Le conseiller militaire David Kelly se serait tranché les veines  
 
LONDRES (Reuters) - Le Dr David Kelly, conseiller scientifique du gouvernement britannique impliqué dans la controverse sur la guerre en Irak, a succombé à une hémorragie après s'être apparemment tranché les veines du poignet gauche, a annoncé la police britannique.
 
"Je suis en mesure de confirmer que le corps découvert hier à 9h30 à Harrowdown Hill a été identifié comme étant celui de David Kelly", a déclaré un porte-parole de la police lors d'une conférence de presse télévisée.
 
"L'examen post-mortem a révélé que la cause du décès était une hémorragie due à une blessure au poignet gauche. La blessure est susceptible d'avoir été causée par un objet tranchant. Nous avons retrouvé sur place un couteau et une boîte ouverte de Coproxamol", a ajouté le porte-parole. Le Coproxamol est un analgésique.
 
"Notre enquête se poursuit. Rien n'indique à ce stade qu'un tiers ait été impliqué", a-t-il encore dit.
 
A Hakone, une ville thermale à l'ouest de Tokyo, le Premier ministre britannique Tony Blair avait auparavant plaidé pour que cessent les spéculations sur le décès de Kelly.
 
La mort de ce microbiologiste auprès du ministère de la Défense, dont le corps a été retrouvé vendredi, suscite des questions graves quant à l'attitude du gouvernement dans la polémique sur les armes de l'Irak, ceci alors que la confiance de l'opinion en son Premier ministre est déjà très érodée.
 
"J'espère que nous pouvons laisser de côté les spéculations ainsi que les accusations, et autres contre-accusations", a déclaré Blair au début de l'étape japonaise de sa tournée en Asie.
 
Il a ajouté qu'il fallait laisser l'enquête judiciaire indépendante ordonnée par le gouvernement sur le décès du scientifique suivre son cours normalement.
 
"Pendant ce temps nous tous, hommes politiques et médias, devons faire montre de respect et de retenue."
 
Il s'en est tenu à cette ligne quelques heures plus tard lors d'une conférence de presse commune avec son homologue japonais Junichiro Koizumi qu'il a rencontré à Hakone, une ville thermale à l'ouest de Tokyo.
 
Visiblement fatigué, les traits tirés, Blair a répondu à un journaliste qui l'interrogeait sur le sujet qu'il ne dirait plus rien jusqu'à la fin de l'enquête. Il a laissé sans réponse une question sur la possibilité de le voir démissionner.
 
Il s'est en revanche exprimé à propos de la question nucléaire nord-coréenne. "Il y a un vrai danger posé par la Corée du Nord et son programme d'armes nucléaires et je ne crois pas que l'on puisse se détourner de ce danger ou faire comme s'il n'existait pas", a-t-il déclaré.
 
Il a salué "l'engagement constructif de la Chine" et a dit soutenir la position des Etats-Unis qui souhaitent des discussions multilatérales impliquant le Japon, la Chine et la Corée du Sud. La Corée du Nord souhaite pour sa part des discussions bilatérales avec Washington.
 
Des membres du cabinet britannique ont déclaré que Kelly était sans doute à l'origine d'une information de la BBC selon laquelle le gouvernement aurait "corsé" des renseignements sur les armes dont aurait disposé Bagdad pour justifier la guerre.
 
La découverte dans l'Oxfordshire (sud de l'Angleterre) d'un corps correspondant selon la police à celui de Kelly a provoqué des réactions en chaîne dans les milieux politiques, l'opposition demandant aussitôt à Blair d'abréger son déplacement pour rentrer à Londres.
 
Ce développement risque de replacer la question des armes irakiennes au centre du voyage de Blair, qui devait commencer par un discours sur l'euro devant des représentants des milieux d'affaires.
 
Blair avait espéré conforter sa stature d'homme d'Etat international à la faveur de sa visite au Japon, en Corée du Sud, en Chine et à Hong Kong, où il entendait aborder des questions pressantes comme le programme nucléaire nord-coréen.
 
