Reprise du message précédent :

Bien vu !    

 
 
c'est drole en effet, mais c'est surtout la meilleure explication jusqu'a présent  

 
Hello,
 
Je te conseillerais de relire ton texte, et de l'alléger de près de 50%. Ce n'est pas un problème de style, plus de concision dans ta pensée.
J'ai l'impression que tu écris cinq phrases pour décrire quelque chose qui pourrait être résumée à une seule, ce qui peut donner une impression de lourdeur. Attention, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'étaler parfois, mais sur des points qui te paraissent essentiels pour le caractère, les personnages ou l'histoire.
 
Pour prendre quelques exemples:
 

Tout ça pour dire qu'il mange comme un porc malgré de mauvaises analyses.
 

 
Tout ça pour expliquer qu'il bosse dans l'informatique et qu'on ne l'apprécie pas à sa juste valeur.
 

 
Tout ça pour réexpliquer qu'il est dans l'informatique et qu'on ne l'apprécie pas à sa juste valeur (et que son boss s'appelle Thierry).
 
Par ailleurs, tu as choisi d'écrire ce passage du point de vue de Nathan. Du coup, tu peux t'épargner tous les "se dit Nathan", "pensa Nathan", "jugea Nathan".

Je tiens à cette 3ème personne car le narrateur est un personnage du livre...
 

L'objectif de ce 1er chapitre est de décrire le personnage principal, de montrer qu'il est embourbé dans son quotidien professionnel et qu'il aspire au succès (euh... Comme tout le monde   )
 

Je prends ! Merci de ta réponse.

 
Comme tous les jours, Nathan avait choisi une pizza. Il aurait dû prendre des endives, comme son médecin le lui avait conseillé - mais le légume ne lui inspirait pas confiance. Trop blanc, trop fade, trop endive.
 

Ou bien:
Devant la pizza, il aurait dû faire "nan !", Nathan.

 

 
 
ouaaaaaaaaiiss , c'est mieux , beaucoup mieux

Le truc, c'est que tu ne décris pas grand chose, c'est surtout une longue jérémiade sur le fait de ne pas être reconnu à sa juste valeur. Ce ne serait pas pour autant une bonne idée de décrire son quotidien, note bien, vu que tout le monde vit un quotidien pesant et sait parfaitement à quoi ça ressemble.
 
Projette-toi dans une soirée où un mec que tu vois pour la première fois t'aborde et te prends la tête direct sur son boulot qui le saoûle et que même que c'est pas juste parce qu'il est le meilleur de l'équipe et qu'il devrait être chef et que tout le monde lui passe devant et qu'il est trop bon, allez, parce qu'il n'ose pas s'affirmer et il n'a pas les dents qui rayent le parquet comme les autres etc. Ajoute à ça que le mec a du bide, une hygiène douteuse, qu'il bosse pour des pourritures de traders et qu'en tant qu'ingé info dans la finance il gagne probablement 3 fois ton salaire. Au bout de quelques minutes, tu n'as plus qu'une idée en tête : échapper à ce gros boulet qui se la joue Calimero (et accessoirement espérer qu'il va partir de bonne heure pour ne pas rater sa séance de branlette quotidienne avec sa collection de porno asiatique).
 
Bref, n'inflige pas aux lecteurs ce que tu détesterais que l'on t'inflige IRL.

Tout peut être crédible dans une fiction. Là, ce qui me fait tiquer, ce n'est pas qu'il démissionne sur un coup de tête (je l'ai fait une bonne dizaine de fois ), c'est la manière dont il le fait, qui relève du fantasme, et le fait que ce fantasme est un énorme cliché (tout le monde en a rêvé un millier de fois).

Ok Grenouille. Merci pour ces conseils. J'ai toujours peur de ne pas en dire assez. Manifestement, il faut que je soigne énergiquement cette crainte !    

Sans vouloir être désagréable, je préfère le coup de l'endive de Grenouille.    

Non mais oui, on voit le pro quoi

Tout l'enjeu et de fait, la difficulté, est d'écrire ce qui se passe dans sa tête sans tomber dans la calimérite... Penses-tu qu'en suivant les conseils de Grenouille Bleue, je peux m'en sortir ?

Je connais deux personnes qui ont fait ça et les deux étaient très probablement dépressifs ou avaient d'autres problèmes psychologiques (doctissimo staïle hein, c'est d'après les symptômes ou les crises que j'ai pu voir chez eux et la dégradation de leur état que j'ai observée dans l'environnement de travail). Ils n'ont pas laissé de mot. D'ailleurs, on ne les a jamais revus

Le premier est vraiment parti sur un coup de tête après une grosse engueulade avec un collègue, il s'est levé, il a fait "je rentre chez moi kthxbai" et pouf il était plus là.

je suggère de changer le nom du docteur Chaignaud par Marcel André Henri Félix Petiot, dit le docteur Petiot.
 
