Citation :
Alimenter les machines agricoles avec du biocarburant, comme ça, on pourra cultiver du biocarburant supplémentaire.
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Nope, comme ça on aura juste une filière autonome. Ce serait logique, contrairement au fait de faire dépendre notre agriculture de l'OPEP. Et ça demande pas grand chose : il faut juste doubler les surfaces actuellement consacrées aux biocarburants (qui sont pourtant faibles).
Citation :
Ben tiens. Les subventions de la PAC, elles arrivent bien sous conditions ?
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Ouais. Et tu t'es renseigné sur ces conditions ?
Renseigne toi. Il y a 2 séries de critères : l'une s'appelle ERMG, l'autre BCAE. Tu risques d'être surpris.
Citation :
Les lois déterminent ce qu'on a le droit de faire ou de pas faire ?
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Seulement ce qu'on a as le droit de faire.
Citation :
Donc il y a un modèle et il est déterminé par le contexte législatif et économique.
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Donc, si j'interdis à mon gamin de bouffer tous ses chocolats d'un coups (bah ouais, c'est pas bien), et que je lui promets 2 euros s'il fait durer sa boite, c'est un modèle ?
Parfois, j'ai l'impression que tu utilises des mots et des concepts de manière aléatoire.
Citation :
Si demain l'Etat/l'Europe décide de subventionner à mort le bio, ou la culture du maïs, ou le BRF, les agriculteurs vont petit à petit se tourner vers des filières devenues plus rentables ou rendues tout simplement viables.
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On peut favoriser certaines pratiques. Mais ça fait pas un "modèle".
Si tu veux imposer un modèle par le haut, il faut bien plus que ça : il faut faire carrément une liste de pratiques etc...et les imposer.
Citation :
Aujourd'hui, le contexte économique et législatif et favorable au conventionnel.
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Il risque fort de l'être dans l'absolu. Le bio ne le sera dans l'absolu que si tout le monde accepte que payer la bouffe à un prix qui exclue la moitié de la population.
Citation :
C'est toute la difficulté. Cependant, en admettant qu'une telle mesure soit impossible, si nous n'avons que des soupçons empiriques, ne doit-on rien faire ?
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Désolé de te dire ça, mais si c'est juste quelqu'un comme toi qui a une très très mauvaise connaissance du système (et pas mal d'à priori), on ne va rien faire, non. En tout cas, il faudrait mieux, sinon on risque de faire n'importe quoi.
Citation :
On voit que sur le climat, il y a un faisceau de présomptions de plus en plus fort sur le modèle de développement (je ne parle pas spécifiquement de l'agriculture ici). Pourtant, on continue de ne rien faire. On est obligé d'être aussi attentiste ?
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C'est un problème d'inertie. Tout le monde est d'accord pour faire quelque chose, mais personne n'est d'accord pour que ça soit son portefeuille qui trinque. C'est classique.
Pour les agriculteurs, l'état se donne les moyens d'agir par le haut. La population, c'est autre chose ; elle est majoritaire elle.
Citation :
Si (note la condition, je ne tiens pas ça pour acquis) on perd des emplois pour faire chimiquement ce qu'on peut faire avec moins de dégâts sur l'environnement en embauchant des gens, je trouve ça dommage.
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Si tu veux, tu peux proposer à la SNCF de désherber ses voies. Elle claque des fortunes pour le faire chimiquement.
Tu sais, les emplois dont personne ne veut, ça compte pas vraiment.
On a aussi perdu énormément d'emplois de porteurs d'eau lorsque l'eau courante est arrivée dans chaque maison. Est-ce grave ?
Citation :
J'aurais pu ajouter la disparition des abeilles, tiens.
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Seulement si tu prouves que c'est dû à l'agriculture. Bon courage.
En fait, on dirait que tu as un problème avec les nuances, avec le quantitatif, avec la notion de risque (scientifique ; effet*fréquence ou proba), et de rapport coût/bénéfice.
Si je te dis que l'arrivée des téléphones portables a fait augmenter le nombre de morts sur les routes, tu en déduis qu'il faut interdire les téléphones portables ?
