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Auteur Sujet :

Heroic-Fantasy/Sword & Sorcery/Récits Fantastiques

n°51896948
Zephiel
Apologiste de la paresse
Posté le 20-12-2017 à 13:56:00  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

Morningkill a écrit :

Pour la place, j'ai arrêté les livres papiers..
 
Du coup, fau que j'arrive a trouver quoi faire de mes livres papiers (poches années 1970-2000 en majorité).. les revendre a trente centimes en bouquinerie, non merci


 
Fait la liste, je te les reprends peut-être :o
 

Grenouille Bleue a écrit :

Ouais, moi aussi je préfère le livre papier mais y'a clairement une question de place. On s'en sort parce qu'on a une grande maison mais quand je vivais en appart, ça débordait de partout.
 
Ceci dit, ce que je disais plus haut est vrai: c'est parfois bien de soutenir un auteur qu'on apprécie en achetant un grand format, parce que de nombreux projets ont capoté pour cause de faible vente. Après, en effet c'est un vrai budget :/


 
Ouais enfin soutenir un auteur en envoyant la majeure partie de l'argent aux intermédiaires, perso c'est moyennement un argument. Puis bon j'ai pas les moyens d'être mécène, donc je reste un bête consommateur, désolé. Paradoxalement, j'ai jamais acheté autant de grand format que quand je lisais beaucoup (et donc dépensais "beaucoup" d'argent en livres) vu que j'étais au courant des sorties et que je n'avais pas la patience d'attendre.
Maintenant que je lis moins et que j'ai une masse de livres me permettant d'en relire aussi de temps en temps, j'essaye de n'acheter que tu poche et des séries terminées (sans pour autant ne jamais déroger).
Par contre j'ai la place de stocker autant que je peux lire :D

mood
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Posté le 20-12-2017 à 13:56:00  profilanswer
 

n°51921896
muhyidin
Posté le 22-12-2017 à 17:23:45  profilanswer
 

J’ai acheté les 3 premiers Harry Potter édition Deluxe Illustrated pour ma fille je n’ai qu’une chose à dire : waouh. L’édition est sublime. Chaque livre est envoyé dans un carton spécifique individuel qui reprend l’illustration du tome correspondant. Vraiment de la belle ouvrage je suis très content, et ma fille aussi, de cet achat. Le tome suivant ne sortira pas avant deux ans par contre.  
 
 


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Le temps n'est que flux et reflux, la vie douceur et amertume
n°51921920
muhyidin
Posté le 22-12-2017 à 17:26:41  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :


 
Ben c'est moins rentable, à la fois pour l'éditeur et pour l'auteur.
Mon plus grand succès, celui qui m'a lancé, c'est les Talons Hauts rapprochent les filles du ciel. Il a fait au total (en deux éditions différentes) 28 000 ventes poche environ, et 22 000 ventes kindle (ce qui était hallucinant en 2012).
 
Un succès foudroyant, la célébrité, dans les meilleures ventes de livreshebdo, dans les meilleures ventes de la FNAC, oh-la-la, c'est-incroyable, tu-vas-te-payer-une-porsche.
 
Bah au final pour un succès comme ça (qui est donc SUPER RARE), ça a fait 28 000 x 42 centimes et 22 000 x 55 centimes, soit un peu moins de 24 000€. C'est pas rien, c'est même une belle somme, mais on parle d'un roman qui a cartonné et des ventes sur plusieurs années.
 
Et puis le poche, c'est du fond, c'est à dire que les gens achètent du poche parce qu'ils ont entendu parler de l'auteur à un moment ou à un autre, et décident d'essayer.
Lancer un nouvel auteur en poche, dans le marché actuel, ce serait du suicide.


 
 
Ah oui c’est pas cher payé. Le plus gros du gâteau c’est pour l’éditeur et/ou distributeur ?


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Le temps n'est que flux et reflux, la vie douceur et amertume
n°51921926
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 22-12-2017 à 17:27:21  profilanswer
 

Pour ceux qui ont lu le Noir est ma Couleur, je fais un petit épisode bonus spécial fêtes (c'est le JdG qui m'a inspiré :D ) que vous pouvez trouver gratuitement ici:  
 
https://www.facebook.com/photo.php? [...] =3&theater
 
Demain, c'est Rekk qui s'y colle :D


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°51921941
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 22-12-2017 à 17:29:53  profilanswer
 

muhyidin a écrit :


 
 
Ah oui c’est pas cher payé. Le plus gros du gâteau c’est pour l’éditeur et/ou distributeur ?


 
https://www.lexpress.fr/medias/901/461733_sans-titre.jpg

n°51921968
muhyidin
Posté le 22-12-2017 à 17:32:20  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :

Ouais, moi aussi je préfère le livre papier mais y'a clairement une question de place. On s'en sort parce qu'on a une grande maison mais quand je vivais en appart, ça débordait de partout.
 
Ceci dit, ce que je disais plus haut est vrai: c'est parfois bien de soutenir un auteur qu'on apprécie en achetant un grand format, parce que de nombreux projets ont capoté pour cause de faible vente. Après, en effet c'est un vrai budget :/


 
 
Je n’ai pas forcément cette approche par auteur mais par maison d’édition. J’aime beaucoup le travail des moutons électriques autant sur la qualité de leurs livres que sur leur politique du tarif numérique. Et dans ce cas j’achète le numérique et le livre en papier.


