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Auteur Sujet :

[LIVRES] Vos lectures du moment

n°73379905
Moonzoid
Posté le 19-08-2025 à 11:12:12  profilanswer
 

Reprise du message précédent :


 
Merci des précisions  [:ivy gu:6]  
 
Rosny Ainé il a aussi écrit de la SF, tu as lu ça ?


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♣ Toujours plus de gens qui arrivent en Mordor. Un jour tous seront dedans. ♣
mood
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Posté le 19-08-2025 à 11:12:12  profilanswer
 

n°73380299
gilou
Modérateur
Modosaurus Rex
Posté le 19-08-2025 à 12:29:57  profilanswer
 

Moonzoid a écrit :


 
Merci des précisions  [:ivy gu:6]  
 
Rosny Ainé il a aussi écrit de la SF, tu as lu ça ?

J'ai lu, mais il y a très longtemps (pas loin de 50 ans) et je n'en ai plus de souvenir.
A+,


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There's more than what can be linked! --  Le capitaine qui ne veut pas obéir à la carte finira par obéir aux récifs. -- Il ne faut plus dire Sarkozy, mais Sarkozon -- (╯°□°)╯︵ ┻━┻
n°73380308
gilou
Modérateur
Modosaurus Rex
Posté le 19-08-2025 à 12:31:41  profilanswer
 

biezdomny a écrit :

Bah tu connais la solution hein [:cosmoschtroumpf]

J'avais corrigé des étymologies nahuatl et aïnoues, mais j'ai paumé mon login/passwd depuis 20 bonnes années.
A+,


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There's more than what can be linked! --  Le capitaine qui ne veut pas obéir à la carte finira par obéir aux récifs. -- Il ne faut plus dire Sarkozy, mais Sarkozon -- (╯°□°)╯︵ ┻━┻
n°73380330
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 19-08-2025 à 12:39:12  profilanswer
 

Ça tombe bien, tu n'en as pas besoin pour contribuer :o


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°73380554
multimmy
ich bin ein quatarien
Posté le 19-08-2025 à 13:28:41  profilanswer
 

Ces derniers jours:
 
-Garçons perdus, la tragédie des boys band de Astrid Faguer.
Un livre sur l'épopée des Boys Band français, centré sur Alliage, G Squad et les 2be3, avec en  toile de fond les destins tragiques de Quentin et Filip.
Alors forcément le sujet me parle (mon site est cité dans le livre), donc j'ai apprécié, en plus c'est bien écrit. On apprend beaucoup de choses. Je regrette un peu que Faguer ne soit pas allée au fond des choses, et pêche parfois par pudeur/omission (que faisait François Gibault dans un gymnase de banlieue avec des ados? Ce n'est pas écrit... En même temps il est la source principale du livre).
 
-Gioconda de Nikos Kokantzis
L'histoire d'amour de deux adolescents, jusqu'à la déportation de Gioconda, sans retour.
C'est bouleversant, j'ai rarement autant pleuré après un livre, à tel point que j'ai du mal à en parler.
 
-Ripley Bogle de Robert McLiam Wilson
Je n'ai pas aimé. J'ai trouvé les flashbacks mal amenés, l'écriture poussive, à la fin t'apprends qu'il mentait sur ceci ou cela, tu ne comprends plus rien.
La façon de raconter la pauvreté de l'enfance du narrateur à Belfast jusqu'aux rues londoniennes est pas mal par contre.
 
-Danseur de Colum McCann
Un livre sur Nouréev. J'ai beaucoup aimé, et l'histoire, et la façon de la raconter. Les narrateurs sont multiples mais c'est archi-fluide.
 

n°73380621
Dora Doral​ina
Posté le 19-08-2025 à 13:40:18  profilanswer
 

multimmy a écrit :

Ces derniers jours:
 
-Garçons perdus, la tragédie des boys band de Astrid Faguer.
Un livre sur l'épopée des Boys Band français, centré sur Alliage, G Squad et les 2be3, avec en  toile de fond les destins tragiques de Quentin et Filip.
Alors forcément le sujet me parle (mon site est cité dans le livre), donc j'ai apprécié, en plus c'est bien écrit. On apprend beaucoup de choses. Je regrette un peu que Faguer ne soit pas allée au fond des choses, et pêche parfois par pudeur/omission (que faisait François Gibault dans un gymnase de banlieue avec des ados? Ce n'est pas écrit... En même temps il est la source principale du livre).
 


Une sacrée époque :o  
 
Quand j'étais petit je ne savais pas que Charly et Lulu se foutaient de leur gueule avec Le feu ça brûle :o

n°73380910
multimmy
ich bin ein quatarien
Posté le 19-08-2025 à 14:27:56  profilanswer
 

Énorme. Moi j'avais capté mais je suis plus âgée,je pense.
D'ailleurs j'ai vu que Chris Keller (pas celui de Oz, celui des G Squad) n'avait pas apprécié du tout la plaisanterie.
 
Pourtant ça me semble assez inoffensif.

n°73382205
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 19-08-2025 à 17:46:45  profilanswer
 

Dans notre rubrique « les faits divers de l'été » : un tragique accident de comète [:asterios polyp]

 

https://rehost.diberie.com/Picture/Get/f/425988

 

J'ai souvent de vieux livres de poche avec la colle qui craque, mais c'est la première fois que j'en ai un qui éclate littéralement en plusieurs morceaux quand on essaie de l'ouvrir un chouia pour lire confortablement.

 

Et donc, j'ai fini de relire Heart of the Comet et c'était bien. Je trouve agaçants certains aspects de certains personnages (le triangle amoureux Carl/Virginia/Saul et la fixette de Virginia sur son « infirmité ») mais je trouve que c'est vraiment un grand roman. J'aime la multiplicité des échelles, entre ce qui se passe sur la comète, ce qu'on apprend de ce qui se passe sur Terre, les problèmes du quotidien et le grand voyage. J'aime aussi qu'on voie par les yeux de différents personnages, mais de manière toujours cohérente, avec des séquences immédiates et pas des points de vue complètement disjoints où on oublie une intrigue pendant six chapitres pour en suivre une autre.

 

Un bon roman qui fé réfléchire™.

