canarvador a écrit :
un tocard sur route restera un tocard sur route,
ce qu'il faut s'est eduquer dès le plus jeune age pour donner un comportement et non modifier un comportement
je sais pas ou ça en est mais à mon avis faudrait instauré une matiere securité routiere à l'ecole
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Ce serait une bonne idée.
Mais cela suppose de créer un programme scolaire complet tout au long des cycles primaire (maternelle-primaire) et secondaire (collège-lycée), pour lequel il faudra dégager des heures de cours (alors que les rythmes sont déjà chargés), former les enseignants (alors que cette matière n'existe pas et que les enseignants sont de moins en moins formés en début de carrière)... Compliqué.
Le plus simple serait d'intégrer la thématique "sécurité routière" aux matières existantes.
La SR peut être abordée sous plein d'angles différents : en physique, en biologie, en éducation civique, en maths, en histoire, en langues étrangères...
Zolki3n a écrit :
Je vais faire dans le cliché mais si certaines chaines de TV passaient des vidéos chocs avant les matchs de foot, ça toucherait déjà AMHA une plus grande partie de ces "kékés".
OU encore mieux, arriver à faire jouer une célébrité/sportif dans ce genre de pubs...
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Une idée sur qui pourrait être cette personnalité susceptible de toucher les kékos ?
Un champion moto, comme Mathieu Lagrive ou Randy de Puniet ?
Un sportif qui roule à moto, comme David Douillet ou Marc Fontan ?
Une personnalité médiatique, genre Gérard Depardieu ou Franck Margerin ?
Zolki3n a écrit :
Je trouve encore mieux de montrer des vidéos ou certaines personnes sont handicapées/amputées suite à un accident. C'est plutôt ce résultat qui devrait faire prendre conscience aux gens, la peur de devoir vivre le reste de sa vie "diminué" physique. L'accident mortel, ils se disent peut être que si ça doit arriver ça arrivera et puis basta.
Tandis que là, il devront faire avec tout les jours.
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testostezor a écrit :
Quitte à choquer, quelques images de l'hôpital de garches, et derrière des témoignages des proches sur les débuts de la vie avec le handicap..
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C'est bien et pas bien à la fois.
Ce genre d'initiative provoque une forte prise de conscience, un choc mental qui amène à s'interroger et à une remise en question sur le moment et à très court terme.
Le problème, c'est que si ça n'est pas suivi d'un travail de conscientisation sur le long terme, la modification du comportement disparaît car l'attitude générale n'a pas été modifiée.
Le psychisme du "jeune" (en général) refuse l'idée de mort ou de handicap à vie.
Il se pense (inconsciemment) invulnérable, voire immortel. La vie, la mort et la résurrection virtuelles (dans les jeux vidéo) a encore renforcé cette perception.
Ce n'est pas pour rien que les 18-25 ans, surtout les hommes, représentent la plus forte part des tués sur route, ils cumulent les sur-risques :
- ils débutent, ils n'ont pas encore d'expérience de la route, pas encore acquis les réflexes, ni l'analyse des situations difficiles ;
- ils utilisent souvent des véhicules d'entrée de gamme, d'occasion, pas toujours bien entretenus, sans les assistances à la conduite qui pourraient justement aider dans ces situations difficiles ;
- et surtout, ils adoptent spontanément un comportement à risque, pour s'affirmer, pour se tester ;
- par pression sociale, pour faire comme les copains, sous la pression du groupe quand il y a des passagers à bord ;
- par goût du risque, par recherche de sensations, par inconscience de leur vulnérabilité.
Même s'il connaît intellectuellement les risques potentiels, son subconscient refuse de les envisager.
Il est très difficile de lutter contre cet instinct qui fait que le "jeune" ne pense pas aux conséquences de ses actes. C'est le travail de toute une vie.
Un "choc" ponctuel n'est que le déclencheur, il doit s'accompagner d'un travail à long terme.
MC-JGabin a écrit :
Perso je verrai plus quelque chose du genre éducation civique avec 3 stages de 2 semaines obligatoire.
1/ stage police 2/ stage pompier
3/ stage Samu/ et divers services de chir (traumatologie / neuro etc )
On apprend mieux en vivant une situation .
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Ce serait top...
Mais ça va coûter une blinde et c'est très difficile à généraliser pour tous les scolaires sur tout le territoire.
