Reprise du message précédent :

Ouais c'est comme la médaille d'or du concours agricole au rayon pinard

 
Je l'avais lu après l'avoir cité au bac  

 
Ouais, tout comme un doctorat.

En fait, les Maia, ce n'est pas du tout Buddenbooks. Ça me rappelle davantage le monde de Proust (Swann, Guermantes, ici la haute société lisboète), sans la phrase de Proust (ce qui n'est pas une critique ni un regret).

Je me suis senti un peu perdu par la partie politique de la période, faute de connaissances historiques mais cette lecture aura eu le mérite de me faire découvrir les tumultes politiques du XIXe siècle au Portugal. J'ai ainsi pu remettre dans le contexte historique un certain nombre de noms de rues de Lisbonne dont je ne savais rien. L'histoire du personage principal et de son compagnon, sorte d'alter ego d'Eça de Queiroz est passionnante. Et en parlant de Proust, la fin des Maia n'est pas sans rappeler ce qu'ont trouvera plus tard dans le Temps retrouvé. C'en est presque troublant.

Si 202, Champs élysées (que j'ai maintenant bien envie de relire) pouvait avoir un côté décadent, désabusé, façon des Esseintes d'À Rebours de Huysmans, ici, dans les Maia, on sent une belle énergie émanant du récit, une volonté de changer les choses chez les personnages et l'on se laisse ainsi emporter par ce roman qui se dévore.

PS1 : le nombre de coquilles de l'édition (Chandeigne, première fois que je lis un bouquin de cette maison) !    

PS2 : Le papier est surprenant aussi : pages très lisses qui collent entre elles et l'on en tourne souvent deux en même temps.    

PS3 : Et pour finir, le titre au dos est imprimé à l'anglo-saxonne (se lit de haut en bas)  Ça fout le bordel dans la bibliothèque ! Je déteste ça !!!    

/ obsessionel

Acheter le Goncourt, ça me fait penser immédiatement à la chanson de Renaud mon beauf.
Sinon le parfum, je l'ai lu 2 fois toujours avec le même plaisir. Il y a peu de dialogues mais ça se lit facilement. L'auteur devait prendre des produits illicites c'est pas possible autrement    
Maupassant, les contes de la bécasse: une friandise.
Steinbeck: les raisins de la colère, des souris et des hommes, la coupe d'or. Certains de JS ne sont pas tous bons mais ces 3 là sont mes préferés  
Barjavel, j'aime beaucoup son style.

Et sinon, j'ai aussi terminé César Birotteau de Balzac. Le titre complet Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau annonce la couleur : deux parties, la grandeur puis la décadence. J'en avais un souvenir très lointain, je ne l'avais pas relu depuis le lycée. J'ai eu envie de le relire car il y avait été fait allusion dans des Balzac récemment relus. Dans la catégorie roman court de Balzac, je me demande si ce n'est pas l'un de ceux où l'on retrouve le plus de noms récurrents de la Comédie Humaine, c'est presque du name dropping parfois !  

Bon, les histoires de sous, de faillites me sont passées au-dessus de la tête et la première partie est pénible à lire ; j'ai trouvé le style heurté, plombé par tous les aspects techniques. La deuxième partie rattrape fort heureusement partie 1 et j'ai pu y retrouver tout ce que j'aime dans Balzac. Ouf !

J'attaque le Livre des départs de Velibor Čolić, la suite de son très beau Manuel d'exil.  

Rappelle moi à l'époque des auteurs classiques le taux d'alphabétisation de la population et le lectorat potentiel ?

Et qui pouvait lire sur son temps libre ?

C'est surtout et avant tout une question de plaisir à lire, le reste importe peu au final.

Y'a des trucs mauvais qu'on peut malgré tout apprécier, tout comme l'inverse est possible.

J'essaie de soigner mon côté snob élitiste à la con, pas évident

En gros, Le chien des Baskerville chez les ploucs de Floride, mais avec des matous à la place des mâtins.  

+1, évidemment.
 
Personne ne s'attend à un "chef-d'œuvre", c'est juste un moyen de se rassurer au milieu de la production pléthorique. Le nombre de fois où l'on m'a demandé "il est bon, le Goncourt, cette année ?"...

Il a le goût de banane

C'est le commentaire pour le prix Goncourt L'exposition Coloniale de Eric Orsenna ?    
A+,

Tiens, voilà du boudin.
 
https://www.elle.fr/Loisirs/Livres/ [...] an-3868036
 

Putain j'ai pensé ça à la seconde où j'ai lu le commentaire de Bora²

 
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Ah ben ça c'est marrant, quand Bora a dit "il faut un livre prenant plutôt qu'un livre marrant", j'ai tout de suite pensé à celui-ci. Il est drôle mais n'a pas réussi à retenir mon attention donc je ne l'ai pas fini.