 
QUESTIONS
 
Mais il devra sans doute désamorcer une avalanche de questions sur Kelly, qui plus est sans l'aide de certains de ses plus précieux collaborateurs. Son conseiller pour la communication, Alastair Campbell, qui est au centre de la controverse sur les armes, a regagné Londres jeudi de Washington où Blair avait rencontré le président américain George W. Bush.
 
Kelly avait été entendu mardi à Londres par une commission parlementaire après avoir reconnu s'être entretenu avec un journaliste de la BBC, Andrew Gilligan. En mai, ce dernier avait cité une source de premier plan au sein des service de renseignement selon laquelle Campbell avait introduit dans un rapport un passage affirmant que Saddam Hussein pouvait déployer des armes de destruction massive en 45 minutes.
 
Le gouvernement a rejeté à maintes reprises ces allégations, mais la controverse n'est pas retombée pour autant.
 
Kelly avait démenti devant la Commission des affaires étrangères des Communes avoir fourni de telles informations à Gilligan, ajoutant qu'il ne pensait pas être la source principale du journaliste. La commission parlement semble avoir été convaincue par ses explications et a jugé que le scientifique était un "bouc émissaire" du gouvernement.
 
Blair n'a pas réussi à se défaire de la polémique sur les armes irakiennes bien qu'il ait mis toute son ardeur à défendre le bien-fondé de l'intervention anglo-américaine contre Saddam Hussein.
 
Le Premier ministre a reçu une ovation au Congrès américain jeudi à Washington mais, lors d'une conférence de presse donnée avec Bush, il a aussitôt dû justifier les renseignements utilisés pour donner un fondement aux opérations militaires.  

Pour Berlusconi, actuel président en exercice de l'Union européenne, et lui même au centre d'une autre polémique, pour avoir comparé à un gardien de camp de concentration nazi un député allemand au Parlement européen, cette visite au ranch présidentiel américain représente une consécration, M. Bush n'accordant ce privilège qu'à ses alliés les plus proches.

Un Américain sur deux (51%) affirme avoir des doutes et des réserves sur la capacité du président George W. Bush à diriger le pays, selon un sondage Time/CNN à paraître lundi.

Toutefois 54% des personnes interrogées pensent que le président n'a pas cherché délibérément à tromper le pays au sujet de l'imminence de la menace irakienne.

ISHAKY, Irak (AP) -- L'armée américaine a mené un raid contre la résidence d'un riche vendeur de voiture dans une zone rurale du centre de l'Irak après qu'un homme se présentant comme le mécanicien de Saddam Hussein eut affirmé que l'ancien président irakien s'y cachait.  
 
Quatre véhicules de combat Bradley ont forcé le mur d'enceinte de cette résidence située à Ishaky, sur les bords du Tigre, à environ 60km de Bagdad, non loin de Takrit, le berceau de Saddam Hussein, selon le capitaine Karl Pfuetze, dont l'unité de la troisième brigade du quatrième régiment d'infanterie a mené l'opération.  
 
Plusieurs dizaines de militaires américains ont pénétré dans la propriété qui comprenait trois bâtiments reliés les uns aux autres, représentant environ 50 pièces. Les soldats n'ont pas trouvé trace de Saddam Hussein et n'ont pas découvert de tunnels permettant de s'enfuir de la propriété. Le propriétaire de la résidence, Mansour Hamad, et l'homme qui avait fourni le renseignement infructueux ont été interpellés. AP  
 

Des proches de Saddam arrêtés lors d'une opération à Mossoul
[2003-07-22 15:24]
 
 
MOSSOUL, Irak (Reuters) - L'armée américaine a annoncé mardi l'arrestation de plusieurs membres de l'entourage de Saddam Hussein lors d'une opération dans une maison de Mossoul, dans le nord de l'Irak, au cours de laquelle un Irakien a été tué.
 
