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Auteur Sujet :

Cuba, Fidel Castro, communisme, etc...

n°8297344
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 14:48:55  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

vrobaina a écrit :

Gaston, et tu trouve cela démocratique qu'un régime oblige ses citoyens à revenir au moins une fois par an  au pays ?.


 
Un cubain n'est pas "obligé" de revenir une fois par an. Le problème est la définition d'un statut (ceci aussi est en train de changer ou a déjà changé, mais bon, jusqu'à "récemment"...).
 
Encore une fois, la logique, dans un système "subventionné" par l'état, est de dire qu'un cubain qui vit à l'étranger, généralement en occident (pourquoi se gêner ?) a un pouvoir d'achat sans commune mesure avec ceux de l'île. Or, dans un système "subventionné", il est anormal qu'un cubain puisse bénéficier de certaines avantages du système tout en ne supportant pas les désavantages. Un cubain "émigré" perd par exemple son droit à la libreta (carnet de rationnement, comme on dit couremment à tort). Il sera donc considéré plus comme "un étranger" (fiscalement parlant, si je puis dire) que comme un cubain local. C'est d'ailleurs une des plaintes que l'on entend fréquemment chez les cubains émigrés qui rentrent : "on me traite comme si j'étais un étranger"'. Mais la logique derrière ces mesures est d'ordre économique, pas politique. Tiens, la preuve : les cubains émigrés aux Etats-Unis conservent leur passport Cubain (volonté des autorités cubaines, évidemment).

mood
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Posté le 01-05-2006 à 14:48:55  profilanswer
 

n°8297354
vrobaina
Hecho a Mano
Posté le 01-05-2006 à 14:50:40  profilanswer
 


 
pas plus, mais là n'est pas la question.
 
PS: D'ailleurs c'est le voilier et non la personne qui se doit de quitter le territoire, la nuance est de taille et de plus cette loi n'est pas du tout appliquée en france.

n°8297379
grrrrrrrrl​efelin
Posté le 01-05-2006 à 14:55:10  profilanswer
 


 
 
Je comprend que l'on puisse apprécié cette culture  :)  
Et c'est assez courageux d'aller là-bas et de quitter le confort matériel de la France .... c'est moi même un choix que j'ajourne pour quelques années encore avant de retourner chez moi  :jap:  
Sur le plan sportif (ce qui est trés certainement moins noble intellectuellement parlant :D ) je me souviens bien d'un athlète cubain : Javier Sotomayor  
 
 

Citation :

L'allusion à Berlusconi était un clin d'oeil à destination de mon ami. Chose que pas mal ici ont pris au premier degré. Cependant, je ne suis pas loin de penser que nombre de mes contradicteurs pensent comme lui.


Quand on a eu à recevoir en pleine figure les doutes d'un ancien premier secretaire du PCF concernant la réalité de l'existence du goulag, on peut comprendre les doutes de certaines personnes concernant tout ce qui touche au communisme

n°8297392
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 14:56:41  answer
 

L'île est parsemée de panneaux à la gloire de la révolution, mais contrairement à ce qui a été dit plus haut par un opposant au régime, une infime minorité est à la gloire de Castro.
 
http://img130.imageshack.us/img130/2140/f1000014medium2bl.jpg
 
 

n°8297405
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 14:57:57  profilanswer
 

citations :
 
"Tant qu'il y aura l'impérialisme, nous ne pouvons nous permettre le luxe du pluri-partisme. Nous ne pourrions jamais concurrencer l'argent et la propagande que les Etats-Unis déverseraient ici. Nous perdrions non seulement le socialisme, mais notre souveraineté nationale aussi"  
 
Eugenio Balari
in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990): 23-31.  
 
c'est pas moi qui le dit, c'est EUX :
 
 
"Il s'agit de permettre au peuple cubain de se lever et de dire "nous n'en pouvons plus" ".
Dennis Hays Miami Herald, 19 Juin, 2004
 
ancien directeur de la Fondation Nationale Cubano-Américaine a parfaitement résumé l'idée derrière le renforcement du blocus  
(qui, rappelons-le encore une fois, "n'existe pas" selon la formule consacrée des anticastristes en Europe).  
 

n°8297419
grrrrrrrrl​efelin
Posté le 01-05-2006 à 14:59:50  profilanswer
 


 
Donc selon vous le réggime actuel survivra à Castro
Interessant  
Personnellement, j'ai toujours un peu conçu la mort de Castro comme l'avènement d'une "décastrisation" progressive par la suite (oui je sais, le terme est peut être une analogie bourrine mais elle est explicite)
Est-ce le souvenir qu'on les cubains de Battista ou l'adoption par le peuple des conceptions de Castro ?