Si je te dis que le système éducatif conduit certains au suicides, tu en conclus qu'il ne faut pas envoyer les enfants à l'école ? Ou qu'il faut absolument tout jeter, et tout reconstruire de zéro sans rien reprendre de l'ancien système ?
Citation :
Je trouve que tu éludes un peu vite. L'agriculture (toutes méthodes confondues) est mouillée dans des proportions diverses sur ces sujets.
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Justement, non, pas "toutes méthodes confondues". C'est bien le problème avec ton argumentation.
Même problème que pour le téléphone portable.
Et encore une fois, il y a aussi une question de rapport coût/bénéfice. 0.1% des émissions de NOx d'un côté de la balance, et de la bouffe pour 60 millions d'habitants sans épuiser nos sols en 10 ans de l'autre côté, c'est très vite vu. 0.1% des émissions de NOx, c'est RIEN. Si ça se trouve, les barbecues émettent plus.
Citation :
Je crains que l'état des lieux ne soit pas toujours objectif (portes tournantes, lobbies, et modèle économique tourné vers la croissance à tout crin).
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L'état des lieux est faits par des fonctionnaires, principalement par des chercheurs. Je peux te dire que tes histoires de lobbies et compagnie, on s'en cale. Vraiment.
Si demain Total m'appelle parce qu'ils ont pas aimé ce que j'écris dans mes articles sur les effets du réchauffement climatique, je vais leur rire au nez. En fait, non, même pas : ils m'auront pas, ça fait plus d'1 an que j'ai débranché le téléphone de mon bureau pour prendre son cable éthernet.
Citation :
Notre modèle de société n'est pas durable. L'agriculture est concernée à plusieurs titres. Mon but c'est de réfléchir à un modèle d'agriculture qui permet à tout le monde de s'en tirer. Tout le monde, y compris les générations futures.
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C'est bien. Mais tu vises un peux trop haut : t'as pas les éléments pour.
Tu sous-estime la durabilité du système actuel, et tu sur-estimes celle du "système" alternatif bio et compagnie.
Actuellement, la durabilité d'un système sans intrants de synthèses, c'est même pas un an. Et en 10 ans, on aurait complètement niqué nos sols.
Citation :
L'homologation des voitures, ça n'existe pas ?
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Tss, la blague. Tu pourras faire cette comparaison le jour où on annoncera sur un site internet obscur que tel modèle de voiture est désormais interdit, et qu'on enverra des gens inspecter les garages pour coller des amendes.
J'ai l'impression que t'as pas vraiment idée de la sévérité du système.
Citation :
Le système de bonus/malus est incitatif, mais il oriente aussi les choix des consommateurs.
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C'est gentillet.
Les agriculteurs, eux, ils ont des inspections et des amendes. Et s'ils se font chopper à avoir dépassé les limites maximales de résidus autorisé, c'est toute leur production qui est détruite (un an de boulot, et l'investissement nécessaire pour l'année suivante donc). A leurs frais, avec amende à la clef.
Quant à utiliser un pesticide interdit, bah, jusqu'à 30000 euros d'amende et 6 mois de prison.
Pour le coups, c'est pas incitatif, c'est répressif. Ça marche tout de suite mieux.
Citation :
Mais l'argument n'est pas là. Nos voitures consomment de moins en moins et pourtant le problème de les faire rouler sans pétrole ou avec un pétrole cher va se poser inévitablement.
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Yep, mais contrairement aux bagnoles, l'option biocarburants est viable pour l'agriculture.
Citation :
Nos pesticides sont de plus en plus propres, de mieux en mieux utilisés, et pourtant, ils dégradent l'environnement ET seront eux aussi plus difficile à produire avec moins de pétrole. Réfléchir à autre chose ne me semble pas relever de la folie. C'est de ne rien changer qui me parait inconscient.
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Yep, mais non seulement ils sont nécessaire (tu peux vivre sans bagnole, mais pas sans bouffe), mais en plus, c'est négligeable. La production de pesticide, c'est que dalle en consommation de pétrole.
Si demain il n'y avait plus de pétrole, la transition pour les pesticides se ferait sans même que tu t'en rendes compte, et avant même qu'on ait épuisé les stocks de l'année.
