polyplu a écrit :
Ces 21 résumés montrent qu'Einstein en rédigeait à partir de revues internationales qu'il recevait, dont les Compte rendus des séances de l'Académie des sciences de Paris où paraît la note de Poincaré.
Il a donc bien reçu la note de Poincaré.
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Et je t'ai demandé comment cette note pouvait permettre à Einstein de rédiger son article en une dizaine de jours. C'est bien entendu absolument impossible, et tu le sais.
Par ailleurs, les écrits de Poincaré à cette date ne devaient pas être aussi clairs que ça puisque des savants comme Planck, Lorentz, n'ont pas su tirer les équations de Lorentz des postulats de base comme Einstein le fait.
Citation :
Solidité[/b] , c'est un synonyme de synthèse realisée par Einstein sur des concepts et développements de Poincaré, LOrentz ... ?
(...)
Les exégètes de Einstein considèrent généralement que c'est la partie cinématique de l'article du 30 juin 1905 qui fonde la Relativité restreinte (RR).
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La partie cinématique est la base de la théorie, mais elle ne saurait la résumer, puisqu'Einstein énumère immédiatement nombre de conséquences importantes de la théorie. Si Einstein n'avait écrit que la partie cinématique, il n'est pas certains qu'il aurait été publié dans les "Annalen der Physik". Et en tout cas, l'article n'aurait pas eu le même impact.
Citation :
Ce n'est pas à toi à reconnaÎtre la primauté de Poincaré mais à Einstein s'il avait voulu jouer le coup honnêtement. Une seule fois dans sa vie , 2 mois avant de mourir, il a reconnu un apport de Poincaré à la Relativité.
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Il me semble bien qu'il en a parlé bien avant. Poincaré, quand à lui, n'a jamais cité Einstein dans ses travaux sur la Relativité, bien que, comme il a été dit plus haut, il considère Einstein comme un savant de tout premier ordre.
Citation :
La Relativité est basée sur la transformation de Lorentz, mal nommée puisque, aux dires de Lorentz lui-même, Poincaré est le premier à en avoir donné une forme exacte.
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Non, elle est basée sur les postulats. A croire que tu n'as pas lu l'article d'Einstein que tu as pourtant en français(ni même mes précédents posts).
Par ailleurs, Lorentz attribue les transformations qui portent son nom à Voigt (1887), mais apparemment, dès 1892, Larmor et même Fitzgerald les avaient dérivées indépendemment. Bref, l'attribution de paternité a qq chose de subjectif, mais c'est bien généralement à la personne qui donne toute son importance et tout son sens à une idée qui y voit son nom associé.
Autant le premier postulat peut être attribué à Poincaré, autant le 2e est clairement d'Einstein. Et l'ensemble de la théorie, personne ne l'a comprise et énoncée aussi clairement qu'Einstein.
L'adage dit "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement", ce qu'a fait Einstein comme peu de scientifiques l'ont fait.
Citation :
Le sens physique fondamental de cette relation est que le temps s'écoule différemment selon le référentiel. Cela heurte le bon sens commun et fait le caractère révolutionnaire de cette théorie. D'autres grandeurs comme la longueur, la masse ... varient semblablement.
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Comme c'est vague. En quoi la transformation des horloges permet d'intuiter quoi que ce soit sur la masse ?
Poincaré l'a t'il fait ?
Citation :
Si Einstein n'est pas le premier à avoir introduit et donc ne peut en revendiquer la paternité, il a cependant été un vulgarisateur de cette théorie. C'est une des causes de sa notoriété. Il y a, bien sûr, été aidé par des exégètes voire des zélateurs. . Ainsi, Einstein, explicite dans son article de 1905 le sens physique de cette relation. Poincaré en est également conscient puisque la RR traite de la disparition du temps absolu mais, au niveau de la vulgarisation, Einstein me semble plus clair.
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Pour la vulgarisation, les Annalen der Physik, c'est pas l'idéal...
Une publication dans une revue scientifique de premier plan est censé apporter quelque chose de nouveau. J'ai déjà énuméré tout ce qui à mes yeux était nouveau pour l'époque. J'attends que tu me dises où il y a de la vulgarisation.
Citation :
A ma connaissance, la lumière est bien un phénomène électromagnétique. Introduire un principe où sa vitesse intervient, fait dépendre l'ensemble de la physique d'un phénomène électromagnétique. Tu te contredis.
C'est un reproche fait à Einstein, par exemple, par Jean-Marc LEVY-LEBLOND, HLADIK ...
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... et auquel il est répondu ici :
Citation :
Interestingly, in the paper "Does the Inertia of a Body Depend on Its Energy Content?" published later in the same year, Einstein commented that
... the principle of the constancy of the velocity of light... is of course contained in Maxwell's equations.