n°8297430
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 15:02:20  profilanswer
 

grrrrrrrrlefelin a écrit :

Quand on a eu à recevoir en pleine figure les doutes d'un ancien premier secretaire du PCF concernant la réalité de l'existence du goulag, on peut comprendre les doutes de certaines personnes concernant tout ce qui touche au communisme


 
Mais attention à ne pas faire payer à d'autres les erreurs de certains.
 
auto-citation :
 
Du Syndrome du Mur de Berlin
 
J'ai déjà souvent entendu des phrases comme "soutenir Cuba ? Tu rêves ? T'as vu dans quel état est le pays ? Puis de toute façon, ils pourront pas tenir longtemps... on aurait l'air malin et pour ça, on a déjà donné..." Force est donc de constater que, pour ceux-là, la Solidarité n'est qu'une forme subtile de Révolution-par-procuration. Ceux-là semblent souffrir du "syndrome du mur de Berlin". Tant pis pour eux. Je leur suggère de monter un Comité de Solidarité avec les Etats-Unis pour pouvoir être enfin à la fois Solidaires et Peinards. Mais la Solidarité - la vraie, excusez du peu - n'est pas une course de chevaux : on ne parie pas sur un cheval gagnant, on défend des principes.  
 
Ceci est tellement vrai que, lorsque l'on me demande "pourquoi j'aime Cuba", j'ai tendance à répondre que "aimer" ou "ne pas aimer" n'a rien à voir avec la question. La solidarité ne doit pas être une affaire de coeur mais de raison. Et il y a aussi des soutiens sans conditions qui ne sont pas forcément des soutiens inconditionnels.  
 
Et puisque l'on cultive les reproches à l'égard de certains, coupables d'avoir apporté un soutien aveugle aux pays de l'Est, je revendique aujourd'hui le droit d'en accuser d'autres du pêché inverse.  (...)
 
Viktor Dedaj
 
 

n°8297446
vrobaina
Hecho a Mano
Posté le 01-05-2006 à 15:05:39  profilanswer
 

Personne sur ce forum n'a nié l'existence du blocus américain et de ces conséquences désastreuses sur la population cubaine.  
 
Mais ce blocus, magnifique prétexte pour dédouaner les agissement du gouvernement cubain, ne fait pas oublier que nous sommes en présence de "tout" sauf d'un régime démocratique.
Et les belles paroles , les jolies images (de militaires transformés en planteur de légumes), les tentatives de désinformations de certains forumeurs n'y changeront rien.

Message cité 1 fois
Message édité par vrobaina le 01-05-2006 à 15:06:39
n°8297453
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 15:06:34  answer
 

Comment expliquer que le rare cybercafé de la Havane au Capitole (mini réplique quasi exacte du temps de battista) ne soit pas pris d'assaut par les Cubains ?  
 
L'accès leur est autorisé ou seul le prix suffit à les en dissuader ?  
 
http://img489.imageshack.us/img489/1073/f1000035medium7ll.jpg
 
 
 
 

Message cité 2 fois
Message édité par Profil supprimé le 01-05-2006 à 15:10:38
n°8297466
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 15:08:38  profilanswer
 


 
1) Et, mine de rien, nos propres pays sont parsemés aussi de panneaux. A la gloire de la consommation, du capitalisme. Ca s'appelle de la publicité. Et ca nous prend pour des cons. Et ici ils sont cent fois plus nombreux.  ;)  
 
2) les monuments et portraits dédiés aux personnes encore en vie est interdit à Cuba. Quelques entorses ici ou là, sous couvert d'information, ou de message.

mood
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Posté le 01-05-2006 à 15:08:38  profilanswer
 

n°8297473
grrrrrrrrl​efelin
Posté le 01-05-2006 à 15:08:58  profilanswer
 

csp a écrit :

Mais attention à ne pas faire payer à d'autres les erreurs de certains.
 
auto-citation :
 
Du Syndrome du Mur de Berlin
 
J'ai déjà souvent entendu des phrases comme "soutenir Cuba ? Tu rêves ? T'as vu dans quel état est le pays ? Puis de toute façon, ils pourront pas tenir longtemps... on aurait l'air malin et pour ça, on a déjà donné..." Force est donc de constater que, pour ceux-là, la Solidarité n'est qu'une forme subtile de Révolution-par-procuration. Ceux-là semblent souffrir du "syndrome du mur de Berlin". Tant pis pour eux. Je leur suggère de monter un Comité de Solidarité avec les Etats-Unis pour pouvoir être enfin à la fois Solidaires et Peinards. Mais la Solidarité - la vraie, excusez du peu - n'est pas une course de chevaux : on ne parie pas sur un cheval gagnant, on défend des principes.  
 
