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+sieurs choses. La France est la première destination touristique au monde, notamment grâce au nombre et à la qualité des festivals.
Si tous les festivals concernés sont amputés de nombreuses activités par la grève, les touristes décommanderont ou écourteront leurs vacances. Nous montrerons alors que nos métiers ont un impact direct sur les activités économiques.
Ceci pour dire que même si les activités artistiques sont jugés inutiles sur le plan du contenu par certains, elles sont indispensable pour la bonne santé économique du pays.
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Je ne reviendrai pas la-dessus, il a ete bien precise que les festivals, et le travail quotidien des intermittents, participe au rayonnement culturel de la France, mais n'en est pas l'unique cause. Le tourisme de masse n'est pas celui des festivals, mais celui des grandes villes (site à fréquentation majeure: Versailles, Louvres, Tour Eiffel, Arc de Triomphe, Notre-Dame de Paris, à peu près dans cet ordre).
Les festivals sont un mayon important de ce dispositif, mais ne sont pas leur fondation principale. D'ailleurs, le nombre de festivals était bien moins important il y a 15 ans, et la France était déjà la 1ère destination touristique du monde. Mais l'apport essentiel des festivals à été de faire découvrir des régions, et non plus seulement d'avoir des touristes concentrés sur quelques sites majeurs.
C'est d'ailleurs la raison d'être de l'implication financière des collectivités locales.
Enfin, le status des intermittents, s'il est mis en exergue pendant les festivals, ne se résume certainement pas à ceux-ci. Ramener à l'année, je pense que si l'on considère le nombre de journée-cachets exercée par la profession dans son ensemble, les festivals ne sont qu'une partie minoritaire. Et tous ces cachets sont loin d'être créateur de tourisme ou libérateur de culture (boite de prod télévisuelles par exemple). M'enfin, faut bien vivre.
Sur l'aspect économique, il convient aussi de ne pas tout confondre.
La culture doit être subventionnée par l'Etat et les collectivités territoriales car elle participe au développement des régions et au rayonnement culturel de la France et donc à son économie. Mais le régime UNEDIC des intermittents n'a rien à voir avec les subventions nationales à la culture. RIEN. C'est un régime paritaire (géré par les organismes sociaux), à charge pour eux d'atteindre l'équilibre, et l'Etat n'est absolument pas concerné par sa gestion. En gros, ce sont les salariés qui auto-gèrent leur régime de chomage, via les partenaires sociaux. L'Etat n'est pas impliqué dans cette gestion.
Donc, le pb actuel économiquement est assez simple: le régime des intermittents est chroniquement déficitaire. Il convient donc d'y remédier.
Une possibilité pourrait être d'en alléger le cout en le répartissant mieux: après tout, la culture profite à tous, elle ne devrait donc pas être payée uniquement par les salariés du privé, mais par tous.
Et là, on voit bien la malignité de la CGT. Celle-ci ne demande pas que le régime des intermittents sorte de l'unedic et devienne une charge pour tous les ménages français. Elle veut que les choses reste en l'état. Le fait est que si demain les intermittents voyaient leur chomage payé par tous, cela signifierait aussi par les fonctionnaires, les régimes spéciaux, etc... Et ca, la CGT n'est veux pas, alors que ce serait pourtant la mesure la plus simple et juste à mettre en place pour aider le système. Elle est très contente de lutter pour que les payeurs continuent à être les salariés du privé, qui ne font pas partie de son fond de commerce traditionnel...
C'est de l'affairisme, ni plus ni moins. Demain, si les employés affiliés CGT des ministères se trouvaient en train de cotiser pour les intermittents, cela serait contre-productif pour la CGT. Tandis que là, pas de risque, on tape toujours sur les mêmes...
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Comme dans tout secteur où il y a des désaccord, avant de prendre une décision, il est bon d?auditionner tous les partenaires, d?opérer des synthèses et d?obtenir un arbitrage impartial.
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La négociation a duré longtemps sur le sujet (le pb est connu depuis un bon moment hein...) et a abouti à un accord signé par la majorité des partenaires sociaux en charge de la gestion de l'UNEDIC.
A partir de là, deux solutions: soit la CGT considère que l'UNEDIC est l'organisme chargé de gérer les retraites des intermittents, et dans ce cas l'accord est valable.
Soit elle dénonce l'UNEDIC, et dans ce cas, il faudrait une caisse séparée pour les intermittents, dont les gestionnaires seraient donc la CGT et le MEDEF. En passant, je crois que cette dernière solution aboutirait purement et simplement à la faillite du régime en moins de 2 ans et donc à la disparition du status qui y est lié.
Petit rappel: depuis 1947, la CGT n'a jamais signé un accord paritaire, quel qu'il soit. Alors dire que c'est anormal de ne pas avoir trouvé d'accord signable par la CGT, cela me fait rigoler... C'est d'en trouver un signable par la CGT qui s'avère mission impossible depuis plus de 50 ans !!!