 
Oui enfin, entre les Bienveillantes et La Carte et le territoire (même si c'est un des moins bons de MH) d'une part, et l'Anomalie d'autre part, y a une distance certaine... Les premiers, qu'on aime ou pas, c'est de la littérature, le dernier tout juste un exercice de divertissement.

J'ai trouvé ça chiant, moi aussi

 
Oui tu as raison, parler de classique et de chef d’œuvre, c'est un abus de langage de ma part. Disons que j’entends par là des livres qui seront encore réédités dans 20 ans. D’ailleurs, à ce sujet, est-ce que les livres primés sont systématiquement réédité, ou il y a toujours une logique commerciale qui s'applique. Je veux dire, j'imagine que les éditeurs ne s'amusent pas à réimprimer des bouquins qui n'ont aucune chance de se vendre, même auréolé d'un prix prestigieux en son temps ?
 
(Entre temps, j'ai farfouillé sur la toile et visiblement on peut très bien avoir le Goncourt et sombrer dans l'oubli : https://www.lexpress.fr/culture/liv [...] 13802.html )

Bien vu, un prix c'est l'instant T et le classique c'est l'infini.

Non mais c'est vraiment ça. Tu lis d'ailleurs des critiques du genre "le Goncourt est un bon cru cette année".
 

Il y a des dizaines de milliers de livres moyens, médiocres ou nuls qui sont encore réédités au bout de 20 ans. Et inversement des tas d'excellents livres qui sont épuisés.

Oui, voilà. Si ça ne se vend plus, on ne réédite plus. Parfois, un éditeur va maintenir en stock une édition brochée tandis que le poche, qui demande des volumes de vente conséquents, sera épuisé. En fait, la pérennité du roman primé dépend du reste de l'oeuvre. En matant la liste des Goncourt ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Goncourt ), je me souviens de beaucoup de titres et noms d'auteurs à partir des années 60, parce que c'était des best-sellers, mais pour beaucoup d'auteurs je serais incapable de citer un autre de leurs livres.
 
C'est ce qui fait la différence entre L'épervier de Maheux de Carrière en 1972 (2 millions d'exemplaires vendus, même ma mère l'avait lu ), aujourd'hui totalement inconnu des moins de 40 ans, et La vie devant soi de Gary/Ajar trois ans plus tard, qui se vend toujours par brouettes parce que... bah c'est Gary, quoi.   1949, Goncourt pour Robert Merle, 1950 pour Paul Colin. Qui est Paul Colin ? Aucune idée.    
 
Pour ne pas être oublié, la méthode la plus sûre est d'avoir un livre qui rentre dans les prescriptions de l'Education Nationale. Michel Tournier serait complètement tombé dans l'oubli sans Vendredi ou la vie sauvage alors son Goncourt doit se vendre à 50 ex par an.

 
Pour ma mère qui a l'air d'avoir un profil proche ( ancienne lectrice des de buron, grosse grosse fan de polars) dans des circonstances à peu près proches j'avais tapé juste avec
-la papeterie Tsubaki  (mignon relaxant frais)
-Alice au pays des trop vieilles qui l'a beaucoup fait rire (alors que le bouquin a que des critiques de merde)
 
Je me suis foirée avec:
-changer l'eau des fleurs: trop triste trop le cafard!
-mamie luger (trop répétitif d'après elle même si elle a trouvé le début marrant)
 
En polar rigolo je conseille les personnages de Imogene , Agatha Raisin , en auteurs Sophie Henaff et L.C tyler
 
En polar pas rigolo récemment elle a adoré la trilogie de Nicolas Beuglet (le cri...) mais moi-même j'ai pas lu je sais pas si ça parle de cancer ou autre
 
 
Ah et aussi ça se tente : des BD! plus facile a lire si mal de tête dû au traitement ou fatigue. Moins intimidant qu'un roman. Notamment "les vieux fourneaux" ma mère adore.A priori c'est très l'état d'esprit des de buron en beaucoup plus rigolo.(mais aussi "la vieille dame qui n'avait jamais joué au tennis" du même auteur moins rigolo mais sous forme de nouvelles donc moins "fatigant" de s'immerger dans l'univers)

Ah mince, j'ai pas du tout aimé Le chien des Baskerville.
 

Nicolas Beuglet a écrit un livre qui s'appelle Le cri ? Huhu.

J'avais beaucoup aimé les Maia (que j'avais acheté dans la librairie célèbre de Porto). Très fluide à lire et revenant de Lisbone cela permetait de rallonger les vacances en se remémorant les rues.
Interessant sur Proust, je n'avais pas encore lu ce denrier à l'époque. J'avais pris les Maia comme du Stendhal survitaminé, très sarcastique.

Mouai, alors je ne m'aventurerai pas dans le débat littérature ou divertissement mais en ce qui me concerne j'ai préféré l'Anomalie aux deux que tu cites. Les Bienveillantes m'a paru très médiocre au niveau de l'écriture. Le Houellebecq je ne l'ai pas lu mais celui que j'ai eu entre les mains ne m'a pas ébloui.
D'ailleurs j'ai fini aucun de ces deux livres, ce qui est rare  

En ce moment je découvre Roberto Artl avec les rééditions récentes chez Cambourakis. C'est très bon. En quelques mots rapides, du Dostoievski à Buenos Aires et beaucoup plus fluide à lire.