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Le temps n'est que flux et reflux, la vie douceur et amertume
n°51921982
muhyidin
Posté le 22-12-2017 à 17:34:01  profilanswer
 


 
 
Merci. C’est fou que c’est l’auteur qui gagne le moins sur son œuvre... j’imagine que c’est différent pour les auteurs à succès


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Le temps n'est que flux et reflux, la vie douceur et amertume
n°51922018
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 22-12-2017 à 17:39:09  profilanswer
 

muhyidin a écrit :


 
 
Merci. C’est fou que c’est l’auteur qui gagne le moins sur son œuvre... j’imagine que c’est différent pour les auteurs à succès


 
ça dépend ce que tu appelles auteur à succès. j'en suis un et je ne peux pas discuter mes pourcentages, par contre je discute le montant de mon à-valoir.  
si tu parles d'auteur à succès qui passe à la télé et a sa photo dans les journaux là c'est complètement différent, parce que tu peux monter les maisons d'éd les unes contre les autres pour te faire acheter pour beaucoup plus d'argent.  
quand je traduisais les romans d'autres auteurs anglophones je gagnais à peu près deux fois ou trois fois plusse, pour un à trois mois de boulot, par rapport à un livre écrit par moi qui en demandait six à douze.  
c'est effectivement aberrant mais culturel, nous sommes encore dans l'image de l'auteur bourgeois, intello et gagnant très bien sa vie, qui n'a donc besoin de rien à part une fenêtre humide de pluie où coller sa joue triste pour étudier la lune qui se reflète dans les flaques de pluie. et la ministre de la culture de l'époque a bien fait remarquer que nous ne faisions pas partie des métiers du livre, de toute façon.  [:abdel di hmaria]

n°51922061
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 22-12-2017 à 17:45:40  profilanswer
 

muhyidin a écrit :


 
 
Merci. C’est fou que c’est l’auteur qui gagne le moins sur son œuvre... j’imagine que c’est différent pour les auteurs à succès


 
Après l'auteur est en effet sinistré, mais faut prendre ces chiffres avec un grain de sel. Par exemple, en regardant ce graphe, on a l'impression que le libraire se gave alors qu'il est souvent dans une condition tout aussi misérable que l'auteur et ne compte pas ses heures pour ramener un SMIC. De la même manière, beaucoup de maisons d'éditions ne roulent pas sur l'or et, si on sort des groupes Hachette, Editis, Media Participations & co, la plupart des indés rament aussi.
 
En fait, celui qui a la meilleure place et de loin, c'est le diffuseur/distributeur. Sans lui, tu n'es pas distribué en librairie, même si tu t'appelles Lattès, donc tu restes poli et obséquieux. Et dans le contexte de surproduction actuelle, tu paies de plus en plus pour réussir à faire la différence et à être poussé par les représ.


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n°51922064
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 22-12-2017 à 17:46:43  profilanswer
 

Lourspd a écrit :


et la ministre de la culture de l'époque a bien fait remarquer que nous ne faisions pas partie des métiers du livre, de toute façon.  [:abdel di hmaria]


 
Je me souviens :D


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mood
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Posté le 22-12-2017 à 17:46:43  profilanswer
 

n°51922120
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 22-12-2017 à 17:54:03  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :


 
Je me souviens :D


 
et nous ne pouvons pas entrer au salon du livre pour la journée pro.  [:thordax:4]

n°51922988
MrGnou
Serengeti Warrior
Posté le 22-12-2017 à 19:57:03  profilanswer
 

muhyidin a écrit :

 


Merci. C’est fou que c’est l’auteur qui gagne le moins sur son œuvre... j’imagine que c’est différent pour les auteurs à succès


C'est pas du bénéfice net non plus ce graphique. Faut pendre un peu de recul.


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Only Long Island Ice Tea, jamais de mélange !
n°51923053
the_warrio​r
in soviet ...
Posté le 22-12-2017 à 20:07:03  profilanswer
 

muhyidin a écrit :


Merci. C’est fou que c’est l’auteur qui gagne le moins sur son œuvre... j’imagine que c’est différent pour les auteurs à succès


 
Pour moi c'est l'imprimeur qui gagne le moins car il a besoin des machines chères pour imprimer les livres :jap:

n°51923200
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 22-12-2017 à 20:26:35  profilanswer
 

the_warrior a écrit :


 
Pour moi c'est l'imprimeur qui gagne le moins car il a besoin des machines chères pour imprimer les livres :jap:


 
Dans le cas de l'imprimeur, c'est une moyenne qui est indiquée parce qu'il n'est pas indexé sur le succès du livre. En effet, il a un investissement important en machines (et en matières premières) mais sa rémunération tombe qu'il y ait un succès ou un bide.
 
Si on imprime 20 000 ex de mon prochain roman et qu'il ne se vend que 2 000, il s'en fout, il a été payé sur 20 000 :D


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n°51923237
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 22-12-2017 à 20:31:30  profilanswer
 

on ne peut pas comparer la colonne entrées d'une entreprise et les revenus d'une personne physique pour dire que l'entreprise gagne moins. bien sûr que l'imprimeur/l'entreprise imprimerie lambda gagne plus qu'un auteur lambda.

n°51923263
the_warrio​r
in soviet ...
Posté le 22-12-2017 à 20:34:35  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :


Dans le cas de l'imprimeur, c'est une moyenne qui est indiquée parce qu'il n'est pas indexé sur le succès du livre. En effet, il a un investissement important en machines (et en matières premières) mais sa rémunération tombe qu'il y ait un succès ou un bide.
Si on imprime 20 000 ex de mon prochain roman et qu'il ne se vend que 2 000, il s'en fout, il a été payé sur 20 000 :D


 
ok :jap:  
 

Lourspd a écrit :

on ne peut pas comparer la colonne entrées d'une entreprise et les revenus d'une personne physique pour dire que l'entreprise gagne moins. bien sûr que l'imprimeur/l'entreprise imprimerie lambda gagne plus qu'un auteur lambda.


 
Euh oui mais ils font pas que des livres, c'est pas vraiment comparable.

n°51923331
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 22-12-2017 à 20:41:36  profilanswer
 

the_warrior a écrit :


 
Euh oui mais ils font pas que des livres, c'est pas vraiment comparable.


 
je ne comprends pas ce que tu veux dire. plus des deux tiers des auteurs français ne gagnent pas le smic en bossant à plein temps, je ne vois pas comment tu peux écrire que l'imprimeur (ou l'imprimerie?) gagne moins. c'est impossible.

n°51924532
the_warrio​r
in soviet ...
Posté le 22-12-2017 à 23:27:49  profilanswer
 

Lourspd a écrit :


 
je ne comprends pas ce que tu veux dire. plus des deux tiers des auteurs français ne gagnent pas le smic en bossant à plein temps, je ne vois pas comment tu peux écrire que l'imprimeur (ou l'imprimerie?) gagne moins. c'est impossible.


