CR 50. Berlin Marathon : 29 secondes.
« I had the time of my life”, chantait le gugusse dans ce navet pour midinettes pourtant entré dans la postérité cinématographique. C’était le sentiment que j’avais eu à Chicago en octobre 2022, où j’avais explosé mon PR en 2h52’57. L’alignement parfait des planètes. La quête des majors.
Mais depuis, le temps à fait son œuvre, et le soufflé a eu le temps de retomber… Echec à la loterie du premier arrivé premier servi pour NYC 2023, lassitude mentale, il était temps de faire autre chose en 2023 (année record en termes de nombre de dossards, sur des distances plus courtes), mais quand 2024 se profilait à l’horizon, 2 objectifs étaient sur l’agenda. Les championnats de France de 10km (première fois que je me qualifie pour ce type d’évènement, merci la vieillesse), et… Le 50e marathon de Berlin.
Pourquoi y retourner ? Même si l’expérience 2021 fut bonne (si vous voulez vous rafraichir la mémoire, c’est ici : https://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] #t64122963 ), on sortait du covid, et il n’y avait pas l’ambiance / le monde des éditions précédentes. Surtout, le chrono de Chicago me rendait éligible au programme fast runner me dispensant de tirage au sort, des potes désireux d’y aller via un TO pour connaitre le grand frisson d’un major… Et puis le 50ème, quoi !!! Je me devais d’en être, point.
Le contexte / prépa
Je commence 2024 comme 2023 : du foncier, du cross qui fait mal, puis les objectifs de printemps. PR sur semi début mars à Bourg, puis PR sur 10km lors des championnats de France ! Mais comme un bourricot, j’ai doublé le semi de Bourg avec Villeurbanne 15j plus tard, et la sortie longue s’est transformée en « je le cours aussi à fond ». Coté pile, la victoire en catégorie M2 (prends en de la graine, Chou ;o))) pour la gloire car pas de podium catégorie, et surtout, je me flingue physiquement. Je sauve les apparences à Roanne, mais derrière, le corps dit stop. DNS à Genève, mais avec le recul… C’est aussi ce qui rend la performance de dimanche possible.
Après quelques semaines de récup, je relance sur les courses saucisson du coin, dont le 10km de Corbas (course nature, vallonnée, gros vent… Bref, au charbon). Une partie de la team « boucher Berlin » est réunie : on passe un bon moment, mais je prends cher malgré la 16e place au scratch. Ça me remet dans le bain direct, il est temps de se focaliser sur la prépa spécifique berlinoise.
Piqué au vif, je pars en stage à Font-Romeu comme un instagrammer à la con. Alors non, je me casse 10 jours chez mes parents dans le Maine et Loire avec ma fille pour qu’elle puisse voir papy/mamie, pendant que ma femme reste sur Lyon pour le travail. Je cours tous les jours, j’enchaine du seuil… Je me transforme en Boucher avec 390 km en juillet et 29 sorties. Le mois d’Aout commence sur les mêmes bases, nonobstant une petite parenthèse sur laquelle je ne reviendrais pas, suivi d’un énorme mois de septembre, avec le défi Parilly partagé avec mes futurs compagnons d’aventure. Semaines à 95/100/105km, le job est fait, et les petites contrariétés musculaires sont gérées avec un peu de kiné.
Bref, “es ist Zeit zu gehen”.
Berlin, J-2
Quelques petites péripéties logistiques et autres fractures mentales déjà détaillée avec soin, j’arrive à Berlin motivé et détendu. Je crois n’avoir jamais autant rigolé / raconté n’importe quoi sur les 2 jours qui précédèrent la course. Pollo, il a pris très cher. Avec bienveillance, mais il fallait le secouer. Samedi soir, je me couche l’esprit léger, en me disant que demain, ça va être la grosse journée de performance pour tout le monde, à l’exception de Pandarooxe, rattrapée par la poisse et l’angoisse de tout marathonien : la crève (avec le bonus mensuel, de surcroit). J’espère simplement qu’elle ira au bout.
Berlin, dimanche 29 septembre 2024, 50ème marathon !!!