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Premièrement, le MEDEF n?est pas habilité à modifier les principes républicains notamment concernant l?équité. La redistribution nationale, et la solidarité interprofessionnelle sont deux piliers du monde moderne. La mutualisation est une avancée importante pour nous démarquer des structures claniques et/ou clientélistes.
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Tu nous parles d'équité pour défendre les régimes spéciaux ? C'est un peu une anti-thèse non ?
Cela tient davantage de la solidarité que de l'équité...
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Deuxièmement, s?il y a un prétendu déséquilibre des comptes des ASSEDIC du spectacle, est-ce que cela entraîne un déficit des comptes de l?UNEDIC. Si tel n?est pas le cas, la contestation du MEDEF n?a pas lieu d?être.
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Oui, l'UNEDIC est en déficit. Les conditions de chomage et les montants versés de l'ensemble du privé ont d'ailleurs été durcis et revus à la baisse pour faire face à ces difficultés.
Et quand tu es chomeur, que tu touches moins qu'auparavant, moins longtemps, et plus difficilement (plus de controles, plus de justificatifs de recherche d'emplois a fournir, delais avant versement des premieres indemnites plus long, etc...), et que tu apprends que le déficit de la caisse est du à 60% au régime des intermittents, tu peux avoir envie de voir un peu rouge non ?
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Quatrièmement, qui a véritablement besoin du régime spécifique des intermittents ? Avant tout les employeurs, pour maintenir la flexibilité et réduire le coût social du travail.
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C'est pour cela que je pense que le status d'intermittent est un mauvais status. Il conviendrait de réfléchir à un status plus centralisé, permettant aux intermittents de mieux faire evaloir leurs droits et de ne pas se faire exploité en silence. Après tout, qu'elle différence y a t'il avec l'interim ?
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Cinquièmement, les artistes et techniciens du spectacle ne tiennent pas absolument à ce statut du moment qu?ils gagnent leur vie décemment, en faisant leur métier. Seulement, ce régime spécifique est le seul (au monde pour ainsi dire) qui propose une souplesse admise par les employeurs et les salariés.
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Alors supprimons le ! Oligeons les boites à payer des salariés du spectacle au tarif de l'interim et avec la couverture sociale qui va avec !
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Sixièmement, les décision prises obligeront, de fait, beaucoup de professionnels du spectacle à changer de vie, non par choix, mais par obligation. De quel droit oblige-t-on des personnes riches de connaissance et de savoir-faire à changer de métier ? Le nouveau métier pratiqué, suppose des crédits de formation-reconversion, financés par la collectivité. Les emplois occupés après, à qui seront-ils refusés par enchaînement ?
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Devoir changer de vie parce qu'on ne trouve pas suffisamment de travail dans la branche qui vous passionne ? N'est ce pas le lot de tous dans la societe ? Pourquoi les intermittents auraient ils le droit de rever a un hypothetique succes futur en vivant grace aux cotisations des autres salaries qui eux ont mis de cote leurs passions pour leurs loisirs et travaillent pour vivre ? Ou est l'equite dans mise en avant dans un tel systeme ?
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Septièmement( et surtout!) je suis convaincue qu?il y a de la place pour tout le monde dans notre société et que la manière d?y arriver est de chercher ensemble des solutions acceptables. Il faut s?en donner la peine, prendre le temps.
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Certes... mais pas sur le dos des autres. La solution qui consiste a permettre a certains de vivre leurs reves tandis que les autres triment pour cette minorite, est tout sauf une solution equitable.
C'est marrant, je reviens dessus, mais prenons le cas des ecrivains.
- Ils n'ont pas de status special
- Un livre peut mettre deux ans a etre ecrit
- Les avances des editeurs ne concernent qu'une infime minorite
- Les droits d'auteur qu'ils percoivent sont divises par trois pour tout ce qui concerne l'etranger, frais d'edition/traduction oblige
- En raison du systeme d'impot sur le revenu francais, l'annee de parution, ils sont taxes a mort en raison d'un fort revenu alors que ce revenu devrait etre etale sur 2 ou 3 ans pour tenir compte du fait qu'il est la resultante de 2-3 ans de boulot. Les annees suivantes... ils ont smicards ou RMIstes.
Du coup, ils ont tous un boulot a cote. Impossible de vivre de sa plume en France. A t'on moins de bouquins qui paraissent ? Peut-etre... Mais disons surtout que la barriere d'entree est tres dure.
Ou est la CGT dans ce cas ? Ou est la solidarite sociale ? Ou sont les manifs ?
C'est fou comme a chaque fois c'est au nom de l'equite que certains s'emparent des barricades pour ne defendre en fait que des status tres specifiques.
PS: pour rappel, la culture est deja subventionnee en tres grande partie par l'Etat et les collectivites. Sans elles, point de festivals, point de musees, point de cinema, point de theatre, point de bibliotheque. Alors arretons de dire que l'Etat ne fait pas son travail vis a vis de la culture.