 
Ce que je veux dire c'est que sur un livre imprimé, l'imprimeur ne touche pas 2€ car il a des frais de personnel, de machines et de matière première. 2€ c'est son chiffre d'affaire, pas son bénéfice.

n°51925114
khaali75
Posté le 23-12-2017 à 08:00:05  profilanswer
 

Mais un bouquin continue de se vendre dans la durée, non?

 

Un bouquin fait un pic de vente dans ses premiers mois, puis la courbe diminue, mais se stabilise à un petit niveau et continuera de se vendre tranquillement, fournissant une rente a l'auteur. Certes faible, pour un seul bouquin, mais dans le cas d'un auteur plus âgé qui en a 10, 15 derrière lui ça s'additionne, non?

 

n°51925123
ashjibe
Dingir
Posté le 23-12-2017 à 08:06:04  profilanswer
 

Je viens de finir, avec quelques années de retard sur la tendance je vous l'accorde, Même pas mort de J-P Jaworski. Cette qualité ! Il a bien mérité ces 0.72€ de revenus pour l'achat de ce livre  :o


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"Reste vrai" (Aziz, Loft story) // Je t'aime en secret
n°51925161
vl1blaknr
Posté le 23-12-2017 à 08:28:16  profilanswer
 

Lourspd a écrit :


 
je ne comprends pas ce que tu veux dire. plus des deux tiers des auteurs français ne gagnent pas le smic en bossant à plein temps, je ne vois pas comment tu peux écrire que l'imprimeur (ou l'imprimerie?) gagne moins. c'est impossible.


 
Mouais il y a Auteur et auteur comme il y a Chanteur et chanteur mais je crois pas qu'il y en ai tant qui bossent à plein temps et ce qu'ils gagnent n'est pas forcement en adéquation avec la majuscule comme l'histoire nous l'a montré. D'ailleurs pour moi c'est à peine un métier...

n°51925305
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 23-12-2017 à 09:32:52  profilanswer
 

the_warrior a écrit :


 
Ce que je veux dire c'est que sur un livre imprimé, l'imprimeur ne touche pas 2€ car il a des frais de personnel, de machines et de matière première. 2€ c'est son chiffre d'affaire, pas son bénéfice.


 
c'est exactement ce que j'ai dit plus haut.  [:sanglier:3]  
 

khaali75 a écrit :

Mais un bouquin continue de se vendre dans la durée, non?  
 
Un bouquin fait un pic de vente dans ses premiers mois, puis la courbe diminue, mais se stabilise à un petit niveau et continuera de se vendre tranquillement, fournissant une rente a l'auteur. Certes faible, pour un seul bouquin, mais dans le cas d'un auteur plus âgé qui en a 10, 15 derrière lui ça s'additionne, non?
 


 
non, un livre ne se vend pas sur la durée, assez étrangement. certains le font, mais ils sont rares, connus pour ça et ce sont des "oeuvres de fond", selon le terme technique.  :o  un livre se vend (et se fait, c'est à dire qu'on sait s'il marche ou pas) dans les quelques premières semaines de sa sortie.  
les libraires sont remboursés une fois les livres renvoyés chez l'éditeur, donc ils ne gardent pas un livre qui va se vendre à un exemplaire en un an.
pour te donner une idée de ce que tu appelles la rente, je suis best seller en fantasy et les trois premières années de vente de mon premier livre j'ai touché entre mille cinq cent et deux mille euros par an en droits d'auteur. je fais assez souvent de l'ouvrage de fond, et avec mes six ou sept romans, je tourne autour de rien du tout et presque rien du tout trois ans après leur sortie.  
on est toujours sur l'idée de l'auteur des années quatre-vingts qui effectivement était beaucoup plus proche de cette réalité. et je rajoute que si tu veux écrire des romans à ton nom, tu n'as de toute façon pas de place pour en publier plus de deux par an, les éditeurs espacent beaucoup les parutions d'un même auteur, en tous cas sous un style et un nom reconnaissable.  
 

ashjibe a écrit :

Je viens de finir, avec quelques années de retard sur la tendance je vous l'accorde, Même pas mort de J-P Jaworski. Cette qualité ! Il a bien mérité ces 0.72€ de revenus pour l'achat de ce livre  :o


 
payé un an après ton achat, comme même [:neptunelight]

n°51925318
DarkPunky
J'ignore de le savoir
Posté le 23-12-2017 à 09:37:38  profilanswer
 

khaali75 a écrit :

Mais un bouquin continue de se vendre dans la durée, non?  
 
Un bouquin fait un pic de vente dans ses premiers mois, puis la courbe diminue, mais se stabilise à un petit niveau et continuera de se vendre tranquillement, fournissant une rente a l'auteur. Certes faible, pour un seul bouquin, mais dans le cas d'un auteur plus âgé qui en a 10, 15 derrière lui ça s'additionne, non?
 


 
Ca dépend du tirage. Si un bouquin a un faible tirage de base et qu'il rencontre un succès on va dire "normal" il y a peu de chances qu'il soit réimprimé beaucoup et puisse constituer une "rente" amha.


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Tar | Librarything
n°51925402
vl1blaknr
Posté le 23-12-2017 à 10:07:12  profilanswer
 

ashjibe a écrit :

Je viens de finir, avec quelques années de retard sur la tendance je vous l'accorde, Même pas mort de J-P Jaworski. Cette qualité ! Il a bien mérité ces 0.72€ de revenus pour l'achat de ce livre  :o


 
Ça a l'air sympa!

n°51928775
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 23-12-2017 à 20:40:18  profilanswer
 

khaali75 a écrit :

Mais un bouquin continue de se vendre dans la durée, non?  
 