 

En passant : j'imagine que c'est Brin qui écrit les humains, parce que j'ai galéré à lire d'autres romans de Benford où cet aspect était bien raté.

 

(Edit : pour les ceusses qui voudraient savoir, c'est un roman qui se déroule à bord de la Comète de Halley, sur laquelle des humains sont en train d'installer une base pour faire le long voyage jusqu'au retour de la comète dans le système solaire. L'objectif est entre autres de tester la construction d'une telle base, et d'installer des moteurs sur la comète pour prouver qu'il est possible de modifier son orbite au retour. Mais vivre sur un bloc de glace qui se sublime en explosions tueuses à la moindre différence de température est un petit peu tendax, et le premier chapitre commence par deux morts donc on se dit que ça va pas être de la tarte.)

Message cité 1 fois
Message édité par biezdomny le 19-08-2025 à 17:55:43

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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°73382482
gilou
Modérateur
Modosaurus Rex
Posté le 19-08-2025 à 18:34:08  profilanswer
 

biezdomny a écrit :

Et donc, j'ai fini de relire Heart of the Comet et c'était bien.

:love: (C'est pour moi un des grand romans de la Hard-SF, et c'est pas la première fois que je le dis sur ce forum.)
 
J'ai jamais tellement accroché au style écrit de Gregory Benford, sauf quand il collabore avec un autre auteur, comme ici avec David Brin, ou Gordon Eklund pour Les étoiles, mais elles sont divines, et il a collaboré avec pas mal d'auteurs connus. Bizarrement, quand il n'écrit pas de la fiction (Deep time : how humanity communicates across millennia), je le lis avec plus de facilité.
 
A+,


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n°73382606
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 19-08-2025 à 19:00:50  profilanswer
 

C'est sur tes conseils que je l'avais lu la première fois, tu as dû me le recommander parce que je cherchais de la hard SF. Je l'ai relu avec plaisir, mais quelques problèmes d'ergonomie :o  
 
Pour le style écrit, je ne sais pas s'il a progressé parce que j'ai surtout lu de vieux trucs de lui, mais j'avais trouvé Timescape effroyable, on avait l'impression d'un livre écrit cliniquement par un extra-terrestre qui n'avait jamais interagi avec des êtres humains mais les avait observés pendant deux cents ans sans tout à fait comprendre les subtilités.


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
mood
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Posté le 19-08-2025 à 19:00:50  profilanswer
 

n°73383903
Dora Doral​ina
Posté le 19-08-2025 à 23:01:12  profilanswer
 

Les miserables c'est psychologiquement parfois insoutenable   :(  
 
SPOILER DANGEREUX

Spoiler :

Quand Fantine se fait arracher ses deux dents de devant pour sauver la maladie imaginaire de sa fille; pendant que cette dernière se fait humilier chez les Thénardier


 
Maintenant je comprends mieux le portrait très connu avec la petite qui tient un balai :)  
 
Le problème c'est que  

Spoiler :

Je m'attends à toutes les pires conneries pour Jean Valjean  [:garypresident:2]


 
Et ça ça va pas être beau à lire  :(

n°73384042
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 19-08-2025 à 23:53:36  profilanswer
 

En ce qui me concerne, je n'ai pas de peine à admettre que je pleure comme un veau à chaque lecture.


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°73384111
Leilu
Posté le 20-08-2025 à 00:36:53  profilanswer
 

Les misérables
J'ai rarement autant détesté

Spoiler :

des personnages de fiction que le couple Thénardier.


 
L'assassin royal

Spoiler :

Royal est encore plus détestable car lui a l'argent et le pouvoir.


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Expert PAKRAM sur MOS 32 H-track en bibande PADIRAC | Logiciels utiles
n°73389851
Dora Doral​ina
Posté le 21-08-2025 à 10:08:31  profilanswer
 

Est-ce qu'il y a des historiens sur ce topic ?
 
Parce que bon, j'ai appris des choses, Misérables donc :  

Spoiler :

certains details durant la bataille de Waterloo,  au debut du LIVRE 2.  
 


 
Mais bon ça reste des spéculations de notre ami Victor Hugo. Est-ce qu'il faut y croire ?  
 
La transition

Spoiler :

fin de l'histoire de Waterloo, le sergent Thénardier qui debarque

m'a fait son petit effet...

n°73389855
chienBlanc
Posté le 21-08-2025 à 10:10:09  profilanswer
 

Ah, il faudrait que je lise les Misérables tient.
Y'a combien de pages déjà ?


---------------
J'ai un million à deux : version RAP / version Rock
n°73389892
gingeroots
FUCK TRAE YOUNG
Posté le 21-08-2025 à 10:17:10  profilanswer
 
n°73389923
Homerde
Gonadoclaste apocryphe
Posté le 21-08-2025 à 10:23:16  profilanswer
 

Plein [:zedlefou:1] !


---------------
J'ai les bonbons qui collent au papier :/
n°73390230
BoraBora
Dilettante
Posté le 21-08-2025 à 11:17:50  profilanswer
 

chienBlanc a écrit :

Ah, il faudrait que je lise les Misérables tient.
Y'a combien de pages déjà ?


Ca dépend du corps de la police.  :whistle:


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°73390276
gingeroots
FUCK TRAE YOUNG
Posté le 21-08-2025 à 11:26:31  profilanswer
 

BoraBora a écrit :


Ca dépend du corps de la police.  :whistle:


Et du niveau de zoom sur la liseuse :o

n°73390760
joost6
de Nazareth
Posté le 21-08-2025 à 12:47:45  profilanswer
 

https://i.imgur.com/OYzcmL9.jpeg
 
"On ne demande pas à un albatros encombré par ses ailes de combattre un taureau."  
 
je trouve le passage choisi par l'éditeur pour promouvoir le livre au mieux mal écrit [:paul glagla]

n°73390910
Moonzoid
Posté le 21-08-2025 à 13:18:43  profilanswer
 

Rien qu'à lire ça j'entends sa voix et ça m'énerve [:manulelutin:2]


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♣ Toujours plus de gens qui arrivent en Mordor. Un jour tous seront dedans. ♣
n°73390912
Gwrach
Posté le 21-08-2025 à 13:18:47  profilanswer
 

On va dire qu'il ne se facilite pas la tâche en nous rappelant dès le titre de son livre le génie de Baudelaire.
 
