Citation :
lundi 19 avril 2004, 0h22
Assassinat du chef du Hamas: large condamnation dans le monde
agrandir la photo
PARIS (AFP) - La plupart des capitales dans le monde, à l'exception notable de Washington, ainsi que le pape Jean-Paul II ont condamné dimanche l'assassinat par Israël du chef du Hamas dans les territoires palestiniens, Abdelaziz al-Rantissi.
Le Haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne Javier Solana a estimé qu'un tel acte ne "faciliterait pas une issue positive" au processus de paix au Proche-Orient.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a lui dénoncé le "terrorisme d'Etat" d'Israël.
Paris, Londres, Moscou, Rome, Madrid et Tokyo notamment ont condamné l'assassinat d'Abdelaziz al-Rantissi, tandis qu'au Moyen-Orient, de Téhéran à Damas et Beyrouth, la condamnation et l'indignation étaient unanimes.
Pour Paris, "c'est par la concertation et non par la violence que la paix pourra s'imposer", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères dimanche. "La France condamne l'attaque perpétrée contre le chef du Hamas, Abdelaziz al-Rantassi. Elle déclare un nouvelle fois que les exécutions extrajudiciaires sont contraires au droit international et sont inacceptables. Chaque Etat de la région a le droit de protéger ses citoyens, mais pas au mépris du droit".
La Grande-Bretagne, alliée des Etats-Unis en Irak, a elle aussi dénoncé l'assassinat, le chef de la diplomatie Jack Straw le qualifiant d'action "illégale, injustifiée et contre-productive".
A Washington en revanche, la conseillère pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, s'est contentée de rappeler "le droit d'Israël à se défendre". Sans citer nommément le Hamas, elle a estimé que les Palestiniens "doivent démanteler les organisations terroristes". Mme Rice a par ailleurs assuré que les Etats-Unis n'avaient pas été informés à l'avance de l'assassinat du chef du Hamas.
La Russie a condamné l'assassinat, Moscou se disant dit "très inquiet des conséquences possibles et de l'augmentation de la tension au Proche-Orient". "La Russie a constamment souligné que les règlements de comptes extrajudiciaires et les assassinats ciblés étaient inadmissibles", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Iakovenko.
Pour le nouveau chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, l'assassinat du chef du Hamas est "une initiative contre-productive qui n'aide en rien à rétablir le dialogue et la confiance en l'avenir".
L'Italie a condamné "la pratique des assassinats ciblés qui contribuent à alimenter la spirale de la haine et de la violence".
Dans des termes encore plus diplomatiques, l'Allemagne a dit "refuser les meurtres ciblés", par la voix de son chef de la diplomatie Joschka Fischer. "Nous considérons que ces moyens ne doivent pas être employés et les événements sur place nous inspirent une grande inquiétude", a-t-il ajouté.
Les prises d'otages en Irak et l'assassinat samedi d'al-Rantissi, sont des "actes inhumains", a affirmé le pape Jean Paul II, au cours de l'Angélus dominical au Vatican.
"Je suis avec une très grande tristesse les nouvelles tragiques qui arrivent de Terre Sainte et d'Irak. L'effusion du sang des frères doit prendre fin. Des actes inhumains pareils sont contraires à la volonté de Dieu", a-t-il dit, des sources autorisées au Vatican confirmant que cette déclaration concernait Abdelaziz al-Rantissi.
Le Japon a dénoncé un assassinat "irréfléchi et injustifiable", qui "entrave sérieusement la réalisation de la paix", selon les mots de la ministre des Affaires étrangères, Yoriko Kawaguchi.
La Turquie a fermement condamné dimanche "l'assassinat illégal" du chef du Hamas, "porteur d'un regain de violences".
L'Algérie a condamné "vigoureusement" ce "crime odieux", la Syrie a dénoncé la "politique terroriste" pratiquée par Israël contre les Palestiniens et le Liban a parlé de "terrorisme d'Etat".
L'Iran a condamné "fermement l'acte barbare commis par les escadrons de la mort du régime sioniste", selon les mots du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, qui a estimé que "les actions d'Israël (étaient) menées avec le feu vert et le soutien des Etats-Unis".
Le dirigeant palestinien Yasser Arafat a "vigoureusement condamné" cet assassinat, que ne fait que "renforcer notre résistance face à la barbarie de l'occupation", selon un communiqué officiel.
|