Je parle d'un rapport entre les thèmes, hein, pour l'ambiance on est plutôt dans Fantasia chez les ploucs.  
 

 
Tu devrais venir poster plus souvent. Non mais rien que ce titre est déjà irrésistible  

"Changer l'eau des fleurs" , rien que le titre ne me donne pas envie.

Ptain mais grave
Tellement de déprime dans ce titre

 
C'est le genre de titre qui rappelle ce sketch des Guignols sur la chanson française à texte, où les gens allaient à la FNAC pour avoir des conseils de bricolage avec un vendeur qui répondait « réparer un lavabo ? au fond à droite, le dernier Bénabar » et il y avait une chanson de Vincent Delerm ou de Bénabar pour chaque problème du quotidien

oui vous avez raison ce titre "changer l'eau des fleurs" est tartignole à souhait et encore je vous ai pas donné le pitch

"Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu’elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu’un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule."

alors par contre je l'ai lu aussi et en fait on plonge assez vite dans une histoire assez sombre, une enquête qui ne manque pas d'intérêt et des réflexions sur le deuil qui m'ont profondément remuée. Coup de cœur l'année où je l'ai lu. Prix maison de la presse.

Mais je vous lis souvent et à 20000 lieues de la plupart des goûts évoqués ici, ne plairait sûrement pas à grand monde. Donc je conseille fortement mais pas trop quand même

EDIT: aie ça fait mal justement j'avais un album de bénabar quand j'étais étudiante

Entre les jeunes texans et les vieux moscovites, il nous faut de l'air  

Oh je sens que ça va être la came de Biez ce genre de truc

Mais grave.  

Changer l'eau des fleurs je suis tombé dessus en discutant avec une connaissance, qui me disait qu'elle lisait pas mal en ce moment. Elle aimait beaucoup ce livre donc j'y ai jeté un œil : en trois ou quatre paragraphes j'ai senti que ça n'irait pas du tout. C'était un peu gênant.
Edit : de mémoire c'est un livre "à bandeau", faut se méfier.

Là tu me donnes envie par contre !

Je tombe sur une critique anonyme qui a les mêmes références que moi :
 

 
Je me souvenais plus du titre original.  

Mais ! Je l’ai acheté parce que Walrus avait dit Stendhal, pas Proust. REMBOURSEZ.  
 

RDJ. Je n’avais jamais remarqué que les titres anglo-saxons étaient imprimés dans l’autre sens  
Ceci dit, mon exemplaire c’est un « Chandeigne » aussi mais le titre est imprimé au milieu sur la tranche et les pages ont l’air normal (c’est un gd format).
J’ai commencé Le Don paisible, il faudrait le e-bookiser ou alors le pléïadiser havane, ce truc, cette édition « omnibus » n’est pas pratique. Enfin, la traduction est top et il n’y a pas de coquilles, c’est l’essentiel.
 

Bon ben comme quoi toutes les adaptations ne se valent pas, la vache Lupin c'est sacrément naze

Je travaille en insolvabilité, du coup ça m'a bien faire marrer Et, non, en vrai, des César Birrotteau, j'en jamais  vu

Nan mais je ne faisais qu'une comparaison quant au milieu décrit. Pour le style, très vivant, je me suis posé à de nombreuses reprises la question de ce que les Maia pouvait m'évoquer. Conclusion : je sais pas.  

Donc c'est du Eça de Queiroz, tout simplement  , un style propre à lui, quoi...  

La 4e de couverture fait aussi une comparaison avec les grands romans anglais. Pour le coup, je suis trop nul en la matière pour juger de la comparaison.

Le pire, c'est dans ma bibliothèque personnelle de boulot. J'ai majoritairement des livres en langue anglaise, une petite partie en langue française. Ça, plus la grand hétérogénéité de formats, de couleurs, de reliure, c'est-le-bor-del !  

J'ai découvert un jour qu'un collègue ne supportait pas non plus les titres pas dans le bon sens. Il a résolu le problème en les retournant le cas échéant. Je m'en suis aperçu le jour où il a sorti un livre de sa bibliothèque, rangé tête-bêche.  Mais ça, je ne pourrais pas m'y résoudre personnellement.

Le drame de ma vie  

Ah, le Don Paisible... j'ai eu des courbatures au bras en fin de lecture tellement cette édition est lourde, épaisse, peu pratique !     En format et papier Pléiade ce serait bien mieux, en effet !    Et couv' havane, il va de soi (/anti-Biez   ) .

Si j'ai pu trouver les parties techniques indigestes dans ce Balzac, à l'opposé, j'avais été très intéressé par la lecture de ces problématiques de faillite, d'insolvabilité dans D'autres vies que la mienne de Carrère.