Ceci est tellement vrai que, lorsque l'on me demande "pourquoi j'aime Cuba", j'ai tendance à répondre que "aimer" ou "ne pas aimer" n'a rien à voir avec la question. La solidarité ne doit pas être une affaire de coeur mais de raison. Et il y a aussi des soutiens sans conditions qui ne sont pas forcément des soutiens inconditionnels.  
 
Et puisque l'on cultive les reproches à l'égard de certains, coupables d'avoir apporté un soutien aveugle aux pays de l'Est, je revendique aujourd'hui le droit d'en accuser d'autres du pêché inverse.  (...)
 
Viktor Dedaj


 
Je ne dis pas le contraire  :p  

n°8297519
grrrrrrrrl​efelin
Posté le 01-05-2006 à 15:14:57  profilanswer
 


La réalité en Russie est compliquée et variable suivant les régions de ce trés grand pays  
 

Citation :

Quant à visiter l'Ukraine, et bien effectivement, je me tourne volontiers vers les pays de l'Est, qui depuis que l'URSS s'est effondré, ne nous sont plus présenté comme d'immondes gettos tristes.


Si vous le pouvez, foncez, vous ne serez pas déçu  :)  
 
 
 

n°8297535
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 15:18:09  answer
 

csp a écrit :

1) Et, mine de rien, nos propres pays sont parsemés aussi de panneaux. A la gloire de la consommation, du capitalisme. Ca s'appelle de la publicité. Et ca nous prend pour des cons. Et ici ils sont cent fois plus nombreux.  ;)  


 
 
Je ne dis pas le contraire, surtout que leur concentration est faible sur l'île.
 
http://img430.imageshack.us/img430/8120/f1020007medium9oe.jpg
 

n°8297537
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 15:18:11  profilanswer
 


 
Toute l'île de Cuba est reliée au réseau internet via un cable dont une simple université française n'en voudrait pas. Leurs demandes de pouvoir bénéficier des cables optiques ou liaisons satellites ont toutes été (logiquement) refusées par les américains (qui "tiennent" la plupart des réseaux dans la région). Tout en poussant à l'initiation à l'internet sur toute l'ile (toutes les écoles ont été équipées de PC et les formations battent leur plein), Cuba n'a pas les moyens d'ouvrir sa faible bande passante qui est pour le moment réservée en priorité aux professionnels.  
 
"nous n'avons pas encore les moyens d'autoriser les téléchargements du dernier jeu de Lara Croft".  
 
Le blocus rend aussi la maintenance des systèmes assez difficile. Microsoft par exemple, interdit la vente de ses produits à Cuba (blocus oblige). C'est marqué en toutes lettres dans les conditions de licence que vous pouvez consuter sur votre propre PC. Alors ca pirate, ca bricole, ca linux, ca se débrouille, comme toujours.  
 
 

n°8297564
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 15:22:36  answer
 


 
 
http://img215.imageshack.us/img215/2522/f1000012medium2lx.jpg
 
même les immortels ?  :)  
 
Photo prise tout proche du lieu où le fameux train de renforts fut stoppé pendant la révolution.
 

n°8297578
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 15:26:03  answer
 


 
 
Je qualifie Cuba de dictature, car c'est le cas, pourtant je ne pense pas être bouché ou hermétique...
 
 
 

n°8297604
grrrrrrrrl​efelin
Posté le 01-05-2006 à 15:29:58  profilanswer
 


 
 
Je n'imaginais pas les choses ainsi  :)  
 

Citation :

Je ne comprend pas votre question.


 
Après relecture, moi non plus :D
Ma question portait en fait sur l'avis général de population cubaine sur ce que l'on appelle "castrisme"
Mon interrogation était de connaitre la raison pour laquelle la population perpètuerait la politique de Cuba telle que suivie actuellement : l'anti-panaméricainsime + souvenir de Battista OU réelle appropriation par le peuple de "l'idéologie d'Etat" ?
 
