Camisard1 a écrit :
3% c'est le coupon de l'obligation (le versement régulier au détenteur).
3,4% c'est le rendement de l'obligation = les taux d'actualisation des cash-flows futurs (coupons + principal) qui correspond au prix négocié sur le marché primaire (en l'occurrence) puis secondaire.
https://www.aft.gouv.fr/fr/presentation-oat
https://i.ibb.co/RSHWCL1/Prix-OAT.jpg
Lors d'une émission d'OAT, les banques soumissionnent à différents prix (pour des volumes d'au minimum 1m€). L'Agence France Trésor sélectionne les soumissions les plus intéressantes - donc celles aux prix les plus élevés, jusqu'à atteindre le volume visé : l'offre la moins intéressante mais toutefois acceptée correspond au "prix limite". Sur la base des soumissions acceptées, l'AFT calcule ensuite un prix moyen pondéré, puis le taux moyen pondéré = le taux d'actualisation correspond au prix moyen pondéré, selon les caractéristiques de l'OAT (coupon, maturité).
Le prix d'une obligation ne coïncide avec son principal que si son rendement égale son coupon.
L'offre et la demande pour une obligation ne dépendent pas que de ses caractéristiques intrinsèques (coupon, maturité) mais aussi :
1) du taux sans risque (courant et attendu pendant la durée de vie de l'obligation) : l'investissement est un jeu relatif : on compare l'obligation avec les placements alternatifs ; en particulier les banques vont comparer l'OAT avec le taux sans risque ou elles peuvent parquer leurs liquidités à la banque centrale = le taux de la facilité de dépôt de la BCE (courant et attendu sur la durée de vie de l'OAT). Toutes choses égales par ailleurs, une hausse des taux de la BCE va donc conduire les banques à être plus exigeantes sur les prix des OAT (= prix plus bas, donc rendements obligataires plus hauts). C'est l'un des canaux de transmission de la politique monétaire.
2) du risque de "locker" de la liquidité pour longtemps alors que de nouvelles opportunités apparaissent = c'est la prime de maturité (qui peut varier au fil du temps).
3) du risque que l'émetteur de l'obligation ne puisse pas la rembourser (ou pas totalement) = c'est le risque de crédit (qui évolue aussi au fil du temps).
4) du risque qu'une vente sur le marché secondaire ne puisse se faire qu'avec une décote, compte tenu d'un marché peu actif / peu liquide = c'est le risque de liquidité (qui évolue aussi au fil du temps) - les OAT sont réputées pour être bien liquides, car l'AFT limite le nombre de "souches" qu'elle utilise (c'est-a-dire qu'elle émet plusieurs fois une OAT avec les mêmes caractéristiques = le même ISIN, ce qui la rend plus liquide).
|