Un bouquin fait un pic de vente dans ses premiers mois, puis la courbe diminue, mais se stabilise à un petit niveau et continuera de se vendre tranquillement, fournissant une rente a l'auteur. Certes faible, pour un seul bouquin, mais dans le cas d'un auteur plus âgé qui en a 10, 15 derrière lui ça s'additionne, non?
 


 
Dans un marché normal, ça aurait été possible (en tout cas pour les romans qui marchent un minimum).
Dans le marché sur-saturé actuel, avec une sur-production que les libraires n'arrivent pas à absorber (trois fois plus de sorties entre 2002 et 2015), 99% des livres ne rejoindront pas le fond.
Surtout que le fond est déjà constitué des grands succès des années précédentes.
 
Si on prend la Fantasy dans une librairie classique, disons que tu as deux étagères (c'est déjà bien), une fois que tu as placé les Martin, les Hobb, les Goodkind, les Gemmell, les Tolkien, les Jordan (et si c'est un rayon mixé avec SF/Horreur tu auras aussi les King ou les Asimov), bah il ne te reste plus de place.
 
Donc quand un livre n'est plus sur table, le libraire doit se demander si vraiment, VRAIMENT, il a envie d'enlever un Goodkind pour remplacer par ce nouveau livre.
 
Pour te donner un idée avec l'exemple déjà mis en avant de mon roman les Talons Hauts, les ventes pour atteindre 22000 ont fait:
- 17 000 en 2012 (mis en avant, grosse presse, prix du premier roman de l'année, sur table partout)
- 3000 en 2013 (encore des effets de la mise en avant, encore un peu de presse, sortie du tome 2 qui pousse les libraires à le ressortir)
- 1000 en 2014
- 500 en 2015
- 350 en 2016
- 150 en 2017
 
Et pourtant, c'était une grosse vente. Alors imagine la même chose quand on final on n'en vend pas 22 000 mais 5000 ou 10 000.


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Ma chaîne YouTube d'écrivain qui déchire son père en pointillés - Ma page d'écrivain qui déchire sa mère en diagonale
n°51929400
Nirwan
perdu? double la mise!
Posté le 23-12-2017 à 22:26:45  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :

 

Dans un marché normal, ça aurait été possible (en tout cas pour les romans qui marchent un minimum).
Dans le marché sur-saturé actuel, avec une sur-production que les libraires n'arrivent pas à absorber (trois fois plus de sorties entre 2002 et 2015), 99% des livres ne rejoindront pas le fond.
Surtout que le fond est déjà constitué des grands succès des années précédentes.

 

Si on prend la Fantasy dans une librairie classique, disons que tu as deux étagères (c'est déjà bien), une fois que tu as placé les Martin, les Hobb, les Goodkind, les Gemmell, les Tolkien, les Jordan (et si c'est un rayon mixé avec SF/Horreur tu auras aussi les King ou les Asimov), bah il ne te reste plus de place.

 

Donc quand un livre n'est plus sur table, le libraire doit se demander si vraiment, VRAIMENT, il a envie d'enlever un Goodkind pour remplacer par ce nouveau livre.

 

Pour te donner un idée avec l'exemple déjà mis en avant de mon roman les Talons Hauts, les ventes pour atteindre 22000 ont fait:
- 17 000 en 2012 (mis en avant, grosse presse, prix du premier roman de l'année, sur table partout)
- 3000 en 2013 (encore des effets de la mise en avant, encore un peu de presse, sortie du tome 2 qui pousse les libraires à le ressortir)
- 1000 en 2014
- 500 en 2015
- 350 en 2016
- 150 en 2017

 

Et pourtant, c'était une grosse vente. Alors imagine la même chose quand on final on n'en vend pas 22 000 mais 5000 ou 10 000.


J'en ai acheté un hier pour offrir à Noël, j'ai l'impression de faire un pourcentage non négligeable de tes ventes annuelles comme ça :o

n°51930446
khaali75
Posté le 24-12-2017 à 08:28:42  profilanswer
 

Merci pour ces précisions édifiantes  [:tibo2002]

 

n°51930751
shadaxx
Posté le 24-12-2017 à 10:14:44  profilanswer
 

Ah oui, quand même :ouch: . Et c'est normal qu'il y ait autant de nouveaux bouquins ?

n°51934416
verseb
Posté le 24-12-2017 à 22:32:19  profilanswer
 

shadaxx a écrit :

Ah oui, quand même :ouch: . Et c'est normal qu'il y ait autant de nouveaux bouquins ?


Surtout qu'il y a pas mal de merde...
ce que je comprends pas, c'est qu'on dit l'industrie du livre en crise. ( ce que je veux bien croire ). Mais derrière, on inonde le marché alors que ce marché n'est pas au beau fixe. Ce qui pour moi n'est pas cohérent.
Peut être que Le batracien azuré ou lourdpd pourront éclairer ma lanterne?  :??:
En tout cas, discussion super intéressante !

Message cité 2 fois
Message édité par verseb le 24-12-2017 à 22:32:30
n°51935103
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-12-2017 à 04:34:30  profilanswer
 

La surconsommation de papier étant l'une des obligations lors d'une crise de foie, d'un point de vue organique, c'est cohérent. Mais on peut toujours profiter de sa chiasse pour relire Tolkien, ça occupe.

n°51935201
Sciezka
Posté le 25-12-2017 à 08:51:30  profilanswer
 

Ces échanges sur le sujet sont super intéressants. Je bosse dans la chaîne du livre, mais j'ai trop peu l'occasion d'avoir des avis d'autres qui ont du succès.

 

Joyeux Noël à tous.