In view of this we might ask why he did not simply dispense with his "second principle" and assert that the "laws of electrodynamics and optics" referred to in the statement of the relativity principle are none other than Maxwell's equations. He might simply have based his theory on the single proposition that Maxwell's equations are valid for every system of coordinates in which the laws of mechanics hold good. The reason he chose not to follow this course is apparently to be found in still another paper that Einstein published in the same year, "On a Heuristic Point of View Concerning the Production and Transformation of Light", in which he wrote
... despite the complete confirmation of [Maxwell's theory] by experiment, the theory of light, operating with continuous spatial functions, leads to contradictions when applied to the phenomena of emission and transformation of light.
In other words, Einstein was already aware of the fact that, although Maxwell's equations are empirically satisfactory in many respects, they cannot be regarded as fundamentally correct or valid, so it isn't surprising that he preferred not to base his theory of relativity on them explicitly. He needed to divine from them the key feature, whose significance "transcended its connection with Maxwell's equations", and which would serve as a viable principle for organizing our knowledge of all phenomena, including both optics and mechanics. The principle he decided on was the invariance of light speed (in empty space) with respect to any system of inertial coordinates.
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Citation :
D'accord avec toi. Les considérations intéressantes publiées de la "La Science et l'Hypothèse" sont à prendre en considération, pratiquement comme un article scientifique car publiées et donc portées officiellement à la connaissance de tous.
Le courrier privé n'a bien sûr pas le même statut.
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Visiblement, tu ne lis que ce que tu veux lire dans la prose des autres. Je dis très exactement le contraire...
Citation :
Je suis toujours intéressé par le contenu et les références précises de sa réflexion sur la RR en 1901.
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Je n'ai plus la lettre en question. Il dit en substance à Mileva Maric, sa future épouse, qu'il travaille sur un article "qui fera grand bruit" sur l'électrodynamique.
Pour le contenu exact de ces travaux, il te faudra malheureusement acquérir le volume 1 de ses "collected papers" car je crains qu'on ne les trouve pas sur le net.
Citation :
Poincaré a rédigé l'article daté du 23 Juillet 1905, publié en Janvier 1906.
Einstein a rédigé son premier article traitant de la RR, daté du 30 Juin 1905 et publié le 26 septembre 1905.
Comment veux-tu que Poincaré cite Einstein?
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Ok, c'est logique. Ce qui l'est moins (à première vue) c'est que Poincaré ne le citera pas non plus par la suite.
Citation :
Entre 1898 et 1905, Poincaré a écrit 8 articles ou livres traitant de questions relatives à la relativité. Ces articles avec ceux de LOrentz fondent la RR .Einstein ne cite personne
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Pourquoi est-ce que les défenseurs de Poincaré ne citent que la note de juin 1905 ? A croire que le contenu des précédents articles n'a pas tant d'importance que cela. Tu peux les citer ? Leur contenu est p-ê en ligne sur les archives Poincaré.
Citation :
Croire, bof, bof. Pas trop scientifique cela. Il n'y a pas une théorie de la RR propre à Einstein et différente de celle développée par Poincaré et Lorentz entre 1890 et 1905. Cette affirmation n'a guère de sens.
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Justement, en un sens, si :
Lorentz, montre que le groupe de transformations qui porte son nom permet d'expliquer les expériences de Michelson-Morley, sans rejeter la notion d'éther, et invoque une hypothèse de "force moléculaire" qui postule que toutes les forces doivent suivre les mêmes lois de transformation que les forces électromagnétiques. Cette notion, il essaye de la mettre en évidence déductivement. Il essaye de bâtir une théorie qui justifierait l'existence de force moléculaire dans le but d'étendre ses résultats à toutes les forces.
Poincaré, quand à lui, est bcp plus proche de la RR puisqu'il propose le principe de relativité et, sans rejeter totalement l'éther, essaye de s'en affranchir. Cependant dans tous ses exposés, il ajoute comme 3e postulat la transformation de Lorentz (dans la direction du mouvement), parce qu'il expose la RR uniquement dans le cadre des équations de Maxwell. Et même dans son article de 1906, il évoque l'hypothèse de Lorentz, donc la force moléculaire, pour étendre les résultats aux autres forces . Evidemment, il ne fait que l'évoquer, car il sait bien que Lorentz marche sur des oeufs avec cette hypothèse (ce qui montre que le commentaire de Logunov et Marchal sont imprécis et surinterprètent la pensée de Poincaré en p.12 de http://www.annales.org/archives/x/marchal2.pdf).