Moi qui n'ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman
Je n'avais jamais entendu parler de cette autrice belge mais ce roman de 1995 est paraît-il devenu un petit phénomène international grâce à TikTok.
On me l'avait présenté comme un livre de science-fiction mais j'ai surtout eu l'impression d'un texte à dimension philosophique. Ca explique peut-être ma frustration pendant une partie du livre, même si j'ai apprécié ma lecture et qu'elle va me marquer.
Une fois le bouquin terminé, j'aurais aimé trouver quelques clés pour tenter de mieux comprendre/apprécier le roman mais l'autrice avait refusé de répondre aux questions des journalistes. C'est sans doute mieux ainsi.  

Spoiler :

Les papiers que j'ai lus semblent se focaliser principalement sur une clé de lecture féministe que je trouve très restrictive (le livre est souvent mis en lien avec "La Servante Ecarlate" et certains expliquent sa popularité outre-atlantique comme une réaction au trumpisme et au masculinisme). On découvre quand même dans le roman que des hommes ont subi le même sort que les femmes et qu'on ne sait finalement rien des soldats qui surveillaient les geôles. Le thème de l'identité, de la transmission et du sens de l'existence me semblent plus évidents, et plus universels, mais ces questions existentielle sont sans doute moins faciles à aborder que des thèmes plus politiques.
 
Il y a une page Reddit dans laquelle les lecteurs partagent leur théorie sur les évènements, c'est intéressant :
https://www.reddit.com/r/books/comm [...] ave_never/


 
 
Le Cauchemar d'Innsmouth de Lovecraft.
J'avais plutôt apprécié La Couleur tombée du Ciel. J'avoue que là, je me suis un peu ennuyée. La fin m'a réveillée mais pas au point de vouloir tenter une autre œuvre de cet auteur. J'ai l'impression d'être un peu imperméable à son style, ce qui me chagrine un peu vu l'enthousiasme qu'il suscite chez certains.
 
Sinon j'ai bien aimé Le Portrait de Dorian Gray et je m'apprête à commencer le tome 5 des Rois Maudits [:e-te]

n°73390967
Homerde
Gonadoclaste apocryphe
Posté le 21-08-2025 à 13:28:28  profilanswer
 

J'adore Lovecraft et mes enfants trouvent également que c'est un peu ennuyeux :D Faut aimer les adjectifs qualificatifs des champs lexicaux de l'horreur, de l'étrange et de la folie !
Essaye "L'affaire Charles Dexter Ward", le seul roman que Lovecraft ait écrit (et il est une bonne synthèse des thèmes majeurs qui l'obsédaient) et si ça veut pas, ben laisse tomber le bon vieux Lovecraft ;)

Message cité 1 fois
Message édité par Homerde le 21-08-2025 à 13:47:07

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J'ai les bonbons qui collent au papier :/
n°73391114
Dora Doral​ina
Posté le 21-08-2025 à 13:50:35  profilanswer
 

Oh oui qu'il est marquant Moi qui n'ai pas connu les hommes au point d'être malaisant :o
 
Ton spoiler m'apprend des choses merci à toi.
 
@Gwrach je te vois bien lire La femme de Gilles de Bourdouxhe si tu ne l'as pas déjà lu.

Message cité 1 fois
Message édité par Dora Doralina le 21-08-2025 à 13:54:33
n°73391235
Leilu
Posté le 21-08-2025 à 14:07:32  profilanswer
 

joost6 a écrit :

https://i.imgur.com/OYzcmL9.jpeg
 
"On ne demande pas à un albatros encombré par ses ailes de combattre un taureau."  
 
je trouve le passage choisi par l'éditeur pour promouvoir le livre au mieux mal écrit [:paul glagla]


 
https://i.imgur.com/gHCIhOM.gif


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Expert PAKRAM sur MOS 32 H-track en bibande PADIRAC | Logiciels utiles
n°73391240
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 21-08-2025 à 14:07:56  profilanswer
 

Dora Doralina a écrit :

Est-ce qu'il y a des historiens sur ce topic ?
 
Parce que bon, j'ai appris des choses, Misérables donc :  

Spoiler :

certains details durant la bataille de Waterloo,  au debut du LIVRE 2.


 
Mais bon ça reste des spéculations de notre ami Victor Hugo. Est-ce qu'il faut y croire ?


 
Je ne comprends pas le sens de ta question : si ce sont des spéculations, personne ne va te dire qu'il faut y croire. Tu peux choisir de le faire, mais c'est comme pour tout le reste du roman.
 
En règle générale, Hugo lit et se documente beaucoup avant d'écrire, et il lui arrive d'ailleurs de voler des trucs à droite à gauche sans aucune honte quand il part dans une dissertation sur des détails, des coutumes, etc. Sur les guerres napoléoniennes, il a aussi des sources familiales, et il ne se prive pas de le dire, mais il est difficile de faire la part entre le récit qu'on lui a fait et ce qu'il brode autour.
 
Si tu ne donnes pas d'exemple précis de détail sur lequel tu te poses des questions, ça va être difficile d'en dire plus.


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°73391537
Dora Doral​ina
Posté le 21-08-2025 à 14:45:53  profilanswer
 

Ces 2 éléments m'ont mis le doute :

 
Spoiler :

1) Le retard de la bataille dû a la meteo / le nombre de canons sur le champs de bataille (X canons pour Napoléon / X canons pour Wellington)

 

2) les unités et pertes humaines lors des combats.

 

Il y a des passages forcément fantastiques, comme :

 
Spoiler :

la toute dernière scène avec l'officier Pontmercy et le sergent Thénardier

 

Mais peut-être que ce passage en question est uniquement fantastique. C'est pour ça que j'ai eu des doutes :p


Message édité par Dora Doralina le 21-08-2025 à 15:02:26
n°73391840
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 21-08-2025 à 15:28:46  profilanswer
 

Au doigt mouillé : quand Hugo cite des anecdotes précises ou des chiffres comme ça, c'est souvent qu'il les a lus quelque part. Après, est-ce que sa source est fiable, c'est une autre question :D


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Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°73391909
Leilu
Posté le 21-08-2025 à 15:36:03  profilanswer
 

Dora Doralina a écrit :

Est-ce qu'il y a des historiens sur ce topic ?