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On ne change pas un rituel qui marche : réveil 6h, petit dej habituel (oui, j’ai apporté mes céréales), double caca. On enfile la tenue, cache tétons appliqués avec soin (rigolez, mais ça peut ruiner une course ces conneries), et il est temps de partir avec Pollo et mon pote David. Il fait beau, le vent a disparu, ca caille : niveau météo, les planètes sont alignées !!! On est content d’arriver dans le métro, pour se réchauffer, ceci dit.
Brandenburger Tor, il est temps de descendre.
La lumière matinale est fantastique. Elle est la, majestueuse. Nous prenons bien soin de ne pas passer en dessous (je soupçonne mes collègues d’être également superstitieux)… Ce qui ne m’empêche pas de sentir une boule d’émotion assez intense. « On se voit tout à l’heure, ma grande… »
L’accès à l’immense air de départ est fluide, je sens mes collègues impressionnés par la foule et l’étendue du bordel. Le contraste avec 2021 est saisissant, et pas uniquement pour les queues devant les chiottes. C’est noir de monde.
Puis vient le temps de nous rendre dans nos sas respectifs. Dès lors, je rentre dans ma bulle. Petit échauffement pour détendre le mollet et ajuster le serrage des godasses, et à 9h, h-15’, je rentre dans le sas B qui m’a été attribué, en passant par-dessus la barrière comme un gros connard pour me placer en 5ème ligne. Autour de moi, c’est full carbone, affuté, prêt à la bagarre. Je discute 5’ avec un américain, en quête des 6 majors (il a déjà les 3 US, facile pour lui…). 9h13, on se souhaite bonne course. Dernier check au GPS.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
Parce que c’est bien gentil, toutes ces séances de seuil, de vma, de sorties longues. Je n’ai pas fait tout ça pour rester dans une sorte de zone de confort. La dernière SL, c’était 2 blocs de 50’ à 4’03/4’04. Bien passée, mais dure quand même. La distance ? Je la connais. Mes limites ? Aucune idée, mais à vaincre sans péril… Bref, à h-1 minute, le plan est simple : premier kilometre prudent pour éviter de me faire une cheville vu la densité de la foule, et derrière, c’est katokil sinon rien, en checkant ma FC pour rester dans les clous, quitte à passer sur le plan B.
Quand soudain…
https://www.youtube.com/watch?v=UywKZcH_Wk0
Départ / 5km : 20’09
C’est parti !!!!! Il me faudra 2’ pour passer la ligne, ce qui me rendra la tâche plus facile pour checker mes temps de passages tous les 5kms !
C’est blindé comme jamais. Je voulais cette ambiance. Cette foule. Ces runners prêts à en découdre. Ça part vite – trop ! – sans surprise, ça joue des coudes, ça bouscule un peu. Ambiance cross ! Le temps que le gogole avec sa tenue hivernale se fasse défoncer et laisser tomber sa go pro, je me cale assez vite dans un groupe dans cette large avenue du 17 juin. Trop lent (la montre affiche 4’40), je double le petit troupeau et je me recale à 4’05. On passe le premier rond-point et sa magnifique colonne de la Victoire, le premier km bipe en 4’05. Pour le départ prudent, on est bon. Check cardio : 130 bpm. Bon OK, il fait frais, c’est le départ, mais quand même. Hop, petite relance, histoire de commencer à faire chauffer le moteur. Après 2km, enfin le premier virage. Premier contact épaule contre épaule avec un autre runner pour garder la trajectoire, on s’excuse mutuellement, et j’accélère un peu pour prendre qq foulées d’avance. Déjà le km 3 qui bippe, avec 300m d’avance sur la borne officielle. Merde, si on prend 300m dans la tronche à chaque fois, ça va être compliqué l’histoire !
3’57/58/59, le premier 5000 est déjà terminé. FC à 145 : bon, de ce côté-là, c’est rassurant (j’étais plus haut et plus lent lors de la dernière SL…). La borne officielle affiche 22’09 quand je passe à coté, le calcul est simple : je suis bien sur katokil, les jambes sont légères, le cardio dans la zone basse de ma plage allure 42. J’esquive le bordel du premier ravito de flotte, et je relance après avoir avalé qq gorgée de ma première flasque !
5/10km : 20’00
J’adore cette partie du parcours : on revient vers le Reichstag, soleil de face, dans le quartier administratif. Quelques petits franchissements de ponts (il vaut mieux les avoir en début de parcours…), et la foule des grands jours pour nous encourager !! C’est très grisant. C’est blindé sur la route, c’est blindé à coté… Le kiffe ultime pour moi.