J'espère être plus clair maintenant  :D  
PS : je sais, j'ai utilisé des termes "génériques", mais c'est par simplicification de ma question

Message cité 2 fois
Message édité par grrrrrrrrlefelin le 01-05-2006 à 15:30:30
n°8297623
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 15:34:18  profilanswer
 


 
Dans les années 80, les pays d'Amérique Centrale étaient généralement considérés comme des "démocraties". Multipartisme, élections, etc. Dans le même temps, des centaines de milliers d'opposants ont été brutalement assassinés dans ce qu'on qualifiait une "guerre civile", pour certains, ou "guerre de basse intensité" pour d'autres. Il y avait très peu de prisonniers politiques, tout simplement parce que les armées respectives du Salvador, du Guatemala, etc, ne faisaient pas de prisonniers...
 
Il faudrait trouver dans ce cas un autre mot que "démocratie" pour désigner ce genre de pays.  
 
Alors, dans le même esprit, si Cuba est une dictature, je réclame un autre mot pour désigner, par exemple, le régime de la Birmanie ou la Corée du Nord. Utiliser le même mot pour décrire deux choses qui n'ont strictement rien à voir n'est pas faite pour faciliter la compréhension.   ;)

n°8297644
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 15:38:19  answer
 

csp a écrit :

Dans les années 80, les pays d'Amérique Centrale étaient généralement considérés comme des "démocraties". Multipartisme, élections, etc. Dans le même temps, des centaines de milliers d'opposants ont été brutalement assassinés dans ce qu'on qualifiait une "guerre civile", pour certains, ou "guerre de basse intensité" pour d'autres. Il y avait très peu de prisonniers politiques, tout simplement parce que les armées respectives du Salvador, du Guatemala, etc, ne faisaient pas de prisonniers...
 
Il faudrait trouver dans ce cas un autre mot que "démocratie" pour désigner ce genre de pays.  
 
Alors, dans le même esprit, si Cuba est une dictature, je réclame un autre mot pour désigner, par exemple, le régime de la Birmanie ou la Corée du Nord. Utiliser le même mot pour décrire deux choses qui n'ont strictement rien à voir n'est pas faite pour faciliter la compréhension.   ;)


 
Entre une dictature participative et une démocratie confisquée, je choisis tout de même la seconde, celle qui nous permet de converser en tout amitié ce jour même.  :)  
 
 
 

n°8297681
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 15:46:05  answer
 

Autre question:
 
Qui possède les voitures de l'île ? Comment changent-elles de main ? Comment expliquer que les possédants soient quasiment tous de type hispanique ?  
 
http://img370.imageshack.us/img370/7282/f1020026medium5gn.jpg
 
 
A la révolution, des immenses demeures bourgeoises ont été abandonnées du jour au lendemain.
 
Comment ont été attribuées ces demeures ? Et surtout, comment leur succession s'est établie au fil des générations ?  
 
 
La lutte contre le racisme est-elle une priorité à Cuba ? Comment expliquer que celui-ci soit conséquent à l'égard des cubains de souche Africaine ?
 
 
 

Message cité 2 fois
Message édité par Profil supprimé le 01-05-2006 à 15:46:43
n°8297688
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 15:47:43  profilanswer
 

grrrrrrrrlefelin a écrit :

Ma question portait en fait sur l'avis général de population cubaine sur ce que l'on appelle "castrisme"
Mon interrogation était de connaitre la raison pour laquelle la population perpètuerait la politique de Cuba telle que suivie actuellement : l'anti-panaméricainsime + souvenir de Battista OU réelle appropriation par le peuple de "l'idéologie d'Etat" ?


 
Si Cuba devait survivre et trouver l'énergie pour avancer uniquement sur les souvenirs d'une "vieille garde" , le régime aurait disparu depuis belle lurette. CubaLibre a en partie répondu : les dirigeants cubains sont parmi les plus jeunes de la planète, et pratiquement aucun n'etait né au moment de la révolution.  
 
Mais poser la question d'un après-castrisme, c'est comme poser la question d'un "après-révolution" française. Il y a eu des soubresauts, des avancées, des reculs. Toujours est-il que c'est bien le 14 juillet la fête nationale française. Et, aux dernières nouvelles, le Roi est toujours mort.

n°8297737
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 15:58:51  profilanswer
 


 
Je n'ai jamais rencontré de problèmes pour discuter sous la "dictature participative", non plus.  
 
Cela dit, cette question concerne-t-elle uniquement notre possibilité à tous deux de "converser en toute amitié" ?  
 
auto-citation (écrite en mai 2001, soit 4 mois avant les attentats du 11/9)
http://vdedaj.club.fr/cuba/npa_cuba_ile.html
 
(...)
 