 

Parce que bon, j'ai appris des choses, Misérables donc :  

Spoiler :

certains details durant la bataille de Waterloo,  au debut du LIVRE 2.

 
 

Mais bon ça reste des spéculations de notre ami Victor Hugo. Est-ce qu'il faut y croire ?

 

La transition

Spoiler :

fin de l'histoire de Waterloo, le sergent Thénardier qui debarque

m'a fait son petit effet...

 

Je suis justement en train de lire un chapitre sur le glorification de la guerre en littérature dans le livre Séduction du bourreau, négation des victimes de Chalotte Lacoste. Dans ce chapitre, cette universitaire revient, entre autres, sur les travaux de Jean Norton Cru qui, dans son livre Témoins de 1929, évoque les faux témoignages de guerre épique autour de 14-18 par ceux qui ne l'ont pas faite ou jamais en première ligne.

 

J'avais déjà été critique ici-même vis à vis de ce passage dans les Misérables car je voyais un Hugo émerveillé par Napoléon, par les officiers et par une bataille "grandiose".

 

Quelques extraits du premier chapitre de Séduction du bourreau (Désolé s'il y a des fautes, pour une fois, c'est une version papier que je recopie. La version numérique du livre est trop chère.)

Citation :

Je l'imaginais sous un autre aspect, et comme la pensée populaire la voit peut-être encore aujourd'hui, et comme les images d'Épinal prétendront sans doute nous la faire connaître plus tard. J'imaginais le rôle magnifique du fantassin, l'héroïsme en action tous les jours, le risque auquel on se prétend supérieur et qu'on veut maîtriser, le premier rôle brillant… les charges héroïques, la vie colorée des uniformes… J'ai bien changé d'esprit.


Verdun, mars-avril-mai 1916, Raymond Jubert, Presses Universitaires de Nancy, 1918

 
Citation :

[…] si nous nous taisons, d'autres viendront qui dénatureront les faits bien plus que nous ne pourrions le faire. Ils s'en empareront. Ils s'en serviront. Ce seront des armes dangereuses dans leurs mains. Ils nous dépeindront la guerre sous des couleurs rutilantes. Ils feront apparaître à nos yeux une fresque magnifique. Ce n'est là qu'un jeu pour les poètes. Par des images colorées, des phrases, des mots sonores, ils nous décriront notre époque sous un jour tel que nous voudrions y revivre. […]. Et nous qui avons vu la guerre telle qu'elle est, laide et inintéressante, ne conservons-nous pas l'idée que les combats des armées napoléoniennes devaient être grandioses ? Nous ne les croyons tels que parce que ceux qui y ont assisté ont permis à ceux qui ne les ont pas vus de dire qu'il en était ainsi. Ils y trouvaient l'avantage de se tailler dans le passé des rôles de héros. Ils acquéraient par là le prestige des voyageurs qui reviennent des pays inconnus. Prenons garde, autour de nous se lève la phalange redoutable des imposteurs, et si par malheur quelqu'un d'entre eux a du génie, il fera naître chez nos descendants le désir de revivre une époque semblable à la nôtre. Il les y précipitera.


Max Deauville à Steenkerque en septembre 1918

 

Je commence à comprendre pourquoi ce livre est régulièrement mentionné par le trio d'historiens du nazisme Johann Chapoutot, Christian Ingrao et Nicolas Patin. L'introduction m'a installé en terrain connu en évoquant coup sur coup Les Bienveillantes de Jonathan Littell, Des hommes ordinaires de Christopher Browning et le concept philosophique de la « banalité du mal » d'Hannah Arendt : trois marronniers pour celui qui a lu ou écouté notre trio national.


Message édité par Leilu le 21-08-2025 à 16:02:30

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Expert PAKRAM sur MOS 32 H-track en bibande PADIRAC | Logiciels utiles
n°73391930
chienBlanc
Posté le 21-08-2025 à 15:37:51  profilanswer
 

biezdomny a écrit :

Au doigt mouillé : quand Hugo cite des anecdotes précises ou des chiffres comme ça, c'est souvent qu'il les a lus quelque part. Après, est-ce que sa source est fiable, c'est une autre question :D


Et puis il a dû rencontrer et connaitre des personnes qui ont participé aux batailles napoléonienne. Alors il doit avoir des anecdotes réelles.  :love:


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J'ai un million à deux : version RAP / version Rock
n°73392361
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 21-08-2025 à 16:35:15  profilanswer
 

chienBlanc a écrit :

Et puis il a dû rencontrer et connaitre des personnes qui ont participé aux batailles napoléonienne. Alors il doit avoir des anecdotes réelles.  :love:

 

Comme je le disais, il y a aussi un récit familial. Mais c'est justement une des limites de la chose : Hugo voit avec des lunettes roses son père par exemple, et son oncle. Le père de Hugo, Joseph Léopold Sigisbert Hugo, est un général napoléonien qui est notamment envoyé en Espagne conquise, et une bonne partie de son boulot c'est de la répression de gens pas contents, on fait plus glamour (edit : mais ce n'est évidemment pas cet aspect de son père que Victor dépeint, par exemple dans « Mon père, ce héros »). Louis-Joseph, son frère, est général aussi et a laissé des Mémoires, mais je pense qu'on se souvient surtout de lui parce que Victor a dédié un poème entier à un de ses hauts faits, « Le cimetière d'Eylau » dans La Légende des Siècles. On parle souvent d'écrivains qui romancent des trucs, là on est carrément au-delà (on poétisationne ? on épopéise ?) et je prendrais ça avec de sérieuses pincettes si j'étais toi :o

 

[:orthopedux]

 
Citation :

À mes frères aînés, écoliers éblouis,
Ce qui suit fut conté par mon oncle Louis,
Qui me disait à moi, de sa voix la plus tendre :
— Joue, enfant ! — me jugeant trop petit pour comprendre.
J'écoutais cependant, et mon oncle disait :

 

— Une bataille, bah ! savez-vous ce que c'est ?