Je finis par doubler des meneurs d’allure 3h et le troupeau collé à leur petite flamme indiquant l’allure dans leur dos. Je réalise, en checkant la montre, qu’ils vont beaucoup trop vite pour l’objectif. Ça sent déjà le popcorn, ils ne le savent pas encore ! Nmmolko avait eu la même impression, je confirme.
Dans la grande ligne droite que nous ramène au Friedrichstadt Palace, il est temps de prendre le premier gel, après 30’ de course et 7,5km
Je fais très attention dans le virage à gauche dans FriedrichStraBe : les rails du tramway ! Un gonz manque de s’éclater sur une barrière. La rue est plus étroite, j’ai l’impression que le public est collé à nos visages. Déjà le virage dans TorstraBe, puis la borne des 10km. Elle affiche 42’ quand je passe : je me dis « parfait ! Ca fait 40’ a qq secondes près, tu es dans le game, tiens l’allure ! »
10km – passage 1er semi en 1h24’21
Nous arrivons dans la partie la plus facile de ce marathon : un seul petit pont à franchir au 12ème, le reste est plat de chez plat. La densité de coureur est toujours bien présente, tout comme le public qui nous le rend bien dans la traversée du quartier Kreuzberg. Juste avant, ce passage grisant sur Karl-Marx Allee, restée dans son jus post seconde guerre mondiale et son architecture soviétique très marquée. L’avenue est très large, les runners sont tous calés dans leur allure, c’est hyper confort de rester au chaud derrière un mec d’1m90 pour m’abriter du vent – seul moment ou j’ai l’impression d’avoir un peu de vent de face. Je le double rapidement après, ce con ralentit déjà. Petit check à la montre, l’allure oscille entre 3’55 et 4’00, je me dis que je suis bien, quelque part vers 3’57, ce que me confirmera Strava bien plus tard. Surtout, le cardio à 145 bpm au 15e km… Soit parfaitement constant depuis le km 3, comme mon allure finalement, légèrement sous le katokil.
Je passe la borne du 15e en 1h00’04, difficile de faire plus régulier sur ce premier tiers de course ! Un peu plus loin, virage à droite, et cette immense ligne droite qui marque le 20e km du parcours. Peut-être la partie la moins sexy du parcours, avec un public plus clairsemé. A l’approche du passage au semi, ça redevient plus sympa, la course va enfin commencer !
Je passe le km 20 à 10h37… Soit 1h20’00 tout pile. Difficile de faire mieux pour l’objectif (le 15/20 en 19’56, le plus rapide finalement). Le semi arrive très vite derrière :
Premier coup de flippe de ma course en passant sous l’arche, qui affiche 1h26’40 de course. Dans ma tête, c’est « putain de merde, tu dérives de 20 secondes sur 1km la, va falloir relancer !!! ».
Semi – 30e km : 2h00’00
En tournant à gauche dans Potsdamer StraBe, je place donc une relance pour me rassurer, alors que dans ma tête, c’est un peu le début de panique.
« 20 secondes en 1km… Mais bordel »
« Tiens, en tournant à droite, t’arrives direct au 37e… »
« Rappelle toi 2021, t’étais déjà dans le dur à ce passage, la montée arrive !!! ».
Tout cela ne dure que 10 secondes. Et oui, entre 20km et le semi, il y a 100m de rab crétin ! smiley gogole. Je check la montre : 3’50 en allure, cardio à 148… MAIS TOUT VA BIEN ! Reste cool, et ralentis un peu, gros malin. Le 22e KM en 3’53, le plus rapide de la course. Je ne sens même pas la petite montée : normal, elle arrivera plus tard ! smiley tout con
Je réalise surtout que je suis bien sur les bases d’un sub 2h50, et que le cardio me laisse encore jouer à cette allure. Les jambes, un peu moins. Ca commence à être plus raide au niveau des ischios, mais quoi de plus normal. Autant à Chicago, j’étais dans un fauteuil au passage du semi (1h26’30 de mémoire), là, j’ai l’impression de m’employer un peu plus musculairement. Première alerte donc, mais entre 2 gorgées d’eau, les idées noires disparaissent rapidement. Ca commence à lâcher dès le 25e km autour de moi, et j’enchaine les lapins de cadence, qui, étonnamment, ont tendance à tous avoir le même profil (smiley crevard).