A l'inverse, Einstein montre que tout cela n'est pas nécessaire et que dès le départ, deux principes (plus un qu'il omet pour caractériser de façon unique la RR : l'isotropie de l'espace) suffisent à eux mêmes et sont généraux. La différence est subtile mais ô combien importante, car elle démontre que contrairement à Einstein, Lorentz comme Poincaré ne savent pas comment étendre la RR en dehors des équations de Maxwell. En fait, ils faisaient face au même genre d'interrogations que les physiciens d'aujoud'hui qui cherchent à unifier la relativité et la physique quantique.
Citation :
A mon avis, Einstein a bien compris la RR de Poincaré et LOrentz.
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Evidemment, mais ce qui est important, il l'a comprise bien plus profondément qu'eux, comme je viens de l'expliquer. Ce n'est pas simplement de la vulgarisation, mais une compréhension plus profonde des principes et des équations, et ce alors que Poincaré était allé assez loin dans la réflexion.
Citation :
Les résultats des expériences de Kaufmann ont varié et cela encore après la lettre de Lorentz de 1906.
Ceci dit, Ni Poincaré, Ni Einstein ne sont infaillibles.
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Oui. Mais Einstein n'avait aucun doute sur la portée et la validité de la théorie.
Citation :
Dans l'article d'Einstein de 1905, il traite de règles rigides. C'est un peu ambigu alors qu'on va montrer que la longueur est une grandeur variable avec le référentiel.
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Le terme rigide employé signifie que ce n'est pas la matière qui se contracte, mais la mesure des longueurs qui est différente. Autrement dit : on voit exactement le même objet de manière différente.
Citation :
Le comité Nobel a voulu attribuer à Einstein le prix pour la Relativité. Après que LOrentz leur ait fait part du travail antérieur de Poincaré, ce comité lui a alors attribué le prix NObel pour l'effet photoélectrique.
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ca a été maintes fois expliqué : le comité Nobel ne pouvait évidemment pas attribuer un Nobel pour une théorie dont il ne savait pas si elle était vraie ou non.
Ceci dit, si j'avais fait partie du comité, j'aurais coattribué le prix aux trois contributeurs, tout en reconnaissant que celui qui a donné sa vraie place à la théorie est bel et bien Einstein.
Citation :
Cette réflexion est-elle réellement à l'honneur d'Einstein et des sciences. La physique a pour objet une description, à l'aide du langage mathématique (Galilée), du monde qui nous entoure.
Une théorie qui ne plairait qu'à son auteur, sans rapport avec le monde réel, relève de la métaphysique.
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Absolument, seulement tu ne comprends pas qu'elle montre justement qu'Einstein est absolument certains que sa théorie décrit la Nature. Pour lui, ça n'est plus de l'ordre de la théorie, de l'hypothèse.
Citation :
Cela me semble assez simple. Boltzmann et Gibbs ont épuisé le sujet de la mécanique statistique. Il n'est donc plus possible de publier dans cette matière quelque chose de neuf. Hors ses articles de 1902 -1904 portent sur la mécanique statistique. Ses articles sont donc des redites.
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Ca n'est pas si simple que cela. Parce que si Boltzmann et Gibbs ont posé les bases de la Phy stat, elle est encore un plein développement, ce qu'en attestent les nombreuses publications sur le sujet à l'époque (et qui font d'ailleurs l'objet de l'intégralité des compte-rendus d'Einstein dans les Beiblätter der Annalen des Physik).
Et ça continuera avec la théorie quantique (stat de Fermi-Dirac et de Bose-Einstein).
Citation :
Je vois qu'à nouveau, tu fais appel à l'argument d'autorité. En sciences, c'est loin d'être idéal.
Le Mythe que tu défends a écrit: La croyance absurde dans lautorité est le pire ennemi de la vérité. (A. Einstein, Collected Papers, Vol. 1, p. 310)
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T'es un marrant toi. Tu présupposes que je ne connais pas le processus de publication scientifique, je te prouve le contraire et maintenant tu me parles d'argument d'autorité. Elle est pas mal, celle-là.
Je tiens à détromper Panurge sur un point : je ne suis pas moi-même physicien, j'ai juste fait des études avancées de physique (et participé à une recherche donnant lieu à une publication en atomique à ce titre).
Quand à ta citation d'Einstein, très amusante pour quelqu'un qui l'accuse de plagiat, elle m'apparait directement tirée du site du Nobel d'éco qui se pique de physique.
Enfin, pour ton résumé de l'article et de la note de Poincaré, on voit bien les importantes contributions de ce dernier, mais tu omets de rappeler ce qui n'est qu'un rappel ou un prolongement des travaux de Lorentz. Ce dernier rend d'aileurs un hommage très juste à la contribution de son collègue.
Message édité par el muchacho le 02-01-2005 à 15:55:21