 

De la fumée. À l'aube on se lève, à la brune
On se couche ; et je vais vous en raconter une.
Cette bataille-là se nomme Eylau ; je crois
Que j'étais capitaine et que j'avais la croix ;
Oui, j'étais capitaine. Après tout, à la guerre,
Un homme, c'est de l'ombre, et ça ne compte guère,
Et ce n'est pas de moi qu'il s'agit. Donc, Eylau
C'est un pays en Prusse ; un bois, des champs, de l'eau,
De la glace, et partout l'hiver et la bruine.
Le régiment campa près d'un mur en ruine ;
On voyait des tombeaux autour d'un vieux clocher.
Bénigssen ne savait qu'une chose, approcher
Et fuir ; mais l'empereur dédaignait ce manége.
Et les plaines étaient toutes blanches de neige.
Napoléon passa, sa lorgnette à la main.
Les grenadiers disaient : Ce sera pour demain.
Des vieillards, des enfants pieds nus, des femmes grosses
Se sauvaient ; je songeais ; je regardais les fosses.
Le soir on fit les feux, et le colonel vint,
Il dit : — Hugo ? — Présent. — Combien d'hommes ? — Cent-vingt.
— Bien. Prenez avec vous la compagnie entière,
Et faites-vous tuer. — Où ? — Dans le cimetière.
Et je lui répondis : — C'est en effet l'endroit.
J'avais ma gourde, il but et je bus ; un vent froid
Soufflait. Il dit : — La mort n'est pas loin. Capitaine,
J'aime la vie, et vivre est la chose certaine,

 

Mais rien ne sait mourir comme les bons vivants.
Moi, je donne mon cœur, mais ma peau, je la vends.
Gloire aux belles ! Trinquons. Votre poste est le pire. —
Car notre colonel avait le mot pour rire.
Il reprit : — Enjambez le mur et le fossé,
Et restez là ; ce point est un peu menacé,
Ce cimetière étant la clef de la bataille.
Gardez-le. — Bien. — Ayez quelques bottes de paille.
— On n'en a point. — Dormez par terre. — On dormira.
— Votre tambour est-il brave ? — Comme Barra.
— Bien. Qu'il batte la charge au hasard et dans l'ombre,
Il faut avoir le bruit quand on n'a pas le nombre.
Et je dis au gamin : — Entends-tu, gamin ? — Oui,
Mon capitaine, dit l'enfant, presque enfoui
Sous le givre et la neige, et riant. — La bataille,
Reprit le colonel, sera toute à mitraille ;
Moi, j'aime l'arme blanche, et je blâme l'abus
Qu'on fait des lâchetés féroces de l'obus ;
Le sabre est un vaillant, la bombe une traîtresse ;
Mais laissons l'empereur faire. Adieu, le temps presse.
Restez ici demain sans broncher. Au revoir.
Vous ne vous en irez qu'à six heures du soir. —
Le colonel partit. Je dis : — Par file à droite !
Et nous entrâmes tous dans une enceinte étroite ;
De l'herbe, un mur autour, une église au milieu,
Et dans l'ombre, au-dessus des tombes, un bon Dieu.

 


Un cimetière sombre, avec de blanches lames,
Cela rappelle un peu la mer. Nous crénelâmes
Le mur, et je donnai le mot d'ordre, et je fis
Installer l'ambulance au pied du crucifix.
— Soupons, dis-je, et dormons. La neige cachait l'herbe ;
Nos capotes étaient en loques ; c'est superbe,
Si l'on veut, mais c'est dur quand le temps est mauvais.
Je pris pour oreiller une fosse ; j'avais
Les pieds transis, ayant des bottes sans semelle ;
Et bientôt, capitaine et soldats pêle-mêle,
Nous ne bougeâmes plus, endormis sur les morts.
Cela dort, les soldats ; cela n'a ni remords,
Ni crainte, ni pitié, n'étant pas responsable ;
Et, glacé par la neige ou brûlé par le sable,
Cela dort ; et d'ailleurs, se battre rend joyeux.
Je leur criai : Bonsoir ! et je fermai les yeux ;
À la guerre on n'a pas le temps des pantomimes.
Le ciel était maussade, il neigeait, nous dormîmes.
Nous avions ramassé des outils de labour,
Et nous en avions fait un grand feu. Mon tambour
L'attisa, puis s'en vint près de moi faire un somme.
C'était un grand soldat, fils, que ce petit homme.
Le crucifix resta debout, comme un gibet.
Bref, le feu s'éteignit ; et la neige tombait.
Combien fut-on de temps à dormir de la sorte ?
Je veux, si je le sais, que le diable m'emporte !
Nous dormions bien. Dormir, c'est essayer la mort.
À la guerre c'est bon. J'eus froid, très-froid d'abord ;

 

Puis je rêvai ; je vis en rêve des squelettes
Et des spectres, avec de grosses épaulettes ;
Par degrés, lentement, sans quitter mon chevet,
J'eus la sensation que le jour se levait,
Mes paupières sentaient de la clarté dans l'ombre ;
Tout à coup, à travers mon sommeil, un bruit sombre
Me secoua, c'était au canon ressemblant ;
Je m'éveillai ; j'avais quelque chose de blanc
Sur les yeux ; doucement, sans choc, sans violence,
La neige nous avait tous couverts en silence
D'un suaire, et j'y fis, en me dressant un trou ;
Un boulet, qui nous vint je ne sais trop par où,
M'éveilla tout à fait ; je lui dis : Passe au large !
Et je criai : — Tambour, debout ! et bats la charge !

 

Cent-vingt têtes alors, ainsi qu'un archipel,
Sortirent de la neige ; un sergent fit l'appel,
Et l'aube se montra, rouge, joyeuse et lente ;
On eût cru voir sourire une bouche sanglante.
Je me mis à penser à ma mère ; le vent
Semblait me parler bas ; à la guerre souvent
Dans le lever du jour c'est la mort qui se lève.
Je songeais. Tout d'abord nous eûmes une trêve ;
Les deux coups de canon n'étaient rien qu'un signal,
La musique parfois s'envole avant le bal
Et fait danser en l'air une ou deux notes vaines.
La nuit avait figé notre sang dans nos veines,

 

Mais sentir le combat venir, nous réchauffait.
L'armée allait sur nous s'appuyer en effet ;
Nous étions les gardiens du centre, et la poignée
D'hommes sur qui la bombe, ainsi qu'une cognée,
Va s'acharner ; et j'eusse aimé mieux être ailleurs.
Je mis mes gens le long du mur ; en tirailleurs.
Et chacun se berçait de la chance peu sûre
D'un bon grade à travers une bonne blessure ;
À la guerre on se fait tuer pour réussir.
Mon lieutenant, garçon qui sortait de Saint-Cyr,
Me cria : — Le matin est une aimable chose ;
Quel rayon de soleil charmant ! La neige est rose !
Capitaine, tout brille et rit ! quel frais azur !
Comme ce paysage est blanc, paisible et pur !
— Cela va devenir terrible, répondis-je.
Et je songeais au Rhin, aux Alpes, à l'Adige,
À tous nos fiers combats sinistres d'autrefois.