24 km, frais comme un gardon / non.
Je passe en 1h39’58 soit 19’58 le 5000 peu après Insbrucker Platz, peut être la quintessence de la mochitude. Combo avec le public quasiment inexistant sur cette portion. Quand les jambes commencent à avoir mal, c’est le bonheur absolu. (smiley tout seul)
Mais ça ne dure pas longtemps, heureusement ! Je réalise que je n’avais pas un immense souvenir de cette partie du parcours : j’étais donc bien dans le dur en 2021, et ça se passe bien mieux pour moi ce matin ! Les km s’enchainent, l’allure est stable, tout comme le cardio. Allez, ça va le faire !
Quand soudain, c’est le drame.
Le 28e km. Lentze Allee.
Les jambes.
Elles semblent dire stop, les mollets se durcissent. Les ischios aussi. Check à la montre : 4’15 en allure. Bordel, pas maintenant.
Et aussi vite que c’est venu, ça passe. L’allure ? 3’50. Le cardio ? 149… AH MAIS OUI, GROS MALIN. Elle est là, la « petite » montée !! Je l’imaginais bien plus tôt dans la course. Elle a calmé beaucoup de monde, ça craque fort autour de moi, je perds ma « lapine », pour en retrouver une autre très rapidement. On passe sous l’arche « Generali » du 29e km, on retrouve un énorme public. Allez, ça relance, ça descend, je continue de doubler, dans cette partie que j’ai l’impression de découvrir.
Et je passe le 30e, en pile 2h00’00 au chrono. Si j’avais voulu le faire exprès. Le 25/30 en 20’02, la petite alerte de la montée ne s’est pas si mal passée, finalement.
KM 30-35 : 19’59, 2h19’59
Voilà, nous y sommes. Le début du money time.
Le dernier petit tiers de la course en km, le plus exigeant dans la tête.
Les KM 31 à 33 au profil plutôt descendant sont avalés en 4’/ 3’56/3’57, et le cardio est repassé sous les 150.
Mais je sens que le capital physique est entamé. La douleur du 27e a été remplacée par une usure nettement plus marquée à l’approche du long final du parcours. 9km de plat à gérer. 3 tous du parc de la tête d’or.
Bordel, c’est long, en fait.
Mais on retrouve la foule des grands jours, dans le quartier le plus commerçant de l’ancien Berlin-Ouest. Une belle avenue ornée de platanes… Je n’avais donc aucun souvenir de ce passage !
19’59 pour faire 5km, cardio à 152, le début de la légère dérive de fin de course. Nous y sommes.
L’église du souvenir – Kaiser Wilhelm Gedächtniskirche. KM 36.
L’un des symboles les plus marquant de la ville. Détruite, conservée, rénovée. Le 36e KM. Cette ligne droite qui doit nous ramener vers Postdamer Strabe (rappelez vous, le raccourcis après le semi ;o).
Avec mon lapin de cadence couleurs Maya l'Abeille
Pas la plus belle avenue de Berlin. Le silence. Le bruit du carbone sur l’asphalte. La douleur dans les jambes, qui devient insupportable. Allez, tiens, bordel. 4’ au 36, 4’ au 37, FC à 152 : des chiffres rassurants, mais le cerveau commande déjà autre chose. Cette horrible petite musique.
« Allez. Marche. Ça va te faire du bien ».
Final – Ziel !
Le 38e. Malgré la souffrance, les KM 35 à 38 sont passés assez vite. J’ai zappé tous les ravitos en privilégiant mes flasks. Le nombre de runner qui avait du mal à repartir à chaque fois.
« Ne les regarde pas !!! »
Tous mes gels y sont désormais passés, le dernier juste avant ce brave km 38.
Cette saloperie qui nous ramène Potsadmer Platz et ses quelques gratte-ciels.
Il s’agit de rester concentré, en prenant garde aux rails du tramway.
J’ai le sentiment de rester scotché à la route. Vidé. Plus de force dans les jambes. Alors je bascule en mode survie : rester concentrer sur la foulée, accepter de lâcher un peu sur l’allure, mais de rester en mode « chasseur » des gens devant moi.