Pour le reste je me suis fait chier grave.

Ce n'est pas très constructif mais ça a le mérite d'être clair.    

Tu te trompes.

 
Mais bon, contexte, toussa... Là, on a perso de 45 ans, qu'on devine puceau, qui est dans cette boîte depuis 5 ans, dont on suppose que le quotidien est le même depuis 20 ans avec toutes ses petites manies (le fait qu'il mange chaque jour la même chose le suggère) et dont les préoccupations que l'on vient de lire sont de l'ambition (il voudrait monter dans la hiérarchie) et le fric (qu'il assimile au statut social). Donc là, je sais pas, mais ça ne colle pas du tout.

Wow

Sinon, je rejoins certains avis : c'est vraiment long et si on a un personnage aussi "normal" ou "commun" par certains aspects, est-ce que ça vaut vraiment le coup de rentrer dans autant de détails ?
 
Par exemple :  
 

 
Soit ton public est composé d'informaticiens et crois-moi ils n'ont pas du tout envie d'entendre parler de ça, surtout s'ils ont fait ce genre de choses pendant dix ans avant de péter un câble, prendre un fusil et tuer quelqu'un.
 
Soit ton public est fait de philistins et... en fait c'est pareil. Quel informaticien n'a jamais vu l’œil de son interlocuteur devenir vitreux dans une conversation, et se lire sur son visage crispé "ohmondieu pourquoi je lui ai demandé quel boulot il fait mais POURQUOI §§§" ?
 
En plus, ça me rappelle un débat entre mes grands parents à propos d'un roman dans lequel un des personnages tricotait un pull (c'est un sujet sensible chez les grand-mères ) bref l'auteur s'était senti obligé de décrire le tricot mais avait fait ça n'importe comment, ça allait pas du tout à ma mère-grand. D'un autre côté, s'il ne l'avait pas du tout décrit elle lui aurait probablement reproché de ne pas avoir bossé du tout son sujet (à quoi ça tient hein).
 
Moralité, y a des sujets dangereux.

 
Il manque le jeu de mots, ceci dit
 

 
Félicitations, tu as une qualité qui manque à beaucoup d'écrivains: la capacité de prendre avec le sourire les remarques blessantes.
Mine de rien, c'est extrêmement important.

Un jeu de mots ? Quel jeu de mots ? Houla ! Il est vrai qu'à la relecture on peut en déceler un...    
 

Merci.  

bon alors j'ai pas été blessant, je dis ce que je pense, ça n'a rien de personnel, je pense même notre auteur sympathique, effectivement.  
Bien sur que je prend pas souvent des gants, toutes ces vierges effarouchées et leurs textes sacrés, c'est tellement révélateur !  
Pour ce texte, précisément, ce n'est même pas le style qui me pose problème, c'est pas si mal écrit, mais pour moi c'est immersion zéro, ça me dit rien et j'ai trouvé ça lourd, anecdotique et ennuyeux. Voilà.  

 
Ah mais tu as bien raison de donner ton opinion - heureusement qu'il reste des gens honnêtes, c'est ça qui permet de se remettre en question
Simplement, beaucoup d'auteurs que je croise en salon s'énervent dès qu'on ose remettre en question la moindre virgule de leur sacro-saint écrit, et je trouve ça dommage. Pour moi, c'est une force d'accepter les retours, positifs comme négatifs.

D'accord.
Dans les salons, les gens sont publiés, ça leur donne une sorte de  sentiment d'impunité. Que le lecteur reste roi, quoi qu'il arrive et vive la vie !
Tiens, je viens de penser, juste là, (au secours !) :  
Ecrire c’est se sentir vivant, lire c’est l’oublier un peu.
 Je vais le faire dire un jour à ma petite Potka Glaisan, là-bas.

la moitié des gens dans les salons sont auto-publiés. Et la majeure partie de ceux-ci le sont parce qu'ils n'ont jamais accepté qu'on leur conseille de rajouter une virgule.

dinac, ce qui me pose problème dans ce que j'ai lu, c'est le côté manichéen du récit. D'un côté on a Nathan, le Gentil, mec hyper doué en informatique, qui sauve sans arrêt la vie de ses collègues et de sa boîte en trouvant toujours LA solution et en développant des programmes exempts de toute anomalie.
De l'autre côté, les Méchants, c'est à dire le reste de la Terre, dont ses collègues fumistes et opportunistes sont les plus fidèles représentants. Nathan fait caca des pétales de roses mais on lui reproche d'aller aux cabinets ; ses collègues tuent des enfants à la machette et sont félicités pour cela.  
Moi, Nathan, j'ai envie qu'il crève avant la 10ème page.
 