Après, tu peux toujours réfléchir à autre chose. Mais tant que tu ne sais même pas à quoi, ne t'étonne pas qu'on te laisse réfléchir dans ton coin. C'est pas pour être méchant, mais on change pas de pratiques à chaque fois que quelqu'un dit "Je crois que c'est pas bien. Et si on changeait ?".
Citation :
C'est la que la science passe la main à la politique. Si on attend qu'un chercheur nous prouve qu'à coup sûr l'agriculture telle que pratiquée (en moyenne) aujourd'hui est non durable, il sera déjà trop tard (cf climat). Il faut anticiper.
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Tu nous sous-estime.
De toute façon, tu veux anticiper quoi sans input des chercheurs ?
Tu n'en as même pas la moindre idée ; ce ne sont que des mots creux. Tu as juste une vague inquiétude par rapport à la durabilité d'un système que tu ne connais pas et donc tu ne mesures pas réellement les impacts ni les contraintes. Et encore, même cette durabilité, tu n'en as qu'une idée vague, et aucune mesure.
C'est bien de s'inquiéter, mais faut aussi être capable de s'en rendre compte quand on sait pas.
Et en plus tu parles de climat. Mais l'agriculture c'est le pire levier que tu puisses trouver pour les GES. Commence par regarder ta bagnole et celles de tes proches avant de réclamer qu'on grappille des pouillèmes de pourcents sur un truc que tu ne connais pas vraiment et qui te nourrit.
Mettons qu'on s'intéresse aux engrais comme tu le suggères : allez, on diminue les quantités utilisées de 50%. Cool. Ça fait 0.05% de NOx en moins (soit sur 1 an ce que l'agglomération Parisienne émet en 6h), au prix d'un énorme risque de catastrophe en terme de fertilité des sols à moyen terme ? C'est juste irresponsable !
Citation :
La résistance arrive du jour au lendemain ? Le syndicat des insectes t'envoie un mail pour te dire : à partir d'aujourd'hui, on résiste au BT ?
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L'unité de temps en agriculture, c'est la récolte. Et oui, c'est très rapide à cette échelle. D'une année sur l'autre, c'est bon.
Citation :
Regarde-moi, je suis tellement conscient de la pénurie de pétrole que j'essaie de trouver des solutions pour me déplacer sans bagnole. Ben j'y arrive pas. Pour une question con d'horaire de bus et d'emplacement de l'arrêt. Décision purement politique.
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Oh, pauvre petit choux, tes élus veulent pas mettre un arrêt en face de chez toi...
Les agriculteurs, c'est pareil. Parfois, ils y arrivent pas parce qu'aucun autre pesticide n'est homologué pour leur culture et le ravageur en question. Bah c'est pour leur pomme ; qu'ils se démerdent.
Si ce genre de système était appliqué à tout le monde, t'aurait déjà plus de voiture, et tu ferais 5 km à vélo jusqu'à un arrêt s'il le faut. Mais tu aurais toujours le droit de te plaindre, quand même. République toussa.
Citation :
La conscience des acteurs en bout de chaine ne suffit pas. Il faut bien que des décisions soient prises à l'échelon au-dessus. Et ça aujourd'hui notre modèle oligarchique ne le permet pas. Pas plus dans l'agriculture qu'ailleurs.
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L'inverse. C'est parce qu'on est en démocratie que "l'échelon d'au dessus" ne peut pas prendre ce genre de décision. Du moins, pas quand elles concernent de nombreux électeurs.
Ne parle pas d'agriculture comme si tu connaissais stp. Ca m'énerve.
Du temps -assez lointain- où j'étais en stage agricole (une sorte de rite de passage des écoles d'agro), mon directeur avait constaté des pertes de pinard dues à une fuite. Il a donc demandé à rectifier sa déclaration de récolte, normal. Il s'est pris une amende assez salée. Pour fausse déclaration de récolte. Pour la première déclaration. Impossible à contester.
Tu le sens, là "l'échelon d'au dessus" qui prend des décisions ?
Je peux aussi te citer des centaines d'exemples d'agriculteurs qui regardent leurs récoltes pourrir sans rien pouvoir faire parce que "l'échelon d'au dessus" a décidé que le seul pesticide qui aurait pu les sauver est interdit, ou juste parce qu'il a plu ou qu'il y a eu du vent sans discontinuer et qu'ils ont rien pu appliquer.