Devant le Bundesrat, j’essaie de relancer dès lors que je vois la montre afficher 4’10 :
Le final, je le connais que trop bien. Cette infâme ligne droite, avant le virage a gauche du 40e KM. 4’05, 4’06,4’05… Le 5000 en 20’30. Je ne pense plus à rien. Je ne regarde que la route, 5m devant moi. Et je compte le pas. 1,2,3,4. Et je recommence. Allez, tu as tenu 500m à 4’05. Refais-en encore 500. 1,2,3,4…
Je fais illusion pour les photographes au km 41
4’09. PUTAIN PUTAIN PUTAIN.
Ne pas tout foutre en l’air maintenant. Je ferme les yeux un court instant, et relance dans l’avant dernier virage, que je prends à la corde comme un pilote de course : ça fait toujours 2m de gagnés.
Et voilà, dernier virage à gauche, Unter den Linden.
Elle est là. Majestueuse, ensoleillée. Si proche, mais si loin. La foule me sort de ma douleur. La montre : 2h46’00. Le cardio à 153.
MAIS ALLEZ, tu vas le faire !!
J’ai mal à chaque foulée. Je décide de me placer sur la gauche de l’avenue, moins chargée en runners, et je pose le cerveau. J’accélère. Je retrouve mon 3’55. Je passe sous la porte de Brandebourg, l’esprit libéré.
Plus de jambes. Terminé. Vais-je cramper ? Impossible d’en remettre, je suis à fond. Dernier coup d’œil à la montre en approchant du tapis bleu… ça va le faire. Je ravale un sanglot. La course n’est pas finie.
Et puis, si, finalement.
Les yeux rivés sur le chrono officiel, je lève les bras (et le rebaisse bien vite, plus de force), et passe la ligne, en 2h49’31.
29 secondes.
Le temps de respirer 6 fois.
De fermer les yeux. De réalise ce que je viens de faire.
Epilogue.
Il m’a fallu 2’ pour reprendre mes esprits. J’étais ailleurs. Un mélange d’immense fatigue et d’une immense fierté.
C’était le jour, finalement ! Entre le tenter et le rentrer, je n’en menais pas large au départ. Je me suis arraché les tripes pour le rentrer. A Chicago c’était presque facile. Là, les 4 derniers kms, je ne suis pas prêt de les oublier – d’ailleurs, mon corps s’en rappelle encore, je suis un zombie à J+4.
Puis la médaille.
Et la, je passe en mode béatitude. Le sentiment d’avoir été à la hauteur. Je discute avec des inconnus, compagnons de fortune, également en sub 2h50. J’écoute des instagrammers qui ont explosé, je suis à 2 doigts de me foutre de sa gueule. Mais non, je suis trop sur mon nuage.
Je finis par retrouver Pollo et Nmmolko. Leur joie fait plaisir à voir, ca renforce la mienne. La photo devant le Reichstag en témoigne !
J’apprends que mon pote David en a bavé dans le final, tout comme Elsa. Je suis triste pour eux l’espace d’un instant, mais je repars très vite sur mon petit nuage. Je crois que j’y suis encore.
Le mot de la fin
Quel WE.
J’espérais ressentir à nouveau ce kiff ultime de Chicago. J’ai compris dimanche vers midi que ça n’arriverait plus jamais : chaque expérience est différente, indépendamment du chrono réalisé.
Je prends le « shoot » Berlinois comme il est : une réalisation au bout de mes limites, le sentiment du devoir accompli… Un immense merci à Elsa et ses accompagnateurs, Mathieu, David, Nicolas, pour avoir contribué à rendre ce WE « légendaire » inoubliable.
Et à toi, dans ta bourgade ensoleillée du sud de la France : je l’ai fait, bordel de merde ! Merci pour tout !!!
Le strava :
https://www.strava.com/activities/12532215715/overview
Les datas :
Semi 1: 1h24'21 - 2357e H
Semi 2: 1h25'10 - 1997e H
2210 au scratch, 219e M2H / 5000
Les 5000: 20'09 / 20'00 / 19'55 / 19'56 / 19'58 /20'02 / 19'59 / 20'30 puis 9'02 pour finir.