 

Brusquement la bataille éclata. Six cents voix
Énormes, se jetant la flamme à pleines bouches,
S'insultèrent du haut des collines farouches,
Toute la plaine fut un abîme fumant,
Et mon tambour battait la charge éperdûment.
Aux canons se mêlait une fanfare altière,
Et les bombes pleuvaient sur notre cimetière,
Comme si l'on cherchait à tuer les tombeaux ;
On voyait du clocher s'envoler les corbeaux ;
Je me souviens qu'un coup d'obus troua la terre,

 

Et le mort apparut stupéfait dans sa bière,
Comme si le tapage humain le réveillait.
Puis un brouillard cacha le soleil. Le boulet
Et la bombe faisaient un bruit épouvantable.
Berthier, prince d'empire et vice-connétable,
Chargea sur notre droite un corps hanovrien
Avec trente escadrons, et l'on ne vit plus rien
Qu'une brume sans fond, de bombes étoilée ;
Tant toute la bataille et toute la mêlée
Avaient dans le brouillard tragique disparu.
Un nuage tombé par terre, horrible, accru
Par des vomissements immenses de fumées,
Enfants, c'est là-dessous qu'étaient les deux armées ;
La neige en cette nuit flottait comme un duvet,
Et l'on s'exterminait, ma foi, comme on pouvait.
On faisait de son mieux. Pensif, dans les décombres,
Je voyais mes soldats rôder comme des ombres ;
Spectres le long du mur rangés en espalier ;
Et ce champ me faisait un effet singulier,
Des cadavres dessous et dessus des fantômes.
Quelques hameaux flambaient ; au loin brûlaient des chaumes.
Puis la brume où du Harz on entendait le cor
Trouva moyen de croître et d'épaissir encor,
Et nous ne vîmes plus que notre cimetière ;
À midi nous avions notre mur pour frontière,
Comme par une main noire, dans de la nuit,
Nous nous sentîmes prendre, et tout s'évanouit.
Notre église semblait un rocher dans l'écume.

 

La mitraille voyait fort clair dans cette brume,
Nous tenait compagnie, écrasait le chevet
De l'église, et la croix de pierre, et nous prouvait
Que nous n'étions pas seuls dans cette plaine obscure.
Nous avions faim, mais pas de soupe ; on se procure
Avec peine à manger dans un tel lieu. Voilà
Que la grêle de feu tout à coup redoubla.
La mitraille, c'est fort gênant ; c'est de la pluie ;
Seulement ce qui tombe et ce qui vous ennuie,
Ce sont des grains de flamme et non des gouttes d'eau.
Des gens à qui l'on met sur les yeux un bandeau,
C'était nous. Tout croulait sous les obus, le cloître,
L'église et le clocher, et je voyais décroître
Les ombres que j'avais autour de moi debout ;
Une de temps en temps tombait. — On meurt beaucoup,
Dit un sergent pensif comme un loup dans un piége ;
Puis il reprit, montrant les fosses sous la neige :
— Pourquoi nous donne-t-on ce champ déjà meublé ? —
Nous luttions. C'est le sort des hommes et du blé
D'être fauchés sans voir la faulx. Un petit nombre
De fantômes rôdait encor dans la pénombre ;
Mon gamin de tambour continuait son bruit ;
Nous tirions par-dessus le mur presque détruit.
Mes enfants, vous avez un jardin ; la mitraille
Était sur nous, gardiens de cette âpre muraille,
Comme vous sur les fleurs avec votre arrosoir.
— Vous ne vous en irez qu'à six heures du soir.
Je songeais, méditant tout bas cette consigne.

 

Des jets d'éclairs mêlés à des plumes de cygne,
Des flammèches rayant dans l'ombre les flocons,
C'est tout ce que nos yeux pouvaient voir. — Attaquons !
Me dit le sergent. — Qui ? dis-je, on ne voit personne.
— Mais on entend. Les voix parlent ; le clairon sonne.
Partons, sortons ; la mort crache sur nous ici ;
Nous sommes sous la bombe et l'obus. — Restons-y.
J'ajoutai : — C'est sur nous que tombe la bataille.
Nous sommes le pivot de l'action. — Je bâille,
Dit le sergent. — Le ciel, les champs, tout était noir ;
Mais quoiqu'en pleine nuit, nous étions loin du soir,
Et je me répétais tout bas : Jusqu'à six heures.
— Morbleu ! nous aurons peu d'occasions meilleures
Pour avancer ! me dit mon lieutenant. Sur quoi,
Un boulet l'emporta. Je n'avais guère foi
Au succès ; la victoire au fond n'est qu'une garce.
Une blême lueur, dans le brouillard éparse,
Éclairait vaguement le cimetière. Au loin
Rien de distinct, sinon que l'on avait besoin
De nous pour recevoir sur nos têtes les bombes.
L'empereur nous avait mis là, parmi ces tombes ;
Mais, seuls, criblés d'obus et rendant coups pour coups,
Nous ne devinions pas ce qu'il faisait de nous.
Nous étions, au milieu de ce combat, la cible.
Tenir bon, et durer le plus longtemps possible,
Tâcher de n'être morts qu'à six heures du soir,
En attendant, tuer, c'était notre devoir.
Nous tirions au hasard, noirs de poudre, farouches ;

 