Encore une fois, ne prétends pas juger un système que tu ne connais pas. Surtout si c'est pour sortir des pseudo-vérités générales pseudo-philosophiques.
Citation :
Economiquement, le fait que le bio favorise les produits locaux peut dynamiser l'économie. Je dis le bio, mais mettons le bio, sans ses défauts avec le cuivre.
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Boarf ! C'est fauuuux !
La très grande majorité des produits bio consommés en France est importée.
Parce qu'on arrive pas à les produire en France. Et le plus drôle, c'est quand ils sont importés de pays où la culture en question est plus facile qu'en France pour la bonne et simple raison que la règlementation sur les phytosanitaires est plus "souple".
Mais en fait, l'idée même ne tient pas la route : qu'est-ce qui te fait croire que le bio PEUT favoriser les produits locaux ne serait-ce qu'un chouia plus que le conventionnel ? Les seuls trucs qui favorisent les produits locaux, c'est les filières courtes (logique), et les cultures industrielles (parce qu'elles sont moins chères, et en moyenne, les gens achètent ce qui est moins cher...).
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Je pense être conscient de ça. C'est un label. Il a ses défauts. J'ai tendance à préférer le local non bio, au bio non local, par exemple.
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Je comprends, je fais pareil. Je rêve de pouvoir discuter avec les agris qui me nourrissent. Mais bon, je suis pas à la campagne, et ils auraient probablement autre chose à foutre.
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Mon idée (qui n'est pas la mienne) n'est pas propre à l'agriculture. Il te reste un jour pour en prendre connaissance et signer l'initiative européenne : http://basicincome2013.eu/fr/
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Marchera pas. C'est une bonne idée en général, mais pas pertinent pour l'agriculture.
Le problème de l'agriculture, c'est pas le salaire en soi. C'est les frais de fonctionnement. Et ils sont énormes.
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C'est une vision très "libérale" des choses : chacun fait des choix éclairés, la concurrence est parfaite, pas d'ententes entre opérateurs...
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Dans votre cas, c'est peut-être compliqué (AMHA ça se résume à de la fainéantise en bout de chaine, mais bon). Les agris, eux, testent leurs intrants et n'hésitent pas à en changer.
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La plupart des outils métiers qu'on utilise sont sous Windows. Notre liberté de choix est extrêmement limitée et Microsoft a su arroser comme il faut les prestataires pour qu'ils nous orientent vers des solutions qui nous enferment.
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C'est un mode de fonctionnement.
Perso je me suis retrouvé une fois dans une situation de ce genre (matos avec une interface propriétaire fermée et débile, qui plus est vendu à des prix honteux, avec un sav ridicule, et la moindre DLL supplémentaire vendue 800 euro), j'ai direct fait fabriquer une alternative open source par une startup. C'était du boulot sur le coups (il a fallu pas mal débugger), mais sur le long terme, c'est payant.
Au moins en recherche, on a pas cette connerie de "n+1" qui nous oblige à bosser comme des porcs.
Citation :
Si le problème des sols (des nappes phréatiques/de la biodiversité/des abeilles/...) est observable un peu partout, c'est que le modèle agricole "moyen" a une part de responsabilité.
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Celui des années 60, oui.
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Je comprends que le nombre de vers de terre n'est pas le seul indicateur, encore faut-il qu'ils soient utiles et efficaces ?
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La plus grosse surprise, c'est que ça marche mieux dans le système de rotation que dans le pâturage.
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Et un nouveau gugusse à disqualifier : Pablo Servigne (Ingénieur agronome Docteur en Sciences)
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Yves Cochet, député, plutôt. Vu qu'il se contente de citer Cochet là.
Après, faut te faire une raison : tu peux citer 200 personnes qui sortent des généralités assortie d'affirmations gratuites ou de leur avis personnel, ça ne fera toujours pas un argument.
Citation :
c'est toujours les agrocarburants de 1ère génération qui sont évoqués... Effectivement c'est de la merde.
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Je nuance : ça dépend où, comment et pour quoi.
Pour alimenter des tracteurs, c'est loin d'être débile.