Les Sandinistes, encouragés par l’Europe, ont tenu en 1990 les élections, comme prévu, et ce "malgré" les dix années de guerre menées par les Etats-Unis et, accessoirement, par les Contras. " Chronique d’une mort annoncée " aurait pu être le titre de ce mauvais film, parce que, comme prévu disais-je, les Sandinistes ont perdu. Logique. Et il y a eu 40.000 morts (à l’échelle de la France, ça ferait entre 1 et 1,5 millions de morts). Et il y a eu le chantage des Etats-Unis - menés par l'innommable sénateur Helms : " votez mal, la guerre continuera ; votez bien, vous aurez des millions de dollars d’aide ". 10 ans de guerre, c’est long. En tous cas, une durée largement suffisante pour faire entrer les valeurs essentielles etatsuniennes dans la tête du Nicaraguayen le plus têtu. Au pire, il aurait compris quatre ans plus tard, ou quatre ans après, ou même après… car Oncle Sam est un homme patient. Et la patience est une qualité aussi facile à cultiver dans un bureau climatisé que l’est l’indifférence dans un B52 en vol au-dessus d’un nid de cocos.  
 
Peu de temps après ces élections, les Européens ont remballé leurs cabinets de conseils en communication et, malgré une certaine déception quant aux résultats, ils ont chaleureusement remercié les Sandinistes pour avoir été à la hauteur de leurs espérances. Plus tard, et après l'assassinat de quelques centaines de sandinistes de plus, la mortalité infantile au Nicaragua est remontée aux chiffres d’antan, l’analphabétisme a retrouvé la place qui lui convient dans un pays du Tiers Monde et la santé est redevenue ce qu’elle n’aurait jamais du cessé d’être. Oserais-je dire que les choses ont repris leur cours normal ?
 
(...)
 
Mais les élections ont eu lieu et l’honneur est sauf, certes, mais l’honneur de qui et pour quoi ? La satisfaction exprimée par certains quant au fait du vote devrait être mise en parallèle avec leur indifférence quant aux conséquences de celui-ci. Car qui, parmi ceux-là, ira trouver un enfant aujourd’hui déscolarisé de Managua pour lui dire " c’était pour le bien de la démocratie, mon petit " ?  
 
Mais est-ce vraiment la démocratie qui a gagné ce jour là ? Si oui, qu’a-t-elle fait de sa victoire ? Si non, qui a gagné ?
 
(...)
 
"200 millions d'enfants de par le monde dorment dans la rue, pas un seul n'est cubain" proclame fièrement un panneau à La Havane. Question de communication, c'est ringard. Sûr que quelques boîtes de comm' auraient du boulot là-bas. Mais question de fond, c'est géant. M'en voudriez-vous de ne retenir que le message - que je considère comme sincère - et non la ringardise hypothétique de son support ?  
 
(...)
 
Si Cuba a commis des erreurs, la première, la grande, la définitive, l'inexcusable est celle-ci : faire une révolution à seulement 150 km des Etats-Unis. Et si les Occidentaux ont un droit, le premier, le grand, le définitif est celui-là : fermer leurs gueules ou alors s'en prendre avec la même vigueur et le même esprit critique à l'action des Etats-Unis à l'égard de Cuba. Il serait grand temps de comprendre, une bonne fois pour toutes, que le problème principal de Cuba est celui d'avoir osé l'indépendance dans l'arrière-cour des Etats-Unis. Vu que les Etats-Unis se prennent à considérer le monde entier comme leur jardin, on peut raisonnablement penser que les Cubains ne seront bientôt plus les seuls à sentir le poids de leur regard... suivez le mien.
 
Vu d'Europe, il me semble que toute exigence formulée à l'égard du régime cubain ne peut être moralement justifiable qu'accompagnée de la certitude, sinon de la garantie, que nous assumerions la responsabilité des conséquences. Ou s'agirait-t-il, comme pour le Nicaragua, d'y faire un petit tour de piste et puis de se tirer en vitesse ?  
 