---------------

n°51935362
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 25-12-2017 à 10:09:56  profilanswer
 

verseb a écrit :


Surtout qu'il y a pas mal de merde...
ce que je comprends pas, c'est qu'on dit l'industrie du livre en crise. ( ce que je veux bien croire ). Mais derrière, on inonde le marché alors que ce marché n'est pas au beau fixe. Ce qui pour moi n'est pas cohérent.
Peut être que Le batracien azuré ou lourdpd pourront éclairer ma lanterne?  :??:  
En tout cas, discussion super intéressante !


 
y'a pas mal de merdes mais perso je pense qu'il y en a toujours eu. on a maintenant les survivants des siècles passés, ç a a fait filtre, même si du coup on a perdu beaucoup de choses très bien, j'en suis sure. et je pense sans critiquer qu'on aime aussi lire de la merde. perso je trouve crowley objectivement génial, et quasi personne ne connait. 50 nuances, tout le monde chie dessus mais j'entends très souvent "j'ai juste jeté un oeil", "je l'ai lu pour faire plaisir" "oui mais on me la offert."  
 
comme tu le dis, c'est une industrie; qu'il plaise ou pas, j'ai un style particulier, c'est un truc qu'on ne peut pas me retirer. et je sais qu'à part tomber sur un*e éditrice qui aime viscéralement ce que je fais, au point de risquer son avancée dans sa propre boîte si mon livre se plante, on ne me mettra jamais en avant autant qu'un auteur qui écrit de façon beaucoup plus "lisse". encore une fois on est restés sur des clichés des années soixante-dix, quatre-vingt, des années où l'édition rameutait un max de thunes, et où on pouvait "prendre des risques" sans risquer de planter un bout de sa carrière en tant qu'éditeur. les grosses maisons n'ont AUCUNE raison de risquer un auteur "différent". aucune, puisque leur système marche.  
 
je ne partage pas cet avis mais je me souviens du coup de gueule d'une éditrice qui fermait sa boîte, coup de gueule lancé à force de recevoir les mails désolés de ses lecteurs; en gros, elle disait que si ils avaient aimé sa boîte, et bien il aurait fallu acheter leurs livres. une boîte sans argent, elle ferme, c'est tout. j'ai trouvé ça dur de sa part mais quand tu reçois deux cents cinquante mails de lecteurs qui te jurent qu'ils auraient bien acheté un livre mais que leur chien était malade, et que tu sais, toi, que s'ils l'avaient fait, ta boîte serait encore ouverte, ça doit bien faire chier. parce que cette boîte-là, que je ne citerai pas, une fois fermée ça a été des dizaines d'auteurs "de style" qui n'ont plus pu publier. donc qui ont arrêté.  
 
ce que je pense, c'est qu'on peut toujours dire qu'il y a beaucoup de merde bankable (et je le dis aussi), l'ennui c'est quand on voit le comportement d'une part du lectorat, aussi. parce que c'est en partie lui qui créée ça. quand je vois que mes bouquins, les premières années de sortie, ont cinq à vingt-cinq nouveaux liens de téléchargement gratuit, par jour. quand je vois que mon recueil de nouvelles, que j'ai fait absolument gratuitement, que l'éditeur a fait absolument gratuitement, que l'illustrateur, etc, les deux correcteurs, le maquettiste, bref, tout le monde l'a fait sans rien gagner, on ne force absolument personne à l'acheter, et qu'ici même on m'a dit que la couverture était un océan de merde et le titre carrément à chier, et bien on réfléchit à deux fois avant de faire des trucs, aussi. à un moment, si même en ne forçant personne on emmerde les gens, et bien on reste chez soi.  
 
tout ça pour rebondir sur l'industrie du livre en crise; oui et non. les auteurs le sont, depuis plusieurs dizaines d'années. sérieux, quand on écrit à plein temps, quand on est bon, quand on vend beaucoup, et qu'on a pas les moyens de payer ses factures, à un moment faut qu'on arrête. et on le fait. ou alors on prend un boulot à côté, et du coup on écrit moins bien. et moins souvent.  
je l'ai déjà écrit ici, mais les auteurs n'ont ni chomage, ni arrêt maladie, ni congé maternité. moi, j'ai un bébé d'un an. ça fait deux ans, en gros, que je ne peux pas partir en salon, et que je bosse quand je peux, parce que mon bébé est à la maison avec moi et mon conjoint. on me dira qu'il suffit d'avoir un bureau, je répondrai qu'effectivement, il suffit d'assez bien gagner sa vie pour avoir une maison avec un bureau. je n'ai rien publié depuis deux ans, et donc je ne gagne absolument rien depuis deux ans. rien. il n'y a pas de chômage, de congé mater ou de reversement quelconque, alors que je cotise pour les autres travailleurs, et je cotise beaucoup, plusse qu'un salarié.  
 
pour donner une idée, je suis souvent démarchée pour signer dans d'autres maisons d'éd, et franchement en pourcentage c'est ahurissant, je donnerais ma couille droite pour signer des trucs pareil en salariat, ça triple facilement ce que je gagne. sauf que passer de mille cinq cent à cinq mille, quand c'est sur un an, deux ans, finalement ça ne change rien. si, tu rachètes un nouveau canapé. encore une fois j'ai la chance d'avoir sorti des livres qui me font toujours exister d'un point de vue éditorial, je suis loiiiiiiiin des auteurs fantasy qui rament encore plus, et je ne me plains pas, c'est juste comme ça que sont les choses en ce moment. j'ai la chance de ne pas être obligée de me remettre à la trad ou au livre de commande pour vivre, je ne critique absolument pas, c'est juste carrément pas mon truc.  
 
