi normale ce qui n'est pas aberrant compte tenue de la faiblesse de l'échantillon (37 années). En maintenant cette hypothèse, la probabilité calculée d'obtenir une performance positive en janvier est de 70%. Fig5
En terme quantitatif la performance moyenne du mois de janvier, sur la période 1969-2006, est de 3% (avec une marge d'erreur de 0,92%) mais avec une dispersion importante autour de cette moyenne (ET de +/- 5,58%).
Fig6
Que peut-on tirer de tout ça ?
Tout d'abord que la faiblesse de l'échantillon (37 années) appelle à faire des approximations et donc que la prudence doit être de rigueur quant à l'interprétation de ces résultats.
Lorsque l'on rapproche les performances de janvier de celles de l'année on constate :
sur 27 "janvier positifs", 19 ont contribué à des années positives et 8 à des années négatives
sur 10 "janvier négatifs", 6 ont contribué à des années positives et 4 à des années négatives
En résumé 2/3 des mois de janvier a la même orientation que l'année qu'ils débutent. A partir des données du SBF250 on peut calculer la probabilité que l'année soit positive si le mois de janvier l'est lui aussi (probabilité conditionnelle que A soit >0 si janvier >0).
On obtient ainsi une probabilité de 70% d'avoir une année positive si le mois de janvier est lui même positif.
Au premier abord ce pourcentage semble séduisant. Mais à y regarder de plus près les mois de janvier "qui se trompent" sont associés à des contre-performances très pénalisantes sur l'année à l'instar de 1974 avec -30.77% malgré un mois de janvier en hausse de 6.18%.
La conclusion qui me parait plus exploitable est que tous les mois de janvier ayant fait au moins 6.2% ont tous été suivis par des années positives voire très positives majoritairement. La moyenne de ces 10 années (sur 37 observées) est alors de 35%.
La deuxième conclusion est qu'il n'existe pas de corrélation entre la performance du mois janvier et celle de l'année. Le calcul du coefficient de corrélation montre en effet que les performances des années et des mois de janvier ne sont pas liées linéairement.
Il ne sert donc à rien d'essayer d'extrapoler la performance annuelle à partir de celle du mois de janvier.
Enfin, les performances moyennes cumulées des 12 mois donnent une idée de la courbe de saisonnalité du SBF250 (échelle en points; 102 = progression de 2%).
Fig7
Sur cette courbe j'ai fait apparaître pour chaque mois l'écart type observé de l'échantillon. Ceci permet ainsi de tracer un canal en tirets rouges dans lequel les cours ont une probabilité de 68% de se trouver.
Tout en espérant que ces quelques éléments vous permettront d'alimenter vos réflexions sur ce sujet très d'actualité, je profite de cette opportunité pour vous adresser à toutes et à tous ainsi qu'à vos familles mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année qui commence à poindre à l'horizon, en vous souhaitant avant tout du bonheur et une santé de fer... le reste est à prendre avec philosophie.
|