Kryone a écrit :
Je suis jeune (28 ans), bientôt jeune conducteur deux roues, et conducteur de BAR depuis 9 ans.
Les spots de la sécurité routière ne m'ont jamais fait vibrer ou toucher. C'est comme les images et slogans chocs sur les paquets de tabac (bien que je ne fume pas), je les vois une fois (sans trop réagir) et ils deviennent invisibles les fois suivantes. Ça peut éventuellement toucher les enfants, qui sont plus réceptifs, mais je ne vois pas en quoi ça peut faire prendre conscience à qui que ce soit d'autres des dangers de la route. Surtout que passer une vidéo de trente secondes à la TV entre une pub pour un tampon et un yaourt anti-cellulite, c'est pas vraiment optimal.
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Pas faux.
C'est vrai que le cadre, le contexte de visualisation est important.
Dans quel environnement ce serait plus efficace ? En classe, au ciné, à l'auto-école ?
Kryone a écrit :
Je pars aussi du principe que l'expérience, ça se partage. Et c'est ce que je fais (avec succès ) en racontant mes péripéties dans les fossés en voiture aux gens qui m'entourent, en filant des conseils à ceux qui conduisent avec moi (ma copine qui vient de passer le permis...). Une personne proche et de confiance a toujours plus d'impact pour ce genre de chose qu'un organisme lointain, casse pieds et à la solde de l’état.
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Clairement.
C'est un peu pour ça que je suis sur ce fofo...
Et c'est comme ça que la culture de sécurité routière se répand, diffuse, irradie peu à peu dans la société française, très lentement. Trop lentement à mon goût.
Kryone a écrit :
Mais ça, c'est pas la sécurité routière qui m'y pousse. C'est mon éducation, ma façon de penser un peu décalée, ma façon de travailler et mon environnement social qui font tout.
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Voilà. Ce sont les attitudes qui font toute la différence, les valeurs de vie.
Kryone a écrit :
Je vais surement passer pour un con en disant ça, mais il me semble qu'un mort ne coute pas si chère que ça comparé à un handicapé à vie.
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Tu as tout à fait raison.
Un mort, c'est à la fois une perte sèche et un manque à gagner pour la société. Un handicapé représente en plus une dépense supplémentaire.
Les chiffres que j'ai donné portent sur l'ensemble des coûts de l'insécurité routière, pas seulement de la mortalité.
Kryone a écrit :
De la même manière que je ne pense pas que la sécurité routière ait le rôle le plus important dans la diminution du nombre de tués sur les routes. Les constructeurs automobiles ont augmenté de manière impressionnante la sécurité en voiture. Les accidents ont beaucoup moins de conséquences qu'avant. Les situations dangereuses et inattendues sont plus rares et plus simples à rattraper grâce aux différents progrès technologique.
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Clairement, ça joue un rôle.
L'amélioration de la mortalité routière est multi-factorielle. Alors que dans le même temps, les chiffres montrent qu'on a toujours autant d'accidents, voire un peu plus, mais moins graves. Il y a moins de tués, mais plus de blessés, voire de blessés graves.
Et cette amélioration est très sensible pour les voitures, notamment grâce aux progrès des sécurités active et passive sur les bagnoles. Nettement moins sur les motos.
Kryone a écrit :
Pour les motards, il y a encore du travail. Il faut équiper les gens mais ça coute une fortune et on n'en parle jamais en moto école.
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On en parle, mais pas assez.
Les formateurs n'y sont eux-mêmes pas assez sensibilisés, ni formés, ni informés. Ils laissent ce sujet à l'auto-formation des élèves : "y a les fiches pour ça".
Et surtout, les écoles moto sont (pour la plupart) là pour préparer et réussir l'examen du permis, pas pour vous apprendre à bien conduire "en vrai". Or jusqu'à présent, il n'y avait pas vraiment d'équipement obligatoire pour l'examen, à part le casque, et éventuellement des gants parce qu'il faut les présenter aux vérifs mécaniques.
Ce point va changer avec la réforme de 2013.
Mais globalement, il y a un énorme déficit de formation et d'information sur l'équipement motard au moment de la formation initiale des motards.
Y remédier passe par un changement de la formation des moniteurs et par un effort de tous les acteurs du secteur (assureurs, constructeurs, distributeurs) pour promouvoir l'équipement sans que cela coûte aux moto-écoles (souvent des petites structures qui n'ont pas les moyens).
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