hpdp00 bleus, c'est fou | vonstaubitz a écrit :
Il me semble voir derrière ces réflexions l'acceptation implicite de l'existence d'une "morale de référence" que notre conscience (ou ce qui en nous est capable de discerner) utilise pour évaluer la morale extérieure, d'une part, et nos propres pensées et actions, d'autre part.
C'est cette capacité à discerner et cette morale de référence (qui si elles sont un point de départ pour notre raison, ne sont pas la raison) qui nous permettent de juger les morales: la nôtre et les morales extérieures. Notre propre vision de la morale étant dynamique et évoluant selon notre expérience, et selon notre réflexion sur nos pensées et nos actions.
Cette morale de référence est métaphysique. Certains affirmeront donc qu'elle n'existe pas. Mais dans ce cas, comment expliquer que nous soyons capables de "faire le tri" des morales?
Et cette capacité existe-t-elle chez d'autres animaux?
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exactement avec la subtilité que le bien et le mal peuvent avoir des nuances, diverger légèrement, selon les groupes que l'on approche. typiquement, la fumette, pour un jeune, selon qu'il parle avec le groupe des copains ou les parents, ou les flics, son discours sera (probablement) différent. et si pas sur ce sujet, il y en a d'autres
la "morale intérieure" de chacun c'est d'abord de savoir la cacher et savoir jongler avec leS moraleS pour ne pas devoir affronter les autres, qui nous jugent, et dont nous dépendons en partie
la "morale intérieure" n'est pas référée au bien/mal "absolu" que l'on pourrait connaitre (ça n'existe pas), mais a celle des groupes auquel on veut s'intégrer. on ne choisi pas sa "morale intérieure", elle est un délicat équilibre entre pleins de trucs affectifs héritée de l'enfance et ses réflexions, l'auto-analyse. mais on choisit sa "morale pour les autres" parmis celles des différents groupes, qui devient donc "morale publique affichée" selon la façon dont on veut s'intégrer dans tel groupe (ou se faire reconnaitre par les autres comme appartenant à tel groupe) et selon l'importance de ce qu'on perd en la respectant. les deux évoluent avec l'expérience, nos priorités du moment, et diverses circonstances extérieures, puisque la publique est la représentation-mirroir de celle affichée par les autres.
il y a aussi la morale qu'on subit, puis celle qu'on impose aux autres, le temps venu, qui n'est pas non plus la notre propre, puisqu'il s'agit de faire apprendre a un autre les règles qui nous paraissent les plus ajustées aux groupes dans lequel le jeune va se trouver
qui peuvent très bien être par exemple : "tuer du bougnoule c'est bien", ou "il faut se sacrifier sans compter, ne jamais tenir compte de soi". on dit des premiers que ce sont de gros cons de fachos, des seconds que ce sont des saints. bon... moi je trouve que renier l'humanité des autres ou se renier soi, son humanité, c'est presque identique...
je me méfie beaucoup de ceux qui n'auraient pas de "morale intérieure", soit ils mentent dans un but inavouable, soit c'est vrai et ils ont un gros problème d'identité et d'équilibre
pour un enfant la morale c'est facile, c'est ce que lui ont apprit ses parents, qui sont de loin le seul groupe culturel important, les autres peuvent bien raconter ce qu'ils veulent. ça se gâte a l'adolescence, quand on essaye de s'intégrer à d'autres groupes.
les moins doués, à force de se prendre des claques, finissent par refuser de jongler pour s'identifier totalement a tel groupe, et son incapable d'en sortir, parce qu'ils s'en sont fait les gardiens les + intransigeants, pour pas risquer qu'on les critique et les rejettent. enfin bref
qui n'est que la "position la plus sûre", celle du moindre risque, en fonction de la morale des groupes importants pour toi, les parents, les copines, le copain.