crise, donc, oui. mais pas pour les éditeurs. les petits, si, ils coulent les uns après les autres et ils bossent encore plus que les auteurs, ce qui n'est pas peu dire. mais les grosses maisons, il n'y a pas de crise. ou alors juste une crise à refuser de changer, mais on en discute souvent, on voit les chiffres (enfin, ceux qui sortent des maisons d'éd, quoi  :o ), et ce que je pense, c'est que les maisons d'éd, les grosses, s'en battent les burnes de la crise; elles vendent, elles gagnent des sous, et elles s'en foutent de couler des auteurs ou des boulots de plusieurs années tant que les tables sont prises par leur chouchou bankable du moment. quand ça fait un moment qu'il n'a rien sorti, on pose un auteur qu'on laisse crever dans les deux mois sur la table, pour ne pas que la place soit prise par l'auteur d'une autre maison d'édition. l'éditeur et l'auteur doivent bosser ensemble, et à partir de là c'est quelque chose de constructif. sans éditeur, on se plante, sans distributeur, ils se plantent, c'est un travail de groupe et c'est ça qui se perd. les grosses maisons d'ed veulent des auteurs qui ne prennent pas de risque, qui vendent, qui ne font pas de remous, qui ne demandent pas de changer sa façon de lire quand on s'y met. ils réussissent assez bien, et tant qu'on suivra on aura ce qu'on veut lire. je ne critique pas, je parle juste d'un état de fait. perso quand j'étais jeune j'adorais les films d'animation et j'en cherchais partout, j'ai découvert des trucs dingues, maintenant je reste sur les miyazaki comme à peu près tout le monde et je ne vais pas chercher plus loin.  
 
je ne sais pas qui a tort ou qui a raison, c'est juste comme ça depuis quinze ans, vingt ans, et je ne sais pas combien de temps ça va durer. c'est un long moment où beaucoup d'auteurs talentueux vont disparaître pour faire autre chose, parce qu'à un moment, tu as envie de vivre de façon un peu plus cool et tu as autre chose à faire que du stakanovisme. je l'ai fait pendant des années, ça n'a rien changé, profondément, à ma vie. j'ai écrit des livres que j'ai franchement aimés, que je n'aurais pas écrits si j'avais plus souvent glandé, c'est vrai. mais le retour (pas que financier) ne m'a pas convaincue que ça valait le coup de cramer ma vie à écrire quatorze heures par jour. alors oui, on a de la merde. je pense que c'est un choix de certaines maisons d'ed, d'une grosse part du lectorat, de la société, aussi, parce qu'on ne va pas claquer de la thune pour un truc qui va peut-être nous décevoir ni avoir six heures pour lire tranquille le soir. c'est comme ça. c'est l'époque. on hait les artistes et on veut du calibré, et bien on a du calibré et on a de moins en moins d'artistes. et je suis comme tout le monde et je participe à ça moi aussi.  
 

n°51935484
verseb
Posté le 25-12-2017 à 10:54:26  profilanswer
 

Et bien, je ne m'attendais pas à une telle réaction mais on sent le cri du fond du coeur. Il est vrai que les maisons d'éditions mettent ce qui fait vendre. Et notamment les grosses. Et comme tu le dis si bien, elels ne prennent pas de risques. D'ailleurs, il y a un autre truc qui m'interpelle : ce sont souvent les petites maisons d'éditions qui prenennt les risques éditoriaux et les grosses qui n'en prennent plus ( alors que ca devrait être l'inverse, les grosses ayant les reins bien plus solides ). Je pense notamment aux éditions Leha qui récemment ont acquis les droits sur le cycle des malazéens.
 Et surtout aux éditions toussaintlouverture qui font un travail éditorial remarquable ! Et tu sais quoi ? ben ca a l'air de marcher super bien. Leurs nouveaux livres ( souvent des pépites oubliées et rééditèes, des livres originaux )sont un mini évènement et sont en rupture rapidement. Mais ils ont un vrai passionné à leur tête, un gars qui te donne envie d'acheter ses bouquins. Donc oui, l'avenir n'est pas rose mais il y a quelques notes d'espoir quand même.
 
Par contre, pour le problème de revenu des lecteurs, je trouve ça scandaleux. On fait souvent n'importe quoi avec l'argent public et on est pas capable de sécuriser un peu les auteurs. ( Dans les autrespays, à ventes égales, ( ne parlons pas d'un King ou d'un Martin évidemment), la situation ets la même pour les auteurs ?). Résultat des courses : des gens talentueux qui font autre chose car faut bien bouffer à la fin du mois.

n°51935723
MasonAge
Posté le 25-12-2017 à 11:41:31  profilanswer
 

Lourspd a écrit :

c'est l'époque. on hait les artistes et on veut du calibré, et bien on a du calibré et on a de moins en moins d'artistes. et je suis comme tout le monde et je participe à ça moi aussi.


 
Merci pour ton témoignage  :jap:  
C'est très intéressant d'avoir ce point de vue d'un auteur, en gros vous êtes la chair à canon de l'industrie du livre...

Message cité 1 fois
Message édité par MasonAge le 25-12-2017 à 11:42:12
n°51935802
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 25-12-2017 à 11:58:28  profilanswer
 

verseb a écrit :


 
Par contre, pour le problème de revenu des lecteurs, je trouve ça scandaleux. On fait souvent n'importe quoi avec l'argent public et on est pas capable de sécuriser un peu les auteurs. ( Dans les autrespays, à ventes égales, ( ne parlons pas d'un King ou d'un Martin évidemment), la situation ets la même pour les auteurs ?). Résultat des courses : des gens talentueux qui font autre chose car faut bien bouffer à la fin du mois.


 
pour les anglophones même un auteur très moyen peut très bien gagner sa vie, parce que le nombre de lecteurs possible est totalement différent, et que le marché français aime publier (parce qu'on a déjà des chiffres de vente, donc moins de risques) et lire de la trad. et l'achat de droits brasse beaucoup d'argent.  
 
le truc pour "nous" ça serait d'être traduits, mais où et comment? on a pas d'agent. on fait tout nous mêmes, négocier les contrats, démarcher les maisons d'éd, les journées pro des salons du livre nous sont fermées, alors que c'est là qu'on pourrait rencontrer les agents étrangers. moi on m'a proposé de traduire à mes frais les premiers chapitres de mon premier bouquin, et de les envoyer aux maisons d'éd anglo. c'est complètement con. je ne vais pas racler trois mille balles sur ce que me rapportent mes livres pour payer une trad de ma poche.  
 