"Des individus très intéressants pour les forces de la coalition se cachaient dans le bâtiment", a indiqué à Reuters le lieutenant-colonel William Bishop, de la 101e division aéroportée.
 
Selon certaines rumeurs rapportées par les habitants de Mossoul, les fils de Saddam Hussein, Oudaï et Qoussaï, se cacheraient dans la région.
 
"Ce matin, nous nous sommes rendus vers ce bâtiment et nous l'avons encerclé. Et nous avons arrêté plusieurs de ces personnalités très intéressantes", a déclaré Bishop.
 
Des témoins ont déclaré que des gens présents dans la maison avaient tiré sur les soldats américains alors que ceux-ci approchaient. Les Américains ont alors fait appel à des hélicoptères en renfort avant de prendre d'assaut le bâtiment.
 
Bishop a déclaré qu'un Irakien avait été tué et cinq autres blessés lors des combats.
 
Le bâtiment, une grande villa, a été très endommagé et son plafond, apparemment touché par un missile, s'est effondré.
 
Les autorités américaines ont annoncé la capture de 34 des 55 personnes figurant sur leur liste des personnalités de l'ancien régime les plus recherchées mais elles n'ont retrouvé ni Saddam Hussein ni ses deux fils.
 

Publication par Amnesty International d'un mémorandum accablant pour les Américains. L'organisation internationale Amnesty International a dressé, mercredi, un bilan accablant de la situation des droits humains en Irak, après plus de cent jours d'occupation, exigeant des forces américano-britanniques qu'elles remplissent leurs "promesses" vis-à-vis des Irakiens. L'organisation non gouvernementale a affirmé, lors de la présentation d'un "mémorandum d'inquiétudes sur la loi et l'ordre" en Irak, avoir reçu "des informations sur des cas de torture et de mauvais traitements infligés par les forces de la coalition". Des détenus auraient été empêchés de dormir, mis lontemps dans des positions douloureuses, ou exposés alternativement à une musique assourdissante, une longue période sous une cagoule suivie d'une exposition en pleine lumière. "De tels traitements correspondraient à des actes de 'torture et traitements inhumains' interdits par la quatrième convention de Genève et les lois internationales sur les droits de l'homme", déclare l'organisation. Les responsables militaires américains n'ont fait aucun commentaire.  
 
Amnesty a demandé à plusieurs reprises de visiter les centres de détention américains, mais elle s'est heurtée à un refus. Selon Amnesty, des milliers de personnes sont maintenues en détention, par exemple dans la prison d'Abou Ghraib, de sinistre réputation sous Saddam Hussein, ou dans le camp Cropper, près de l'aéroport de Bagdad. Amnesty a aussi récolté plusieurs témoignages sur des cas de détenus morts en prison, "la plupart à la suite de tirs de membres des forces de coalition".  
 
Les méthodes employées par les soldats américains lorsqu'ils recherchent des armes sont aussi mises en cause. "Des membres de la coalition procédant à des fouilles dans des maisons (...) endommagent ou détruisent des biens sans justification", rapporte Amnesty. "Il y a aussi de nombreux témoignages signalant des confiscations de biens, dont d'importantes sommes d'argent, lors d'arrestations", ajoute l'ONG. "Les Irakiens ont déjà souffert assez longtemps. Il est honteux de voir des personnes détenues dans des conditions inhumaines sans que leur famille soit informée et sans accès à un avocat ou un juge, souvent pendant des semaines, a déclaré, dans un communiqué, Mahmoud Ben Romdhane, chef de la délégation d'Amnesty en Irak. Les promesses en matière des droits des l'homme pour tous les Irakiens ne sont toujours pas tenues." L'organisation relève toutefois, au rang "des bonnes mesures prises par les gouvernements britannique et américain en tant qu'autorité provisoire, la suspension de la peine de mort et l'abolition des tribunaux (spéciaux), connus pour leur inéquité".