Donc soit pour toi ce que décrit et pense Nathan est objectif, et dans ce cas-là on tombe dans le cliché absolu, le conte pour gogoles. Soit tu veux que ce soit subjectif, et dans ce cas-là ce serait bien que tu nous fournisses les clés de décryptage.
Par exemple, dans ce passage :  

 
juste en modifiant un peu comme cela :

C'est grossier, voire vulgaire, mais ça traduirait beaucoup mieux la pensée du personnage, sa subjectivité, et son aigreur. Et du fait de rendre le personnage un peu vulgaire lorsqu'il pense à son boulot, ça le rend du coup crédible. Et surtout ça t'exonère de pas mal d'explications qui consistent à décrire toute la splendeur de Nathan d'une part, et toute la médiocrité de ses collègues d'autre part.
 
 
En ce qui concerne la forme, là aussi il faut se méfier des clichés que l'on utilise par paresse, histoire de ne pas s'emmerder à décrire une situation bien connue. Surtout quand ça ne tient pas la route.
Exemple :

Si je me représente la scène, j'en déduis que personne ne l'écoutait auparavant, puisqu'ils se mettent tous à tourner simultanément la tête vers lui.  
Or tu dis, quelques lignes au-dessus que la jeune femme a réussi à attirer l'attention, que des personnes se sont mises à poser des questions à Nathan, et deux personnes se montrent même très intéressées. Alors on pourrait ergoter sur le fait que ok ils suivent la conversation, mais que là c'est uniquement vers LUI qu'ils tournent la tête. Mais non, ça ne fonctionne pas, la scène n'est pas crédible, l'attention était déjà sur Nathan, les yeux déjà tournés dans sa direction.
Surtout qu'après le classique "tous les regards s’étaient tournés vers lui", on a le non moins classique "il baissa les yeux, et sentit le rouge lui monter aux joues". Il ne manque plus que le silence assourdissant.
 
Je dis cela presque sans cynisme (et ça me coûte, t'as pas idée...), je pense que c'est le genre d'erreur classique (de débutant ?) que de tomber dans ce genre de piège, par manque d'exigence à mon avis. "Inutile de s'attarder sur cette scène, donc je donne au lecteur les clés de décryptage qu'il connait pour ce genre de situation". Si c'est une ou deux fois dans le livre, tu seras pardonnée. Si chaque scène de honte, de colère, de joie, de surprise, etc, est expédiée de la même façon, le lecteur va vite s'ennuyer. Alors que bien souvent, c'est justement dans ce genre de non-scène que l'auteur peut faire la différence, imposer son style, son regard, son rythme. C'est une rigueur qu'il doit s'imposer à lui, à mon avis, s'il veut imposer ses personnages et son histoire à ses lecteurs.

 
Et ça change quoi au fait qu'un lecteur puisse s'emmerder à les lire ?

je sais pas, une grenouille ?

Ca tombe bien, c'est ce qui lui arrive.    
 

Sans doute mais il doit y avoir moyen d'y parvenir autrement qu'en étant vulgaire... A moi de trouver...    
 

Ce n'est pas ce que je dis. Au départ, la discussion avec la jeune femme a lieu à la table d'à côté et Nathan écoute l'air de rien sans participer (personne ne lui pose de question). Mais ce n'est peut-être pas clair.
 
Bref, pour résumer, si je vous écoute tous, il faudrait tout ré-écrire complètement, il n'y a rien qui mérite d'être conservé !  
Bon...

 
Tu peux remplacer "ces connards" par "ces fainéants" ou "ces incompétents".

ben s'il meurt à la page 10, ça change tout ! Tu peux conserver l'histoire en l'état

Merci. J'aime assez "fumiste" aussi.

 
A la bonne heure !    

Oui mais alors il faudrait alors faire comprendre si c'est subjectif ou pas

"enculés" c'est vulgaire ?

Pas si tu le dis avec amour.

Euh... Comment dire... Elégant ?

En même temps, j'ai jamais dit et entendu autant de grossièretés qu'au boulot (dans l'informatique donc). Ça gueulait BEN DIS6LUI QUE C4EST UN TROU DU CUL §§§ au téléphone (open space, tout ça ), ça répondait DANS TON CUL §§§ à toute question commençant par "où", et ça c'est quand on était pas en train de se traiter de connards ou de dire du mal de notre hiérarchie ou des commerciaux de SSII et de toutes les activités auxquelles ils peuvent se livrer (de même que leurs orifices) dans l'espoir d'un contrat

Edit : et j'oublie l'expression très élégante de certains chefs "on va les violer" / "faut les violer" quand il s'agit de faire passer un projet auprès d'une équipe.

uniquement quand je mets les deux mains...

Je suis à la recherche de formation pour pouvoir écrire des lettres administratives, des articles de presse.
 
Mon problème c'est que je n'arrive pas à rédiger vite et bien. Il me faudrait un méthode.