il y a énormément de bourses à la création dans beaucoup de domaines, mais pas dans l'écriture. il y a une bourse décernée quatre fois par an, à trois niveaux différents (genre 1.500, 3.000 et 7.000 euros, je crois, versées en partie après avoir gagné la bourse, et une autre partie quatre ans après), sur dossier et étude de manuscrit. encore une fois c'est comme ça, ce qui m'emmerde à un niveau personnel c'est le discours sur le pays de la culture, ou encore les insultes (oui) quand on demande à être payés pour aller en salons et animer des tables rondes ou des ateliers d'écriture. et quand je dis payés c'est genre cent balles pour une journée. les insultes (oui) quand on ne peut pas venir sur un salon; perso j'ai déjà refusé un déplacement de huit heures de train alors que j'étais enceinte de sept mois et la personne en face a essayé de me pourrir et je sais que je ne serai plus jamais réinvitée sur son salon.  
 
en fantasy/sf le marché anglo est différent; comme il y a des supports pour publier de la nouvelle, on peut se faire connaître avec des textes courts, ce qui est devenu disons-le, impossible en france. tout a fermé. du coup il faut pondre un roman directement, ce qui n'est pas possible pour la majorité des auteurs, et ce qui donne en général des trucs pas terribles, de toute façon.  
 
après, je suis dans une situation particulière, mon premier roman en deux volumes s'est vendu à 25.000 exemplaires, a été plusieurs fois réimprimé, est sorti en poche et en omnibus, on en a causé dans la presse américaine, mes livres ont eu tous les gros prix français et le plus gros européen, je suis passée quatre fois à france culture, j'ai pu publier un post-apo, un roman steampunk (va vendre ça à une maison d'éd), j'ai été démarchée par une maison d'édition que je trouve mythique, franchement je peux arrêter sans regrets et c'est une grande chance, et le résultat de beaucoup de boulot. si avec tout ça ça ne marche pas financièrement, je ne vois pas ce que je peux faire de plus, sans traduire ou faire de la commande.  
du coup, comme tu dis, je fais autre chose, parce qu'avec tout ça je n'estime pas les retours assez notables pour continuer de la façon dont je l'ai fait. ce que je fais je le fais par pur plaisir; je fais ce que je veux dans la mesure du réaliste et je n'en démordrai pas. et c'est là où le cv de mes livres me permet d'avoir quand même beaucoup de libertés dans les maisons d'édition et que je dis que ma situation est particulière.

n°51935808
Lourspd
je crois qu'il a faim
Posté le 25-12-2017 à 11:59:25  profilanswer
 

MasonAge a écrit :

vous êtes la chair à canon de l'industrie du livre...


 
c'est exactement ça.  :D

n°51937648
The_Declar​ation
the dark should fear me
Posté le 25-12-2017 à 20:40:20  profilanswer
 


Je t'aime pédée !

 
Lourspd a écrit :

 

je ne partage pas cet avis mais je me souviens du coup de gueule d'une éditrice qui fermait sa boîte, coup de gueule lancé à force de recevoir les mails désolés de ses lecteurs; en gros, elle disait que si ils avaient aimé sa boîte, et bien il aurait fallu acheter leurs livres. une boîte sans argent, elle ferme, c'est tout. j'ai trouvé ça dur de sa part mais quand tu reçois deux cents cinquante mails de lecteurs qui te jurent qu'ils auraient bien acheté un livre mais que leur chien était malade, et que tu sais, toi, que s'ils l'avaient fait, ta boîte serait encore ouverte, ça doit bien faire chier. parce que cette boîte-là, que je ne citerai pas, une fois fermée ça a été des dizaines d'auteurs "de style" qui n'ont plus pu publier. donc qui ont arrêté.

 



Faudra vraiment que je lise tes bouquins !  [:redrofl1]

 

Je trouve qu'aujourd'hui plus qu'avant, les gens ont tendance à bouffer ce qu'on leur donne, sans sourciller.

 

C'est un peu la faute :
* au marketing, omniprésent, et au fait que tout le monde réfléchit de plus en plus en termes de retour sur investissement. Si en plus le lectorat s'affaiblit, ça doit s'exciter plus que jamais sur les têtes de gondole.
* au numérique : internet, Amazon et la dématérialisation ont fait que tout à coup les gens ont eu accès à tout. Toute la musique jamais composée, tout le cinéma, toute la littérature. Et aussi les moyens de consommer tout ça, légalement ou non. Cette explosion, paradoxalement, réduit la diversité vu que devant un choix presque infini le consommateur, perdu, finit par s'en remettre aux valeurs sûres ou à celles qu'on lui met sous le nez.
Cette facilité, cet accès perpétuel, font que le plaisir de la recherche disparaît. Avant un fan de fantasy il découvrait l'offre en arpentant les rayons de librairie. Il découvrait des auteurs, des couvertures, les nouveautés. Ainsi il prenait le temps d'hésiter, de s'interroger, de former des choix et de découvrir ses goûts. Sur Amazon on anticipe ses choix ou on les façonne à coups d'algorithmes. Et bientôt c'est Siri ou Alexa qui décideront de ce qu'il consommera.
* les réseaux sociaux et plus généralement l'afflux constant de médias, l'interconnexion permanente de tous. Ça crée d'incroyables phénomènes de mimétisme. Le zeitgeist est amplifié et il devient de plus en plus difficile de renoncer à consommer la dernière œuvre dont tout le monde parle. Du coup si les gens lisent de moins en moins et qu'ils commencent par lire Dan Brown et Game of Thrones avant d'éventuellement lire autre chose, ça laisse des miettes pour les autres.

 

Bref, prends soin de toi et que le monde de l'édition aille se faire ******. Si les gens sont contents de brouter du Goodkind après tout...