Ne prenant que le temps de mordre les cartouches,
Nos soldats combattaient et tombaient sans parler.
— Sergent, dis-je, voit-on l'ennemi reculer ?
— Non. — Que voyez-vous ? — Rien. — Ni moi. — C'est le déluge,
Mais en feu. — Voyez-vous nos gens ? — Non. Si j'en juge
Par le nombre de coups qu'à présent nous tirons,
Nous sommes bien quarante. — Un grognard à chevrons
Qui tiraillait pas loin de moi dit : — On est trente.
Tout était neige et nuit ; la bise pénétrante
Soufflait, et, grelottants, nous regardions pleuvoir
Un gouffre de points blancs dans un abîme noir.
La bataille pourtant semblait devenir pire.
C'est qu'un royaume était mangé par un empire !
On devinait derrière un voile un choc affreux ;
On eût dit des lions se dévorant entr'eux ;
C'était comme un combat des géants de la fable ;
On entendait le bruit des décharges, semblable
À des écroulements énormes ; les faubourgs
De la ville d'Eylau prenaient feu ; les tambours
Redoublaient leur musique horrible, et sous la nue
Six cents canons faisaient la basse continue ;
On se massacrait ; rien ne semblait décidé ;
La France jouait là son plus grand coup de dé ;
Le bon Dieu de là-haut était-il pour ou contre ?
Quelle ombre ! et je tirais de temps en temps ma montre.
Par intervalle un cri troublait ce champ muet,
Et l'on voyait un corps gisant qui remuait.
Nous étions fusillés l'un après l'autre, un râle

 

Immense remplissait cette ombre sépulcrale.
Les rois ont les soldats comme vous vos jouets.
Je levais mon épée, et je la secouais
Au-dessus de ma tête, et je criais : Courage !
J'étais sourd et j'étais ivre, tant avec rage
Les coups de foudre étaient par d'autres coups suivis ;
Soudain mon bras pendit, mon bras droit, et je vis
Mon épée à mes pieds, qui m'était échappée ;
J'avais un bras cassé ; je ramassai l'épée
Avec l'autre, et la pris dans ma main gauche : — Amis !
Se faire aussi casser le bras gauche est permis !
Criai-je, et je me mis à rire, chose utile,
Car le soldat n'est point content qu'on le mutile,
Et voir le chef un peu blessé ne déplaît point.
Mais quelle heure était-il ? Je n'avais plus qu'un poing,
Et j'en avais besoin pour lever mon épée ;
Mon autre main battait mon flanc, de sang trempée,
Et je ne pouvais plus tirer ma montre. Enfin
Mon tambour s'arrêta : — Drôle, as-tu peur ? — J'ai faim,
Me répondit l'enfant. En ce moment la plaine
Eut comme une secousse, et fut brusquement pleine
D'un cri qui jusqu'au ciel sinistre s'éleva.
Je me sentais faiblir ; tout un homme s'en va
Par une plaie ; un bras cassé, cela ruisselle ;
Causer avec quelqu'un soutient quand on chancelle ;
Mon sergent me parla ; je dis au hasard : Oui,
Car je ne voulais pas tomber évanoui.
Soudain le feu cessa, la nuit sembla moins noire.

 

Et l'on criait : Victoire ! et je criai : Victoire !
J'aperçus des clartés qui s'approchaient de nous.
Sanglant, sur une main et sur les deux genoux
Je me traînai ; je dis : — Voyons où nous en sommes.
J'ajoutai : — Debout, tous ! Et je comptai mes hommes.
— Présent ! dit le sergent. — Présent ! dit le gamin.
Je vis mon colonel venir, l'épée en main.
— Par qui donc la bataille a-t-elle été gagnée ?
— Par vous, dit-il. — La neige était de sang baignée.
Il reprit : — C'est bien vous, Hugo ? c'est votre voix ?
— Oui. — Combien de vivants êtes-vous ici ? — Trois.

Message cité 1 fois
Message édité par biezdomny le 21-08-2025 à 16:37:30

---------------
Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°73392376
chienBlanc
Posté le 21-08-2025 à 16:36:52  profilanswer
 

biezdomny a écrit :


 
Comme je le disais, il y a aussi un récit familial. Mais c'est justement une des limites de la chose : Hugo voit avec des lunettes roses son père par exemple, et son oncle. Le père de Hugo, Joseph Léopold Sigisbert Hugo, est un général napoléonien qui est notamment envoyé en Espagne conquise, et une bonne partie de son boulot c'est de la répression de gens pas contents, on fait plus glamour. Louis-Joseph, son frère, est général aussi et a laissé des Mémoires, mais je pense qu'on se souvient surtout de lui parce que Victor a dédié un poème entier à un de ses hauts faits, « Le cimetière d'Eylau » dans La Légende des Siècles. On parle souvent d'écrivains qui romancent des trucs, là on est carrément au-delà (on poétisationne ? on épopéise ?) et je prendrais ça avec de sérieuses pincettes si j'étais toi :o  
 
 [:orthopedux]  


Oui, c'est sûr.  :jap:


---------------
J'ai un million à deux : version RAP / version Rock
n°73392386
biezdomny
MONSTERS DO NOT EAT QUICHE!
Posté le 21-08-2025 à 16:38:10  profilanswer
 

(Je pense qu'on est à fond dans ce dont parle Leilu dans son post !)


---------------
Expos et muséesÉgyptologie (stupid sexy Jean-François Champollion) — team bépo
n°73392583
The_Declar​ation
the dark should fear me
Posté le 21-08-2025 à 17:04:23  profilanswer
 

Gwrach a écrit :


 
Le Cauchemar d'Innsmouth de Lovecraft.
J'avais plutôt apprécié La Couleur tombée du Ciel. J'avoue que là, je me suis un peu ennuyée. La fin m'a réveillée mais pas au point de vouloir tenter une autre œuvre de cet auteur. J'ai l'impression d'être un peu imperméable à son style, ce qui me chagrine un peu vu l'enthousiasme qu'il suscite chez certains.


