BoraBora a écrit :
Tu parles de genre plutôt que de style et je pense que tu te trompes. Ce que tu appelles la blanche, ça peut être tout et n'importe quoi, d'une auto-fiction d'un New-Yorkais à un roman historique de 500 pages dans la Vénétie du XIVe siècle. Même le vocabulaire du polar peut être très pointu, surtout si ça se passe dans un milieu particulier, ce qui est justement souvent l'intérêt du polar. J'ai jamais autant souffert qu'avec les polars de James Lee Burke qui se passent en Louisiane, avec la flore, la faune, la cuisine, le patois etc., tout un vocabulaire qu'il m'a fallu assimiler. A l'inverse, en fantasy traduire des mots qui n'existent que dans le livre à traduire, tu risques pas de faire des contresens, juste à inventer un mot qui sonne plus français et qui suggère plus ou moins la même chose. C'est comme l'illustration de fantasy : en dehors des humains, il n'y a pas de référent, donc rien ne peut être décrété mal gaulé ou pas crédible.
Pour ce qui est de la trado des noms propres et des lieux, j'ai jamais compris l'utilité. Dans tous les autres genres, y compris en SF, on laisse les noms d'origine, personne n'a jamais pensé à traduire John Brown par Jean Marron. Puis on n'est plus à l'époque très lointaine où on francisait à tout va, en particulier les noms de villes et de pays (Londres, Rome, Espagne etc., quoique bizarrement pas Los Angeles, New York, San Francisco). L'invasion culturelle anglo-saxonne, c'était les années 60 et on parlait déjà pas des Pierres qui Roulent ou des Scarabées.
Même dans les jeux, je préfère la VO à cause de ça. Dans ESO, lire "Le Trépas des Cognées" pour parler de la région "Hew's Bane", je peux pas. Pas juste parce que c'est une traduction débile (Hew est un perso historique, pas une cognée, et bane ne se traduit pas par trépas) mais parce que c'est totalement inutile.
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