 

n°51939050
vl1blaknr
Posté le 26-12-2017 à 04:12:34  profilanswer
 

Lourspd a écrit :


 
pour les anglophones même un auteur très moyen peut très bien gagner sa vie, parce que le nombre de lecteurs possible est totalement différent, et que le marché français aime publier (parce qu'on a déjà des chiffres de vente, donc moins de risques) et lire de la trad. et l'achat de droits brasse beaucoup d'argent.  
 
le truc pour "nous" ça serait d'être traduits, mais où et comment? on a pas d'agent. on fait tout nous mêmes, négocier les contrats, démarcher les maisons d'éd, les journées pro des salons du livre nous sont fermées, alors que c'est là qu'on pourrait rencontrer les agents étrangers. moi on m'a proposé de traduire à mes frais les premiers chapitres de mon premier bouquin, et de les envoyer aux maisons d'éd anglo. c'est complètement con. je ne vais pas racler trois mille balles sur ce que me rapportent mes livres pour payer une trad de ma poche.  
 
il y a énormément de bourses à la création dans beaucoup de domaines, mais pas dans l'écriture. il y a une bourse décernée quatre fois par an, à trois niveaux différents (genre 1.500, 3.000 et 7.000 euros, je crois, versées en partie après avoir gagné la bourse, et une autre partie quatre ans après), sur dossier et étude de manuscrit. encore une fois c'est comme ça, ce qui m'emmerde à un niveau personnel c'est le discours sur le pays de la culture, ou encore les insultes (oui) quand on demande à être payés pour aller en salons et animer des tables rondes ou des ateliers d'écriture. et quand je dis payés c'est genre cent balles pour une journée. les insultes (oui) quand on ne peut pas venir sur un salon; perso j'ai déjà refusé un déplacement de huit heures de train alors que j'étais enceinte de sept mois et la personne en face a essayé de me pourrir et je sais que je ne serai plus jamais réinvitée sur son salon.  
 
en fantasy/sf le marché anglo est différent; comme il y a des supports pour publier de la nouvelle, on peut se faire connaître avec des textes courts, ce qui est devenu disons-le, impossible en france. tout a fermé. du coup il faut pondre un roman directement, ce qui n'est pas possible pour la majorité des auteurs, et ce qui donne en général des trucs pas terribles, de toute façon.  
 
après, je suis dans une situation particulière, mon premier roman en deux volumes s'est vendu à 25.000 exemplaires, a été plusieurs fois réimprimé, est sorti en poche et en omnibus, on en a causé dans la presse américaine, mes livres ont eu tous les gros prix français et le plus gros européen, je suis passée quatre fois à france culture, j'ai pu publier un post-apo, un roman steampunk (va vendre ça à une maison d'éd), j'ai été démarchée par une maison d'édition que je trouve mythique, franchement je peux arrêter sans regrets et c'est une grande chance, et le résultat de beaucoup de boulot. si avec tout ça ça ne marche pas financièrement, je ne vois pas ce que je peux faire de plus, sans traduire ou faire de la commande.  
du coup, comme tu dis, je fais autre chose, parce qu'avec tout ça je n'estime pas les retours assez notables pour continuer de la façon dont je l'ai fait. ce que je fais je le fais par pur plaisir; je fais ce que je veux dans la mesure du réaliste et je n'en démordrai pas. et c'est là où le cv de mes livres me permet d'avoir quand même beaucoup de libertés dans les maisons d'édition et que je dis que ma situation est particulière.


 
Tu peux poster des liens de tes bouquins?
 
Sinon pour ce qui est de l'industrie je trouve que ça fonctionne un peu à l'aveugle mais parfois au courage, y'a quand même de ces merdes, t'as l'impression qu'ils jouent au loto...

n°51939545
__nicolas_​_
Posté le 26-12-2017 à 10:13:42  profilanswer
 

En faisant un peu de tri, je viens de retrouver le Boucher et la Servante et ça m'a redonné envie de les lire.
 
En passant sur ce thread, je vois que tu as sorti un préquel: la main de l'empereur (t1 et t2).
 

Grenouille Bleue a écrit :


 
Hélas, je n'ai aucune voix au chapitre.
Genre demain les Mannequins sort aussi en poche (le 2e Fitz) et du coup ils baissent le prix de l'epub.
je dis "ah cool, vu que le poche est à 6,60, vous mettez l'epub à 5 et des bananes, c'est ça ?"
Et ils me répondent "non non, on le met à 7,20"
...
...
...
"Euh, pourquoi plus cher que le poche papier ?"
"C'est notre politique"
"Ah ok".


 
Deux (ou trois) ans après avoir demandé, on peut enfin avoir les livres de notre chère Grenouille en format epub sans DRM et moins cher que le papier ! (bon pas moins cher que le poche mais vu qu'il n'y a pas de version poche  :D )
 
https://livre.fnac.com/a9925648/La- [...] livier-Gay
https://livre.fnac.com/a10349027/La [...] livier-Gay
 
20€ la version papier et 12.99€ la version epub sans DRM.


Message édité par __nicolas__ le 26-12-2017 à 10:14:37
n°51939711
guigr
Posté le 26-12-2017 à 10:45:55  profilanswer
 

Question con. Ça vous donne envie d'acheter des livres d'auteurs qui font du young adult, de l'enfance, de la fantasy, de la chick lit... ? Perso et sans vouloir manquer de respect à notre auteur local ça ne me donne aucune envie de tenter de voir si c'est un "vrai" auteur.
Et si c'est le seul moyen de bouffer, ça décrédibilise obligatoirement les auteurs français.

Message cité 7 fois
Message édité par guigr le 26-12-2017 à 10:47:12
n°51939747
laa-laa
Posté le 26-12-2017 à 10:50:50  profilanswer
 

Obligatoirement carrément ?

 

Pour moi ça signifie qu'il y a du talent à réussir à se mettre à la hauteur du public.
J'ai lu la main de l'empereur c'était très bien.
Et la bit lit n'est pas forcément à chier, Mercy Thompson est très bien écrit par exemple. C'est pas parce que c'est ciblé pour un public dans un mouvement bien précis que c'est mauvais.

Message cité 1 fois
Message édité par laa-laa le 26-12-2017 à 10:52:07
mood
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