étant prévisible, il est assez facile de te manoeuvrer, il suffit de te mettre dans une suite de situations où tu vas réagir "au moindre risque"
hephaestos a écrit :
Je choisis de prendre comme référence de la morale ce qui me semble être le plus petit dénominateurs commun des codes moraux pour les sociétés humaines d'aujourd'hui et d'hier : le bien, c'est le bonheur de soi et des autres, et le mal c'est le malheur de soi et des autres.
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ce n'est pas un choix, c'est une position naturelle et confortable : ne pas s'opposer aux autres (en tant qu'ensemble)
à moins d'être un réel psychopathe, mais ils sont rarissimes
maintenant c'est ta morale publique, si une famille d'africain débarque dans ton appart, sous prétexte que si c'est pas chez toi ce sera sous les ponts, je m'attend à ce que tu les fiches dehors plutôt que les les inviter à rester.
eux seront plus heureux chez toi que sous les ponts, et tu ne seras pas malheureux parce qu'ils sont là, pourtant
hephaestos a écrit :
Je voudrais en profiter pour répondre à la critique qui m'a été faite de faire de l'antropomorphisme.
C'est vrai, je fais de l'antropomorphisme non seulement avec les animaux, mais aussi avec les humains. Car aprés tout, rien ne me dit que les autres sont aussi capables d'être heureux ou de souffrir comme je le fais.
Ils me ressemblent, par leur physique, par leur comportement, donc j'extrapole mes sentiments aux leurs pour essayer de les comprendre. Je me mets à leur place, des fois en essayant de prendre en compte les différences qu'ils sont parvenu à me communiquer.
Ce que je fais avec les autres êtres humains, je ne vois pas de raison de ne pas le faire avec les animaux. Ils me ressemblent également, ils ont des moyens de communiquer trés proches, en particulier en ce qui concerne les émotions simples (plaisir, douleur). Alors oui, c'est une méthode trés douteuse, mais puisque l'on parle de bonheur ici, et puisque l'on ne dispose d'aucun détecteur de bonheur, j'utilise comme seul référence ce que je connais (c'est-à-dire moi), et je l'étends à tous ceux pour qui j'y parviens, par analogie (c'est à dire par antropomorphisme).
L'analogie n'est pas un crime, c'est parfois justifié même si c'est toujours dangereux.
Autant il est stupide de vouloir chercher des comportements humains dans le mouvement des astres ou dans la création de l'Univers, autant vouloir appliquer des émotions humaines à des créatures avec qui nous avons en commun 90% de nos 2 milliards d'années d'évolution (chiffre imaginaire, j'ai la flemme de chercher), ça me semble raisonable.
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tu m'expliqueras tes points communs avec une méduse ou un lombric et grâce à quel langage tu communiques et t'identifies à eux
tu n'as aucun moyen de savoir ce qu'ils ressentent, parce que tu ignores totalement leur fonctionnement "émotionnel". pourquoi t'arréter aux animaux? tu n'avais pas réagi quand je parlais du cri d'horreur de la pomme de terre arrachée à sa terre nourricière, épluchée, coupée en tranche, grillée, le tout vivante
tu savais que les arbres communiquent entre eux par émissions chimiques? il y a eu des expériences: quand des arbres sont blessés, les voisins se "durcissent" et préparent une réparation
tu peux extrapoler, évidemment, mais tu n'as pas de base un rien solide pour le faire
tu ne peux pas faire d'anthropomorphisme avec des humains, par définition. il est évident que tu ressentiras plus facilement les émotions d'un singe, d'un chat, d'un chien, par analogie avec les tiennes et celles expérimentée par d'autres humains (qui parlent, eux), que celle d'un animal plus éloigné, comme un oiseau
je ne _critique_ pas le fait que tu ressentes des émotions et les attribue identiques aux animaux, je dis que ça n'a pas de sens logique, la notion de bonheur/malheur est variable d'une personne a l'autre, la douleur aussi, alors vouloir la reconnaitre identique à la tienne chez un animal, c'est "osé"
Fraye a écrit :
parce que l'homme, il avance, on ne sait pas vers quoi
mais on sait qu'il avance 
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fraye c'est notre jean-claude van damme à nous ---------------
du vide, j'en ai plein !
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