Certes, mais quel soulagement ça serait de voir Cuba redevenir, enfin, un pays "normal" . On y verrait désormais un pays du Tiers-Monde "normalisé" et on accusera - si on est de gauche - "le système". On se souviendrait peut-être de la Salsa (ça se vend bien) et des négresses qui se trémoussaient avec des plumes dans le cul. Par contre, le téléphone (désormais propriété d'une multinationale) marchera super bien - dans les hôtels - et les journalistes sur place pourront enfin envoyer leurs articles à temps à Paris sans stresser. On y verrait aussi quelques gamins dormir sous un panneau défraîchi annonçant "200 millions d'enfants dans le monde..." et le reste serait illisible. Peut-être même qu'un caricaturiste dans un journal de gauche se fendrait d'un dessin vachement revanchard à l'égard des Yankees. Même que ça leur ferait vachement mal.
 
Exiger - sans autre forme de procès - le multipartisme, LA démocratie, des élections "libres" et une presse libre à 150 km de Miami est une façon comme une autre d'aller pisser sur la tombe de Salvador Allende.
 
Il n'y a pas de hasard à constater combien les Etats-Unis, forts de leur impunité de tout temps et en tous lieux, traitent l'Europe chaque jour un peu plus comme - pardon camarades - un vulgaire Cuba, via les GATT, les AMI, OMG et cie - pour ne parler que de la partie la plus visible de l'iceberg. Et l'Histoire a montré que chaque concession faite aux Américains n'est, pour eux, que l'expression d'une faiblesse. Et comprendre ça 20 ans plus tard sera le comprendre avec - au moins - 21 ans de retard.
 
Mais Oncle Sam est patient, disais-je... Alors lorsque la "démocratie" américaine aura englouti le dernier îlot de résistance à l'idéologie de l'avoir, et que l'on regardera en arrière pour comprendre comment tout a commencé, il ne nous restera plus qu'à ânonner bêtement : "Quand les Etats-Unis sont venus chercher Cuba, nous n'avons rien dit, nous n'étions pas Cubains...".  
 
Nous voilà prévenus.
 
(...)
 
 

n°8297753
csp
y'a quelqu'un ?
Posté le 01-05-2006 à 16:03:17  profilanswer
 


 
 
GASTON, que de questions ! mais j'ai faim. Pas eu le temps de déjeuner. Même pas un buffet offert par les modérateurs de ce forum ? Puisque c'est comme ça, je pars, la tête haute et l'estomac qui gargouille.

n°8297840
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 16:22:36  answer
 

csp a écrit :

GASTON, que de questions ! mais j'ai faim. Pas eu le temps de déjeuner. Même pas un buffet offert par les modérateurs de ce forum ? Puisque c'est comme ça, je pars, la tête haute et l'estomac qui gargouille.


 
Tout l'intérêt d'un forum est de pouvoir étaler une conversation dans le temps, non  ?
 
Pardonne moi si je multiplie les questions un peu rentre dedans, mais j'ai l'impression qu'on avance plus vite que lorsque le débat se limitait à un étalage de copier-coller, et ne prends surtout pas la remarque sur toi car j'ai trouvé ton texte, à défaut d'être rigoureusement argumenté, plutôt intéressant et qui plus est, bien écrit.
 
 
 
Comment expliquer que des Cubains se mettent soudainement à chuchoter à l'approche de certains autres cubains ?  
 
Comment affirmer que le marché noir et la corruption ne touchent uniquement que les impies de l'île et que les millions de révolutionnaires en soient totalement épargnés ? deux solutions:
 
Soit tu me réponds que l'immense majorité de l'île est pure et dévouée, et que ces salopards à la solde de l'avoir sont une poignée.
Soit tu me réponds que l'immense majorité de l'île "se débrouille", et à ce moment là, comment expliquer que les hommes proches du pouvoir ne puissent pas profiter de leur situation et traficoter un peu plus que les autres ?  
 
Laquelle des deux solutions parait-elle la plus plausible ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

n°8297906
Profil sup​primé
Posté le 01-05-2006 à 16:34:32  answer
 


 
Je vais essayer de revenir sur chaque point.
 
Il y a donc un marché de l'occasion à Cuba. Il y a donc des prix, qui doivent, en toute logique, être calqués sur la rareté et la demande du bien, vrai ou faux  ?
 
Avoir une voiture là-bas est essentiel, étant donné l'immensité de l'île. Ce produit doit donc être cher.
 
C'est là où je veux en venir.
 
La révolution a-t-elle finalement procédé à une remise à plat des richesses ? Les possédants le sont-ils restés ?  
Les mécaniciens Cubains sont extraordinairement débrouillards pour faire rouler des épaves, mais qu'en est-il des biens de qualité ?
 
Comment devient-on taxi à Cuba ?
 
Qui peut se payer une voiture à Cuba ?
 
 
 
 

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 01-05-2006 à 16:37:22
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