Ah sérieux? Je crois que c'est ma nouvelle préférée de Lovecraft  [:deratisateur]

n°73393438
gilou
Modérateur
Modosaurus Rex
Posté le 21-08-2025 à 19:36:19  profilanswer
 

La Couleur tombée du Ciel c'est un chef d’œuvre. J’enchainerais par L'Appel de Cthulhu [:cerveau zoidberg] , afin de rentrer dans son univers le plus connu.
A+,

Message cité 1 fois
Message édité par gilou le 21-08-2025 à 19:37:09

---------------
There's more than what can be linked! --  Le capitaine qui ne veut pas obéir à la carte finira par obéir aux récifs. -- Il ne faut plus dire Sarkozy, mais Sarkozon -- (╯°□°)╯︵ ┻━┻
n°73394192
jamere20
Posté le 21-08-2025 à 22:44:55  profilanswer
 

A l'ouest, rien de nouveau : que c'est triste. Ma meilleure lecture de l'année pour le moment (avec Lonesome Dove)

n°73400429
Dora Doral​ina
Posté le 23-08-2025 à 09:35:08  profilanswer
 

Je rejoins Biez dans la catégorie des pleureurs et des pleureuses : j'ai versé ma larmichette dans Les misérables  [:pere dodu:4]

 

Spoiler hyper dangereux

 
Spoiler :


1) La scène du seau d'eau pour abreuver le cheval : Cosette est terrorisée par le trajet.

 

2) Quand elle contemple la magnifique poupée en face des thénardier et qu'elle se fait engueuler par la mère thenardier, lui demandant de se dépêcher.

 

3) Quand elle remplit le seau et qu'elle fait tomber la pièce de monnaie pour ramener le pain.

 

4) Quand Cosette souffre de tenir le seau et qu'elle tombe soudainement sur un étranger.

 

5) Quand Cosette joue avec sa malheureuse poupée pendant que les filles Thénardier jouent à leur poupée puis leur chat.

 

6) Quand Jean Valjean donc, sort dehors et lui achète cette poupée (à ce moment précis, la mère Thénardier en profite pour lui en foutre une, à Cosette).

 

7) Le changement brutal de comportement des Thénardier quand ils s'aperçoivent que Valjean a du fric.

 

8) Quand Jean Valjean laisse une pièce dans le sabot de Cosette.

 

9) Quand le père Thénardier est obsequieux envers Valjean.

 
 

Emotionnellement ç'a éte beaucoup trop fort pour moi au point de faire deborder le vase : la scène des souliers devant la cheminée m'a achevé. La lecture est fluide, on se laisse emporter par sa volubilité à l'auteur.

 


Message édité par Dora Doralina le 23-08-2025 à 10:13:57
n°73400629
Z-bLuffer
Coupe-suspentes
Posté le 23-08-2025 à 10:58:15  profilanswer
 

gingeroots a écrit :

Terminé Swan Song de Robert McCammon. J'étais pas certain d'enchaîner sur le tome 2 mais j'ai bien fait de persévérer même si la fin est un peu en deçà de mes espérances.
 
Je me suis aussi fait le docu-BD La Traque, l'affaire Xavier Dupont de Ligonès que j'ai trouvé très bon.
J'ai déjà écouté des émissions (ex : Affaires Sensibles sur Inter) et lu pas mal d'articles mais le contenu est top (des extraits entiers des lettres écrites, ses passages sur le forum Internet catho - toujours en ligne au demeurant -, des témoignages, etc.).
J'assume ma curiosité morbide pour cette affaire et je recommande à celles et ceux que ça intéresserait :jap:


Attention à ne pas finir comme les deux anti-héroïnes des Pistolets en plastique, quand même.  :sweat:


---------------
Ce monde a besoin de tout, sauf d'informations supplémentaires. (Mimiche, 1994)
n°73400648
onina
Posté le 23-08-2025 à 11:07:07  profilanswer
 

Lu le dernier Cédric Sapin-Dufour : Où les étoiles tombent'.

 

Je lis l'auteur depuis quelques années, au début c'était principalement des livres de montagne avec un humour grinçant (très drôle du coup) J'avais bien aimé 'Son odeur avant la pluie', malgré un style parfois un peu trop ampoulé.

 

Là le bouquin parle du très grave accident de parapente de sa femme. Il est découpé en chapitres alternant le post-jour J, et ce qu'il s'est passé le jour J.

 

J'ai vraiment bien aimé ce bouquin. C'est pas gnangnan, c'est très loin d'une leçon de résilience, ça parle plus de pertes que regarder du bon côté des choses et en celà c'est plutôt réaliste et émouvant. Ça ne cache rien de ce qui est dégueu, que ce soit physiquement ou émotionnellement, ça met tout sur la table, la grandeur/bonté comme les pensées qu'on voudrait ne pas avoir eues. C'est aussi une belle histoire d'amour.
Le style est plus épuré que dans 'Son odeur', il reste ça et là des paragraphes un peu longuets mais ils sont plus rares et peu gênants.

 

Peut-être que le bouquin m'a touchée parce que je pratique - fort modestement - la montagne en couple, mais j'ai trouvé un ton juste et un bouquin très émouvant.

n°73401223
gingeroots
FUCK TRAE YOUNG
Posté le 23-08-2025 à 13:52:38  profilanswer
 

Z-bLuffer a écrit :


Attention à ne pas finir comme les deux anti-héroïnes des Pistolets en plastique, quand même. :sweat:


Wow jamais entendu parler et déjà fan de l'ambiance et du casting, merci du tuyau  :D

n°73401895
Gwrach
Posté le 23-08-2025 à 17:07:48  profilanswer
 

Homerde a écrit :

J'adore Lovecraft et mes enfants trouvent également que c'est un peu ennuyeux :D Faut aimer les adjectifs qualificatifs des champs lexicaux de l'horreur, de l'étrange et de la folie !
Essaye "L'affaire Charles Dexter Ward", le seul roman que Lovecraft ait écrit (et il est une bonne synthèse des thèmes majeurs qui l'obsédaient) et si ça veut pas, ben laisse tomber le bon vieux Lovecraft ;)

gilou a écrit :

La Couleur tombée du Ciel c'est un chef d’œuvre. J’enchainerais par L'Appel de Cthulhu [:cerveau zoidberg] , afin de rentrer dans son univers le plus connu.
A+,


Je prends note :jap:  
 

Dora Doralina a écrit :


@Gwrach je te vois bien lire La femme de Gilles de Bourdouxhe si tu ne l'as pas déjà lu.


Je l'avais ajouté à la liste de mes lectures suite à ton compte-rendu sur ce topic !

Message cité 2 fois
Message édité par Gwrach le 23-08-2025 à 17:08:12
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